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2 octobre 2025
LA PAALAE ORGANISE UNE JOURNEE DE PARTAGE SUR LA RECHERCHE CE SAMEDI
L'objectif est de partager des innovations en matière de transcription des langues, de contribuer à faire saisir de nouvelles opportunités dans un contexte de crise sanitaire par l’exploration de l’économie verte, entre autres
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’Association Panafricaine pour l’Alphabétisation et l’Éducation des Adultes (PAALAE), relatif à la journée d'échange organisée samedi 12 septembre, sur le thème : recherche, économie et phytothérapie.
"L’Association Panafricaine pour l’Alphabétisation et l’Éducation des Adultes (PAALAE) en partenariat avec l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS) et l’Agence Nationale de la Recherche Appliquée du Sénégal (ANRA), organiseune journée de partage sur « Recherche Économie Phytothérapie» le samedi le 12 Septembre 2020 de 9 h à 13h et de 15h à 18 h en présentiel à l’ENO /UVS (ex ENEA) et en ligne (Cf affiche). Cette activité entre dans le cadre de:
la semaine d’alphabétisation niveaux national et international
sa semaine de solidarité, de plaidoyer et de partage en matière d’éducation des adultes,
son programme Riposte Educative et Libératrice (REL) contre la Covid-19
Les Objectifs de cette rencontre sont :
de partager des résultats des recherches notamment sur les plantes, leurs vertus et leurs autres potentialités notamment économique, sur la phytothérapie et la pharmacopée, favoriser les échanges entre les chercheurs et praticiens sur les processus de recherche, les modes de restitution , les résultats et la diffusion et la place des langues nationales ;
de partager, des innovations en matière de transcription des langues et de développer un plaidoyer pour le droit à l’alphabétisation ;
de contribuer à faire saisir de nouvelles opportunités dans un contexte de crise sanitaire par l’exploration de l’économie verte et économie circulaire.
Les textes seront introduits par :
M. El hadj Talab Sarr chercheur et technicien supérieur anciennement en service l’IFAN/UCAD, il présentera ses travaux en langue nationale (wolof) sur les plantes et leurs vertus au Sénégal,
le Colonel Pape Momar Faye, Conservateur des parcs nationaux à la retraite et expert en économie verte interviendra sur l’économie des plantes.
M. Souleymane Cissokho, économiste,abordera « L’économie verte et l’économie circulaire ».
le Prof Emmanuel Bassène de la Faculté de Médecine,de pharmacie et d’Odonto-Stomatologie, fera le point sur la recherche en pharmacopée, les pistes de collaboration avec l’Etat, et le secteur privé,les attentes et les espoirs dans le cadre de la lutte contre les épidémies et les pandémies.
Modérateur, le Professeur Babacar Diop Buuba
Exposition d’ouvrages, d’affiches et animation musicale font partie du programme
Cette journée de partage se déroulera sous forme de webinaire et en présentiel à l’ENO/UVS Ex ENEA Route de Ouakam. Les modalités de participation sont précisées dans l’affiche d’annonce.
pour les médias intéressées, prendre contact avec Joseph Sagna Tel: 775146588”
LA GALERE DES FONCTIONNAIRES DE L'OPPOSITION
Pendant que les fonctionnaires membres du parti au pouvoir ont droit à tous les privilèges sans trop se fatiguer, ceux militant dans l’opposition ou qui ont choisi de s’éloigner de la chose politique doivent tirer la langue pour avancer
Etre fonctionnaire et militer dans un parti de l’opposition, estime ce fonctionnaire membre de l’opposition, c’est renoncer à tout poste nominatif, c’est aussi renoncer à toute sorte de privilège. ‘’Par exemple, fait-il remarquer, quand vous êtes du pouvoir, vous pouvez vous permettre de rater des heures de travail, aller vous occuper de vos activités politiques, sans que cela n’apparaisse dans vos fiches de notation. Mais quand vous êtes de l’opposition, je ne parle pas d’activité politique, mais à la moindre occasion, cela peut déteindre sur votre notation. Mieux, vous avez vu des gens qui ont été épinglés par différents corps de contrôle, mais il n’y a aucune poursuite contre eux, simplement parce qu’ils sont membres du parti au pouvoir. C’est cela le problème fondamental. Les sanctions, positives ou négatives, sont parfois appliquées selon que vous êtes de l’opposition ou du pouvoir’’.
A la Direction générale des impôts et des domaines (DGID), la motivation de certains agents est de plus en plus affectée. Selon notre interlocuteur, les dernières affectations n’en finissent pas d’indisposer les plus puristes. ‘’Certaines sont à la limite ridicules. Elles ont fait beaucoup jaser. Ni le parcours professionnel des intéressés, ni leur ancienneté, ni leurs compétences ne permettent de les mettre à ces postes. Il faut savoir que la carrière, c’est trois choses : compétence professionnelle, probité et ancienneté. Certains ont été promus à des postes de chefs de centre ou de direction, alors qu’ils n’ont ni brillé ; ils ne sont pas non plus des travailleurs reconnus comme tels par leur assiduité, leur ponctualité et leur dévouement au travail. Ils ne sont pas non plus d’une probité éprouvée. De telles nominations ont fini de démotiver complètement certains agents’’, raconte notre interlocuteur.
Le risque qui a commencé déjà à se faire sentir, c’est que ces derniers ne donnent plus le meilleur d’eux-mêmes. Ils ne se donnent que pour être quitte avec leur conscience, mais pas par motivation de percer dans le système dans lequel ils évoluent. ‘’Quand on en arrive à ne plus récompenser le mérite, plus personne ne cherche à être méritant. Quand on cherche à être méritant, c’est pour avoir la reconnaissance de ses pairs, de ses supérieurs. Quand on fait des heures supplémentaires, quand on travaille durement, et passer notre temps à faire des recherches, à persévérer dans la probité et la morale dans l’exercice de nos fonctions, c’est parce qu’on veut avoir une carrière honorable dans cette Administration’’, fulmine-t-il.
Mais au lieu d’être récompensés pour leurs efforts et performances, certains doivent souffrir de voir des camarades qui s’absentent le plus pour des raisons politiciennes, qui sont cités dans des scandales, être promus, simplement, parce qu’ils sont membres du parti au pouvoir. Plus qu’une simple affaire de rémunération, ce qui est en jeu, c’est surtout l’épanouissement des agents en question, renseigne notre interlocuteur.
De ce fait, ils sont nombreux, les agents, à être sur le départ et qui n’attendent que de bonnes opportunités. L’année dernière, entre le Trésor et les Impôts, 14 personnes ont passé le concours de la Cour des comptes pour quitter cette Administration d’élite. ‘’Je connais, clame le fonctionnaire, deux brillants inspecteurs du Trésor qui ont réussi à ce concours et qui ont quitté. Ces compétences, le Trésor en avait besoin. Ce sont des gens qui ont été formés pour servir au Trésor. Aux Impôts, je connais au moins 4 ou 5 personnes qui ont tenté le concours, mais qui n’ont pas réussi. Cette année encore, des camarades se sont présentés, parce qu’ils ne sentent plus un avenir professionnel quelconque qui puisse être bâti sur la base de leur sérieux, de leurs compétences et de leur abnégation au travail’’.
Nécessité de faire revenir le mérite
Malgré tout, il existe encore des agents aguerris qui, pour rien au monde, ne vont changer de cap. Fort heureusement, ils sont encore nombreux qui, malgré les difficultés imposées par ce système inique, tiennent bon. Il déclare : ‘’C’est des principes de vie. Il y a des personnes qui ne peuvent pas toucher à l’argent illicite. Moi, ça fait longtemps que j’ai réglé ce problème à mon niveau. Toute ma vie, je ne me suis jamais inscrit dans une logique de carrière dans l’Administration. Je tiens foncièrement à ma liberté. C’est pourquoi je n’ai jamais voulu être le poulain de qui que ce soit ; je n’ai pas eu besoin d’avoir un mentor. J’ai toujours voulu compter sur mes propres compétences, ma probité et mes compétences professionnelles pour avancer. Je ne fais rien de particulier pour booster ma carrière ou obtenir des nominations. Je suis un agent à la disposition de l’Administration. C’est ainsi que je conçois les choses.’’
Le problème, selon lui, c’est moins l’engagement politique des fonctionnaires. Mais c’est plutôt le fait de confier des postes à des personnes, juste parce qu’elles appartiennent au pouvoir. L’engagement politique, estime-t-il, ne doit pas être une cause d’exclusion pour ceux qui sont méritants et qui en veulent. Si quelqu’un a le profil pour être DG d’une boite, ce n’est pas parce qu’il est politique qu’on doit l’exclure. ‘’L’essentiel, pour moi, c’est de neutraliser l’accès à ces postes. L’engagement politique ne doit être ni handicapant ni favorisant. Que tous les postes de direction soient mis en compétition. Que l’on soit de l’opposition ou du pouvoir, on pourra compétir. Et cette personne ne se sentira pas redevable devant qui que ce soit. Et elle n’est pas protégée parce qu’elle a une base politique’’, a-t-il plaidé.
Embouchant la même trompette, l’inspecteur du travail Abdou Fouta Diakhoumpa estime qu’il y a lieu de revoir les choses et que, pour certains postes, il faut recourir à une compétition. ‘’J’ai toujours proposé que pour les hautes fonctions, il faut un appel à candidatures, comme font les organismes internationaux. Si on veut changer les choses, il faut modifier la Constitution et exiger l’appel à candidatures pour ces hautes fonctions. Ainsi, on va créer un comité de sélection qui soit neutre. Les membres doivent être nommés par leurs pairs. Il n’y a que ça qui puisse rétablir l’ordre. Tant qu’on donne à un homme, il nommera toujours ses proches’’.
En sus de promouvoir la compétence, de garantir l’égalité entre les agents, l’appel à candidatures est aussi gage de légitimité pour ceux qui en sortent vainqueurs. Pour illustrer son propos, Diakhoumpa invoque le cas du directeur général de l’Agence de développement municipal Cheikh Issa Sall, un magistrat de la Cour des comptes qui a mis en place un mouvement de soutien pour accompagner le président de la République. ‘’Quelque répréhensible soit son acte du fait de son statut de magistrat, on ne peut lui reprocher d’avoir été privilégié. Il a été recruté suite à une sélection’’.
AL-QAÏDA MENACE DE NOUVEAU CHARLIE HEBDO POUR AVOIR RÉÉDITÉ DES CARICATURES DE MAHOMET
Le raid meurtrier contre Charlie Hebdo «n’était pas un incident ponctuel», avertit l’organisation djihadiste dans sa revue publiée ce vendredi
Al Qaïda a de nouveau menacé l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui a réédité des caricatures du prophète de l’islam Mahomet à l’occasion du procès de l’attentat de janvier 2015 contre le journal, selon le groupe américain Site, spécialisé dans la surveillance des organisations djihadistes.
Le raid meurtrier contre Charlie Hebdo «n’était pas un incident ponctuel», avertit l’organisation djihadiste dans sa revue publiée ce vendredi.
Pour marquer l’ouverture le 2 septembre du procès à Paris des attentats djihadistes contre Charlie Hebdo, des policiers et une supérette juive ayant fait 17 morts dans la capitale française en janvier 2015, le journal satirique a remis en une les caricatures de Mahomet, qui avaient fait de l’hebdomadaire une cible des djihadistes.
Plus de détails à venir...
AHOUNE SANÉ, DÉFENSEUR DE LA JUSTICE SOCIALE
Nulle part dans les manuels scolaires en usage dans nos écoles, on ne parle de ce grand homme aux valeurs exceptionnelles. La seule référence faite de lui aujourd’hui reste le Lycée de Bignona qui porte son nom
Ahoune Sané est une figure emblématique de la culture diola. Le lycée de Bignona porte son nom.
Les héros nationaux constituent l’une des composantes les plus importantes de notre patrimoine historique national. Ainsi, dans toutes les contrées qui composent l’Etat-Nation, des hommes et des femmes ont sacrifié leur vie pour la défense de leurs peuples contre les tentatives de conquête et de domination dont ils étaient victimes pendant plusieurs siècles. Toutefois, certains, en fonction de l’intérêt accordé par l’historiographie nationale, restent peu présents dans la mémoire collective nationale. C’est le cas d’Ahoune Sané. Nulle part dans les manuels scolaires en usage dans nos écoles, on ne parle de ce grand homme aux valeurs exceptionnelles. La seule référence faite de lui aujourd’hui reste le Lycée de Bignona qui porte son nom.
Né vers les années 1850, à Kampoulène, un village du Fogny, ce fils de Koulaly Sané et de Djibanlisse Badji est mort en 1913. Figure emblématique de la culture diola, la naissance d’Ahoune Sané annonçait déjà le destin singulier de cet homme. Sa venue au monde coïncida, en effet, avec le «Foutamp» (cérémonie d’initiation en milieu diola qui mobilise toute la communauté et l’ensemble des villages du Fogny). C’est un évènement qui se tient tous les 25 ans et durait entre deux à trois mois au cours desquels les hommes et les futurs initiés se retiraient dans le bois sacré. Pendant que les rythmes et chants résonnaient à travers toute la contrée, une femme se tordait de douleur dans l’enclos réservé aux femmes arrivées à terme. C’était Djibanlisse Badji, l’une des épouses de Koulaly Sané. Depuis l’aube, elle luttait contre la mort pour donner la vie. Une vieille femme peu ordinaire l’assistait, car elle savait que son accouchement serait difficile.
Une pluie fine tomba, alors qu’on était en saison sèche. C’est à ce moment que le père de Koulaly, le vieux Ahi Sané, souffla dans l’oreille de son fils : «Cette pluie présage d’un évènement heureux». C’était la naissance d’Ahoune Sané, nom qui lui a été donné dans l’enclos d’accouchement par la vieille mère qui assistait sa maman. «Tu as donné naissance à un être peu ordinaire. C’est dans cet enclos qu’il recevra son nom. Il s’appellera Ahoune. Je dis bien Ahoune ! Car, il voit déjà ce que l’homme ordinaire ne peut voir», a certifié la vieille mère.
Tout un mystère avait entouré la naissance de l’homme. La philosophie d’Ahoune se résume à trois choses : la première «fais attention à ta langue et à ta tradition», la deuxième «notre force, c’est l’entente» et la troisième «la femme est un lien».
Ahoune Sané fut un homme de paix. Il n’avait pris les armes que pour assurer la sécurité dans le Fogny et s’opposer à la domination mandingue.
Grand défenseur de la langue et de la culture, Ahoune Sané aimait souvent dire que le Diola s’identifie par sa langue. D’où le sens de son combat pour la liberté du Fogny, le refus de l’esclavage et de l’injustice sous toutes ses formes.
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SARKOZY, LES SINGES ET AGATHA CHISTIE, NAUFRAGE RACISTE DANS QUOTIDIEN
L’ancien président suscite une tempête de réactions après avoir évoqué, en termes surprenants, la polémique sur le changement du titre français du roman « Dix Petits Nègres »
On n’ose imaginer ce qui s’est passé dans la tête de Nicolas Sarkozy. Invité de l’émission « Quotidien » de TMC, ce jeudi 10 septembre, pour évoquer la sortie de son livre, « le Temps des tempêtes », qui retrace le début de son quinquennat présidentiel, l’ancien chef de l’Etat, qui a répété qu’il était retiré de la politique « quotidienne, partisane », a surtout marqué son passage par une surprenante digression sémantique sur le politiquement correct.
« Cette volonté des élites, qui se pincent le nez, qui sont comme les singes qui n’écoutent personne… Je ne sais plus, on a le droit de dire “singe” ? », s’interrompt soudain Nicolas Sarkozy, lancé dans une diatribe contre les « élites qui se regardent dans une glace », avec un rire sarcastique.
« Parce que… On n’a plus le droit de dire les… On dit quoi, “les Dix Petits Soldats” maintenant? C’est ça ? Ouais… Elle progresse la société ! »
Face à l’incompréhension de Yann Barthès, l’ancien président de la République précise qu’il parle bien de la récente polémique sur le changement de titre du roman policier « Dix Petits Nègres » dans sa version française : « Vous voyez le livre ? »
« Vous parlez d’Agatha Christie ? », s’enquiert l’animateur. Sarkozy confirme : « Oui, bah, on n’a plus le droit maintenant. On a peut-être le droit de dire “singe” sans insulter personne. »
Le plus célèbre roman d’Agatha Christie, qui avait changé de titre dès 1940 dans sa version en anglais avec l’accord de son autrice, a récemment fait peau neuve en français en étant réintitulé « Ils étaient dix ». Des changements mineurs ont également été opérés dans le récit, « l’île du Nègre » devenant ainsi, comme dans l’édition américaine, « l’île du Soldat ». « Quand le livre a été écrit, le langage était différent et on utilisait des mots aujourd’hui oubliés, se justifiait ainsi James Prichard, arrière-petit-fils de l’autrice, qui gère son patrimoine. Ce récit est basé sur une comptine populaire qui n’est pas signée Agatha Christie. »
Meissa Waly Dione Mané, premier roi du Sine, a marqué l’histoire de cette contrée peuplée en majorité de Sérères. Ce mandingue venu du Gaabou était un homme de sagesse, mythique. Plusieurs siècles après sa disparition, le souverain reste adulé
Oumar Kandé et Aliou Ngamby Ndiaye et Ndèye Seyni Samb |
Publication 11/09/2020
La vie se conjugue avec Meissa Waly Mané à Mbissel. Dans cette contrée du Sine, située entre Fadial et Sambadia, lesouverain est plus qu’un roi. Il est même devenu le totem du village. Songénie-protecteur. Un mausolée est construit à son honneur non loin des habitations. À l’intérieur, des baobabs géants longent la clôture. Avec cethivernage pluvieux dans le Sine, les hautes herbes ont recouvert certains coins de l’espace sacré bien protégé et impénétrable par tout étranger sans l’autorisation du gardien du temple. Cependant, la partie où est construit le mausolée royal est bien nettoyée et recouverte de coquillages par François Sène. Le conservateur nous a accueillis, cet après-midi du samedi 22 août 2020, d’abord dans sa maison. Tous les jours,il reçoit des visiteurs qui viennent découvrir ce site historique pour s’y recueillir ou prier. Vêtu d’un pantalon bleu assorti d’un t-shirt, il nous mène vers le mausolée du premier souverain du Sine. Il ouvre la porte et souhaite la bienvenue à ses invités. Toutefois, avant de démarrer la discussion, François Sène « entre en contact » avec le maître des lieux Meissa Waly Mané.
Les deux mains sur le mausolée, il parle au roi comme s’il s’adressait à un vivant. Après ces incantations pour avoir l’autorisation du souverain, la discussion avec les invités du jour peut commencer. François Sène retrace l’histoire de Meissa Waly Mané, le souverain mandingue venu du Gaabou (Guinée-Bissau). Dans ce grand empire, dit-il, Meissa Waly Mané était en conflit avec un des rois. Ce dernier, pour connaître les secrets de la puissance de son protagoniste, avait arrangé son mariage avec une de ses sœurs. C’est grâce à cette femme, raconte François Sène, que le secret de Meissa Waly Mané a été percé. Il ne pouvait plus rester sur la terre de ses aïeuls au risque d’être tué. Ainsi, raconte toujours le conservateur du mausolée, Meissa Waly Mané, accompagné de quelques gens de sa cour, a quitté le Gaabou pour trouver refuge ailleurs. Le futur souverain du Sine ne suivait que son ombre qui devait le guider dans un lieu où il pouvait encore régner.
C’est à Sangomar, narre M. Sène, que Mansa Waly s’est d’abord arrêté. Ensuite, il a continué jusqu’à Djifer puis Faboura. De Faboura, il entendait,chaque matin, le chant des coqs et les coups de pilon des femmes qui retentissaient depuis Mbissel. De ce fait, il se rend compte qu’il n’est pasencore arrivé à sa destination finale. En continuant le périple, il est arrivé à Mbissel.
Marche vers le trône
Dans ce village historique, Meissa Waly Mané a été accueilli à bras ouverts par les populations. D’après l’historien, Mamadou Faye, «Mansa Waly est restéun bon moment à Mbissel sans être roi ». Selon le récit du chercheur sur l’histoire des Sérères, tout a commencé quand sa sagesse lui a permis de régler un vieux conflit d’héritage datant de plusieurs années. À son avis, ce problème opposait deux personnes qui se disputaient la propriété d’un troupeau de vaches. Pour trancher très vite cette affaire que le Lamane de Fadial, Diamé Ngom, n’a pu juger, explique lepatriarche, Ndoupe Ngom, actuel Djaraf du Sine, Meissa Waly Mané a cherché une petite pirogue et a caché à l’intérieur un jeune enfant. Ainsi, il a appelé les deux personnes en conflit etleur a expliqué le procédé. Chacun, accompagné de son épouse, devait porter cette lourde pirogue et marcher sur une très longue distance pour prouver qu’il est le propriétaire et l’autre devait partir récupérer le même fardeau et le ramener à la place publique du village.
Le premier couple, raconte toujours le vieux Ngom, a pris la pirogue. Après quelques kilomètres de marche, la femme dit à son mari : «pourquoi se fatiguer tout en sachant que les vaches ne t’appartiennent pas ? ». Celui-ci de répondre : «Elles ne m’appartiennent pas, je le sais, mais je vais tout faire pour les garder », raconte Djaraf Ndoupe Ngom, par ailleurs descendant du Lamane Diamé Ngom.
La deuxième personne accompagnée aussi de son épouse est partie récupérer la petite pirogue hermétiquement fermée pour la ramener à la place publique. Au cours du trajet, sa femme lui dit : «tout le monde sait que les vaches t’appartiennent mais comme il ne veut rien comprendre laisse les avec lui». Toutefois, son mari était déterminé à récupérer ses vaches. L’enfant caché à l’intérieur de la pirogue écoutait silencieusement les différentes conversations. À la place publique où tout le monde attendait patiemment le verdict qui sera donné. Meissa Waly Mané a ouvert la petite barque. Un enfant est sorti à la surprise générale. Ainsi, l’enfant a raconté ce qu’il a entendu. Quand ce dernier a fini de faire son compte-rendu, Meissa Waly Mané a tranché. Il a remis les bêtes à celui qui a ramené la pirogue, raconte Ndoupe Ngom.
D’après Mamadou Faye, c’est à partir de ce jour que tous les Lamanes Sérères ont signé un pacte avec Meissa Waly Mané. Pour eux, ce dernier, grâce à sa sagesse, devait assister à tout ce qu’ils organisent. «kuxew na faat ta maadine »(qu’il assiste à tout ce qui se fait) », avaient-ils demandé, rapporte le chercheur Mamadou Faye. C’est à partir de cette date, dit-il, qu’est né «maad » qui, étymologiquement, signifie « assister » ou « roi » dans la croyance populaire. Au début, informe le responsable des langues nationales à l’Inspection d’académie de Fatick, Meissa Waly Mané était comme un conseiller technique pour les Lamanesmais jouait aussi un rôle d’arbitre. Il necessait de les surprendre.
Finalement, ils ont décidé de faire de lui le roi du Sine en lui disant ceci: «I NdoxNang Lang Ke Fo Fofi Lé » (nous te confions les terres et les eaux). Le Djaraf du Sine, Ndoupe Ngom, soutient aussi cette version du chercheur. Ilajoute que Meissa Waly Mané a, à son tour, décidé d’honorer le grand sage des Lamanes, Diamé Ngom Fadial en le désignant comme Grand Djaraf. C’est à partir de ce pacte qu’est né la royauté sérère et le grand royaume du Sine. Dans la royauté du Sine, le grand Diaraf était une sorte d’adjoint, le président de l‘Assemblée nationale si l’on se réfère à la nomenclature actuelle. Depuis cette date, tout roi du Sine est intronisé par le grand Djaraf.
Par ailleurs, une autre version donnée par les habitants de Mbissel, notamment par le chef du village et le conservateur du mausolée, indique que Mansa Waly Mané, venant du Gaabou, a trouvé à Mbissel une reine du nom de Siga Badial. C’est cette femme qui avait des pouvoirs mystiques qui avaient vu en lui le futur souverain du Sine. Meissa Waly Mané, disent-ils, a réussi à juger un très vieux conflit qui opposait deux habitants de Mbissel.
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REPENSER LA LUTTE CONTRE LES INONDATIONS
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky Sall abandonne-t-il l'audit du plan décennal ? Comment organiser la distribution des 3 milliards destinés aux sinistrés ? Abdoulaye Cissé s'interroge et souhaite un usage judicieux des eaux en cours de pompage (wolof)
Le dernier discours de Macky Sall sur les inondations, n'est pas rassurant, estime Abdoulaye Cissé. A en croire ce dernier, le président donne l'impression de vouloir abandonner les audits du plan décennal de lutte contre les inondations piloté en son temps par Mansour Faye, aussi pointé du doigt pour sa gestion de la distribution des vivres suite à la crise du coronavirus. '' Le chef de l'Etat refuse de se prononcer sur les audits du plan décennal de lutte contre les inondations parce que peut être, connait-il déjà les principaux responsables de ce scandale financier'', avance le journaliste. Selon lui, la distribution des 3 milliards de FCFA risque d'être plus compliquée que celle de l'aide alimentaire de la force Covid-19, même si pour cette fois-ci, l'Etat a opté pour des transferts d'argent.
Par ailleurs, le chroniqueur de SenePlus propose de mieux rationaliser les eaux de pluies actuellement en cours de pompage, plutôt que de les déverser dans la mer.
J’AI EU ENVIE DE ME SUICIDER
Dans l’affaire DSK, Nafissatou Diallo est convaincue que justice n’a pas été rendue. Cette dame, qui avait accusé le patron du FMI d’agression sexuelle, revient dans Paris Match sur cet épisode qui a bouleversé sa vie
Dans l’affaire DSK, Nafissatou Diallo est convaincue que justice n’a pas été rendue. Cette dame, qui avait accusé le patron du Fmi d’agression sexuelle, a accordé une interview au magazine Paris Match dans laquelle elle revient sur cette affaire qui a bouleversé sa vie. Nafissatou Diallo, qui confie avoir été traitée de «prostituée» et accusée d’avoir piégé DSK, déclare avoir eu «envie de se suicider».
Neuf ans après l’affaire DSK, Nafissatou Diallo a accordé une interview à Paris Match. Dans l’entretien accordé à ce magazine français, l’ex-femme de chambre, qui avait accusé Dominique Strauss-Khan d’agression sexuelle dans un hôtel à New York, revient sur cette histoire qui a bouleversé sa vie. Soutenant qu’elle a dit la vérité dans cette affaire, Nafissatou Diallo déclare qu’elle a été «piégée et trahie». Dans les colonnes de ce magazine, cette femme d’origine guinéenne déclare avec amertume : «Si c’était à refaire, je referais exactement pareil. Ce qui est arrivé m’est tombé dessus. Je ne me remettrai jamais de la façon dont les procureurs de New York m’ont traitée.
A cause de ce qu’ils m’ont fait subir, j’ai eu envie de me suicider. J’ai été traitée de prostituée.» Mme Diallo n’en veut pas seulement aux procureurs, mais aussi aux inconnus qui croient que c’est un complot qu’elle a orchestré pour de l’argent. A ce propos, elle raconte : «J’ai été submergée de lettres, d’inconnus le plus souvent, qui me parlaient comme si j’avais touché le jackpot et me demandaient de l’argent. Certains m’accusaient d’avoir piégé DSK, de l’avoir fait chanter. Il y a eu tout un tas de théories du complot…» Racontant les moments difficiles qu’elle a vécus pour avoir accusé d’agression sexuelle DSK à l’époque Directeur général du Fmi, Nafissatou Diallo informe avoir été obligée de déménager. «J’ai dû quitter mon appartement pour emménager dans un immeuble sécurisé en dehors de New York», a-t-elle confié dans Paris Match.
Les poursuites contre DSK avaient été abandonnées au pénal, et un accord financier avait été conclu au civil. Même si le montant exact n’est pas connu, la somme tournerait autour d’un peu plus d’un million de dollars Us. Estimant que sa vie a été «gâchée», Nafissatou Diallo soutient que cette affaire a pris cette tournure parce que DSK «avait de l’argent et du pouvoir». «Je vous assure que s’il avait été pauvre, à la rue, un clochard, il serait aujourd’hui en prison», a-t-elle dit.
Par ailleurs, répondant à la question qu’avez-vous à dire à DSK, Nafissatou Diallo déclare : «Je n’ai pas envie de savoir ce qui lui arrive. Je ne veux plus penser à lui.» S’agissant de comment elle voyait l’avenir, Mme Diallo qui confie que «ce qui s’est passé a été dévastateur» pour elle et sa fille, envisage de créer une fondation pour venir en aide aux personnes qui ont vécu la même situation. «Je veux créer une fondation dont j’ai déjà le nom en tête pour aider les femmes qui, comme moi, sont arrivées en Amérique sans éducation, sans même parler la langue, et qui ont vécu des situations horribles. […] Je ne m’étais jamais considérée comme une militante féministe, mais je veux que ce qui m’est arrivé serve aux autres», a-t-elle fait savoir.
LES CAMIONNEURS HYDRO-CUREURS RECLAMENT LEUR IMPLICATION
C’est une véritable mafia et, souvent, ce sont des escrocs qui viennent faire de la sous-traitance avec nous à des prix misérables
Les membres de l’Association des acteurs de l’assainissement du Sénégal ont fait face à la presse hier, pour se prononcer sur les difficultés qu’ils rencontrent en cette période des inondations qui frappent la banlieue dakaroise.
Sidy Bathily, porte-parole de la structure, ne cherche pas loin pour décrire la situation «catastrophique» que lui et ses collègues vivent. «Aujourd’hui, la banlieue vit une situation chaotique qui demande l’appui de toutes les forces vives de la Nation. Et notre association, en de pareilles circonstances, met à la disposition de l’Etat toute ses compétences et son expérience, mais aussi ses moyens humains et matériels, pour appuyer le plan Orsec dans son combat ponctuel de sortir des populations des eaux», a laissé entendre M. Bathily. Ce dernier, en présence des membres de la structure, a salué la décision du chef de l’Etat d’injecter à nouveau 10 milliards pour lutter contre les inondations et soulager les impactés de ces intempéries. «Mais ces milliards doivent être utilisés judicieusement et gérés correctement, pour atteindre les objectifs escomptés», suggère Sidy Bathily.
Lors de cette rencontre de l’Association des acteurs de l’assainissement du Sénégal, le porte-parole de la structure a attiré l’attention de l’Etat sur les agissements de certaines personnes qui n’auraient «aucun camion et qui parviennent à obtenir des marchés auprès de l’Etat». «C’est une véritable mafia et, souvent, ce sont des escrocs qui viennent faire de la sous-traitance avec nous à des prix misérables. Et si aujourd’hui beaucoup de localités de ce pays sont toujours sous les eaux, c’est à cause de ces gens là. L’Etat doit définir des critères objectifs pour l’attribution de ces services de pompage.» Ainsi, ces acteurs réunis autour de l’Association des acteurs de l’assainissement du Sénégal ont décidé de mettre un terme à tout ça jusqu’à ce que cette situation qu’ils déplorent soit réglée.
Toutefois, ces professionnels de l’assainissement soutiennent qu’ils sont prêts à travailler directement avec l’Etat. «Nous allons mettre à la disposition du plan Orsec nos camions pendant toute une journée pour soulager certains quartiers et cela est notre contribution», déclare encore le porte-parole Sidy Bathily.
LE COURS DU PROFESSEUR THIARÉ
Dans cet entretien à cœur ouvert avec Le Quotidien, le recteur de l’université Gaston Berger de Saint-Louis évoque la situation compliquée que traverse l’institution
Dans cet entretien à cœur ouvert avec Le Quotidien, le recteur de l’université Gaston Berger de Saint-Louis évoque la situation compliquée que traverse l’institution. Déterminé à faire appliquer le plan de reprise graduelle des cours retenu par l’Assemblée de l’Université, car pour lui il ne saurait en être autrement sous peine de transgresser les règles de fonctionnement de l’université. Il invite les étudiants à lever leur mot d’ordre de grève, à retourner dans les amphis pour ensuite poursuivre les négociations afin de sauver l’année. Pour le Pr Ousmane Thiaré, l’université ne peut pas être un espace de non droit où une communauté exerce la violence sur les autres. Toutefois, il écarte pour le moment tout recours à l’usage de la force pour faire reprendre les enseignements.
Quelle analyse faites-vous de la situation qui prévaut en ce moment à l’Ugb avec la reprise avortée du 1er septembre ?
L’université Gaston Berger de Saint-Louis avait prévu sa rentrée le 1er septembre passé. Une des composantes de l’université que sont les étudiants n’a pas répondu à l’appel parce qu’ils disent ne pas être d’accord sur les décisions prises par l’Assemblée de l’Université.
Pouvez-vous revenir sur les décisions fortes prises par l’Assemblée de l’Université pour définir les modalités de la reprise ?
Le président de la République avait pris la décision de fermer les universités le 14 mars et dès le lendemain ou deux jours après, nous avons pris un arrêté pour demander à nos enseignants d’essayer de poursuivre les cours en ligne pour faire en sorte qu’il y ait un maintien du lien pédagogique avec les étudiants. Nous l’avons fait avant que le ministre ne nous demande de le faire. Sur ce plan-là, il y a eu beaucoup d’avancées, il y a des Ufr qui ont vraiment évolué dans les enseignements, notamment l’Ufr 2S dont les cours sont presque terminés. Il ne leur reste qu’à faire les évaluations. Ça, ce sont des choses qu’il faut noter dans le bon sens.
Ensuite, quand nous sommes arrivés au mois de mai, nous avons mis en place à l’Ugb, une commission sanitaire dont la composition est large et inclusive. Elle comprend à la fois des membres du Rectorat, des médecins du Rectorat et du Crous, des syndicats d’enseignants et du Personnel administratif, technique et de services (Pats), les étudiants étaient aussi représentés. Cette commission était dirigée par le professeur Ndèye Méry Badiane qui est enseignante-chercheure chez nous, spécialiste des maladies infectieuses et qui dirige le Comité régional de lutte contre la pandémie dans la région Nord.
Avec cette commission sanitaire, l’objectif c’était de nous donner des recommandations sur le retour en présentiel, de mettre en place un protocole sanitaire sur lequel nous devions nous baser pour reprendre en présentiel. Cette commission a tenu plusieurs réunions, moi-même j’ai participé quasiment à toutes les réunions organisées par la commission.
A partir du moment où nous devions définir les modalités de reprise en présentiel, il fallait surtout travailler avec le Crous pour voir le nombre de lits disponibles parce qu’il fallait aussi prendre en compte le respect des mesures de distanciation physique. Le Crous nous a dit que pour une reprise en présentiel sécurisée, il fallait faire revenir dans un premier temps 4500 étudiants, ce qui représente 38% des effectifs. A partir de ce moment nous avions demandé à toutes les Ufr de se réunir et de faire venir 38% de leur effectif. Il appartenait à ce moment à chaque Ufr de définir les cohortes qu’il faut faire revenir les unes après les autres.
Dans ce protocole, chaque Ufr a défini un plan de reprise très clair qui ne laisse aucun niveau en rade et qui est basé sur le niveau d’avancement avant l’arrivée de la pandémie. C’est ce qui a été fait. Ensuite, nous avons pris tous ces plans de reprise et avons tenu l’Assemblée de l’Université dans laquelle nous avons eu une discussion pendant 7 heures sur le sujet. Au cours de cette Assemblée de l’Université, des mesures ont été prises. L’Assemblée de l’Université a décidé de suivre les recommandations de la commission sanitaire, de faire revenir 4500 étudiants dans un premier temps, et en même temps aussi de continuer les cours en ligne pour les niveaux dont le retour en présentiel n’était pas encore envisagé, c‘est important de le souligner.
Parmi les autres mesures que nous avons mises en place, nous avons installé une commission en interne composée par les directeurs de la Scolarité et le chef du Service pédagogique dirigé par le professeur Baal dont le rôle était de discuter avec le Crous pour rendre les programmations fluides parce que ce sont des cohortes qui viennent les unes après les autres et qu’il va falloir faire un travail huilé.
Le ministre nous a aussi remis 74 000 masques que nous allons distribuer à tout le personnel y compris les étudiants. Nous avons aussi identifié des salles de tri au Crous et au Rectorat pour la prise en charge des cas suspects. Nous avons désinfecté le Crous, desinsectisé et désherbé. Tout était donc fin prêt, mais malheureusement nous n’avons pas pu démarrer les activités pédagogiques.
Que répondez-vous aux étudiants qui disent n’avoir pas été associés à l’élaboration du plan de reprise ?
Moi je suis vraiment étonné par cette question pour une simple raison, dans toutes les instances de décisions de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, les étudiants sont représentés. Souvent la question sur laquelle on discute, ce sont les questions pédagogiques. Dans les questions pédagogiques, le processus part d’abord de la section, ensuite les conseils d’Ufr et l’Assemblée de l’Université, et dans toutes ces instances les étudiants sont représentés et ont une voix.
Les étudiants disent être ouverts au dialogue. Ils ont d’ailleurs proposé leur propre plan de reprise. En avez-vous eu connaissance et comment avez-vous accueilli leurs propositions ?
Personnellement, j’ai reçu ce plan de reprise des étudiants. C’est un courrier qui m’a été adressé au même titre qu’aux directeurs d’Ufr. Et dans mon rôle de recteur quand je l’ai reçu, je l’ai envoyé, je l’ai fait suivre à tous les directeurs d’Ufr parce que simplement il faut comprendre que ce sont des questions pédagogiques sur lesquelles les Ufr ont une large autonomie. Il ne m’appartient pas en tant que recteur de juger dans un sens ou dans un autre le plan de reprise. C‘est pourquoi avant même que le plan de reprise ne me soit proposé j’ai demandé aux directeurs d’Ufr de rencontrer les délégués des étudiants dans les Ufr. Ces rencontres devaient permettre d’expliquer aux étudiants le plan de reprise retenu par l’Assemblée de l’Université, mais de les rassurer aussi pour leur dire que tout est mis en œuvre pour sauver l’année universitaire.
Les enseignants sont engagés, le personnel administratif est là, tout le monde est engagé pour vraiment faire en sorte que l’année universitaire soit sauvée à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Je peux comprendre les inquiétudes des étudiants sur le plan de reprise mais moi je leur ai dit que des discussions peuvent bien avoir lieu mais pendant ce temps, il faut lever le mot d’ordre, rejoignez les salles de classe, les amphithéâtres et continuez les discussions. Chaque Ufr a proposé un plan de reprise, s’il s’avère que dans ces plans de reprise, il peut y avoir des réaménagements, moi, je suis convaincu que les Ufr vont se réunir pour les apprécier, l’université a toujours fonctionné comme ça.
D’ailleurs si nous regardons les plans de reprise, il y a des Ufr qui ont fait des programmations jusqu’au mois de janvier. Rien n’est fermé mais aujourd’hui on est en train de tout perdre. On a fait 10 jours de grève et c’est vraiment au détriment des étudiants.
On vous a entendu dire que les délibérations de l’Assemblée de l’Université sont applicables à tous, même si les étudiants avaient exprimé leur désaccord par rapport au plan de reprise adopté. Cela veut-il dire que vous ne reviendrez pas sur la décision de faire reprendre les cours graduellement ?
Il faut que les gens comprennent le mode de prise de décisions à l’université Gaston Berger. A l’université l’instance suprême c’est l’Assemblée de l’Université. Quand il y a des questions pédagogiques, ce n’est pas le recteur qui les traite. Les questions pédagogiques sont traitées à partir des Ufr. Donc, le processus part des sections en passant par les conseils d’Ufr pour aboutir à l’Assemblée de l’Université. Mais une fois que les décisions sont prises, le recteur est membre de l’Assemblée de l’Université mais j’ai des compétences libres, je n’ai qu’une seule voix à l’Assemblée de l’Université. Moi, mon rôle quand les décisions sont prises à l’Assemblée de l’Université, c’est de les mettre en œuvre. Maintenant, dans la mise en œuvre si l’on se rend compte qu’il y a des difficultés, si l’on se rend compte qu’il y a des réaménagements à faire, moi je suis persuadé comme je l’ai dit que les Ufr vont apporter les corrections.
Sur ce plan-là, il n’y a pas d’ambiguïté, si vous voulez savoir si les décisions sont bonnes ou pas il faut démarrer l’exécution, exécutons d’abord. Vous démarrez d’abord l’exécution de ces décisions et ensuite on fait l’évaluation. Mais vous ne pouvez pas dire que vous n’êtes pas d’accord, vous ne reprenez pas les cours et vous voulez négocier avec l’administration. Mais dire que le recteur doit revenir sur les décisions de l’Assemblée de l’Université, c’est ne pas connaître le mode de fonctionnement des organes de l’université.
Beaucoup d’observateurs considèrent que si cette situation perdure, l’Ugb va perdre son statut d’université d’excellence. Est-ce votre sentiment ?
L’université Gaston Berger garde encore son label d’excellence malgré tous les soubresauts, malgré toutes les difficultés que nous avons de temps en temps. Nos étudiants sont bien formés, ils s’insèrent bien dans le marché du travail, dans les concours nationaux ils nous donnent beaucoup de satisfaction. Maintenant comme vous le savez, s’il y a des perturbations de temps en temps, ça peut affecter de façon négative les performances de l’université. Ça, nous ne le souhaitons pas. Nous avons des acquis et je pense que ces acquis devront être préservés pour que l’université Gaston Berger continue d’être une université d’excellence.
Peut-on en arriver à ce que vous demandiez à l’Etat de vous donner les moyens de faire reprendre les cours pour les étudiants qui le désirent, par la réquisition des Forces de l’ordre, par exemple ?
Ce que vous êtes en train de dire c’est une loi qui date du 24 novembre 1994. C’est la loi sur les franchises et libertés universitaires. Dans cette loi, il y a deux dispositions, notamment les articles 4 et 5, qui définissent dans quelles conditions le recteur peut faire intervenir les Forces de l’ordre. Il est dit dans cette loi que le recteur, avant de faire intervenir les Forces de l’ordre, doit demander l’avis de l’Assemblée de l’Université, doit réunir l’Assemblée de l’Université. Et dans certaines conditions l’Assemblée de l’Université peut être réunie en formation restreinte.
Dans l’autre disposition, il est dit qu’en cas d’urgence, le recteur peut faire intervenir les Forces de l’ordre mais il doit informer sans délai l’Assemblée de l’Université. Moi je ne souhaite pas qu’on en arrive là, l’université est un lieu de pensée intellectuelle, de réflexion, pas un lieu où il doit y avoir de la violence. C’est quelque chose qu’il faut bannir.
Nous avons connu la violence, il y a deux ans. Nous avons quand même réussi à stabiliser les choses et depuis un moment on n’a pas entendu de problème à l’université Gaston Berger. Nous avons eu la chance aussi avec toutes les composantes de l’université de stabiliser le calendrier universitaire. S’il n’y avait pas la pandémie, nous aurions fini le premier semestre au mois de mars.
Avec cette grève, le planning risque d’être chamboulé. Quelles alternatives vous pourrez proposer ?
Nous avons perdu 10 jours de grève aujourd’hui et cela représente beaucoup d’heures de cours. Les enseignants et le personnel administratif sont engagés, un enseignant me disait hier qu’on peut même programmer ses cours à partir de 7 heures du matin. C’est pour vous montrer le degré d’engagement des enseignants parce que nous avons perdu une année en 2018-2019, on ne peut pas se permettre d’en perdre une autre. Mais aussi à l’endroit des étudiants, ils doivent comprendre que l’année universitaire n’est pas extensible à souhait. On a un calendrier défini, nous devons penser à l’année universitaire 2020-2021 et nous devons accueillir de nouveaux bacheliers dans de bonnes conditions. Ils sont d’égale dignité par rapport aux étudiants qui sont là.