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12 juillet 2025
EN AFRIQUE, DES MÉDECINS SOUS PRESSION FACE AU VIRUS
Infections en hausse, pénurie d'équipements de protection, stress...: les soignants en première ligne face à la pandémie de coronavirus se disent sous pression sur le continent, où la propagation s'accélère
Infections en hausse, pénurie d'équipements de protection, stress...: les soignants en première ligne face à la pandémie de coronavirus se disent sous pression en Afrique, où la propagation s'accélère.Aperçu de la situation dans trois pays importants :
- Afrique du Sud -
Selon le ministère sud-africain de la Santé, plus de 2.000 professionnels du secteur ont contracté le virus et au moins 17 en sont morts.Environ 80% des infections ont eu lieu dans la province du Cap-Occidental, principal foyer de contamination du pays.
Un médecin travaillant dans une clinique gouvernementale du township de Khayelitsha au Cap, affirme à l'AFP que la fourniture d'équipements de protection a pris du retard et que les médecins sont soumis à un stress intense.
"Vos collègues sont infectés, la mort d'un collègue est quelque chose qui touche forcément", dit-il sous couvert d'anonymat.
"Si vous êtes en zone de guerre, qu'un soldat se fait tirer dessus et que vous êtes forcé le lendemain d'aller dans la même zone de combat avec ce souvenir, c'est un fardeau."
Selon le patron du syndicat régional des fonctionnaires hospitaliers, Gerald Lotriet, il y a eu six grèves dans la province du Cap-Occidental depuis avril, jusqu'à 7.000 employés ayant abandonné leur poste de travail en raison des risques de contamination.
"Des infirmières m'ont dit: +si j'avais su pour le Covid, j'aurais préféré m'engager dans l'armée+", a-t-il déclaré à l'AFP car "dans l'armée, si quelqu'un dit qu'il y a une bombe, il faut s'enfuir, alors que nous on nous dit qu'il faut nous précipiter vers elle."
La Democratic Nursing Organisation of South Africa, syndicat national d'infirmiers, prévoient même de poursuivre un hôpital en justice pour avoir exposé ses travailleurs au virus, selon son secrétaire général, Cassim Lekhoathi.
"Les secteurs privé et public sont défaillants: ils se sont procuré des EPI (Equipements de protection individuels) mais sur le terrain ceux-ci ne sont pas disponibles", a-t-il déclaré à l'AFP."Il est vraiment dommage que nos membres doivent recourir à la grève et c'est la dernière chose souhaitable en pleine pandémie."
- Nigeria -
Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, plus de 800 infections et 11 décès ont été dénombrés parmi le personnel médical, selon les chiffres de l'Agence nationale de contrôle des maladies (NCDC).
Les médecins des hôpitaux publics, souvent délabrés et sous-financés, ont entamé lundi une grève illimitée pour protester contre leurs mauvaises conditions de travail, dont l'insuffisance d'équipements de protection.
"Nous sommes une espèce en voie de disparition.Nos membres sont quotidiennement confrontés à des risques d'infection en raison de l'insuffisance des EPI", a déclaré à l'AFP un responsable de l'Association des médecins nigérians.
"A Lagos, certains travailleurs de la santé ont même été arrêtés par la police pour avoir prétendument violé le couvre-feu" pendant le confinement, a-t-il ajouté.
Autre préoccupation majeure: le pays va rapidement manquer de lits dans les salles d'isolement, le nombre d'infections augmentant de façon continue.
Le directeur du NCDC, Chikwe Ihekweazu, a insisté sur le fait que les autorités faisaient tout leur possible pour veiller à ce qu'il y ait suffisamment de kits de protection.
Quelque 16.000 travailleurs de la santé ont été formés pour faire face au virus et les authorités conseillent désormais aux personnes infectées de rester chez elles plutôt que de les isoler en milieu médical.
"La pandémie de Covid-19 a présenté un défi majeur pour les systèmes de santé du monde entier", a déclaré M. Ihekweazu à l'AFP, "nous apprenons encore beaucoup."
- KENYA -
Les représentants du secteur de la santé au Kenya, affirment eux aussi que le nombre de cas de coronavirus augmente chez les soignants.
Selon le Dr Chibanzi Mwachonda, secrétaire général par intérim de l'Union des médecins, pharmaciens et dentistes du Kenya, la plupart des membres du personnel médical infectés ne travaillent pas dans les hôpitaux qui traitent le Covid-19.
Beaucoup sont contaminés aux urgences et dans les blocs opératoires par des patients traités pour d'autres problèmes, dit-il.
Plusieurs grèves et manifestations ont eu lieu dans tout le pays ces dernières semaines pour protester contre le manque d'équipement et de primes de risque.
Ces mouvements ont toutefois pris fin rapidement, le gouvernement ayant promis d'utiliser une partie des 2 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) du fonds d'urgence mis en place, pour s'assurer que le secteur de la santé dispose "du matériel et du médical personnel nécessaire".
QUATRE ANS DE PRISON REQUIS CONTRE LAMINE DIACK
Lors de ses réquisitions, le procureur a estimé que l'ancien patron de l'IAAF, avait commis "une infraction énorme", "une infraction à la probité qui a causé un préjudice mondial"
Le parquet national financier a requis mercredi quatre ans d'emprisonnement et une amende maximale de 500.000 euros contre l'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, à son procès pour corruption sur fond de dopage en Russie.
Les procureurs ont requis une peine encore plus lourde de cinq ans de prison, 500.000 euros d'amende et un mandat d'arrêt contre son fils Papa Massata, ancien puissant conseiller marketing à la fédération internationale d'athlétisme, qui a toujours échappé à la justice française et absent à son procès.
Lors de ses réquisitions, le procureur François-Xavier Dulin a convenu que la peine requise contre Lamine Diack, "au soir de sa vie" (87 ans), était importante, mais qu'il avait commis "une infraction énorme", "une infraction à la probité qui a causé un préjudice mondial".
L'ancien président, de 1999 à 2015, de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et son fils sont jugés à Paris, avec quatre autres personnes, notamment pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des sanctions disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage.
Leur but, selon les juges d'instruction: obtenir un coup de main des autorités à Moscou dans le renouvellement des contrats de sponsoring et de diffusion de l'IAAF avec la banque d'Etat russe VTB et la chaîne de télé publique RTR, ainsi que des fonds pour financer l'opposition au sortant Abdoulaye Wade lors de la présidentielle 2012 au Sénégal, finalement remportée par Macky Sall, toujours en place.
Le parquet national financier réclame que Lamine Diack soit condamné pour corruption active et passive, blanchiment en bande organisée et abus de confiance.
Lamine Diack est aussi accusé d'avoir permis à son fils, poursuivi pour recel d'abus de confiance, corruption et blanchiment en bande organisée, de s'approprier plusieurs millions d'euros dans les négociations avec les sponsors, la banque russe VTB, le Coréen Samsung ou la chaîne chinoise CCTV. Soit en imposant ses sociétés comme intermédiaires, soit en s'attribuant des commissions "exorbitantes", parfois plus de 20%, alors qu'il était déjà payé 900 dollars, puis 1.200 par jour de travail comme consultant marketing à l'IAAF.
Les deux procureurs ont décortiqué la chronologie des faits, énumérant les nombreux mails, courriers, virements financiers, qui accréditent les accusations de corruption, et décrivant l'IAAF devenue un "paradis des conflits d'intérêts", "l'objet de son président". Ils ont aussi fustigé la "mainmise du père et du fils sur les finances" de l'institution.
-"Il nage dans l'argent"-
"Lamine Diack nous a dit qu'il n'était pas un homme d'argent. Mais il nage dans l'argent", a accusé l'un des deux procureurs François-Xavier Dulin.
L'affaire démarre au début des années 2010, avec l'arrivée dans l'arsenal antidopage du passeport biologique, qui permet de déceler des variations sanguines suspectes. L'étau se resserre alors sur la Russie et, en novembre 2011, une liste de 23 athlètes suspects est établie au département antidopage de l'IAAF.
Au même moment, Lamine Diack, son fils et l'un des conseillers du président, Habib Cissé, multiplient les voyages à Moscou, où le premier va être décoré par le président de l'époque Dmitri Medvedev. "Il a un rang de chef d'Etat", a souligné le procureur. Le parquet a requis 3 ans de prison dont 18 mois de sursis et 100.000 euros d'amende contre Habib Cissé, ainsi que l'interdiction d'exercer la profession d'avocat.
Les dossiers disciplinaires, eux, ont traîné en longueur, permettant à plusieurs athlètes de participer aux JO de Londres-2012. Certains y seront même sacrés (Kirdyapkin 50 km marche, Zaripova 3.000 m steeple) avant d'être déchus.
Lamine Diack et l'ancien patron de l'antidopage à l'IAAF, Gabriel Dollé, contre qui deux ans de prison, dont un avec sursis, a été requis pour corruption passive, ont reconnu durant le procès avoir retardé les sanctions, assurant qu'ils voulaient éviter un scandale qui aurait entaché l'athlétisme et gâché les négociations avec des sponsors russes. Mais ils ont dit qu'ils ignoraient tout à l'époque des pots-de-vin qu'auraient versé des athlètes, pour 3,45 millions d'euros, selon les juges d'instruction, pour obtenir une "protection totale".
Le procès doit se terminer vendredi par les plaidoiries de la défense. Le jugement sera mis en délibéré.
CHEIKH YÉRIM SECK PLACÉ SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE
Il est notamment reproché au journaliste d’avoir divulgué des informations contradictoires avec le contenu d’un procès-verbal d’enquête portant sur une affaire de détournement à ‘’Batiplus’’
Le journaliste Cheikh Yérim Seck a été placé sous contrôle judiciaire après son inculpation pour ‘’diffusion de fausses nouvelles et outrage à officier de police judiciaire dans l’exercice de ses fonctions’’, a appris l’APS du syndicat national des journalistes, le SYNPICS.
Il est notamment reproché au journaliste d’avoir divulgué des informations contradictoires avec le contenu d’un procès-verbal d’enquête portant sur une affaire de détournement à ‘’Batiplus’’, une entreprise privée gérée par des ressortissants libanais
Le patron du site d’information YerimPost en garde à vue à partir de lundi et auditionné à la Brigade de recherche après une sortie médiatique durant laquelle il avait affirmé que les gendarmes auraient saisi 4 milliard de francs Cfa dans cette affaire et que seule une partie de cet argent avait été consignée.
Le journaliste a été placé en garde à vue après son audition à la Brigade de recherche de Dakar après une déclaration dans laquelle il avait affirmé que les gendarmes auraient saisi 4 milliards de francs Cfa dans l’affaire Batiplus et que seule une partie de cet argent aurait été consignée. Le lendemain il a fait l’objet d’un retour de parquet.
Il avait déclaré sur la télévision 7TV (privée) que les gendarmes avaient saisi 4 milliards de francs Cfa et non 650 millions de francs.
Cheikh Yérim Seck, propriétaire du blog YerimPost, avait été convoqué lundi devant la section judiciaire de la Gendarmerie.
Le SYNPICS, le CDEPS, RSF, etc, ont dénoncé l’arrestation du journaliste, invoquant les principes de la liberté des journalistes et de la protection des sources.
Selon l’article 16 du Code de la presse, ‘’le journaliste et le technicien des médias doivent garder le secret professionnel et protéger leurs sources d’information, sauf en cas de manipulation’’.
par Daouda Ndiaye Jaraaf
DES ARMES JURIDIQUES POUR DÉFENDRE LE LITTORAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Recenser les côtes rocheuses, la mangrove, de la Langue de Barbarie au Cap Skirring permettrait au législateur de calibrer les normes de rejet des navires pollueurs compte tenu des spécificités de chaque milieu
La confusion entre littoral et rivage laisse toujours planer le flou sur la délimitation et la définition de l’espace littoral. Le rivage est un concept juridique ancien que l’on retrouve dans l’Ordonnance française de la Marine de 1681. A cet espace de souveraineté, né de cette ordonnance, correspondait les 50 pas du Roi délimitant une zone vide inconstructible excluant toutes occupations privatives. C’est ce qui ressort de l’article 2 du Titre VII de l’Ordonnance de Colbert qui laisse apparaître en filigrane le domaine public maritime : « Faisons défense à toute personne de bâtir sur les rivages de la mer, d’y planter aucun pieux, ni faire aucuns ouvrages qui puissent porter préjudice à la navigation, à peine de démolition des ouvrages, de confiscation des matériaux et d’amende arbitraire »
Le besoin d’explorer et d’exploiter les ressources de la zone côtière au profit de la collectivité nationale a fait bouger les lignes de défense de cet espace exclusif de toute activité économique. Le littoral, assimilé au rivage, se socialise depuis les années 1963. Mais à quel prix ? Le bétonnage du rivage dans le Sud de la France, les marinas pieds dans l’eau sont autant de blessures qui ont défiguré le visage naturel de la zone côtière. Nous devons apprendre à préserver la vie sur le littoral en tirant les leçons des erreurs du législateur français qui nous inspire.
« Le littoral, écrit Jules Michelet, c’est avant la mer, une mer préalable d’herbes rudes et basses, fougères et bruyères… ».
Cette définition du littoral a évolué de façon notable au gré des changements économiques et sociaux de nos lieux de vie proches de la mer. Mais elle n’a pas la même perception dans le langage du géologue, de l’urbaniste et de l’administrateur du domaine public maritime.
Ainsi, toute tentative de définition du littoral s’adossera inévitablement à une définition fonctionnelle.
Mes maîtres de la Faculté de Droit de l’Université de Bretagne Occidentale-Brest les professeurs Jean-Marie Becet et Didier Le Morvan voient dans le littoral « un territoire vivant en symbiose directe avec la mer côtière, territoire au sein duquel il est possible de distinguer plusieurs secteurs selon la nature des activités exercées ». Le littoral serait alors, pour nous Sénégalais, un emboîtement d’échelles de souveraineté nationale, de gouvernance des communes littorales, de gouvernance locale traditionnelle, des acteurs économiques et des associations de défense de la nature. C’est une communauté d’intérêts divergents qui se construit dans la dynamique du respect des normes environnementales.
De l’Agenda 21, plan d’action pour le XXIe siècle adopté par 182 chefs d'État lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en juin 1992 au Code pétrolier en passant par le Code de la Pêche maritime, le littoral charrie derrière lui des programmes nationaux tels que le Programme d’action sur la diversité biologique et le Plan de Gestion des déchets dangereux.
Le Code minier du Sénégal et le Code de l’Urbanisme sont conviés à la table des négociations pour sauver ce qui reste de notre littoral.
De la langue de Barbarie au Cap Skirring, le Sénégal est fier de ses gisements pétroliers omettant d’ouvrir un débat très important sur les conséquences d’une marée noire qui risque de lui priver de devises pour la destination Sénégal portée par l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique.
Deux gisements du bloc pétrolier de Sangomar Offshore Profond et Sangomar Offshore situés à 90 km du littoral prévoient de sortir entre 100 000 et 120 000 barils par jour pour une réserve de 2,5 milliards de barils.
Quand allons-nous mettre en place des mécanismes appropriés d’harmonisation des divers acteurs pour protéger davantage le littoral ? La gouvernance des pêches maritimes par une approche chaîne de valeur doit passer aussi par la protection du littoral, point d’ancrage local de la pêche artisanale.
En dehors d’une catastrophe écologique éventuelle, il est de l’intérêt du Sénégal de redéfinir les normes et distances de rejets des produits toxiques des navires afin de réduire l’impact écologique sur le littoral. Définir le préjudice écologique en instaurant le principe du pollueur-payeur des navires et installations pétrolières offshore permettrait également à notre pays d’éviter de reproduire les erreurs de gestion de la Baie de Hann dont la dépollution attend toujours.
Cela devrait nous ramener à renforcer les capacités des forces de surveillance de nos côtes. Une mobilisation de moyens suffisants de la Marine Nationale est à ajuster au tracé de nos routes maritimes. A cet effet, plusieurs missions ont été dévolues à nos forces navales : la défense du littoral, la surveillance du territoire maritime, la surveillance des pêches, la lutte contre la pollution par les hydrocarbures et les déchets toxiques…
Dans le même esprit, c’est la Coordination Régionale du Projet « Initiative de Pêche Côtière-Afrique de l’Ouest » porté par l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Fonds de l’Environnement Mondial (FEM) qui nous recommande ici la mutualisation de nos moyens pour être plus à l’écoute des acteurs littoraux. La Côte d’Ivoire, le Cap-Vert et le Sénégal tentent ainsi de donner des réponses à l’inadaptation de nos législations nationales à la protection du littoral. Et nous devons aussi nous inspirer de leurs recommandations pour viabiliser de façon optimale le champ d’application de la Loi littorale.
Dans l’urgence et le processus de dialogue entre les administrations, les ministères de l’Urbanisme et du Logement et de l’Hygiène publique, des Mines et de la Géologie et de l’Environnement et du Développement Durable ont été les premiers à se rendre sur place au phare des Mamelles pour constater et déplorer les chantiers d’occupations privatives qui mettent en danger cet ouvrage de la sécurité de la navigation maritime et aérienne datant de 1864. Le ministère tourisme et des Transports Aériens, bien qu’étant acteur de premier plan, rodait, séance tenante, autour de ce patrimoine historique qui est sous la responsabilité du Port Autonome de Dakar.
Le traumatisme du ministère des Mines et de la Géologie dû à l’extraction clandestine des roches volcaniques des entrailles des Mamelles devrait pousser le Sénégal à élargir son champ de réflexion sur le recensement des indices de vulnérabilité du littoral. En effet, recenser les côtes rocheuses, les plages de sable fin, les plages de galets, les estuaires et la mangrove de la Langue de Barbarie au Cap Skirring laisserait au législateur sénégalais le soin de calibrer une nouvelle fois les normes de rejet des navires pollueurs en tenant compte des spécificités de chaque milieu récepteur. Le sable marin exploité clandestinement pour répondre aux besoins du secteur des BTP est une source d’érosion marine. Il suffit d’observer l’effondrement de la haie des filaos de la plage de Malika pour lancer un cri « SOS » à nos pouvoirs publics.
Le sommet sur le Bassin sédimentaire de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée Bissau et de la Guinée Conakry, plus connu sous le nom de MSGBC, qui s’est ouvert à Dakar le mercredi 29 janvier 2020 sous la présidence du président Macky Sall a posé un cadre de coopération nécessitant la mise en commun des moyens pour une meilleure exploitation de nos ressources gazières et pétrolières. Mais le Bassin sédimentaire c’est aussi le tarissement de la nappe phréatique de Diogo à Potou Sur Mer en passant par Lompoul Sur Mer contre l’exploitation du zircon. L’effet boomerang de la ruée vers ce métal précieux entretient l’insécurité alimentaire dans la zone des Niayes, fleuron de la culture maraîchère au Sénégal et sur le littoral jusqu’à Saint-Louis avec le privilège du phénomène d’upwelling remis en cause.
Si choisir c’est renoncer, l’entre-deux reste une zone de turbulences de nature à compromettre l’aptitude de notre pirogue « Sunu gaal » à affronter les périls de la mer.
Notre pays est écartelé entre le miroir de l’espérance de ses revenus du pétrole et la réalité des retombées financières de ses ressources halieutiques.
C’est le problème de la gouvernance alimentaire qui resurgit sur notre littoral toujours dans une approche chaîne de valeur. En effet, les unités de transformation ont toute leur place sur le littoral mais elles sont souvent source de pollution (pollution atmosphérique, entassement des déchets sans possibilité de recyclage…). Décentraliser une unité de transformation des produits de la mer de Mbour à Mballing (5 km de Mbour) par exemple, laisse entier le problème de la pollution sur les quais de pêche de Mbour.
Que serait alors la Loi littorale dans cette juxtaposition de lois et de règlements ?
Légiférer c’est tenir compte de l’Homme et de son milieu.
Et la prise en compte des spécificités du milieu nécessite des mesures d’urgences pour mettre fin à l’occupation anarchique du littoral. S’inspirant de la Loi d’Orientation pour le Développement Durable des Territoires et du Schéma de cohérence territoriale, le président de la République devrait intégrer dans le projet de loi un document unique d’aménagement global et intégré du littoral appelé Schéma de Mise en Valeur de la Mer.
Pour contourner les difficultés procédurales éventuelles, le chef de l’Etat gagnerait à élaborer ce document unique en privilégiant au moins deux approches : une approche technique et une approche politique.
Une approche technique qui partira de la mer à la terre par une connaissance approfondie du milieu marin à travers des études hydrologique, hydrographique, océanographique et maritime. Car les documents d’urbanisme ont le réflexe de partir toujours des nécessités terrestres pour encadrer juridiquement le milieu marin. Et l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire doit tenir compte des réalités propres au littoral. La valeur contraignante d’un bon Schéma de Mise en Valeur de la Mer passe également par un engagement sans réserve des acteurs littoraux, fruit d’un travail de coordination et de concertation qui doit être mis en place dès la conception du projet de loi sur le littoral. Ce qui justifie l’approche politique.
Cette approche politique doit s’appuyer sur la construction d’un commun vouloir de vivre-ensemble des acteurs littoraux. Un Comité d’Orientations Stratégiques Littoral (COS Littoral) devrait voir le jour pour aider à promouvoir une forte adhésion aux règles contraignantes qui vont peser sur les acteurs publics et privés en présence. La présence des autorités traditionnelles est aussi importante. Il suffit de longer le littoral de Saint-Louis (Kër Maam Kumba Bang) au pays lébou (de Ngor à Ndayane) et d’aller plus au sud du Sénégal en Casamance dans l’Aire de Patrimoine Communautaire Kawawana (ancienne Communauté Rurale de Mangagoulack) pour mesurer à sa juste valeur l’intérêt de préserver la biodiversité avec les gardiens des lieux de cultes veillant activement sur nos côtes le long de l’Océan Atlantique.
La vertu de la future Loi littorale résidera dans sa capacité à régler les conflits entre les usagers de la mer côtière dans le respect de la délimitation des communes littorales. Mais les collectivités locales, à l’exception de la ville de Dakar cantonnée dans des opérations d’embellissement, sont dessaisies du pouvoir de s’occuper du Domaine Public Maritime resté sous l’emprise de l’Etat. Pourtant, l’Acte III de la Décentralisation est clair sur le contenu de leurs missions : « les collectivités locales ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de développements économique, social et environnemental ».
En définitive, c’est de la base au sommet des processus décisionnels que se construira la Loi littorale sur des fondations solides au nom des principes de l’inaliénabilité et de l’imprescriptibilité du Domaine Public Maritime. Monsieur le président de la République, le sentiment de dépossession des primo-occupants de leurs lieux de mémoire (Lébou, Niominka, Diola) face à la boulimie foncière d’une nouvelle caste de possédants sur le littoral et dans l’hinterland est une alerte rouge. Seule une loi littorale juste et contraignante pourrait remettre de l’ordre sur cet espace tant convoité avec des sanctions civiles et pénales dissuasives. « Sans l’épée, les pactes ne sont que des mots ». Ainsi, parlait Thomas Hobbes. Et l’histoire lui donne raison.
Daouda Ndiaye Jaraaf est Juriste, Diplômé d’Etudes Supérieures Spécialisées de Droit des Activités Maritimes, Université de Bretagne Occidentale-Brest, Docteur en Sciences de l’Education
Secrétaire Général de l’Association des Cadres lébou Le Péey Lébu
« L’ETAT DOIT REORGANISER LE COMMERCE DE DETAIL »
Moustapha Lo, membre fondateur de l’Union nationale des commerçants et industriels (UNACOIS), analyse pourquoi les Sénégalais ne réussissent pas dans le commerce de détail
Analysant les causes explicatives qui font les Sénégalais ne réussissent pas dans le commerce de détail, Moustapha Lo, membre fondateur de l’Union nationale des commerçants et industriels (UNACOIS), chargé de l’Industrialisation, par ailleurs, conseiller du Président de la République est d’avis qu’elles sont à chercher dans notre mode vie, la sociologie et dans la pauvreté structurelle des ménages.
En quelque sorte, dit le responsable de la plus grande organisation commerçante, c’est un peu le « syndrome de Mamadou boutiquier ». « Quand un Sénégalais tient une boutique dans un quartier, il est d’abord parent ou ami de tout le monde. C’est difficile pour lui de ne pas faire de crédit aux gens qui le sollicitent. A force de cumuler des arriérés de dette, il ne pourra plus payer ses fournisseurs. Et au bout du compte, la boutique va mettre la clef sous la porte », explique Moustapha Lo.
Par contre, « si c’est un étranger qui est le tenancier de la boutique, il n’accorde du crédit qu’à ceux qui sont solvables », fait remarquer notre interlocuteur.
Pour lui, les Guinéens qui ont pris le relais des Mauritaniens, dans le commerce de détail, après les évènements douloureux de 1989 admettent des conditions de travail et de vie que peu de nationaux accepteraient. « Les Guinéens se contentent d’un modeste local et de petits bénéfices au moment un Sénégalais voudra brûler les étapes et devenir ici et maintenant un riche importateur ou un industriel », estime Moustapha Lo.
Pour lui, cette étape est tellement importante dans la formation d’un commerçant qu’il suggère aux marchands ambulants et aux ruraux qui viennent en ville de débuter dans le commerce de détail pour apprendre les rudiments du métier.
Par, ailleurs, Moustapha Lo, membre fondateur de l’Union nationale des commerçants et industriels (UNACOIS), chargé de l’Industrialisation, par ailleurs, conseiller du Président de la République déplore la « désorganisation » du secteur du commerce de détails complètement laissé aux des étrangers et qui n’appliquent toujours la vérité des prix du fait des raisons évoquées plus haut. « C’est un secteur à réorganiser. L’Etat a un très grand rôle à y jouer, en armant financièrement des structures comme l’UNACOIS pour ouvrir des boutiques témoins qui seront autant de niches de création d’emplois pour les jeunes », plaide M. Lo, assurant que cela participerait à baisser les prix des denrées de première nécessité comme en 2012 avec quelques boutiques témoins de l’UNACOIS et à créer des milliers d’emplois pour la jeunesse. « S’il y a dans un coin, une boutique qui applique la vérité des prix, les autres vont suivre automatiquement », soutient-il.
LES GUINÉENS ROIS DU COMMERCE DE DÉTAILS
1989 marque l’installation des boutiquiers guinéens au Sénégal. Leur réussite tient en quelques mots : patience, travail, solidarité. Ces fils de Labé, de Sandali et autres localités de la Guinée Conakry, trouvent leur bonheur dans cette activité
1989 marque l’installation des boutiquiers guinéens au Sénégal. Leur réussite tient en quelques mots : patience, travail, solidarité. Ces fils de Labé, de Sandali et autres localités de la Guinée Conakry, trouvent leur bonheur dans le commerce de détails.
Trouvé en pleine discussion avec un client, Thierno Diallo, 23 ans, teint clair résume ainsi son parcours : «Je suis venu au Sénégal en 2013 et depuis lors, j’ai commencé le travail de boutiquier mais en tant que « boy boutique ». Au début, je travaillais pour quelqu’un qui me payait un salaire à la fin du mois. C’était un apprentissage, en fait. C’est mon oncle qui m’avait mis en rapport avec lui dès mon arrivée au Sénégal. Je faisais des va-et-vient d’une boutique à l’autre, mais maintenant alhamdoulilah, après des années d’apprentissage, j’ai ma propre boutique, je suis stable ».
Pour Thierno le travail de boutiquier est facile et difficile à la fois. « Le travail de boutiquier est facile et difficile à la fois. Il faut vraiment une maîtrise de ce métier afin de savoir quoi vendre? Et comment le vendre ? », explique-t-il.
Par ailleurs, Thierno Diallo signale qu’il ne rencontre aucun problème avec son travail et que depuis qu’il a eu sa boutique les choses se passe à merveille. Et selon lui, il n’y a pas de secret, pour le succès, il suffit tout simplement de se battre et d’y croire. «Dès notre enfance, on nous apprend à vendre et on grandit avec. Tu sais lorsque tu grandis avec une chose, c’est facile de le gérer et puis, c’est un métier comme les autres. Dès le bas âge, on nous a appris comment gérer une boutique », dit-il. Et il ajoute qu’il a mémorisé le Coran mais jusqu’à présent il n’a pas fait son récital à cause du travail.
Ramadan Diallo, teint noir, marié, âgé de 37 ans, est lui-aussi un boutiquier guinéen. Il s’est installé au Sénégal depuis 1994. Dans sa boutique située à Wakhinane Nimzat, Baye-Laye en face de » Diakka Maurice « , il nous explique comment il est passé d’élève franco-arabe à boutiquier. «Je suis venu au Sénégal étant adolescent et on m’a inscrit dans une école franco-arabe » Bilal Ibn Rabba » se trouvant au marché « Bou bess ». J’ai été là-bas jusqu’à l’obtention de mon BFEM et par la suite on m’a transféré à Al FALA de Pikine où j’ai eu mon bac et j’avais décidé de retourner en Guinée pour faire des concours malheureusement aucune d’elles n’a réussi. Et à un certain moment, la situation familiale devenait de plus en plus dure, les charges devenaient de plus en plus lourdes pour mon père. En tant que fils aîné, je trouve inadmissible que mon papa s’occupe de la famille, ma femme et moi y compris. C’est ce qui m’a motivé à revenir ici en 2008 pour gérer une boutique de mon papa au marché Sahm et quelques mois après, il m’a transféré ici, c’est lui qui m’a donné cette boutique», confie Ramadan.
Daouda Diallo, teint clair, 39 ans, marié, est un boutiquier guinéen qui est au Sénégal depuis 1996. Il a commencé dans une boutique de son père aux Parcelles Assainies. Et 4 ans plus tard, il est venu à Guédiawaye pour épauler son frère aîné dans sa boutique.
Quelques années après, il gère sa propre boutique qui se situe en face de l’église Saint-Abraham de Baye-Laye. «Depuis que je suis à Guédiawaye, j’avoue que cette ville me réussit. Grâce à Allah et à cette boutique, j’arrive à m’assurer la location de ma chambre et de la boutique et j’arrive aussi à envoyer quelque chose en Guinée », se félicite-t-il.
407 882 UNITES ECONOMIQUES DENOMBREES EN 2017 PAR L’ANSD
Le Recensement général des entreprises (RGE), de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) de 2017 a été de faire l’inventaire des unités économiques des secteurs formel et informel disposant d’un local.
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie a procédé à l’inventaire et à la cartographie des unités économiques qui existent au Sénégal. Cette étude qui date de trois ans renseigne sur les forces et faiblesses des secteurs formel et informel.
Le but du rapport global du Recensement général des entreprises (RGE), de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) de 2017 a été de faire l’inventaire des unités économiques des secteurs formel et informel disposant d’un local. L’étude a également porté sur les exploitations agricoles, la pêche artisanale, les organisations patronales et les Groupements d’intérêt économique, les entreprises de transport terrestre, aérien et fluvial.
A l’occasion de ce Recensement général des entreprises (RGE) qui entre dans le cadre du Projet de rénovation des comptes nationaux(PRCN), l’objectif visé est de développer un système d’information statistique permettant de répondre aux besoins des décideurs. « Ainsi, le RGE a permis de dénombrer 407 882 unités économiques réparties sur l'ensemble du pays. Cependant, la plupart de ces unités se situent dans la région de Dakar (39,5%), suivie de celles de Thiès (11,5%), Diourbel (9,4%) et Kaolack (5,9%) », lit-on dans le rapport 2017 de l’ANSD. « Les entreprises individuelles (82,3%) sont les plus représentées et elles évoluent majoritairement dans le secteur informel. S'agissant des personnes morales, les Groupements d'Intérêts économiques (GIE) et les Sociétés à Responsabilité limitée (SARL) dominent avec des proportions respectives de 53,7% et 20,3%. Par ailleurs, l'environnement des entreprises sénégalaises est marqué par une forte présence de petites et moyennes Entreprises (99,8%), dont 81,8% sont des entreprenants », précise le document visité par « L’INFO ».
Par ailleurs, le RGE a dénombré une part négligeable d'entreprises en arrêt momentané de leurs activités pendant la collecte (0,07%) du fait du manque de fonds (48,8%), de baisse de la vente (16,9%), de l’indisponibilité du personnel (10,2%), du manque de matériels (8,5%)et de l'indisponibilité de local adapté pour exercer leurs activités (5,8%). « Relativement à la tenue de comptabilité, il ressort une proportion de 15,2% d’entreprises seulement dont 80,3% d’entre elles utilisent des carnets, indiquant la forte présence des unités informelles (97,0%). Pour l’actionnariat, les Sénégalais sont largement majoritaires (94,8%). Par ailleurs, les entrepreneurs sont relativement jeunes (46 ans en moyenne) et généralement instruits (71,2%). De plus, les hommes sont plus nombreux que les femmes dans l'entreprenariat (68,7% et 31,3% respectivement). En revanche, les femmes entreprennent plus dans les services de restauration (72,8%) et de coiffure et dans le secteur du commerce (38,9%) », révèle le rapport de l’ANSD.
11 349, 7 milliards de chiffre d’affaires
Lequel informe que le chiffre d’affaires généré par l’ensemble des entreprises recensées s'élève à 11 349,7 milliards. Les effectifs des permanents sont composés de plus de 66% d’hommes. milliards. Le commerce apparait comme la branche d’activité la plus dynamique, eng40,3% du chiffre d’affaires et 32,8% des travailleurs. « Le secteur formel génère 83,7% du chiffre d’affaires global. En outre, les grandes entreprises génèrent 69,6% du chiffre d’affaires.
Par Par ailleurs, elles ont plus sollicité des financements auprès des unités d'intermédiation (banques, « L’effectif du personnel des unités recensées s’établit à 844 268 travailleurs dont 72,4% de permanents et 66,7% d’hommes. La région de Dakar concentre 51,7% des employés, alors que partout ailleurs, le niveau de l’emploi est inférieur à 11% du total. La région de Kédougou dispose le plus faible niveau de personnes employées 0,7% relativement aux autres régions. Dans chacune des régions, le nombre d’employés du secteur informel dépasse largement celui du formel. Dans l’essentiel des régions, près de 70% du personnel en activité exercent dans l’informel. Pour Dakar et Saint Louis où l’emploi informel est moins représenté, la proportion est respectivement de 48,1% et 77,6%.
Ainsi, une faible proportion des travailleurs bénéficie de la protection sociale, 2,6% des unités économiques sont inscrites à l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) et 2,4% à la Caisse de Sécurité sociale (CSS) ». « Les entreprises sénégalaises font face à des difficultés dans l'exercice de leurs activités, en l’occurrence les impôts et taxes élevés et les lourdeurs des procédures et formalités administratives. En outre, les dispositifs d'appui mis en place par les Autorités ne sont pas bien connus par les entrepreneurs. Les plus fréquents sont les Chambres de commerce (17,5%), les Chambres de métiers (11,2%) et le Guichet unique de l'APIX (8,2%). Toutefois, ces entrepreneurs ne sont pas, en général, satisfaits de ces dispositifs. En plus, ils ne connaissent pas bien la commande publique (11,8%) et n’en ont pas une bonne appréciation (34,1%) », indique l’ANSD dans son rapport.
MAMADOU DIOP DECROIX VEUT DES EXPLICATIONS À PROPOS DES LICENCES DE PÊCHE
Le député du Groupe Liberté et démocratie a adressé une question orale au gouvernement au sujet des licences de pêche destinées à des privés étrangers
Le député Mamadou Diop Decroix du Groupe Liberté et démocratie a adressé une question orale au gouvernement au sujet des licences de Pêche destinées à des privés étrangers.
« Je vous prie de bien vouloir transmettre au gouvernement la question orale ci-jointe portant sur l’octroi de licences de pêches à 56 navires étrangers dans des conditions contestées avec véhémence par les acteurs de la pêche », écrit-il au président de l’Assemblée nationale. « Au cours du mois d’avril dernier les acteurs nationaux du secteur de la pêche se sont beaucoup fait entendre malgré́ la prédominance du débat sur le covid-19. Ils parlent de licences de pêche sollicitées pour 56 navires étrangers et s’interrogent sur l’urgence que le département ministériel concerné attache à cette affaire alors que nous sommes en plein état-d‘urgence. Ils ont sollicité́ un report de la rencontre estimant que « cette session à distance sera celle qui devra connaitre du sort du plus grand nombre de demandes de promesses de licence dans l’histoire de la CCALP » et qu’il leur était inconcevable de statuer d’urgence sur autant de demandes », explique le député de AJ/PADS.
Ajoutant : « Après avoir pris connaissance de leurs revendications et de leur argumentaire, je souhaite que le gouvernement nous apporte les réponses aux questions qui sont posées à savoir : Combien de licences de pêche ont été attribuées en 2018, 2019 et 2020 ?»
En outre, M. Diop veut connaître les bénéficiaires, les segments de pêche concernés, le nombre de bateaux introduits dans le pavillon national, en catimini. Il veut aussi connaître l’avis de la recherche sur les stocks de ressources halieutiques. « Les acteurs de la pêche révèlent par ailleurs une multitude de façons de contourner la loi pour permettre à des bateaux étrangers de pêcher nos ressources sans pratiquement aucun retour ni pour le trésor public ni pour les citoyens sénégalais. Ils posent par exemple la question de savoir comment une société́ au capitale de 100.000 F CFA ( Cent Mille F CFA) peut acquérir pour les sénégaliser six (06) chalutiers neufs ou quasi neufs d’une valeur de 5.000.000.000 de F CFA (cinq milliards de francs Cfa) l’unité́ soit 30 milliards au total ? Il semblerait aussi que deux autres sociétés en sollicitent chacune dix (10) pour un capital par société́ de 2.000.000 F Cfa (Deux millions de francs Cfa) au maximum », souligne l’ancien ministre. Selon lui « les problèmes de la pêche dans notre pays et le peu d’esprit patriotique dont font montre certains agents de l’administration méritent que le gouvernement apporte des réponses aux questions ci-dessus et, surtout, qu’il indique à la représentation nationale comment il compte s’y prendre pour protéger définitivement, avec la fermeté́ et l’efficacité́ requises, nos richesses halieutiques ».
ZONE CFA, LA MONNAIE SE FAIT RARE
Dans les épiceries, les pharmacies ou même les supermarchés, le client se voit souvent rendre la monnaie en bonbons, biscuits ou en mouchoirs en papier
Ya pas de monnaie oh!" prévient le receveur de "Gbaka", un minibus collectif d'Abidjan, en faisant monter les passagers à bord: il faut payer l'appoint ou faire une croix sur sa monnaie... ou attendre le Gbaka suivant.
Dans la plupart des quatorze pays qui utilisent le franc CFA en Afrique de l'Ouest et centrale - en attendant l'arrivée de l'Eco, future monnaie commune - c'est la même rengaine quotidienne: difficile de payer des petites sommes avec un "gros" billet de 10.000 FCFA (15 euros), voire un billet de 5.000 FCFA.
La petite monnaie fait même l'objet de trafic ou de marché noir dans certaines villes. "Il y a trois jours, un conducteur de taxi m'a fait descendre de sa voiture quand je lui ai dit que j'avais un billet de 1.000 francs CFA(1,50 euro) pour une course à 200 FCFA", témoigne Harouna Moumouni, un gardien à Niamey.
Dans les épiceries, les pharmacies ou même les supermarchés, le client se voit souvent rendre la monnaie en bonbons, biscuits ou en mouchoirs en papier. La pénurie chronique de petite monnaie handicape les commerçants, dans ces pays où l'essentiel des transactions se fait en liquide, les moyens de paiement électroniques étant réservés aux grosses sommes et aux établissements de luxe. "Il arrive souvent que j'aie à chercher de la monnaie pendant vingt minutes dans le quartier, pendant ce temps-là je peux perdre des clients", déplore Alassane N'Diaye, vendeur dans une boutique d'artisanat à Dakar. Comment s'explique la pénurie de monnaie, petites coupures de 500, 1.000 et 2.000 FCFA, et de pièces, qui vont de 5 à 500 FCFA ? - Un travail d'équilibriste - La question, en apparence triviale, est sensible.
Les banquiers contactés par l'AFP n'ont répondu que sous réserve d'anonymat. Selon un cadre de la BCEAO, la réponse est simple : les pièces et les petits billets coûtent cher à produire pour les deux banques centrales qui gèrent la monnaie dans les deux zones franc (BCEAO pour l'Afrique de l'Ouest, BEAC pour l'Afrique centrale). "Les petites coupures tournent beaucoup, donc elles s'usent vite et il faut les remplacer souvent. On n'en produit pas assez. Les pièces durent beaucoup plus longtemps, mais elles coûtent cher à produire. Du fait des métaux qui les composent, elles coûtent même plus cher que leur valeur faciale. Donc les banques centrales perdent de l'argent sur les pièces. Voilà pourquoi il n'y en a pas non plus assez", explique ce cadre.
Autre explication, complémentaire, il est difficile pour les deux banques centrales de répartir avec justesse pièces et billets à travers tous les pays qu'elles gèrent, en tenant compte de tous les facteurs économiques et financiers. "Faire circuler la monnaie est un travail d'équilibriste", estime le représentant du Fonds monétaire international (FMI) en Côte d'Ivoire, José Gijon.
Face à la pénurie, les commerçants ont recours au marché noir. "Chaque semaine, je me ravitaille auprès de revendeurs de petites coupures pour alimenter les caisses. Ils prennent une marge de 10%", explique à l'AFP la directrice d'une grande surface abidjanaise, préférant taire son nom. - Encourager l'argent virtuel - Parmi ces revendeurs, il y a tous ceux dont l'activité leur permet de récolter de la petite monnaie: vendeurs de rue, receveurs de Gbaka... et même les mendiants qui à la fin de la journée échangent leurs sébiles pleines de pièces contre des billets, moyennant la commission de 10%. "La petite monnaie ne circule pas comme elle devrait. Alors il y a un marché parallèle", confirme un cadre d'une banque privée.
A quelques mètres du siège ivoirien de la BCEAO, dans le centre d'Abidjan, on trouve d'autres revendeurs de monnaie, des jeunes hommes avec des sacs bien garnis, mais de petites coupures neuves. D'où viennent ces liasses encore munies de leurs ganses ? Le revendeur ne répond pas, mais indique des yeux la tour de la banque. Il est prêt à faire une réduction sur sa commission habituelle de 10% si on commande pour plusieurs millions de petites coupures... Faute d'étude à large échelle, difficile de connaître l'impact précis du manque de petite monnaie sur les économies africaines, note le banquier. L'arrivée de l'Eco, la future monnaie commune ouest-africaine censée voir le jour en 2020, permettra-elle d'améliorer la situation ? "C'est un peu une nébuleuse, cette future monnaie. Difficile de juger si cela règlera la question de la petite monnaie", juge le banquier privé. Plutôt que fabriquer plus de monnaie, il faudrait encourager l'utilisation d'argent virtuel pour les paiements, surtout les applications par téléphone mobile, estime Hermann Yohou, économiste au FMI, les populations africaines étant peu bancarisées mais très bien équipées en mobiles.
(AFP)
« IL FALLAIT CONFINER DAKAR ET TOUBA POUR STOPPER LA CONTAMINATION COMMUNAUTAIRE »
« Le Témoin » a pris l’autoroute « Ila Touba » — version santé — pour s’entretenir avec le coordonnateur du comité de lutte contre les infections nosocomiales à l’hôpital Ndamatou de Touba, Dr El Hadj Ndiaye Diop.
Touba : Une grande mobilisation communautaire serait en cours pour stopper la maladie avec le soutien du khalife général
Malgré la multiplication des cas communautaires recensés chaque jour, la gestion de l’épidémie du coronavirus à Touba aurait pris la bonne voie grâce à l’engagement sans faille du Khalife général des mourides. Serigne Mountakha Mbacké a montré son soutien aux acteurs sanitaires et a mobilisé des moyens tout en demandant aux disciples d’accompagner ces acteurs dans la riposte à la Covid-19 dans la cité religieuse. « Le Témoin » a pris l’autoroute « Ila Touba » — version santé — pour s’entretenir avec le coordonnateur du comité de lutte contre les infections nosocomiales à l’hôpital Ndamatou de Touba, Dr El Hadj Ndiaye Diop. Selon ce médecin, si on confinait Dakar et Touba pendant un mois avec un appui financier à hauteur de 100 000 francs pour chaque ménage, on allait stopper la propagation du virus au niveau communautaire.
Dans la gestion de la pandémie covid-19 au Sénégal, la région de Dakar constitue certes le casse-tête des autorités car étant la plus touchée avec plus de 3000 cas mais la ville de Touba aussi n’est pas une… mince affaire qui peut se gérer en un claquement de doigts. Tout comme la capitale du pays, cette deuxième ville du Sénégal en termes démographiques et économiques demeure aujourd’hui un foyer de la pandémie. Sur les 4000 patients testés positifs au niveau national, 500 ont été enregistrés dans la région de Diourbel. Actuellement, 16 patients sont encore sous traitement à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni et 96 personnes atteintes de cette maladie sont suivies à domicile.
Cette prise en charge domiciliaire entre dans le cadre de la prise en charge extra hospitalière. Également, 348 patients ont été guéris et 511 contacts suivis par les services compétents. Aussi, 63 familles sont actuellement en confinement. Au total, 18 décès sont survenus dans cette zone de Touba dont un mort enregistré à Diourbel. Une contamination élevée qui rentre pourtant dans l’ordre normal des choses, et qui se justifie par plusieurs raisons, d’après le coordonnateur du comité de lutte contre les infections nosocomiales à l’hôpital Ndamatou de Touba, Dr el Hadj Ndiaye Diop. Selon lui, la situation qui prévaut à Touba se comprend du point de vue démographique et fréquentation. « C’est la deuxième ville du pays, du point de vue démographique et de la fréquentation surtout avec le réseau de transport et l’activité économique. C’est le pôle économique, c’est normal qu’il y ait un nombre important de cas dans ces deux localités », explique Dr el Hadj Ndiaye Diop. Ce professionnel de la santé ne semble nullement surpris par le « cas Touba ». Dès l’apparition des premiers cas, dit-il, les spécialistes ont dit qu’il fallait s’attendre à ce que ça arrive et se préparer en conséquence. « Car, Touba est une ville religieuse, de surcroît de pèlerinages, avec une forte population d’émigrés. C’est pourquoi, avec les cas importés, la riposte y a été très efficace jusqu’à zéro cas. Avec le tracing des contacts, cela a été rapidement circonscrit. Ce qui fait qu’à un certain moment, il n’y avait plus de cas. Mais peu après, les déplacements clandestins ont ramené des cas communautaires », a expliqué Dr Diop. il se désole de ce retour des cas importés depuis les autres régions ou d’autres zones vers Touba par des commerçants qui ont violé l’interdiction du transport interurbain. Selon notre interlocuteur, c’est cela qui a déclenché les cas communautaires à Touba.
Toutefois, rassure le coordonnateur du comité de lutte contre les infections nosocomiales à l’hôpital de Ndamatou, aujourd’hui, « une grande mobilisation communautaire est en cours pour stopper la maladie avec le soutien du khalife général qui demeure la… porte d’entrée de Touba, la seule voie autorisée de la ville de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké pour une bonne riposte dans cette ville. Si le Khalife soutient une activité, il met tout le monde à l’aise. Et c’est ce qui s’est passé à Touba. Le Khalife est le premier à avoir donné une participation financière à hauteur de 200 millions de francs tout en intervenant dans la sensibilisation pour avoir demandé à suivre les recommandations édictées par les autorités sanitaires. Ce qui constitue à la fois un atout et une expérience par rapport à la gestion de l’épidémie ».
Une gestion trop centralisée
Cela dit, ce praticien de la santé pense que la gestion de la lutte contre la pandémie a été trop centralisée avec une lourdeur administrative qui a laissé en rade la communauté. D’ailleurs, souligne-t-il, « le rattrapage risque d’être très laborieux car le message à faire passer trouve des sujets non réceptifs, à la limite, hostiles. Il faut malheureusement du temps pour inverser les choses ». il regrette le fait que, dès le début où il n’y avait que des cas importés, seul le niveau central pouvait assurer la riposte. Or, indique-t-il, notre système de santé dispose d’unités de surveillance et de riposte au niveau de tous les postes de santé, c’est-à-dire au niveau communautaire. « Il fallait rapidement leur passer le relais en les mettant à niveau par rapport au contexte Covid et en leur donnant les moyens. C’est un peu le cas aujourd’hui », indique Dr el Hadj Ndiaye Diop qui se félicite de cette prise de conscience, même si elle a connu un peu de retard.
En bon professionnel de santé, Dr Diop rappelle que la gestion d’une crise doit être à la fois sanitaire, administrative et communautaire. « Et c’est tout le sens du message livré par le porte-parole du khalife, Serigne Bass Abdou Khadre, qui demande, dans un spot publicitaire, de respecter les mesures barrières notamment à l’endroit des jeunes à qui il a dit ouvertement que c’est un pêché de transmettre sciemment la maladie. C’est ça un message communautaire de conscientisation d’un leader religieux. Cela doit être aussi celui des « Badiénou gox » ou relais communautaires, des chefs de quartier », ajoute Dr el Hadj Ndiaye Diop. Il reste convaincu que « si on avait confiné Touba et Dakar pendant un mois avec 100 000 francs pour chaque ménage, tous les patients sous traitements seraient guéris.
Après, on pourrait sortir du confinement sur la pointe des pieds et gérer les cas importés ». Car, estime-t-il, s’il n’y avait pas eu ce retard et ces hésitations dans la prise des mesures barrières et autres interdictions, on allait voir venir et on aurait tout le temps de riposte. D’autant que, à Touba, un comité de lutte contre les infections nosocomiales était déjà mis en place. Il nécessitait juste une réactualisation pour être opérationnel. « Tout ce qu’ils prennent comme mesures par rapport à la covid, c’est ce qui se fait avec les autres virus, les autres bactéries… Il s’agit juste de réactualiser un dispositif pour le rendre opérationnel. Au début, on a semblé ignorer qu’il y avait déjà de l’existant. Or dans les établissements de santé, les comités sont incontournables. S’il y a une situation nouvelle, on ne peut pas les contourner pour d’autres comités », soutient ce spécialiste de la santé publique. Au Sénégal, ce n’était donc pas le désert. Il suffisait juste que les gens… décentralisent la lutte contre le coronavirus pour vaincre la maladie !