VIDEOSARKOZY, LES SINGES ET AGATHA CHISTIE, NAUFRAGE RACISTE DANS QUOTIDIEN
L’ancien président suscite une tempête de réactions après avoir évoqué, en termes surprenants, la polémique sur le changement du titre français du roman « Dix Petits Nègres »

On n’ose imaginer ce qui s’est passé dans la tête de Nicolas Sarkozy. Invité de l’émission « Quotidien » de TMC, ce jeudi 10 septembre, pour évoquer la sortie de son livre, « le Temps des tempêtes », qui retrace le début de son quinquennat présidentiel, l’ancien chef de l’Etat, qui a répété qu’il était retiré de la politique « quotidienne, partisane », a surtout marqué son passage par une surprenante digression sémantique sur le politiquement correct.
« Cette volonté des élites, qui se pincent le nez, qui sont comme les singes qui n’écoutent personne… Je ne sais plus, on a le droit de dire “singe” ? », s’interrompt soudain Nicolas Sarkozy, lancé dans une diatribe contre les « élites qui se regardent dans une glace », avec un rire sarcastique.
« Parce que… On n’a plus le droit de dire les… On dit quoi, “les Dix Petits Soldats” maintenant ? C’est ça ? Ouais… Elle progresse la société ! »
Face à l’incompréhension de Yann Barthès, l’ancien président de la République précise qu’il parle bien de la récente polémique sur le changement de titre du roman policier « Dix Petits Nègres » dans sa version française : « Vous voyez le livre ? »
« Vous parlez d’Agatha Christie ? », s’enquiert l’animateur. Sarkozy confirme : « Oui, bah, on n’a plus le droit maintenant. On a peut-être le droit de dire “singe” sans insulter personne. »
Le plus célèbre roman d’Agatha Christie, qui avait changé de titre dès 1940 dans sa version en anglais avec l’accord de son autrice, a récemment fait peau neuve en français en étant réintitulé « Ils étaient dix ». Des changements mineurs ont également été opérés dans le récit, « l’île du Nègre » devenant ainsi, comme dans l’édition américaine, « l’île du Soldat ». « Quand le livre a été écrit, le langage était différent et on utilisait des mots aujourd’hui oubliés, se justifiait ainsi James Prichard, arrière-petit-fils de l’autrice, qui gère son patrimoine. Ce récit est basé sur une comptine populaire qui n’est pas signée Agatha Christie. »