Babacar Ngom brise le silence. Le PDG du groupe Sedima a décidé de prendre la parole pour s’expliquer sur le litige foncier qui l’oppose aux populations de Ndingler, un village situé dans la commune Ndiaganiao.
D’après une note de son service de communication, parvenue à Emedia, la rencontre entre M. Ngom et les journalistes est prévue, jeudi, 9 juillet 2020. Babacar Ngom qui fera face à un panel de journalistes va s’exprimer sur plusieurs questions de l’actualité.
Ce litige foncier date de plus de 4 ans. Les habitants de Ndingler accusent le boss de Sedima de prendre environ 80 hectares de leurs terres pour y développer son agrobusiness. Document à l’appui, M. Ngom réplique qu’il a acquis, de manière légale, ses terres qu’il attribue à la commune de Djilakh, une autre commune riveraine.
LES MAUVAISES PERFORMANCES PREOCCUPENT LES MINISTRES
Le Conseil des ministres de l’Uemoa se préoccupe «des mauvaises performances attendues au plan macroéconomique, avec d’une part la baisse de la croissance dans tous les Etats membres, et d’autre part l’aggravation du déficit budgétaire global».
Le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) se préoccupe «des mauvaises performances attendues au plan macroéconomique, avec d’une part la baisse de la croissance dans tous les Etats membres, et d’autre part l’aggravation du déficit budgétaire global».
Pour l’année 2020, le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), qui a tenu sa 2e session ordinaire de l’année le 26 juin 2020 par visio-conférence, a constaté qu’à l’instar des pays du monde entier, «la pandémie à coronavirus affecte profondément les économies des Etats membres». Il se préoccupe ainsi «des mauvaises performances attendues au plan macroéconomique, avec d’une part la baisse de la croissance dans tous les Etats membres qui conduirait à un taux moyen de 2,4% au niveau de l’Union, soit une réduction de plus de quatre points de pourcentage par rapport à la prévision initiale de 6,6%, et d’autre part l’aggravation du déficit budgétaire global qui représenterait 5,2% du Pib contre 2,5% initialement prévu».
Au terme des échanges, souligne le communiqué du Conseil des ministres, Sani Yaya, ministre de l’Economie et des finances du Togo et président en exercice, et ses collègues ont encouragé «les Etats membres à poursuivre les efforts pour limiter la propagation de la pandémie». Aussi ont-ils adopté la recommandation relative aux orientations de politique économique aux Etats membres pour l’année 2021. Par cette recommandation, le Conseil invite «les Etats membres à poursuivre la mise en œuvre des mesures contenues dans les plans de riposte sanitaire, économique et sociale au Covid-19. Il invite également les Etats membres à poursuivre les efforts de mobilisation des ressources intérieures et à prendre toutes les dispositions pour bénéficier de l’appui de la Communauté internationale, notamment pour l’allègement de la dette extérieure et l’obtention de nouvelles ressources concessionnelles. Enfin, le Conseil exhorte les Etats membres à mettre en œuvre des politiques budgétaires permettant un retour à la consolidation budgétaire après la crise».
Par ailleurs, «le Conseil rappelle que pendant la durée de la suspension provisoire de l’application du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité, décidée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union le 27 avril 2020, l’exercice de la surveillance multilatérale, instituée par le Traité portant création de l’Uemoa, se poursuit normalement». La recommandation relative aux modalités de mise en œuvre de la surveillance multilatérale a été adoptée. En conséquence, le Conseil «invite les Etats membres de l’Union à continuer de transmettre à la Commission les rapports trimestriels et les perspectives économiques et financières».
Le Conseil, mentionne le document, «a été informé de l’état des virements de crédits effectués au titre de l’année 2018 et a adopté le 2ème collectif au Budget de l’Union au titre de l’exercice 2020. Ce collectif consacre l’actualisation des prévisions économiques 2020 suite à la survenue de la pandémie de Covid-19 et le renforcement de la solidarité au sein de l’Union à travers l’acquisition par la Commission des équipements sanitaires contre le Covid-19 au profit des Etats membres».
«C’EST MACKY SALL QUI DEVRAIT ETRE DEVANT LA COMMISSION DE DISCIPLINE»
Pour Moustapha Diakhaté, le président est le «seul responsable» de tout ce qui se passe présentement dans son parti
Pour Moustapha Diakhaté, le président Macky Sall est le «seul responsable» de tout ce qui se passe présentement dans son parti. S’il condamne les injures de Cissé Lô, l’ex-Apériste, exclu lui aussi en janvier dernier, estime que c’est le leader de l’Apr qui devrait être devant la commission de discipline. Il invite par ailleurs le procureur de la République à s’auto-saisir sur cette affaire.
«Je crois d’ailleurs que c’est Macky Sall lui-même qui devrait être traduit devant la commission de discipline parce que c’est lui qui a créé le parti et demandé le suffrage des Sénégalais. Donc si on entend ces propos injurieux venant de responsables de son parti, c’est de sa responsabilité.» C’est la réaction de Moustapha Diakhaté sur la sanction contre Moustapha Cissé Lô. Hier, sur le plateau de l’émission matinale «Toc Toc» de Itv, l’ex-membre de l’Alliance pour la République, lui aussi exclu, a déclaré : «L’Alliance pour la République (Apr) est le parti où tout le monde se déteste. Si dans une maison chacun fait ce qu’il veut, c’est le chef qui est le problème. En réalité, cette situation interpelle la responsabilité de Macky Sall. Ce qui se passe, le seul responsable c’est Macky Sall.» En revanche, l’ancien président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar a ajouté sa voix au flot d’indignations après les propos indécents tenus par le député Moustapha Cissé Lô à l’encontre de Yakham Mbaye et de Farba Ngom, tous responsables politiques à l’Apr.
«Je condamne ces propos, mais Moustapha Cissé Lô n’avait pas parlé à la télévision, ni à la radio, encore moins échangé avec un journaliste. Il s’exprimait au téléphone. Donc les responsables de l’enregistrement sonore et de sa diffusion doivent être poursuivis. La Commission nationale de protection des données personnelles (Cdp) et le procureur de la République doivent prendre leurs responsabilités. Le procureur doit s’auto-saisir contre les injures et les diffuseurs. Si on ne fait pas attention, ça sera un précèdent dangereux», a fulminé l’ancien Apériste. Moustapha Diakhaté a été le premier à être exclu du parti de Macky Sall. En janvier 2020, la commission de discipline avait retenu contre lui «les agissements et propos séditieux, fractionnistes et récurrents, des faits qui entachent gravement l’image du parti».
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
CETTE CHIENLIT QUI FAIT CARBURER L’APR
Les digues de la vertu et du respect ont sauté sous le règne de Macky Sall. La gestion sobre et vertueuse dont se prévalait le président est un leurre. Toutes les félonies sont désormais permises au palais et à l’hémicycle
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 07/07/2020
Insultes, injures, invectives, insanités… Voilà ce qui rythme la vie de la République. Des audios ordurières signées Moustapha Cissé Lo font le tour de la toile et alimentent toutes les discussions des Sénégalais. Yakham Mbaye et Farba Ngom sont les principaux destinataires de ces coups en dessous de la ceinture. Les grossièretés déversées par l’alors vice-président de l’Assemblée nationale n’ont pas laissé indifférent le premier magistrat du pays, Macky Sall, qui n’a pas tardé à activer la très couchée commission de discipline de son parti, l’Alliance Pour la République (APR).
Sentence capitale des bourreaux aux ordres du président : Moustapha Cissé est exclu des rangs de l’APR. Cela suffit-il pour mettre une croix sur cette affaire Moustapha Cissé Lo ? Que non ! Au-delà de leur caractère graveleux, le premier vice-président de l’Assemblée nationale soulève des questions de fond qui remettent en cause la gestion sobre et vertueuse sur laquelle on reviendra. En attendant, il est permis de signaler que cette exclusion remet en cause l’égalité de traitement au sein de l’APR. Ce pour quoi Cissé Lo est aujourd’hui exclu de l’APR n’est que la suite d’une longue chaine d’insultes qui ont été proférées à l’égard d’honnêtes citoyens dont le seul tort est de ne pas partager les schèmes de pensée du président Macky Sall.
Dans le passé, en effet, mais toujours sous l’actuel régime, il y avait eu un enregistrement audio dans lequel le premier vice-président de l’Assemblée nationale a tenu des propos insultants à l’endroit de Serigne Abdou Fatah Mbacké, fils du défunt khalife Serigne Fallou Mbacké. L’absence de réaction de l’APR et de la justice avait incité les talibés outrés de Serigne Fatah à laver l’honneur de leur marabout entaché par des insanités débitées avec une violence verbale orageuse rare. Ainsi, des troupes d’illuminés avec à leur tête Sokhna Maï Galass, sœur de Serigne Abdou Fatah, n’avaient pas hésité un seul instant à brûler des maisons et une boulangerie de Cissé Lo.
Sonko, le plus insulté…
Mais Serigne Abdou Fatah Falilou n’a pas été le seul à être traité de tous les noms d’oiseaux par « El insultor ». Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, en a pris pour son grade lui aussi. Sous les vivats d’approbation de ses « frères » de l’APR. En effet, au moment où les Sénégalais s’indignaient massivement des insultes déversées par Cissé Lo sur Ousmane Sonko, ses camarades de l’APR le portaient au pinacle et approuvaient ses exactions discursives licencieuses. De tous les leaders politiques du Sénégal, Ousmane Sonko a été le plus insulté par les apéristes. Et cela avec l’onction de l’Apériste en chef qui se délecte de la crucifixion de ses opposants politiques. Et depuis que Moustapha Cissé Lo a attaqué le ministre de l’Agriculture à l’Assemblée parce qu’il n’aurait pas reçu un quota de semences digne de son rang, c’est le désamour avec Yakham Mbaye. Lequel n’a pas tardé à dénoncer la mafia Lo qui a acquis, contrairement à ce que soutient l’alors président du parlement de la Cedeao, une quantité considérable d’intrants agricoles. D’après Yakham, « pour son propre compte, Moustapha Cissé Lô a obtenu 4 101 tonnes ainsi composées : 3 000 tonnes d’engrais ; 600 tonnes de semences de niébé ; 500 tonnes de semences d’arachide ; 01 tonne de semences de pastèque.
D’autre part, après ces 4 101 tonnes, il est revenu à la rescousse pour exiger et obtenir deux autres marchés de 430 tonnes qu’il disait devoir réserver à ses protégés. Dans le détail, ce sont 165 tonnes de semences niébé et 265 tonnes d’engrais. Ces 430 tonnes, Cissé Lo les a acquis en concoctant deux listes comportant 98 supposés producteurs qu’il dit être ses protégés ». Et le DG du Soleil de révéler que ces 98 supposés producteurs sont « pour l’essentiel, des membres de la mafia Lo ». Après cette accusation gravissime, il s’était ensuivi, sous les yeux amusés du président de l’APR, une véritable guéguerre entre les deux responsables beige-marron avant la signature d’un cessez-le-feu. Mais les premiers mis en cause dans cette dernière affaire d’insultes massives qui a valu au « fou du roi » son exclusion de l’APR, ce sont bien les usagers des réseaux sociaux et les portails d’information qui ont mis en ligne ou partagé les insultes de l’ancien président du Parlement de la Cedeao. Certes le principe de la liberté d’expression est inaliénable, mais il est du devoir des utilisateurs (des responsables surtout) des réseaux sociaux et des sites de ne pas propager des propos déplacés, outrageants, insultants de certaines personnalités politiques lorsque leurs messages peuvent jeter le discrédit sur des citoyens ou sur les institutions de la République.
La promotion de l’insolence !
Si l’APR regorge d’insulteurs professionnels, il n’en reste pas moins qu’« El insultor » n’a pas d’égal dans son attitude extravagante. Quand une grande gueule comme lui méprise ses contradicteurs, bafoue sans cesse les lois de la République pour quelqu’un censé les voter, il provoque en conséquence la colère des citoyens outrés et indignés. Cissé Lo sème la chienlit, exacerbe les querelles partout où il passe. Le nom du premier vice-président de l’Assemblée nationale de la 13e législature restera à jamais collé à tout ce qu’il y a d’effronterie et de grossièreté. Il véhicule l’image d’un terroriste verbal qui n’hésite même pas à s’en prendre au président de son parti, par ailleurs président de la République du Sénégal. Une vidéo où il insultait Abdoulaye Wade un peu avant l’élection présidentielle de 2012 circulait sur la toile. Aujourd’hui comme un remake, les propos insultants débités contre ses propres frères de parti ne font que révéler la véritable nature de l’homme.
Sous le magistère de Wade, il avait dégainé un pistolet le jour où Oumar Sarr, alors proche d’Idrissa Seck, était éjecté de son fauteuil de président du Conseil régional de Diourbel. Non seulement la justice avait fermé les yeux sur cet acte grave mais pire le premier magistrat de la République de l’époque, en l’occurrence Abdoulaye Wade, avait félicité paradoxalement Cissé Lô pour son courage mortel. Si aujourd’hui, Cissé Lo en est arrivé à occuper une place de choix dans le bureau de l’Assemblée nationale au point de violer la loi sur la parité et d’usurper à Yetta Sow la place de premier vice-président et à avoir occupé des fonctions législatives supranationales (Parlement de la CEDEAO), il ne le doit pas à son niveau intellectuel mais seulement à son tempérament volcanique et à son insolence proverbiale. Les digues de la vertu et du respect ont sauté sous le règne de Macky Sall. Le Sénégal est devenu un pays contrasté où la gestion sobre et vertueuse dont se prévalait Macky Sall est devenue l’exact contraire. La preuve, le Palais, l’hémicycle et l’APR sont transformés en foires d’empoigne où toutes les félonies et mesquineries sont permises.
Des élus du peuple, tels des gladiateurs ivres, se crêpent le chignon, s’insultent, s’invectivent, se dénigrent sans vergogne au vu et au su du peuple sénégalais. Ces bassesses notées dans un seul camp politique souillent à foison l’image de marque de notre pays. Hélas, de pareilles dérives ont l’heur de toujours sonner l’hallali d’un régime. La fin du pouvoir socialiste était marquée par trahisons, des rebellions et des exclusions. Celle du PDS n’a pas échappé aux travers qui ont perdu le régime de Diouf. Et voilà Macky sur la même trajectoire !
ENTRE CISSE LO ET MACKY SALL, UNE GUERRE D’USURE SANGLANTE DÉCLENCHÉE
Pour Moussa Diaw, la décision d’exclure le député du parti présidentiel annonce une fin de règne non préparée avec des rivalités qui vont s’accentuer
Moustapha Cissé n’est plus membre de l’APR (Alliance Pour la République), le parti du président de la République. Il a été exclu hier sur ordre de ce dernier. Une exclusion qui pourrait constituer une « prise de risques » pour Macky Sall et son parti, qui vont devoir faire face à la colère de l’ancien président du Parlement de la Cedeao, capable de déclencher « une guerre sanglante ».
Il est beaucoup trop tôt pour enterrer Moustapha Cissé Lô. Membre historique de l’Alliance pour la République, Moustapha Cissé Lô a été exclu hier lundi 06 juillet 2020 par les instances du parti au pouvoir.
Sous la houlette de Abdoulaye Badji, la Commission de discipline de l’APR, disant se baser sur les articles 3, 4, 14, 19, et 20 des statuts de cette formation mais aussi sur les articles 25 et 26 du règlement intérieur, a scellé le sort du « rebelle ». « Constatant l’attitude du camarade Moustapha Cissé Lo dont les propos, empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale, ont fini de heurter la conscience des populations, Constatant la propension de camarades du Parti à s’épancher dans les médias par des propos injurieux ou calomnieux ; Attendu que par ces faits, ils entachent gravement l’image du Parti.
Par ces motifs, la commission de discipline, après avoir délibéré, à l’unanimité : Prononce l’exclusion définitive de Moustapha Cissé Lo des rangs de l’Alliance pour la République. » La sentence se veut sans appel. La commission de discipline n’a pas manqué d’avertir fermement tout membre de l’APR qui adopterait des comportements et des propos à même de ternir l’image de ce parti ou de jeter le discrédit sur les institutions de la République qu’il subirait le même sort que le « rebelle » Moustapha Cissé Lô. Une décision qui traduit un malaise au sein de l’APR et qui serait, aussi, « symptomatique » de la situation des partis qui ne sont pas structurés voire qui n’ont pas, selon le professeur Moussa Diaw, de code de conduite entre autres. « Ces individus ou personnalités s’engagent derrière quelqu’un pour avoir, une fois au pouvoir, des retours. Ce qui est dommage. On les appelle partis politiques mais ce sont des associations qui regroupent différents individus de la société avec leurs comportements, leurs éducations… », explique l’enseignant- chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.
Pr Moussa Diaw : « Cissé Lô sera le perdant dans ce face-à-face »
Toujours selon Pr Moussa Diaw, cette décision d’exclure Moustapha Cissé Lô annonce une fin de règne non préparée. A l’en croire, des rivalités vont s’accentuer au sein du parti présidentiel. « Chacun essaie de se positionner. Tout cela parce que le parti n’est pas structuré et aussi du fait que le président de la République joue en même temps le rôle de chef de parti. Cette situation coïncide aussi avec le fait qu’il n’y a plus de Premier ministre. Le Président est obligé de gérer directement le pays mais également son parti qui n’a pas de numéro 2. »
A la question de savoir si Moustapha Cissé Lô pourra gagner son combat contre Macky, le « politologue » pense que même si le candidat à la mairie de Dakar va perdre ce face-à-face, il pourra peut-être faire un baroud d’honneur. Selon notre interlocuteur, l’ancien président du Parlement de la Cedeao ne pourra pas résister à la toute puissance du président de la République et de ses affidés. Quoi que Cissé Lô fera, il perdra, selon lui.
Le Pr Moussa Diaw est toutefois d’avis que, dans cette affaire d’insultes, Moustapha Cissé Lô n’est pas le seul à incriminer. « Et apparemment, il y aura des poursuites judiciaires. Comment Cissé Lô va-t-il apprécier cette réaction ? va-t-il se laisser faire ? Fera-t-il des révélations lors de la bataille judiciaire ? Est-ce que ce n’est pas stratégie pour ouvrir d’autres voies ? Mais cela dépendra du soutien qu’il aura », développe l’enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Il se dit convaincu qu’aucun membre du parti au pouvoir n’osera afficher son soutien à Moustapha Cissé Lô par peur d’être sabré par le chef de ce parti qui n’est autre que le chef de l’état. « Comme vous le savez, les élections (Ndlr, présidentielles) sont encore loin. Donc, nul ne va accepter de manifester publiquement son soutien à Cissé. Il risque d’être seul dans ce combat », conclut notre analyste… Macky Sall est sur une pente dangereuse. Il devra se méfier de la réaction de son désormais « ex-ami » Cissé Lô, qui « n’est pas homme à se laisser dicter sa conduite »...
LE PARTAGE DE «BOUKI» DES CHEFS DE QUARTIER
Décidément, la République des copains et des coquins a été déclinée au niveau des communes qui sont devenues elles aussi l’apanage des mêmes copains et coquins, même dans le malheur avec la présence de la pandémie de la covid-19.
Dans le cadre de son dispositif Force covid19, une enveloppe de 69 milliards a été décaissée par l’etat en vue d’assister les populations démunies en denrées alimentaires. Hélas, dans la commune de Diamaguene-Sicap Mbao, plutôt que de servir les indigents, c’est à un véritable partage de « Bouki » que l’on a assisté ! Les chefs des différents quartiers ont chacun reçu un quota destiné à une famille de 20 personnes. Leurs amis et proches se sont retrouvés avec le double de ce que devrait recevoir une famille indigente normale. S’agissant des critères de sélection, les sénégalais qui n’ont pas fait plus de dans dans les quartiers de la commune ont été considérés comme des étrangers. De ce fait, ils n’ont pu bénéficier de l’aide alimentaire. en outre, des familles de 16 personnes voire plus et qui sont dans le besoin, ont été écartées sans aucune explication. Le Témoin sert de mur de lamentations aux malheureux.
Décidément, la République des copains et des coquins a été déclinée au niveau des communes qui sont devenues elles aussi l’apanage des mêmes copains et coquins, même dans le malheur avec la présence de la pandémie de la covid-19.
Dans la commune de Diamaguene-Sicap- Mbao, la distribution de l’aide alimentaire est émaillée d’une grande injustice. En effet, aucune transparence n’est de mise dans le cadre de la répartition des vivres destinés aux familles. Du moins, selon des ayants droit s’estimant injustement écartés. Des chefs de différents quartiers de ladite commune ont chacun reçu un quota représentant l’équivalent d’un kit destiné à une famille de 20 personnes. Ce qui apparait comme un véritable scandale. « Rien n’est transparent dans la distribution des denrées alimentaires. Il y a des gens qui ont reçu deux fois plus qu’ils ne devraient recevoir. Ce, au moment où d’autres n’ont reçu aucun grain de riz, parce qu’ils n’entretiennent pas de bonnes relations avec le chef du quartier. Moi, je n’ai rien reçu sous prétexte que je suis étranger alors que j’ai fait plus de trois ans dans le quartier » s’étrangle de colère Cheikh Fall, un habitant du quartier. Ce qui fait que dans le quartier de Darou Minam 2, beaucoup de chefs de famille particulièrement nécessiteux n’ont rien reçu. Ils ont ainsi été victimes de clientélisme et népotisme qui auraient été érigés en règle dans le quartier.
Au domicile du chef de quartier où nous nous sommes rendus, celui-ci dont l’épouse est la « badiénou gokh », n’était pas en mesure de répondre à nos questions, prétextant avoir travaillé en groupe et qu’il revient au maire de répondre aux récriminations de ceux qui ont été oubliés dans la distribution. Au niveau de la distribution, renseignent nos sources, une bande de copains se paie le luxe d’avoir deux à trois sacs de riz chacun.
Mamadou Lamine Diédhiou, un jeune navigateur en chômage depuis trois mois, a été écarté de la liste des bénéficiaires au motif qu’il a un emploi. « Le chef du quartier, Amade Diouf, a lui-même fixé les règles. Je lui ai personnellement demandé les raisons de ma mise à l’écart et il m’ a dit que c’est parce que je suis navigateur », fait savoir le quadra qui peine à trouver le diable pour lui tirer la queue tout en se désolant que, dans ce quartier, le chef et son épouse se comportent en faiseurs de rois.« Mes voisins ont reçu deux à trois sacs de riz sans compter le sucre, l’huile et les pâtes.
Pour ce qui est du chef de quartier, son épouse figure également sur la liste des bénéficiaires. Ce qui fait que cette famille a reçu plus qu’elle ne devrait avoir. Quant à l’imam du quartier, qui a une seule épouse avec un nombre raisonnable d’enfants, il a reçu trois sacs de riz en plus des autres denrées. Ce, sans compter la part réservée aux amis proches du chef de quartier.
La famille Faye compte 16 membres. Le vieux a perdu la vue alors que ses enfants vivent de débrouille. Plutôt que d’être aidée, cette famille a été tout simplement écartée », fait savoir notre interlocuteur. « « Nous, enseignants du privé, avons beaucoup souffert de la pandémie. Personnellement, je me suis déplacé pour voir le chef et son adjoint afin de discuter sur l’aide alimentaire. Ils étaient réfractaires. Nous sommes ainsi allés voir le sous-préfet. Il y a lieu de souligner que, dans le comité directeur mis en place, chaque membre doit prendre 10 responsables de famille. Le plus souvent, ils ne prennent que leurs parents et leurs amis. Le sous-préfet nous avait rassurés, mais nous n’avons rien reçu », se plaint Souleymane Badji, un instituteur dans une école privée. Ce qui fait dire aux familles exclues de la distribution qu’une véritable mafia tourne autour de la distribution des denrées alimentaires avec un partage de « Bouki » au niveau de cette commune de Diamaguène-Sicap Mbao.
L’APR, HORIZON 2024
Quel enjeu se dessine derrière cette sanction qui frappe Cissé Lo, compagnon de route du président Macky Sall dans son ascension vers le pouvoir ?
Suite à une énième sortie au vitriol teintée d’insanités et d’accusations à l’encontre de hauts responsables de l’APR, le tonitruant Moustapha Cissé Lô vient d’être exclu du parti au pouvoir par une commission de discipline réunie hier sur instruction du président Macky Sall. Quel enjeu se dessine derrière cette sanction qui frappe ce compagnon de route du président Macky Sall dans son ascension vers le pouvoir ? Les observateurs de la scène politique ont décrypté ce regain de tensions qui entache gravement la gestion du pouvoir en place.
C’est acté ! Moustapha Cissé Lô, l’ancien président du Parlement de la CEDEAO et deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, a été exclu du parti présidentiel hier lors d’une réunion de la commission de discipline de l’APR. Un conclave tenu dans la foulée du tintamarre suscité par la publication des fameux « messages privés» dans lesquels le parlementaire abreuvait d’injures ses « frères » de parti notamment Yakham Mbaye et Farba Ngom. Le tout, sur fond d’accusations de détournement de deniers publics dans divers marchés attribués par un Etat dont il était jusqu’à hier un des principaux piliers. Son exclusion constitue la deuxième à laquelle procède le parti au pouvoir après celle de Moustapha Diakhaté, ancien chef de cabinet du président Macky Sall après avoir dirigé le groupe de la majorité à l’Assemblée nationale.
Spécialiste de la communication politique, le journaliste Bakary Domingo Mané voit en cette polémique, les prémices d’un long et palpitant feuilleton politique qui va continuellement marquer ce dernier mandat du chef de l’Etat Macky Sall. « On est en train d’assister au début des remous nés des frustrations de militants de la première heure. Ce qui, quelque part, s’explique par l’absence de cadre d’expression au sein de la formation politique au pouvoir mais aussi par un sentiment d’être mis à l’écart dans la gestion du pays au profit des nouveaux arrivants. Cette situation risque de perdurer avec d’autres sorties en vue dans la mesure où l’APR souffre d’un manque de structuration. Une structuration avec des instances qui, si elles se réunissaient régulièrement, auraient permis à Moustapha Cissé Lo d’avoir un espace où vider sa bile », a expliqué Domingo Mané.
Poursuivant son analyse de cette guéguerre qui règne au sein de l’Alliance pour la République, le journaliste estime que c’est toute la gestion du président qui est en train d’en pâtir. L’enseignant en communication politique ajoute : « Face à ces dérives, Macky Sall est actuellement dans une situation très inconfortable. Du fait de la pandémie du coronavirus qui sévit dans le pays, notre économie est complètement à terre. Et si, au lieu de se concentrer sur les vrais préoccupations des Sénégalais, il prête le flanc en donnant de l’importance aux problèmes internes de son parti, ça va être le comble des incohérences. La façon dont son parti est managé en ce moment laisse la porte ouverte à d’autres dérives qui se profilent à l’horizon » prédit le responsable du Cored. Pour illustrer son propos, il fait remarquer que, dans le communiqué annonçant l’exclusion de Moustapha Cissé, les potentiels fauteurs de troubles au sein du parti présidentiel sont avertis en filigrane.
ASSANE SAMB, ANALYSTE POLITIQUE : « MACKY SALL N’A PAS APPRIS DU SYNDROME DU PDS »
Selon le spécialiste en sciences politiques, le doyen Assane Samb, tous ces tiraillements qui secouent en interne le parti au pouvoir ne sont rien d’autre que la résultante d’une guerre de succession. Hélas, estime-t-il, il s’agit là du même schéma qui a précipité la chute du PDS à l’époque. « C’est le syndrome PDS qui guette actuellement l’APR. Et Macky Sall n’a pas assez tiré les leçons du syndrome PDS. Dans ce parti, Abdoulaye Wade était la seule constante or une personne ne peut pas être une constante. Quand vous créez un parti, il vous faut mettre en place des instances démocratiques fortes. On parle de la posture radicale de Cissé Lo mais il y a des responsables beaucoup plus frustrés que lui qui attendent seulement le bon moment pour se dévoiler », avertit l’analyste politique qui entrevoit une probable déstabilisation de l’APR par des ténors en rébellion. « Il y a des non- dit dans ces bisbilles. Les gens ne peuvent pas se réveiller et s’insulter gratuitement sans qu’il y ait des motifs réels et pleins d’enjeux. Aujourd’hui, beaucoup de responsables du parti présidentiel pensent que Macky Sall est en train de mettre en orbite des personnalités pour le remplacer. Des personnalités dont l’éventuelle mise en selle et qui ne les arrange pas. Et c’est un des facteurs qui sont en ce moment à l’origine des frustrations », ajoute Assane Samb, cet observateur de l’échiquier politique. D’ailleurs, explique-t-il pour étayer son propos, dans la plupart de ses sorties, Cissé Lo ne vise pas directement le chef de l’Etat mais c’est plutôt certains ténors du parti qu’il prend pour cibles.
MOMAR THIAM, EXPERT EN COM « CES INSULTES, C’EST LE DEGRE ZERO DU LANGAGE POLITIQUE !»
Expert en communication, le docteur Momar Thiam s’est penché sur les « audios pamphletistes » à l’origine de l’exclusion de Moustapha Cissé Lo des rangs du parti au pouvoir. A en croire l’ancien conseiller en communication du président Abdoulaye Wade, c’est le degré zéro du langage politique qui a fait des émules sur les réseaux sociaux à travers les insanités proférés par un si haut responsable de la dimension de Moustapha Cissé Lo. Par ailleurs, estime l’expert en com’, au-delà des différends crypto-personnels, l’auteur des injures a prononcé quelques phrases qui doivent interpeller la justice. « En cernant les contours de son discours, l’ancien président du Parlement de la CEDEAO a lancé deux à trois phrases chocs relatives à la gestion du marché des semences et celui du Ter (Train express régional). Sur ce, dans un pays normalement constitué avec une justice qui se respecte, le procureur devrait immédiatement s’autosaisir sur cette affaire surtout que les révélations émanent d’une haute personnalité », a décrypté Momar Thiam qui, dans la même grille de lecture, voit des accusations de magouilles portées à l’encontre du chef de l’Etat par un parlementaire. Et pas n’importe lequel !
UN ECRIVAIN EVOQUE LA CHALEUR HUMAINE DU SANDAGA DE SON ENFANCE
Sandaga, avec ses couleurs et son architecture soudano-sahélienne évoquant l’habitat de la dynastie des Askia, était ‘’un lieu de refuge’’ rempli de ‘’chaleur humaine’’, se rappelle M. Samb.
Le marché Sandaga, dont le projet de réhabilitation est en débat au sein de l’opinion, garde une place particulière dans l’imaginaire des Dakarois, comme l’écrivain Mamadou Samb, qui évoque ce patrimoine à travers ses souvenirs d’enfance fortement imprégnés de la chaleur et des senteurs de cette espèce de souk en plein centre de Dakar.
Sandaga, avec ses couleurs et son architecture soudano-sahélienne évoquant l’habitat de la dynastie des Askia, était ‘’un lieu de refuge’’ rempli de ‘’chaleur humaine’’, se rappelle M. Samb. Dans un entretien avec l’APS en août 2019, il avait rappelé que ses souvenirs d’enfance sont rythmés en partie par les activités commerciales de son père au sein de ce centre d’affaires dakarois. ‘’Ce marché presque centenaire était un imposant bâtiment de trois niveaux, avec une structure particulière largement calquée sur l’architecture soudano-sahélienne’’, se souvient l’écrivain lorsqu’on lui parle du projet de rénovation de centre commercial. Un projet porté par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. L’écrivain sénégalais a vécu une enfance bercée en partie par cet important centre commercial situé en plein cœur de DakarPlateau, le quartier des affaires et de l’administration publique, siège de la quasi-totalité des institutions sénégalaises, dont la présidence de la République et l’Assemblée nationale.
S’agissant du marché Sandaga, M. Samb se rappelle que c’est là qu’il venait aider son père, El Hadji Mor Samb, délégué des commerçants, à écouler ses marchandises. ‘’Les murs de couleur ocre et artistiquement sculptés du marché Sandaga étaient attrayants et se distinguaient nettement du paysage environnant. Ils ne laissaient personne indifférent’’, rappelle Mamadou Samb. Selon ses souvenirs, en termes de couleur, le marché semblait n’avoir d’égal que les bâtiments du service de l’hygiène et de l’école élémentaire El Hadji-Malick-Sy, située en face de la RTS, la Radiotélévision sénégalaise. ‘’Les gens n’allaient pas au marché Sandaga pour uniquement faire des achats. Le marché était, par moments, un lieu de refuge’’ pour de nombreux Dakarois, ‘’des mendiants aux clochards en passant par des gens qui n’avaient pas de personnes avec lesquelles discuter’’, raconte M. Samb. ‘’Tout était disponible sur place, avec une organisation et une hiérarchisation toute particulière chez les vendeurs, les veilleurs de nuit et les agents de nettoiement’’, se rappellet-il, ajoutant que certains Dakarois se levaient le matin pour aller flâner à Sandaga, où elles étaient en contact avec cette ‘’chaleur humaine’’ que l’espace marchand semblait être l’unique pourvoyeur.
Sandaga, un brassage culturel…
Mamadou Samb se souvient également du ‘’brassage culturel extraordinaire’’ qu’il y avait entre les Sénégalais, les Guinéens, les Maliens, les Dahoméens (du Dahomey, l’actuel Bénin), les voltaïques (de la Hautevolta, devenue Burkina Faso) et les ressortissants d’autres pays. Ses souvenirs vont jusqu’au sous-sol du marché, où étaient stockées toutes sortes de marchandises. Le rez-de-chaussée était réservé aux vendeurs des denrées alimentaires. Mais pas seulement. C’est là qu’il fallait se promener pour trouver des marchandises d’un genre un peu particulier, l’encens par exemple, selon M. Samb. Le premier étage du marché, ainsi que le second, étaient destinés aux étals aménagés pour la viande et les légumes. C’est à ce niveau aussi que se trouvaient les restaurants et les gargotes dont les propriétaires cuisinaient à la maison pour ensuite vendre au marché. ‘’C’est bien plus tard, dit l’écrivain, que l’on a commencé à cuisiner sur place, avec toutes les conséquences que cela engendre.’’ La terrasse du bâtiment commercial était le lieu de convergence des troupes de danse venues de plusieurs pays, se rappelle Mamadou Samb dont la mémoire prend aussi en compte l’espace réservé à la vente de papier à usage d’emballage, au rez-de-chaussée.
‘’On allait à Sandaga pour apprendre à vivre’
Le plastique utilisé pour l’emballage n’existait pas encore à Sandaga, selon lui. Le coin réservé à la vente de papier s’est par la suite mué en librairie et abritait un kiosque à journaux. C’était aussi le lieu de convergence des hommes et femmes qui savaient lire, qui étaient friands de vieux journaux étrangers. ‘’On se présentait devant les étals pour fouiller dans le tas et choisir des revues et des livres dont les prix n’étaient jamais fixes’’, rappelle Mamadou Samb. Selon ses souvenirs, les lecteurs avaient aussi la possibilité de lire des journaux sur place, de les revendre ou de les troquer avec d’autres.
L’auteur du roman ‘’Le regard de l’aveugle’’ (Editions Salamata, 2008) se souvient de ses séances de lecture à la lueur des lampadaires. C’est là que Mamadou Samb se gavait des aventures de ‘’Blek le Roc et le petit trappeur’’, de ‘’Zembla le roi de la forêt’’, de ‘’Kid le cow-boy’’, d’‘’Astérix le Gaulois’’, etc. Des livres qui, dit-il, ont influé son cursus scolaire et académique, notamment sa candidature au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure (l’actuelle Faculté des sciences et techniques de l’éducation et de la formation, de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar), dans les années 1970. ‘’A cette époque-là, les parents ne laissaient pas les enfants aller flâner. Tous les mercredis soir, les samedis et les dimanches, on allait à Sandaga pour apprendre à vivre, à commercer et à communiquer avec les autres’’, se souvient le jeune écolier, qui assurait le secrétariat des commerçants du marché Sandaga, une tâche confiée à son père.
Le lauréat du Grand Prix des lycéens en 2011 estime que le marché Sandaga d’aujourd’hui n’a rien de celui qu’il a connu durant sa jeunesse. ‘’Le marché a perdu son charme depuis longtemps’’, dit-il, se désolant de la ‘’désorganisation’’ actuelle. Il évoque également le coup de sifflet donné quotidiennement à 17 h 30 pour marquer la fin des activités commerciales et la fermeture du marché.
Le signal sonore marquait en même temps l’arrivée des agents chargés de balayer et de nettoyer ‘’à fond’’ le marché, selon M. Samb. L’architecture de ce marché dont il connaissait les coins et recoins comme sa poche devrait être préservée, plaide-t-il. ‘’Je pense que l’on doit garder l’architecture à l’identique, avec des outils modernes.
Autrement, ce serait fade et sans l’esprit Sandaga’’, prévient-il, s’opposant au ‘’projet’’ présenté par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, en vue de la rénovation du centre commercial construit en 1933. ‘’On va garder la même architecture du bâtiment principal, construire une esplanade, parce que Sandaga doit respirer. Et on va construire un centre commercial de cinq étages et enlever toutes les cantines’’, a assuré le ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana. ‘’Pourra-t-on reconstruire ce trésor extraordinaire que constituait Sandaga ?’’ se demande Mamadou Samb, sans cacher son pessimisme.
Par Serigne Mbaye Dramé (APS)
LE PCA DES ADS VILIPENDE A LA CDP
La Commission de protection des données personnelles (CDP) a publié l’avis trimestrielN° 02-2020 qui couvre les mois d’avril-mai-juin de la situation actuelle de la protection des données personnelles au Sénégal.
La Commission de protection des données personnelles (CDP) a publié l’avis trimestrielN° 02-2020 qui couvre les mois d’avril-mai-juin de la situation actuelle de la protection des données personnelles au Sénégal. En effet Ladite Commission informe avoir examiné plusieurs dossiers et recueilli 12 plaintes.
49 dossiers dont 36 déclarations et 13 demandes d’autorisation et 12 plaintes : tel est le bilan issu de l’avis trimestriel de la Commission de protection des données personnelles (CDP) qui couvre les mois d’avril, mai et juin parvenu hier à L’AS.
A en croire l’avis du CDP, les plaintes sont liées à l’usurpation d’identité, la demande de suppression d‘images illustrant un article de presse et le piratage du compte Gmail d’une entreprise privée, des enregistrements illicites. A titre d’exemple, le document rapporte qu’un membre du Conseil d’Orientation de l’Agence des Aéroports du Sénégal a transmis un signalement à la CDP mettant en cause le Président de ladite agence pour des faits d’enregistrement de paroles prononcées lors des réunions dudit Conseil, sans information ni consentement préalables des participants.
En réponse à la demande d’explication de la CDP, selon le même document, le mis en cause précise : « Pour les mêmes faits, j’ai été convoqué et entendu par la Section de Recherche de la Gendarmerie suite à une plainte près le Procureur de la République. Je m’inscris en faux contre de telles allégations et je n’ai jamais enregistré qui que ce soit lors de sessions de ce Conseil. » La Cdp signale en outre 5 affaires liées à des arnaques sur Internet.
Et, explique la source, en application des articles 431-19, 379 et 363 bis de la loi n°2016-29 du 08 novembre 2016 modifiant le Code pénal, la CDP, ajoute le document, a recommandé aux différentes victimes de porter plainte à la Division Spéciale de la Cyber sécurité (DSC) de la Police aux fins de recherche des auteurs. Le même document renseigne que les organes de presse en ligne n’ont pas été épargnés par ces plaintes.
A en croire l’Avis, les sites (Sanslimites.com, viepeople.net dakarchaud.com, dakarxibar.com li mamettitv.com, samarew.com , buzzclicinfo, dakar92.com, dakarplus.com metrodakar.com) sont attaqués par le Cabinet. Maître C. A. N, représentant légal de la Dame D. D, a transmis à la CDP une plainte relative à une demande de suppression de photos de sa cliente, utilisées pour illustrer des articles de presse. La plaignante, d’après la source, précise que « contre toute attente, à la place de sa sœur R., citée régulièrement par les sites d’informations en ligne, c’est l’image en photographie de la requérante qui est affichée en illustration alors qu’elle n’est aucunement liée à cette affaire de drogue dure.
Après réception des courriers, ajoute le CDP, le processus de suppression est en cours pour certains organes de presse. « Et d’autres publications ont choisi de remplacer la photo visée par une autre photo plus appropriée », dirontles collègues d’Awa Ndiaye. L’avis rapporte par ailleurs que la Direction de la Communication et des Relations publiques de la CDP a effectué une veille en ligne sur les aspects qui touchent à la protection des données dans la gestion de la pandémie.
Ainsi, d’après la source, elle a signalé, et partagé avec la Direction des Affaires juridiques, de la Conformité et du Contentieux de la Commission, plusieurs applications et initiatives qui collectaient des données personnelles.
A titre illustratif, signale la Cdp, le traçage des cas communautaires par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale, la publication d’articles de presse en ligne sur des victimes du coronavirus. A cela s’ajoute, poursuit la commission d’Awa Ndiaye, l’application ‘’samacasierjudiciaire’’, l’applicationadd-on lancée par Google et Apple sur le traçage, l’application StopCovid de la France, le dispositif de collecte des données des passagers par le Ministère des Transports terrestres, la nouvelle application de la gendarmerie, «GenNote », signalée par la société civile ; et aussi, révèle la Cdp, le formulaire de collecte des données de la Mairie du Plateau de Dakar qui demande des informations telles que le bureau de vote aux bénéficiaires de l’aide alimentaire initiée par le Chef de l’État, dans le cadre du Plan de contingence contre la pandémie.
«LES MALADES DE LA COVID DE ZIGUINCHOR CONFRONTES A UN PROBLEME D’OXYGENE»
La situation de l’hôpital de Ziguinchor dans ce contexte de Covid-19 préoccupe le Secrétaire général du Syndicat Unique des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam.
La situation de l’hôpital de Ziguinchor dans ce contexte de Covid-19 préoccupe le Secrétaire général du Syndicat Unique des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam. Selon le syndicaliste, ledit Centre hospitalier rencontre d’énormes difficultés dont le problème d’oxygène au niveau du centre de traitement de la Covid-19.
A en croire le Secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (Sutsas) Mballo Dia Thiam, les malades de covid-19 rencontrent d’énormes difficultés.
Selon M.Thiam le centre de traitement des malades de covid-19 a un sérieux problème d’oxygène. « C’est vrai le centre de traitement est excentré par rapport à l’hôpital. Il y a un générateur d’oxygène à l’hôpital et ceux qui travaillent pour le CTE approvisionnent le centre au moyen de bonbonnes d’oxygènes », laisse til entendre.
Il souligne que cette situation, ne facilite pas la tâche des travailleurs. Il fallait, d’après lui, un raccordement pour rendre le centre autonome. D’autant plus, rappelle-t-il, le centre est choisi comme centre pilote pour toute la région du sud. Donc, indique t-il, le centre aurait du être équipé avec tous les accessoires qu’il faut », malheureusement, dira le syndicaliste, ce centre souffre d’un déficit de lits de réanimation et des problèmes de respirateurs. « Et malgré l’alerte du professeur Seydi, ce problème n’est toujours pas résolu » se désole le Secrétaire général de Sutsas.
Le Secrétaire général du Syndicat Unique des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (Sutsas) informe par ailleurs que, à Saint-Louis les malades atteints d’insuffisance rénale chronique, rencontrent à un manque criard de machine.
Selon le syndicaliste, malgré les efforts de l’Etat, il n’y a toujours pas de machines suffisantes. Pour lui, l’offre est très insuffisante par rapport à la demande. De plus, il renseigne qu’il y a des appareils qui ne fonctionnent pas. En outre, dans ce contexte de la pandémie, d’après lui, les malades d’hémodialyses rencontrent problème de transport faisant qu’ils ont des difficultés, pour rallier l’hôpital.
A cet effet, souligne M. Thiam, l’ambulance de l’hôpital avait pris la charge d’aller chez ces malades et de les ramener, alors que, s’indigne t-il, l’hôpital ne pourrait pas le supporter. « L’hôpital peut assurer les séances d’hémodialyses par rapport à tout ce qui est lié à la prise en charge mais le fait de prendre en charge le transport aller et retour pose un véritable problème » laisse t-il entendre.
Le SG de Sutsas interpelle a ce titre le Ministre du développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale, Mansour Faye par ailleurs Maire de Saint –Louis. «Il est interpellé à trois niveaux pour régler cette question qui relève du domaine social »
Mieux , dira t-il, « et même sur le remboursement de la dette de couverture maladie universelle (Cmu) parce que signale M.Thiam, c’est son département ministériel qui gère l’agence de la couverture maladie universelle (acmu). Et de ce point de vue, souligne le SG Du Sutsas, il doit faire face à la dette hospitalière ».