«Bon covid-19» : Le Sénégal lève 103 milliards FCFA
La pandémie du Covid-19 oblige. Le Sénégal est allé à la recherche de fonds dans l’espace Uemoa pour faire face à la pandémie. Il a émis un «bon covid-19» qui s’est clôturé hier avec succès. Ainsi le Sénégal lève 103,13 milliards FCFA, alors qu’il recherchait un fonds de 100 milliards FCFA. Les investisseurs ont proposé au total un peu plus de 426 milliards FCFA, quatre fois plus que le montant recherché, ce qui traduit bien l’engouement des investisseurs autour des ‘’Bons covid-19’’ initiés par la BCEAO. Les investisseurs venus de l’ensemble des pays de l’UEMOA ont pris part à l’opération. Ceux venus de Côte d’Ivoire ont été les plus actifs avec 128,3 milliards FCFA proposés pour cette opération, suivis de ceux du Sénégal avec 91,3 milliards FCFA. Notons que l’émission est assortie d’un rendement moyen pondéré de 3,40%.
Mamadou Talla porte plainte contre X
Le ministre de l’Education nationale a décidé finalement de sévir contre les auteurs de fake news qui sèment la confusion au sein de la communauté éducative. Chaque semaine, de faux communiqués attribués au ministre de l’Education nationale circulent dans les réseaux sociaux. Le dernier en date est celui d’hier annonçant la reprise des cours le 4 mai prochain. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Mamadou Talla envisage de porter plainte contre X pour mettre fin à ces pratiques. M. Talla regrette qu’au moment où les acteurs et partenaires de l’école, face à l’impact de la pandémie du Coronavirus, s’emploient à trouver des solutions à la situation de l’école, des personnes mal intentionnées usent de moyens illégaux pour semer la confusion. Il tient à préciser que ce document n’est pas authentique. Il s’agit d’un faux document qui n’émane pas de ses services. Ainsi, face à la recrudescence de ce type de documents, le Ministère de l’Éducation nationale se réserve le droit de porter plainte contre X et de saisir toutes les juridictions compétentes afin que pareille forfaiture ne se reproduise. Par ailleurs il y a des soupçons qui pèsent sur les écoles privées qui voudraient mettre la pression pour que les parents d’élèves continuent de payer les mensualités. En tout cas, les auteurs auront fort à faire avec les redoutables limiers de la Division des investigations criminelles.
Incendie à Ngouye Djaraf Mouride
Un incendie d’une rare violence a décimé le village de Ngouye Djaraf Mouride, à 15 km de Koungheul. Les estimations font état de 89 cases emportées par le feu, un véhicule brûlé ainsi qu’une importante somme d’argent. Les habitants de Ngouye Djaraf se trouvent dans un dénouement total puisqu’ils ont perdu vêtements, vivres et doivent dormir à la belle étoile. Le sinistre ne s’est pas arrêté là puisque dans deux autres villages, notamment à Médina Thiamène et à Ndiouneto, le feu a ravagé tout sur son passage. Aucune perte en vie humaine n’est cependant à déplorer. Les secours alertés ont finalement circonscrit l’incendie.
L’armée pour sécuriser la frontière à Vélingara
C’est la psychose dans la zone frontalière avec la République de Guinée depuis que F. B. Diallo a été testée positive au coronavirus. Pour mettre fin au cas importés du Covid-19 en provenance des deux Guinée et de la Gambie, le Préfet de Vélingara fait recours à l’armée pour verrouiller les frontières. Saïd Dia annonce l’arrivée imminente des militaires et de policiers pour faire le maillage du département de Vélingara qui est frontalier avec les deux Guinée et la Gambie. C’est la seule manière d’éviter l’entrée de malades qui vont propager le covid-19 dans le département. Le Préfet n’exclut pas d’aller plus en immobilisant toutes les motos dans le département si le trafic continue. Avant d’y arriver, Saïd Dia appelle les populations à la responsabilité et à dénoncer toute personne qui se livre au transport entre les pays.
L’armée pour sécuriser la frontière à Vélingara (bis)
Restons avec le Préfet de Vélingara qui est en train de prendre des dispositions pour contenir la vague de migrants qui viennent surtout de la Guinée Conakry. D’autant qu’il n’y a que deux postes de police à la frontière avec le pays du président Alpha Condé, un poste à la frontière avec la Guinée Bissau et deux postes à la frontière gambienne. Ce qui est insuffisant pour contenir les migrants de la Guinée Conakry. Il nous revient que la propagation du coronavirus en République Guinée, qui a dépassé la barre des 1000 cas, pousse certains à se réfugier au Sénégal. En tout cas, si la surveillance des frontières n’est pas renforcée, ce sera une porte aux cas importés.
Fuite d’un tailleur testé positif au covid-19 à Touba
La police et la gendarmerie de Touba étaient pendant toute la journée d’hier aux trousses d’un tailleur testé positif au covid-19. Ayant été en contact avec un cas positif, il s’était rendu dimanche dernier au centre de Ndindy où on lui a fait des prélèvements. Mais le tailleur n’a pas attendu les résultats pour rejoindre son atelier sis au marché Ocass de Touba. Les résultats sont revenus positifs et les agents de santé qui avaient son contact l’ont appelé pour qu’il revienne. Ils ont eu la maladresse de l’informer qu’il a été testé positif. Depuis lors, il est injoignable et s’est fondu dans la nature. La police s’est lancée à ses trousses. Il a été localisé au marché Ocass avant d’être arrêté. Les Sapeurs-pompiers et les Services d’hygiène se sont déployés sur les lieux pour son évacuation et la désinfection des lieux.
Fermeture du marché central de Mbacké
Les autorités sont en train de durcir les mesures avec la propagation des cas issus de la transmission communautaire à Touba et Mbacké. Après le marché de Touba, le Préfet de Mbacké a fermé celui de Mbacké depuis hier et cela, jusqu’au 6 mai prochain. Seuls les commerces de produits alimentaires essentiels sont autorisés dans l’annexe du marché. Il a interdit aussi la circulation des motos jakarta dans le département. A noter que Touba a enregistré hier 11 cas contacts et un cas contact à Mbacké.
Noyade à Yoff
Les sapeurs-pompiers ont repêché hier, au quai de pêche de Yoff, le corps sans vie d’un adulte âgé de 36 ans. D’après nos sources, le défunt, répondant au nom de Mandione Kébé, habitant Yoff, a été déposé à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins de l’autopsie, suite à une réquisition de la Gendarmerie de la Foire en charge de l’enquête.
Accident mortel à Yoff
Restons toujours à Yoff qui a eu hier une journée macabre. Un accident mortel de la circulation a eu lieu également à Yoff. C’est un camionneur qui, par inadvertance, après s’être stationné, a oublié de tirer son frein à main. Ce qui a été fatal. A son retour, dès qu’il a appuyé sur les pédales, le véhicule a fait marche arrière et a percuté un mur qui va tomber sur 03 dames qui étaient non loin des lieux. Bilan : deux décès. Amy Dieng âgée de 70 ans et sa fille Aïta Sène sont mortes et une autre dame est grièvement blessée. Nos sources renseignent que la Gendarmerie a ouvert une enquête.
Cas communautaires à Djidah Thiaroye Kaw
Les cas issus de la transmission communautaire installent la peur à Djidah Thiaroye Kaw, notamment au quartier Mésséré. Dans ce quartier situé à quelques mètres de Yeumbeul Sud où pullulent les cas issus de la transmission communautaire, la population a la peur au ventre. D’aucuns réclament le confinement de Yeumbeul Sud.
Mamadou dissimule du yamba dans la roue de son vélo
Le Commissariat central de Ziguinchor a déféré au parquet Mamadou D. et un de ses amis nommé Samba pour détention et usage de chanvre indien. Le sieur Mamadou, alpagué aux abords de la gare routière de Ziguinchor dans un premier temps avec des cornets de chanvre indien et 6000 francs en billets de 500 francs, fruit de son commerce, a été fouillé. Les limiers ont eu la surprise de voir 8 cornets dissimulés dans la roue arrière de son vélo. Au terme de sa garde à vue, il a été présenté au parquet pour détention et trafic de chanvre indien. Tandis que son ami Samba B., plus chanceux, est poursuivi pour détention et usage de chanvre indien.
Mises en garde de l’Artp
L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) met en garde les sociétés qui tenteraient de s’activer dans les opérations postales. Ainsi le Directeur général de l’Artp prévient les entreprises notamment les sociétés de facturation telles que les banques, les sociétés délégataires de service public, les opérateurs de communications électroniques et les sociétés de commerce électronique que l’exercice de l’activité postale est soumis à l’obtention préalable d’une licence d’exploitation du courrier délivrée par arrêté du ministre chargé des Postes, après avis de l’institution de régulation. Abdoul Ly prévient quiconque exerce l’activité postale sans avoir préalablement obtenu une licence est puni d’une amende de 10 à 30 millions de francs et d’un emprisonnement de 2 mois à 3 ans. Il avertit que l’application de la loi dans sa toute rigueur amènera très prochainement l’ARTP à procéder à des opérations de contrôle en collaboration avec la Police, la Gendarmerie et la Douane sur toute l’étendue du territoire national.
La Marine saisit une importante quantité de cocaïne
La drogue continue de transiter et de circuler au Sénégal. D’après nos confrères de Pressafrik, la Marine nationale a saisi une importante quantité de cocaïne qu’elle garde soigneusement dans sa base. La police scientifique et l’Office central de répression des trafics illicites de stupéfiants (Ocrtis) alertés, ont débarqué sur les lieux pour inspecter la drogue qui a été saisie sur un voilier nommé «Ainez».
Interdiction de transport avec une moto à Sédhiou
Le Gouverneur de Sédhiou a pris les devants pour éviter des cas importés dans sa circonscription. A la suite de la découverte du cas zéro de la région, Papa Demba Diallo a pris un arrêté pour interdire provisoire le transport à bord de motos et de pirogues sur toute l’étendue de la région. Puisque ce sont les conducteurs de motos qui facilitent les déplacements aux récalcitrants.
La gendarmerie de Kolda interpelle 430 personnes et immobilise 188 véhicules
La gendarmerie est en plain-pied dans la lutte contre le coronavirus. Les pandores surveillent sur les mouvements et le respect de l’Etat d’urgence. A cet effet, la gendarmerie territoriale de Kolda a interpellé entre 1er et le 27 avril 430 personnes et immobilisé 188 véhicules, 241 motos et 27 vélos. Commandée par le capitaine Mody Sow, la compagnie de Kolda a refoulé 85 étrangers qui ont enfreint la fermeture des frontières. Il s’agit de 51 Guinéens, 17 Bissau Guinéens, 8 Gambiens, 5 Nigérians et 2 Sierra Léonais. L’officier renseigne également que 1.357 infractions sont enregistrées. Les contrevenants ont payé une amende forfaitaire à hauteur de 7 millions.
c’est à croire que ce charmant pays ne compte que de misérables gens. ainsi, notre ministre de la culture et de la communication a attendu la période où l’on invite la population à se calfeutrer chez elle pour rendre des visites de courtoisie à des gens de son secteur dont nous autres pauvres journalistes. il aurait pu faire comme son boss. a défaut de visioconférence, du moins discuter avec les gens de son secteur par téléphone. Ç’aurait été plus commode que de trimballer une équipe, histoire de faire dans le « m’as-tu-vuisme ». Parait que c’est à la mode. la chargée du département du commerce a même accompagné quelques gens du secteur de la boulangerie à l’apix pour la création d’un… Gie et, svp, avec la télévision nationale. Défense surtout de rigoler. Revenons au « doxantu » du ministre de notre secteur si chahuté par des mercenaires qui se cachent derrière leurs claviers pour nourrir leurs sites du travail des autres. Dans ses pérégrinations covid-19, pardon journalières, il s’est invité chez un des notables de la musique sénégalaise. eh bien, le monsieur dont le fils roule dans des bolides de luxe, crèverait la dalle. S’il en est à ce point, c’est grave et le chef doit vite sortir de son Palais pour soulager son peuple. ces messieurs de la culture qui roulent le plus souvent les mécaniques doivent avoir la décence de parler du manque à gagner causé par ce salaud de virus qui est en train de tout dérégler sans que des solutions courageuses ne soient prises. Une partie de ces troubadours ne parvient même plus à donner ne serait-ce qu’un concert par mois. ils tirent leur pitance des rapines des gens du pouvoir. Bon, il faut que notre ministre arrête de nous jouer son cinéma. les problèmes du secteur sont connus de tous et ce n’est pas par des visites qu’il s’imprégnera des urgences. encore que tout est devenu urgence dans ce pays où les gens sont devenus si misérables. Sauf bien entendu ceux du pouvoir.
KACCOOR BI
SOCIÉTÉ CIVILE / ALASSANE SECK
Dans notre édition de jeudi dernier, commentant la liste des membres du comité de suivi du Fonds Force covid-19, nous nous demandions si certaines organisations syndicales, patronales, de la société civile voire politiques n’avaient pas de cadres autres que les inamovibles leaders qui les dirigent depuis mathusalem. Nous avions insisté notamment sur le cas de Mademba Sock, à la tête de l’Unsas depuis…1989, date de la création de cette centrale, soit 31 ans au gouvernail. ce en plus d’être président des conseils d’administration de la caisse de sécurité sociale, de l’Aser, président de commission au Cese, commissaire au Dialogue national et…membre du fonds Force covid. Nous avions cité d’autres timoniers solides à la barre depuis des décennies. Mais ici, il est question de montrer un modèle dans le bon sens. Il s’agit de me Assane Dioma ndiaye, président de la ligue sénégalaise des droits humains (lSDH). Ce brillant avocat, qui aurait pu aller siéger au Fonds Force covid-19, a choisi de s’y faire représenter par son adjoint, en tout cas son bras droit, alassane Seck. Certes, ce dernier a en réalité été désigné par la Plateforme des acteurs pour la transparence des élections dirigée par m. Mazide ndiaye. Mais c’est bien parce que me Assane Dioma ndiaye avait demandé à Alassane Seck de le représenter au sein de cette plateforme qu’il a pu faire son entrée dans le comité dirigé par le général François ndiaye. D’ailleurs, Alassane Seck a eu à participer à de nombreuses conférences internationales où la lSDH était invitée parce que me Assane Dioma ndiaye lui avait demandé d’y aller à sa place. Ingénieur informaticien ayant fait partie des cadres licenciés dans les années 90 lors de la fameuse grève de l’ipres pour cause d’appartenance à…l’Unsas (c’était du temps où Madia Diop, patron de la cnts, était le tout-puissant président du conseil d’administration de l’ipres) Alassane Seck est un authentique militant de la Société civile. En effet, il n’a jamais milité dans aucun parti politique et n’a pas non plus eu d’agenda caché ! le choix porté sur lui n’est donc que justice. Un choix qui honore aussi me Assane Dioma ndiaye qui, lui au moins, n’accapare pas tout au sein de son organisation.
41 PERSONNES EN QUARANTAINE À MBACKÉ KHÉWAR (TOUBA) UNE QUÊTE POUR LES NOURRIR Décidément ! les autorités sanitaires sont débordées à Touba. Pour cause, les centres et hôtels de confinement sont pleins au point que des personnes suspectes au covid-19 sont obligées d’être consignées dans leurs propres concessions. Des concessions devant lesquelles des policiers montent la garde pour le respect strict de la durée de mise en quarantaine. Comme ce fut le cas de la maison d’un vieux commerçant testé positif et évacué à Dakar. Dans sa maison située à Mbacké Khéwar (Touba), les 41 membres de la famille y sont été confinés depuis le 12 avril dernier. et depuis cette date, la famille souffre le martyre. Un des enfants du vieux s’est confié au « témoin » quotidien en ces termes : « non seulement, on ne mange plus à notre faim mais encore le voisinage nous a fui. Aux premiers jours du confinement, les agents du ministère de la Santé nous avaient donné un sac de riz et une somme de 20.000 francs pour une famille de 41 personnes. Heureusement que quelques notables et des personnes de bonne volonté ont organisé une quête pour venir à notre secours. N’eussent été ces actions humanitaires, certains membres de la famille allaient se suicider » a déploré notre interlocuteur. Selon lui, il a fallu que des voix s’élèvent pour les autorités du covid-19 reviennent à la charge alimentaire. « avant-hier, elles nous ont remis des sacs de riz et une petite somme d’argent pour le reste des quatre jours de confinement » ajoute-t-il tout en fustigeant le dispositif de quarantaine synonyme à ses yeux d’un établissement carcéral. « ici où nous sommes à Mbacké Khéwar, il ne reste que des miradors pour que la maison devienne une prison digne de ce nom » s’est-il emporté.
DÉCIMATION DE VOLAILLE À KAOLACK UN DOCTEUR-VÉTÉRINAIRE L’EXPLIQUE PAR LA… CANICULE Dans une de ses dernières éditions, « le témoin » quotidien avait révélé la décimation de la volaille à Kaolack où les poulets meurent mystérieusement en élevage, les uns après les autres. ce, à un rythme quotidien ! Pire dans certains quartiers de Kaolack comme ndangane, Passoire ndorong et Boustane, le taux de mortalité semble très élevé. Mais qu'est-ce qui décimait ces volailles à Kaolack ? Personne ne saurait le dire ! Si les uns parlaient d'une grippe aviaire, d'autres avançaient l'effet d'une canicule à Kaolack où la une température vacillait entre 39° et 42°. Presque deux semaines après la parution de notre article, un docteur vétérinaire a appelé pour édifier lecteurs du « témoin » et acteurs de l’élevage sur le phénomène en ces termes : « J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et de curiosité l’article du journal « le témoin ». Après m’être rendu à Kaolack, je peux vous affirmer qu’il n’y a aucune maladie inconnue de la région. C’est juste l’effet de la chaleur qui décime la volaille. Une chaleur aggravée par le couvre-feu, période durant laquelle le transport des poussins de Dakar vers Kaolack se fait en pleine journée et dans des véhicules non climatisés. Un transport souvent clandestin si les éleveurs n’ont pas d’autorisation de voyager. Du coup, les poussins meurent dès leur arrivée à Kaolack ou une semaine après » explique notre spécialiste. Pour expliquer ces morts en cascade, il souligne que « la volaille est très sensible à la chaleur. C’est ce qu’on appelle stress thermique. Durant les périodes de forte chaleur, ce genre de stress est fréquent dans des régions excessivement chaudes comme Kaolack » explique notre docteur vétérinaire. en conclusion, il regrette le fait que de nombreux éleveurs ont vu leurs opérations « Poulets de Korité »… déplumée par la canicule.
DES TONNES DE COCAÏNE ENCORE SAISIES
La marine nationale a intercepté une importante quantité de cocaïne. elle est estimée, cette quantité, à plusieurs tonnes selon nos sources. elle était planquée dans un voilier dénommé « aineZ ». la cargaison a été débarquée et mise sous scellés au siège de la marine, sous la garde des commandos-marins. Des éléments de la police scientifique, de la douane et de l’office central de répression des trafics illicites de stupéfiants (ocrtis) se sont rendus sur les lieux pour les constatations et analyses d’usage. Une enquête est ouverte.
AIDE ALIMENTAIRE GUINAW RAILS ET YENNE DÉBUTENT L’OPÉRATION
Le Gouvernement est passé à la phase opérationnelle de distribution des kits alimentaires. c’est ainsi qu’hier les localités de Guinaw Rails à Pikine et Yenne ont abrité le lancement de la remise de l’aide alimentaire d’urgence. Un lancement présidé par le ministre de l’equité territoriale et du Développement communautaire, mansour Faye. les opérations ont démarré à Pikine Guinaw Rails, une localité de la banlieue dakaroise. trois mille deux cent-sept (3 207) ménages, soit 57 % des habitants de la commune, ont bénéficié des kits. chaque kit alimentaire est composé de 100 kg de riz, 10 kilos de sucre, 10 kilos de pâtes alimentaires, 10 litres d’huile, 18 briques de savons. le ministre mansour Faye a salué le bon déroulement des opérations. il a aussi demandé aux autres communes de prendre exemple sur Pikine Guinaw rail "qui a réussi ce processus". la distanciation sociale a été bien respectée au moment de la remise des kits alimentaires. le ministre a fait ensuite cap à Yenne, une communauté rurale située à 40 km de Dakar pour la même opération. le programme d’aide alimentaire d’un montant estimé à 69 milliards vise un million de ménages pour la riposte au covid19. il pourrait toucher en 8 à 10 millions de Sénégalais.
YOFF UN CAMION FRIGORIFIQUE TUE UNE DAME DE 70 ANS ET SA FILLE
Le village lébou de Yoff a vécu un drame hier mardi soir. Deux dames y ont été tuées par un camion frigorifique qui a raté sa manœuvre. le véhicule a écrasé une femme âgée de 70 ans et sa fille qui aurait environ la quarantaine. L’une des deux victimes, qui sont écailleuses au marché au poisson de Yoff, a perdu la vie sur le coup, tandis que l’autre est finalement décédée au moment de son évacuation. Selon nos sources jointes par la Rédaction, une autre dame et son fils, blessés, ont été évacués à l’hôpital Philippe maguilen Senghor. Selon ces mêmes sources, le chauffeur du camion aurait engagé une manœuvre de marche arrière avant de heurter un mur qui s’est effondré sur les deux dames. la brigade de gendarmerie de la Foire qui était présente sur les lieux a facilité l’évacuation des victimes avant d’ouvrir une enquête sur ce tragique accident.
Coronavirus : 87 nouveaux cas et 12 guéris enregistrés au Sénégal, ce mardi
Ce mardi 28 avril 2020, le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait le point sur la situation nationale des cas de coronavirus. Aujourd’hui, le ministère de la Santé et de l’action sociale a reçu les examens virologiques. Ainsi, sur 873 tests réalisés, 87 sont revenus positifs. Il s’agit de 86 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et 1 cas issu de la transmission communautaire. Aussi, 2 cas graves en réanimation et 12 guéris sont comptabilisés.
Covid-19 : Le Sénégal totalise 823 cas déclarés positifs, ce mardi
823 personnes ont été testées positives au coronavirus au Sénégal, dont 296 guéries, 9 décès, 1 évacué et 517 cas sous traitement, a annoncé mardi 28 avril, le ministère de la Santé et de l’action sociale. L’état de santé des patients hospitalisés à Dakar (Diamniadio y compris), Touba et à Ziguinchor est stable. En effet, sur 873 tests réalisés, 87 sont revenus positifs, dont 86 cas contacts et 1 cas issu de la transmission communautaire. 12 patients sont déclarés guéris.
Mame Thierno Dieng donne des nouvelles du patient grave interné à l’hôpital principal de Dakar Faisant ce mardi le point de la situation, le ministère de la santé a annoncé deux cas graves. L’un est pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital de Fann et l’autre à l’hôpital principal. Mais l’état de santé de ce dernier est stable, si on en croit Mame Thierno Dieng, directeur dudit hôpital «Ils ont amené hier un malade qui était grave et qui est pris en charge correctement par nos services. Son état de santé est stable. C’est un cas assez lourd parce qu’il a beaucoup d’autres maladies. Mais le travail nécessaire que réclame son état de santé est en train d’être fait», rassure l’ancien ministre de l’environnement au micro de la Rfm. Qui rassure que 10 lits sont déjà mis en place pour prendre en charge les cas graves. «Depuis le début, nous avions pris toutes les précautions pour répondre au besoin du comité national surtout les cas graves. C’est ainsi que nous avons conditionné 10 lits avec tous les équipements nécessaires pour répondre au besoin du ministère de la santé qui est le bras national de gestion de cette crise», a-t-il dit.
Covid-19 à Sédhiou : Le cas communautaire a contaminé 25 personnes
La région de Sédhiou a été jusque-là épargnée du coronavirus. Mais, hier lundi 27 avril, lors de la situation du jour de cette pandémie au Sénégal, le ministère de la Santé et de l'Action sociale a signalé un cas issu de la transmission communautaire dans la zone. Le cas positif porte la signature d'un directeur d'école coranique Amadou Bamba Dramé, domicilié au village de Mankonomba. Et ce mardi 28 avril, la Directrice générale de la Santé publique et présidente du Comité national de gestion des épidémies, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye a déclaré que sur les 87 contacts positifs suivis par les services du ministère de la Santé et de l'Action sociale, les 25 patients sont contaminés par l'animateur religieux qui est, aujourd'hui, le seul cas communautaire identifié dans cette localité.
Faux communiqué sur l’ouverture des écoles : Le ministère de l’Education annonce une plainte
Un faux communiqué attribué au ministère de l’Education nationale et fixant le retour en classes au 4 mai circule sur les réseaux sociaux. Le document en question est daté du 28 avril. ‘’C’est un faux document qui ne nous engage pas, puisque la décision de rouvrir les écoles et établissements scolaires est une prérogative du chef de l’Etat qui fixe, par décret, le découpage du calendrier scolaire’’, souligne le Directeur de la formation et de la communication, Mamadou Moustapha Diagne, joint par Seneweb. Avant cela, un autre faux communiqué daté du 23 avril sur la même question avait circulé. Face à la répétition des faits, les services de Mamadou Talla ont décidé de saisir la Justice. « Le ministère de l’Education nationale, comme mesure conservatoire, va porter plainte contre X. Nous sommes en train de travailler sur le document que nous allons tracer. Et lorsque les auteurs seront découverts, nous allons enclencher les procédures judiciaires, conformément à la loi », ajoute Diagne.
12 nouveaux cas entre Touba et Mbacké
Le département de Mbacké a enregistré, ce mardi, 12 nouveaux cas positifs de Coronavirus. Ils sont tous des cas contacts qui étaient suivis, précise une source médicale. Qui rappelle que les 11 sont issus de la commune de Touba, le 12eme est détecté à Mbacké. A signaler, par ailleurs, qu'un malade testé négatif, est déclaré guéri, ce mardi. A ce jour, quelque 83 patients sont internés au centre de traitement épidémiologique de Touba.
Covid-19 à Ziguinchor / 53 chauffeurs bloqués, entament une grève de la faim.
« Nous avons décidé de faire la grève de la faim à partir de ce mardi. Il n’y a aucune mesure d’accompagnement. Nous n’avons plus rien à manger. Nous avons fini nos économies. À l’heure du couvre-feu, les forces de l’ordre nous obligent à entrer dans nos voitures pour nous enfermer alors que nous sommes dans la gare qui est fermée », informe Cheikh Seck porte-parole du jour. « Nous n’habitons pas ici (Ziguinchor, Ndlr) et nous n’avons pas où dormir si ce n’est la gare routière où nous passons la journée. Nous n’avons plus de quoi manger. Nous avons laissé nos familles respectives au Nord. Nos femmes et enfants sont inquiets de notre sort. Nous ne souhaitons que retrouver nos familles et jeûner à leurs côtés. Aucune autorité n’est venue s’enquérir de notre situation. Personne ne nous écoute », s’est-il indigné. Pourtant informe-t-il, il y aurait des voitures de particuliers qui se substitueraient aux véhicules de transport. « Ce qui est écœurant, c’est que des voitures de particuliers prennent des clients pour Dakar qu’ils sont venus chercher à la gare. Ils encaissent 30.000f par personne et embarquent au maximum 03 clients », regrette Cheikh Seck qui estime qu’eux aussi pouvaient bénéficier du document administratif pour rentrer chez eux.
Coronavirus: l’Egypte renouvelle l’état d’urgence pour 3 mois
Le président Abdel Fattah al-Sissi a renouvelé hier mardi l'état d'urgence en Egypte pour trois mois en raison de la "situation sécuritaire et sanitaire critique" dans le pays, engagé dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. "Etant donné la situation sécuritaire et sanitaire critique, l'état d'urgence a été décrété dans l'ensemble du pays pour trois (3) mois à compter du 28 avril à 01h du matin" (27 avril à 23h GMT), stipule le décret publié dans le journal officiel dans la nuit de lundi à mardi; rapporte Medi1TV. Ce renouvellement intervient tandis que l'Egypte a officiellement enregistré 4.782 cas de contamination au nouveau coronavirus, dont 337 décès.
Côte d'Ivoire : Guillaume Soro condamné à 20 ans de prison
L'opposant et ancien président de l'Assemblée nationale ivoirienne a été condamné, ce mardi à Abidjan, à 20 ans de prison. La justice ivoirienne l'a reconnu coupable de recel , de détournement de deniers publics. Guillaume Soro est actuellement en exil.
Tribunal de Dakar: le juge du 9e cabinet d’instruction est décédé
La famille judiciaire sénégalaise est en deuil. Le juge du neuvième (9ème) cabinet d’instruction du Tribunal de grande instance de Dakar, Sidy Thioub a été rappelé à Dieu, lundi 28 avril 2020, informe le quotidien national Le Soleil. L’inhumation du défunt magistrat est prévue ce mardi 28 avril 2020 à 13 heures à Yoff.
DES CAPACITÉS D'ACCUEIL LIMITÉES
L’inquiétude est monté d’un cran, ces derniers jours, avec la multiplication des cas positifs de Covid-19, vu le nombre limité de lits disponibles
Pendant ce temps, le nombre de malade continue d’augmenter, chaque jour, de façon exponentielle. Poussant certains à s’interroger encore sur le nombre de lits disponibles sur l’étendue du territoire. Mais difficile d’avoir un interlocuteur au niveau du Comité national de gestion de l’épidémie. ‘’EnQuête’’ a alors essayé de faire le point avec les médecins-chefs de région, pour avoir une idée du nombre de lits disponibles dans leur périmètre.
Joint par téléphone, le médecin-chef de la région médicale de Tamba confie : ‘’Nous n’avons pas, ici, de centre de traitement dédié, mais ce n’est pas le propre de Tambacounda. Comme partout, certains services ont été réaménagés pour prendre en charge correctement les personnes souffrant de la Covid-19. Ici, on a pris le bâtiment de la chirurgie de l’hôpital régional. Et si le nombre de lits s’épuise, on pourra transformer d’autres services pour la prise en charge des cas de Covid-19.’’
Au moment de notre entretien, le lieu de prise en charge disposait de 47 lits. Mais les autorités s’activaient déjà dans leur extension, pour parer à l’explosion des cas communautaires.
Pour Touba, au dernier décompte avec les autorités de la région médicale, il y avait 72 lits disponibles, dont 52 totalement occupés au centre Darou Marnane. Pour le nouveau centre érigé dans l’enceinte du nouvel hôpital, sur la route de Louga, la capacité est d’une trentaine de lits, dont 20 déjà disponibles. D’autres lits sont attendus par les responsables qui assurent que les capacités peuvent même être augmentées jusqu’à 50.
A Louga, le premier centre de traitement a été réceptionné le 14 avril 2020. Erigé dans l’enceinte de l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye, il avait démarré avec 10 lits, mais disposait déjà, si l’on en croit les autorités sanitaires, d’une potentialité maximale de 53 lits. Auparavant, Louga acheminait ses malades à Saint-Louis et à Dakar. Dans la première région, les derniers chiffres dont nous disposons remontent au 31 mars et étaient de 26 lits avec 6 réservés aux cas graves. A l’époque, soutenaient les autorités, 2 infectiologues et 4 réanimateurs étaient en poste.
L’université Cheikh Anta Diop, une alternative
Dans la capitale, par contre, où l’on dénombre le maximum de patients atteints de Covid-19, 3 centres reçoivent des malades. Il s’agit de Fann, qui disposait d’une capacité de 36 lits, de Diamniadio, qui avait démarré avec 40 lits, mais avait, selon le ministère de la Santé, une potentialité de 100 lits. Par la suite, Dakar a renforcé ses capacités de prise en charge, en installant des lits à l’hôpital Dallal Jamm et d’autres sont annoncés à l’Hôpital général de Grand-Yoff et à Le Dantec.
Enfin, il y a Ziguinchor qui dispose également de son centre de traitement des malades de Covid-19, érigé à l’hôpital régional.
Dans tous les cas, le 3 avril dernier, Dr Bousso annonçait déjà une capacité de 500 lits disponibles sur toute l’étendue du territoire. Rappelons que, jusqu’à hier, le Sénégal comptait 736 cas déclarés positifs, dont 442 sous traitement. Cela dit, pour pallier un éventuel déficit de lits, certains médecins ont fait des propositions allant dans le sens d’utiliser l’université Cheikh Anta Diop comme lieu de prise en charge des cas simples. Déjà, soulignent-ils, il y a toute la logistique nécessaire dont des lits suffisants et des restaurants. Mieux, ils indiquent qu’on pourrait même y aménager des locaux où pourraient loger les personnels soignants.
par Daouda NDIAYE Jaraaf
LA RAISON DU PLUS FORT EST-ELLE TOUJOURS LA MEILLEURE AVEC LE CORONAVIRUS ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Somme toute, le covid-19 nous montre le chemin épineux de la vie tout en révélant à la fois notre seuil de vulnérabilité élevé et la richesse de notre capital humain
L’humanité a connu un fléau sans précédent : la pandémie du Covid-19.
La terminologie de la culture du conflit alimente les discours martiaux des chefs d’Etat et de gouvernements. Et nous devons définir ensemble des stratégies de riposte. Nous sommes en guerre. Sauf que nous sommes cette fois-ci en guerre contre un ennemi sans uniforme dont la forme renvoie à la formule « qui s’y frotte s’y pique ». Cet ennemi invisible à l’œil nu défraye la chronique dénombrant le nombre de morts par jour sur le format d’un reportage de guerre.
La guerre s’internationalise depuis Wuhan en Chine transformant le monde en foyers ardents de belligérance. L’Etat-Nation, tel un escargot, reprend ses réflexes pour ériger des murs dévitalisant les organisations supranationales amputées de la liberté d’aller et de venir.
L’Etat-providence hante les nuits des intégristes du laisser-faire économique qui sont tous sous antidépresseurs.
Mais en vérité, cette pandémie montre qu’il n’y a pas de Robinson Crusoé dans la vie réelle. L’interdépendance de nos territoires s’est confirmée. Comment lutter seuls dans nos pré-carrés de souveraineté nationale si exigus sans prendre en compte les pays d’accueil des Sénégalais de l’Extérieur ?
La démocratie accuse le coup. A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. C’est l’état d’urgence qui justifie que le chef suprême des armées ne puisse mal faire dans cette guerre sous le regard impuissant des activistes hardis et des fervents défenseurs des Droits de l’Homme.
« Quand la maison brûle, on ne va pas demander au juge l'autorisation d'y envoyer les pompiers. Sur ce point, il n'y a jamais eu de contestation », écrit le Commissaire du gouvernement Jean Romieu en 1902 pour alimenter la source administrative dont s’abreuvent nos juges.
Les impératifs de Santé publique font ainsi fléchir les Droits de l’Homme au Sénégal. Car, le Droit permet au chef de l’Etat de faire une entorse à la Loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 relative à la protection des données à caractère personnel (LPDP) au nom de l’état d’urgence.
Big Brother n’est pas mort. Et les sciences du langage s’enrichissent de néologismes. Les éléments de langage du ministère de la Santé et de l’Action Sociale font désormais partie de notre vocabulaire du quotidien. Nous n’avons pas besoin de l’accompagnement d’un orthophoniste pour prononcer ces nouveaux termes : « distanciation sociale », « gestes barrières », « cas contacts », « cas communautaires » et « décès communautaire » ; le dernier né employé pour le cas de l’imam octogénaire du quartier Bount Dépôt de Thiès.
La novlangue de Georges Orwell dans son roman « 1984 » n’est plus là pour nous empêcher de penser. Novée, cette novlangue nous donne plutôt des armes destinées à combattre efficacement l’ennemi n°1. Nous avançons masqués, impuissants à le démasquer pour le mettre hors d’état de nuire. « Primum non nocere » « D’abord ne pas nuire » : telle est la ligne de conduite du personnel médical de notre pays dont nous saluons le dévouement et l’abnégation. C’est le « triangle hippocratique » (médecin, malade et maladie) qui devrait se décliner ici dans le cadre d'une stratégie d'alliance où le malade aide le médecin en jouant un rôle actif et premier dans la lutte contre la maladie. « L’art est constitué par trois termes : la maladie, le malade et le médecin. Le médecin est serviteur de l’art ; il faut que le malade s’oppose à la maladie de concert avec le médecin ». Ainsi, parlait Hippocrate dont la déontologie médicale, traversant l’épaisseur du temps, n’a pas pris une ride au XXIe siècle pour nous permettre de vaincre le Covid-19.
Au pays du Coq gaulois, la raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ? Et ces colosses aux pieds d’argile qui toisaient le monde du haut de Wall-Street et de la City ? Et la Chine devenue le centre du monde ? De ce centre qui assiste impuissant à l’enterrement des milliers de morts dans des fosses communes à la périphérie qui réclame les corps sans vie de ses enfants, le Coronavirus, sans passeport, migre par l’Homme en nous démontrant que nous habitons un espace unique (la terre) avec plusieurs lieux de vie.
Ce Coronavirus est-il, sous un autre angle, une malédiction venue nous demander plus d’humilité et de rectitude ?
Il y a péril en la demeure. Les lieux de cultes fermés, des prières fusent de nos demeures sans réussir à endiguer le péril.
Allah l’Omniscient, le champion des superlatifs, observe les médecins, les virologues et les infectiologues qui croyaient détenir des passeports d’omniscience sans voler à leur secours.
Le génie informatique remonte difficilement sur son piédestal par le cloud pour nous proposer le traçage téléphonique des personnes infectées. C’est possible au Sénégal grâce à nos antennes relais de téléphonie mobile ; ces miradors de nos lieux de vie qui sont dans l’intimité de nos foyers par les ondes électromagnétiques via Tigo, Expresso et Orange peuvent être les yeux et les oreilles du Roi. Des applications numériques apportent des solutions au corps médical pour traquer les personnes infectées. C’est le « backtracking » expérimenté avec succès en Corée du Sud, en Russie, à Taïwan ou encore en Chine qui, au demeurant, garde ses limites.
S’inspirant de ce qui marche dans ces pays, le président Macky Sall gagnerait certainement à faire un usage parcimonieux et proportionné de ces outils de lutte contre le Covid-19 à la mesure de l’attaque subie. Nécessité fait loi.
Au nom de l’urgence sanitaire, le chef de l’Etat gouverne par ordonnances disposant de nos données personnelles. Au Sénégal, des corps sont confinés sans un déconfinement des esprits. Les incivilités de nos concitoyens dans nos quartiers surpeuplés, les transports interurbains clandestins contournant les routes nationales et les vacances « Corona » accueillies dans l’allégresse par certains étudiants insouciants nous renvoient dans le miroir les plaies béantes de notre société : « ce pays au visage de basalte balayé par les vents de l’Atlantique ». « Barça ou Bàrsaq » ? L’enfer européen s’est barricadé. La jeunesse africaine escalade ses murs pour se brûler les ailes laissant derrière elle le paradis terrestre. Ce paradis, en deçà du Sahara, a longtemps caché ses oasis. Le vent du désert les a exhumées pour le bonheur de ceux qui ont envie et savent se désaltérer. « Restez chez vous » dans un pays comme le Sénégal est un palliatif. Restons alors chez nous.
Chez nous, c’est la polémique autour du riz. S’agit-il d’une catastrophe alimentaire ou d’une urgence sanitaire ? Dans tous les cas, le pays a besoin de sérénité. C’est la vie humaine qui est en jeu. L’état d’urgence a anesthésié les gardiens du code des marchés publics. L’Agence de Régulation des Marchés Publics, confinée à la présidence de la République, garde toute son autonomie. Le chef de l’Etat l’a consultée par simple élégance démocratique. Pourtant, rien ne l’oblige constitutionnellement à le faire. « Dura lex, sed lex » (La Loi est dure mais c’est la Loi).
Chez nous, sous un autre prisme, l’école ne peut attendre. Pourtant, elle attend toujours. L’école sans murs y demeure un rêve. Elle peine à embrasser la réalité du E-learning car le Sénégal n’a pas réussi à connecter ses quartiers anémiés du Grand village planétaire qui n’ont accès ni à l’électricité ni à l’Education Pour Tous. L’Ecole pour tous, qui revient souvent dans les discours du président de la République, n’est-elle pas en définitive le meilleur vaccin contre la réémergence d’autres virus ?
Somme toute, le Coronavirus nous montre le chemin épineux de la vie tout en révélant à la fois notre seuil de vulnérabilité élevé et la richesse de notre capital humain.
De nos erreurs, nous construisons des outils. L’Homo senegalensis est devenu Homo faber par la force des choses dans la perception du philosophe Henri Bergson, auteur de « L’Evolution créatrice ». Il y va de notre survie. Le Sénégal n’importe plus de masques de la Chine. Il les fabrique sur place pour nous préparer au maquis. Marquis et roturiers, patrons et ouvriers, gouvernants et gouvernés sont logés à la même enseigne devant cette pandémie. L’ennemi n° 1 les frappe aveuglément en plein cœur au cœur de Dakar, de Yoff, de Thiès, de Tivaouane, de Touba, de Popenguine et du Bois sacré de la verte Casamance.
Que de batailles perdues chez les « plus forts » qui redécouvrent la médecine de guerre !
Et la guerre continue pour éviter le pire chez les « plus faibles » qui avancent la fleur au fusil.
Corona, à quand l’armistice ? Car nous découvrons avec toi que « la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure ».
Docteur Daouda Ndiaye Jaraaf est Juriste, Docteur en Sciences de l’Education,cSecrétaire Général de l’Association des Cadres Lébou Le Péey Lébu
LE SPLEEN DES PATIENTS ASYMPTOMATIQUES
Internés dans les centres de prise en charge du coronavirus, certains porteurs saints sont de plus en plus gagnés par le stress et en font voir de toutes les couleurs aux personnels soignants dans certains lieux de traitement
Internés dans les centres de prise en charge du coronavirus, certains porteurs saints sont de plus en plus gagnés par le stress et en font voir de toutes les couleurs aux personnels soignants dans certains lieux de traitement. Poussant ainsi certains acteurs à remettre en cause la stratégie de prise en charge.
Trop d’émotion. Parfois moins de raison. De plus en plus, des voix s’élèvent pour fustiger la manière dont la pandémie est gérée au Sénégal. Si ce n’est des frictions entre une partie du ministère de la Santé et de l’Action sociale et le Pr. Seydi qui est mise en exergue, c’est tout simplement la mise à l’écart de certaines sommités dans le domaine de l’épidémiologie. Loin des conjectures et autres accusations autour d’Abdoulaye Diouf Sarr et de ses hommes, la tueuse invisible, elle, continue son petit bonhomme de chemin.
Jusque-là, toutes les personnes testées positives sont systématiquement hospitalisées et prises en charge gratuitement par l’Etat. En plus d’inonder les établissements de santé, cette stratégie, loin de ravir les patients, en irrite plus d’un. Aussi, est-elle, de plus en plus, remise en cause par des gens même au cœur du système de prise en charge. ‘’Je pense, informe cette source, que tout au début de la maladie, on a agi plus par peur. Mais après un mois, il faut évaluer la stratégie et corriger, s’il y a lieu. La vérité est que 95 % des cas que nous avons sont des cas simples. Est-il pertinent d’hospitaliser tous les cas positifs, même les cas asymptomatiques qui n’ont aucun signe de la maladie ? Je pense qu’on aurait pu les éduquer, leur donner des consignes afin qu’ils puissent se prendre en charge eux-mêmes, si les conditions sont réunies chez eux, bien évidemment’’, confie cette source médicale, craignant, avec l’accroissement du nombre de cas positifs, un déficit de lits.
Pour lui, ces cas simples étant des cas qui peuvent se guérir spontanément, l’essentiel est de sensibiliser les personnes de s’isoler, de porter des masques et d’éviter tout contact avec les autres, y compris leur entourage proche. Et, périodiquement, il va falloir faire le suivi à domicile. ‘’Nous avons commis l’erreur de vouloir hospitaliser tout le monde. Et si les malades simples envahissent les centres, le jour où on aura des cas graves, on risque de ne pas avoir où les mettre’’, insiste-t-il.
Dans des pays comme la France, jusqu’à un certain moment, ce schéma consistant à ne prendre en charge que les cas graves était encore en vigueur. Or, ce pays dispose de bien plus de capacités que le Sénégal qui voit, jour après jour, son nombre de cas augmenter de façon exponentielle. Leur hospitalisation devient de plus en plus problématique. En atteste cet audio fait par un patient interné à Touba et qui déplore avec vigueur leur détention dans un centre de traitement, alors qu’ils ne souffrent de rien. ‘’Nous sommes tous là. Et personne ne souffre. Nous sommes retenus ici contre notre gré’’, a-t-il partagé sur les réseaux sociaux.
‘’Le stress peut être plus dangereux’’
Une véritable bombe, si l’on se fie aux hommes de l’art, selon qui le mal-être de certains de ces porteurs saints ne cesse d’enfler dans les centres de traitement. Lors de sa tournée nationale, le professeur Moussa Seydi prévenait : ‘’J’ai vu des malades très correctement pris en charge, sur le plan symptomatique, mais aussi sur le plan psychologique. Et ça c’est très important. Parce que vous avez des patients qui, le plus souvent, ne sont pas gravement malades. S’ils doivent rester 10 jours dans un endroit non confortable et avec le stress, le stress lui-même peut devenir plus dangereux que la maladie.’’
Cela se vérifie déjà à Touba où certains patients en ont marre d’être gardés comme des prisonniers, contre leur volonté, alors même qu’ils ne se sentent pas malades. Certains, selon nos interlocuteurs, ne veulent même pas rester sur leur lit. ‘’Ils veulent constamment aller se dégourdir les jambes, rencontrer les autres malades… C’est un vrai problème. Chaque jour, il y en a qui viennent te demander : mais docteur, quand est-ce que je vais sortir ? Laissez-moi partir, je n’ai rien…’’. Et c’est généralement un casse-tête pour les personnels soignants.
‘’Parfois, on les comprend. Vous pouvez prendre exemple sur vous-même. On vous prend en pleine activité, on vous met dans une pièce où vous n’avez ni le droit de sortir, ni de voir votre famille. C’est un peu compliqué. C’est comme la prison, hein. La seule différence, c’est que nous sommes dans un hôpital’’, confie cette source, même si elle dit comprendre la préoccupation des autorités. ‘’C’est un peu délicat, puisque le risque, s’ils ne sont pas hospitalisés, c’est de les voir vaquer à leurs occupations et contaminer d’autres personnes. Mais je pense qu’on peut trouver des solutions meilleures, afin de libérer les lits pour la prise en charge des personnes vulnérables’’, analyse notre interlocuteur.
par Abdoulaye Daouda Diallo
ANNULER LA DETTE DES PAYS AFRICAINS EST VERTUEUX ET BIEN FONDÉ
Le ministre des Finances répond aux arguments des opposants, dont son homologue béninois, à la demande d’annulation des créances institutionnelles des pays africains dans le contexte de la pandémie du Covid-19
Jeune Afrique |
Abdoulaye Daouda Diallo |
Publication 28/04/2020
Dans une tribune adressée à Jeune Afrique, Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances du président sénégalais Macky Sall, répond aux arguments des opposants, dont son homologue béninois, à la demande d’annulation des créances institutionnelles des pays africains dans le contexte de la pandémie du Covid-19.
Le 23 avril, Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances de la République du Bénin, a publié dans Jeune Afrique une tribune intitulée « Covid-19 : pourquoi l’allègement de la dette n’est pas la solution ». Dans la présentation de l’article, il est mentionné que la tribune prend une position contraire à celle de Son Excellence Macky Sall, président de la République du Sénégal.
Notre contribution vise à clarifier certains faits, ainsi que les arguments sur le sujet de la dette des pays africains dont les économies subissent les effets du Covid-19. En Afrique, l’impact de cette pandémie sera important. La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) anticipe un taux de croissance de 1,8 %, contre une hausse de 3,2 % initialement prévue en 2020, sous l’effet de la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, de la baisse des prix des matières premières et des transferts effectués par les migrants.
Pour la zone Uemoa, les premières estimations font ressortir une diminution de 3,9 % de la croissance du PIB, qui se situerait à +2,7 % contre une progression de +6,6 % initialement prévue pour 2020. Une étude de la Cedeao évalue la perte cumulée de ressources financières pour des scénarios projetant le terme de la crise à la fin juin 2020, à la fin septembre 2020 et à la fin décembre 2020 respectivement à 36,4 milliards de dollars, 63,2 milliards de dollars et 73 milliards de dollars.
Ces projections ont amené les institutions régionales et sous-régionales à définir une position commune sur le traitement de la dette dans le cadre des initiatives pour faire face aux conséquences sanitaires et économiques du Covid-19. Le communiqué final de la session extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao du 23 avril est sans ambiguïté. Ils soutiennent l’initiative de l’Union africaine (UA) de négocier avec les partenaires pour une annulation de la dette auprès de créanciers publics et des institutions multilatérales.
Riposte urgente et de court terme
La position de la Cedeao procède d’un pragmatisme dans la prise en charge des besoins nouveaux induits par la pandémie. Elle traduit la volonté marquée dans le sens d’efforts de réallocation budgétaire, ensuite de mobilisation de dons et de contributions volontaires, puis d’emprunts nouveaux concessionnels pour faire face aux urgences.
À ces mesures d’endiguement des effets de la pandémie grâce à la stabilisation du cadre macroéconomique, qui relèvent de la riposte urgente et de court terme, s’ajoute le plaidoyer pour un sursis suffisamment long du remboursement du service de la dette institutionnelle et, ultérieurement, une annulation de son encours.
Au regard de l’urgence, certes, un moratoire est une bonne chose, mais les situations budgétaires difficiles de nombreux États africains, limitant les capacités de réponse à la crise, ainsi que les effets du double choc de demande et d’offre sur les marchés du pétrole, appellent des mesures aussi ambitieuses que celles prises en 2009 à travers l’initiative PPTE. L’Afrique doit absolument éviter que cette crise sanitaire ne débouche sur un drame économique et social. Elle doit disposer d’un espace budgétaire supplémentaire pour faire face aux effets durables de la crise, notamment par des investissements visant à accroître la résilience économique et sociale.
En clair, l’objectif des moratoires sur des périodes suffisamment longues et de l’annulation de la dette institutionnelle est de libérer des capacités budgétaires pour renforcer les fondamentaux, de manière à maintenir les capacités de production et le pouvoir d’achat des ménages, notamment ceux qui sont vulnérables.
Quel sera, donc, l’impact d’un allègement de la dette sur l’image des États africains, notamment la perception de leur qualité de crédit ? En réalité, la perception de la qualité de crédit repose essentiellement sur deux éléments : la capacité ainsi que la volonté d’honorer, à date, les engagements financiers souscrits. La volonté de nos États d’assurer le service de la dette ne doit souffrir d’aucune équivoque. Des pays comme le Sénégal ont toujours été responsables dans la gestion de leur dette ; ce qui leur a valu de ne jamais être en défaut. Ainsi, l’appréciation, en termes de dégradation de la perception des créanciers sur les pays africains, est à relativiser.
Endettement responsable
Par ailleurs, le Sénégal – comme d’autres pays bénéficiaires dans le passé des initiatives PPTE – ont adopté une politique de gestion prudente, efficace et responsable de leur dette. La bonne mise en œuvre de cette politique dans le cadre d’une stratégie bien définie, selon des normes de l’Uemoa, des organes de gouvernance bien structurés avec des capacités avérées ont donné au Sénégal une double notation de S&P et de Moody’s qui le place au rang des émetteurs souverains de référence en Afrique.
L’endettement responsable se mesure à l’aune du respect à date des échéances d’engagements financiers. Des pays comme le Sénégal, faut-il le rappeler, n’ont jamais fait défaut à ce niveau, offrant ainsi un profil de débiteur évalué positivement aussi bien par les partenaires techniques et financiers, les bailleurs de fonds que par les investisseurs des marchés de capitaux.
Ce profil d’émetteur souverain de référence bénéficie d’une prime de risque nettement plus appréciée par les investisseurs qui accompagnent le Sénégal sur des émissions de maturité à trente ans.
Enfin, ce qui est proposé par le ministre béninois de l’Économie et des Finances – c’est-à-dire la mobilisation urgente de liquidités nouvelles, via des financements concessionnels et semi-concessionnels-des institutions multilatérales, hormis la création d’un véhicule financier ad hoc – correspond, en réalité, aux instruments de financements qui sont déjà disponibles pour les pays africains.
Cela dit, les annulations de la dette auprès des créanciers institutionnels sur des niveaux importants permettront d’obtenir des marges de manœuvres conséquentes pour un tel refinancement, en plus de pouvoir être utilisées pour des investissements structurants et à fort impact sur la croissance et l’emploi.
En cela, l’annulation de la dette institutionnelle sous forme de conversion en programmes d’investissements orientés sur des besoins de relance économique et de résilience sociale dans un monde post Covid-19 demeure une option intéressante pour l’Afrique et ses partenaires. Ainsi, le leadership du président Macky Sall est motivé par la volonté d’aboutir à des mesures fortes qui permettront à l’Afrique de poursuivre sa marche vers l’émergence.
LES CHERCHEURS AFRICAINS VEULENT SE FAIRE UNE PLACE DANS LE CLUB FERMÉ DE LA RECHERCHE MONDIALE
Encore à l’écart de la recherche clinique menée à l’échelle mondiale pour percer les mystères du Covid-19 afin d’y trouver un remède et un vaccin, les chercheurs africains sont prêts à en découdre pour s’y imposer
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 28/04/2020
« Si vous ne faites pas partie du club, c’est fini pour vous ! » Ce club, qu’évoque le pneumologue kényan Evans Amuyoke, c’est le monde de la recherche scientifique sur le plan international. Et sur le continent africain, plus qu’ailleurs, financer ses recherches est difficile, raconte ce membre de l’Institut kényan de recherche médicale.
« Les budgets pour mener une recherche clinique sont extrêmement élevés, et nous recevons très peu de fonds locaux. Même si nous avons nos propres solutions, elles ne seront jamais appliquées : vous les retrouverez en train de traîner dans un livre, quelque part, parce que personne ne peut les mener jusqu’au bout. » Une situation qui explique que des maladies endémiques en Afrique restent, à ce jour, négligées par la recherche.
Pourtant, Evans Amuyoke espère bien que l’Afrique finira par « s’asseoir à la table des discussions » de la recherche sur le Covid-19. « Il est important que nous ne soyons pas juste les consommateurs du savoir, mais que nous intégrions le groupe qui crée ce savoir ».
Le Kényan est l’un des signataires de la Coalition pour la recherche clinique sur le Covid-19 qui soutient les pays aux systèmes de santé les plus fragiles, en favorisant notamment les contacts entre chercheurs et institutions. Selon l’organisation de recherche contractuelle Cytel, sur les 590 essais cliniques mondiaux sur le Covid-19, seule une petite dizaine sont réalisés en Afrique.
Solidarity
En mars dernier, l’Organisation mondiale de la santé lançait Solidarity, un essai clinique mondial faisant appel à la collaboration des États.
Les médecins qui prennent en charge une personne hospitalisée en lien avec le coronavirus peuvent lui proposer de collaborer et de tester l’un des quatre traitements suivants : le Remdesivir (un antiviral conçu pour Ebola) – malgré les résultats peu concluants des premiers essais cliniques réalisés par la firme américaine Gilead Sciences -, deux combinaisons différentes d’antirétroviraux contre le VIH, et enfin l’hydroxychloroquine, habituellement utilisée contre le paludisme.
En Afrique, une vingtaine de pays pourraient participer, selon Michel Yao, responsable régional des opérations d’urgence de l’OMS. L’Afrique du Sud est la plus avancée d’entre eux. « Plus on teste, et plus on teste dans des contextes différents, plus les données collectées sont robustes », détaille le spécialiste.
Le même principe est appliqué à l’essai Solidarity 2, centré sur les vaccins. Actuellement, une soixantaine de vaccins sont en phase préclinique dans le monde. Trois pays ont déjà débuté les essais : la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni. En Afrique, plusieurs pays pourraient tester eux aussi, dans une seconde phase, ces vaccins.
Qui en seront les bénéficiaires ? « Nous voulons éviter la situation de la pandémie de grippe aviaire, pour laquelle le vaccin était disponible essentiellement pour les pays du Nord », détaille Richard Mihigo, le coordinateur du programme d’immunisation et vaccination de l’organisation. « Il faut que le vaccin reste abordable et qu’il soit financé pour les pays en développement. C’est une chose d’avoir un vaccin efficace, c’en est une autre d’en avoir un qui soit produit en quantité suffisante pour tout le monde. »
Remèdes « made in Africa »
En attendant le vaccin, les États africains expérimentent. La plupart d’entre eux, à l’instar du Sénégal, du Burkina Faso ou du Maroc, ont fait le choix de la chloroquine, « remède miracle » défendu par le Français Didier Raoult, dont les travaux divisent le monde scientifique.
D’autres remèdes 100% africains, moins connus, sont également utilisés sur le continent. C’est le cas de la fagaricine, du Gabonais Bruno Eto, qui pourrait renforcer les défenses immunitaires des malades, ou encore de l’apivirine, du Béninois Valentin Agon, utilisée contre le paludisme. Pourraient-ils constituer une manière de lutter contre le virus ? Ce 21 avril, le Conseil des diasporas africaines de France lançait justement un appel visant à « mettre en exergue » les « solutions que l’Afrique a à proposer au monde ».
« À partir du moment où des solutions existent, nous ne comprenons pas pourquoi l’OMS ne les teste pas de façon contradictoire et scientifique de manière à évaluer leur efficacité au niveau mondial”, s’étonne le président du Conseil, Serge Bakoa. L’avocat dit en particulier attendre avec impatience les résultats de l’essai clinique lancé au Burkina Faso sur l’apirivine.
Période exceptionnelle oblige : médecins et chercheurs gagnent en notoriété, pour le meilleur et pour le pire. Car, tandis que le monde entier s’emballe pour la recherche, de nombreux experts s’inquiètent du respect du principe de rigueur scientifique. « Seul l’essai clinique mené dans des conditions rigoureuses peut permettre d’évaluer l’efficacité d’un médicament, avertit le docteur en santé publique Jean-Philippe Chippaux, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). L’essai clinique n’est pas fait pour le bénéfice du patient qui y participe ! C’est un outil méthodologique qui sert à répondre à une question scientifique simple : ça marche, ou ça ne marche pas ? »
Les essais cliniques restent néanmoins soumis à des règles strictes, édictées par des textes internationaux, censées protéger les malades. Certains laboratoires pharmaceutiques se sont pourtant affranchis de ces règles de déontologie. Des dérives donnant lieu à plusieurs scandales sanitaires qui ont laissé de – très – mauvais souvenirs de la recherche sur le continent.
Le docteur Jean-Philippe Chippaux a longtemps travaillé en Afrique. Il fait état de nettes améliorations sur le continent ces vingt dernières années : adaptation de l’appareil législatif, amélioration des infrastructures, formation des chercheurs, et, surtout, renforcement des comités d’éthique nationaux, qui émettent un avis sur l’ensemble des essais cliniques. « Les membres de ces comités ont été formés pour mieux juger de la valeur des protocoles [documents détaillant le projet et le cadre d’un essai clinique] qu’on leur soumettait », fait-il savoir.
De quoi se prémunir contre un nouveau scandale sanitaire ? « On n’empêchera jamais ce genre de scandale, qui n’est d’ailleurs pas propre à l’Afrique… Mais il y en a de moins en moins », répond le chercheur. À charge pour les comités d’éthique nationaux d’exercer leur fonction de vigie et de s’assurer que les protocoles soumis aux autorités respectent les malades.
Réaliser plus d’essais cliniques sur le continent serait donc une bonne chose, « à condition que la recherche clinique soit justifiée par les besoins des populations. L’une des voies, c’est d’évaluer l’adaptation que l’on peut faire d’un traitement dans les conditions africaines. Et ça ne peut pas se faire ailleurs qu’en Afrique », souligne Jean-Philippe Chippaux.
Polémique
C’est cette idée que souhaitait défendre le microbiologiste Camille Locht lors de son passage sur la chaîne française LCI le 2 avril dernier, justifie-t-il aujourd’hui à Jeune Afrique.
Dans une courte vidéo devenue virale, il répond par l’affirmative à la question du médecin Jean-Paul Mira, qui lui demande si son étude sur l’utilisation du vaccin antituberculeux BCG contre le Covid-19 « ne devrait pas [se] faire en Afrique », « un peu comme c’est fait pour certaines études sur le sida [avec] les prostituées ». Une question « maladroite en termes de formulation », estime aujourd’hui Camille Locht, qui a provoqué une onde de choc sur le continent dont les effets se font encore sentir.
En France, l’étude de Camille Locht devrait en tout cas être lancée prochainement. L’essai doit inclure 1 200 personnes, divisées en deux groupes, l’un recevant le BCG et l’autre un placebo. À la fin de l’étude, les chercheurs comptent le nombre de Covid-19 dans les deux groupes.
« L’étude va nous dire si le vaccin est capable de diminuer la fréquence du Covid et la sévérité de la maladie », explique Camille Locht. Si rien n’est encore avéré, « des études épidémiologiques suggèrent que les pays les plus vaccinés [avec le BCG] sont mieux protégés [contre le coronavirus] », glisse le chercheur. « On ne peut rien affirmer, mais c’est tout de même intrigant. »
L’Afrique, où le taux de vaccination contre la tuberculose est de 85% environ, selon l’OMS, bénéficie-t-elle de ce fait d’une plus grande protection contre le coronavirus ? C’est une hypothèse. Quoi qu’il en soit, « faire une étude en Afrique a parfaitement son sens », précise Camille Locht, d’autant plus que « la revaccination n’est pas dangereuse ».
Depuis la polémique, les chercheurs africains qui avaient manifesté leur intérêt se sont toutefois mis en retrait. « Des initiatives de collaboration ont pris du retard », admet le chercheur.
« Cet épisode a tout plombé », lâche, avec moins de précautions, l’immunologue sénégalais Tandhaka Dieye. Chef de la plateforme d’immunologie à l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) au Sénégal, il était l’un des chercheurs intéressés par l’essai clinique du BCG.
« Nous étions bien partis pour faire quelque chose en Afrique, mais aujourd’hui on préfère attendre que les choses se calment. Parler de l’étude risque de heurter l’opinion publique, voire le comité d’éthique », estime le Sénégalais, également membre de l’Observatoire Covid-19 du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Dans le cadre des essais pratiqués actuellement au Sénégal – sans rapport avec le Covid-19 -, « les gens commencent à se poser des questions », confie l’immunologue. Pourtant, rappelle-t-il, aucun des essais cliniques au Sénégal ne se fait sans l’aval du comité d’éthique national, dont il loue « l’indépendance » et la « grande prudence ».
En attendant que la polémique retombe, le chercheur garde un oeil sur l’avancée des essais vaccinaux dans le monde, et espère encore voir l’Afrique y participer. Dans son propre pays, il se félicite de voir l’État s’intéresser au travail de la science. « Je n’ai jamais vu un engouement pareil pour la recherche dans mon pays. Ils ont investi de l’argent pour le Covid-19 ; à présent j’espère qu’ils vont continuer comme ça chaque année. »
VIDEO
LES DIVERGENCES DU BÉNIN SUR LA DETTE AFRICAINE
Pour le ministre béninois des Finances, Romuald Wadagni, repousser ou annuler la dette "handicaperait notre capacité à avoir accès aux financements dans le futur et à renouer avec le chemin de la croissance"
Le ministre de l'Économie et des Finances du Bénin, Romuald Wadagni, estime que le moratoire sur la dette de pays africains n'est pas la meilleure solution pour affronter la crise sanitaire du Covid-19.
Dans un entretien à TV5MONDE, il assure que repousser ou même annuler la dette revient à "demander l'indulgence pour ne pas respecter nos engagements. Cela handicaperait notre capacité à avoir accès aux financements dans le futur et à renouer avec le chemin de la croissance", craint-il.
Le ministre béninois propose d'autres solutions, notamment une aide du Fonds monétaire international (FMI) par l'intermédiaire des Droits de Tirage Spéciaux (DTS, liquidités mises à disposition par le FMI).
SORO CONDAMNÉ À 20 ANS DE PRISON
L’ancien Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été reconnu coupable de recel de deniers publics detournés et de blanchiment de capitaux
Jeune Afrique |
Vincent Duhem |
Publication 28/04/2020
L’ancien Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été reconnu coupable de recel de deniers publics detournés et de blanchiment de capitaux. Il a été condamné à 20 ans de prison ferme, 4,5 milliards de F CFA d’amende, et à la privation de ses droits civiques pendant sept ans.
L’ancien président de l’Assemblée nationale a été reconnu coupable de recel de deniers publics détournés et de blanchiment de capitaux. Il a été condamné à 20 ans de prison ferme, 4,5 milliards de francs CFA d’amende et à la privation de ses droits civiques pour une période de sept ans.
Les faits reprochés à Guillaume Soro concernent l’achat de sa résidence de Marcory Résidentiel, un quartier d’Abidjan, en 2007, pour un peu plus d’1,5 milliards de francs CFA (environ 2,3 millions d’euros). Il était alors Premier ministre.
Selon l’accusation, cette villa a été acquise par Soro via une société civile immobilière, la SCI Ebure, grâce à des fonds du trésor public ivoirien.
En France depuis son retour manqué à Abidjan le 23 décembre, Guillaume Soro n’était pas présent lors du procès. Ses avocats ont décidé de ne pas y assister.