Cheikh Kanté bat le «tam-tam» du Pse
Ça semblait battre de l’aile. Mais le Plan Sénégal émergent est plus que jamais d’actualité. Son titulaire Dr Cheikh Kanté n’entend pas laisser le covid-19 brouiller l’image d’un Sénégal installé sur les rampes de l’émergence par Macky Sall. Il a anticipé sur l’après-coronavirus dans un magazine dédié. Tam Tam entend résonner fort pour rendre visibles les réalisations du chef de l’Etat. On y lit un éditorial du Dr Cheikh Kanté qui campe l’enjeu, des analyses de tous les grands ministères notamment les Finances, les Affaires étrangères, l’Agriculture et last but not least , une lecture avisée du patronat sénégalais par son président Baïdy Agne. Cheikh Kanté n’entend pas baisser la garde pour que le Plan Sénégal émergent puisse faire valoir son droit.
Leral Tv en force
Lentement et sûrement, le groupe de presse dirigé par Dame Dieng est en train de grandir. Le jeune prodige révélé à l’opinion dans l’affaire des chantiers de Thiès qui avait valu à son mentor la prison, n’a jamais baissé les bras. Informaticien de métiers, Dame Dieng a le flair d’un businessman doué. Il a déjà finalisé leraltv. Une télévision adossée sur le site leral.net qui est en train de faire des émules sur le bouquet du TNT. Les échos qui nous viennent de là-bas, après la visite du ministre Abdoulaye Diop, sont rassurants à bien des égards pour le jeune entrepreneur.
Sédhiou entre dans la danse du corona
Jusque-là, dix régions avaient contracté le virus du covid-19. Mais depuis hier, la région septentrionale a rejoint le lot. Sédhiou a enregistré un premier cas dit communautaire. D’après nos sources, le sujet en question a quitté récemment Dakar pour se rendre au sud. Un voyage lourd de conséquences d’autant plus qu’il a mis en danger ses amis, ses proches et toute une région qui est désormais sur le qui-vive. Il ne reste plus que les régions de Kédougou, Kaffrine et Matam pour boucler la boucle.
La commerçante de Djender a contaminé 13 personnes
A Pout, le nombre de cas de Coronavirus monte en flèche. La commerçante de Djender testée positive la veille a contaminé en moyenne 13 autres personnes de son entourage. Ce qui porte à 20 le nombre de cas de Coronavirus dans cette localité. Ils sont tous des contacts de la vendeuse de légumes testée positive en fin de semaine dernière. C’est inquiétant.
Chanvre indien
La brigade régionale des stupéfiants de Thiès (Ocrtis) a saisi 33 kg et 72 cornets de chanvre indien. Les limiers qui ont exploité des renseignements ont interpellé, samedi dernier, M. Diouf et M. Thiaw en possession de l’herbe prohibée. Cette opération, qui s’est déroulée entre la commune de Mbour et celle de Somone, a permis d’interpeller les deux mis à cause. Ils ont été déférés au parquet du tribunal de grande instance de Mbour, lundi.
Répartitions des 64 cas
On en sait un peu plus sur la répartition dans les différents districts des 64 cas d’hier, dont 14 sont issus de la transmission communautaire. Le gros lot vient du district de Dakar-Centre qui a enregistré 13 nouveaux cas ce qui fait un total 68 cas. Avec 10 nouveaux cas, le district de Touba totalisait à la date d’hier 86 cas confirmés. Dakar-Sud a enregistré 9 cas, ce qui porte à 118 son nombre total. Mbao se situe à 33 cas avec ses 7 nouveaux. Quant au district de Dakar-Nord, les nouveaux cas qui y sont notés hier s’élèvent à 6. Il comptabilise 62 cas confirmés. Dans le district de Pout, on a détecté 6 nouveaux cas, ce qui porte le nombre de patients à 14. Pikine est à 32 cas si on ajoute ses 5 cas d’hier. Yeumbeul compte 20 cas avec ses 3 nouveaux, Diamniadio a un total de 5 cas si on comptabilise les 3 d’hier. Le district de Guédiawaye est à 23 cas avec ses 02 nouveaux. Sangalkam a enregistré hier un cas portant à 9 le total. Rufisque qui comptait dix cas en a enregistré un autre et Sédhiou a noté son premier cas.
Birahime Seck prend la défense de Pr Seydi
Le coordonnateur du Forum Civil prend la défense du Pr Moussa Seydi qui est dans le viseur de sa tutelle. Pour Birahime Seck, si les services administratifs du ministère de la Santé en veulent au Pr Moussa Seydi, ils ont complètement tort. A l’en croire, il y a une volonté des administratifs d’étouffer la réalité des hôpitaux et que le Pr Seydi n’a dit que la vérité. Choqué, Birahime Seck dira que c’est une attitude irresponsable de la part du ministère de vouloir s’en prendre au chef du Service des maladies infectieuses de Fann qui est dans son rôle de soignant en demandant que tout ce qu’il faut soit mis à la disposition des équipes de terrain. Il souligne que les hôpitaux ont besoin de matériels pour faire face convenablement à la pandémie. L’urgence, dit-il, est de doter ces hôpitaux de moyens adéquats par le biais d’un plan d’investissement documenté et diffusé. C’est cela la transparence et l’efficacité, clame M. Seck. Il se demande à quoi servent les ressources allouées au secteur de la santé avant la maladie liée au Covid-19.
Cnra et Cdeps sur la sécurité sanitaire sur les plateaux de télévision
Le Préfet de Dakar avait fait une descente dans les locaux du groupe Walfadjri pour intimer l’ordre aux animateurs d’une émission et à leurs invités de porter des masques. Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) et le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) ont été saisis sur l’inapplicabilité de cette mesure qui ferait du Sénégal une exception dans le monde. C’est ainsi que le Cnra et le Cdeps ont rencontré le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et le Préfet de Dakar pour trouver une solution. A l’issue de la rencontre, il a été déterminé les conditions dans lesquelles les animateurs d’émission et leurs invités pourraient ne pas porter de masque. Un plateau de télévision, en plus des animateurs, ne pourra accueillir pas plus de 5 invités ; une distanciation physique d’au moins un mètre entre les participants de l’émission sera observée. Babacar Diagne et Mamadou Ibra Kane, respectivement président du Cnra et du Cdeps, ont rassuré les autorités du ministère de l’Intérieur que toutes les mesures de santé publique contre le coronavirus sont respectées par les entreprises de presse, notamment le port de masque dans l’entreprise, lors des reportages et dans le transport de service. En plus du lavage des mains au savon ou au gel hydro alcoolisé et la désinfection des locaux de l’entreprise.
Macky Sall à la session extraordinaire de l’Uemoa
La visioconférence est en vogue dans ce contexte de pandémie du Covid-19. Les Etats ne dépensent plus rien pour des sommets et autres sessions. En effet, le Président Macky Sall a pris part, en visioconférence, à une session extraordinaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) pour évaluer l’impact de la crise sanitaire dans l’espace. Il s’agissait pour les chefs d’Etats de l’Union d’apporter des réponses appropriées face à la pandémie, à travers notamment des mécanismes de financements adéquats pour soutenir les différents programmes de riposte des États membres.
La Croix Rouge, premier contact
Durant la période du couvre-feu, les populations ont des difficultés pour trouver un véhicule pour l’évacuation des malades vers les centres de santé. Cette situation ayant entraîné la perte en vie humaine de quelques Sénégalais, a fini par émouvoir beaucoup de personnes dans le département de Mbour. Pour résoudre ce problème d’évacuation, la Croix Rouge, dont les actions ont été salutaires depuis le début de la lutte contre la propagation du virus covid-19, a franchi un nouveau palier. «Nous sommes présents dans tout le département. Nous faisons de la sensibilisation et de la formation. Au niveau de l’hôpital départemental grand-Mbour, c’est la Croix Rouge qui gère les patients, les oriente. Nos membres font les premiers contacts en vérifiant les températures des patients avec un thermo-flash. Et si jamais on constate que la température n’est pas normale, nous conduisons le concerné vers un médecin», a soutenu Bassirou Seck, président du comité départemental de la Croix Rouge, au sortir du bureau du préfet. Les membres de la croix rouge présentaient au chef des lieux, Mor Talla Tine, le nouveau matériel qui a été mis à leur disposition pour leur permettre d’accentuer la lutte contre la maladie du coronavirus.
La Croix Rouge de Mbour
Pour faciliter l’évacuation des malades, en plus des Sapeurs-pompiers qui sont disponibles, la Croix Rouge vient d’être équipée par Me Tambadou qui a mis à sa disposition des véhicules. Ainsi la Croix Rouge pourra secourir les malades entre 20h et à 6h du matin en les évacuant vers les postes de santé. Pour sa part, Me Tambadou qui vient de renforcer l’équipement de ces bénévoles avec du matériel composé d’une ambulance tout-terrain, d’une camionnette et d’un pick-up, estime que c’est une occasion pour lui de participer à l’effort de guerre. En plus de ce matériel, il a remis 2 mille masques à la Croix Rouge qui sera chargée de la distribution. Déjà avec les trois cas communautaires qui ont été testés positifs à Mbour dont un vieux de 90 ans habitant à Mbourokh Toucouleur (commune de Sandiara), la psychose a fini par gagner les populations.
Le SIENS s’oppose à la reprise des cours par mimétisme
A quelques jours de la fin de la période de suspension des enseignements dont l’échéance est fixée au lundi 04 mai 2020, le Syndicat des Inspectrices et Inspecteurs de l’Education Nationale du Sénégal (SIENS) tire la sonnette d’alarme et invite l’Etat à ne pas céder au mimétisme, ni à la précipitation. Les inspecteurs pensent en effet que ce contexte de l’évolution ascendante des cas communautaires de malades du Covid-19 ne semble pas du tout favorable pour la reprise des cours. Le cas échéant, le SIENS met sur la table quelques conditions préalables.
Les deux sites de Touba sans d’appareils respiratoires
Le nombre de malades à coronavirus internés au centre de traitement de l’épidémie de Touba était hier exactement de 72 patients. Le centre de santé de Darou Marnane, qui accueillait, jusqu’avant-hier, tous les patients, a, depuis belle lurette, dépassé le nombre de lits prévu. Alors qu’il était prévu pour 31 malades, aujourd’hui 52 malades y sont internés. Pour désengorger le site, les autorités sanitaires ont ouvert un second centre à la clinique de Ndiouroul. Le site qui a une plus grande capacité que le centre de Darou Marnane, accueille déjà 20 malades. Il y a à craindre avec l’explosion des cas issus de la transmission communautaire. En plus d’être confrontées à un nombre important de malades (72, Ndlr), les blouses blanches de Touba, sont parfois obligées d’envoyer leurs patients à Dakar. Pour cause, d’après Dakaractu, aucun des deux centres ne dispose d’appareils respiratoires pour la prise en charge des cas grave.
Tant pis si ça me retourne dans la gueule. Faudrait-il encore le répéter jusqu’à l’overdose ? Ce pays secrète d'extraordinaires contradictions à moins que ce soit ce salaud de virus qui nous fasse tourner la tête. Paranoïaques jusqu'à l’excès, on se crée une véritable psychose. Il faut dire que la situation semble échapper à ceux qui nous dirigent. Et quand on fait face à un tel scénario, plutôt que d’avoir la maîtrise de soi, on a tendance à s’affoler. Passe encore qu’on embarque des jeunes gens errant dans la rue pour défaut de port de masques. Mais déplacer une escouade de policiers pour mettre fin à une émission télévisuelle parce que les participants ne s’étaient pas couvert le visage, ça frôle l’hystérie ! Depuis que Kàccoor est devant son poste téléviseur à suivre des émissions de chaînes européennes où l’on décompte des milliers de morts, il n’a pas souvenance d’avoir aperçu un seul journaliste ou débateur masqué. Peut-être que ces présentateurs masqués, c’est une exception bien sénégalaise. Mais là où ça frise le déni d'équité, c’est quand on permet à d' autres ce que l’on interdit un peu partout dans ce pays de paradoxes. Là où des mosquées restent hermétiquement fermées, ailleurs on semble faire un pied de nez à cet interdit en priant sans le respect du port du masque. et on comprend mieux pourquoi ce virus qui nous fait perdre la tête résiste encore, malgré les mesures prises par l'état. Vous doutez encore qu’ils aient gardé leur self-control ? Exemple par cette saugrenue proposition du ministre chargé du commerce. La bonne dame voudrait créer une vente en ligne....du pain. Assurément, ils ont perdu tout discernement. Tout cela par la faute de ce salaud de covid- 19 !
Kàccoor bi
COVID19 64 NOUVEAUX CAS, LE DEPISTAGE MASSIF PAS ENCORE A L’ORDRE DU JOUR
Soixante-quatre (64) nouveaux cas de covid-19 dont 50 contacts et 14 issus de la transmission communautaire. C’est le bulletin du ministère de la santé et de l’action de ce lundi. Le directeur du centre des opérations d'urgence sanitaire, docteur Abdoulaye Bousso, précise que malgré ce nombre, « le dépistage de masse n’est pas à l’ordre du jour ». D’emblée le directeur du centre des opérations d'urgence sanitaire, docteur Abdoulaye Bousso informe que le Sénégal dans une phase ascendante : « nous sommes dans une phase ascendante de notre épidémie. Quelque chose qui est prévisible pour nous dans ces types de maladies à transmission respiratoire, la contamination est très rapide. Donc, à l’instar des autres pays du monde, nous sommes dans cette phase ascendante ».
DESENCOMBREMENT ABDOU KARIM FOFANA DEBARRASSE DAKAR DE SES BŒUFS ERRANTS
On avait fini par croire à Dakar que les bœufs errants étaient mystiquement protégés, donc intouchables. Personne, ni les autorités, ni les voleurs de bétail, n’osait s’aventurer à s’en prendre à ces bêtes qui divaguaient tranquillement dans les avenues, rues et ruelles de la capitale. Finalement, ces animaux faisaient partie du décor urbain de notre capitale. Eh bien, un homme a réussi à déconstruire ce mythe, c’est le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique Abdou Karim Fofana. Depuis qu’il est arrivé à la tête de ce département ministériel, il a entamé une croisade réussie contre l’encombrement de nos cités. Ses bulldozers ne tremblent guère pour raser tout encombrement qui avait fini par faire partie de notre décor urbain. Malgré les vociférations de partout, l’homme a tenu bon. C’est avec ce courage en bandoulière qu’il s’est attaqué aux animaux errants particulièrement aux bœufs de la capitale. Ses équipes dirigées par le colonel Maguette Mbaye, directeur de la Lutte contre les encombrements, et le directeur Général du cadre de Vie et de l'Hygiène publique, Oumar Ba, ont procédé à des opérations de lutte contre l'encombrement animal, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 avril. Une vingtaine de bœufs en divagation dans la capitale ont ainsi été capturés et acheminés à la fourrière animalière de Yenn. Les propriétaires devront s'acquitter d'une amende et s'exposent à une vente aux enchères s'ils ne se manifestent pas dans un délai de huit jours. Au « témoin », nous suggérons que, plutôt que de vendre les bœufs aux enchères, il serait mieux de les offrir au comité forcecovid19 qui les mettra à la disposition des hôtels abritant les personnes mises en quarantaine. ou alors les répartir entre les casernes de gendarmes, de policiers et de militaires pour leur Korité. Sans oublier, bien sûr, les prisons afin que leurs pensionnaires puissent manger de la viande en ce mois de ramadan…
DISTRIBUTION DE RIZ 38.754 TONNES ACHEMINEES DANS LES REGIONS
Le ministre du développement communautaire et de l’équité territoriale, Mansour Faye, a préféré s’éclipser pour envoyer au front sa secrétaire générale Rachelle Coly Boucal afin de faire le point sur la distribution du riz à un million de ménages contenant entre 8 à 10 millions de sénégalais. La sg Rachelle Coly Boucal est montée au front hier pour dire que 38.754 tonnes de riz, dont 3.094 chargées à bord du bateau de la cosaMa, ont été acheminées dans les régions et départements dont Dakar. Par ailleurs la porte-parole du ministère du développement communautaire de l’équité sociale et territoriale, Rachel coly Boucal, a révélé que plus de 700 tonnes ont été reçues par la région de la capitale principalement dans les départements de Dakar, Guédiawaye, Pikine et Rufisque. Pour le convoyage, 888 camions ont été mobilisés dont 35 camions de l’armée, 171 du collectif des transporteurs et 8 camions du csa, a-t-elle précisé. Pour ces opérations de convoyage, l’escorte est assurée par la gendarmerie et la programmation des chargements, par l’armée.
THIES LES TAILLEURS LOCAUX CONFECTIONNENT 15.000 MASQUES SUR COMMANDE DE HABIB NIANG
Le président du mouvement and suxxali Sénégal, Habib niang, surprend toujours par son approche des questions de l’heure. Figurez-vous qu’au cours du week-end, il a réuni une palette de tailleurs thiessois pour leur confier un marché de fabrication de 15.000 masques. Une véritable aubaine pour ces artisans en ces temps de crise économique du fait du covid19 où ils se tournaient les pouces. dans ces conditions, recevoir un marché de près de 1 million 500 mille francs, cela constitue un sacré réconfort pour ces tailleurs qui avaient fini de désespérer des hommes politiques thiessois par rapport à leurs promesses non tenues. a travers cette commande, le chef du service du cadastre de Guédiawaye a surtout voulu aider des thiessois qui vivaient une situation difficile. D’ailleurs, ces tailleurs finiront de confectionner les 15.000 masques au plus tard ce mercredi du fait que leur distribution publique est prévue ce jeudi. Le président Habib niang organisera au siège de son mouvement une cérémonie de lancement ce jeudi. Après quoi, 500 jeunes de and suxxali sénégal vont procéder à la distribution des masques à travers toute la Ville, mais surtout dans la zone nord. Bien avant ce geste, le chef du service du cadastre de Guédiawaye s’était déjà illustré en remettant, dans le cadre de la lutte contre le covid19, des denrées alimentaires au gouverneur de Thiès. Le don offert a profité à ses militants, mais aussi aux couches vulnérables, aux daaras, aux guides religieux de la ville de Thiès.
RIPOSTE CONTRE COVID 19 L'EXEMPLE DES SENEGALAIS DE FRANCE
Dans un contexte de pandémie provoquée par le coronavirus, et où la riposte s’impose, celle de la population est en marche. En banlieue parisienne, les membres de l'association culture arts santé et environnement (case) luttent contre le coVid 19. a cet effet, la case sensibilise les populations au port du masque. Pendant ce temps, des sympathisants de la case fabriquent en quantité des masques pour pallier la pénurie. Ces masques sont distribués en grand nombre aux personnes qui en ont le plus besoin du fait de la pénurie actuelle en france. Dans la ville des Mureaux, de nombreux bénévoles sénégalais fabriquent aussi pour la case des masques offerts aux personnes les plus exposées, comme les personnes âgées et les travailleurs résidant dans des foyers ou résidences sociales. Fait remarquable, dans ces banlieues souvent oubliées, les sénégalais sont en première ligne pour démontrer leur solidarité, leur engagement, leur talent, leur créativité, leur sens du devoir, leur courage et leur abnégation. Qu'ils en soient remerciés et félicités. en cette triste circonstance, la devise de l'association case ''Pour l'urgence et pour l'avenir'' prend une résonance particulière, porteuse d'espoir et de fraternité.
Covid-19 : Le Sénégal enregistre 64 nouveaux cas ce lundi
Le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait le point sur la situation journalière de l’évolution du Covid-19 au Sénégal, ce lundi 27 avril 2020. Ainsi, sur 677 tests réalisés, le Sénégal a enregistré 64 nouveaux cas. Il s’agit, selon les services du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, de 50 cas contacts suivis par les services du ministère et 14 cas issus de la transmission communautaire, dont 02 à Sangalkam, 02 à Rufisque, 01 à Grand Médine, 06 à Touba, 01 à Thiès, 01 Sédhiou, 01 à Mbacké (la femme décédée hier) 01 patient hospitalisé a été contrôlé négatifs et déclaré guéri.
Le Sénégal totalise 736 cas déclarés positifs, ce lundi
736 personnes ont été testées positives au coronavirus au Sénégal, dont 284 guéries, 9 décès, 1 évacué et 442 cas sous traitement, a annoncé lundi 27 avril, le ministère de la Santé et de l’action sociale. L’état de santé des patients hospitalisés à Dakar (Diamniadio y compris), Touba et à Ziguinchor est stable. En effet, sur 677 tests réalisés, 64 sont revenus positifs, dont 50 cas contacts et 14 cas issus de la transmission communautaire. 1 patient est déclaré guéri. Pour rappel, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé dimanche 57 nouvelles infections au coronavirus portant à 671 le nombre de cas recensés au Sénégal depuis le 2 mars.
Sédhiou enregistre son premier cas communautaire importé
Jusque-là épargnée par le Covid-19, la région de Sédhiou vient d’enregistrer de façon spectaculaire son premier cas communautaire importé. Le patient habite le village de Mankonomba, dans le département de Sédhiou situé sur l’axe Sédhiou/Kolda à 40 kilomètres Nord/Est de la commune de Sédhiou. En provenance de la région de Louga depuis le 6 avril dernier, il s’est rendu trois fois au poste de santé du village au constat d’une forte fièvre. C’est ainsi que l’infirmière a saisi le chef de village et le médecin-chef du district sanitaire de Moricounda à Sédhiou. Le chef de village a informé le maire de la commune qui s’en est ouvert à son tour à l’autorité sanitaire. Le médecin-chef Dramé a demandé au maire Sakoung Sagna, de l’aider à parler au cas suspect. Le maire s’est déplacé jusque dans le foyer conjugal du suspect pour lui dire d’appeler le médecin. Ce qui fut fait. Lorsque le médecin lui a demandé de rester sur place et d’attendre qu’on vienne lui faire des prélèvements, il a dit qu’il avait une moto et pouvait lui-même faire le déplacement sur Sédhiou, hier dimanche. Malheureusement, les résultats envoyés à Kolda sont revenus positifs. Sédhiou ne disposant pas pour l’instant d’un centre de traitement, le malade a été transféré à Kolda. Sa famille aussi bien que le poste de santé ont été mis en quarantaine. Un cas communautaire inquiétant dans la mesure où il a fait 20 jours dans le village, a dormi et a mangé avec sa famille, et fait plusieurs déplacements et traversé plusieurs régions avant d’arriver à Sédhiou.
Mbour : Le préfet ferme le marché central et le quai de pêche
Les décisions radicales se succèdent face à la montée des cas de Covid-19. A Mbour (Ouest), le préfet Mor Talla Tine, a annoncé la fermeture du marché central et du quai de pêche de la ville chef-lieu de département, pour une durée de quatre jours. « Il est porté à la connaissance du public que, par arrêté (...) du 25 avril 2020, le marché central et le quai de pêche de Mbour sont fermés du dimanche 26 avril au mercredi 29 avril 2020 inclus », a déclaré le préfet dans un arrêté dont une copie est parvenue à nos confrères de l'APS. Selon Tine, des opérations de nettoiement et de désinfection du marché et du quai de pêche seront menées durant leur fermeture. « J’invite la population au respect strict de ces mesures, qui visent à interrompre la chaîne de transmission du coronavirus », lit-on dans la note.
Une infirmière de l’hôpital Abass Ndao déclarée positive
Une infirmière en service à l’hôpital Abass Ndao de Dakar fait partie des personnes contaminées du jour. Selon la Rfm, la patiente sert au service Chirurgie de cet établissement sanitaire. Ce lundi 27 avril, le Sénégal a enregistré 64 nouveaux cas positifs au coronavirus. Il s’agit de 50 cas contacts suivis et de 14 cas issus de la transmission communautaire.
Coronavirus : Rufisque, 5 cas communautaires en 24 heures
En l’espace de 24 heures, le département de Rufisque a enregistré 5 cas communautaires : 2 à Rufisque, 2 à Sangalkam et 1 à Niague. « Les 3 sont enregistrés dans le District sanitaires de Sangalkam qui regroupe les communes de Sangalkam, Bambilor, Tivaouane Peulh, Niangue, et Diakhaye. Les personnes infectées sont des femmes qui s’activent dans le commerce. Les deux cas communautaires localisés dans le District sanitaire de Rufisque sont des hommes et pour le moment on ignore où ils ont chopé le virus », a expliqué la Rfm. Qui, ajoute que cette augmentation des cas communautaires dans le département inquiète beaucoup les Rufisquois surtout en ce moment où on constate toujours dans rassemblements au niveau du marché central et autres lieux publics. Selon les populations, il appartient maintenant aux autorités de faire respecter les mesures édictées pour barrer la route à cette pandémie qu’est le coronavirus..
Disponibilité du pain : Une plateforme en ligne sera lancée jeudi prochain
Dans la lutte contre la propagation du Covid-19 au Sénégal, tout rassemblement est interdit. Pour appuyer l’Etat du Sénégal sur cette mesure préventive, une plateforme en ligne a été mise en place pour éviter tout regroupement devant les boulangeries. Initié par le ministère du Commerce, « Jayma Mbourou» va être lancé au plus tard jeudi pour que les Sgénégalais puissent commander au niveau de leur quartier. Cette plateforme est composée de la fédération nationale des boulangers du Sénégal, des regroupements des boulangers du Sénégal entre autres. Il est prévu de mettre à la disposition des jeunes des Kiosques afin de les appuyer. « On a tenu des réunions le samedi et le dimanche dernier avec le délégué de la Der et le ministre du Commerce pour accélérer ce processus et la Der s’est engagée à appuyer ces jeunes pour leurs permettre d’avoir des points de vente et aussi aux boulangers qui le désirent de venir au niveau de nos associations pour s’inscrire afin de pouvoir.
FAUT-IL DIRE "LE COVID-19" OU "LA COVID-19" ?
L’acronyme vient de l’anglais, c’est bien pour ça qu’il y a eu toutes ces hésitations. Covid-19 signifie en effet "coronavirus disease", ce qui se traduit par "maladie à coronavirus" ou "maladie causée par le coronavirus"
Doit-on dire "le Covid-19" ou "la Covid-19" ? La question agite les amis des mots. Le point avec Muriel Gilbert.
La réalité nouvelle qui bouleverse nos vies depuis l’arrivée de la pandémie due au coronavirus véhicule naturellement quantité de mots nouveaux, et nos auditeurs se posent des régiments de questions sur l’usage de ces mots. La semaine dernière, nous nous demandions si déconfinement pouvait bien être utilisé alors qu’il n’était dans aucun dictionnaire ; cette semaine, on s’interroge sur l’acronyme Covid.
La question est la suivante : doit-on dire "le Covid" ou "la Covid". Benoît, par exemple, m’écrit : "J’ai lu et entendu les deux. J’ai remarqué qu’au début on parlait du Covid, puis tout à coup j’ai entendu parler de la Covid."
J’ai reçu également un message du docteur Jean Roussat, qui explique parfaitement la chose : "Comme il s’agit d’un acronyme, c’est le sens du mot principal qui compte", argumente-t-il. Et en effet : on dit la SNCF parce que le sigle désigne la Société nationale des chemins de fer, le PS parce que le sigle désigne le Parti socialiste.
Le féminin plus juste
Ici, l’acronyme vient de l’anglais, c’est bien pour ça qu’il y a eu toutes ces hésitations. Covid-19 signifie en effet "coronavirus disease", ce qui se traduit par "maladie à coronavirus" ou "maladie causée par le coronavirus" (le 19, c’est pour l’année de son apparition, 2019). Or, en principe, quand on adopte un mot étranger, il prend le genre du mot correspondant en français. On dit la CIA parce que le sigle signifie "Central Intelligence Agency", le mot principal est agency, et agence en français est féminin. Puisque maladie est féminin, en toute rigueur, on devrait dire et écrire la Covid-19.
Alors pourquoi depuis le début parle-t-on "du Covid-19" ? Sans doute par confusion avec "le coronavirus", qui est masculin. L’idée, quand cette appellation a été donnée, en février, c’était surtout que l’on arrête de cesse de "grippe chinoise" ou de "grippe de Wuhan", ce qui, diplomatiquement parlant, était problématique – sans compter qu’il ne s’agissait pas d’une grippe, tout le monde l’a bien compris maintenant.
Le gouvernement parle depuis le début du Covid au masculin, l’Institut Pasteur également, et quand le mot est arrivé, il semblait plus urgent d’interroger sur le sujet des médecins que des linguistes, évidemment ! Même l’OMS a commencé par parler du Covid au masculin. Elle a désormais adopté la Covid, mais un peu tard, car le masculin est entré dans l’usage – en France, en tout cas, car au Québec, c’est bien le féminin qui semble avoir été adopté.
Alors, quel genre va l’emporter ? Il sera sans doute difficile de revenir en arrière, car, comme toujours, l’usage fait loi. Il y a eu une grosse polémique entre les scientifiques au XXe siècle sur le genre du mot enzyme, par exemple. Aujourd’hui, les dictionnaires permettent de dire "un" ou "une enzyme". Mon pari, c’est que Covid va bénéficier du même traitement, et que chacun aura le choix. Affaire à suivre !
À LA DÉCOUVERTE DE L'EXPOSITION ARTUELLES-INTERFÉRENCES
L'exposition virtuelle d'arts plastiques qui met en exergue la créativité féminine au Cameroun et en Afrique, a été lancée le 25 avril dernier par sa conceptrice, l'architecte Danièle Diwouta-Kotto, à Douala
L'exposition virtuelle d'arts plastiques qui met en exergue la créativité féminine au Cameroun et en Afrique, a été lancée le 25 avril dernier à Douala. Selon l'architecte et conceptrice du projet, Danièle Diwouta-Kotto, il s'agit à travers ce rendez-vous artistique, de donner de la visibilité à la créativité féminine d'Afrique francophone beaucoup moins en vue à l'international que leur paire anglophone.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, EMMANUEL DESFOURNEAUX
POUR UN NOUVEL ORDRE POLITIQUE SÉNÉGALAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky peut-il incarner le renouveau du continent africain et cette rupture historique ? Dispose-t-il des moyens en faveur d’une politique émancipée de la traditionnelle aide au développement ?
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 27/04/2020
Chaque pays possède son mythe fondateur. En France, c’est son nouvel ordre politique issu de la révolution française. Aux Etats-Unis d’Amérique, c’est l’esprit pionnier avec la conquête de l’ouest. Et au Sénégal ? C’est d’après moi la Renaissance africaine consacrant le « paradigme sacré de l’égale dignité de tous les peuples et de toutes les cultures » (Pr Iba Der Thiam).
L’entretien vidéo entre Macky Sall et Andry Rajoelina, savamment orchestré, autour d’une tisane en artémisinine dans la lutte contre le Covid-19, élève le président sénégalais parmi le meilleur d’entre tous. Cette appréciation élogieuse ressort des réseaux sociaux. Son soutien panafricain est salué y compris dans les rangs de l’opposition, à l’exemple d’Amadou Lamine Faye, secrétaire national chargé de la Culture et de la Renaissance africaine dans le nouveau secrétariat général national du PDS. C’est une prouesse face au parti historiquement d’obédience panafricaniste (Art.2 § 6 des statuts du PDS) !
Comment en quelques jours Macky Sall est-il passé de l’allégorie de la main tendue à l’Occident au titre de l’annulation de la dette à celle du demi-dieu panafricain avec le Covid-organics ? La première réponse qui me vient à l’esprit, est d’ordre ontologique de l’être complexe du politique sénégalais : tourmenté existentiellement entre l’infiniment français et l’infiniment africain. Cette explication d’inspiration pascalienne du déséquilibre politique, trait caractéristique de la vie politique sénégalaise depuis 60 ans, est une réalité constante de la présidence salliste. Rappelez-vous la controverse sur les desserts des tirailleurs !
Une autre explication tient à la revanche de l’histoire. Les oracles occidentaux de mauvais augure sur la propagation du coronavirus en Afrique, ont galvanisé et uni les Africains. Les relents racistes en France et en Chine ont aussi rappelé le destin commun et le passé de résistance de l’Afrique. Le Covid-19 apparaît dès lors comme une opportunité de s’affranchir de l’histoire et marque le début d’un autre chemin où l’Afrique prendrait son destin en main. Les initiatives citoyennes ne manquent pas, à l’image du « Docteur robot » de l’école supérieure polytechnique et du lavabo automatisé parlant de l’IUT, tous deux de Thiès. Le made in Sénégal se développe partout, des applications de traçage au dépistage du Covid-19.
Quel contraste avec une France figée, entre torpeur et incapacité ! Entre le fiasco des masques qui manqueront le jour du déconfinement et l’inadaptation de 8000 respirateurs pourtant construits par le fleuron des entreprises françaises, il se dit que le ciel est tombé sur la tête des gaulois réputés pour leur arrogance ! Une certaine crainte de l’avenir gagne l’entourage d’Emmanuel Macron. C’est le traumatisme des gilets jaunes. Pas très rassurant pour insuffler un esprit de confiance indispensable à des français déjà ordinairement défaitistes et râleurs !
Mais voilà la route est encore longue pour Macky Sall et l’épisode de la tisane malgache Covid-organics risque d’être un épiphénomène, et surtout un piège. En effet, toute marche arrière de sa part serait perçue par les panafricains comme une hérésie. Or l’implication des politiques dans la science est périlleuse : elle représente un danger de récupération politicienne et peut susciter de faux espoirs. Il faut aussi observer que le président Andry Rajoelina a mis en difficulté le modèle de riposte de Macky Sall face au Covid-19. Dans l’échange vidéo, les effets secondaires de la chloroquine ont été soulevés par le président malgache pour justifier les bienfaits de son remède Covid-organics. Pas très sympa !
La seule question qui vaille pour moi, c’est celle de savoir si, au-delà de sa nouvelle posture panafricaine, Macky Sall peut incarner le renouveau du continent africain et cette rupture historique ? Et s’il dispose des moyens en faveur d’une politique émancipée de la traditionnelle aide au développement ?
Le discours « Revenons sur terre ! » de Macky Sall est à mettre à son crédit. Le symbole de la terre incarne la reconquête de la dignité de l’Afrique au regard des richesses de son sol et de sa philosophie et culture dont la sagesse des aînés. Ce discours est annonciateur d’une nouvelle ère, comme le fut celui de John Fitzgerald Kennedy, « La nouvelle frontière ».
JF Kennedy pouvait se prévaloir de sa virginité politique au moment de son discours. A l’opposé de Macky Sall qui est au pouvoir depuis 8 ans ! Dans son texte « Revenons sur terre ! », il consacre sa nouvelle politique tournée vers l’économie réelle et l’épanouissement de l’homme sans piper mot sur ses anciennes responsabilités. Emmanuel Macron, affublé de l’anathème « président des riches », avait reconnu, à demi-mot, ses fautes : « Sachons nous réinventer, moi le premier ! ».
Même si le Covid-19 revêt un caractère de force majeure selon Abdou Latif Coulibaly, il n’en demeure pas moins vrai que la part de responsabilité des politiques est indiscutable. Ils ont largement profité du système qu’ils ont beau jeu de dénoncer aujourd’hui ! Tous les investissements de la phase 1 et 2 du PSE ont été rendus possibles par « l’idéologie libérale forcenée » (Latif Coulibaly) à laquelle de surcroît l’APR appartient ! Pourquoi toujours attendre une crise pour refonder les priorités des priorités, en particulier en faveur de l’économie de vie dédiée au bien-être humain (J Attali), concept semblable à celui de l’économie réelle de Macky Sall ?
Même si on lui accorde le bénéfice du doute sur la crise du néo-libéralisme, Macky Sall n’est pas animé par une doctrine de rupture avec le « mal pouvoir ». Les polémiques autour de l’attribution des marchés de l’aide d’urgence l’attestent. Et pourtant le nouvel ordre politique sénégalais est la priorité des priorités. Et ce bien avant l’instauration d’un nouvel ordre mondial ! Je dirai même plus : bien avant un nouveau modèle de développement. C’est un défi de changement de mentalité qu’il convient de relever d’ores et déjà avec l’instauration d’un parquet financier indépendant, l’arrêt du jeu des sept familles en politique sénégalaise, la durabilité d’un fichier électoral, la fin d’une culture politique clientéliste, entre autres. Toutes ces conditions sont nécessaires pour incarner un Etat au seul service de la population sénégalaise.
Il y a une certitude : c’est que la période de l’argent facile dans le cadre de la recherche de ressources extérieures pour le développement du Sénégal – qui faisait la jalousie d’autres Etats voisins, est révolue. Le paradigme de l’autofinancement doit devenir la règle. Sans doute Macky Sall manoeuvre-t-il autant en faveur de l’annulation du service de la dette publique pour la faire supprimer à moindre coût ; elle a doublé au Sénégal depuis 2013 et son niveau élevé a poussé le FMI fin 2019 à obtenir l’augmentation de l’électricité avec à la clé l’arrestation de Guy Marius Sagna.
En revanche, il faut être bienveillant à l’égard de Macky Sall sur la planification d’un autodéveloppement et d’une souveraineté économique, voire d’une monnaie africaine. Les sénégalais doivent prendre leur mal en patience. Si ces réformes sont inéluctables à court terme, il est difficile de les mettre en place dès cette année face aux incertitudes de la crise sanitaire et économique. L’annulation ou la suspension de la dette est le meilleur moyen jusqu’en 2021 pour dégager des marges budgétaires en vue de les consacrer à la lutte contre le Covid-19.
Il y a une faute de timing dans la communication de Macky Sall. Son discours « Revenons sur terre ! » est passé inaperçu. Il a été prononcé trop tôt ! Il aurait dû le faire correspondre à une annonce majeure pour l’avenir. En outre, les sénégalais ont pour seule préoccupation la crise sanitaire ; c’est leur instinct de survie qui prime pour l’instant. L’annonce d’un nouveau gouvernement dans quelques mois pourrait être l’occasion d’un discours fondateur. Les nominations ministérielles pressenties avant le Covid-19, entre autres l’entrée de quelques frondeurs du PDS, sont caduques. C’est un gouvernement de transition vers 2024, composé d’illustres personnalités politiques, qui devrait être mis en place sur fond d’une entente cordiale politique. Puisque Macky Sall n’envisage pas un troisième mandat, son action politique sera davantage imprégnée de considérations d’intérêt général.
Si les calculs politiciens persistent, la renaissance politique sénégalaise n’aura pas lieu. Si une pensée neuve et critique n’émerge pas, la renaissance politique sénégalaise n'aura pas lieu. Si Macky Sall ne nettoie pas les écuries d’Augias, son second mandat sera inutile. Si l’Etat sénégalais ne soutient pas l’inventivité sénégalaise, la mystification prendra encore le dessus. Et d’autres dominations se créeront, après celles de l’esclavage et de la colonisation.
EXCLUSIF SENEPLUS - Un regard introspectif autour de nous rappelle notre vanité obsessionnelle à remporter des combats plus faciles à mener que d’enrayer une pandémie sans frontière et qui nivelle la condition humaine
“Le guerrier victorieux remporte la bataille puis part en guerre. Le guerrier vaincu part en guerre, puis cherche à remporter la bataille” - Sun Tzu
Martelant le verbe martial, nos chefs d’Etat, revêtus de leurs attributs constitutionnels de chefs suprêmes des Armées, ont déclaré une guerre. Et nous engagent à un nouveau corps à corps impossible avec un ennemi invisible, la maladie à coronavirus. Guerre asymétrique comme celle qui nous oppose à l’hydre terroriste. C’est à leur honneur.
Pour un peuple, rien de plus redoutable ni de plus mobilisateur que la guerre et les risques de destruction par un ennemi commun qu’elle fait planer sur tous. Pain bénit pour les princes du jour qui y voient une opportunité d’en appeler à l’unité nationale et au rassemblement autour d’eux pour conjurer les périls qui menacent la nation. De cette situation, ils font une application dialectique de la fameuse maxime du Prussien Carl Von Clausewitz : « la guerre est une manière de faire la politique avec d’autres moyens ».
L’effet de surprise créé par la pandémie du COVID-19 a fait reculer la planète entière, obligeant au tâtonnement scientifique, imposant des mesures administratives inédites qui contrarient nos libertés individuelles et collectives, mesures qui apparaissent comme les plus faciles.
Le monde entier, pays pauvres et nantis confondus, se trouve désarmé. Partout, ce sont les mêmes improvisations même si elles diffèrent par l’utilisation des moyens financiers, sanitaires et aussi par l’approche culturelle du confinement recommandé.
Contraints par les circonstances, sans certitude sur les recherches de la médecine, nos dirigeants sonnent la mobilisation sur ce front inconnu qui s’ouvre brusquement. Leur ton martial indique la gravité de l’heure.
Il n’est pas nécessaire d’être grand clerc ni expert en polémologie pour savoir que par sa nature, son étendue et ses implications, la guerre obéit à des règles strictes dans sa conception, sa planification ainsi que son exécution. Ces règles ont un dénominateur commun : la rigueur, le contraire du pilotage à vue et des slogans de circonstance faciles.
En chefs de guerre, s’ils l’étaient réellement, la première initiative de nos présidents de la République aurait consisté à bien élaborer les stratégies appropriées et à choisir les chefs militaires aptes à les mettre en œuvre. La deuxième serait d’identifier les forces et les faiblesses de l’ennemi et la troisième, la mobilisation et la mise à disposition des moyens adéquats pour engager la lutte en vue de l’assaut final contre le virus.
La première condition semble facile à remplir en raison du nombre de médecins et autres soignants disponibles pour constituer les troupes à envoyer dans les tranchées de la maladie. Quant au deuxième préalable, en revanche, pour l’instant, seules les forces de l’ennemi invisible s’imposent, gagnent du terrain devant notre impuissance à arrêter cette terrible hécatombe quotidienne. Il en est de même des moyens qui ne sont pas encore à la dimension des besoins et de l’urgence.
Il suffit d’observer, pour s’en convaincre, la course contre la montre engagée dans les grands pays occidentaux pour fournir des masques aux citoyens en péril, présentés comme de nouvelles bouées de sauvetage dans la panique générale. Un simple morceau de tissu, protection suprême, contre une arme de destruction massive, jalouse de ses secrets et résistante encore à la puissance de tous les canons du monde. Quant aux moyens, l’on nage en pleine surenchère avec des chiffres annoncés dans des pays riches qui donnent le tournis aux pauvres hères qui confient leur sort au ciel. Ces mobilisations financières annoncées, ne l’oublions pas, sont destinées à amortir les conséquences de la crise économique induite par la propagation du virus et non pour le mettre hors d’état de nuire.
Expression de détermination, de désarroi et/ou d’opportunisme politique, la croisade annoncée sur tous les toits vient après d’autres luttes menées et perdues depuis des lustres.
Dans tous les programmes de gouvernement de nos opérateurs politiques destinés à séduire les électeurs, il ne figure que des combats. Comme dans une comptine à la Prévert, il est loisible de citer des guerres contre la pauvreté, les violences faites aux femmes, l’analphabétisme, les violations des droits humains, l’enrôlement des enfants dans les groupes armés, la mauvaise gouvernance, la corruption, la gabegie, la concussion, le favoritisme, l’incivisme, la destruction de l’environnement, l’irrédentisme, les maux qui minent nos sociétés sans oublier la guerre contre les inégalités entre les nations, etc.
Ces ennemis sont visibles et identifiés depuis plus d’un demi-siècle. Pour quels résultats quantifiables et mesurables sur notre vie quotidienne ? Quel bilan à l’heure de l’inventaire ? Quelles victoires remportées ?
Un regard introspectif autour de nous rappelle notre vanité obsessionnelle à remporter des combats plus faciles à mener que d’enrayer une pandémie sans frontière et qui nivelle la condition humaine en ignorant richesse, race, sexe, région et religion.
Le COVID-19, pour être insaisissable, n’en est pas moins visible par ses conséquences. Ce virus, en plus, souligne davantage la limite de nos connaissances scientifiques. Né d’un microscopique virus, il met à nu nos faiblesses et nous renvoie à l’humilité devant ses ravages, tandis que nos batailles perdues sont classées au rayon des blessures de guerre, plaies incurables et donc permanentes, telles des échardes dans le corps social.
Avec ou sans ton martial, la guerre est un art, comme l’enseigne le stratège militaire chinois Sun Tzu : on ne livre qu’une guerre qu’on est sûr de gagner, a-t—il averti il y a des millénaires. Il nous enseigne que « le guerrier victorieux remporte la bataille puis part en guerre. Le guerrier vaincu part en guerre, puis cherche à remporter la bataille ».
Nos soldats que sont ces médecins et chercheurs, armés de leur seul savoir, du crédit de leur expérience et de leur détermination inébranlable restent en première ligne de cette guerre et continuent d’œuvrer, sans relâche, pour sauver le monde de la pandémie.
Aux coûts estimés, rien n’a été pris en compte concernant les effets de la pandémie et ses corollaires sur les ménages, entreprises, les micro-entreprises et le secteur informel par rapport aux ressources nécessaires pour relancer les affaires
Annoncé comme une pandémie depuis le 11 mars 2020 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le covid-19 a tué plus de deux-cent-mille personnes dans le monde et continue d’infecter des millions d’êtres humains. Ses corollaires ont fini d’impacter négativement et profondément dans le long-terme les économies et les marchés à toutes les échelles, surtout pour les plus fragiles. En plus d’être d’une vitesse extrêmement rapide dans son expansion, et doté d’une grande capacité mortelle sur tous ceux qui avaient déjà des maladies graves ou une immunité précaire, le Covid-19 est aussi une pandémie révélatrice de nos limites et faiblesses longtemps camouflées volontairement ou involontairement sur tous les plans socio-économiques.
La pandémie a dévoilé notre impréparation scandaleuse dans les choses les plus essentielles pour les populations comme la santé publique, l’emploi et la résilience des systèmes de production et des marchés régionaux et locaux. Par exemple, la carence en structures de prise en charge des malades, le manque de tests et de masques simples même pour les soignants, et l’insuffisance d’appareils de réanimation pour les malades graves, ont fini de révéler la faiblesse de nos modèles économiques et de gouvernance et ont mis à genou les nations même les plus développées de la planète. Chaque pays s’est enfermé sur lui-même, adieu l’intégration, et tente de se prémunir comme il peut contre le Covid-19 et ses corollaires économiques dévastateurs. En Afrique, avec la faiblesse des économies, la dépendance vis-à-vis de la dette extérieure et le poids de la dette en général, le Covid-19 a fini de démasquer la vulnérabilité catastrophique et honteuse de nos pays. Les Eats et les peuples africains ne savent plus à quelles politiques et mesures de riposte se vouer.
Les pseudo-intellectuels « illuminés », donneurs de leçons et de recettes magiques, ne savent plus à quel débat se donner tellement la pandémie a révélé les limites tristes et criantes des modèles économiques qu’ils ont chantés et promus des décennies en Afrique : émergence, lutte contre la pauvreté, indépendance monétaire, économie endogène, autosuffisance en ceci ou cela, croissance inclusive, intégration, etc. A défaut de débats qui leur donnent encore raison durant cette pandémie, ils se sont emparés de la demande d’annulation de la dette lancée par certains chefs d’Etat, comme un os, et continuent de le ronger à coups de contributions confuses et étouffantes sur des plateformes médiatiques.
D’autres encore se sont emparés de peu chiffres et de statistiques disponibles sur la pandémie encore très limitées pour se donner à la construction hasardeuse d’indicateurs ou d’indices volatiles, insignifiants, inutiles et trompeurs. Covid-19 a fini de révéler nos faiblesses intellectuelles, nos maigres capacités d’analyse, notre manque d’anticipation et de rapidité ainsi que le déficit sans appel d’efficacité et de transparence dans les actions de ripostes. C’est le signe d’un échec collectif même si les pouvoir publiques ont bon dos car étant les seuls aux commandes dans ces moments de crises multiformes et difficiles.
De l’efficacité des mesures de riposte adoptées, il y a beaucoup à dire et à analyser même si c’est avec beaucoup d’incertitudes et de modestie pédagogique. Dans notre pays le Sénégal, le taux de mortalité du Covid-19 estimé en considérant le nombre de tests positifs obtenus et le nombre de morts enregistrés est environ 1,3% (avec optimisme et à l’état actuel des chiffres). Tous les chercheurs et épidémiologistes au niveau mondial se sont accordés sur le seuil d’immunité collective du Covid-19 qui est autour de 65%. Ce qui signifie, en langage simple, que le virus s’arrêtera de se propager (avec une forte probabilité) si et seulement si au moins 65% de la population est contaminée. Des chercheurs ont récemment démontré que de son départ, à son pic, jusqu’à sa première disparition ou premier retrait (car il peut toujours revenir), il faut compter au moins sept mois si aucune mesure de distanciation sociale n’est prise. Il est clairement démontré, comme de l’eau de roche, que l’effet des mesures de distanciation et de confinement n’est pas de faire disparaître le virus mais seulement de retarder son expansion.
L’hypothèse de base de choix des méthodes de distanciation et de confinement est, premièrement, qu’on espère qu’un vaccin ou un médicament serait trouvé au plus vite et ainsi arrêter les mesures, et, deuxièmement, qu’on veuille éviter le surcharge, le dépassement et la noyade de nos structures de santé très faibles, et mettre ainsi nos soignants dans des situations de risques extrêmes, et, en même temps maintenir des plateaux médicaux qui prennent en charge les autres maladies existantes, ou autres besoins courants en prise en charge sanitaire. On comprend par-là pourquoi légitimement l’écrasante majorité des soignants sont pour les choix de distanciation sociale et de confinement comme unique méthode de riposte.
Il est démontré que ces mesures peuvent seulement retarder la diffusion du virus de cinq à six mois au plus. Ce qui veut dire que le virus va toucher 65% de la population sur sept mois sans mesures de distanciations et de confinement, et sur douze mois avec ces mesures, et cela peut aller plus vite dans nos pays même avec ces mesures, là où il est difficile de les faire appliquer à 100% du fait de plusieurs facteurs y compris la pauvreté extrême d’au moins 1/3 de la population. Dans tous les cas, sans vaccin ou médicament efficaces ou disparition subite comme prévue par certains chercheurs, le virus toucherait 65% de notre population au moins dans les douze mois à venir par A ou par B.
Si nous appliquons le taux de mortalité actuel de 1,3% à 65% (seuil d’immunité collective) de 15,5 millions d’habitants au Sénégal, potentiellement, Covid-19 pourrait tuer 131.000 personnes dans notre pays les douze prochains mois. Cette estimation intègre les capacités existantes de sauvetage au niveau de nos services de réanimation qui sont très limitées. L’effet majeur connu des mesures de distanciation sociale et de confinement dans notre pays c’est d’étaler cette mortalité du Covid-19 sur douze mois au lieu de la subir sur sept mois seulement en ne faisant rien.
Du point de vue des coûts pour maintenir et faire appliquer ces mesures de distanciation et de confinement, au bout de sept à douze mois, supposons que l’Etat mette un budget Force-Covid-19 tous les deux mois, soit 1000 milliards au moins cinq fois, ce qui va donner au minimum 5000 milliards sur les douze mois à venir. Les experts prévoient une récession d’au moins 2% dans nos pays (décroissance de -2%). Ajouté à cela est la perte de la croissance de notre PIB d’au moins de 5% qu’on devait enregistrer en 2020. Au total, le manque à gagner et les pertes peuvent être estimés à 7% de notre PIB 2019. Toutes ces pertes sur la croissance du PIB et les manques à gagner s’élèveraient au moins à 2000 milliards de Fcfa. Au total, si on ajoute aux potentiels 5000 milliards de Force Covid-19 (renouvellement de 1000 milliards au moins quatre fois) les 2000 milliards de pertes, le Covid-19 coûterait à notre pays 7000 milliards au bas mot, si cette stratégie de distanciation et de confinement est maintenue les mois à venir.
Supposons que la stratégie actuelle ou sa version renforcée permette de sauver 30% des potentielles pertes en vies humaines estimées à 131.000 personnes. Au bout de 12 mois de souffrance, en l’absence de médicaments ou vaccins efficaces, ou même d’une disparition soudaine du Covid-19, les dégâts totaux s’élèveraient à environ 92.000 pertes en vies humaines. Ainsi, les 7000 milliards auraient servi à la fin à sauver 92.000 vies. Une seule vie sauvée par les effets de notre stratégie actuelle coûterait au finish 96 millions de Fcfa. 96 millions de Fcfa pour sauver une vie de la tyrannie du Covid-19, nous comprenons pourquoi les forces de l’ordre tabassent les récalcitrants qui refusent de respecter les mesures de distanciation prises par l’Etat.
Toute l’analyse de l’efficacité du modèle de riposte repose sur son coût global et les résultats obtenus à la fin en vies humaines sauvées. Sommes-nous efficaces ou efficients ? Aux coûts estimés, rien n’a été pris en compte concernant les effets de la pandémie et ses corollaires sur les ménages, entreprises, les micro-entreprises et le secteur informel par rapport aux ressources nécessaires pour relancer les affaires et faire refonctionner les marchés pour atteindre les revenus minimaux nécessaires à la vie décente.
Avons-nous réellement analysé l’efficacité et les impacts de nos mesures de ripostes ? Je ne le crois pas. Il faut qu’on s’y attèle de manière beaucoup plus sérieuse et rigoureuse dès maintenant. Il y va de notre survie durant et à la fin de la pandémie. Dans cet article, je n’ai donné que quelques pistes de réflexion qui pourraient être complétées lorsque les données seront plus stables et l’ampleur des effets mieux maîtrisée.
AUDIO
LE CNOSS CONFIANT QUANT À L'ORGANISATION DES JOJ 2022
Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité national olympique et sportif sénégalais, fait le point des préparatifs de la tenue à Dakar, des prochains Jeux olympiques de la jeunesse dans le contexte du coronavirus
Les restrictions imposées par le gouvernement à cause du nouveau coronavirus ont fait baisser les revenus des petits commerces qui ont du mal à subvenir à leurs besoins quotidiens. Pour leur venir en aide, le gouvernement a annoncé un certain nombre de mesures dont la distribution de vivres. Joint via skype par Yacouba Ouédraogo, Mamadou Diagna Ndiaye, conseiller économique du président Macky Sall, revient sur ces mesures et les impacts de la crise sanitaire liée au COVID-19.
Celui qui président également le Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), évoque les préparatifs des JOJ que Dakar abrite en 2022.
par Felwine Sarr
LE TEMPS D’APRÈS...
La question n’est pas de savoir qui fera le meilleur pronostic sur le temps d’après, mais en quoi demain pourrait et surtout devrait différer d’aujourd’hui. Nous vivons un bouleversement qui ouvre la voie à une transformation sociale
Une bataille fait rage entre ceux qui pensent et disent que le monde post covid-19 ne sera plus comme avant et ceux qui estiment que rien ne changera. Les habitudes consuméristes sont ancrées, le capitalisme féroce ne se rendra pas aussi facilement, il prolongera sa vie. Pour l’heure, il a les armes de la finance globale, la puissance des multinationales, une oligarchie politique qui lui est majoritairement acquise, et nous lui confions la satisfaction aussi bien de nos besoins fondamentaux que de nos désirs. On a d’ailleurs entendu quelque part, l’un de ses thuriféraires préconiser qu’après le confinement, il faudra accélérer la cadence du travail, ce qui a choqué et lui a valu une volée de bois vert. Signe des temps encourageant.
Les moments que nous vivons sont inédits à plusieurs égards.
Il y a quelques mois à peine, personne n’aurait pu prévoir que le train serait à l’arrêt, la production industrielle mondiale en pause, les transports aériens limités à acheminer les biens nécessaires, les économies au ralenti et leur redémarrage programmé par activités jugées essentielles ; que l’Europe et les USA seraient l’épicentre d’une pandémie mondiale pour laquelle ils payent le plus lourd tribut, que l’air des mégalopoles serait à nouveau respirable et le désir d’un nouveau monde aussi fortement exprimé. Comme des funambules, nous sommes en équilibre au-dessus du gouffre des possibles. Une brèche s’est ouverte dans le temps et elle indique de nouvelles potentialités historiques. La question n’est pas de savoir qui fera le meilleur pronostic sur le temps d’après, mais en quoi demain pourrait et surtout devrait différer d’aujourd’hui.
La crise seule cependant ne tranchera pas. Sa fonction est d’indiquer ce qui n’est plus tenable et qui doit changer. Pour qu’elle accouche d’un bouleversement, il nous faut le penser, mais surtout y travailler.
Le post-capitalisme : une utopie concrète
Hala Moughanie dans un magnifique texte a lancé un appel aux utopistes. Y répondre, c’est bien évidemment penser la tension entre utopie et réel, mais surtout concevoir comme Miguel Abensour, l’utopie comme une recherche sans fin de l’ordre politique juste et bon. Pour la majorité des individus du globe, cet ordre économique et politique mondial, ne l’est point.
L’apport de l’Utopie est de rendre manifeste la plasticité du monde. Il permet d’envisager l’histoire comme un espace de potentialités, de reconfiguration et de recomposition ; et d’imaginer les possibles au-delà du réel. Le réel que nous vivons est en train de se défaire sous nos cieux. La tentation de le rapiécer est certes forte, mais on pourrait aussi en accélérer la déconfiture. Nous vivons un bouleversement qui ouvre la voie à une transformation sociale, à condition cependant que nous y travaillions.
Pour ceux qui vivent sur le continent Africain, cette pandémie est d’abord l’occasion d’un bilan sans concession de nos déficits en infrastructures socioéconomiques de base, en filets sociaux, en infrastructures de santé, ainsi que dans la prise en charge des plus vulnérables. Les plans de résiliences conçus çà et là sur le Continent devraient être les embryons de politiques publiques résolument tournées vers la satisfaction des besoins fondamentaux des populations et dont le fondement est de nourrir la vie et d’apporter du soin au grand nombre. L’impératif est d’assurer sur le Continent la sécurité alimentaire, l’indépendance énergétique, la création de chaines de valeurs continentales, une industrialisation écologique, un meilleur choix des modalités de notre insertion dans le commerce international, une sortie de la spécialisation primaire, la transformation de nos matières premières sur place ainsi que la diversification de nos économies.
Il s’agit dans le monde d’après, d’opérer ces transformations structurelles, de repenser des économies insérées dans leur substrat socioculturel, en symbiose avec le vivant. Et pour cela, des révolutions culturelles, sociales et politiques seront nécessaires et nous devons y travailler.