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18 juillet 2025
par Diatou Thiaw Niane
LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL : LE CONCEPT FACE AU CONTEXTE !
Le retour de certains ruraux vers la campagne, comme une stratégie de survie ou de recherche de sécurité auprès des siens dans les terroirs, constitue une opportunité de redynamisation agricole de certaines zones provisoirement délaissées
L’apparition de la pandémie du Coronavirus, COVID 19, et les catastrophes observées en termes de pertes en vies humaines, de crise économique et sociale sur toute la planète, donnent une occasion incontestée d’opérationnaliser le concept de résilience. Perçu un moment comme un concept-éponge ou concept-valise (Dubois, Ouattara, 2013) son utilisation apparaissait souvent inappropriée, parfois confondue avec l’adaptation dans ses différentes dimensions (Etat, processus, stratégie), notamment dans le cadre de changement climatique). A la suite de l’urgence en santé publique créée par la fièvre à virus Ebola, l’humanité s’investit en ce moment-même dans une orientation de résilience pour ses systèmes sanitaires, sociaux, économiques… pour faire face à la pandémie. Quel contenu les différentes nations, inégalement vulnérables à travers leurs multiples acteurs, peuvent-elles donner à ce concept déjà polysémique ?
Formulé et appliqué pour le domaine de la métallurgie, au 19ème siècle, le concept de résilience sera popularisé en écologie, en psychologie et ensuite dans toutes les autres sciences, en particulier humaines et sociales. Selon les auteurs, la résilience peut être considérée comme la capacité d’un individu à faire face à l’adversité, au trauma et à continuer de vivre malgré les contraintes. Le concept peut être également élargi à d’autres domaines tels que la gouvernance, lorsqu’elle s’intéresse au maintien de la sécurité (Kane et Vanderlinden, 2015) des fonctions du système, lui permettant de faire face ou de se remettre des chocs endogènes et exogènes.
Ainsi, la résilience ne se réduit pas seulement à la capacité de rebondir vers l’état initial ; elle peut aussi s’interpréter comme un ressort pour progresser et aller de l’avant, à partir des expériences vécues et des leçons engrangées.
Dans le cadre du Covid 19, on assiste à une universalisation simultanée de l’utilisation du concept. Elle concerne, au premier plan, les acteurs politiques, de façon plus urgente et spontanée, alors que, dans le cadre du changement climatique, l’analyse du phénomène et de ses impacts impose une observation de paramètres climatiques, pendant une période assez longue. La pandémie en cours ne laisse aucune place à l’hésitation et au scepticisme, ni à l’incertitude dans l’occurrence des risques mais plutôt à l’incertitude dans le temps de son éradication. Depuis son apparition à Wuhan (Chine) en décembre 2019, des milliers de personnes meurent chaque jour. La diversité des réponses envisagées ou apportées (sanitaire, social, économique, technique…) renforce le caractère multidimensionnel du concept, au contenu maniable mais relativement flou. Elle constitue cependant une base de réponse, une option pour les Etats et les collectivités territoriales, les communautés dans leur diversité pour faire front au défi créé par le Covid 19.
Cependant, quelles que soient les demandes sociales, les populations, même les plus vulnérables, ne restent jamais dans une position attentiste car, dans leur diversité, elles innovent et développent des stratégies fondées sur des « capabilités » individuelles et collectives (Sen A. 2012). L’absence de contrôle citoyen constituerait une forme de vulnérabilité.
Une autre notion, « Tuteurs de résilience », est évoquée ; Cyrulnik (2012) les définit comme des acteurs ou des réseaux de soutien sur lesquels des personnes en situation de vulnérabilité s’appuient pour se relever. Ces tuteurs mettent en place les dispositifs qui favorisent l’adaptation (coping stratégies). Une palette de « tuteurs de résilience » pourrait donc émerger.
La résilience reste donc un processus en construction permanente, à différentes échelles, en vue de maintenir ou de bâtir la capacité de rebond d’une organisation. Elle constitue une trajectoire qui englobe une période d’anticipation des risques multisectoriels (sanitaire, alimentaire, économique…), par différentes mesures, et une période ex-post pour préparer l’émergence de la résilience (Koffi J.M, 2010) ; le résultat passe nécessairement par la clarification des rôles de différents acteurs (Etats, collectivités territoriales, institutions locales, communautés…) pour une meilleure coordination.
Comme partout ailleurs dans le monde, au Sénégal, différentes formes de vulnérabilités sont notées dans le système de santé, dans le secteur économique, dans les modes de vie pourtant tous ciblés par les orientations politiques du pays ayant permis d’enregistrer une croissance significative ces dernières années. Il est important de noter l’existence d’institutions modernes et traditionnelles fonctionnelles, de cadres politiques forts, de vastes programmes et projets, de cohésion sociale qui constituant des atouts forts. Pour la recherche d’efficacité, des transformations institutionnelles ont été récemment observées.
La vulnérabilité et la résilience sont deux concepts intégrateurs permettant d’appréhender la fragilité des systèmes, environnementaux et humains, mais aussi d’évaluer leurs potentialités de reconstitution. L’intervention sur les limites des systèmes en place permet de rétablir leur aptitude à surmonter les crises et, en cela, la résilience reste dynamique. Elle intègre dans ses prolongements possibles d’autres principes tels que la responsabilité, la morale et l’éthique.
Dans ce processus de réflexion sur la résilience et ses champs d’application, le secteur agricole est stratégique dans l’optique d’une autonomisation alimentaire recherchée. Elle devrait nécessairement s’appuyer sur la promotion d’activités dérivées, sur toutes les chaines de valeur, la valorisation des ressources non agricoles, notamment l’exploitation des produits forestiers non ligneux, qui exercent un grand rôle dans l’alimentation des populations rurales. La diversification et la modification des habitudes alimentaires, en plus de la consommation de produits locaux, constituent un défi à surmonter, en milieu urbain, pour retrouver des situations de résilience. Dans les systèmes naturels, la biodiversité maintenue est un indicateur de résilience. Au niveau des territoires, les zones à mono-activité rurale ou industrielle demeurent toujours plus vulnérables.
Le retour de certains ruraux vers la campagne, comme une stratégie de survie ou de recherche de sécurité auprès des siens dans les terroirs, constitue une opportunité de redynamisation agricole de certaines zones provisoirement délaissées, en attendant de futurs bons hivernages ou la maitrise de l’eau assurée à la suite d’aménagements hydro agricoles. Dans les orientations politiques, il est important de considérer l’apport déterminant des migrants nationaux et internationaux, au profit des ménages ruraux ; il en est de même pour leur participation au financement de toutes les activités de production. Par ailleurs, la protection sanitaire des zones rurales, très vulnérables, appelées à réaliser leur autosubsistance en même temps que le ravitaillement des villes, devient fondamentalement une priorité.
Diatou Thiaw Niane est Maitre de Conférences Titulaire, Université Cheikh Anta Diop/Chef du Département de Géographie, Unité Mixte Internationale de Recherche (UMI) 236 Résiliences.
par Philippe Nelson Ndiaye
UNE PANDÉMIE FAISEUSE DE MILLIARDAIRES
Il est temps de bannir les intérêts capitalistes au détriment de la cause nationale, de réorienter les priorités qui sont d'ordre sanitaire et alimentaire afin d'assurer une sortie de crise
Aujourd'hui encore plus que jamais la solidarité doit être un mot d'ordre généralisé, voici que l'humanité toute entière fait face à la pire des guerres, un ennemi invisible qui rode partout et à tout instant, personne n'est épargnée. Cet ennemi ne fait aucune distinction entre petits et grands, riches et pauvres, responsbles politiques ou citoyens ordinaires. La santé est malade, l'économie a fini par céder. En effet, toute la production est presque à l'arrêt. Après la chute des prix du pétrole, il y a eu l'effondrement du marché boursier et la mise à terre du tourisme. Dans les pays industrialisés, beaucoup de travailleurs ont déjà perdu leur emploi. Aux États-Unis, le taux de chômage qui avait atteint son niveau le plus bas en 50 ans, en février 2020, avec 3% signe d'une économie en pleine compétitivité, aujourd'hui ce taux de chômage est de l'ordre de 11%, signe d'une détresse en evolution. L'économie capitaliste serait-elle menacée par une particule microscopique? Néanmoins, dans beaucoup de ces pays développés, les salaires seront maintenus à plusieurs employés selon le système de prévision budgétaire propre à chaque État.
Cependant, dans les pays moins avancés, le système politico-économique n'est pas assez performant pour prévoir ce genre de situation. Bientôt le secteur privé ne pourra plus payer les salaires et à long terme, l'administration publique pourrait se trouver en grande difficulté. Au Sénégal, un fond de solidarité a été initié par le governement pour faire face aux effets désastreux de la pandémie. Le fond a pu mobiliser la somme de 299 milliards de franc CFA à peu près, dont près de 30 milliards sont constitués de dons des particuliers Sénégalais, des organisations et des entreprises locales.
Dans le communiqué de la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP), il est stipulé que l'objectif était de "mobiliser des ressources nécessaires au financement d'action d'endiguement de la pandémie et de soutien aux entreprises et des ménages dans le besoin". L'idée initiale de ce plan noble aux résultats prometteurs avait fini par séduire l'ensemble de la population intriguée par la peur d'un avenir incertain. Mais hélas, comme à l'accoutumée dans nos pays, la polémique va s'installer dans la gestion des fonds, des organes de presse font état d'irrégularités dans l'attribution de ce marché juteux en ces temps de disette. Les réseaux sociaux en rajoute une couche, citant de grandes personnalités, hommes d'affaires et célébrités. On assiste encore à un risque de politisation de la distribution de l'aide alimentaire. Une fois de plus, le malheur des uns fait le bonheur des autres, mais cette fois-ci, le malheur frappe à la porte de tout individu. Beaucoup d'opérateurs économiques profitent de cette situation de crise pour s'enrichir, espérant vivre plus longtemps que les autres. Dans les marchés les prix des denrées ont rapidement grimpés, le transport a suivi...
On se précipite à importer des produits de l'extérieur alors que le riz et le sucre local restent invendus. Dans plusieurs pays, des mouvements de citoyenneté et de patriotisme ont vu le jour, ces mouvements qui incitent les populations à acheter les produits locaux pour soutenir l'économie nationale, Il serait aussi temps pour le Sénégal de changer même ses habitudes alimentaires car pourquoi se regrouper en masse à la porte de la boulangerie, risquant des contaminations communautaires, si on peut facilement remplacer le pain ou même le préparer nous-mêmes.
Au total dans ce contexte, où le Sénégal est désormais classé parmi les 10 pays où la contamination est la plus rapide, il est temps de bannir les intérêts capitalistes au détriment de la cause nationale, de réorienter les priorités qui sont d'ordre sanitaire et alimentaire afin d'assurer une sortie de crise, mais surtout et plus encore de prévoir enfin une réelle relance économique.
Par Dibor BAKHOUM
JE NE VOUS COMPRENDS PAS
Le mercredi 4 juin 1958, depuis le balcon du Gouvernement général d’Alger, le général De Gaulle a prononcé le discours dont une phrase en a fait l’un de ses discours les plus célèbres, si ce n’est le plus célèbre : «Je vous ai compris.»
Le mercredi 4 juin 1958, depuis le balcon du Gouvernement général d’Alger, le général De Gaulle a prononcé le discours dont une phrase en a fait l’un de ses discours les plus célèbres, si ce n’est le plus célèbre : «Je vous ai compris.»
Pour le paraphraser dans un autre contexte, je conjugue le même verbe «comprendre» au même mode, l’indicatif, mais à un autre temps, le présent et à une autre forme, la forme négative, pour dire quoi ? Pour dire, en désespoir de cause, le cœur meurtri et la mort dans l’âme, que je ne vous comprends pas. Oui ! Je ne vous comprends pas.
La répétition étant pédagogique, je dis bien que je ne vous comprends pas. Je m’empresse de dire : Vous, qui ? Mon incompréhension sous forme de cri du cœur, d’alerte et d’appel à l’introspection s’adresse aux Sénégalaises et aux Sénégalais qui se reconnaissent à travers les causes de mes interpellations ou mieux, avec les réponses que j’apporte à mon interrogation : pourquoi je ne vous comprends pas ? Je ne vous comprends pas à cause des comportements que vous adoptez. Je ne vous comprends pas à cause des attitudes que vous avez. Je ne vous comprends pas à cause de la voie que vous suivez. Comportements, attitudes et voie, par rapport à quoi ?
Par rapport au respect strict des mesures édictées par nos autorités sanitaires, par conséquent, par rapport aux responsabilités individuelles et personnelles d’abord et collectives, ensuite à assumer quant au rôle que chacun, chacune, chaque Sénégalaise, chaque Sénégalais doit jouer pour le suivi des recommandations faites, l’application des directives clairement définies et le respect des consignes expliquées et explicitées, pour empêcher la propagation du virus du Covid-19.
Si un enseignant qui a consacré toute sa carrière professionnelle, pour ne pas dire toute sa vie, à expliquer et à expliciter pour faire comprendre : pour avoir été professeur craie et chiffon en main pendant une vingtaine d’années ; pour avoir ensuite, en tant qu’inspecteur de l’Enseignement moyen et secondaire général, exercé les missions de formation, de contrôle, d’évaluation et de suivi des professeurs de ses disciplines ; pour enfin, avoir apporté pendant dix ans au niveau institutionnel sa modeste contribution à la réflexion et à la gestion des enseignements-apprentissages et de la vie scolaire, si un tel enseignant qui a usé et abusé des questions «Est-ce que vous avez compris ? Qu’est-ce que vous n’avez pas compris ?», dit qu’il ne comprend pas, c’est que ce qui se passe est incompréhensible à cause de la gravité de la situation.
En réalité, je ne vous comprends pas, mais mon incompréhension est bien compréhensible. Elle se comprend par vos attitudes inadmissibles, elle se comprend par vos comportements intolérables, elle se comprend aussi par vos agissements inacceptables, car l’heure est grave, très grave et gravissime : Grave d’abord parce que la propagation du virus et le nombre de sujets contaminés se font à une vitesse vertigineuse et à une croissance exponentielle alors qu’aucun vaccin n’existe pour le moment.
Très grave ensuite parce que certains Sénégalaises et Sénégalais, pour des raisons le plus souvent justifiées et non expliquées parce qu’inexplicables, refusent de respecter les directives édictées pour endiguer la propagation du virus. Des questions ! Plusieurs questions, tout un questionnement : les appels et les rappels à respecter les directives de nos autorités sanitaires ont-ils été entendus ? A quoi ont servi les éditions spéciales quotidiennes de tous les média audiovisuels ? Que dire des efforts faits par ces média en utilisant plusieurs canaux linguistiques pour transmettre les messages, et les unes quotidiennes de tous les journaux sur le même sujet ?
Les informations, toutes les informations sur le Covid-19, sont diffusées à longueur de journées par les radios, les télévisions et les journaux. Les contenus exprimés sous diverses formes ont un fond pour ne pas dire un dénominateur commun : en plus des informations à chaud, il s’agit d’un ensemble de messages qui, après diffusion, sont quotidiennement rappelés, répétés et rabâchés ; d’où mon incompréhension qui se comprend davantage par le questionnement suivant : Nos autorités, nos spécialistes et nos experts ; nos guides et nos artistes, dans les domaines scientifique, religieux et artistique, vont-ils continuer à prêcher dans le désert ? Que dire des informations préoccupantes, pour ne pas dire alarmantes, en provenance des principaux foyers du Covid-19 ? Ne doivent-elles pas constituer une alerte rouge pour une introspection ?
Les efforts faits par l’Etat, les nombreux sacrifices consentis par les groupes de presse privée qui participent vaillamment à l’effort de guerre contre le coronavirus en jouant le rôle citoyen et patriotique de service d’Etat, doivent-ils rester vains ? Pour toutes ces questions, il y a une et une seule réponse en lettres majuscules : NON. Je dis bien Non pour, enfin, expliquer pourquoi la situation n’est pas seulement très grave : elle est aussi gravissime.
Gravissime enfin, car ce n’est pas souhaitable, mais les conséquences pourraient être dramatiques, si elles ne le sont pas déjà. Elles pourraient même être pires que les conséquences des deux guerres mondiales. En tirant les leçons des conséquences de ces deux conflits, si tant est que les leçons de l’Histoire servent ou plutôt doivent effectivement permettre de comprendre le passé pour éviter ou corriger les erreurs du présent, que pouvons retenir de notre étude comparative.
L’Afrique a participé à ces deux conflits par l’envoi de ses fils dans les différents fronts et par une importante contribution à l’effort de guerre. Si on reconnaît que l’Humanité est en guerre, une guerre asymétrique me rétorquera-t-on, quand bien même c’est toujours une guerre qui est pire que la guerre conventionnelle, il suffit de comparer l’état d’esprit des Sénégalais pendant ces guerres et leur état d’esprit par rapport au Covid-19. Si dans les quatre communes les citoyens français étaient conscients du déroulement de ces conflits comme les Français de la Métropole, dans le reste du pays, l’état d’esprit des populations n’était pas le même.
C’est ainsi, en utilisant des noms d’emprunt à mes cousins Peulhs/Toucouleurs et Diolas, qu’un Samba Yoro Sow, un Bocar Kane, un Hamady Wane à Linguère, à Kolda et ou à Matam, un Malang Diatta, un Pierre Sagna, un Mamadou Diédhiou à Bignona, à Oussouye ou à Ziguinchor, poursuivaient normalement leurs activités quotidiennes : qui pour conduire son troupeau sans souci, qui d’autre pour s’occuper tranquillement de sa rizière, sans se préoccuper de la progression des troupes allemandes dans les différents fronts. Ce qui est totalement différent avec cette pandémie dont les conséquences commencent à se faire ressentir dans les localités les plus excentrées du pays.
Et pourtant, les populations sont quotidiennement, à longueur de journée, informées de l’évolution de la pandémie grâce à la campagne de médiatisation radiophonique et télévisuelle des média d’Etat et des groupes de presse privée qu’il faut saluer pour leur patriotisme qui par principe ne se proclame pas par le simple verbiage, mais se mesure par des actions concrètes, palpables et évaluables comme ils le font actuellement si bien, en chamboulant leurs programmes.
Cette sur médiatisation est une bonne chose, un très bon support pédagogique, non pour apeurer, encore moins affoler, mais pour conscientiser sur les comportements à adopter et sensibiliser sur les voies à suivre en vue d’endiguer la propagation du Covid-19 et faciliter à nos services sanitaires la prise en charge des malades dont le prompt rétablissement est souhaité. Les prières !
Continuons à prier, à beaucoup prier, mais tout en priant, demandons-nous si chaque Sénégalais et chaque Sénégalaise se pose l’importante question à savoir s’il est en train de jouer et de bien jouer sa partition par des actions concrètes dans la lutte contre le coronavirus. Je reste toujours sur ma faim et ma soif quant à ma volonté de vouloir bien vous comprendre est loin d’être étanchée.
Et pour causes : Au moment où les mosquées de la Mecque et de Médine sont fermées, au moment où la pratique du cinquième pilier de l’islam pourrait être compromise, au moment où la Basilique Saint-Pierre du Vatican est fermée ; alors que le Pape François a prononcé son message de bénédiction urbi et orbi de Pâques à l’heure du Covid-19, alors que les conséquences, même si ce n’est pas souhaitable, pourraient être pires que celles des deux guerres mondiales, avec l’effondrement de l’économie mondiale et le blocage des systèmes éducatifs, peut-on ou doit-on continuer à ignorer les conséquences de la pandémie ?
Et pourtant, invraisemblablement, aussi étonnamment que curieusement et incroyablement, en ce moment, à l’instant même (hic et nunc) devrais-je dire, certains comportements dont les auteurs semblent ignorer, s’ils ne refusent pas purement et simplement de reconnaître la gravité de l’heure, inquiètent et obligent à se poser des questions, plusieurs questions.
Le constat est regrettable : les attroupements dans les terrains de sport, dans les plages, dans les Grand-Place, les regroupements autour de la théière, les marchés improvisés, la réglementation des transports contournée sinon royalement ignorée, et pire : le non-respect du couvre-feu par certains. Face à de tels comportements et au moment où il n’existe aucun vaccin, que faire, ou mieux que doit-on faire ?
Comment éviter toutes ces dérives ? Tout le monde est interpellé pour accomplir sa mission en participant à la fabrication du seul vaccin à notre portée, sous la forme d’une contribution quotidienne de chaque Sénégalaise et de chaque Sénégalais au renforcement de l’élan national civique et patriotique pour endiguer la propagation du Covid-19 et à l’engagement collectif en vue d’éradiquer son mode de contagion le plus dangereux : la contamination communautaire. Cet élan exige une prise de responsabilité au niveau individuel d’abord et collectif ensuite : en quoi faisant ?
Que chaque Sénégalaise, chaque Sénégalais, se considère comme le maillon le plus important de la chaîne de solidarité nationale requise pour endiguer la propagation du Covid-19. Mieux, les 16 millions 209 mille 125 (projections de 2019) Sénégalaises et Sénégalais que nous sommes devons constituer une équipe de relais dont chaque membre doit démontrer ses talents d’endurance et de vélocité pour remettre rapidement le témoin à son coéquipier qui l’attend impatiemment pour le triomphe final.
Le départ de cette course tarde à être donné, pas à cause de l’absence d’un arbitre, mais des comportements évoqués plus haut. Le respect et la prise de conscience de l’application urgente de toutes les mesures édictées par nos autorités étatiques et sanitaires sont les seuls critères d’auto-évaluation. Cela requiert et exige un minimum de discipline. Comparaison n’est pas raison, mais Wuhan ne serait jamais dé-confinée en ce moment sans la discipline de ses habitants.
Prenons donc toutes et tous le départ ! Essayons même de nous rattraper pour que notre système éducatif puisse être rapidement débloqué, pour que nos élèves puissent être élevés, pour que nos étudiants puissent étudier, pour que nos enseignants puissent enseigner, pour que toutes les activités économiques puissent reprendre et pour que, sans emphase ni moralisation, ni catastrophisme, je puisse conjuguer le verbe comprendre au même mode, au même temps, mais à la forme affirmative et dire : je vous comprends parce que vous avez, enfin, compris, bien compris et très bien compris mon incompréhension !
Monsieur Dibor BAKHOUM
Inspecteur de l’Enseignement Moyen et Secondaire Général,
Face à l’agression du coronavirus, Me Abdoulaye Wade appelle au respect des mesures édictées par les autorités sanitaires et gouvernementales. Parce que, alerte-t-il dans un communiqué, «certains d’entre nous sont menacés de ne pas être parmi nous au prochain Ramadan».
Il n’a plus parlé depuis le dernier communiqué annonçant la suspension des activités de son parti. Revoilà Abdoulaye Wade qui adresse un message de vœux pour un bon Ramadan dans un contexte de pandémie du Covid-19.
«Cette année 2020 aura la particularité d’être marquée par l’agression sans précédent d’un virus, le Covid-19, qui a déjà emporté de nombreux membres de notre communauté au Sénégal et dans le monde», regrette le prédécesseur de Macky Sall. Qui ne cache pas d’ailleurs ses craintes pour la suite de cette pandémie qui a déjà fait 8 morts au Sénégal.
«Certains d’entre nous sont menacés de ne pas être parmi nous au prochain Ramadan», a-t-il ajouté. Pour ne pas arriver à un tel scénario, le secrétaire général du Pds demande à tous les citoyens de s’engager «consciemment et pleinement dans l’offensive mondiale contre le Covid-19, de veiller et de faire veiller au strict respect les prescriptions largement diffusées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ainsi que les mesures-barrières décidées par le gouvernement».
En février dernier, l’ancien président de la République avait plaidé le rapatriement «immédiat» de 13 étudiants sénégalais bloqués à Wuhan, en Chine, épicentre en son temps de l’épidémie à coronavirus. Mais le Président Macky Sall s’y était opposé, arguant que l’Etat ne dispose pas de moyens financiers et techniques pour se lancer dans une telle opération de «sauvetage».
L’AFRAA ELABORE UN PLAN DE RELANCE
L’Association des compagnies aériennes africaines, connue sous l’acronyme Afraa, vient d’élaborer un plan de relance Covid-19 pour l’industrie du transport aérien en Afrique.
L’Association des compagnies aériennes africaines, connue sous l’acronyme Afraa, vient d’élaborer un plan de relance Covid-19 pour l’industrie du transport aérien en Afrique.
L’Association des compagnies aériennes africaines prépare la période post Covid-19. En soutien à ses membres dans ces circonstances exceptionnelles de pandémie, cette plateforme, plus connue sous l’acronyme Afraa, a élaboré mardi 21 avril 2020, à l’issue d’un webinaire (séminaire virtuel), un plan de relance qui a défini un cadre d’actions qu’elle entend mener en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes, selon un communiqué de l’organisation.
Organisé dans le cadre des actions urgentes, immédiates et cohérentes visant la survie de l’industrie du transport aérien du continent africain, ce séminaire «a permis à l’Afraa de documenter les précieuses contributions des compagnies aériennes qui font partie du plan de reprise de l’Afraa pour la relance de l’industrie aérienne». Il avait pour thème «Naviguer en pleine pandémie Covid-19 et se préparer à la reprise d’après crise».
En effet, explique le secrétaire général de l’Afraa, Abderahmane Berthé, cité dans le document, «le monde subit les effets néfastes de la pandémie du coronavirus (Covid-19) et l’industrie aéronautique se trouve être l’un des secteurs les plus touchés.
L’Association des compagnies aériennes africaines est solidaire avec le reste du monde dans ses efforts de collaboration visant à soutenir l’industrie du transport aérien en ces temps difficiles». Il a ajouté que «pour que les économies africaines se redressent, une industrie aéronautique dynamique s’avère cruciale au regard du rôle important que joue le secteur en matière de développement économique et social». «Un certain nombre d’experts en la matière ont fait des présentations sur la manière dont les compagnies aériennes africaines peuvent créer et mettre en œuvre leurs plans de relance dans des domaines tels que le repositionnement de la flotte et du réseau, les questions de financement et de trésorerie, les tendances en matière de carburant et les mesures d’efficacité énergétique, entre autres», note le communiqué. Depuis le début de la crise, cette association professionnelle de compagnies aériennes des Etats membres de l’Union africaine (Ua) dit avoir «pris diverses initiatives à ce jour et travaille en étroite collaboration avec les principaux partenaires et institutions du transport aérien afin de trouver des solutions pratiques pour assurer la résilience du secteur à la pandémie et pour entreprendre les efforts de rétablissement après la crise».
L’Afraa informe qu’elle est en train de mener une enquête en collaboration avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Uneca), pour quantifier l’impact du Covid-19 sur les compagnies aériennes africaines. Les résultats, à en croire Abderahmane Berthé et ses collaborateurs, «feront partie des contributions aux efforts de lobbying de l’Afraa visant à obtenir un soutien financier de la part des gouvernements aux compagnies aériennes africaines». Il a été également rapporté que «les compagnies aériennes et les parties prenantes au webinaire ont souligné la nécessité de mener des efforts coordonnés et d’avoir une approche collaborative pour assurer la durabilité du secteur du transport aérien dont les opérations ont été gravement touchées par la pandémie».
Fondée à Accra, au Ghana, en avril 1968 et ayant son siège à Nairobi au Kenya, l’Afraa regroupe «45 compagnies aérien nes provenant de l’ensemble du continent et englobant tous les principaux opérateurs intercontinentaux africains. Les membres de l’Association représentent plus de 85% du trafic international total transporté par les compagnies aériennes africaines».
Avant la pandémie du Covid19, une bonne partie des membres de cette association était confrontée à d’énormes difficultés. Entre autres, avait listé le secrétaire général de l’Afraa lors d’une visite à Dakar en février 2020, «les taxes et redevances élevées, imposées par les gouvernements, la faible connectivité intra-africaine et les restrictions d’accès au marché, les fonds bloqués dans certains Etats qui sont les revenus générés par une compagnie aérienne dans ses opérations à l’étranger et qui ne peuvent être transférés pour une raison quelconque, ainsi que le prix excessif du carburant». Ces conditions ont un impact négatif sur la capacité des compagnies aériennes africaines à accroître leur empreinte et à offrir des tarifs compétitifs aux passagers pour augmenter leur trafic
DIFFERENTES PARTITIONS A ABIDJAN ET DAKAR
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, les deux grandes puissances de l’espace Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), jouent un autre jeu dans la lutte économique contre le coronavirus.
La mode en Afrique de l’Ouest est, dans le cadre de l’atténuation des effets du Covid-19 sur le plan économique et social, d’appuyer les ménages les plus pauvres et même les classes moyennes. Les gouvernements ivoirien et sénégalais ont suivi des démarches similaires, mais divergentes sur certains points importants.
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, les deux grandes puissances de l’espace Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), jouent un autre jeu dans la lutte économique contre le coronavirus. Ainsi, quand le gouvernement du Sénégal, dans le cadre de la Force Covid-19, a ciblé un million de ménages auxquels offrir des denrées alimentaires pour leur permettre d’atténuer les contrecoups de la pandémie sur les couches les plus démunies de la population, la Côte d’Ivoire a pris l’option de transférer de l’argent à ses populations en détresse.
Le gouvernement de Alassane Ouattara a ciblé 177 mille ménages parmi les plus pauvres du pays, auxquels seront transférés par money électronique le montant de 75 mille francs Cfa sur trois mois. A raison donc de 25 mille francs par mois. L’Etat a débloqué environ 13 milliards de francs Cfa pour cela.
Cet argent, délivré dans le cadre du Fonds spécial de solidarité et d’urgence communautaire Covid-19, sera, selon les promoteurs de l’idée, remis ainsi «sans intermédiaire et ne risque pas d’être détourné». Le destinataire le recevra directement sur son téléphone. Le porte-parole du gouvernement ivoirien, M. Sidi Tiémoko, s’est permis une comparaison pour dire que les 25 mille francs mensuels remis aux populations ciblées par son gouvernement sont bien plus importants que ce que les dirigeants du Sénégal et du Togo, par exemple, ont consenti à faire pour leurs populations.
Cette estimation n’est pour autant pas partagée par les autorités sénégalaises. Au ministère du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale, on fait remarquer que le montant destiné à l’appui aux populations démunies est bien plus conséquent au Sénégal qu’en Côte d’Ivoire. «D’abord, nous visons 1 million de ménages. Ce qui représente une moyenne de 8 millions de personnes. Cela est bien plus important que 177 mille ménages», pour un montant général de 65 milliards de francs, soulignent certains collaborateurs du ministre Mansour Faye.
Ensuite, ces fonctionnaires indiquent que si l’on veut convertir les produits à remettre aux populations en termes d’argent, il faudrait noter 2 sacs de riz de 50 kg chacun, 10 litres d’huile, 4 cartons de savon de 18 briques environ, 10 kg de pâtes alimentaires, ainsi que 5 kg de sucre, cela fait une moyenne de 67 mille francs Cfa environ, d’un seul coup. Et par ailleurs, fait remarquer un responsable de famille, «quand on veut aider un ménage, les dons en denrées sont plus efficaces que de l’argent liquide. On peut être sûr que la famille bénéficiera de produits alimentaires, alors que de l’argent en espèces pourrait toujours être détourné à d’autres fins».
L’autre élément déterminant en cette période de mesures barrières est la peur de la contamination. Abidjan comme Dakar, dans leurs approches, assurent avoir fait une priorité de cette donne. Les Ivoiriens déclarent que l’avantage des transferts d’argent est d’éviter que les gens s’agglutinent autour des dépôts de retrait des vivres et ne se bousculent pas pour retirer leur argent. Ce à quoi à Dakar on fait valoir une expérience de 3 ans environ dans la gestion des bourses familiales. «On avait commencé par distribuer de l’argent pas Orange money, mais on a constaté que le mécanisme est trop lourd, parce que les opérateurs de téléphonie n’ont pas l’expérience de ce mécanisme de transfert d’argent. Et dans les zones rurales, les gens prennent littéralement d’assaut les guichets des compagnies qui distribuent l’argent, et donc ne respectent jamais la distanciation sociale…»
Pour ces gens au contraire, avec le travail fait en amont, les vivres pourront être remis aux populations quasiment devant la porte de la maison de chaque famille, sans créer des attroupements.
Le Quotidien avait indiqué dans son édition no 5145 du jeudi 16 avril que les Partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, n’étaient pas favorables au système de distribution des denrées alimentaires, auquel ils préféraient la distribution d’argent. Un montant de 20 millions de dollars américains était même proposé au gouvernement du Sénégal pour mettre cela en œuvre. Mais à ce jour, l’Etat du Sénégal y a opposé un niet catégorique.
La Côte d’Ivoire et le Togo n’ont pas eu les mêmes réticences pour franchir le pas. Mais il faut dire que le Sénégal a une plus grande expérience, surtout grâce au programme des bourses familiales, dont on sait qu’il bénéficie déjà à 300 mille familles, ce qui est bien plus important que les 177 mille familles de Côte d’Ivoire.
Il faut croire que le coronavirus, venu de Wuhan, en Chine, surmonte toutes les barrières, parce que le gouvernement ivoirien n’écarte pas d’ajouter à son programme de distribution d’argent un autre de remise de denrées alimentaires. Comme quoi, on ne finit pas d’apprendre tous les jours. D’ailleurs, les deux pays ont déjà pris des mesures similaires quant à la subvention de l’eau et de l’électricité pour certaines couches de la population.
«PERSONNE NE M’EMPECHERA DE FAIRE MA MISSION»
Le départ d’Alioune Sarr du Comité national de gestion de la lutte (Cng) n’est pas à l’ordre du jour.
Le départ d’Alioune Sarr du Comité national de gestion de la lutte (Cng) n’est pas à l’ordre du jour. Invité hier de l’émission «Grand Jury » de la RFM, le président du Cng a réaffirmé sa volonté de poursuivre son travail. il en a profité pour évoquer plusieurs points dont la crise au sein de la structure qu’il dirige, la démission annoncée de Yahya Diop « Yékini » ou encore le problème des arbitres. Malgré 26 ans aux commandes (il est en poste depuis mars 1994), Dr Sarr se dit plus que jamais motivé à poursuivre l’aventure.
LA CRISE AU SEIN DU CNG
« Je n’ai jamais eu de front. Vous savez pourquoi ? Je n’aurais pas souhaité dans cette période où l’ennemi s’appelle le Coronavirus, parler d’autres choses. Mais je reviendrai sur des principes, sans pour autant rentrer dans les détails. J’ai une mission de mon pays et elle a démarré en mars 1994. J’ai vu passer plus de 12 ministres (NDL : ministre en charge du Sport), appartenant à plusieurs camps politiques. Je n’ai pas de front, mais j’ai une mission. Et personne, tant que ceux qui ont confiance en moi continueront de me la renouveler, je dis bien personne, par la grâce de Dieu, ne m’empêchera de faire ma mission. Et cela, selon les conditions que j’ai acceptées et avec l’autorité. Je n’ai pas de problème avec qui que ça soit. Ce sont ces gens-là qui ont des problèmes avec un système. Je n’ai jamais dit qui a raison ou qui a tort. Mais qui a raison réellement ? Je prends l’exemple des journalistes comme vous. Quelle que soit votre indépendance d’esprit, vous êtes obligé de vous plier aux conditions de la maison, si vous voulez rester là. Ou vous restez, ou vous partez. Mais vous ne voulez pas rester dedans et avoir un comportement du dehors.»
POSITION DE YEKINI ET DE TYSON
«Encore une fois, moi je n’ai pas l’habitude de laver mon linge familial en public. Mais comme j’ai eu à le dire, je reste sur des principes. Je suis le pilote d’une embarcation qui a ses règles, son esprit, mais qui a aussi sa façon de gérer. Chacun est libre, si vous ne vous retrouvez pas dans cela, de dire : je suis parti. Mais l’élégance voudrait d’informer la structure ou l’autorité de la structure. Mais tous ceux qui parlent à travers les médias n’ont jamais posé leur problème au niveau de la structure. Je dis bien jamais. Mais comme j’ai eu à le dire, si Dieu nous donne vie pour combattre cette maladie qu’est le covid-19, nous reviendrons en détails. Et les gens comprendront beaucoup mieux.»
CAS DES ARBITRES SUSPENDUS A VIE
«Alioune Sarr est accusé, mais qui a suspendu ? Qui a suspendu les arbitres ? Tous les jours, je vois à travers la presse que le président du Cng a suspendu un tel ou un tel. D’autres disent que le président du Cng a déçu. Mais comment fonctionne le Cng ? Nous avons une Commission règlements et discipline, mais également une commission juridique. La commission règlements et discipline est indépendante dans ses décisions. Elle est indépendante sur le fond et la forme. Et des gens qui avaient rejoint le comité national ont été surpris par la démocratie qui a été trouvée à l’intérieur.»
LA SITUATION PRECAIRE DES ARBITRES
«Les arbitres ne vivent aucun calvaire. Vous avez entendu dire que le patron d’une telle boîte gagne beaucoup d’argent. Mais est-ce que les journalistes en gagnent autant ? Le bureau du Cng a été fusillé, alors que c’est la commission règlements et discipline qui a eu à entendre ces personnes. Et l’arbitre dont vous faites allusion fait partie de ladite commission. Donc, il connaît les rouages, il connaît les règles. Ils ont été entendus. Le président de la Commission est venu lire les conclusions de la commission, en présence de monsieur l’arbitre, à qui il a été signifié les sanctions. Le règlement lui permettait dans les 72 heures, si ces arbitres n’étaient pas d’accord avec la sanction, d’interjeter appel. Ils pourraient ainsi être jugés par une commission juridique, composée de magistrats et d’avocats. Mais le choix a été d’aller vers la presse, le choix a été d’aller fusiller, au lieu de respecter la loi. C’est pourquoi j’ai dit qu’on ne va pas nous distraire.»
EVENTUELLE DEMISSION DU CNG
«Je suis sénégalais. On nous tue, mais on ne nous déshonore pas. Je ne le dis pas par fanfaronnade de mes origines, tant paternelles que maternelles. Qu’est-ce qui se passe, tant que l’autorité aura toujours confiance en moi ? Je répondrais présent pour mon pays. Ce que les gens n’aiment pas entendre. Je le ferai pour mon pays, mais pas pour mes intérêts personnels. Et ceux qui connaissent réellement la lutte savent que Alioune Sarr n’a pas d’intérêts personnels dans la lutte. Maintenant, j’ai l’habitude de dire que je suis musulman, je suis croyant, j’ai confiance en Dieu et j’ai l’intime conviction que c’est Lui Seul qui peut décider. Il y a cinq ou six mois, pensiez-vous qu’on serait dans cette situation ?»
L’USURE DE SES 26 ANS DE REGNE
«Vous savez, quand vous avez une mission, dès que je pense que vous avez accepté, c’est que vous pensé que vous avez les moyens physiques, la force mentale de faire face à tout ce qui pourrait se présenter devant vous. Mais rassurez-vous, j’ai l’habitude de le dire autour de moi, le jour où je serai convaincu que j’ai atteint mon seuil d’incompétence, je partirai. Mais ce n’est pas le plus important pour moi. Le plus important, c’est que le jour où Dieu décidera que cette mission sera terminée, forcément elle sera terminée. Elle sera terminée parce que je serais en vie et l’autorité ne voudra plus de moi. Ou elle sera terminée parce que je ne serais plus de ce monde-là. »
SOUTIEN AUX LUTTEURS SUITE AU COVID-19
«Retenons que la lutte est avant tout une activité privée. J’écoute la radio et j’entends beaucoup d’organisations privées dire qu’elles ont été oubliées. Alors, est-ce que la lutte sénégalaise est réellement professionnelle ? Est-ce que la lutte amateur suffit à faire vivre celui qui la pratique ? Je ne sais pas si l’enveloppe financière dégagée par les autorités est grosse ou pas. Mais quel que soit son épaisseur, cette enveloppe ne suffira pas pour faire face. D’où l’intérêt pour tout un chacun de se battre au mieux. Et chacun, avec tout le monde en même temps, pour un mieux-être pour tout le monde.»
Par Professeur Moustapha KASSE
EFFETS ECONOMIQUES ET SOCIAUX DE LA PANDEMIE DU NOUVEAU CORONAVIRUS ET LES PERSPECTIVES DE SORTIE DE CRISE
Regardons l’avenir pour éviter un état d’urgence sociale. Les Chinois dans leur sagesse ancestrale ont deux mots pour désigner la crise : le danger et l’opportunité
Les théories de la croissance endogène (Lucas, Romer et Barro) ont enrichi l'analyse des effets de l'investissement, réhabilité le rôle de l'État et renouvelé le débat sur l'origine de la croissance. Elles ont bouleversé la vision néoclassique qui porte les politiques des Institutions Financières Internationales en démontrant que la santé et l’éducation sont deux facteurs à très fortes externalités positives pour l’ensemble du système productif. Soigner et former les populations contribuent à élever la productivité globale de la main d’œuvre et contribue à la compétitivité des entreprises. Manifestement, le laisser-faire, le laissez-passer du libéralisme ainsi que la marchandisation des biens publics que sont la santé et l’école font vivre aux citoyens du monde les pires moments de leur existence.
Dans ces secteurs essentiels de la vie, le néo-libéralisme a toujours fait trop peu et trop tard avec un défaut coupable d’anticipation. Dans les chocs exogènes, le néolibéralisme s’intéresse plus à la réparation du système productif au détriment des hommes. Aujourd’hui, la mondialisation libérale vantée pour faire notre bonheur vire au cauchemar pour des milliards d’individus avec la conjugaison de crises économiques, financières et sanitaires. Dans toutes les crises antérieures ce sont les classes populaires qui ont payé la note et ont dû se serrer la ceinture. La crise sanitaire actuelle du coronavirus prend le même chemin que celle 2008-2009 avec l’annonce des plans nationaux aux montants faramineux. Qui va payer la note cette fois-ci? Quelle gestion des ressources mobilisées ?
I/ LES RESSSOURCES FINANCIÈRES MOBILISEES POUR FAIRE FACE A LA CRISE.
Au niveau mondial les pays de l’OCDE, du G20 et des États-Unis ont mobilisé une cagnotte estimée déjà à plus de 100.000 milliards de dollars.
1) Au niveau du continent.
D’après les évaluations de la CEA, le COVID-19 peut entraîner une baisse des recettes d’exportation d’environ 200 milliards de dollars, une perte de la moitié de son PIB avec une baisse de sa croissance de 3,2% à environ moins de 2%. Les causes se situent dans la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, la détérioration des revenus, la diminution des exportations et des importations de biens intermédiaires, tous ces éléments affectent directement les systèmes productifs. Les processus d’intégration seront ralentis ainsi que la mise en œuvre de certains projets comme la ZLECAF et les programmes intégrateurs de l’agenda 2063. Enfin, la baisse des prix des matières premières entraînera des pressions budgétaires pour la plupart des pays et particulièrement les puissances économiques africaines que sont le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Angola, l’Égypte, etc.
2) Au niveau du Sénégal :
le contexte de la lutte, l’économie sénégalaise de l’espoir à l’angoisse. Au début de la crise sanitaire, l'économie sénégalaise allait mieux, alors même que la société sénégalaise se porte beaucoup moins bien. Certains indicateurs macroéconomiques sont robustes, d’autres s’améliorent et les déficits se réduisent.
Soulignons, brièvement, quelques variables du tableau de bord :
1°) la croissance économique est soutenue avec de vastes investissements surtout publics. Les taux pour 2019 et 2020 sont respectivement de 6,7% et 6,8%, le FMI est même plus optimiste;
2°) l’inflation est maitrisée avec une augmentation légère des prix ;
3°)le déficit budgétaire s'est amélioré de 3,5% du PIB en 2018, en hausse par rapport aux 3% de 2017, financé principalement par des émissions d'euro-obligations, il restera l’éternelle assiette de l’impôt qui ne s’élargit faute d’un patriotisme fiscal défaillant ;
4°) l’endettement qui fait l’objet de beaucoup de polémiques plus politiciennes qu’économiques est soutenable avec un ratio Dette extérieure /PIB total de 62,9% en 2018, contre 64,2% en 2017. À l’évidence des questions d’opportunité et de rentabilité se posent pour certains emprunts comme le TER (un train cloué en gare depuis son inauguration), la Zone économique intégrée, etc. ;
5°) l’accumulation d’arriérés de paiement de la dette intérieure plombe certaines entreprises du secteur privé.
Le bilan des politiques sectorielles est moins reluisant :
(i) l'agriculture emploie 52,7% de la population active et ne contribue qu’à 16% du PIB ce qui montre la faiblesse de la productivité par acteur et par surface cultivée. Elle est très vulnérable et constitue la jambe faible de l’économie bien que l’on dispose de tous les atouts pour une excellente politique agricole : l’eau, les facteurs de modernisation et de bons paquets technologiques surtout pour la production arachidière et maraichère. Le pays demeure toujours dépendant de l’extérieur en produits alimentaires ;
(ii) le secteur industriel contribue à 22,6% du PIB et emploie 20,2% de la population active. Nonobstant les importantes opportunités et en dépit de nombreux politiques, programmes et projets, les entreprises sont toujours confrontées à de nombreuses contraintes d’ordre technique, financier et humain qui entravent leur compétitivité ;
(iii) le secteur des services contribue pour 53,8% au PIB et emploie 26,5% de la population active. Il bénéficie d’une excellente infrastructure de télécommunications qui a développé des investissements dans les télé services, Internet de haut débit et le mobile banking. Ce sous-secteur en expansion est dominé par de puissantes multinationales. Trois importants volets soulèvent des problèmes : d’abord, le sous-secteur commercial qui tombe progressivement sous contrôle des supermarchés français, ensuite, le commerce import-export qui contribue à creuser le déficit de la balance commerciale et enfin, le sous-secteur du tourisme qui ne décolle pas pour de multiples causes notamment l’absence de spécification des produits, la méconnaissance de la demande touristique et l’inefficience de la politique de promotion sur les grands marchés émetteurs.
3) Le Sénégal entre plan financier de riposte à hauteur de 1000 milliards de FCFA, état d’urgence et couvre-feu. Incontestablement, les autorités sénégalaises ont bien pris la mesure de la crise et s’inscrivent dans la bonne direction. Le Chef de l’État dans un discours solennel et pathétique se déclare « soucieux des effets de la crise sur l’économie nationale.
Pour en atténuer l’impact. La création d’un Fonds de Riposte et de solidarité, doté de 1000 milliards de CFA alimenté par l’État et toutes les bonnes volontés est une excellente mesure pour servir, entre autres, à soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora. Il restera à réaliser (i) une étude approfondie pour spécifier l’origine des ressources financières attendues,(ii)les clefs de répartition aux bénéficiaires et les modalités, (iii) au finish l’évaluation précise de l’incidence sur l’économie globale. Concernant la composition des ressources mobilisée, on peut entrevoir trois sources : la première serait la contribution des finances publiques. Cette contribution doit être rigoureusement évaluée en préservant les capacités d’investissement dans la perspective de relance de l’économie post-crise. La seconde source devrait provenir de la BCEAO.
Dans une déclaration l’Institut d’émission a pris 8 mesures pour limiter l’impact négatif COVID-19 sur les économies de l’Union. Elles se décomposent comme suit: d’abord les interventions chiffrées avec la hausse de 340 milliards sur les ressources mises à la disposition des banques, 1050 milliards pour élargir l’accès au refinancement, 25 milliards au Fonds de bonification de la BOAD, et ensuite trois mesures institutionnelles non chiffrées notamment la sensibilisation des banques pour l’utilisation des ressources du guichet spécial, la négociation en vue de la réduction des coûts des transferts, l’approvisionnement en billets des guichets automatiques des banques, le réaménagement du calendrier d’émissions des titres publics sur le marché régional. Ces mesures sont largement insuffisantes pour régler les quatre contraintes majeures du financement de l’économie :
les besoins de liquidités des PME/PMI affectées par la crise,
(ii)la faiblesse ou même l’absence de revenus pour les ménages en situation de quasi confinement,
(iii) l’abaissement des taux d’intérêt usurier (15%) qui ruinent la compétitivité des entreprises et
(iv) le retour aux avances directes de la Banque Centrale aux Trésors publics.
Dans une situation d’urgence sociale les ménages, en quasi confinement, ont besoin de parachute monétaire pour leur survie. L’écosystème financier est le problème majeur en ce qu’il manque de différenciation en matière d’offre, de dynamisme et d’innovation (mêmes types de produits et de services). Il est fortement concentré et se focalise sur le court terme avec des taux d’intérêt usuriers préjudiciables au financement des entreprises, au développement économique et au bien-être social. Cela explique sa surliquidité actuelle malgré la présence de plus en plus affirmée de non-banques ce qui devrait rendre le marché contestable et les pousser à faire preuve d’audace et d’ingéniosité pour développer de nouveaux relais de croissance sur le segment de long terme. De plus, l’absence de corrélation entre les taux directeurs de la Banque centrale et les taux des banques commerciales va renforcer la fixation sur les opérations de court terme.
La rentrée prochaine du compte d’opération à la maison mère offre à la BCEAO de plus grandes opportunités. Désormais, elle dispose de ressources financières élargies pour mener des politiques semblables à celles de la BCE, de la FED ou de la Banque Centrale de Chine. La troisième source concernerait l’apport des Institutions Financières Internationales (FMI et Banque mondiale). Elles ont annoncé des contributions financières substantielles aux Etats et ont également demandé aux créanciers bilatéraux de geler les remboursements des dettes des pays pauvres, c’est une sorte d’un PPTE réduit. Les IFI doivent, en plus, lever ou relever le niveau de soutenabilité de l’endettement, d’ailleurs, ce niveau n’a aucun sens pour des pays qui réussissent des programmes de croissance forte, inclusive et durable (Côte d’Ivoire et Sénégal, Éthiopie, etc.). Leur imposer un plafond d’endettement risque de casser le rythme. La quatrième source est relative à la contribution des acteurs nationaux.
Pour que les ressources soient importantes, il faut impliquer tout le secteur privé sans leur concéder un désarmement fiscal qui serait inefficace et désastreux pour le futur. A ce niveau, l’État doit faire preuve de transparence et de rigueur dans la gestion des fonds reçus et établir la confiance des potentiels donateurs. Les mesures de confinement, d’état d’urgence et de couvre-feu qui sont prises partout dans le monde pour stopper l’épidémie vont ralentir les sociétés et son système productif. En définitive, la croissance économique en sera durement affectée ce qui va accroitre la précarité sociale : pauvreté, chômage, inégalités. Si les ressources mobilisées sont mal utilisées, nous rentrerons dans un cycle de récession dont on ne pourra sortir que par des politiques d’ajustement et de rigueur pouvant entrainer une grave situation d’état d’urgence sociale.
II/CETTE CRISE SANITAIRE APPELLE UN LARGE DÉBAT PUBLIC SURLES PERSPECTIVESDERÉPARATION DU SYSTÈME DE SANTÉ ET DE L’ÉCOLE.
L’opportunité qu’offre toute crise est d’ouvrir un débat large et prospectif sur ce qui est et ce qu’il faut faire. Les lois du capitalisme se soucient très peu du social avec la sublimation du marché comme forme suprême de la coordination économique alors même que celui-ci est myope à la fois pour les pauvres et les inorganisés que sont nos économies désarticulées et dépendantes. C’est pourquoi nos recherches actuelles se polarisent sur la problématique de «l’Économique à l’épreuve du Social». La question essentielle pour l'Afrique est celle le financement du système social. Deux décennies de progrès ont été interrompues dans les années 80, sous l'effet des politiques d'ajustement qui ont diminué de façon drastique, les dépenses d'éducation et de santé. Ce n’est nullement un hasard si ces deux secteurs sont au cœur des luttes syndicales et des revendications citoyennes au nom de la justice sociale et de l’équité.
En matière de santé, nous manquons de politiques publiques cohérentes et efficientes qui fortifient les liens entre professionnels mais qui négligent gravement la prévention, l’anticipation. Le Sénégal a largement les moyens d’une politique exemplaire de santé: d’abord, il possède l’une des meilleures Facultés de Médecine et de Pharmacie de la francophonie, de bonnes institutions de formation des cadres intermédiaires, des centres de recherche bien adossés aux normes internationales avec des chercheurs pointus mais limités par la modestie des financements. Ensuite, le pays dispose d’une armée nationale pleine de compétences dans tous les domaines et bien équipée en capacité de réaliser toutes sortes de travaux d’infrastructure de base. Il suffit de la réengager dans les programmes de construction nationale comme l’avait souhaité le Président Mamadou Dia. Aujourd’hui, la plupart des circonscriptions médicales sont dirigées par des Officiers de l’École de santé militaire. Enfin nous disposons
EN CONCLUSION:
Regardons l’avenir pour éviter un état d’urgence sociale. Les Chinois dans leur sagesse ancestrale ont deux mots pour désigner la crise : le danger et l’opportunité. Nous pouvons, comme eux, nous relever de toute situation tragique en réalisant les transformations structurelles et en mobilisant nos concitoyens, la jeunesse en tête, autour d’une vision stratégique clairvoyante portée par des politiques économiques et sociales efficientes. Il n’existe pas de fatalité à l’échec, réussir l’Émergence passera par une volonté politique consensuelle conduite par un leadership transformationnel, un professionnalisme qui utilise toutes les compétences et les savoirs et l’adoption d’un référentiel de valeurs patriotiques et de civisme.
Par Professeur Moustapha KASSE
Doyen Honoraire et membre de l’Académie
LES TRANSFERTS DE FONDS DEVRAIENT CHUTER A 445 MILLIARDS DE DOLLARS
Le Covid-19 a impacté réellement le secteur du transfert d’argent dans le monde. Si l’on se réfère à une étude réalisée par la Banque Mondiale, ces envois de fonds devraient chuter dans toutes les régions du monde de l’ordre d’environ 20% en 2020.
Les envois de fonds des migrants dans le monde devraient chuter d’environ 20% en 2020, à cause de la crise économique causée par la pandémie du CoviD-19 et les mesures de confinement. C’est ce qui ressort de l’étude réalisée par la banque Mondiale qui a été rendue publique hier. D’après le rapport, la situation va impacter gravement la capacité des familles à assumer leurs dépenses.
Le Covid-19 a impacté réellement le secteur du transfert d’argent dans le monde. Si l’on se réfère à une étude réalisée par la Banque Mondiale, ces envois de fonds devraient chuter dans toutes les régions du monde de l’ordre d’environ 20% en 2020.
Le recul du mouvement d’envoi de fonds en Europe et en Asie centrale est estimé de l’ordre de 27,5%. Ces deux régions du monde sont suivies de l’Afrique subsaharienne qui accuse 23,1% de moins d’envois. Puis viennent l’Asie du Sud avec 22,1% seulement de transferts, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord avec 19,6%, l’Amérique latine et les Caraïbes 19,3%.
L’Asie de l’Est et le Pacifique pointent avec un taux de 13%. Ces chiffres jugés alarmants par les experts de la Banque Mondiale découlent des différentes mesures prises au niveau mondial pour endiguer la propagation du virus comme le confinement, au point d’avoir affecté largement les migrants, conduit au fléchissement des salaires et de l’emploi des travailleurs et réduit l’envoi seulement à 445 milliards de dollars. La réduction drastique attendue du rythme des envois des migrants en 2020 intervient au moment où les transferts d’argent vers les pays à revenus faibles et intermédiaires se situaient «à un niveau record de 554 milliards de dollars en 2019», relève-t-on dans le rapport de la Banque Mondiale.
La nouvelle donne économique liée à la crise est venue bouleverser les prévisions de la Banque pour 2021 qui prévoyait que les envois allaient atteindre 570 milliards de dollars, soit une progression de 5,6%. Mais, souligne le rapport, «faute d’éléments précis pour mesurer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les perspectives de la croissance mondiale et des mesures prises pour enrayer la propagation du virus, l’évolution des envois de fonds est difficile à anticiper». Le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, estime toutefois que «les remises migratoires sont une source vitale de revenus pour les pays en développement. La récession économique causée par la pandémie de Covid-19 met sérieusement à mal la capacité des migrants à envoyer de l’argent chez eux». C’est pourquoi, il juge urgent et nécessaire «d’accélérer la vitesse de rétablissement des économies avancées» pour mettre un terme à cette situation.
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, REPLI DE 0,5% EN 2019
L’étude relève que les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont connu un léger repli de 0,5% en 2019. Un déclin qui risque de s’aggraver avec la crise du coronavirus pour culminer à 23,1% en 2020, pour atteindre 37 milliards de dollars, avant un redressement de 4% attendu en 2021 », selon les projections du même rapport de la Banque. II est toutefois à noter que cette baisse prévue est l’effet d’une conjugaison de facteurs liés à l’impact de l’épidémie dans les pays où résident les migrants originaires d’Afrique. On retrouve ces migrants dans plusieurs régions du monde telles que la zone euro, les États-Unis, le Moyen-Orient et la Chine. En plus des conséquences du Covid19, la situation actuelle de l’économie mondiale et les conditions sociales des populations sont imputables aux autres difficultés que traversent de nombreux pays comme ceux d’Afrique de l’Est qui sont victimes d’une invasion majeure de criquets pèlerins, qui attaquent les cultures et menacent la sécurité alimentaire des habitants.
A cela s’ajoutent les Coûts des transferts dans cette partie du monde. L’étude révèle en effet que le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers cette région ressort en moyenne à 8,9 % au premier trimestre 2020, contre 9,25 % un an auparavant. Autrement dit, « les couloirs les plus chers se situent essentiellement en Afrique australe, le tarif pouvant grimper jusqu’à 20 %. Or, à l’autre extrémité du spectre, le coût moyen observé est inférieur à 3,6 % », indique le document de la Banque Mondiale.
DES MESURES POUR SOUTENIR LES PAYS
Face à cette situation qui menace l’équilibre économique et social des ménages dans de nombreuses parties du monde, David Malpass préconise que «le Groupe de la Banque mondiale déploie des mesures rapides et d’envergure pour soutenir les pays, et maintenir les canaux de circulation de ces fonds pour préserver l’accès des communautés les plus démunies à des biens vitaux». La Banque mondiale s’engage ainsi à aider ses États membres à suivre l’évolution des flux d’envois de fonds, des coûts et des difficultés liées au transfert d’argent et à l’impact des réglementations visant à protéger l’intégrité financière. Elle entend pour ce faire collaborer avec les pays du G20 et la communauté internationale, en vue de réduire les coûts des transferts et d’améliorer l’inclusion financière au profit des populations pauvres.
KOLDA, LA REGION DES CAS IMPORTES
Elle a enregistré hier son 8eme cas au coronavirus
Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, la région de Kolda comptait 8 cas positifs au coronavirus. Il s’agit de cas importés. Un groupe de sept cas en provenance du Liberia est interné à l’hôpital de Kolda en plus de la dame, F. B. Diallo qui vient de la république de Guinée. Elle a effectué un véritable parcours de combattant pour arriver au Sénégal avant d’être stoppée net à Biarou. Quatorze (14) de ces contacts sont mis en quarantaine à Vélingara
Kolda est devenue la région des cas importés. Au Fouladou, depuis l’apparition de la pandémie, aucun cas issu de la transmission communautaire, ni de cas contacts testés positifs, n’y a été enregistré. Les huit patients que compte la région de Kolda sont tous des cas importés, même s’il s’agit de nos compatriotes qui viennent des pays voisins. En effet, les sept premiers cas venaient du Liberia avant d’être arrêtés à la frontière entre le Sénégal et la République de Guinée et confinés.
La dame F. B. Diallo vient allonger la liste des cas importés dans la région de Kolda. Son test est revenu positif et elle est internée au centre de Kolda dédié aux malades du coronavirus. Au moment où on transférait F. B. Diallo à l’hôpital de Kolda, quatre patients sont déclarés guéris hier par les autorités médicales. Ils sont désormais quatre malades sous traitement à Kolda.
En effet, la dame qu’on présente comme une Guinéenne est en réalité une Sénégalaise. D’après nos sources, elle était mariée en Guinée, précisément à Kundara, mais elle habite Kolda. Elle a fait un véritable parcours du combat tant pour entrer au Sénégal.
Des sources de «L’As» renseignent qu’elle a embarqué à bord d’un camion de transport de marchandises en Guinée pour venir à la frontière avec le Sénégal. Agée de 25 ans, F. B. Diallo est descendue avant le poste de police à Boundou Furdou afin d’échapper à la vigilance des limiers. Elle a marché jusqu’à Kalifourou où elle est arrivée tard dans la soirée.
La dame a passé la nuit chez un transporteur en commun. Le lendemain, ce dernier qui se rendait à Médina Gounass, avec une autre dame, l’a déposée à Médina Pakane. Elle craignait d’être coincé à Médina Gounass. Ainsi, F. B. Diallo a trouvé une moto Jakarta qui l’a transportée jusqu’à l’entrée de Bonconto. Elle a traversé à pied cette localité où elle a marchandé avec un mécanicien qui l’a déposée à Biarou.
Ce dernier l’a prise à la sortie du village pour la conduire à Biarou. Dès sa descente de la moto, un jeune a alerté les autorités. Interpellée, la dame a tenté de bluffer en soutenant qu’elle venait de Bonconto. Doutant de ses propos, les autorités l’ont retenue à Sinthiang Mamady jusqu’à l’arrivée d’une équipe médicale tard dans la soirée. D’après nos informations, la dame n’a pas fait de fièvre.
LE PARCOURS DU COMBATTANT DU 8E CAS DE KOLDA
N’empêche, le Préfet a demandé qu’elle soit transférée au poste de Santé de Kounkané où elle est isolée. Mais très tôt le matin, F. B. Diallo a quitté le poste de santé pour se rendre chez une connaissance gérante d’un bar à Kounkané. Elle a été retrouvée par les autorités et transférée cette fois-ci à Vélingara où elle a été soumise au test. Dès que le test est revenu positif, les autorités administratives se sont aussitôt lancées à la recherche de ses contacts. Ainsi le chauffeur de transport en commun qui a hébergé la dame à Kalifourou, les membres de sa famille dont un bébé de 9 mois, la gérante d’un bar à Kounkané, une tenancière de gargote à Kalifourou et un boutiquer sont tous mis en quarantaine à Vélingara. Au total, 14 personnes sont en quarantaine. Pour le moment, les deux conducteurs de motos Jakarta sont introuvables.
Le médecin-chef de région de Kolda a remercié à l’occasion d’un point de presse, le comité villageois qui a dénoncé la dame auprès du Comité départemental de gestion des épidémies de Vélingara. D’après Dr Yaya Baldé, F. B. Diallo a contourné les postes de contrôle jusqu’au carrefour de Biarou avec la complicité des conducteurs de motos Jakarta et autres véhicules de transport en commun. Elle cherchait à rallier Diaobé.