Le bâtiment abritant le marché Sandaga appartient à la mairie de Dakar. Mais l’édile de Dakar, Soham El Wardini, se garde toujours de se prononcer sur le projet. Et le Conseil municipal ne s’est pas réuni pour donner carte blanche au ministère de l’Urbanisme. Il faut dire que le maire se trouve entre le marteau de la politique et l’enclume de la collaboration avec l’Etat central. Celle qui a succédé à Khalifa Sall s’est montrée très conciliante avec le pouvoir qui était clairement dans une logique d’opposition avec son prédécesseur. Pour ne frustrer personne, Mme El Wardini a même interdit à certains conseillers municipaux de se prononcer sur la question.
«LA DEMOLITION D’UN MONUMENT HISTORIQUE N’EST PAS SOUHAITABLE»
Abdou Aziz Guissé, gestionnaire du patrimoine culturel, se prononce sur la démolition du marché Sandaga
«Pour moi, il est évident que je suis pour une réhabilitation fonctionnelle mais respectueuse des valeurs architecturales du bâtiment. La démolition d’un monument historique n’est pas souhaitable car la reconstruction à l’identique est presque impossible. Pour le cas de Sandaga, le ministère en charge de la Culture va travailler avec celui de l’Urbanisme, qui a, d’ailleurs, réaffirmé son ouverture à tous les avis techniques pour la meilleure option possible. Pour finir, je précise que Sandaga n’est pas classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Mais il est sur la liste nationale. Il n’y a que 7 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial : Gorée, Saint-Louis, les Cercles mégalithiques, le Delta du Saloum, le Pays Bassari et les parcs de Niokolo Koba et du Djoudj.»
Par Mamadou Oumar NDIAYE
NOTRE AMINATA SOW FALL NATIONALE VICTIME DE SPOLIATION FONCIÈRE
Accaparée par ses multiples activités et se disant que, de les toutes façons, ce projet conçu pour sa retraite pouvait attendre, notre distinguée compatriote a commis l’erreur de négliger son terrain de Sangalkam
Accaparée par ses multiples activités non seulement au Sénégal mais également dans d’autres continents et se disant que, de toutes façons, ce projet conçu pour sa retraite pouvait attendre, notre distinguée compatriote avait commis l’erreur de négliger son terrain de Sangalkam. C’est une parente qui, au détour d’une conversation un jour, lui a demandé : « mais, ma tante, est-ce que tu as songé à sécuriser ton bien immobilier ? La zone où il se trouve fait l’objet de fortes convoitises et de beaucoup de spéculations foncières ! » Mme Aminata Sow Fall ne se le fait pas dire deux fois. Elle se rend à la mairie de Sangalkam pour essayer de régulariser son terrain. On était en 2016, soit 46 ans après l’achat du terrain. Première tuile et première grosse douche anglaise. Ses interlocuteurs lui disent que c’est bien faisable mais à condition qu’elle renonce à la moitié du terrain au profit de la mairie ! Elle tique mais, n’étant pas trop obnubilée par les richesses matérielles, elle accepte cette proposition étrange et…scandaleuse. Ce sur un terrain dont la superficie a été réduite comme une peau de chagrin par eux puisque, de sept hectares, ces bons messieurs de la mairie lui ont dit que son bien faisait en réalité 4 hectares, 75 ares et 17 ca. La proposition indécente acceptée, la mairie consentit à régulariser le terrain par un protocole d’accord numéro 007P/SANG/16. Ce n’est pas tout puisqu’elle a exigé, la commune, un paiement de quatre millions sept cent cinquante mille (4.750.000) francs que Mme Aminata Sow Fall a effectué en date du 13 juin 2016 avec la quittance de paiement numéro 0000136 Bornage Numéro 266. Les gens de la mairie s’étaient engagés à prendre en charge les frais de remblai, de terrassement et de bornage mais ils n’en ont rien fait, bien sûr.
Abracadabra, vous n’avez plus de terrain, madame !
Toujours est-il qu’en juillet de la même année 2016, ils ont délivré à notre icône des Lettres une délibération parcellaire pour 94 parcelles. Hélas sans l’aval du sous-préfet adjoint de Sangalkam, M. Marcel Mbaye Thiaw. Le fils de Mme Aminata Sow Fall réussit à rencontrer le chef du Service des Domaines de Rufisque qui lui a fait comprendre que la délibération et les plans de la mairie de Sangalkam n’étaient pas aux normes.
Par la suite, il obtient une audience avec le maire, c’est-à-dire le ministre Oumar Guèye, qui lui demande de faire établir un plan cadastral par un géomètre agréé. Quelques mois après, la propriétaire se voit demander de faire réaliser le bornage des parcelles sur le site. Ce qu’elle fait à ses frais. Après un an d’attente, la mairie produit enfin une nouvelle délibération en date du 16 octobre 2018.
Le document dit ceci : « Est adopté le projet de lotissement « ilot A. S. F. » initié par le maire de la commune de Sangalkam dans le village de Ndiobène (Noflaye) dénommé « ilot Aminata Sow Fall » sur une superficie de 2 ha, 16 a, 33 ca conformément au plan joint en annexe ». Hourrah ! Hélas, nouvelle douche froide pour la patronne du CAEC et du Cirlac !
En effet, alors qu’elle croyait être au bout de ses peines, le sous-préfet de Sangalkam a, au mois d’août dernier, refusé d’approuver la délibération du conseil municipal dirigé par le ministre Oumar Guèye. Motif : « Le terrain se trouve dans le Pôle urbain de Diack-Sao Bambilor (Noflaye) objet du TF 11361/r ». Autrement dit, Mme Aminata Sow Fall s’était proprement fait déposséder de son terrain ! Elle n’avait plus rien… révulsée par cette injustice, cette extorsion dont elle venait d’être victime, elle prend sa (très belle) plume pour écrire au président de la république afin de lui expliquer ce qui lui était arrivé et en appeler à son arbitrage.
Quelques semaines plus tard, au cours d’une cérémonie à la présidence, le président de la République, apercevant Mme Aminata Sow Fall, est venu vers elle pour lui présenter ses vœux. Puis, sans qu’elle lui ait dit quoi que ce soit, lui a assuré en substance ceci : « J’ai reçu votre lettre, madame, mais soyez sans crainte : votre terrain vous sera rendu intégralement ».
Parole de président de la République ! Effectivement, il a tenu promesse puisque, le 09 janvier dernier, le maire Oumar Guèye a reçu, en ses bureaux alors sis à Dieuppeul, Aminata Sow Fall et son fils pour leur réitérer que leur bien foncier leur sera restitué d’abord parce qu’il n’était même pas sûr que ces pôles urbains (pour la réalisation desquels la grande dame a été « expropriée ») verront le jour mais surtout en raison de ce que l’auteure de « La grève des battù » représente pour la Nation.
Une dame qui a englouti tout ce qu’elle gagne depuis bientôt 50 ans en tant que « visiting professor » aux USA, ses droits d’auteur et l’argent qu’elle perçoit dans les conférences qu’elle donne sur les cinq continents, dans ses projets culturels. Eh bien, depuis son audience avec le ministre Oumar Guèye du 09 janvier 2020, c’est silence radio du côté du ministre-maire.
Et Aminata Sow Fall n’a plus jamais eu de nouvelles de ce terrain dont elle a été dépossédée. Comme quoi, le président de la République a beau donner des instructions « fermes », les forces d’inertie sont encore plus puissantes que sa parole ou son autorité. Mais quand même, faire ça à une fierté nationale comme Aminata Sow Fall… Tout fout le camp !
L’ETAT SUSPEND LES EXONERATIONS DU FER A BETON
En prenant ces mesures visant à protéger l’industrie locale, l’Etat entend également appuyer la Douane dans sa lutte contre les importations sauvages et les détournements d’objectif liés à ces titres d’exonération
Dans son dernier discours levant l’état d’urgence sanitaire, le président de la République Macky Sall avait manifesté sa volonté de développer un état d’esprit de nature à ancrer durablement une culture du produire et consommer sénégalais. Avec force détails, le chef de l’Etat avait tenu à ce que l’Etat et ses démembrements, y compris les sociétés à participation publique, ainsi que le secteur privé valorisent davantage le contenu local dans la commande publique des biens et services. Le président Macky Sall avait également profité de cette adresse à la nation pour inviter les citoyens à faire du consommer sénégalais non pas un effet de mode ou de conjoncture, mais l’affirmation d’une véritable culture de souveraineté économique. Dès le lendemain de son discours, « Le Témoin » avait relayé la voix de certains industriels locaux qui voulaient prendre au mot Macky Sall afin qu’il œuvre pour que ce « consommer sénégalais » tant souhaité devienne effectivement une réalité. Une réalité surtout pour sauver les industries locales qui subissent les importations sauvages.
Hier lors d’un séminaire regroupant presque tous les hommes d’affaires, acteurs industriels et directeurs de sociétés nationales et autres acteurs de l’économie, le président Macky Sall a fait annoncer une décision suspendant toutes les exonérations relatives au fer à béton. Désormais, tout importateur de fer à béton acquittera 300.000 francs de droits de douane sur la tonne. Une mesure qui a pour but de sauver les sociétés de sidérurgie et de métallurgie (fer et acier) tout en obligeant les Sénégalais à consommer local.
En prenant ces mesures visant à protéger l’industrie locale, l’Etat entend également appuyer la Douane dans sa lutte contre les importations sauvages et les détournements d’objectif liés à ces titres d’exonération. A preuve, une étude de l’inspection générale des Finances a tristement constaté que, sur les titres d’exonération généreusement octroyés aux marabouts, hommes d’affaires, investisseurs, commerçants et autres dignitaires, les 35 % font l’objet de détournement d’objectif. Par exemple, de nombreux marabouts, hôteliers et autres Ong « islamiques » bénéficiant de titres d’exonérations donnés pour la construction de mosquées ou de réceptifs ne font autre que de les revendre au détriment de la douane et du Trésor public.
Chaque année, ces exonérations douanières et fiscales abusives et exagérées font perdre à la Douane ou au Trésor public plus 500 milliards Cfa. il est vrai que la Douane a toujours apporté sa contribution à la protection des industries locales en intensifiant la lutte contre la fraude et la contrebande. Donc, cette mesure suspendant les exonérations n’est qu’un renfort de taille à sa lutte permanente.
Souhaitons seulement que ces nouvelles mesures soient bien accompagnées par les industriels de la sidérurgie se livrant une concurrence déloyale qui plombe le secteur. Souhaitons également qu’ils relèvent le défi de la production pour satisfaire largement le marché local en fer à béton à des prix compétitifs. Pendant ce temps, les secteurs de la sucrerie, de la savonnerie et les huileries espèrent bénéficier de ces mesures de protection post-covid19 visant à sauvegarder et relancer l’industrie locale.
Par Pape NDIAYE
CES HOTES «SENEGALAIS» ETRANGERS QUI VIVENT PARMI NOUS
Des populations de Touba-Tranquil ont été zappées dans la distribution des vivres de Covid19 à cause de leurs cartes d’identité. La gestion des frontières avec la Gambie et la Guinée-Bissau est devenue impérieuse pour la paix en Casamance
Casamance : les populations de Touba-Tranquil à l’épreuve de la non-délimitation des frontières
Dans l’arrondissement de Diouloulou (Casamance) précisément à la frontière sénégalo-gambienne, se situe le village de Touba-Tranquil, jadis principale zone de repli des combattants du Mfdc sous l’ancien régime de Yaya Jammeh. En 2018, les populations se sont affranchies de l’emprise gambienne avec l’implantation d’un poste de gendarmerie et d’une base militaire du Sénégal. Hélas, la quasi-totalité des populations de Touba-Tranquil ont été zappées dans la distribution des vivres de Covid19 à cause de leurs cartes nationales d’identité confectionnées par l’exprésident Yaya Jammeh. Un exemple parmi tant d’autres qui prouve que, pour l’Etat du Sénégal, la gestion et la délimitation de ses frontières avec la Gambie et la Guinée-Bissau est devenue impérieuse pour la paix et de sécurité en Casamance.
« Sénégalaises, Sénégalais, chers hôtes étrangers qui vivent parmi nous...» : cette formule d’usage revient dans presque tous les discours à la nation du président de la république. Les populations de Touba-Tranquil, à la frontière sénégalo-gambienne, se retrouvent-ils dans cette phrase rituelle ? Des habitants qui sont loin d’être des étrangers vivant parmi nous, certes, mais qui s’interrogent quant à leur sénégalité effective.
Citoyens sénégalais à part entière, ils ne sont pas loin de se considérer comme des Sénégalais entièrement à part. Lorsque, en 1982, une rébellion armée a éclaté en Casamance, le village frontalier de ToubaTranquil a servi de base arrière aux rebelles. Lesquels avaient fini par administrer ce village jusqu’à le transformer en bastion. La nature ayant horreur du vide, l’ex-président Yaya Jammeh avait profitait de la situation pour multiplier les audiences foraines à Touba-Tranquil où il a réussi à naturaliser de nombreux citoyens sénégalais. Au delà de ces campagnes de naturalisation « cartes d’identité gambiennes » en main, cette portion de territoire « oubliée » par l’Etat du Sénégal s’était transformée en bastion de réseaux criminels transfrontaliers.
Près de 40 ans après, la plupart des populations de Touba-Tranquil sont en train de subir les conséquences sociales de cette naturalisation fantôme. La preuve par la distribution des denrées alimentaires « covid19 » entreprise par l’Etat pour aider les ménages démunis. Une distribution de laquelle de nombreux pères de familles de Touba-Tranquil sont zappés !
Comme le déplore le sieur J. D, vivant dans une précarité extrême. « Dommage que certains d’entre nous ne remplissent pas les critères n pour pouvoir bénéficier de cette aide alimentaire puisqu’ils détiennent une carte d’identité gambienne. Je profite de cette occasion pour demander au président Macky Sall de nous aider à avoir des cartes d’identité sénégalaises afin que nous puissions nous débarrasser de ces nationalités fictives » regrette-t-il.
Puis notre interlocuteur de se justifier : « Parce que bien avant l’implantation de l’Armée et de la Gendarmerie dans ce village, on payait nos impôts et taxes à l’Etat gambien alors que nous sommes sénégalais. Malheureusement, les gouverneurs et préfets de l’ancien régime de Yaya Jammeh avaient profité de cet état de fait pour nous imposer leur nationalité » soutient ce père de famille de Touba-Tranquil où la présence de nos forces de défense et de sécurité a fait déménager les réseaux criminels. Des brigands, en quelque sorte, qui coupaient des routes, braquaient les automobilistes et les passagers avant de les dépouiller de leurs biens. Les plus malchanceux sont égorgés ou canardés à la Kalachnikov. Qui s’adonnaient aussi à la culture et au trafic du chanvre indien. ils ne manquaient pas, à l’occasion, d’attaquer les militaires sénégalais dans leurs cantonnements. Après leurs exactions, ils se repliaient pour la plupart dans leur zone d’impunité qu’est Touba-Tranquil afin de mieux rallier la Gambie voisine.
Sous Macky, l’Armée a marqué son territoire…
Depuis 38 ans (1982-2020), la géopolitique criminelle entre le Sénégal et la Gambie était symbolisée par Touba-Tranquil. il a fallu l’arrivée du président Macky Sall à la magistrature suprême (2012) pour que le village de Touba-Tranquill se libère petit à petit de l’emprise gambienne. Sous le magistère du successeur du président Abdoulaye Wade, ce village « oublié » a reçu pour la première fois de son existence la visite d’un ministre sénégalais. il s’agit de l’ancien ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, qui avait quitté Dakar pour se rendre « officiellement » à Touba-Tranquil. C’était en février 2016. Le ministre de l’Education d’alors avait été accueilli par des populations en liesse.
Une visite historique que Vieux F. Sagna raconte au « Témoin » quotidien avec enthousiasme. « C’est ce jour-là que les habitants de Touba-Tranquil se sont vraiment sentis sénégalais. ici, plusieurs générations de jeunes ne connaissaient que les écoles gambiennes. Dans les boutiques, dans les marchés, on utilisait la monnaie gambienne, le dalasi, alors que nous étions bel et bien en territoire sénégalais. Pis, personne n’osait afficher son appartenance au Sénégal de crainte d’être enlevé ou tué par des rebelles. Vous croyez que cela était normal ? » nous interpelle ce notable de ToubaTranquil. La « colonisation » gambienne de ce village n’est, heureusement, plus qu’un mauvais souvenir aujourd’hui. Pour marquer son territoire, l’Etat du Sénégal a beaucoup investi à Touba-Tranquil en y construisant plusieurs infrastructures et édifices publics sur lesquels flotte le drapeau national « vertor-rouge » : une école, un lycée, un marché, une mairie, une sous-préfecture, un poste de santé etc. Mais l’une des doléances les plus pressantes des populations était la sécurité des personnes et des biens.
Et comme les questions sécuritaires constituent une préoccupation majeure pour le président Macky Sall, il a doté la commune de Touba-Tranquil d’une base militaire et d’un poste de gendarmerie dépendant de la brigade de Diouloulou. Selon un officier de la maréchaussée, il s’agit d’un poste avancé du secteur frontalier de Ziguinchor. « récemment, le commandement de la gendarmerie a renforcé ce poste de Touba-Tranquil en équipements et en effectifs pour mieux sécuriser les populations » rassure-t-il. Et pour consolider leur présence dans ce village frontalier de la Gambie, soldats et gendarmes ont été instruits de multiplier les opérations conjointes de sécurisation le long des frontières avec la Gambie et la Guinée-Bissau.
Selon l’ex-capitaine A. h., ancien commandant de compagnie du Bataillon des parachutistes, les populations de Touba-Tranquil ont toujours souffert d’une absence de délimitation des frontières qui ne profitait qu’aux bandes armées. « Aujourd’hui, on se réjouit de l’implantation d’une base militaire et d’un poste de gendarmerie à Touba-Tranquil. Ces déploiements de souveraineté doivent effectivement constituer une occasion pour l’Armée nationale d’intensifier sa présence dans cette zone frontalière. Comme on l’avait fait en 2008 avec l’opération « Kadiolock » menée par les commandos et les paras qui avaient ratissé et nettoyé la frontière jusqu’à Kolda » se souvient-il. Malgré quelques escarmouches, le processus de paix initié par le président Macky Sall est sur de bons rails. L’Armée nationale entend démontrer qu’elle est bel et bien présente sur toute l’étendue du territoire national où elle n’entend céder aucun pouce de terrain à une quelconque rébellion.
Demain, une ligne de démarcation !
Si, depuis 1982, différents rounds de négociations ont eu lieu entre l’Etat et le Mfdc au cours desquels divers sujets ont été abordés, la délimitation et la matérialisation des frontières, elles, n’ont jamais été prise au sérieux. Un facteur favorisant des nids de repli pour les rebelles.
En effet, cette absence de délimitation complique les actions militaires dans certaines zones où les unités de l’Armée ne savent pas où s’arrête réellement le territoire national. Difficile dans ces conditions d’user de leur droit de poursuite pour traquer les malfaiteurs. Toutes choses qui font qu’aujourd’hui, il est grand temps pour l’Etat d’œuvrer à la délimitation et à la matérialisation de ses frontières avec la Gambie et la Guinée-Bissau. C’est cette absence de délimitation claire qui explique également que nos pêcheurs soient canardés comme des lapins par les soldats mauritaniens en certains endroits du fleuve Sénégal, frontière naturelle entre les deux pays.
A défaut de murs ou de barbelés, au moins des bornes en béton armé devraient matérialiser sur le terrain les limites géographiques de notre pays. Certes, la délimitation des frontières ne peut nullement séparer des pays mais elle peut au moins servir de ligne de démarcation ou de ligne rouge à ne pas franchir.
D’ailleurs, Me El hadj Guissé, ancien juge de la Cour africaine des droits de l’homme, n’est pas loin de penser cela. L’éminent juriste déplore le cas de la Gambie, un petit pays quasiment enclavé dans le Sénégal. « A la Conférence de Berlin, les colonisateurs ont séparé l’Afrique sans jamais y mettre les pieds. Sinon, ils n’auraient pas séparé de cette manière le Sénégal de la Gambie. Et ceux parmi les observateurs qui disaient que la Gambie était un cadeau offert au roi d’Angleterre ne se sont pas trompés » s’offusque-il. En tout cas une chose est sûre : la paix ne pourra s’installer durablement en Casamance, et la sécurité définitive restaurée, sans la matérialisation des frontières comme clé de verrouillage du Sénégal.
ACIER, UNE FILIÈRE MENACÉE DE DISPARITION
Déjà de nombreuses entreprises sont tombées en faillite. Le secteur souffre de compétitivité, d’une concurrence déloyale et d’importations massives. Les industriels de l’acier sonnent l’alarme
Le tableau de bord de la filière acier au Sénégal est trompeur. Les chiffres sont éloquents. La branche « métallurgie et travaux des métaux » a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 220 milliards en 2018 pour un effectif de 133 entreprises formelles dont 80 % de PMI. Le secteur génère environ 10 000 emplois directs et, globalement, plus de 600 mille personnes vivent de l’économie sociale développée autour de cette filière. Ce tableau de bord pourrait inciter à croire que cette dernière se porte bien. Illusion ! L’acier au Sénégal est menacé de disparition. Déjà de nombreuses entreprises sont tombées en faillite. Le secteur souffre de compétitivité, d’une concurrence déloyale et d’importations massives. Les industriels de l’acier sonnent l’alarme.
Ce mercredi, l’essentiel du patronat de l’acier de notre pays a délaissé les grands fours pour débattre de l’avenir sombre de leur filière. Selon beaucoup d’entre eux, la situation est grave et préoccupante. Pourtant, le ministre du Développement industriel et des PME Moustapha Diop, qui a présidé la journée d’information, a cherché à rassurer le patronat de l’acier. A l’en croire, la valeur globale des investissements dans le secteur de l’acier est de l’ordre de 130 milliards FCFA, représentant une capacité de production industrielle estimée entre 450.000 et 500 000 tonnes par an. Selon lui, cette production couvre la demande nationale estimée à environ 400 000 tonnes. « En 2018, le chiffre d’affaires global de la branche industrielle métallurgie et travaux des métaux était évaluée à plus de 220 milliards de francs CFA pour un effectif de 133 entreprises formelles dont 80 % de PMI. Le secteur génère environ 10 000 emplois directs et, globalement, plus de 600 mille personnes vivent de l’économie sociale développée autour de cette filière » a brossé comme tableau reluisant le ministre des industriels et des Pme, Moustapha Diop. Apparemment, à ses yeux, la filière de l’acier affiche une santé…de fer. il a été le seul à se réjouir puisque son auditoire ne s’est pas laissé impressionner par la litanie des chiffres ministériels. Eux soutiennent que le secteur de l’acier connait depuis deux ans des problèmes liés à la compétitivité, à la concurrence déloyale et aux importations sauvages et exorbitantes. Par conséquent, beaucoup d’entreprises ont fermé. Cette deuxième réunion du comité consultatif vient à son heure, pour ne pas dire tombe à pic. Lors de cet atelier, les acteurs industriels ont listé les problèmes auxquels leur filière est confrontée. Les membres du Groupement professionnel des industriels de l’acier au Sénégal, (Gpias) ont produit un mémorandum qui indexe les importations massives et frauduleuses de fer à béton, les fausses déclarations de valeur en douane, les exonérations fictives de marchandises sous douane, les normes de productions « indues » et « abus » sur les qualités, le non-respect des normes de production, le coût élevé de l’électricité. N’en jetons plus !
Les industriels listent leurs inquiétudes !
Dans son intervention le représentant de la Société industrielle de bois et d’acier, Siba, M. Chavane ruser est revenu sur les difficultés que traverse cette filière acier. il a alerté sur les conséquences qui risquent d’advenir si rien n’est fait pour la sauver au Sénégal. « Malgré le fort potentiel du secteur, la volonté de l’Etat à vouloir consolider les emplois, les menaces pèsent lourd depuis maintenant un certain temps. Ces menaces ont mis à genoux la majorité de la filière. Et là, si rien n’est fait, il y aura une faillite certaine. Ce n’est pas seulement une faillite annoncée, mais une faillite certaine. D’ailleurs, certaines entreprises ont fermé. Aujourd’hui, nous saluons cette démarche consistant à nous écouter. A l’issue de ce forum, nous aurons à identifier les besoins de la filière. Savoir quelles possibilités mettre en place pour la relancer. En outre, nous avons sorti une batterie de mesures que nous avions présentées. Notre souhait serait que tous les produits fabriqués dans le pays, comme le fer à béton, soient exclus d’un périmètre des exonérations de droit pour participer par le code des investissements. C’est une nécessité. C’est-à-dire aujourd’hui vous voulez construire un projet, avoir du fer à béton, d’autre types associés d’acier dans le cadre de la construction de votre projet d’infrastructure, vous faites appel à la fabrication nationale » a-t-il alerté. La Sénélec a été épinglée par rapport à la cherté de l’électricité qui participe à renchérir les coûts de production. Mme Tabara Ba Ndoye, venue représenter l’électricien national, a fait comprendre clairement au patronat de l’acier que sa société n’est pas en mesure pour le moment de baisser ses prix. Cependant, a-t-elle assuré, la Sénelec est prête à accompagner les acteurs de la filière acier.
Colonel Mbaye Ndiaye, directeur des opérations douanières : « il faut que l’ordre soit mis dans vos rangs »
S’exprimant sur le cas de l’exonération du fer à béton, le colonel Mbaye Ndiaye, directeur des opérations douanières (DOD) a déclaré ceci : « Vous savez, il y a de nombreux chantiers qui sont ouverts. L’administration de la Douane ne peut pas être derrière chaque chantier ou vérifier si l’on rassemble un matériel qui a été en exonération, à faire l’inventaire de toute une opération fictive. Aujourd’hui, je vous l’annonce, en principe aucune exonération dans le cadre du code des investissements ne peut être accordée sur le fer à béton. On a donné à nos services des instructions pour ne pas admettre toute déclaration d’exonération, dans le code des investissements, concernant le fer à béton. Pour ce qui concerne la concurrence déloyale, c’est vous-mêmes les acteurs qui êtes à l’origine de tout cela. En réalité, je peux vous dire dans cette salle que la plupart des acteurs qui sont présents ont été épinglés par de tels faits par des contrôles douaniers. Que ça soit parfois dans la gestion des entreprises, dans des exportations de titres ou dans les sous-évaluations. Donc, il faut que l’ordre soit mis dans vos rangs. Parce qu’on ne peut pas règlementer le secteur si les principaux acteurs ne sont pas en règle ! ». Des vérités crues martelées aux acteurs de la filière acier par le colonel Mbaye Ndiaye, directeur des opérations douanières.
Les assurances et le soutien du ministre Moustapha Diop
Pour rassurer le patronat de l’acier, Moustapha Diop a soutenues que toutes les questions soulevées ont été portées à l’attention du président de la république Macky Sall à la faveur d’une communication qu’il a faite le 3 juin en Conseil des ministres. « Pour nos présentes assises, nous avons choisi de discuter des problèmes de la filière acier au Sénégal, en vue d’y apporter les solutions appropriées conformément aux directives du président de la République, Macky Sall, dont l’ambition pour le secteur est d’ériger une industrie manufacturière à haute valeur ajoutée, moteur d’exportations robustes et d’import substitutions, d’inclusion sociale qui valorise les ressources nationales. Ainsi le développement de la filière acier participe de cette ambition et des batailles sectorielles clés à mener pour le développement de l’habitat social et la construction d’un écosystème autour de l’industrie de la construction. Cette filière constitue, par sa maturité et sa capacité intégrative, une chaine de valeur à fort potentiel avec des performances importantes du point de vue des capacités industrielles, mais aussi en termes de création de valeur ajoutée et d’emplois » a magnifié le ministre du Développement industriel et des Pme, Moustapha Diop…
par Samuel Sene
BABACK VEUT SON LYCÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Au regard de la forte détermination de toute la communauté éducative à disposer de ce lycée, il serait regrettable d’attendre qu’il y ait encore (comme souvent au Sénégal) des marches de protestation, pour réagir
Le 02 Novembre 2019, toute la communauté éducative du Collège d’Enseignement Moyen de Baback a, dans la joie et l’allégresse, inauguré huit nouvelles salles de classe, une grande salle informatique, un magnifique et spacieux bloc administratif et deux blocs de toilettes, chacune comportant six latrines, pour les garçons d’un côté et pour les filles de l’autre. Bien équipées et dotées de toutes les commodités requises, et d’un joli mur de clôture de près de trois hectares pour mieux assurer la sécurité et garantir la tranquillité et l’intimité de la famille scolaire, ces belles, nouvelles, grandes et importantes réalisations, viennent s’ajouter aux dix salles de classe déjà existantes, dont deux financées par Barthélémy Faye, (un digne et valeureux fils du village) A noter qu’une caution (sous forme de participation communautaire) de 10% (six millions cinq cent milles francs) ajoutée à la valeur marchande de l’espace occupé par l’établissement, avait en amont été versée par Barthélémy Faye, (encore lui).
Cette inauguration s’est faite en présence du Sous-préfet de Notto-Jobass, du représentant du maire de la commune, de monsieur Abdou Baydary Diallo, Inspecteur de l’Education et de la Formation de Thiès département, des chefs de village, des chefs religieux et coutumiers, du représentant de l’ambassadeur d’Allemagne et des partenaires allemands de l’ONG Hilfe für Afrika-Wasser, principaux bailleurs (avec un financement de plus de cent trente millions) conduits par Abbé Raphael Wade. Occasion ne pouvait être mieux rêvée pour Abbé Wade, éminent intermédiaire de Hilfe für Africa-Wasser, de rendre un vibrant hommage à Mamadou Sene (un autre digne fils du village et surveillant au CEM) antérieurement en service à Touba-Toul, qui fut à l’époque, l’heureux initiateur du projet.
C’est dire qu’en termes de capacité d’accueil, d’attractivité et de beauté, les Babackois, de concert avec les populations des huit villages polarisés par leur Collège d’Enseignement Moyen et avec qui ils sont irréversiblement liés par l’histoire, la géographie et la culture, ne demandent que l’érection de ce joyau, ce bijou en lycée. Cette demande est d’autant plus plausible, légale et légitime, que Baback remplit à merveille toutes les conditions ou conditionnalités (du préscolaire au secondaire) pour enfin avoir son lycée. En plus de sa position géographique idéalement avantageuse à abriter un lycée, Baback ne compte-t-il pas déjà une garderie d’enfants (petite, moyenne et grande sections au Centre Social des sœurs de Saint-Joseph de Cluny), deux écoles primaires : l’école privée catholique (ayant pendant longtemps servi de Centre Principal d’examens) rebaptisée Ecole Sœur Bernadette Fridez avec un cycle complet de six classes (du CI au CM2) et une école publique avec plus de 14 salles de classe dont au moins deux cours de chaque (du CI au CM2), un CEM flambant neuf d’un total de 452 élèves avec deux sixièmes, deux cinquièmes, trois quatrièmes et deux troisièmes ? Où trouve-t-on mieux dans le Jobass avec autant de villages polarisés et tout aussi déterminés que les Babackois pour avoir en commun un lycée de référence mérité et dont l’érection ne saurait encore souffrir d’atermoiements ?
A titre de comparaison, beaucoup de CEM antérieurement érigés en lycées à travers le Sénégal ne remplissaient pas les conditions ci-dessus qui font déjà la fierté de Baback et de ses villages-partenaires. Et encore, il y a des lycées dans les différents départements et communes du Sénégal dont les constructions, les installations et les équipements sont véritablement en deçà de ce qui se trouve à Baback. Il ne serait donc pas indiqué, que neuf toutes nouvelles et splendides salles de classe, bien équipées, soient fermées pour la deuxième année consécutive pendant que le besoin est bien réel et la demande plurielle pressente. Le bon sens ne l’accepterait pas. La morale le réprouverait. Et tout parent d’élève digne et soucieux des conditions d’études pour la réussite de son enfant, à commencer par l’autorité de tutelle, ne saurait non plus l’accepter. Car ce serait non seulement faire preuve de manque de tendresse, mais ramer à contre-courant de la politique éducative du Sénégal. Or, l’Association des Parents d’Elèves et le Comité de Gestion de l’Ecole, sont vraiment en phase avec la politique sectorielle de l’Etat en matière d’éducation, principalement à travers le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence du secteur de l’Education de la Formation (PAQUET-EF). Pour preuve, ils jouent pleinement leur partition dans l’opérationnalisation de la politique éducative du pays et, ce faisant, aident même l’Etat à promouvoir et à renforcer sa politique de décentralisation et de déconcentration. Ils sont donc à encourager. C’est le moins qu’ils puissent attendre des autorités dans la mesure où, leur exemple pourrait faire tâche d’huile et inspirer d’autres à ne pas toujours tout attendre de l’Etat. « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Disait le président John Fitzgeralf Kennedy à ses concitoyens lors de son discours d’investiture. Les fils de Baback se sont appropriés cette pensée du Président Kennedy et font dignement la fierté du Sénégal aussi bien au niveau national qu’à l’étranger.
En quoi cela gêne-il alors d’ériger le CEM de Baback en lycée ? Qui cela dérange-t-il vraiment ? Pourquoi ? Ceux que l’érection du CEM de Baback en lycée dérangerait ont-ils un cœur, une âme ? Jusqu’où va le degré de leur humanité et de leur humanisme ? Ne leur faudrait-il pas un supplément d’âme eu égard au calvaire quotidiennement vécu par les scolaires des huit villages polarisés par le CEM, tous impatients de voir l’ouverture et le démarrage du lycée ? Qui se cache vraiment derrière le peu d’enthousiasme à répondre promptement et favorablement à la demande plus que légale et légitime de l’ensemble des huit villages polarisés par ce stratégique établissement ? Une autorité aurait, semble-t-il, juré qu’elle userait et abuserait de tout son pouvoir pour que Baback n’ait pas de lycée. Cette autorité est-elle pleinement consciente de son rôle ? Comprend-elle que le cœur du développement, c’est le développement du cœur ? Et que toute autorité, pour ne pas être futile mais utile, devrait être de service et non d’asservissement ? Vivement alors que les écoles de management apprennent à tous, à faire du service, un style de l’autorité, un art de diriger.
La scolarisation universelle et le droit à l’éducation de qualité imposent que les Collèges d’Enseignement Moyen et les lycées de proximité, soient moralement, judicieusement, équitablement et géographiquement répartis à travers les départements et les communes en particulier dans les zones à forte potentialité de fréquentation. Déjà inscrits dans ce sillage, Baback et les villages-partenaires qui l’environnent, ne demanderaient pas mieux. Ils voudraient qu’on accorde plus de crédit à cette triptyque : ‘’une école pour tous’’, ‘’une école de qualité’’ et ‘’une école viable, fiable et pacifiée’’, car déjà inscrits dans cette dynamique. Ils sont ancrés dans les trois axes stratégiques actuels que sont la qualité améliorée, l’accès équitable et la gouvernance inclusive et efficace. Ceux des huit villages polarisés par le CEM se sont investis et impliqués pour qu’il soit érigé en lycée. Ils comprennent mieux que quiconque le calvaire vécu par leurs enfants, trop souvent obligés de rester à jeun pour suivre leurs cours à Notto. Pour tous les élèves concernés, il incombe aux autorités et aux décideurs de comprendre, que devoir continuer à rester à jeun, n’a que trop duré et ne peut plus perdurer. A moins d’être d’une monstruosité intellectuelle génocidaire, pour ne pas être pris de frissons et de frémissements face au chemin de croix de tous les scolaires en cause. N’est-ce pas respecter les principes et les modalités de la coordination générale du PAQUET basés sur une approche inclusive et la responsabilité mutuelle de toutes les parties prenantes engagées collégialement dans des dispositifs de suivi-évaluation, de dialogue et d’ajustement continu ? En conséquence, ils s’appuient sur loi N° 2004-37 du 03 décembre 2004 qui stipule l’obligation scolaire pour tous les enfants âgés de 07 à 16 ans, et savent que le Gouvernement s’est engagé à assurer, d’ici à 2025, une éducation de base de qualité pour tous, partout, afin que chacun puisse se réaliser pleinement et apporter sa contribution à la société.
Est-ce acceptable que le nombre d’élèves originaires de Baback et régulièrement inscrits au lycée de Notto soit supérieur à celui de leurs condisciples natifs du village éponyme ? Au nombre de 155 (52 de Diamagueune, 29 de Ngohothie, 42 de Baback Centre et 32 de Ndiodione), sans compter ceux de Baback Wolof, un village autonome au cœur de Baback-Sérère, ou encore ceux inscrits dans des établissements de la commune de Thiès. Loin d’être égoïstes, ces jeunes scolaires ne pensent pas seulement aux distances qu’ils parcourent quotidiennement pour se rendre à Notto, mais sont surtout solidaires de leurs camarades de Keur Ibra Fall, de Keur Ndieumbe Ndiaye, de Mbomboye, de Dioungane, de Sessène, de Teub-Dal de loin plus nombreux et beaucoup plus éprouvés par encore plus de kilomètres à parcourir. Ces élèves sont confrontés au calvaire de la marche mais aussi et surtout à l’enfer de la faim. Voilà un argument-massue, qui prouve à suffisance, qu’ériger le CEM de Baback en lycée, réduirait sensiblement leur temps perdu sur le chemin de l’école et aurait un impact très positif sur leurs performances scolaires. C’est donc dire, que pour être honnête et véridique, tous les scolaires des huit villages polarisés par le CEM de Baback ont largement et urgemment besoin de ce lycée qui serait intégrateur et fédérateur d’une bonne partie des villages de la commune de Notto-Jobass. Ce n’est pas seulement leur vœu, c’est aussi le souhait de leurs parents, anxieux et stressés par la fatigue physique et mentale que ne cessent d’endurer au quotidien leurs enfants. Ce n’est plus seulement un besoin exprimé mais une nécessité qui s’impose.
Le besoin est manifestement si réel et la demande si forte, qu’il faille admettre que tant qu’il n’y aurait pas eu d’établissement merveilleusement construit pour répondre à cette requête, on aurait pu comprendre les hésitations et tergiversations. Mais à présent que l’offre est disponible en quantité et en qualité (pour rappel 09 salles de classes sont fermées au CEM de Baback), pourquoi ne pas épargner aux 155 jeunes scolaires (filles et garçons) et à leurs condisciples encore plus nombreux des huit autres villages cités plus haut, les longues distances à parcourir et la faim qui les accable ? Le plaidoyer fait pour la scolarisation des filles (SCOFI) à l’échelle nationale, régionale, départementale et locale est-il vraiment sincère ? Ou alors, est-ce une récupération opportuniste et politicienne ? Est-ce une négligence/malveillance coupable ou une maltraitance institutionnelle ? Comment assurer l’éducation pour tous (EPT) qui fut un des Objectifs du Millénaire pour le Développement ? Concernant la quatrième préoccupation des Objectifs de Développement Durable, comment assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ? Comment réduire les disparités, les inégalités et promouvoir plus de démocratie dans la proximité, que dans la disponibilité de l’offre ? Peut-on encore évoquer ou invoquer la stratégie nationale de protection de l’enfance face à tant d’adolescents contraints à marcher péniblement sous la canicule, astreints à la corvée des longues distances et de la faim ? Sans doute autant de raisons, qui prouvent s’il en était encore besoin, qu’avoir hésité/refusé d’ériger le CEM de Baback en lycée dès le début de cette année scolaire 2019-2020, fut plus qu’une erreur historique et plus qu’une hérésie stratégique. Une erreur qui demande à être rapidement corrigée et une hérésie qui commande d’être urgemment rectifiée avec tact, pédagogie, bienveillance et responsabilité. Au regard de la forte détermination de toute la communauté éducative à disposer de ce lycée, il serait regrettable et abject d’attendre qu’il y ait encore (comme c’est souvent le cas au Sénégal) des marches de protestation, des émeutes et des conférences de presse pour réagir. C’est maintenant qu’il faut agir en responsable. Pour cela, nous prenons à témoin la gouvernance locale, l’Inspection d’Académie, l’Inspection de l’Education et de la Formation de Thiès département, le Conseil départemental, la Direction de la protection de l’enfance, les droits de l’hommistes, les partenaires privés de l’éducation nationale pour clamer haut et fort, qu’on ne peut pas arrêter la mer avec ses bras.
Et d’ailleurs, si la carte scolaire du Jobass avait été respectée depuis le début, aurait-on implanté les deux premiers CEM du Jobass (à Notto et à Sangué) sans penser en priorité à Baback pour non seulement son emplacement idéal au centre du Jobass, mais également pour son rôle indéniable de pionnier dans la scolarisation des jeunes issus de tout le terroir ? Une question morale qui impose aujourd’hui que Baback soit considéré, reconnu et réhabilité.
Les enfants de monsieur Kandji, ancien directeur de l’école publique de Notto (vers les années 70-80), chef-lieu d’arrondissement et siège de communauté rurale (actuelle commune) et ceux des différents sous-préfets qui se sont succédés à Notto-Jobass ne fréquentaient-ils pas en priorité l’école privée catholique de Baback, aujourd’hui Ecole Sœur Bernadette Fridez ? Mieux, ceux de Tatène Sérère, de Tatène Bamabara, de Péléo, de Sessène, de Teb-Daal, de Dioungane, de Sangué, de Thiéo, de Mbomboye, de Keur Ibra Fall, de Ndioukhane, de Keur Sa Daro Fam, de Keur Ndieumbe Ndiaye et même de Ngollar et de Pout Diack, n’étaient-ils pas inscrits à Baback où beaucoup avaient d’ailleurs trouvé des familles d’accueil, un avantage aujourd’hui rarissime pour ne pas dire inexistant dans nombre de villages qui abritent actuellement des CEM ou des lycées ?
Or, le ministère de l’éducation nationale a non seulement pour mission de promouvoir la disponibilité de l’offre de service éducative, mais mieux, d’en faire une offre de proximité. Pourquoi ne pas alors donner à ces termes tout leur sens et toute leur quintessence ? Si ce sont les villageois qui furent les principaux acteurs pour la disponibilité de l’offre de service, pourquoi l’Etat ne transformerait-il pas cette disponibilité de l’offre, en service de proximité ? Pourquoi ? Au moment où 09 salles de classes, toutes neuves et bien équipées sont fermées à Baback, pourquoi faut-il que les jeunes du village et des autres localités concernées continuent à souffrir le martyre pour se rendre à Notto alors que l’Etat, dans sa politique sectorielle, promeut l’offre de service et prône surtout un service de proximité ? Maintenant que cette offre de service est disponible (grâce à la proactivité, à la détermination, à l’ingéniosité et à l’esprit d’ouverture des villageois au partenariat), pourquoi ne serait-elle pas de proximité ? Ou alors cherche-t-on à enfermer Baback et les huit villages concernés par le CEM dans la passivité, l’esprit d’assistanat et la culture de dépendance plutôt que de les encourager à être toujours plus actifs, proactifs et constamment en quête d’autopromotion communautaire ? Veut-on faire d’eux des spectateurs passifs, plutôt que des acteurs créatifs de leur propre développement ?
In fine, qu’y a t-il de si gênant ou de si contraignant à ériger (le CEM de) Baback en lycée ne serait-ce que pour sa réhabilitation tant méritée et pour récompenser son dynamisme, son rôle fédérateur-intégrateur mais surtout, pour éviter les multiples cas d’abandon à mi-parcours (notés principalement chez les filles des différents villages concernés) à cause de la faim et des longues distances à parcourir sous un soleil de plomb ? Quel village offre plus de facilités aux autres localités qu’il polarise pour une meilleure scolarisation et une meilleure intégration des élèves ? Mais pourquoi donc cette injustice faite à Baback, qui a pourtant des décennies durant, formé l’essentiel des cadres du Jobass ? N’est-il pas temps de réparer cette grave injustice, ce grand préjudice fait à Baback ? Pourquoi ne pas donner la chance (pourtant bien méritée) aux jeunes Babackois de faire leur cycle complet (primaire, moyen et secondaire) chez eux alors que toutes les conditions sont réunies pour y arriver ? Le lycée de Baback ne s’impose-t-il pas comme une réponse imminente, idoine et opportune à une question de droit, de justice sociale et d’équité territoriale ? Pourquoi les adolescents de Baback et des huit autres villages concernés doivent-ils encore péniblement parcourir des kilomètres pour se rendre au lycée de Notto alors que toutes les conditions sont déjà réunies (peut-être mieux ici qu’ailleurs) pour un lycée de proximité ? Quelles sont les réalisations de l’Etat à Baback ? Est-ce une case des tout-petits, une école primaire, un CEM ? Est-ce un forage, un dispensaire, une église ou une mosquée ? Y a-t-il une seule réalisation dans Baback à l’actif des différents régimes qui se sont succédés depuis notre accession à la souveraineté internationale ? N’est-ce pas à l’Etat, dans ses fonctions régaliennes, de faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base ? Si donc les Babackois ont, à ce jour, tout fait pour trouver des partenaires, et donc, pour lui rendre la tâche encore plus facile, pourquoi ne bénéficieraient-ils pas en retour, d’une marque de reconnaissance légitime et bien méritée ? Ne serait-il pas temps que l’Etat se rappelât véritablement au bon souvenir de Baback, une localité qui, comme toutes les autres, mérite la considération et l’attention républicaines ? Quoi de mieux pour plus de développement communautaire, de justice sociale et d’équité territoriale ? Encore faudrait-il avoir une administration de développement et des services techniques de qualité, pour efficacement mettre en œuvre la politique définie par le président de la république. Celui-ci gagnerait sans doute, à sommer son administration de commandement à se transformer en administration de développement, en synergie avec les services techniques, qui ne seraient plus à la chasse de primes, mais irrémédiablement réorientés sur leur mission de services publics.
Samuel Sene est écrivain-chercheur sur la culture sereer, consultant-Formateur en Gestion de projets, en développement local et en protection de l’enfance.
«ON ATTEND DE VOIR LA REALISATION DE LA PROMESSE AVANT D’APPLAUDIR…»
Le secrétaire général du Sutsas (Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale), Mballo Dia Thiam, n’a pas tardé à réagir après la promesse du chef de l’Etat, Macky Sall, de recruter 1500 agents de santé dont 500 médecins
Le secrétaire général du Sutsas (Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale), Mballo Dia Thiam, n’a pas tardé à réagir après la promesse du chef de l’Etat, Macky Sall, de recruter 1500 agents de santé dont 500 médecins. Le leader syndical se dit loin d’être emballé par cette décision, car voulant du concret : « On est toujours à l’état de promesses car on a eu avec les gouvernements précédents l’engagement de recruter 1000 agents par an » dit-il en une manière de rappeler que ces engagements n’ont jamais été tenus. Mballo Dia Thiam dit donc attendre que la promesse faite par Macky Sall soit réalisée pour applaudir des deux mains. Entretien.
Le Témoin – Le chef de l’Etat a mis fin au couvre-feu et à l’Etat d’urgence. Quelle appréciation globale faites-vous de cette décision ?
Mballo Dia THIAM - C’est une décision qui nous prend de court car avec l’état des lieux qu’il a fait en indiquant que la pandémie a pour épicentres les trois régions que sont Dakar, Thiès et Diourbel, nous pensions que des mesures plus hardies allaient être prises pour mieux confiner le virus et faire en sorte qu’il y ait moins de risque de propagation. Or, contre toute attente, comme d’ailleurs il l’avait fait pour la première fois en annonçant des mesures d’assouplissement, le Président a ouvert toutes les vannes et, de ce point de vue, les risques de propagation s’accroissent. Les populations ont fini de banaliser les masques, pour ne pas dire les mesures barrières, le lavage des mains n’est plus de rigueur. Les masques sont sur la nuque, le menton ou quelque part, les moyens de transport en commun sont en surcharge, sans compter les marchés qui sont bondés de monde. C’est comme si rien n’était et là on ne parle pas des plages ! On ne peut pas comprendre que, dans une situation comme celle-là, on puisse laisser libre cours au virus. C’est comme si le Président avait levé le drapeau blanc car on était en guerre quand même ! C’est comme un général qui lève le drapeau blanc en pleine guerre et qui signe la fin de la guerre laissant les soldats presque aux mains nues. Le personnel de santé, par endroits, n’est pas protégé car il y a un problème de masques, de gants, de gel … La pandémie revêt un caractère communautaire parce que c’est dans la communauté qu’on doit mener la bataille. Or, on ne peut pas mener la bataille les mains nues. il faut se préparer à cela. Dans un premier temps, les malades étaient acheminés dans les hôpitaux, aujourd’hui ceux-ci sont pleins. Les hôtels ne peuvent plus contenir les gens maintenant c’est à domicile que les malades sont traités. Mais dans quelles conditions ? Si c’est à domicile, il faut qu’on change de stratégies. Changer de stratégies demande à revoir les organigrammes, rehausser les protocoles, mettre les maillons qu’il faut. il ne faut pas seulement des déclarations d’intention et on aurait dû anticiper avant de prononcer tout cela. C’est tout ceci qui constitue des inquiétudes pour nous autres personnels de santé car le paludisme est en train de pointer le nez du fait de l’hivernage, la fièvre étant le dénominateur commun entre la Covid, le paludisme, la grippe saisonnière, la méningite et les autres maladies infectieuses.
Donc, vous pensez que la décision de levée de l’état d’urgence a été prise dans la précipitation sans concertation avec les différents acteurs ?
Comme toutes les autres décisions ! En ce qui nous concerne, nous ne sommes membres d’aucun comité de gestion ni au niveau national encore moins au niveau périphérique. Nous ne savons pas comment les décisions se prennent. Mais toujours est-il que le technicien est pris de court par le politique. C’est ce dernier qui prend la décision à la place du technicien. Souvent, les arguments des techniciens sont battus en brèche. C’est comme si c’est l’argument économique seulement qui devrait prévaloir. il est vrai que c’est un argument important mais il faut allier les deux. il ne faut pas faire primer l’économie au détriment de la santé. Parce que même le plan de mise à niveau dont on parle est un investissement. C’est des sous d’autant plus qu’on ne l’a pas encore validé car cela est prévu pour 2020-2024. Avant la fin de 2020, il y a des urgences. Celles-ci concernent la protection des travailleurs, le renforcement des agents de santé communautaire, la communication qui doit se faire à ce niveau et tout ce qui s’ensuit. On ne voit pas venir.
Vous avez l’habitude de dire que le Sénégal est malade de sa santé ; or, le chef de l’État a annoncé le relèvement du plateau technique ainsi que le recrutement de 500 médecins et 1000 agents de santé. Est-ce une bouffée d’oxygène selon vous ?
On a accueilli cette annonce avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir. Nous avons même participé à ce plan quinquennal et sommes d’accord qu’il faut mettre à niveau notre système en comblant tous les gaps infrastructurels, en équipement, ressources humaines et en formation. C’est un plan extrêmement important. Mais pendant qu’on est en train de réfléchir sur ce plan comment doit-on vivre avec ce virus, cet ennemi insidieux ? C’est cela la problématique ! Chaque pays du monde va réfléchir sur l’après Covid 19, va requinquer son système de santé en commençant par la France, les Usa etc. Notre préoccupation c’est qu’au moment où on prend ces décisions (Ndlr, de levée de l’état d’urgence), on constate une flambée de la pandémie au Sénégal, le nombre de morts est multiplié par trois. Un seul mort pose problème à raison de trois morts par jour. Le recrutement a été une revendication non satisfaite. On est toujours à l’état de promesses car on a eu avec les gouvernements précédents l’engagement de recruter 1000 agents par an. Normalement, chaque année, le ministère de la Fonction publique doit recruter autant pour la santé, pour l’éducation, pour la police. La démographie galope et il y a des besoins nouveaux en sécurité, en santé etc. il faut les couvrir en créant des infrastructures. On ne peut pas, pour une Fonction publique, se donner le luxe de ne pas recruter pendant 4 ans ou 5 anset en lieu et place d’avoir des contrats à durée déterminée qu’on reconduit à foison en mettant le personnel dans une certaine précarité, tout comme le système. Nous pensons que c’est une belle opportunité de recruter 1500 agents. On accueille cela avec enthousiasme d’autant plus que le 11 janvier 2019, lors d’une audience au Palais avec la délégation d’And Gueusseum, parmi les problèmes soulevés, il y avait la question du recrutement pour sortir ces contractuels de Cobra, de Jica de la précarité pour les mettre dans la Fonction publique car l’Etat a besoin d’eux. On nous avait promis 600 en fin 2019. Les 600 ne sont pas encore arrivés. Maintenant si en 2020 on nous dit ce ne sera pas 600 mais 1500 dont 500 médecins cela nous comble de joie. Cela va réduire le gap qui est énorme. il est supérieur à 5000 agents (…)
LES AVOCATS DE HISSEIN HABRE PREVIENNENT L’ETAT DU SENEGAL
Ils disent ne pas comprendre la décision du gouvernement de refuser le renouvellement de la permission de sortie de leur client, compte tenu du contexte
Les avocats de l’ex-président tchadien, Hissein Habré, sont inquiets de la propagation de la Covid-19 à Dakar et dans le milieu carcéral. Ils disent ne pas comprendre la décision du gouvernement de refuser le renouvellement de la permission de sortie de leur client, compte tenu du contexte.
Les avocats de Hissein Habré pensent que leur client est toujours en danger avec la propagation de la Covid-19.D’autant que le virus a fini par s’introduire dans le milieu carcéral. D’où leur appel pour une permission de sortie de l’ex-homme fort de N’Djamena. «Nous portons à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que des communiqués de l’administration pénitentiaire ont signalé la pénétration du Coronavirus en milieu carcéral, le 25 juin, à la maison d’arrêt de Thiès et le 26 juin à Diourbel, avec à ce jour 10 cas d’une part et d’autre part, l’importance de la propagation de la Covid-19 à Dakar suite au relâchement constaté çà et là dans le respect strict des mesures barrières… », ont déclaré les conseils de Habré dans un communiqué. C’est pourquoi ils dénoncent le refus de renouvellement de la permission de sortie qui, selon eux, aurait apporté plus de sécurité au Président Habré par rapport à sa santé.
Se faisant menaçants, ils soutiennent que Hissein Habré est sous l’entière et la totale responsabilité de l’Etat du Sénégal. «La gestion de la Covid-19 a entraîné 3 045 grâces et 703 détenus ont bénéficié soit d’une liberté conditionnelle, soit d’une liberté provisoire.
A ce jour, aucun d’entre eux n’a été remis en prison comme l’a été le Président Habré », fulminent les avocats de l’ancien Président tchadien. Pour eux, «le Sénégal ne peut se soustraire à ses responsabilités dans l’aménagement de la peine prononcée par les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) au cours d’un procès ni juste ni équitable. C’est pourquoi nous appelons au respect du droit de bénéficier d’un aménagement de la peine, seule modalité pour assurer et garantir au Président Habré le respect de son Droit à la santé, conformément à la Constitution sénégalaise mais aussi à toutes les Conventions internationales signées par le Sénégal».
«SUR 10 MALADES ADMIS EN RÉANIMATION, 4 DÉCÈDENT »
Selon Mamadou Diarra Bèye, directeur du Samu national, parmi ces 295 cas graves, 116 personnes ont perdu la vie, soit 41% de létalité
Les cas graves ou sévères représentent 4% de l’effectif des cas confirmés. Ce chiffre est quand même en hausse par rapport à ce que nous notons habituellement. Et parmi ces 295 cas graves, 116 personnes ont perdu la vie, soit 41% de létalité ; c’est-à-dire que sur 10 malades admis en réanimation, 4 décèdent et 6 guérissent et rentrent chez eux.
L’âge moyen des malades que nous admettons dans les soins intensifs et réanimation est de 65 ans. Mais ce mois-ci, nous avons noté une particularité avec des extrêmes de 15 ans, de 18 ans et de 34 ans. Et l’autre extrême, c’est une malade de 92 ans qui est la plus âgée admise au service de réanimation. Ces chiffres révèlent également que la tranche d’âges entre 60 et 75 ans représente 80% des malades admis dans ces soins intensifs et de réanimation. 32 femmes enceintes au total ont été prises en charge présentant des signes de la maladie à Covid19. Parmi elles, 4 accouchements ont été effectués dans les Cte dont 2 par césarienne et 2 par accouchement par voie basse. Mais pour ces femmes enceintes, l’évolution a été favorable pour elles et pour leurs enfants. (…)
Des efforts doivent être faits à tous les niveaux pour que les populations soient plus prudentes, vigilantes et qu’elles accentuent le respect des gestes de prévention en évitant notamment les rassemblements. Car, on note que depuis l’allègement des mesures, les cérémonies familiales reprennent, les baptêmes, les cérémonies de décès. Il faut que les populations évitent ces rassemblements parce que c’est à ce niveau que le maximum de contaminations peut se faire. Il faut augmenter aussi la sensibilisation au niveau du personnel de santé, parce que nous avons de plus en plus de personnels de santé infectés, surtout dans les Cte , ce qui est une nouveauté. Il faut que ces mesures de protection soient accrues mais également des mesures de protection envers les patients, mais surtout l’orientation rapide des patients, pour que la prise en charge puisse être accélérée.