KEEMTAAN GI - LA «BELLE» ET LA «BRUTE»
Ça nous change de l’environnement morbide du Covid-19. De la danse du ventre des alliés et transhumants qui veulent siéger à la table du Conseil des ministres et qui font des yeux doux au Chef à travers des contorsions chorégraphiques inimaginables et dignes des catins. Le Chef serait ainsi dans l’esprit d’un remaniement. Déjà ? De la réciprocité à ces vilains Toubabs qui nous considèrent toujours comme la misère du monde. Des accès de colère d’un « Pistolero », le seul à oser regarder le Chef dans le blanc des yeux et lui dire qu’il est dans l’erreur. il ne lui est redevable en rien. Ça nous change également d’un communiqué du Conseil des ministres qui nous parle de privation de vacances d’un gouvernement dont les ministres et le Chef ne pourront avoir les pieds dans l’eau à Biarritz. Déjà, son joujou volant est resté plus de trois mois cloué au sol, son pilote en chômage technique. A ce prix, la « belle » doit avoir de beaux restes ou receler des trésors insoupçonnés en mesure de rendre dingues bien de malheureux mecs. A moins que l’architecte n’ait plus de goût, lui qui a sorti de terre des merveilles. Lui que l’on dit assis sur des milliards et qui peut s’offrir les plus belles naïades. Pour des instants de bonheur souvent furtifs — surtout à plus de 60 ans — le jackpot à la « belle ». Un appartement et une boite de nuit. Cerise sur le gâteau, le tout niché sur la Corniche objet de tant de convoitises des politichiens et autres nouveaux riches. Faire une telle offre à une « belle », seule une « brute » qui ignore la valeur de l’argent peut le faire. Pas du genre à qui l’on dit : «Kula jox xaalis, doo ko yàq.» Bon, faut qu’on se calme ! Ce pays est en train de prendre une pente dangereuse avec des hommes qui n’ont plus l’art de la galanterie et des femmes pour le moins revêches. Et pan sur notre gueule ! Ça vous fait sourire ? Tchip !!!
KACCOOR BI
MINISTÈRE DE LA JUSTICE/L’UNTJ LA DILIGENCE DE ME MALICK SALL DECANTE LA SITUATION
Si le ministère de la Justice et l’Union nationale des travailleurs de la Justice sont tombés d’accord jusqu’à signer un communiqué conjoint, c’est parce que le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Me Malick Sall, a été diligent. Très sensible à la bonne marche de la Justice, Me Malick Sall a une fois de plus montré sa capacité d’écoute et sa disponibilité à l’égard des travailleurs de la Justice. En recevant hier l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (Untj), il a passé en revue la situation qui prévaut dans le secteur. Après un large tour d’horizon, et à l’issue de discussions franches autour des questions liées notamment au fonctionnement régulier du service public de la Justice, aux conditions de vie des travailleurs, à la gestion des carrières, les parties se sont largement accordées sur ces différents points et ont fait valoir une parfaite convergence de vues. Le Garde des Sceaux a apporté toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension des enjeux du moment dans le secteur de la Justice. Me Malick Sall a encore réitéré ses bonnes dispositions à instaurer un climat apaisé avec tous les partenaires sociaux. De son côté, l’Untj s’est engagée à apporter les clarifications nécessaires à la base et à poursuivre en toute responsabilité son engagement pour le service public de la Justice. Les deux parties ont convenu de se retrouver périodiquement dans le cadre d’un dialogue social fructueux et dans l’intérêt du secteur. Tout est bien qui finit bien !
BRUTALITÉS POLICIÈRES À GRAND-DAKAR ATTENTION AUX EMEUTES !
Dans un certain temps, les éléments du poste de police de Grand-Dakar s’activent pour faire respecter le port des masques où ils font preuve souvent d’abus. Comme chaque jour, ils sillonnent les quartiers Zone A, Grand-Dakar, Niary-Tally et Bopp pour traquer d’éventuels contrevenants ou récalcitrants. Des opérations que « Le Témoin » quotidien salue à leur juste valeur puisqu’ elles ont pour but de faire appliquer les mesures barrières et le port de masque de protection contre le coronavirus. Malheureusement, les policiers de Grand-Dakar opèrent avec violences et brutalités. hier, à la Zone A, ils ont encore violenté de jeunes étudiants et autres bonhommes avant de les embarquer pour non port de masque alors qu’ils étaient devant leur domicile ou résidence universitaire. il est vrai que ces jeunes ont violé la loi. Mais n’était-il pas plus indiqué de confisquer leurs cartes d’identité afin de les obliger à venir payer la contravention au commissariat ? rien de tout cela ! Toujours est-il que ceux « payent » sur place sont libérés, tandis que les autres sont violentés, interpellés et jetés dans le panier à salade. Face à ces violentes et brutalités policières, certains jeunes avaient décidé d’investir la rue jusqu’à vouloir aller attaquer le poste de police de Grand-Dakar. heureusement, ils ont été raisonnés par des notables et chefs de quartier de proximité. En tout cas, le ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye et le directeur général de la police Ousmane Sy doivent taper sur la table pour inviter les policiers de Grand-Dakar à la légalité. Sinon, ce genre de brutalités policières peut virer, un jour, à des émeutes. Certains quartiers de la banlieue de Paris et de New-York ont eu à connaitre ces situations ayant embrasé tout un pays. Conséquences : des vies emportées, des casquettes tombées et des dégâts matériels immesurables. Que Dieu nous en garde !
TAMBA LE MEURTRIER DE BINETA CAMARA PREND LA PERPETUITE
La Chambre criminelle de Tambacounda a condamné ce jeudi 2 juillet Pape Alioune Badara Fall décrit comme « le meurtrier de la jeune Bineta Camara » à une peine de prison à perpétuité pour meurtre. L’accusé a été jugé coupable pour avoir « volontairement » tué, le samedi 18 mai 2019, la fille du DG de l’Agence de développement local (Adl), Malal Camara. Et, il sera privé à vie de ses droits civiques. Le parquet de la ville du Sénégal oriental a été suivi dans ses réquisitoires. Le drame avait à l’époque suscité une vive émotion. L’assassinat a eu lieu au quartier Saré Guilèle. Pape. A. Fall, le présumé tueur de la demoiselle Binta Camara a été identifié et arrêté avec le portable de la victime qu’il détenait par devers lui à la maison mortuaire même. C’est grâce à la géolocalisation que les limiers l’ont repéré et identifié. Pape Alioune Badara Fall avait reconnu l’assassinat, mais refusait d’avouer le viol qu’il aurait commis.
MEURTRE COMMANDANT TAMSIR SANE LES ACCUSES PRENNENT LA PERPETUITE
Restons toujours à Tamba. Le verdict sur le meurtre du Commandant de la Brigade de gendarmerie de Koumpentoum, Tamsir Sané tué en juillet 2019, lors d’une intervention après un échange de coups de feu avec des malfaiteurs qui cambriolaient le bus de poste de la localité, est connu. Ce jeudi 2 juillet 2020, la Chambre criminelle du Tribunal de Grande instance (Tgi) de Tambacounda déclare les accusés Idrissaa Sow alias « Peul bou rafet », Kéroroko Ba, Doudou Ba dit Demba Sireye, Moussa Diallo et Sidy Diallo coupables d’association de malfaiteurs, de vol en réunion commis la nuit avec usage de véhicules, d’effraction, de port et usage d’armes et de violences ayant entraîné la mort et les condamne, après confusion de peines à la réclusion criminelle à perpétuité. Dans ce même registre, la Chambre déclare Pathé Ba coupable du délit de recel de malfaiteurs, Khoureyssi Diallo coupable de détention d’une arme de la 3e catégorie sans autorisation administrative et les condamne, chacun en ce qui le concerne une peine d’emprisonnement de six (6) mois avec sursis et à une amende ferme de cinquante mille (50 000) FcFA.
DECES DE LA TANTE DE HABIB NIANG
Habib Niang, président de “And Suxali Sénégal” est en deuil. il a perdu sa tante, Aissétou Kane, dans la matinée de ce jeudi 2 juillet 2020. Malgré la situation de la covid19, parents et amis ont accompagné la défunte au cimetière de Yoff ce jeudi en début de soirée. A la maison mortuaire, à Sicap Amitié 2 derrière l’hôpital Gaspard Camara, une foule importante a fait le déplacement. Mais les dignitaires religieux de la famille ont rapidement formulé des prières à l’endroit de la défunte pour libérer ensuite la foule à cause de la covid19. Un peu plus tôt, sur sa page Facebook, habib Niang écrivait des mots profonds à l’endroit de la disparue. « Le président du mouvement And Suxxali Sénégal ak habib Niang vient d’être endeuillé par le décès de sa tante qui l’a élevé. Une brave dame généreuse, gentille et pieuse qui était une seconde mère, une amie, une confidente, vient de nous quitter. Qu’Allah le tout-puissant lui accorde le repos éternel et le paradis céleste. repose en paix chère maman » écrit habib Niang. La rédaction du Témoin présente ses sincères condoléances au président du mouvement And Suxxali Sénégal et que le bon Dieu accueille la défunte au paradis.
LICI REW MI»
L’émission « Lici rew Mi » de la radio Top Fm reçoit, ce samedi 4 juillet 2020, Mme Antoinette Turpin, chargée de communication de Nittu Deugg Valeurs, et Mme Haby Diallo, responsable APr, Goudiry. Vous pouvez suivre l’émission sur la bande 97.8. Vous pouvez également participer à l’émission en composant directement le 88 626 81 81 ou Facebook top Fm Dakar97.8 L’émission, animée par Seydina Alioune GUEYE, est également disponible sur www.topfmda
Au coeur des relations tumultueuses entre l'Europe et le continent africain, à travers des reportages et des entretiens. De Bordeaux à Ouidah, au Bénin, en passant par Kinshasa et Bruxelles, le rapport à la mémoire reste compliqué des deux côtés
France 24 |
Nicolas Germain, Meriem Amellial, Célia Caracena |
Publication 02/07/2020
Si le meurtre de George Floyd aux États-Unis a ravivé les mouvements contre le racisme dans le monde, il a aussi remué le passé douloureux de la traite négrière et de la colonisation.
Nous vous proposons une émission spéciale consacrée aux relations tumultueuses entre l'Europe et le continent africain, à travers des reportages et des entretiens réalisés en France, en Belgique, au Bénin et en RD Congo. De Bordeaux à Ouidah, au Bénin, en passant par Kinshasa et Bruxelles, vous verrez que le rapport à la mémoire reste compliqué des deux côtés.
PAR Alain Nkontchou
LE MORATOIRE SUR LES DETTES AFRICAINES FERAIT PLUS DE MAL QUE DE BIEN
Si l’Afrique doit éventuellement mettre un terme à sa longue dépendance à l’égard des donateurs et des fonds multilatéraux pour financer son développement économique, elle devrait évoluer vers un financement de marché
Jeune Afrique |
Alain Nkontchou |
Publication 02/07/2020
Afin de faire face aux problèmes les plus urgents découlant de la pandémie de Covid-19, qui, pour l’instant, ne les touche pas avec la même gravité que d’autres parties du monde, les pays africains auront besoin d’une forme d’expansion budgétaire importante.
Ces mesures doivent principalement cibler les infrastructures. Premièrement, par un renforcement des services de santé essentiels ; deuxièmement, par une aide gouvernementale au secteur des services publics primaires pour garantir un accès illimité à l’eau et à l’électricité après la mise en œuvre des protocoles de confinement requis. En outre, des fonds devraient également être mis à la disposition du secteur privé pour soutenir l’inévitable contraction économique due au gel de l’activité économique.
Des dommages considérables à long terme
La question d’un moratoire ou d’une « suspension » du remboursement des Eurobonds, telle qu’elle est proposée, ne revêt pas autant d’importance en comparaison des besoins susmentionnés et, qui plus est, compromettrait grandement l’accès futur des économies africaines aux marchés internationaux. Un tel moratoire serait perçu comme un défaut de paiement et, quelle que soit la gravité de la situation actuelle, il infligerait des dommages considérables à long terme.
Ultimement, ce sont les marchés de capitaux privés qui doivent être la véritable source du capital destiné à l’investissement productif, ce qui est fondamental pour la poursuite du développement du continent.
À titre d’exemple, la capacité de pays tels que le Bénin et le Ghana à accéder aux marchés des capitaux au cours de l’année écoulée, à 5,75 % sur sept ans (500 millions d’euros) et à 8,875 % sur quarante ans (750 millions de dollars américains), respectivement, témoigne des conditions favorables dont ont bénéficié les nations africaines. Il serait sage de ne pas mettre en péril un tel acquis à ce stade.
Une solution : des dettes à coupon zéro sur quinze ans
Pour les pays qui ont encore la capacité de servir leur dette, la question du remboursement de la dette privée pourrait, à l’inverse, être abordée dans un cadre plus large qui comprend, à titre essentiel, un soutien budgétaire visant à relever les défis économiques actuels et futurs auxquels sont confrontés les pays d’Afrique subsaharienne, comme indiqué ci-dessus.
Ces fonds pourraient être versés aux pays qui en ont besoin par les institutions multilatérales sous la forme d’une dette à coupon zéro sur quinze ans, à un taux de 1 ou 2 % par exemple (ce n’est qu’une possibilité parmi d’autres).
Le Nigeria en est un bon exemple : le pays a récemment demandé un financement multilatéral de 6,9 milliards de dollars au FMI, à la Banque mondiale et à la BAD pour lutter contre la crise du coronavirus. Une partie de cette somme serait utilisée pour établir un fonds d’intervention de crise Covid-19 de 1,2 milliard de dollars afin d’améliorer les établissements de soins de santé et de fournir des fonds d’intervention aux États. Un tel montant doit être comparé aux engagements de service de la dette extérieure qui seront en moyenne inférieurs à 750 millions de dollars au cours des quatre prochaines années.
Si l’Afrique doit éventuellement mettre un terme à sa longue dépendance à l’égard des donateurs et des fonds multilatéraux pour financer son développement économique, elle devrait évoluer vers un financement de marché. Avec des engagements de capital et d’intérêts sur toutes les euro-obligations en circulation de l’Afrique subsaharienne qui s’élèvent à environ 5 milliards de dollars par an sur les 48 prochains mois, l’ « allègement » de la dette privée, tel que proposé compromettrait l’accès durement gagné de la région aux marchés des capitaux internationaux, et entraverait l’avenir de son développement.
Alain Nkontchou est associé-gérant de l'investisseur panafricain Enko Capital Management LLP.
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DE L'ÉLECTION À LA DÉMOCRATIE EN AFRIQUE
Voter assure-t-il le bon fonctionnement d'une démocratie ? Pierre Jacquemot, universitaire et ancien diplomate vient de signer un essai sur cette question en Afrique
Voter assure-t-il le bon fonctionnement d'une démocratie ? Pierre Jacquemot, universitaire et ancien diplomate vient de signer un essai sur cette question en Afrique.
Il est l'invité du Journal Afrique de TV5MONDE.
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L'OMS N'A PAS JOUÉ SON RÔLE AU DÉBUT DU COVID-19
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l'OMS est prise en tenaille entre la Chine et les États-Unis. L'Organisation mondiale de la santé a révélé ses faiblesses au grand jour
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l'OMS est prise en tenaille entre la Chine et les États-Unis. L'Organisation mondiale de la santé a révélé ses faiblesses au grand jour. Des failles exposées par le journaliste Pierre Haski dans son documentaire "Chine - Usa : la bataille de l'OMS".
par Abdoul Mbaye
MACKY S'EST CONTENTÉ DE BAISSER LES BRAS
Le covid fait éclater au grand jour les deux principaux maux de nos gouvernants : l’incompétence et l’enrichissement illicite. L’Exécutif discrédité, il reste peut-être l’espoir de voir nos députés enfin revêtir leurs habits de représentants du peuple
La sortie de mesures exceptionnelles mises en place dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la covid-19 est certes chose difficile. Elle doit prendre en compte des données objectives fournies par la situation médicale et permettant de constater que l’entrée dans un moment de décrue (ou de pic dépassé) a été effective par l’analyse de statistiques. Elle doit également donner lieu à une posture de vigilance permettant de guetter la moindre reprise de cas d’infections comme le vivent déjà plusieurs pays. Elle doit enfin reposer sur une batterie de mesures propres à relancer l’activité économique, en particulier dans les pays les moins nantis où l’appauvrissement s’est accéléré et où la faim déjà guette.
Les paramètres à prendre en compte pour adopter la bonne décision sont donc nombreux, plaçant les gouvernants dans des situations délicates. Et les critiques deviennent faciles lorsque plusieurs choix sont toujours possibles. Mais il est au moins une exigence à réclamer aux décideurs en dernier ressort : faire reposer sur une cohérence forte la sortie de l’état d’exception sanitaire - et parfois d’un état d’urgence qui n’était sans doute pas nécessaire - afin que l’état nouveau, fait de vigilance et de résidus d’exception, soit bien compris pour être largement accepté par les populations.
Au Sénégal, Macky Sall s’est contenté de baisser les bras, de laisser ses compatriotes à leur sort, les privant de cette nécessaire cohérence qui rendra encore plus difficile la tâche d’autres bonnes volontés qui pourraient s’impliquer dans le projet de protéger nos compatriotes contre la capitulation du chef de l’Etat, chef des armées, chef de la magistrature, président du parti contrôlant la majorité à l’Assemblée nationale.
Gouverner demande du courage. Et lorsqu’on en manque, le refuge peut être de la cohérence et de l’équilibre dans sa décision. Cette cohérence peut permettre d’éviter qu’une capitulation ne se transforme en désastreuse déroute mettant en jeu de nombreuses vies.
Un débat peut s’instaurer autour du moment choisi pour lever l’essentiel des mesures qui avaient été prises afin de protéger contre la dissémination du coronavirus par la réduction des contacts. Le pic a été partout retenu comme le bon moment pour desserrer de telles mesures restrictives. Au Sénégal ce pic n’a pas encore été dépassé comme le prouvent les statistiques quotidiennes de ces dernières semaines.
Macky Sall, sous la pression et craignant lassitude et énervement des populations, a retenu l’abandon du combat et le retour à une vie normale. Ce faisant il reste fidèle à sa conception de la gouvernance consistant à privilégier le traitement politicien de toute problématique nationale, y compris lorsque la santé des populations est en jeu. Nous étions pourtant en droit de recevoir de sa part un discours soutenu par une cohérence constructive de crédibilité, et susceptible de provoquer l’adhésion à toute la part d’attitudes demandée à des citoyens désormais livrés à eux-mêmes dans la lutte contre la covid-19.
La première grosse faiblesse du discours du président du 29 juin se trouve dans la citation de statistiques cumulées lorsque l’analyse juste exigeait celle de l’évolution de ces statistiques au cours des dernières semaines pour justifier ou non un allégement général des mesures de poursuite de déconfinement relatif. Il aurait alors ajouté : « malgré tout je décide l’allègement des mesures prises afin de permettre la reprise des activités économiques et éviter plus grande souffrance aux populations démunies. »
Sans perdre de vue l’aspect sanitaire de la crise, la suite de son discours aurait dû porter sur les mesures de vigilance visant l’identification de futurs clusters éventuels par un accroissement des tests de dépistage, et en prévenant les citoyens de possibles mesures restrictives qui pourraient de nouveau s’avérer nécessaires pour contenir une reprise de la propagation de l’épidémie. Pas un mot de tout cela ! Pourtant les populations doivent y être préparées.
La remise en marche de l’économie apparaît dans son discours comme la principale raison du renoncement à la distanciation systématisée et imposée. La bonne logique aurait nécessité que l’on expose immédiatement les mesures phares prises pour assurer la reprise économique. Je lui avais pourtant conseillé de ne pas sortir du mois d’avril sans un conseil interministériel spécial consacré à l’agriculture dont les résultats de fin d’année seront essentiels à notre Nation. Son discours se contente malheureusement d’annoncer de gros chiffres (60 milliards fcfa) sans préciser ni les cultures, ni les intrants en semences et engrais encore moins les régions destinataires concernés.
Nous lui avions également recommandé d’inviter les professionnels des différents secteurs de l’économie à procéder à un diagnostic de leurs situations respectives et à proposer des mesures de leur maintien en activité et du redémarrage de cette dernière. Car il faut bien avoir conscience qu’il ne s’agit pas de relancer mais plutôt de sauver et faire survivre dans l’urgence. En lieu et place Macky Sall annonce que son gouvernement (comprendre ses collaborateurs en l’absence d’un Premier ministre) travaille sur un Programme de relance de l’économie nationale non encore disponible.
C’est le propre des crises d’être révélatrices de l’incompétence. Celle du Covid-19 n’aura pas fait exception à la règle en dévoilant celle de plusieurs gouvernants à travers le monde. Chez nous éclatent au grand jour les deux principaux maux qui les caractérisent sauf en de rares périodes de temps : l’incompétence et l’obsession de l’enrichissement illicite. Pour rappel, en mars 2020, lorsque nous appelions déjà à de premières mesures de protection contre une pandémie qui frappait à nos portes, le premier collaborateur du chef de l’Etat se souciait de faire passer de gré à gré une dépense de la Senelec en poteaux de béton estimée à moins d’un milliard FCFA pour un marché de 36 milliards FCFA. Et tant pis si une véritable gabegie au sein de cette structure impose le renchérissement de l’électricité remettant ainsi en cause la condition première de l’émergence du Sénégal (PSE paragraphes 388 et suivants).
L’Exécutif discrédité, il reste peut-être l’espoir de voir nos députés enfin se décider à revêtir leurs habits de représentants du peuple, et tenter d’être à l’origine d’un sursaut national. L’Assemblée nationale devrait engager une série d’auditions : spécialistes et professionnels de la santé, experts en modélisation mathématiques, économistes, représentants des différents secteurs d’une économie à préserver de l’effondrement, dans le but de proposer des mesures de sauvegarde de vies de citoyens et de reprise économique.
A défaut, puisse Dieu (swt) protéger le Sénégal !
LES ETATS-UNIS EPINGLENT LE SENEGAL
Le pays ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite des personnes, a regretté le rapport 2020 du département américain sur la question
Babacar Guèye DIOP avec Igfm |
Publication 02/07/2020
Le Sénégal ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite des personnes, a regretté le rapport 2020 du département américain sur la traite des personnes.
La mendicité est une réalité au Sénégal. Les Etats-Unis le savent et le décrient à travers une note de son département d’Etat. Dans son rapport 2020 sur le trafic de personnes intitulé «Traffikinng in persons» et parcouru par le site Igfm, le département d’Etat américain constate : «Le gouvernement du Sénégal ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite. Mais, il déploie des efforts considérables pour y parvenir.» Par conséquent, les Etats-Unis rétrogradent le Sénégal à la liste de surveillance de niveau 2. Le département d’Etat salue la récente la campagne de retrait des enfants au début de la pandémie de Covid-19. Cependant, le rapport estime «le gouvernement n’a pas démontré d’efforts globaux accrus durant la période de référence précédente».
De plus, déplore-t-il, «le gouvernement a rarement enquêté ou poursuivi de manière proactive les trafiquants qui exploitent des enfants dans la mendicité forcée et n’a pris aucune mesure contre les responsables qui ont refusé d’enquêter sur de tels cas». Selon la note, le Sénégal a maintenu des efforts répressifs insuffisants contre la traite. Pourtant, relève le rapport, la loi 2005 sur la lutte contre la traite des personnes et les pratiques connexes, prévoit des sanctions suffisamment sévères. «Le gouvernement a indiqué avoir enquêté sur 12 cas de traite, poursuivi 17 suspects et condamné 5 trafiquants (…) L’un des 5 trafiquants condamnés s’était fait passer pour un maître coranique pour obliger les enfants à mendier ; il a été reconnu coupable en vertu de la loi de 2005 et a été condamné à 2 ans avec sursis et une amende de 50 000 de francs Cfa. Ce qui n’était pas conforme aux sanctions prévues dans la loi de 2015», regrette l’institution américaine.
«Aucun effort pour réduire la demande de rapports sexuels commerciaux»
Le rapport renseigne que le Sénégal a appliqué de manière persistante des sanctions incompatibles avec la loi de 2005 contre la traite des personnes condamnées. Et lorsque les responsables ont identifié un cas potentiel de mendicité forcée, déplorent les Américains, ils ont souvent infligé des sanctions administratives aux auteurs présumés au lieu d’enquêter et de poursuivre pénalement l’affaire. «Au cours de la période considérée, sept cas présumés de mendicité forcée d’enfants ont été traités par voie administrative. En n’enquêtant ni en poursuivant pénalement ces affaires, le gouvernement n’a pas tenu suffisamment responsables les trafiquants», lit-on dans le rapport. Lequel souligne que le gouvernement sénégalais a aussi réduit ses efforts déjà insuffisants pour identifier et fournir des services aux victimes de la traite.
Le projet de loi et ses décrets d’application destinés à moderniser les daaras sont dans le pipeline. Mais, le département d’Etat n’est pas rassuré : «Pour la première fois, le gouvernement aurait la surveillance et le pouvoir d’approuver ou de refuser l’ouverture de nouveaux daaras et de fermer ceux qui ne répondent pas aux exigences. Cependant, ni le projet de loi ni aucun des décrets d’application n’interdisent explicitement la mendicité forcée des enfants.» Le département d’Etat n’affiche pas non plus le satisfecit dans la lutte contre le tourisme sexuel. «Le gouvernement n’a fait aucun effort pour réduire la demande de rapports sexuels commerciaux», regrette le rapport. De plus, souligne la note, le Sénégal «n’a identifié aucune victime de la traite des adultes et la compréhension limitée de la problématique de la traite parmi les responsables gouvernementaux persiste», dénonce le rapport.