Les opérateurs de télécommunications : Orange, Free et Expresso ont été mis en demeure par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes(Artp). Le gendarme des télécommunications reproche à ces sociétés de téléphonie leur mauvaise qualité du service aussi bien sur le mobile que sur les données.
L’Artp ne badine pas avec la qualité. Orange, Free et Expresso l’ont appris à leurs dépens, ce mardi 30 juin 2020. En effet, le gendarme des télécommunications qui a découvert au cours d’un contrôle courant juin la mauvaise qualité de service offert par les trois opérateurs leur a tout simplement servi une mise en demeure pour les amener à corriger au plus vite ces manquements au cahier de charges.
Le Directeur général de l’ARTP a déposé les trois correspondances sur le bureau des Directeurs généraux de ces opérateurs de télécommunications. A partir de ce moment, c’est le compte à rebours pour Orange, Free et Expresso. Pour cause, ces opérateurs ont 30 jours à partir de la date de réception de la mise en demeure pour rétablir la qualité du réseau et des données.
En clair, d’ici la fête de la Tabaski qui est un très grand moment de communications et qui est prévue à la fin du mois de juillet, les consommateurs devraient retrouver un réseau de téléphonie et internet plus confortable. Tout manquement à ce cahier de charges exposerait Orange, Free et Expresso à de lourdes sanctions financières.
En 2016, la Sonatel/Orange, l’opérateur historique s’était vue infliger de lourdes amendes pour mauvaise qualité du service. De 13 milliards d’amende au départ, l’autorité de régulation avait réduit la sanction à 1, 5 milliard de francs CFA.
L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes, en abrégé «ARTP» est créée auprès du Président de la République, en tant qu’autorité administrative indépendante, chargée de réguler les secteurs des télécommunications et des postes. L’Artp est dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière et de gestion. Depuis mars 2019, Abdoul Ly est le Directeur général de l’ARTP.
LES DETAILS DU PROTOCOLE SANITAIRE À L'AIBD
Après l’annonce de la réouverture des frontières aériennes pour le 15 juillet prochain hier, le ministre du Tourisme et des transports aériens a donné les détails des modalités de cette reprise.
La reprise des vols internationaux sera assujettie au respect des mesures barrières dans les différents endroits des aéroports. Les détails sont donnés dans une circulaire par le ministre du Tourisme et des transports aériens pour limiter la propagation du Covid-19.
Après l’annonce de la réouverture des frontières aériennes pour le 15 juillet prochain hier, le ministre du Tourisme et des transports aériens a donné les détails des modalités de cette reprise.
Selon Alioune Sarr, «il s’agit de la reprise des vols du Sénégal vers l’international, de l’international vers le Sénégal, mais aussi du survol du territoire national par les compagnies de transport aérien». Dans une note, il fait savoir que «instruction a été donnée à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) pour le démarrage de la procédure de notification». Comme l’a dit le chef de l’Etat lundi lors de son adresse à la Nation, M. Sarr souligne que «cette reprise du trafic aérien se fera selon un protocole déjà établi par les services compétents, soumis et validé par le ministère de la Santé et de l’action sociale suivant les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci)».
Dans son document, le ministre informe que «le protocole vise à réduire les risques de contamination par le virus du Covid-19 dans les aéroports et les aéronefs exploités au Sénégal». Il renseigne que ledit protocole «fixe également les dispositions générales à mettre en œuvre par les exploitants d’aéroports, les usagers de l’aéroport, le personnel et les passagers pour réduire les risques de propagation et de contamination du virus du Covid19 dans l’environnement du transport aérien».
Le ministre du Tourisme et des transports aériens précise que «les dispositions du présent protocole sont susceptibles d’être régulièrement mises à jour, en fonction notamment de l’évolution des règles sanitaires applicables au transport aérien édictées par les autorités sanitaires nationales et internationales, des conclusions des travaux de l’Iata et de l’Oaci sur la question, ainsi que des progrès de la médecine dans la lutte contre le Covid-19». D’ailleurs dans le cadre de cette reprise des transports aériens, une circulaire a été envoyée aux structures concernées. Celle-ci a pour objectif de fixer les dispositions générales à mettre en œuvre par les exploitants d’aéroports, les usagers de l’aéroport, le personnel et les passagers pour réduire les risques de propagation et de contamination du virus de Covid19 dans l’environnement du transport aérien. Il s’agit de veiller au respect des gestes barrières (lavage des mains, distanciation physique, prise de la température, port obligatoire du masque, entre autres) et de mettre en place le dispositif adéquat. Entre autres mesures prises, on peut noter la restriction des accès à l’aérogare.
A ce propos, le document souligne que «l’accès au terminal des aéroports doit être strictement réservé aux personnels aéroportuaires lorsqu’ils sont en service, aux passagers des vols en cours de traitement». Il est précisé qu’une «dérogation peut être accordée aux accompagnateurs de personnes malades, mineures ou à mobilité réduite».
La circulaire renseigne aussi que «sauf cas de force majeure, le passager ne doit pas retourner dans la zone publique après les formalités d’enregistrement». Le document ajoute que «toute personne qui accède au terminal doit porter un masque conforme aux recommandations des autorités sanitaires». De même, il est précisé que «le port du masque est obligatoire à tout moment et à tous les lieux de l’aéroport». Concernant l’enregistrement, «tous les comptoirs doivent être surmontés d’un dispositif solide et transparent de sorte à empêcher que l’agent ne soit exposé à un facteur de transmission du virus (souffle, postillon, etc.)»
Jusqu’ici, le fonds commun ne bénéficie qu’aux travailleurs des greffes alors que l’Ums a récemment relancé son projet de fonds abrogé en 2012. En attendant, le décret qui fixe celui des greffes et le projet des magistrats, qui seront alimentés de la même manière, sont au niveau de la Chancellerie. Quel arbitrage !
Le Fonds commun est un dossier judiciaire complexe. Si les travailleurs des greffes en sont bénéficiaires, les magistrats voudraient qu’ils soient étendus à tout le personnel judiciaire. Une autre manière de faire le nouveau projet de fonds commun soumis par l’Union des magistrats sénégalais (Ums) à la Chancellerie.
Dans un entretien publié hier par Le Quotidien, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) parlait du blocage du décret sur le nouveau système de financement du fonds entre le ministère de la Justice et le secrétariat général du gouvernement. «Depuis que le décret est sorti, ceux qui sont au ministère de la Justice, de connivence avec ceux qui sont au Secrétariat général du gouvernement qui est chargé de la publication, il y a des magistrats là-bas, ils ont fait tout pour que le texte ne soit pas publié dans l’éventualité de créer leur fonds afin de reprendre les recettes qui nous ont été allouées», avance Me Aya Boun Malick Diop.
Instauré en 1993, le fonds commun des greffes était alimenté par les frais de délivrance des actes de justice comme l’établissement de casiers judiciaires, de jugement et d’arrêt. Il s’agissait d’un décret sur les frais et droits d’enregistrement des actes civils et commerciaux sans oublier que les frais de nantissement étaient limités à 50 millions de francs Cfa.
Après une longue bataille, le Sytjust avait obtenu en 2018 la signature de nouveaux décrets qui allouent au fonds des greffes de nouvelles recettes comme les amendes, les consignations. Ces nouvelles niches devaient servir à alimenter celui des magistrats qui a été créé en 2011, avant qu’il ne soit abrogé par le Président Sall dès son élection en 2012. Ce fonds est un poison distillé dans le corps judiciaire dont les différents acteurs veulent coûte que coûte son instauration.
Après l’échec de 2012, l’Ums est revenue à la charge au mois de mars, en élaborant un projet de loi qu’elle veut proposer à la signature du chef de l’Etat et qui vise à instituer un «fonds d’équipement et de motivation de la justice judiciaire», qui devrait être alimenté par les amendes prononcées par les Tribunaux et servirait à leur fournir des ressources additionnelles, en plus de leur salaire et indemnité de judicature.
Selon ses initiateurs, le «Fonds d’équipement et de motivation de la justice judiciaire» viserait à «contribuer à la modernisation de la justice et à l’amélioration des conditions de travail de ses acteurs-clés que sont les magistrats, en permettant le renforcement des équipements et une meilleure prise en charge de certains besoins, notamment en documentation technique ou en formation».
L’argent des amendes qu’ils seraient amenés à prononcer va principalement alimenter le fonds en question, de même que les «consignations faites pendant l’instruction, lorsqu’elles sont devenues définitivement acquises au Trésor public, à l’exception de celles faites en raison des détournements des deniers publics». Il y a aussi les droits de chancellerie payés par les bénéficiaires des décrets de naturalisation qui vont alimenter ledit fonds. L’article 3 du projet indique que «les ressources du fonds d’équipement et de motivation de la justice judiciaire sont affectées aux dépenses d’équipement des Cours et tribunaux et à la motivation des magistrats de ce corps».
L’article 6 indique que la part réservée à la motivation des magistrats leur est allouée sous forme de primes payées chaque trimestre. Ladite quote-part «ne peut être inférieure à la moitié des ressources du fonds» et est fixée par arrêté du garde des Sceaux.
Et si la part réservée aux dépenses d’équipement est excédentaire à la fin de l’année, le solde peut être réaffecté à la motivation des magistrats. Ce texte préparé par l’Ums rappelle étrangement le décret 2011- 1929 du 1er décembre 2011, signé par le Président Abdoulaye Wade, et qui instituait le Fonds commun des magistrats. Le texte en question avait, dans son rapport de présentation, pour objectif de «permettre l’allocation de revenus additionnels aux magistrats bénéficiaires».
Finalement, il sera abrogé par Macky Sall après un long combat mené par Aminata Touré, ministre de la Justice de l’époque. Elle disait clairement que «l’intéressement des magistrats aux produits des amendes et des confiscations qu’ils prononcent eux-mêmes pose un sérieux problème d’éthique».
GORÉE ATTEND LE FEU VERT DU MINISTRE DE LA PÊCHE
Depuis la survenue du Covid19, l’île de Gorée est restée fermée aux visiteurs. Elle poursuit son confinement malgré l’assouplissement des mesures restrictives liées à la prévention de la pandémie, suivi hier de la levée de l’Etat d’urgence et du couvre-fe
Depuis la survenue du Covid19, l’île de Gorée est restée fermée aux visiteurs. Elle poursuit son confinement malgré l’assouplissement des mesures restrictives liées à la prévention de la pandémie, suivi hier de la levée de l’Etat d’urgence et du couvre-feu.
Cette stratégie a permis de prémunir la commune qui est la seule de la capitale à ne pas connaître un cas positif. Et les non Goréens devraient encore prendre leur mal en patience pour espérer retrouver l’île. «A titre de rappel, l’arrêté ministériel restreignant l’accès à l’île aux non Goréens reste en vigueur tant qu’il n’aura pas été rapporté par le ministre de la Pêche et des transports maritimes», informe Me Augustin Senghor.
Face à cette nouvelle situation, M. Soyoubou Gaye, conseiller spécial du maire de Gorée, a contacté samedi dernier le commandant Diouf Niang, adjoint à l’administratrice de la Gare maritime, pour la réouverture de la première porte de l’embarcadère.
Cette réouverture est devenue effective depuis hier, mais est assortie de conditions précises pour éviter l’encombrement. «Ouverture 30mn avant chaque départ et fermeture après. Des vigiles et gendarmes devraient être positionnés là-bas pour filtrer les entrées, tout en demandant aux usagers de la chaloupe de se munir de leur carte de transport Lmdg pour éviter les incompréhensions», précise la mairie.
Après le discours à la Nation du Président Macky Sall, annonçant la levée de l’Etat d’urgence et du couvre-feu, le maire de Gorée réfléchit pour adapter sa commune à la nouvelle situation. «Suite aux mesures annoncées hier (lundi) par le chef de l’Etat, je vais m’entretenir avec l’administrateur délégué pour voir les réaménagements et réajustements qu’il y a lieu de faire au vu de la nouvelle situation», dit le maire.
Par Yoro DIA
G5 SAHEL, SOUVERAINETÉS CONFINÉES
Être du G5 ou pas n’a pas pour le Sénégal une importance stratégique. Au lieu de discuter du sexe des anges, veillons à nous donner ici et maintenant et dans le temps les moyens de sécuriser notre territoire !
«L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents, elle n‘a que des intérêts permanents.»
Ainsi parlait Lord Palmerston qui a été ministre de la Guerre, ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Intérieur et en enfin Premier ministre de la Grande Bretagne.
Revisiter l’œuvre de Lord Palmerston est fort intéressant pour comprendre les relations ambiguës entre le Sénégal et les pays du G5 Sahel. Ces relations concernent à la fois notre politique extérieure, celle de notre défense et de notre sécurité intérieure, ces ministères régaliens qu’a eu à occuper Lord Palmerston avant d’aller au 10 Downing street.
Lord Palmerston (Premier ministre de 1855 à 1858) avait compris bien avant Winston Churchill (Premier ministre de 1939 à 1945) que l’Angleterre, avec ou sans alliés, devait se donner les moyens de défendre son île. Cette grande sagesse stratégique a sauvé l’île face à l’ouragan Napoléon, mais aussi et surtout face aux hordes nazies qui avaient soumis presque toute l’Europe comme l’empereur des Français.
Avec le sommet du G5 de Nouakchott, le débat sur l’absence du Sénégal dans le G5 va encore se poser. Ce débat n’a pas beaucoup d’intérêt. Conformément à la sagesse stratégique de Palmerston, la question qui s’impose est celle-ci : G5 Sahel ou pas, est-ce que notre pays s’est donné les moyens d’assurer sa sécurité ? Certains pays du G5 Sahel qui ont choisi de sous-traiter leur sécurité à la France et l’Onu vivaient un confinement de leur souveraineté bien avant que le coronavirus ait popularisé le mot.
En dehors du Tchad qui s’est donné les moyens de sa politique sécuritaire et de la Mauritanie que les jihadistes semblent contourner comme le Burkina au temps de Compaoré, les pays du G5 Sahel ne s’en sortent pas du tout sur le plan sécuritaire. La France mise sur les coups d’éclats (élimination de Droukdel) et les jihadistes misent sur le temps et la lassitude.
C’est comme en Afghanistan où les Talibans ont fini par avoir les Américains à l’usure, en faisant du temps leur plus grand allié. Dans le Sahel, les jihadistes ont la même stratégie : miser sur l’usure et les alternances politiques qui sont inhérentes à toutes les démocraties. C’est pourquoi être du G5 ou pas n’a pas pour le Sénégal une importance stratégique. Au lieu de discuter du sexe des anges, veillons à nous donner ici et maintenant et dans le temps les moyens de sécuriser notre territoire !
Aussi bien la France que l’Onu et les bailleurs de fonds ne sont pas loin de la lassitude face l’insoluble question du Sahel qui est pour la France une question de politique extérieure, alors que c’est un problème de sécurité nationale pour le Sénégal qui n’a d’autre choix que d’aider le Mali à contenir les jihadistes. Donc au-delà d’aider le Mali, il est de notre intérêt que notre armée soit présente au Mali pour contenir les jihadistes, qu’il est préférable de combattre à Mopti, Gao, plutôt qu’à Kidira ou à Kédougou. La France peut se retirer, mais on ne peut déplacer le Mali ou faire déménager le Sénégal.
C’est peut-être pour cela que Bismarck disait : «Un pays subit sa géographie, mais fait son histoire.» Géographiquement, nous sommes du Sahel, être ou ne pas être membre du G5 Sahel relève d’options politiques conjoncturelles, mais avoir le sens de l’histoire consiste à se donner les moyens de défendre son pays avec ou sans alliance. C’est cette sagesse qui nous a permis de gagner la guerre en Casamance et de sauver notre pays de la partition qui guette le Mali s’il continue de sous-traiter sa sécurité.
SENAC SA BLOQUE LE PÉAGE À DEM DIKK
A partir d’aujourd’hui, prendre le péage ne sera plus un privilège pour certains usagers des bus Dakar Dem Dikk sur certaines lignes
A partir d’aujourd’hui, prendre le péage ne sera plus un privilège pour certains usagers des bus Dakar DEM Dick sur certaines lignes.
Le Quotidien a appris de personnes sûres que le concessionnaire a décidé, depuis hier soir à minuit, de désactiver toutes les cartes «Rapido» post-payées à la disposition des bus de la compagnie nationale des transports urbains et interurbains.
A la base, un contentieux de 400 millions réclamés par la Senac Sa à la compagnie dirigée par Me Moussa Diop. Cette somme serait due depuis bien avant la pandémie de coronavirus et aurait fait, toujours selon les personnes qui ont bien suivi ce dossier, l’objet de plusieurs relances. La direction de Dakar DEM Dick n’a même pas été en mesure d’honorer les nombreuses échéances qui lui auraient été accordées pour lui permettre de se soulager de cette créance.
Pourtant, les mêmes sources assurent que du fait du Covid-19, la Senac Sa, tenant compte de la qualité des relations qu’elle entretient avec une entreprise qui fait partie de ses plus gros clients, avait dispensé les cars Ddd de paiement du péage en signe de contribution à la lutte contre le Covid-19, et tenant compte du fait que le transporteur avait perdu une grande partie de sa clientèle avec la pandémie.
Maintenant que les choses reviennent doucement à la normale, la décision de la filiale d’Eiffage concessions va obliger, si Me Moussa Diop ne retrouve pas ses esprits et débloque une partie du financement qui lui a été accordé dans le cadre du Fonds Covid19, les chauffeurs des bus Dakar DEM Dick à acquérir des cartes prépayées Rapido pour leurs bus. Ou, faute de mieux, à emprunter les lignes de paiement manuel comme nombre d’usagers lambda, avec les inconvénients qui vont avec aux heures de pointe. Ou sinon, il leur restera également la solution de la Route nationale…
NIASSE VANTE LES MÉRITES DE SON ASSEMBLÉE FORTEMENT CRITIQUÉE
S’il y a quelqu’un qui est vraiment satisfait de l’Assemblée nationale, c’est son Président Moustapha Niasse.
S’il y a quelqu’un qui est vraiment satisfait de l’Assemblée nationale, c’est son président Moustapha Niasse. Hier, lors de la clôture de la session ordinaire unique de l’année 2019-2020, il a loué la qualité de travail des députés qui, dit-il, malgré la crise sanitaire, se sont investis pour participer à l’effort national.
L’Assemblée nationale est souvent critiquée pour sa léthargie et sa non-proactivité face à des questions d’enjeu national. D’aucuns reprochent aux députés d’être en marge des réalités du pays et de l’actualité. Pratiquement, une seule question orale a été déposée durant toute la crise sanitaire. Pis, avec toute la polémique engendrée par les marchés d’attribution et de transport de vivres, aucune enquête parlementaire n’a été déclenchée. Encore moins une invite au ministre en charge du Développement communautaire, Mansour Faye, de s’expliquer devant les parlementaires. La gestion des écoles et universités du pays dans ce contexte de Covid-19 a révélé aussi les tares du régime. Qu’a fait l’Institution parlementaire pour situer les responsabilités ?
Un autre exemple qui devrait attirer l’attention des députés est celui de la grève, en pleine crise sanitaire, des médecins doctorants, des infirmiers et autres hygiénistes employés dans les centres de traitement. Face à tous ces problèmes parmi tant d’autres, cette Assemblée se limite tout simplement à suivre l’Exécutif sans vraiment réfléchir sur l’opportunité des mesures prises ou de la gestion de certains dossiers. Alors qu’elle a la faculté, en plus de voter des lois, de contrôler le travail du gouvernement. Mais elle préfère se contenter du minimum. Mieux, elle se satisfait du travail fourni. La preuve, hier, lors de la clôture de la session ordinaire unique de l’année 2019-2020, Moustapha Niasse a vanté les mérites de son Institution. Selon lui, parallèlement au gouvernement, l’Institution parlementaire a continué de fonctionner, en accomplissant ses missions liées à la représentation, au vote des lois, au contrôle de l’action gouvernementale et à l’évaluation des politiques publiques. «Le Bureau a consacré ses séances des 13 et 30 mars 2020 à la gestion des données et des mesures prises par rapport à la pandémie de la Covid-19.
L’Assemblée nationale a, en plus, participé à la bataille de la communication, en publiant une déclaration dès le 20 mars 2020, suivie d’un communiqué le 30 mars 2020 et d’une deuxième déclaration solennelle le 14 mai 2020. Le 26 juin dernier, la Plénière a voté une Résolution pour saluer le travail remarquable des personnels de santé», a listé Moustapha Niasse. Le 29 juin 2020, ajoute-t-il, la Conférence des Présidents a reçu, de 15 heures 30 mn à 18 heures 00 mn, le Comité National de Gestion des Epidémies, aux fins de recueillir toutes les informations nécessaires et de procéder à des échanges sur la pandémie, son évolution et les perspectives. Par ailleurs, le Président de l’Assemblée soutient que chaque député, à la base, s’est investi pour participer à l’effort national de sensibilisation des populations, en les invitant à respecter les recommandations des personnels de santé, notamment par rapport aux mesures barrières, telles que le port du masque, la distanciation physique et le lavage régulier des mains. Même si Moustapha Niasse s’enorgueillit de tout cela, force est de constater qu’on n’a pas vraiment touché aux revendications véritables des Sénégalais qui ont des aspirations liées à une plus grande transparence dans l’action gouvernementale.
Aussi, les députés doivent-ils éclairer l’opinion sur le travail de suivi effectué par le Parlement. Le fait d’être dans une période d’exception ne peut aucunement justifier cette inertie sur certaines questions. Tout compte fait, le Président Niasse estime que la clôture de cette session n’est pas synonyme de pause dans le combat solidaire que toutes les composantes de la Nation mènent contre la Pandémie. «En plus de l’encadrement de leurs mandants, les députés seront attentifs aux Sessions extraordinaires, en observant une vigilance sans faille, pour rester disponibles au service du pays et de ses populations», a-t-il annoncé.
«L’ASSEMBLEE A JOUE SA PARTITION, EN RENFORÇANT SA NECESSAIRE COOPERATION AVEC
Le Pouvoir exécutif» Auparavant, dans son discours, Moustapha Niasse avait rappelé que cette Pandémie, à l’échelle mondiale comme à l’interne, dans les pays du Nord comme ceux du Sud, a bouleversé tous les schémas, toutes les prévisions et le calendrier des Etats, en affectant profondément l’économie, la production, l’emploi, l’école, bref la vie des Nations. Avant de saluer la batterie de mesures prises, dès le début de l’alerte, par le Président Macky Sall. Poursuivant, il a affirmé que l’Assemblée nationale, dans le cadre des prérogatives que lui confèrent la Constitution et le Règlement Intérieur, a joué sa partition, en renforçant sa nécessaire coopération avec le Pouvoir Exécutif. C’est ainsi, dit-il, qu’elle a voté, le 1er avril 2020, la Loi d’Habilitation permettant au chef de l’Etat de faire face à la Pandémie et à ses conséquences budgétaires, financières, économiques, sociales, sanitaires et sécuritaires. «Cette Loi est un instrument de gouvernance, pour mener à bien, dans tous ses aspects, le programme de résilience économique et sociale », a-t-il précisé. Il soutient que malgré la situation exceptionnelle, l’Assemblée nationale a maintenu le cap sur sa volonté d’améliorer les conditions de travail au sein du siège de l’Institution et poursuit ses efforts pour élaborer et exécuter des projets avec les partenaires, en vue de la modernisation de ses équipements. «C’est dans cet esprit que nous continuerons, ensemble et solidairement, notre combat pour la vie, sans renoncer à l’aspiration nationale de développement concerté », a-t-il conclu à ce propos.
QUAND DES FUTURS MARIÉS SE METTENT À LA DÉBAUCHE
L’enterrement de vie de célibataire est une fête prénuptiale qui consiste à «faire profiter au célibataire des plaisirs que son prochain engagement de fidélité et sa vie de couple vont le priver ou lui rendre difficiles»
L’enterrement de vie de célibataire est considéré comme une tradition prénuptiale occidentale qui est apparue vers le XVIIIe siècle. Avec l’émergence des réseaux sociaux, cette pratique a connu des mutations ces dernières années et a fini par être adoptée dans certains pays. Au Sénégal, l’enterrement de vie de célibataire est apparu il y a environ 4 ans, prenant peu à peu la place du traditionnel «xawaaré». Pour certains, cette nouvelle tendance notée chez les jeunes ne fait pas partie de notre culture et de nos valeurs religieuses. Ils crient à l’acculturation.
L’enterrement de vie de célibataire est une fête prénuptiale qui consiste à «faire profiter au célibataire des plaisirs que son prochain engagement de fidélité et sa vie de couple vont le priver ou lui rendre difficiles». On parle d’enterrement de vie de garçon pour les hommes et d’enterrement de vie de jeune fille pour les femmes. L’enterrement de vie de célibataire apparaît pour les hommes vers le XVIIIe siècle et se résumait très souvent à un passage en maison close, dans un état d’ébriété avancé. L’enterrement de vie de jeune fille s’est développé plus tardivement, à partir des années 1970, et a pris de l’ampleur plus récemment.
Selon certaines traditions, le futur marié doit enterrer un cercueil à la fin de sa journée d’enterrement. «Ce cercueil contient des souvenirs de sa vie passée (objets fétiches et symboliques, etc.) et fréquemment quelques bouteilles. Ce cercueil est ensuite déterré à la naissance du premier enfant du couple (ou au bout d’un an)», raconte-t-on. La cérémonie est traditionnellement organisée par le témoin de la personne qui se marie. Les activités sont variées et vont du simple restaurant, en passant par des activités sportives collectives ou individuelles, culinaires, durant lesquelles les futurs mariés sont mis à l’épreuve.
Cependant, durant les années 2010, l’enterrement de vie de célibataire a subi un nouveau virage. «Ainsi, la tradition jusqu’alors fondée sur la mise en situation gênante du futur marié (déguisement de mauvais goût, gages douteux) a laissé place a des week-ends tendances sous le signe de la mode et du bon goût». Cette mutation est due à l’évolution des réseaux sociaux dont Instagram, Facebook et certaines chaînes de télévision. Au Sénégal, cette tradition jusqu’ici méconnue dans certaines localités a été adoptée ces dernières années, surtout dans la capitale. Elle prenait ainsi la place de ce qu’on appelait jadis «Xawaare», une cérémonie prénuptiale mythique où l’on chantait et dansait au rythme des tam-tams. Avec l’évolution des réseaux sociaux, cette pratique bien de chez nous tend à disparaître dans des localités comme la capitale (Dakar). L’influence occidentale a fini par prendre le dessus.
Les adeptes de la culture occidentale ou les «fashion-victims» préfèrent désormais organiser à la place du «Xawaare» un enterrement de vie de célibataire. Pour ce genre de fête populaire, le ou la marié (e) passe du bon temps avec ses amis proches etla famille du couple. Les enterrements des futurs mariés se font séparément. Ayant assisté à de nombreuses cérémonies du genre, une jeune femme, la trentaine, raconte son expérience. «Au Sénégal, les gens essayent de faire comme l’occident maintenant pour les enterrements de vie de célibataire. Je me rappelle la veille du mariage d’une de mes cousines, on s’est retrouvé entre filles, pour fêter ensemble son dernier jour de célibat.
Pour l’occasion, nous étions toutes vêtues de peignoirs saumons en satin très doux où on avait imprimé au dos : «Team Bride», ainsi que des écharpes personnalisées. Quant à la mariée, elle portait une peignoir de bain en satin blanc, assorti à des pantoufles de spa. Elle était coiffée d’une couronne en strass. C’est aussi le moment de rivaliser en termes de maquillage et coiffure qui sont en vogue. Les participants sont souvent au nombre de cinq à dix amis proches et membres de la famille.
La liste des noms choisis peut être définie avec la personne qui se marie». Pour assurer l’ambiance, informe notre interlocutrice qui répond au nom de Kiné Ndiaye, «unDj a été engagé pour l’animation. On a également organisé des défilés et des cours de cuisine, sans oublier de prendre des photos et des vidéos qu’on postait instantanément sur Instagram, Snapchat, Facebook et autres afin de partager notre joie. Côté bouffe, les organisateurs avaient engagé un service traiteur qui a concocté des plats diversifiés.
Après avoir mangé, on a sablé le champomy (Ndlr : champagne non alcoolisé et à base de pomme) pour trinquer à la santé des futurs mariés. A la suite de cela, on a coupé le gâteau sur lequel étaient inscrits les noms des futurs mariés. Et pour marquer le coup, on a tous remis des cadeaux à ma cousine.» Il urge de signaler par ailleurs que les fêtes varient en fonction des organisateurs et des moyens dont ils disposent. «Certaines filles «Koobas» (Ndlr : audacieuses) optent pour des soirées arrosées où l’alcool coule à flots et les nuées de fumée de tabac obscurcissent la vue. Les tables sont ornées de gâteaux en forme de sexe. Certaines aussi vont dans un Spa de luxe pour des soins esthétiques : gommage, modelage, massage. D’autres, par contre, se retrouvent à la maison familiale de la mariée pour faire des tatouages au henné, boire du thé, discuter et écouter la musique», renseigne Kiné Ndiaye.
POUR CE GENRE DE FETES POPULAIRES, LES CHOSES SONT PLUS POUSSEES QUAND IL S’AGIT DES GARÇONS
Rencontré aux Allées du Centenaire, un jeune homme garde des souvenirs presque traumatisants d’un enterrement de vie de garçon auquel il a pris part, il y a quelques mois. Ces moments, à l’en croire, sont fortement prisés par Satan qui incite les jeunes à s’adonner à des actes peu recommandables. «Quand je venais de rentrer de la France, j’ai une fois assisté à un enterrement de vie de garçon d’un ami. Les choses que j’y ai vécues m’ont laissé des souvenirs amers. D’ailleurs depuis ce jour, j’ai juré de ne plus participer à de telles soirées. Ce genre de soirée part toujours d’un simple verre à la beuverie. Ce jour-là, on était supposé sortir entre amis, manger et prendre un verre. Malheureusement, la deuxième partie de la soirée a pris des proportions démesurées, car on a fini dans un appartement meublé où nous attendait un autre groupe d’amis.
Pour marquer le coup, ils ont préparé une surprise au futur marié en recrutant trois filles stripteaseuses. Comme si cela ne suffisait pas, l’alcool coulait à flot. Je me rappelle même que j’ai fumé deux joints de Marijuana (chanvre indien). Quant au marié, il était obligé de prendre du plaisir avec ces femmes. D’ailleurs, il a fini par entretenir des rapports sexuels avec l’une d’elles à cause de son état d’ébriété», se souvient-il. A l’arrêt de bus, Maïmouna Diédhiou, teint clair, taille moyenne, attend la ligne 58 pour rentrer. Pour cette jeune femme, serveuse de son état, l’enterrement de vie de célibataire relève de l‘aliénation. Malgré ses apparences de fille moderne, elle désapprouve tout ce qui est en rapport avec ce genre de soirée. «Honnêtement, nous devons revenir sur terre. Quand je vois sur le net des photos de filles qui organisent un enterrement de jeunes filles, je me demande dans quel pays nous vivons. Et où est-ce que ce changement de valeurs va nous mener ? On est en train de faire de la déviance en essayant de s’approprier la culture d’autrui. Cette pratique occidentale ne rime pas avec nos valeurs. Je trouve que cela n’a pas de sens, d’autant plus que cela promeut la perversité et le vice. Au cours de ces soirées, les gens se saoulent, se droguent et s’adonnent à des pratiques sexuelles non réglementées.
Personnellement, je suis contre. En plus, c’est une pratique qui augmente des charges supplémentaires de mariage. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas intéressant. En plus, les réalités diffèrent», tranche Maïmouna Diédhiou.
OUSTAZ ALIOUNE SALL SUR L’ENTERREMENT DE VIE DE CÉLIBATAIRE : «Cette pratique ne fait pas partie de nos traditions et de notre religion»
Oustaz Aliou Sall se veut formel sur la pratique d’enterrement de vie de célibataire. «Pour la religion musulmane, celui qui n’a pas encore de femme n’a pas le droit de s’amuser avec qui que ce soit. Cela est valable aussi pour la femme. Cela veut tout simplement dire que ni le futur marié, ni la future mariée n’ont le droit d’organiser ce genre de soirée à la veille de leur mariage. La religion musulmane recommande aux futurs mariés d’attendre le jour du mariage pour fêter leur future vie. Autrement, elle ne reconnaît aucune célébration avant le mariage. Ce genre de fête n’a pas sa place dans la religion. Elle n’est pas recommandée d’autant qu’il peut s’y passer des choses bannies par la religion. Quand un homme épouse une femme, il a le droit de la recevoir chez lui avec une grande fête. Il peux immoler des moutons à son honneur, acheter de la boisson et organiser des festivités. Mais de là à vouloir copier les occidentaux, en buvant, en couchant avec d’autres femmes, ou en prenant de la drogue, c’est interdit par l’Islam. Même si cela n’empêche pas le mariage d’être légal. Je recommande aux jeunes de rompre avec cette nouvelle pratique et de retourner à nos valeurs religieuses et coutumières. Car c’est mieux que de copier la culture d’autrui dans les réseaux sociaux et autres
«LA PRATIQUE DE L’ENTERREMENT DE VIE DE CELIBATAIRE AU SENEGAL EST UNE ACCULTURATION»
Considéré comme une tradition occidentale, l’enterrement de vie de célibataire est perçu comme une acculturation aux yeux du Dr Fatoumata Hann, socio-anthropologue à l’université Assane Seck de Ziguinchor
Considéré comme une tradition occidentale, l’enterrement de vie de célibataire est perçu comme une acculturation aux yeux du Dr Fatoumata Hann, socio-anthropologue à l’université Assane Seck de Ziguinchor. Dans cet entretien, elle revient sur les fondements de cette pratique et son adoption par certains groupes au Sénégal.
Que signifie un enterrement de vie de célibataire?
L’enterrement de vie de célibataire est une conception très occidentale. On ne peut pas le comparer à une préparation particulière de la jeune fille, pas plus que du garçon à la veille du mariage. Parce que c’est un concept qui vient des choses. C’est une occasion pour les filles de sortir entre filles pour faire la fête. Elles vont même jusqu’à recruter un stripteaseur, et je ne pense pas que nous en soyons là au Sénégal. C’est juste un modèle différent d’entrer en union chez les jeunes. Si pour les occidentaux, on est dans le modèle d’enterrement de vie de célibataire, ici on est dans la préparation de l’homme et particulièrement de la femme, pour qu’elle soit prête à être une épouse et une mère dans les 09 mois qui suivent. Donc pour cette occasion, on commence à lui enseigner certaines choses, à lui donner des conseils pour qu’elle sache les valeurs que doit avoir une bonne épouse. Donc, même si on parle d’enterrement de vie de célibataire, moi je parle de modèles différents d’entrer en union.
Ces dernières années, cette pratique est devenue une mode dans notre pays et se fait dans une grande débauche. Comment qualifiez-vous cela?
Il ne s’agit pas de complexe d’infériorité ou d’aliénation, mais plutôt d’acculturation. En réalité, ceux qui font cela le tiennent de leur trajectoire de vie. Dans leur parcours et dans leur lignée de socialisation, ils sont plus focalisés aux valeurs occidentales. Et de ce point de vue, ils sont dans la continuité de leur trajectoire et de leur parcours de vie. Il n’y a pas de rupture en soi entre le modèle de socialisation et ces nouvelles formes d’entrer en union. Donc moi, je parlerais plus d’acculturation en soi que d’aliénation et de complexe d’infériorité. Nous devenons ce que notre groupe social a voulu faire de nous. Et quand on parle de valeurs, on n’a pas les mêmes référentiels que les gens qui font cette pratique. À mon avis, c’est cela la conception de l’enterrement de vie de célibataire des occidentaux. D’ailleurs, j’ai précisé que nous n’en sommes pas encore là. Si vous regardez parmi les catégories qui le font, on ne peut pas généraliser cette pratique. Chez nous, ceux qui le font sont des jeunes qui ont les moyens pour pouvoir louer un appartement, une limousine et faire la fête. Mais c’est une pratique qui n’est pas encore répandue au Sénégal. On ne peut pas dire que la société sénégalaise est en train de se transformer à ce point. En réalité, si vous prenez selon les communautés, les gens ont leurs méthodes d’annoncer les mariages. Par exemple chez certains groupes sociaux, la veille du mariage, on organisait des soirées comme «tann béer, xawaare et autres » ; et pourtant le mariage se fête comme il se doit pendant une semaine chez eux. C’est ce que nous connaissons. Et c’est le côté le plus familial que nous connaissons. En effet, un groupe social part à la rencontre d’un autre groupe social. Car le mariage n’est pas l’affaire d’un seul individu. Alors que s’il s’agit de l’enterrement de vie de célibataire, c’est l’individu avec ses copains ou copines qui organisent une cérémonie. Et même si vous faisiez un sondage, beaucoup de jeunes ne sauraient vous dire ce qu’est un enterrement de vie de célibataire. Ce modèle occidental n’est pas trop répandu chez nous, même s’il taquine certains groupes marginaux.
Que recommandez-vous à certains jeunes qui pensent qu’ils ne peuvent pas se marier sans organiser un enterrement de vie de célibataire?
De mon point de vue, il faut revenir à ces éléments-là qui permettent de faire plus africaine et plus sénégalaise. C’est-à-dire les «Xawaare, les tann béer» entre autres festivités qui vont nous permettre, toujours dans un jeu de sociabilité, de nous préparer à vivre une nouvelle vie. Il faut quand même reconnaître qu’aujourd’hui, on a une jeunesse très hybride. C’est pourquoi, quand on parle de valeurs, cela pose problème. Finalement, il faut d’abord se questionner sur ce que sont nos valeurs aujourd’hui ? De quelles valeurs on parle? De nos valeurs importées ? Ou des valeurs des sociétés qui nous ont colonisés ? Ou encore des valeurs de la société africaine ou sénégalaise? Quand on parle de valeurs sénégalaises, à l’intérieur, il y a des processus culturels différents selon qu’on est Lébou, Sérère, Toucouleur ou autres. On a bien sûr un socle commun, mais il y a des particularités liées à chaque groupe social.