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20 juillet 2025
EST-IL VRAI QUE LES CONSOMMATEURS DE LA NICOTINE CONTRACTENT MOINS LE COVID-19 ?
Selon plusieurs petites études, les fumeurs seraient sous-représentés parmi les personnes infectées par le virus SARS-CoV-2. L’interprétation de ces résultats reste sujette à caution
De nombreuses études de cas le démontrent sans équivoque : les fumeurs qui contractent le Covid-19 ont un risque fortement accru de développer des formes graves de la maladie. Dans ces travaux, on constate que la proportion de fumeurs est deux à quatre fois plus importante chez les patients gravement atteints que chez ceux présentant une forme modérée de la maladie.
En revanche, plusieurs publications relayées depuis début avril font état d’un phénomène contre-intuitif : dans plusieurs pays, la proportion de fumeurs infectés par le SARS-CoV-2 serait inférieure à la proportion de fumeurs au niveau régional ou national. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a récemment évoqué ces données.
En France, des travaux en cours de publication menés sur un nombre restreint de patients à la Pitié-Salpétrière, ainsi qu’une étude en milieu scolaire à Crépy-en-Valois (prépubliée ce 23 avril), ont également fait état de cette tendance statistique.
Les premières études ont été accueillies avec un certain scepticisme, non sans raison. En effet, nombre de ces travaux présentent des biais parfois importants.
Première limite présente dans l’ensemble des études (à l’exception des travaux français) : le paramètre de l’âge des patients hospitalisés. En effet, une proportion importante des patients atteints de formes graves de Covid-19 est âgée de plus de 65 ans. Or, la prévalence de fumeurs décroît très fortement avec l’âge (à titre d’exemple, en France, les 65-75 ans fument 2,5 fois moins que la population générale).
Dans l’étude menée à la Pitié-Salpêtrière, en tenant compte de l’âge et du sexe des patients, les fumeurs semblaient néanmoins quatre fois moins susceptibles que les non-fumeurs d’être Covid+. Un taux observé tant chez les personnes hospitalisées que chez les patients pris en charge en ambulatoire. Néanmoins, pour en tirer des conclusions plus solides, ces résultats auraient dû être mis en perspective avec le profil tabagique des patients fréquentant habituellement cet hôpital, aux mêmes périodes les années précédentes.
Autre paramètre qui semble exclu de la plupart des analyses : le profil socio-économique des groupes étudiés, qui peut fortement influer sur la proportion attendue de fumeurs. Une limitation mentionnée par les auteurs de l’étude française, qui ont établi leurs calculs «en supposant que la population étudiée qui vit dans une zone limitée autour d’un hôpital parisien a les mêmes habitudes tabagiques que la population française en général», et qui notent que «les travailleurs de la santé étaient surreprésentés dans le groupe ambulatoire, en raison de tests systématiques sur leur lieu de travail lorsqu’ils deviennent symptomatiques». L’étude menée à Crépy-en-Valois semble, elle, prendre en compte ce paramètre. Et ses résultats sont cohérents avec l’étude de la Pitié Salpêtrière.
Troisième écueil important : la qualité des informations recueillies n’est pas toujours au rendez-vous… loin s’en faut. Dans certaines études utilisées par les épidémiologistes pour mener leurs analyses, le statut tabagique des patients Covid+ les plus malades n’était tout simplement pas renseigné. Des commentateurs ont également relevé que l’une de ces études considérait comme «non-fumeurs» des individus consommant moins de 30 paquets par an – empêchant toute comparaison avec des statistiques nationales qui portent, elles, sur l’ensemble des consommateurs de cigarettes.
De son côté, l’étude menée à la Pitié-Salpêtrière semble considérer comme «ancien fumeur» toute personne qui avait cessé de fumer au moment de son hospitalisation… sans évoquer l’hypothèse que des patients aient pu arrêter de fumer à cause des premiers symptômes du Covid-19 ! Un point qui influencerait considérablement sur les résultats. Sollicité par CheckNews, Zahir Amoura, auteur de ces travaux, n’a pas encore commenté ce point.
Le phénomène est-il biologiquement plausible ?
L’interprétation de ces statistiques, ainsi que l’ampleur du phénomène associé, restent encore sujettes à caution.
Des chercheurs ont toutefois commencé à explorer l’hypothèse d’un lien de cause à effet direct entre le statut tabagique et l’infection primaire par le SARS-CoV-2. La question se pose en effet : d’un point de vue physiologique, est-il plausible que des poumons exposés au tabac soient moins perméables à ce coronavirus ? La nicotine pourrait-elle être impliquée dans le phénomène ?
Un lien possible avec le récepteur ACE2 ?
Le SARS-CoV-2 infecte les cellules en se liant au récepteur ACE2, abondants notamment à la surface les cellules des muqueuses et du tissu alvéolaire pulmonaire. L’expression du gène correspondant à ACE2 n’est pas identique chez les fumeurs et chez les non-fumeurs. Sur la base de modèles animaux, on a longtemps considéré que les fumeurs exprimaient moins ACE2 – ce qui laissait entrevoir une explication simple au phénomène : moins de ACE2 induit une propension plus faible à l’infection.
Mais des données récentes, qui semblent corroborées par de nouvelles recherches, laissent supposer que chez l’être humain, le tabagisme est associé à une expression plus grande d’ACE2. Une plus grande propension à l’infection par le coronavirus serait donc attendue. Les observations épidémiologiques ci-dessus évoquées, suggérant un effet protecteur du tabac, soulèveraient donc un paradoxe.
Plusieurs hypothèses explicatives ont été formulées. Certains auteurs ont avancé que, chez l’ensemble des patients, l’infection par SARS-CoV-2 diminuerait la disponibilité des récepteurs ACE2 dans les poumons. Les processus biologiques mobilisant habituellement ces récepteurs seraient entravés, entraînant divers symptômes de la maladie. Les personnes présentant plus d’ACE2, même si elles étaient infectées, développeraient moins de symptômes. Cette interprétation est toutefois mise à mal par l’étude de Crépy-en-Valois, où le diagnostic d’infection a été réalisé sur prise de sang, et non sur une simple évaluation clinique des symptômes.
Selon d’autres travaux, le récepteur nicotinique nAChR pourrait moduler l’activité d’ACE2. Stimuler nAChR pourrait-il rendre l’infection au travers d’ACE2 plus difficile ? Ce fait n’est pas encore prouvé. «La possibilité d’une modulation réciproque entre ACE2 et le récepteur nicotinique est une question scientifique intéressante pour laquelle nous n’avons pas de réponse», insiste le professeur Jean-Pierre Changeux, coauteur d’un article scientifique invitant à ce que soit explorée cette hypothèse.
La Pitié-Salpêtrière a annoncé le lancement de plusieurs essais cliniques en ce sens. Le premier, mené sur des soignants, vise à comparer le taux d’infection entre un groupe porteur de patchs nicotiniques et un groupe porteur de patchs placebos. D’autres essais doivent être menés sur des patients Covid+ hospitalisés, pour évaluer si la nicotine influe sur l’évolution de la maladie – notamment chez les fumeurs en sevrage forcé du fait de l’hospitalisation.
Nicotine et vapotage : des données préliminaires peu encourageantes
Le retour des associations d’utilisateurs de cigarette électronique ne semble toutefois pas aller dans ce sens. Selon l’analyse d’un questionnaire transmis début avril à plusieurs milliers d’adhérents des associations AIDUCE et SOVAPE, le taux de patients suspectés d’être Covid+ étaient analogues qu’il y ait consommation de nicotine ou non – voisin de 2,5%. «Bien que portant sur près de 10 000 personnes, cette enquête citoyenne est non conclusive sur un effet protecteur majeur de la nicotine, notent les associations dans un communiqué. Les premières données ne montrent aucun effet positif ou négatif majeur du vapotage face au risque de contracter le Covid-19 pour les vapoteurs et leur entourage.»
Le tabacologue Bertrand Dautzenberg, qui avait incité ces associations à explorer cette hypothèse, note sur Twitter que les données n’ont pas été recueillies dans des conditions «respectant toutes les obligations des études scientifiques». Il estime néanmoins qu’elles «ne montrent pas de signes forts d’un effet bénéfique de la nicotine pour réduire le taux de Covid-19». Il invite à une analyse de la Base de données de santé pour poursuivre l’exploration de cette hypothèse.
Aucune raison de commencer à fumer
Le tabacologue rappelle «que le tabac apporte avec certitude un effet négatif supérieur à celui d’un petit bénéfice qui n’est en rien confirmé». «Ceci conduit à encourager tous les médecins à conseiller et accompagner l’arrêt du tabac chez tous les fumeurs.» Les auteurs de l’étude de Crépy-en-Valois abondent en ce sens, rappelant que le tabac est responsable de 75 000 décès par an en France. «Le tabagisme ne peut donc pas être proposé comme une façon de se protéger contre le nouveau coronavirus», insistent-ils.
Cette conclusion rejoint, sans surprise, également celle des auteurs d’une synthèse sur les complications du Covid-19 liées au tabagisme. «Les facteurs de risque des formes graves de la Covid-19 (troubles pulmonaires et cardiovasculaires, diabète, etc.) sont plus fréquents chez les fumeurs. Les fumeurs qui souffrent de comorbidités devraient arrêter de fumer par tous les moyens.» Ceux-ci observent par ailleurs que «le confinement peut entraîner un isolement social et une détresse psychologique qui augmentent le besoin de fumer. [En outre], le tabagisme est plus répandu parmi les groupes économiquement moins favorisés, et ils sont potentiellement plus à risque de Covid-19.»
De son côté, l’association Alliance contre le tabac a enjoint à la plus grande prudence à l’égard des informations spéculatives en circulations. En l’absence de données plus probantes, les consommateurs de nicotine, «ne doivent pas s’attendre à être plus protégés que la population face à l’épidémie en cours», rappelle-t-elle. En outre, elle déconseille aux non-fumeurs le recours à des substituts nicotiniques. Une mise en garde également formulée par les promoteurs de l’étude de la Pitié-Salpétrière ou par le ministre de la Santé.
En résumé
Bien que très médiatisées, les observations épidémiologiques associant tabagisme et risque de développer les symptômes du Covid-19 restent à cette heure difficiles d’interprétation. Dans l’hypothèse d’un réel lien de cause à effet, les mécanismes biologiques évoqués dans la presse restent encore à l’état d’hypothèses. Aucune n’a encore été formellement testée.
SOIXANTE-NEUF NOUVEAUX CAS DE COVID-19
Les cas causés par la transmission communautaire ont été recensés aux Parcelles Assainies, à Mbao, à Colobane, à Niayes-Thioker, des quartiers et communes situés dans la région de Dakar, à Mbacké et Nioro du Riop
Le ministère de la Santé a annoncé samedi 69 nouvelles infections au coronavirus, ce qui porte à 614 le nombre de cas recensés au Sénégal depuis le 2 mars.
Soixante-six cas contacts ont été dénombrés, les six autres étant causés par la transmission communautaire, a précisé le docteur Aloyse Waly Diouf, directeur de cabinet du ministre de la Santé.
Les 69 nouveaux cas de Covid-19 proviennent de 703 tests, a-t-il dit en publiant le dernier bilan quotidien de la pandémie de Covid-19 au Sénégal.
Les cas causés par la transmission communautaire ont été recensés aux Parcelles Assainies, à Mbao, à Colobane, à Niayes-Thioker, des quartiers et communes situés dans la région de Dakar, à Mbacké et Nioro du Riop, deux départements situés respectivement dans les régions de Diourbel et Kaolack (centre).
Quatorze patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, a annoncé Aloyse Waly Diouf, assurant qu’‘’aucun cas grave n’a été signalé’’ parmi les patients sous traitement.
Leur état de santé est ‘’stable’’, selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé.
En tout, depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, le 2 mars, 276 patients ont recouvré la santé, a-t-il précisé, ajoutant que 330 personnes infectées par le Covid-19 sont actuellement sous traitement.
Le nombre de décès causés par la maladie, sept depuis vendredi, n’a pas évolué, selon Aloyse Waly Diouf.
Il rappelle qu’un patient a été évacué en France par ses proches.
M. Diouf a exhorté les populations à veiller au respect strict des mesures de prévention collective et individuelle de la maladie.
par Molase
LE COVID-ORGANICS SERAIT-IL LE SYMBOLE DU NOUVEL ORDRE MONDIAL ?
La comparaison des réactions dévalorisantes et moqueuses des nôtres à la suite de la solution malgache peut bel et bien démontrer un réel manque de confiance en nous et en nos capacités
Les multiples réactions à travers le continent ne semblent pas apporter une réponse positive à notre question. On peut observer facilement sur les réseaux sociaux le manque de confiance de nous autres africains, par rapport à nos frères. Le constat est à la limite triste compte tenu des circonstances.
Il y a quelques semaines, nous avions assisté à une déification d'un professeur français du nom de Raoult. Beaucoup d'entre-nous ont soutenu un soit disant héros qui aurait trouvé le remède miracle à base de chloroquine. Cet enthousiasme africain est-il la résultante d'une profonde aliénation culturelle ? Cette attitude serait-elle une confirmation d'une inconscience des ex-colonisés par rapport à la "vérité qui sonne toujours blanche" ?
En effet, la comparaison des réactions dévalorisantes et moqueuses des nôtres à la suite de la solution malgache peut bel et bien démontrer un réel manque de confiance en nous et en nos capacités. Une Afrique qui apporte la réponse mondiale est improbable, selon beaucoup d'entre-nous. C'est triste que nous soyons aussi durs envers nous-même et rejetons systématiquement tout ce qui vient de chez nous. On dirait que l'histoire se répète et cela nous renvoie à une réponse que Cheikh Anta Diop a servi aux étudiants, lors d'une conférence en 1984 à Niamey :
"Je crois que le mal que l'occupant nous a fait n'est pas encore guéri, voilà le fond du problème. L'aliénation culturelle finit par être partie intégrante de notre substance, de notre âme et quand on croit s'en être débarrassé on ne l'a pas encore fait complètement. Souvent, le colonisé ressemble un peu, ou l'ex-colonisé lui-même, à cet esclave du XIXème siècle qui libéré, va jusqu'au pas de la porte et puis revient à la maison, parce qu'il ne sait plus où aller. Il ne sait plus où aller... Depuis le temps qu'il a perdu la liberté, depuis le temps qu'il a apprit des réflexes de subordinations, depuis le temps qu'il a apprit à penser à travers son maître. (...) Toutes les questions que vous m'avez posé reviennent à une seule. Quant est-ce que les blancs vous reconnaîtront-ils ? Parce que la vérité sonne blanche. Mais c'est dangereux ce que vous dites parce que si réellement l'égalité intellectuelle est tangible, l'Afrique (et la diaspora africaine) devrait sur des thèmes controversés (tels que l'origine africaine de la première civilisation humaine), être capable d'accéder à sa vérité par sa propre investigation intellectuelle et se maintenir à cette vérité, jusqu'à ce que l'humanité sache que l'Afrique ne sera plus frustrée, que les idéologues perdront leur temps, parce qu'ils auront rencontré des intelligences égales qui peuvent leur tenir tête sur le plan de la recherche de la vérité."
Trente six ans après, il semblerait que nous soyons toujours au même stade. Le pire est que nous sommes très biens outillés pour défendre des positions fermes sur des bases scientifiques. Nous devons en effet, nous approprier la proposition malgache dans une logique scientifique et non émotionnelle.
Efficace ou pas, nous devrions saluer la démarche audacieuse et le travail de toutes les équipes de recherches africaines sur la question du covid. Le Madagascar a infligé une gifle à toute la planète en mettant en œuvre son fameux covid organique. Non seulement, il dit avoir trouvé un remède mais aussi ils n'attendent pas l'approbation des organisations pourries à la solde de l'impérialisme.
Ne faudrait-il pas applaudir, ce peuple avec un président qui s'affirme en défiant toutes les croyances et la notoriété intellectuelle et scientifique d'une partie du monde ?
Le Madagascar optimiste a déployé sans attendre une réponse à toute l’humanité au moment opportun. Il serait nécessaire que les États africains se posent les bonnes questions sur cette affaire et d'une façon sérieuse accorder du crédit à ses scientifiques.
La solution peut évidemment venir de l'Afrique et cela ne sera pas nouveau. Ce continent à beaucoup apporté au monde et continuera à le faire.
En attendant, nous espérons que le covid-organics, sera la confirmation d'une dynamique gagnante dans un contexte de bouillonnement du continent avenir.
Macky freine ses lieutenants
Le riz de Mansour Faye commençait à faire du bruit avec les histoires de marchés de gré à gré. Avant même que la clameur ne s’estompe, des politiciens avaient pris le relai en distribuant du riz à leurs militants de manière ostentatoire. Il s’en était ensuivi une confusion totale due à la rivalité entre responsables. D’après des sources de « L’As », c’est pour ainsi mettre un terme à ce charivari que Macky Sall leur a tous demandé de faire un stand-by et de laisser d’abord les autorités administratives mener le travail de distribution des vivres aux impactés du covid-19. En clair, il leur a demandé de suspendre leurs distributions en attendant que le gouvernement entame son opération pilotée par l’armée et l’administration territoriale.
L’imam de Pété Niébé positif au covid-19
Situé à 5 kilomètres de la commune de Goudiry, le village de Pété Niébé est devenu tristement célèbre avec une multiplication de cas de coronavirus. Depuis que le chef religieux de Kanehanebé a contaminé des ressortissants de cette bourgade, le foyer a quitté le premier village pour s’installer dans le village de Pété Niébé. La courbe monte à une vitesse vertigineuse. Déjà 44 cas contaminés dans un village de quelques centaines d’habitants. D’après des informations de L’As, l’imam du village fait partie du lot des 16 cas positifs d’hier. C’est dire donc que Pété Niébé est une poudrière. C’est que dans ce village, les populations refusent de se soumettre aux mesures sanitaires. De pseudos intellectuels continuent de manipuler les populations qui ont même refusé de fermer la mosquée. Confinés, les habitants parlent de stigmatisation et menacent de manifester. L’autorité administrative a dû menacer de fermer la mosquée de force pour leur faire entendre raison. Seulement, ils sont têtus et continuent de vivre comme si de rien n’était. Le préfet a d’abord usé de la diplomatie, mais visiblement, ils refusent toujours de se plier. « L’As » a appris que les meneurs de cette rébellion pourraient être convoqués par la gendarmerie ce matin. L’heure est vraiment grave.
La dame positive au Covid-19 à Pout
On en sait un peu plus sur la dame testée positive au coronavirus à Pout. Il s’agit en réalité d’une habitante de Diender qui a séjourné au centre de santé de Pout, après avoir commencé à développer les signes de la maladie. C’est d’ailleurs au niveau de cette structure sanitaire que des prélèvements ont été faits avant de revenir malheureusement positifs. La dame est une vendeuse de légumes qui allait régulièrement au marché Castor de Dakar pour écouler ses produits. C’est certainement là-bas qu’elle a chopé le virus. Pour l’heure, environ 35 personnes ont été en contact avec la dame. Tous ces contacts sont originaires pour la plupart de Diender et environs. Ils ont été mis en quarantaine. En ce qui concerne la localité de Diender, la nouvelle a été accueillie comme une bombe et les populations se sont ruées aussitôt vers le port de masque, avant de s’auto-confiner.
Opération retour des talibés
L’opération retour des talibés auprès de leurs parents a été lancée hier par Mouhamadou Moustapha Ndao, gouverneur de la région de Thiès. Cette initiative a été conduite par le Comité Départemental de Protection de l’Enfant(CDPE). Selon le Gouverneur, il a été jugé plus sûr de faire retourner les talibés chez leurs parents pour mieux les protéger de la maladie. L’opération a été lancée à Kawsara chez un Serigne Daara qui a accepté que ses talibés soient remis à leurs familles. Et à bord de deux cars Ndiaga Ndiaye, les enfants ont pris le départ vers Touba Toul, Touba, Mbacké, Tambacounda et Kaolack. Selon le Gouverneur, le choix des Daara est pour le moment basé sur le volontariat, mais il n’est pas exclu de recourir à la force. Le Serigne Daara de Kawsara qui s’est porté volontaire pour le convoyage de ses talibés a reçu des moyens d’accompagnements, notamment des denrées alimentaires et des produits d’hygiène, après qu’ils ont été tous testés. Et à leur arrivée, renseigne le chef de l’Exécutif régional, ils seront mis en quarantaine pendant 14 jours au moins pour éviter qu’ils infectent leurs familles. La même opération s’est également déroulée à Tivaouane et Mbour.
Un homme retrouvé mort
Un homme d’un âge très avancé a été retrouvé hier au quartier Nguinth de Thiès. Selon des témoins, il marchait tranquillement aux environs de 11 heures, avant de s’écrouler subitement, et de rendre l’âme. Une situation qui a fait peur aux riverains, dans ce contexte de pandémie du coronavirus. Informés du drame, la police et les sapeurs-pompiers ont débarqué, pour procéder aux constats d’usage et à l’évacuation du corps sans vie à la morgue du centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès. Mais auparavant, les éléments du service d’hygiène ont procédé à la désinfection du corps et du lieu du décès.
Le Sénégal commande le Covid-Organics de Madagascar
Des Sénégalais goûteront sans doute au Covid-Organics, un remède contre le coronavirus à base de tisane, trouvé par des chercheurs malgaches. Le Président malgache, Andry Rajoelina, a reçu les félicitations de son homologue sénégalais pour le remède traditionnel amélioré : le Covid-Organics. Le Président Macky Sall ne s’est pas limité aux félicitations, d’après le Président Rajoelina, puisqu’il a lancé une première commande. Pour le Président malgache, l’Afrique agit et se protège contre le Covid-19. Il remercie le Président Sall pour leurs échanges et sa confiance. Pour sa part, Macky Sall se félicite de l’échange fructueux avec le Président Rajoelina sur le partage d’expériences et de bonnes pratiques dans la lutte contre le Covid-19. Il n’a pas manqué de saluer les efforts de Madagascar dans la recherche de solutions thérapeutiques que le Sénégal suit avec intérêt.
L’appel de Macky Sall à la jeunesse
Restons avec le Président Macky Sall qui lance un appel à l’endroit des jeunes du pays dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Dans un tweet, le chef de l’Etat dira que «miser sur sa jeunesse, c’est miser sur l’avenir de sa Nation». Ainsi, il exhorte particulièrement les jeunes du Sénégal et d’ailleurs à redoubler d’efforts dans la lutte contre le Covid-19 et encourage les nombreuses initiatives de solidarité et de sensibilisation.
Coordination des inspecteurs d’Académie
Un document attribuant à la coordination des inspecteurs d’Académie des propositions sur l’achèvement de l’année scolaire circule dans les réseaux sociaux. Le document est intitulé «contribution du niveau déconcentré à la réflexion en cours sur l’impact du Covid-19 dans le secteur de l’Education». La coordination des inspecteurs d’Académie réfute la paternité de cette contribution. Elle précise que le document n’a rien d’officiel et n’est qu’un Draft de contribution, au même titre que toutes les autres contributions en cours des acteurs et partenaires de l’Education.
Des enclos de moutons, de vaches… au marché Sandicat
Qui l’aurait cru ? Le marché de fruits « Sandicat» de Pikine est dans l’anarchie totale à cause de certains commerçants. Ces derniers qui font fi des normes domestiques en matière d’élévation d’animaux ont aménagé partout dans le marché des enclos de moutons, de vaches, de chèvres et des poulaillers. Une pagaille constatée par le sous-Préfet de l’Arrondissement de Pikine-Dagoudane, Omar Sagna Ndiaye lors de l’opération de désencombrement de la rue Mbaye Gakou du marché bitumée depuis 2010, mais jamais utilisée par les automobilistes. Car elle est occupée par les commerçants qui, dans le passé, se sont affrontés violemment avec les riverains.
Arrestation de chauffeurs à Ziguinchor
La prochaine fois, ils vont y réfléchir à deux fois avant de sortir la nuit. Quatre conducteurs ont été déférés au parquet de Ziguinchor pour violation de la loi sur l’état d’urgence assortie du couvre-feu par les limiers du Commissariat central. Leur arrestation a été facilitée par une collaboration franche des forces de défense et de sécurité qui veillent de jour comme de nuit. Des sources de «L’As» renseignent que ces chauffeurs, en provenance de la Guinée Bissau, se livraient au transport clandestin de personnes vers Ziguinchor. Ils empruntaient des raccourcis pour échapper à la vigilance des forces de sécurité. Mais, ils sont tombés sur une patrouille de l’Armée qui les a interpellés. Mis à la disposition de la Police des frontières qui a alerté les limiers de Ziguinchor, les quatre chauffeurs sont déférés au parquet au terme de leur garde à vue.
Un élève tue son ami d’un coup de couteau à Koungheul
Un élève a poignardé mortellement son ami à l’aide d’un couteau hier, à la suite d’une banale histoire. Le drame a eu lieu au quartier Maali, de la commune de Koungheul. M.Kobar, le mis en cause, est âgé de 17 ans et élève au lycée de Koungheul. Sa victime, G. Niang, élève aussi au lycée de Koungheul, a 16 ans. M. Kobar a poignardé son ami à la gorge. Ce dernier s’est vidé de son sang avant de rendre l’âme au cours de son évacuation au district sanitaire de Koungheul par les sapeurs-pompiers. La gendarmerie a ouvert une enquête, après avoir arrêté M. Kobar.
Le robot «Dr CAR»
Les étudiants de l’Ecole Supérieure Polytechnique (Esp) de Dakar n’ont rien à envier à leurs camarades des pays développés. Ils se sont encore distingués dans l’innovation. Ces étudiants viennent de créer le robot «Dr CAR» qui peut se déplacer dans les chambres des patients mis en quarantaine, pour prendre leurs températures, leur livrer des médicaments et de l’alimentation, etc. Les étudiants ont présenté l’appareil hier au Directeur du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (Cous), Dr Abdoulaye Bousso et ses collaborateurs. Ce robot permet ainsi de réduire les risques de transmission du virus du patient aux agents de santé. L’appareil, doté de caméras, est piloté à travers une application à distance. Le robot est aussi en mesure de parler les langues comme le wolof, le français, l’anglais et le pulaar. Ainsi l’équipe compte-t-il y intégrer d’autres langues dans les prochaines semaines.
396 millions de la Chambre Américaine de Commerce au Sénégal
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a reçu hier, des mains de l’ambassadeur des États-Unis à Dakar, Tulinabo Mushingi, la contribution de la Chambre Américaine de Commerce au Sénégal (AmCham) et d’autres entreprises américaines qui opèrent dans le pays, dans la lutte contre le Covid-19.Tulinabo Mushingi a remis 396 043 805 Fcfa en nature à Amadou Hott. L’ambassadeur Mushingi a félicité l’AmCham qui a facilité la remise des dons du secteur privé américain au Sénégal pour faire face au Covid-19. A l’en croire, ces dons «sont un témoignage de leur engagement vis-à-vis du Sénégal et des valeurs américaines profondément enracinées d’assistance aux personnes dans le besoin».
La Gambie ne compte que 3 patients du Covid-19
Le ministre gambien de la Santé, faisant hier le point du jour, a indiqué que 4 des 7 patients en traitement sont guéris du Covid19, d’après le correspondant de «Iradio».Ainsi, il ne reste donc plus que trois patients encore sous traitement dans le pays du Président Adama Barrow. Toutefois, le ministre de la Santé a précisé que même guéris du Covid-19, ils seront suivis par les autorités sanitaires pour éviter une rechute. Pourtant, la Gambie n’a pas traité les malades avec le protocole de Dr Raoult, notamment l’hydroxychloroquine. Les autorités sanitaires de la Gambie préfèrent se conformer aux injonctions de l’OMS qui n’a pas encore reconnu l’usage de ce protocole. Par ailleurs, il informe de l’arrestation d’un Sénégalais à la frontalière au sud entre la Gambie et le Sénégal. Notre compatriote tentait de s’introduire clandestinement en Gambie.
Moustapha Diop recadre le débat
Le ministre du Développement Industriel, Moustapha Diop et son collègue du Commerce, ont sorti un arrêté encadrant la fabrication des masques. Le texte stipule que toute fabrication de maques doit répondre à des normes, mais aussi être soumise à 1a procédure de certification.
par Abdou Latif Coulibaly
L'EXERCICE PÉRILLEUX D'UN DROIT D'EXCLUSION
Alioune Tine, si tu permets, je souhaiterais débattre avec toi au sujet de ta volonté de voir exclus du Comité de suivi du Fonds Covid-19, l’Assemblée, le Cese ainsi que le HCCT
Alioune Tine, si tu permets, je souhaiterais débattre avec toi au sujet de ta volonté de voir exclus du Comité de suivi du Fonds Covid-19, l’Assemblée nationale (An) le Conseil économique, social et environnemental (Cese) ainsi que le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct).
Si tu permets, je souhaiterais insister sur l’idée que nous avons eu, tous les deux, étant de la même génération, la bonne fortune, depuis notre tendre jeunesse, de vivre en démocratie. Ainsi, pour animer ce débat que je propose, je souhaite d’abord dire quelques mots sur la démocratie, avant d’expliciter ma position sur la question que vous avez évoquée et dont les réponses qui lui sont opposées donneront corps à mon texte.
Je suis conscient de la signification spécifique que Winston Churchill, ancien Premier ministre de la Grande Bretagne, alors en guerre contre le nazisme, donne avec une forte connotation négative de la notion de démocratie, dans son célèbre et légendaire aphorisme : « la démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres ».
Pour être positif, à chaque fois que cette définition me vient à l’esprit, me prend alors l’envie de lui opposer l’idée que la démocratie est le meilleur système politique qui soit ! Le seul qui permet le mieux, et de loin, d’entretenir et de sublimer le contrat social qui organise notre existence comme communauté humaine vivant dans un Etat, dans le sens que donnent à la notion les penseurs John Lock et Jean Jacques Rousseau.
Pour faire court, toi comme moi savons que ces deux penseurs parlent d’un contrat social précédé d’un État nature auquel se substitue l’État moderne marqué par une contractualisation basée sur la mise en place de règles organisant l’égalité politique, sociale et civile de tous les citoyens. Pourquoi alors les députés de la nation, les membres du Cese, comme ceux du Hcct n’auraient pas les mêmes droits que ceux qui opèrent dans le Comité de suivi au nom des organisations de la société civile et d’autres personnes venant d’autres secteurs ?
La démocratie n’existe et ne prospère que sur la base d’un respect strict de toutes ces règles ci-haut évoquées et fondant les droits et devoirs des uns et des autres. Chacun de nous se doit de les respecter, voire de les sacraliser, afin de mieux les sublimer, pour éviter ainsi à nos sociétés de tomber dans l’anarchie et le chaos. L’autorité politique qui exerce le pouvoir est tenue, plus que toute autre entité ou citoyen ou groupes de citoyens, de respecter et de sublimer de telles règles. Cela dit, chacun de nous est tenu par cette vérité démocratique impérieuse.
Ainsi, au risque de fragiliser, voire de décrédibiliser toutes les bases et soubassements de la démocratie, quelqu’un peut en arriver par idéologie, par amertume ou par aversion à l‘égard d’une politique d’ensemble, à encourager, à son insu parfois, la destruction de cet équilibre social, politique et civil que nous devons à la mise en ordre de notre espace de vie, par le biais des règles et des lois régissant notre communauté et le fonctionnement de la démocratie.
Alioune, je t’ai lu et crois t’avoir bien compris. Tu permets que je te le dise très amicalement : tu t’es trompé. Oui, mon cher frère, tu t’es trompé de bonne foi, j’ajoute, dans ta périlleuse tentative d’exercer un droit d’exclusion qui te reviendrait, à l’encontre de citoyens désignés par le Chef de l’État, pour faire partie du Comité de suivi du Fonds Covid-19. A quel titre d’abord et sur la base de quoi et en faveur de quelle règle, préconises-tu cette exclusion ? J’ai eu énormément de mal à te saisir ? J’en suis finalement venu à me dire que c’est toute la beauté et tout le charme de la démocratie qui sont ainsi faits. Elle est charmante la démocratie, en ce qu’elle permet à chacun de nous, comme je le fais, de prendre la parole pour dire ce qu’on pense, avec le droit de se tromper, sans aucune conséquence notable.
Le mardi matin, 20 avril 2020, j’ai lu avec intérêt dans les colonnes du journal Sud quotidien un entretien du Fondateur d’Africa Jom Center, Alioune Tine, qui dit être d’accord pour la nomination du général François Ndiaye, à la tête du Comité de suivi du Fonds Force Covid-2019. Selon ce que rapporte le journaliste, il ne serait cependant pas en phase avec la composition du reste de l’équipe. Et Alioune d’expliquer : « la nomination du général ne pose pas de problèmes. Ce qui me préoccupe, c’est qu’on ressent, dans la composition, les gens de l’Assemblée nationale, le Haut conseil de collectivités territoriales, le Conseil économique social et environnemental ».
L’activiste Alioune Tine n’est pas à une contradiction près dans son propos : comment peut-il préconiser l’exclusion des représentants de trois institutions de la République du Comité de suivi du Fonds Force Covid-19, à savoir l’Assemblée nationale, le Conseil économique social et environnemental, le Haut conseil des collectivités territoriales et soutenir en même temps l’idée ci-après : « au moment où nous sommes dans le cadre d’une politique d’union nationale de lutte contre le Covid-19, il me semble qu’on doit avoir des pratiques innovantes permettant d’impliquer tout le monde. C’est-à-dire, toutes les compétences, toutes les bonnes volontés inhérentes à cette entreprise. »
En disant cela, il considère, par conséquent, qu’il n’existe pas des compétences et des bonnes volontés dans ces trois institutions républicaines exclues du Comité de suivi par ses soins. Rien ne peut expliquer que l’activiste affiche une telle défiance, pour dire le moins, à l’égard de ces institutions républicaines.
Un manque d’égard que rien ne peut justifier. Il arrive à certains activistes, acteurs de la société civile en particulier, de vivre dans une bulle, ils y vivent tellement en hibernation qu’ils coupent d’avec le réel. Ils restent dans cette hibernation sous l’emprise d’une idéologie mortifère et en arrivent ainsi à croire qu’ils tiennent, de l’on ne sait qui, un impérium absolu leur donnant le droit d’inclure ou d’exclure des citoyens.
La preuve d’un manque d’humilité inquiétant. Je me garderai bien de confondre Aline Tine dans ce lot d’activistes manquant d’humilité. Toutefois, on notera que parfois un engagement plein, sincère et entier peut dérouter et faire perdre pied sur le réel à son auteur. Quel qu’il soit, et si utile soit-il, un engagement ne saurait conférer à nul activiste une licence lui permettant de produire des classifications sur les citoyens, autorisant la distinction de catégories de citoyens empêchés ou autorisés, d’autres qui seraient exclus ou inclus. Et d’identifier ainsi par ce biais des Sénégalais éligibles à des tâches publiques, des prétendants légitimes aux honneurs que confère l’Etat. Et d’autres qui en seraient exclus.
Cette façon d’organiser la vie publique serait la pire thérapie à appliquer à une démocratie qui serait en panne d’innovations porteuses de réels progrès sociaux, économiques et politiques. Cette manière de concevoir l’organisation de l’espace public repose sur un culte outrancier de l’entre-soi qui prône naturellement l’exclusion. Cet entre-soi postule l’idée qui veut que ne soient dignes de participer, de prendre part au débat et à l’animation de la contradiction démocratique que ceux avec qui on partage le même point de vue et la même vision des choses.
Ce qui est, de toute évidence, en nette contradiction avec la philosophie des combattants des droits de l’homme. Nul Sénégalais n’oserait contester ce statut de combattant à Alioune Tine. La mise en avant d’un souci de sa part d’assurer par l’exclusion préconisée une innovation n’est qu’un paravent tentant de masquer un subjectivisme politique qui ne dit pas son nom. Des raisons tenant à la fois d’un souci de cohérence politique et légale expliquent la présence de ces trois institutions dans le Comité de suivi. Pour l’Assemblée nationale d’abord, on rappelle que cette institution est investie d’une mission constitutionnelle de contrôle et d’évaluation des politiques publiques.
Ne serait-ce qu’à ce titre, sa présence est souhaitable et normale. Le contexte actuel impose également cette présence, car la loi d’habilitation votée et au titre de laquelle l’Exécutif intervient et pose des actes de gouvernement, prévoit que tous les actes posés à la faveur de cette loi devront à terme être validés et ratifiés par l’Assemblée nationale. Ainsi, dès lors que celle-ci a l’opportunité de surveiller de plus près ces actes, pourquoi alors lui contester sa présence au sein du Comité de suivi ?
Concernant le Conseil économique, social et environnemental, on rappelle que cette institution joue un rôle de conseil, selon la Constitution. Cette deuxième assemblée constitutionnelle du Sénégal est en effet saisie, obligatoirement pour avis, par le Président de la République pour les projets de loi de programme et de plan à caractère économique, social ou environnemental. Mieux, elle contribue à l’évaluation des politiques publiques à caractère économique, social ou environnemental.
Quid du Hcct dont la mission consiste à « renforcer la participation active des acteurs territoriaux à la définition, l’instauration et l’évaluation des politiques publiques territoriales » ? Est-il concevable d’exclure de ce Comité de suivi, comme le préconise le patron d’Africa Jom Center, les membres de cet espace « de dialogue, de consultation et de concertation dans le processus de prise de décisions qui engagent la vie des collectivités territoriales pour une meilleure inclusion des citoyens dans l’identification des besoins et des priorités ainsi que dans la conception et la mise en œuvre des politiques de décentralisation » ? Or, il ne fait aucun doute que ces collectivités jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre des mesures que le Comité aura à suivre et à évaluer.
Il est parfois des interventions émanant de certains activistes de la société civile, comme d’autres venant de certains politiques et tendant à critiquer le travail de l’État, qui procèdent, toutes et manifestement, d’une méprise ou d’une ignorance des mécanismes d’Etat. Le Chef de l’Etat ne peut manquer d’égard aux trois institutions dont l’exclusion est prônée, pour suivre et donner du crédit à Alioune Tine, quand ce dernier dit, je le cite : « c’est une belle continuité (…) la nouveauté quand on va sortir de l’après Covid-19, c’est de construire un Etat non partisan ; un Etat où les décisions politiques se fondent plus sur l’éthique et sur la morale publique ». Gardons-nous de croire ou de considérer que l’éthique dont il est question, ici, comme cette morale publique tantôt évoquée ne concernent que les hommes et les femmes politiques qui exercent le pouvoir d’État. Le cas échéant, nous pourrions alors prendre pour acquis toutes ces déclarations qui sonnent comme de la creuse phraséologie.
LA CONFECTION DES MASQUES EST RÉGLEMENTÉE
Le ministère du développement industriel et celui du commerce, ont pris ce vendredi, un arrêté conjoint, rendant obligatoire l’obtention de la certification NS-Qualité Sénégal, comme un préalable à toute confection de masques barrières
Les masques barrières doivent désormais être conformes à la norme dénommée ’’NS 15-014 : 2020’’ qui impose des ’’exigences minimales de confection et d’usage et méthodes d’essai’’, a appris l’APS.
Le ministère du développement industriel et des petites et moyennes industries et le ministère du commerce et des petites et moyennes entreprises, ont pris ce vendredi, un arrêté conjoint, rendant obligatoire l’obtention de la certification NS-Qualité Sénégal, comme un préalable à toute confection de masques barrières.
Il s’agit d’’’une norme dénommée NS 15-014, adoptée par le comité technique sur la santé, entrée en vigueur et applicable sur toute l’étendue du territoire, avec des exigences minimales de confection et d’usage et méthodes d’essai’’, lit-on dans cet arrêté n°9450 du 24 avril 2020.
Selon le texte consulté par l’APS, ’’les masques barrières au sens de la norme NS 15-014, commercialisés ou offerts en don sur le territoire national sont soumis à certification avec la marque nationale de conformité NS-Qualité Sénégal, conformément au décret n°2002-746 du 19 juillet 2002 relatif à la Normalisation et au Système de Certification de la Conformité aux Normes’’.Ainsi, les producteurs ou importateurs sont dès à présent tenus de ‘’disposer d’un certificat de conformité ou d’une attention de conformité à la norme, avant la mise sur le marché de leurs produits’’, des documents qu’ils ont l’obligation de présenter ’’à toute réquisition des services de contrôle ou d’inspection’’.
Selon l’arrêté, ’’le certificat de conformité ou l’attestation de conformité à la norme est délivré par l’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN) ou par une organisation dûment, agréée. Et les modalités de délivrance, définies dans le règlement particulier de certification ASN/RP005 adopté par le Comité particulier de Certification’’.
Les deux ministères signalent que la distribution des produits non conformes à la norme est par conséquent interdite sur toute l’étendue du territoire.
Le directeur général de l’ANS, le directeur général des douanes et le directeur du commerce intérieur ’’sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au journal officiel de la république du Sénégal et partout où besoin sera’’.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LES PROPHÈTES DE LA DISRUPTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment prétendre à un nouvel ordre en quémandant l’annulation de sa dette auprès de ceux qu’on rêve chimériquement de dépasser ? Le miracle post-covid tant rêvé ne sera que mirage
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 24/04/2020
En moins de cinq mois, le Sars-Cov2, qui est à l’origine du Covid-19, a réussi à neutraliser la planète toute entière obligeant plus de trois milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, au confinement. Les pays que l’on croyait au summum de leur puissance sanitaire sont aujourd’hui les plus affectés par le virus. La Chine, premier épicentre de la pandémie au coronavirus, a souffert le martyre avec à la clé près de 70 mille cas de contamination et 4 642 morts même si de sérieux doutes planent sur l’authenticité des chiffres officiels publiés par les autorités du pays de Mao. Ensuite, l’axe s’est déplacé en Europe où les premières puissances économiques (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et l’Espagne) sont les plus touchées par le Covid-19. Espagne, plus 200 mille cas de contamination avec plus de 22 mille morts, Italie plus de 190 mille avec plus de 25 mille morts, l’Allemagne plus de 150 mille contaminés avec plus 5000 décès, le Royaume-Uni plus de 135 mille contaminés et plus de 18 mille morts et la France plus de 120 mille contaminés et plus 21 mille pertes en vies humaines. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis, première puissance économique et militaire du monde qui occupent la première place dans le hit-parade des pays infectés par le Sars-Cov2. Plus de 860 mille contaminés avec plus de 48 mille décès au moment de la rédaction de cet article. Aujourd’hui, les fondations de l’économie américaine commencent sérieusement à être ébranlées tant et si bien que le président Trump veut la cessation du confinement et un redémarrage de la machine économique. Mais il se heurte au mur de résistance de certains gouverneurs d’Etat démocrates qui ne veulent pas exposer leurs populations davantage à la contagion rapide au coronavirus.
La Chine, leader d’un nouveau monde
Aujourd’hui, la pandémie a mis à nu la fragilité et la vulnérabilité du système sanitaire de ces puissances qui, paradoxalement, comptent sur la Chine pour se ravitailler en logistiques et consommables médicaux. En véritable patronne du monde, l’Empire du Milieu est en train de bouleverser le monde en se comportant en superpuissance salvatrice. La Chine qui envoie des équipes et équipements médicaux en Europe et aux Etats-Unis, c’est là un signe d’un nouvel ordre mondial entre puissances occidentale et asiatique. Au moment où les USA accusent la Chine de n’avoir pas donné les vraies informations sur cette maladie qui s’est manifestée pour la première fois à Wuhan dans la province de Hubei, le pays de Mao rassérène et se montre en leader, philanthrope et sauveur du monde de cette pandémie qui a terrassé les grandes puissances occidentales. « Nous sommes vraiment dans le même bateau. Nous devons donc travailler ensemble en tant que partenaires pour combattre le virus, pour restaurer la situation normale de l'économie, pour reconstruire la confiance de la population en l'économie planétaire, et pour construire la capacité de répondre à toutes les crises de ce type », a déclaré l’ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai après les jérémiades d’un Trump irascible. En mi-mars au moment où la crise sanitaire n’avait pas encore pris des proportions alarmantes au pays de l’Oncle Sam, la Fondation du milliardaire Jack Ma offrait 500 000 kits et un million de masques au gouvernement américain. Et les mêmes aides « humanitaires » ont été déployées pour le Japon, la Corée, l'Italie, l'Iran, la France, l'Espagne et aux 54 pays africains. L’hégémonie chinoise devient une réalité.
Tout cela s’inscrit dans le cadre de l'initiative chinoise Belt and Road (BRI), appelée la Nouvelle route de la soie, un des projets d'infrastructure les plus ambitieux jamais conçus par le président Xi Jinping. Ce projet pharaonique estimé à 1.200 milliards de dollars dans les sept années à venir, s'étend de l'Asie de l'Est à l'Europe et élargirait considérablement l'influence économique et politique de la Chine. Mais il faut souligner que les ambitions dominatrices de l’Empire du Milieu ont véritablement été déclinées par le président Deng Xiaoping depuis 1978 avec ses réformes économiques libérales dans une Chine d’idéologie communiste et sa politique nataliste. Aussi est-il permis aux Chinois de revendiquer un nouvel ordre économique mondial post-covid parce qu’ils ont réussi lors de cette crise sanitaire à éclipser la suprématie de l’Occident assise depuis la fin de la deuxième conflagration mondiale et à s’imposer en sauveurs du monde.
Basculement illusoire
Mais la crise sanitaire que vivent les pays africains avec moins de désastre humain et non humanitaire ne doit pas autoriser certains intellectuels et politiques prétentieux du continent à vouloir vaticiner un nouveau bouleversement mondial. C’est dans cette optique que le président Macky Sall, dans un texte kilométrique et soporifique paru dans le journal d’Etat, le Soleil, a parlé de « l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales ». Pour lui, « il est temps de considérer les questions de santé publique au même titre que la paix, la sécurité, l’environnement, la lutte contre le terrorisme et autres criminalités transfrontalières ». C’est un aveu d’échec de savoir seulement en cette période de crise sanitaire que la santé est un pilier fondamental pour le développement d’un pays. Jamais la santé n’a été la priorité de nos gouvernants. Sur un budget national de 4 000 milliards de francs CFA, la santé ne se retrouve qu’avec la portion congrue de 200 milliards. Ce qui représente 5 à 6 % du budget. Alors que la norme est au moins à 15 %. Après 60 ans d’indépendance, notre pays totalise 14 régions médicales, 76 districts sanitaires, 10 hôpitaux départementaux, 13 hôpitaux régionaux, 12 hôpitaux nationaux, 101 centres de santé, 1380 postes de santé et 2227 cases de santé. Et il faut préciser que les trois centres hospitaliers de référence en matière de soins qualitatifs et de recherches que sont l’Hôpital Principal de Dakar, l’Hôpital Aristide Le Dantec et le Centre hospitalier national universitaire de Fann sont construits respectivement en 1886, 1912, 1956, donc bien avant l’indépendance en 1960.
Et selon l’annuaire des statistiques sanitaires et sociales du Sénégal 2016, les ressources humaines de la santé (y compris l’hygiène) sont au nombre de 14 253 agents dont 267 médecins généralistes, 91 gynécologues, 37 chirurgiens généralistes, 120 chirurgiens-dentistes, 79 autres chirurgiens, 84 pédiatres, 56 cardiologues, 49 anesthésistes réanimateurs, 1524 sages-femmes d’Etat, 1445 infirmiers d’Etat et 1404 pour le personnel administratif. Et ce chiffre n’a probablement que peu évolué en trois ans. Pourtant, c’est en 1916 que fut créée l’Ecole Africaine de Médecine et de Pharmacie de Dakar. Et c’est le 24 février 1957 qu’est fondée officiellement l’université de Dakar dans laquelle est intégrée l’Ecole de Médecine. C’est dire qu’aucun des quatre présidents du Sénégal, depuis les indépendances, n’a réussi à construire un hôpital de haut niveau comparable à ceux susnommés. En effet, la construction d’infrastructures de qualité pour le bien-être des populations n’a jamais été une priorité dans leurs choix et programmes politiques. Pour preuve, les hommes politiques et autres Sénégalais au portefeuille lourd préfèrent faire leurs check-up et autres soins dans les hôpitaux modernes occidentaux. Et leurs femmes, pour donner naissance, prisent plus leurs cliniques super-équipées que les nôtres.
Alors, que ces prophètes de la disruption avec en premier le président de la République, Macky Sall, cessent de rêver d’un éventuel nouvel ordre mondial teinté d’irréalisme au lendemain de la disparition du Covid-19. La Chine n’a pas attendu la crise sanitaire d’aujourd’hui pour renverser la domination occidentale. Il appert, comme l’a déclaré le docteur et maitre de conférences, Murat Yesiltas, directeur des Etudes sécuritaires au think-tank SETA, basé à Ankara, que « toutes les grandes guerres ont engendré un nouvel équilibre dans le partage des puissances courantes. Après chaque guerre, l’ordre mondial se forme sur un nouveau paradigme. Et pour qu’un nouvel ordre mondial apparaisse après le coronavirus, il faut que la pandémie engendre un changement dans l’équilibre actuel des puissances, et qu’en parallèle, la structure économique, ainsi que le ou les acteurs qui contrôlent cette structure, réalisent des aménagements structurels pouvant causer un changement dans les mécanismes de fonctionnement du système et forment de nouveaux régimes mondiaux sur l’axe de nouvelles normes ». Sauf que nous ne sommes pas en guerre comme aiment naïvement claironner le président, certains hommes politiques et journalistes panurgistes. Nous sommes simplement en crise sanitaire qui teste notre capacité de résilience devant une pandémie qui ne nous a point surpris. Nous sommes simplement en crise sanitaire qui requiert des prises de décision courageuses et lucides et non le colportage populiste d’un lexique martialisé inapproprié qui veut faire la promotion d’un général sans cicatrices ou blessures de guerre.
Aujourd’hui les data des paramètres des puissances actuelles économiques et militaires sont assez édifiantes pour dire avec force qu’il n’y aura pas ce big-bang dont rêvent nos illusionnistes disrupteurs. C’est donc dire qu’il n’y aura pas ce grand chamboulement dans l’ordonnancement des rôles actuels.
La mauvaise passe sanitaire et économique que traversent les puissances occidentales, qui semblent être impuissantes devant le Sars-Cov2, a réveillé, chez les peuples africains non encore dévastés par la pandémie, la conscience d’une intro-puissance endormie qu’il faille fouetter pour être au-devant de ce nouvel ordre mondial inéluctable tant rêvé. Pour nos prophètes du Grand Soir africain, après le Covid-19, commencera la grande disruption et s’amorcera le grand basculement. Il y aura une redistribution des cartes. Mais qu’on ne se leurre pas. Rien ne changera dans nos "Républiquettes" en particulier au Sénégal ! Il n’y a aucune conscience, ni une volonté politique de bâtir autrement notre pays en arrimant toute sa politique monétaire et ses choix économiques à la métropole. Déjà, le parfum de corruption qui fleure l’attribution non transparente des marchés afférent à l’appui alimentaire de l’Etat en direction des ménages vulnérables est une preuve de notre récalcitrance indécrottable aux vertus de bonne gouvernance, condition sine qua non pour amorcer un nouveau virage.
Comment peut-on vouloir changer les colonnes de l’ordre mondial en quémandant l’annulation de sa dette auprès de ses créanciers qu’on rêve chimériquement d’égaler ou de dépasser ? Les rapports de force entre les Etats sont déterminés par leurs puissances économique, militaire, politique et démographique. Et en dépit de la persistance de la crise sanitaire assortie du fléchissement de ces grandes puissances qui n’est pas synonyme d’impuissance mais précurseur d’un nouveau départ, les propriétés sus-évoquées de ces Etats demeurent toujours intactes. Alors, d’où viendrait le grand basculement tant annoncé par les prophètes de la disruption ?
Nonobstant l’ampleur de la crise sanitaire, on se rendra compte que nos gouvernants n’ont pas de TINA (There is no alternative) comme disait la défunte Première ministre anglaise, Margaret Thatcher. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas d'alternative, voire d’initiative pour amorcer un nouveau départ. Le miracle post-covid tant rêvé ne sera que mirage. La lueur ne sera que leurre.
Observons la sémantique qui nous a fait évoluer de « Force Covid19 » à « Fonds Force Covid19 » puis vers un inquiétant « Comité de suivi des Fonds de la Force Covid 19 ». Que de monde ! Quelle chaîne d’irresponsabilités !
Il flotte dans notre atmosphère, ici au Sénégal, un « je-ne-sais-quoi », une sensation d’un « presque-rien », qui appelle à prendre et du recul et de la hauteur, vis-à-vis du torrent tumultueux d’informations, qu’elles soient approximatives, péremptoires ou définitives, que nous recevons, absorbons, comprenons, ou pas, sur cette pandémie mondiale du Covid-19, appelée Coronavirus partout, sauf dans notre pays où nous l’avons baptisée, histoire de la minimiser, « CORONA ». « VIRUS » est en option. C’est facultatif… Alors que « CORONA » a un côté primesautier, qui pourrait être une danse, ou le surnom d’un copain. « Corona », ça s’apprivoise… « Virus », ça trimballe une sonorité honteuse pour nos augustes personnes forcément admirées par la terre entière, ringardisée par notre punchline nationaliste « Fi Sénégal la », dès qu’on évoque un tant soit peu, l’idée même de normalité. « Virus », c’est bon pour ces peuples qui n’ont même pas des Saints protecteurs, capables de faire leurs prières sur des océans démontés, qui ont construit des villes scintillantes et propres, abritant les plus grosses fortunes du monde, qui nous attirent au point de nous faire braver les océans et déserts les plus dangereux, et qui à cause d’un truc plus petit qu’un moustique, décèdent par centaines de milliers, et mettent des millions de gens au chômage. C’est grâce à ce « je-ne-sais-quoi » et à ce « presque rien », que notre exceptionnalité sénégalaise permet de dissocier « Corona » et « Virus ».
De là naissent alors tous les problèmes de compréhension de cette situation inédite provoquée par le Coronavirus, incompréhensions qui ont pour effet, par exemple, de fêter le retour de quarantaine de personnes accueillies au seuil de leurs maisons comme Sadio Mané de retour d’une CAN victorieuse, ce qui n’est pas recommandé en guise de respect de la distanciation sociale. Ou alors quand les chauffeurs de taxis et leurs passagers mettent leurs masques juste à la vue d’un policier, par peur du gendarme et non du Corona. En fait, on a du mal à y croire, à cette prétendue pandémie qui ne fait que sept morts chez nous, singularité qui vient nous conforter dans l’idée, que déjà rescapés de la sélection naturelle que nous imposent un environnement et un système hospitalier mortifères, on n’allait pas se laisser abattre par un truc invisible, qui ne va tout de même pas se mesurer aux nids de microbes, bactéries et virus qui se pavanent allègres, dans une indifférence générale, à travers nos rues, nos canaux et nos marchés. Alors on danse…
Si en plus notre « compatriote » chercheur et sauveur Raoult affirme que ce virus va non seulement disparaître de lui-même dès les grosses chaleurs, ce qui semble se dessiner en France où il peine à trouver corps à infecter de nouveau, et si comme le divulgue notre Saint Raoult de la Blanche Chloroquine, son remède soigne des malades comme ils le sont bien d’ailleurs au Sénégal, et que nos esprits l’associent à notre bonne nivaquine, dont nos organismes de paludéens chroniques seraient imbibés, alors oui, rajoutés à notre solidité présumée historique de rescapés de la sélection naturelle, il ne pourra rien nous arriver de fâcheux. On a donc du mal à y croire… Tout ce chaos s’évaporera dans 6 semaines, se dit-on.
Les interrogations qui nous viennent à l’esprit suggèrent de la vigilance citoyenne. Quelles informations, le cas échéant, auraient nos gouvernants pour valider une telle issue positive, et en fait, « faire comme si »…le désastre était toujours imminent ? 1000 milliards mobilisés et déjà distribués en partie dans une certaine cacophonie, les versements prochains du FMI, de la Banque mondiale, de l’UE, de la BCEAO, de la BAD, de la BOAD, la liste est non exhaustive, ont mis à la disposition de notre pays et de son gouvernement un énorme trésor de guerre pour lutter contre une pandémie qui a fait perdre la vie à…7 personnes. Cette manne tombée de la peur du virus, à laquelle il faudra rajouter les effets de l’annulation de nos dettes, que va-t-on en faire si d’aventure, toute cette paranoïa du Covid-19 faisait « pschitt » ? Et si ils faisaient comme si… Vigilance donc. Observons la sémantique qui nous a fait évoluer de « Force Covid19 » à « Fonds Force Covid19 » puis vers un inquiétant « Comité de suivi des Fonds de la Force Covid 19 ». Que de monde ! Quelle chaîne d’irresponsabilités ! C’est vrai qu’il était devenu urgent de poser un faux-nez aux images d’un ministre dégoulinant de sueur à l’évocation d’une possible évaporation de milliards de francs dans des marchés de transports de riz. Il a été utile de nommer un Général pour mettre de l’ordre à tout ça, ce qui faisait un peu vaciller le plan de secours proposé aux institutions financières internationales, qui voyaient déjà ces milliards finir en piscines, villas et 4x4 rutilants.
Vigilance donc. Et pourquoi ne pas associer la presse et ses instances comme le CNRA, le Synpics ou le CDEPS, à ce comité de suivi d’ailleurs, car en plus d’éviter les bourdes qui désinforment nos populations, elle pourrait diffuser les bonnes informations, tout en jouant le rôle d’un regard sous lequel ils ne pourront pas forcément tout faire et n’importe comment.
Car si ce scénario favorable se dessine et prospère, et que la réalité rencontre la décrue du virus, ce trésor de guerre devra alors servir à autre chose qu’à trouver du gel hydro-alcoolique, des masques, soigner et acheter des respirateurs en urgence. Ce trésor mis à la disposition de nos gouvernants devra être orienté avec le contrôle de nos citoyens et aussi des bailleurs, vers ce qui devrait nous mettre à l’abri d’un futur tsunami sanitaire, sachant que ce virus qui affole la planète sera alors devenu saisonnier, mais aussi servir à la reconstruction de tout notre système sanitaire dont nos gouvernants ne connaissaient point les contours, puisqu’allant se faire soigner la moindre grippe en Europe. Ces milliards pourraient-ils être orientés vers l’amélioration de notre plateau technico-médical, vers de la formation, vers la recherche scientifique, l’éducation, l’assainissement, l’hygiène, le renforcement des secteurs productifs pour notre économie en dépendance, pour notre agriculture et la consolidation de notre tissu économique, notamment nos PMI et PME, sans oublier l’éducation, pour être au sortir de cette crise en situation de réécrire notre histoire, ou au moins de nous insérer avec fierté et puissance créatrice dans l’histoire du monde nouveau qui s’ouvre devant nous et qui va être celui dans lequel évoluera notre jeunesse. Entre le Coronavirus qui nous guette et le monde qui nous observe en cas de sa disparition temporaire, notre citoyenneté doit être toute en vigilance et en exigences de salut. Pour une émergence qui ne serait pas qu’un slogan de campagne abscons.
Si ça, ce n’est pas un programme politique d’un grand homme d’Etat, c’est qu’on est définitivement confiné dans la malédiction dans laquelle nos irresponsabilités prennent leurs aises et prospèrent.