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18 juillet 2025
par Serigne Filor
UNE DISTRIBUTION DE DENRÉES ALIMENTAIRES QUI FAIT PEUR AUX HÈRES
Si à la seule annonce d’une distribution de denrées alimentaires, tout le monde a peur qu’elle soit entachée d’un manque de transparence, nous devons avoir honte de notre société aujourd’hui caractérisée par des malversations ici et là
Suite à l’enregistrement au Sénégal de cas positifs de Covid-19, le président de la République a lancé un appel à la solidarité nationale et internationale dans le cadre de la riposte contre cette pandémie. Dans cette dynamique, un fonds de 1000 milliards de francs CFA dénommé « Force Covid-19 » a été mis en place par Son excellence M. Macky Sall devant accompagner le programme de résilience économique et sociale. L’aspect social de ce programme est véhiculé par la dotation de 69 milliards de francs (50 milliards au début) pour l’achat de vivres au bénéfice d’un million de ménages éligibles (une éligibilité démontrée par, je pense, l’extrême pauvreté) et « 15,5 milliards de francs pour le paiement des factures d’électricité des ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre, soit 972522 ménages ». Ce que nous pouvons dire, en liminaire, c’est que cela est en parfaite corrélation avec l’empathie que le président de la République semble manifester, lors de son discours à la nation, quand il disait en ces mots : « Je pense aux millions de pères, de mères et soutiens de famille menacés de précarité ».
La distribution des vivres est déléguée à M. Mansour Faye, ministre du développement communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale, responsable de programme (par ailleurs maire de Saint-Louis). Il en est carrément légitime de par son rôle au sein du gouvernement. Je rappelle d’ailleurs que lorsqu’il s’agit du Sénégal, une évaluation de l’équité sociale ou territoriale donne naissance à un foisonnement de faillibilités illustré par la seule centralisation des politiques de développement mis en place par l’Etat. Il semblerait donc qu’il ait failli à une partie de son rôle. Mais que dirons-nous de plus, en tant que démunis, hères menant nos activités de débrouillards le jour pour nous garantir d’une subsistance quotidienne, légitimement bénéficiaires de soutiens venant de l’Etat en ce temps de crise sanitaire mondiale où le confinement est sollicitée, si le ministre en charge de cette opération de distribution d’aide alimentaire, est lui-même, avec Demba Diop Sy, Directeur Général d’Urbaine d’Entreprise (UDE) et titulaire d’une partie du marché relatif à l’acheminement de ces denrées alimentaires, sujet d’une dénonciation pour conflits d’intérêts et délits de favoritisme auprès de l’office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) déposée ce 17 avril 2020 et dont Guy Marius Sagna du Front pour une révolution anti-impérialiste (FRAPP) est le mandataire ? Nos dires ne seront que l’expression d’une peur de ne pas bénéficier de ce soutien.
Le total des dons du Fonds, nous renseigne l’Agence de presse sénégalaise (APS), suite à l’information donnée par la direction générale du trésor et de la comptabilité publique, a été arrêté au montant de vingt-neuf milliards six cent vingt-sept millions cent mille cent quatre francs (29.627.100.104 FCFA). Les donateurs sont les institutions, les entreprises, les organisations et les particuliers. Le chef de l’Etat lui-même a contribué à hauteur de 50 millions de francs CFA. Des téléthons ont également été organisés pour alimenter ce fonds. C’est assez réjouissant de voir des citoyens fournir des efforts pas anodins pour adoucir, voire freiner l’impact de cette pandémie dans notre pays et également de remarquer que la quasi-totalité des membres de l’opposition ont oublié, pour l’instant, certaines considérations inutiles pour la lutte contre ce fléau. Mais aussi, c’est assez écœurant de constater que, d’un autre côté, se trouvent des gens qui abattent leur rationalité pour avoir la plus grande part de la distribution de ces provisions, eux avec leur famille, leurs amis,…, des gens habiles à faire des manigances dont les conséquences heurtent la sensibilité des plus démunis. L’assistance accordée à ceux-ci est, à certains égards, assimilée à une certaine « promotion » de la pauvreté, celle-ci largement conçue comme un état statique de ceux qui en souffrent d’autant plus que pour les assister on a besoin de montrer leur visage à la télé, sur internet ou de les faire entendre à la radio. Tout ceci est une conséquence d’un coupable exotisme, de l’adoption d’un certain nombre de valeurs qui ne sont pas vraiment les nôtres. Où est passé le « soutoureu » ? Il est écrasé dans cette nouvelle société sénégalaise qui voit l’apogée d’un mondialisme avec son occidentalisation sans précédent. Quelle vilénie ! Quel gâchis !
La vérité, c’est que dans ce pays les richards ont appris à s’enrichir injustement de la pauvreté des uns et des autres, à se réjouir de leur souffrance. Ceci n’est guère l’aspect inhumain du capitalisme (ne le justifiez donc pas avec cela) si bien que la plupart d’entre eux sont des politiciens qui fondent une richesse dans un détournement de deniers publics. A la télé, nous les voyons tous suer, dans un moment de fraîcheur, lorsqu’ils expliquent la manière dont les vivres vont être répartis pour qu’ils arrivent jusqu’aux ayant-droits. Ce qui augmente la peur des hères dont les espoirs de ne pas sombrer dans le vide sont nourris par le seul fait d’être bénéficiaires de ces aides alimentaires. Si à la seule annonce d’une distribution de denrées alimentaires, tout le monde a peur qu’elle soit entachée d’un manque de transparence, nous devons avoir honte de notre société aujourd’hui dépaysé par des malversations ici et là, par des pratiques malsaines qui connaissent une inédite recrudescence. Et cela, je le dis, n’est qu’aggravé par la faillite de l’Etat dans l’achèvement de sa responsabilisation vis-à-vis du peuple. Déjà l’autre jour on nous montrait au journal télévisé des personnes qui exprimaient leur déception car elles avaient reçu la fausse alerte d’une distribution de dons alimentaires dans une place publique, l’un deux disait : « Aujourd’hui, si j’avais cent francs, je l’aurais dépensé à l’achat de 250 grammes de riz au lieu d’en procurer un masque ». Cela assez suffisant pour motiver nos gouvernants à manifester une plus grande sensibilité par rapport aux inquiétudes du peuple, ne serait-ce que pendant ce temps de crise.
Rassurer le peuple en cas de fléau de ce genre, cela fait partie du rôle de l’Etat. Cette assistance, il doit la délivrer avec de soutiens considérables et sans faille, tout en veillant à ce que ceux-ci arrivent jusqu’aux personnes légitimes, suivant les manières les plus équitables. Changer par ci, par-là, celui qui doit s’occuper du Fonds « Force-Covid-19 » serait peut-être un signe d’une volonté de transparence dans la répartition de ce fonds. Cependant, cela est aussi le résultat qui montre que ce n’est pas uniquement la faiblesse économique qui étrangle notre pays, il y a aussi le manque d’intégrité, la conduite en dehors des normes de conduite humaine, le manque d’humanité.
La distribution des dons fait peur aux hères, car dans cette époque, notre pays a connu l’émergence d’une nouvelle élite qui centre la majeure partie de ses activités sur la pratique accrue d’une injustice débordée. C’est une « lâcheté sociale » qui, si elle continue, est le fiable présage que notre pays ne sera jamais compté parmi ceux qui ont connu des apogées bruyantes. C’est un problème qu’il faut résoudre pendant et après cette pandémie. Ce faisant, nous vivrons peut-être en paix, sans voir de nombreuses personnes aux moyens très limités tendre la main pour demander de l’aide.
Par ailleurs, cette crise a aussi apporté un message aux dirigeants : il faut promouvoir les valeurs citoyennes et morales à travers leurs politiques de développement. La seule responsabilité citoyenne suffirait à limiter les dégâts qu’a causés ce virus. Il faut donc dès à présent, que l’Etat, à travers sa « voix rauque et incrédule », prône pour une promotion des valeurs citoyennes, morales, traditionnelles, religieuses,… Car, moi j’y crois, on ne peut pas connaître le meilleur en les bafouant.
par Sylvain Landry Birane Faye
LES FAILLES DE LA COMMUNICATION SOCIALE SUR LE COVID-19 AU SÉNÉGAL
Les nombreux débats télévisés contradictoires brouillent le message - Comment demander à une femme de Yeumbeul de rester chez elle après 20 h alors que le robinet ne l’alimente en eau qu’à partir de 23 h ?
The Conversation |
Sylvain Landry Birane Faye |
Publication 23/04/2020
Ces institutions ont fait passer leurs messages à la population à travers des communiqués et points de presse quotidiens. Naturellement, les médias classiques (télé, radio, presse écrite) ont également fait de cette maladie leur sujet de prédilection.
Dans le même temps, les réseaux sociaux, les sites d’information en ligne et les lieux publics sont devenus des relais de ce qu’il est d’usage d’appeler des rumeurs et des « fake news », ou encore de l’« infodémie ».
Comment appréhender les rumeurs ?
Ces rumeurs traduisent le déni ou la peur de l’inconnu, pas nécessairement une volonté de désinformer. Des attitudes similaires ont été notées du temps de l’épidémie de peste en Europe où les réactions de peur ont retardé son acceptation par les populations.
La propagation de ces « infox » reflète aussi les interrogations de la population face à une nouvelle pathologie sur laquelle elle a été initialement peu ou mal informée. Une certaine presse a également fait la part belle aux théories accusant les Blancs et stigmatisant les émigrés en les accusant d’avoir introduit le virus au Sénégal.
Certaines des rumeurs se sont également développées sur fond d’interprétations religieuses. La vitalité de ce type de discours peut être comprise comme une manière ordinaire, pour les Sénégalais, de décoder, rationaliser et rendre intelligible la maladie.
L’idée que la force de la foi protégera le croyant du virus s’est largement répandue parmi les Sénégalais et s’est retrouvée, à bien des égards, dans les attitudes adoptées par l’État. Le ministre de l’Intérieur s’est ainsi rendu au Magal Porokhane (un rassemblement religieux annuel). Le président de la République a envoyé un ancien premier ministre assister à la prière du vendredi à Touba pour solliciter les prières des autorités religieuses.
La question s’impose : quelle attitude les autorités publiques doivent-elles adopter face au dynamisme de ces diverses réactions à la pandémie ?
Une communication de crise focalisée sur la peur n’est pas efficace
En dehors des recommandations biomédicales (gestes barrières), les messages véhiculés par les autorités sanitaires et relayés par la presse ont contribué à entretenir la peur et la stigmatisation : « Le COVID tue ! », « La pente dangereuse », « Menace de flambée », « Restez chez vous ».
De tels modes de traitement de l’information sont anxiogènes et suscitent des comportements jugés irrationnels (comme l’a montré le cas du patient fugitif de la Caserne Samba Diéry Diallo qui a contaminé sa femme). C’est une chose d’appeler des populations entières à rester chez elles ; c’en est une autre de les amener à comprendre pourquoi ces mesures extrêmes sont essentielles et s’assurer ainsi qu’elles seront bien respectées.
Par ailleurs, si le ministère de la Santé a voulu donner des gages de transparence à travers ses communiqués de presse, le format employé a également renforcé l’angoisse : le fait de relater quotidiennement le nombre de cas a conduit la population à s’attendre tous les soirs à l’hécatombe, conformément à la chronique d’une catastrophe annoncée sans cesse relayée par la presse et les réseaux sociaux.
Mieux, la « communication unilatérale » caractérisant cet exercice a aussi contribué à développer ces rumeurs, en ne donnant pas aux médias la possibilité à poser des questions. Comme le souligne Fred Eboko, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et spécialiste des politiques publiques de santé en Afrique, il est nécessaire d’éviter de faire peur si l’on veut que le message soit bien assimilé par les populations.
De plus, les nombreux débats télévisés contradictoires brouillent le message. Une publication récente de The Lancet a montré qu’un trop-plein d’informations, en particulier discordantes, représentait une source de stress en période d’épidémie.
Pour éviter une telle situation, il convient de renforcer l’harmonisation de la communication avec tous les partenaires de la lutte – les acteurs publics, la plate-forme des ONG, les différents groupes de presse… – et, aussi, d’élaborer des supports utilisables par tous. Au Sénégal, il faut s’inspirer des leçons apprises d’Ebola et, surtout, mieux préparer les communautés par une communication utilisant des référentiels de base sur le terrain avec des messages contextualisés, harmonisés et spécifiés, évitant les errances communicationnelles.
Il convient également de procéder à une évaluation continue des effets des messages diffusés et de prendre des mesures permettant de les améliorer. Enfin, la focalisation sur les gestes barrières, aux risques liés à la propagation du virus et au respect du confinement ne doit pas faire oublier que le retour des personnes guéries dans leurs communautés doit être accompagné par une communication proactive pour prévenir leur stigmatisation et les conséquences psychosociales qui s’ensuivent.
La communication par le bas, adaptée et contextualisée, est essentielle
Au niveau des districts sanitaires, les acteurs communautaires mènent une campagne nationale de sensibilisation et de communication. Au-delà de ces activités de masse, la communication a surtout été menée par le biais des visites à domicile.
Si Touba, zone ayant fait l’objet de demandes pressantes d’isolement de la part de Sénégalais inquiets et angoissés, est restée pendant plus d’une semaine sans nouveau cas, c’est le fruit d’un travail collaboratif et d’une approche de proximité. Les acteurs sanitaires de la ville, appuyés par diverses organisations communautaires et les guides religieux, ont encouragé l’adoption des bonnes pratiques d’hygiène, la limitation des déplacements et le respect du couvre-feu. Les plaidoyers en direction des religieux, les visites à domicile, les appuis apportés aux maisons mises en quarantaine pour améliorer leur résilience ont favorisé l’engagement des communautés et l’adoption des comportements souhaités. Cette même approche doit permettre de gérer la résurgence de l’épidémie, avec les nouveaux cas notés récemment.
Quelle communication sur les risques ?
Les leçons apprises des épidémies précédentes montrent qu’il est nécessaire de communiquer de façon à amener les populations à identifier les risques, à évaluer et comprendre leurs vulnérabilités. C’est ce qui peut les inciter à adopter les bons comportements et à s’approprier les mesures de lutte.
Aussi, les pouvoirs publics ne peuvent pas espérer que les Sénégalais s’engageraient pleinement dans la lutte et changeront significativement de comportements s’ils ne sont pas en mesure de répondre à leurs besoins et de garantir l’accès aux services sociaux de base. Si le taux d’accès global à l’eau est 98,8 % avec 90,3 % de branchements domiciliaires, cela ne doit pas cacher l’irrégularité du service et les pénuries fréquentes à Dakar par exemple.
Dans ces conditions, comment demander à une femme de Yeumbeul (banlieue dakaroise) de rester chez elle après 20 h alors que le robinet ne l’alimente en eau qu’à partir de 23 h ? En plus des informations biomédicales sur le Covid-19, il faut sans doute aussi rassurer la population sur ces problèmes qui la préoccupent au premier chef pour favoriser l’appropriation des messages de lutte en période de confinement.
La communication doit également insister sur des valeurs (contrat social, altruisme) permettant de renforcer des réseaux de solidarité. Les liens qui unissent les individus sont des éléments nécessaires pour gérer la peur et le stress. C’est en se pliant à ces impératifs que la communication sur la pandémie remplira son objectif.
Sylvain Landry Birane Faye est Professeur en Sociologie et Anthropologie de la Santé, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
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LA RIPOSTE ECONOMIQUE AFRICAINE CONTRE LE COVID
L'Union Africaine a mis en place une taskforce pour mobiliser des ressources contre le covid 19. Que dire de ce casting et des chances de reussite de la taskforce...Nous en parlons avec Seidik Abba ..Paul Kananura..Martial Bissog et Ousseynou Nar Gueye
L'Union Africaine a mis en place une taskforce pour mobiliser des ressources contre le covid 19. Que dire de ce casting et des chances de reussite de la taskforce...Nous en parlons avec Seidik Abba ..Paul Kananura..Martial Bissog et Ousseynou Nar Gueye.
37 NOUVEAUX CAS, UNE PREMIÈRE À TIVAOUANE, THIÈS REVIENT DANS LA LISTE
Selon Dr Aloyse Wall Diouf, sur 387 tests effectués, 37 échantillons sont revenus positifs : 29 cas contacts et 8 cas issus de la transmission communautaire, dont 5 recensés à Touba, 1 à Mbacké, 1 Touba, 1 à Tivaoaune, 1 à Thiès.
Le Directeur de Cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait, ce jeudi 23 avril 2020, le point sur l’évolution de la situation du coronavirus au Sénégal. Selon Dr Aloyse Wall Diouf, sur 387 tests effectués, 37 échantillons sont revenus positifs : 29 cas contacts et 8 cas issus de la transmission communautaire, dont 5 recensés à Touba, 1 à Mbacké, 1 Touba, 1 à Tivaoaune, 1 à Thiès.
Pour la commune de Tivaouane, c’est le tout premier cas enregistré, tandis que Thiès, qui était épargnée depuis une dizaine de jours, retrouve un cas communautaire.
Egalement, Dr Diouf a annoncé qu’il n’y a aucun cas grave signalé à ce jour tandis que 4 patients ont été déclarés guéris aujourd’hui et aucun cas grave n’est à déplorer, signale-t-il. À ce jour, selon les chiffres officiels du ministère de la Santé et de l’Action sociale, le Sénégal compte 479 cas positifs recensés depuis le 2 mars, dont 257 guéris, 6 cas de décès déplorés, 1 patient évacué à sa demande, en France, et 215 autres qui sont encore sous traitement dans les différents centres prévus à cet effet.
LES QUOTIDIENS DÉCRIVENT LA COMPLEXITÉ DU COVID-19
Dakar, 23 avr (APS) – Hausse du nombre de cas, possibilité de persistance de la maladie chez des patients déclarés guéris, contamination de membres du personnel de santé… Les quotidiens reçus jeudi à l’APS décrivent la complexité de la maladie à coronavirus.
‘’Ça va vers le sommet de l’Himalaya’’, écrit Source A, concernant la hausse des cas de coronavirus au Sénégal, où 65 cas tests positifs ont été recensés mardi et mercredi, portant à 442 le nombre de personnes infectées par le Covid-19 depuis le 2 mars.
‘’Au Sénégal, depuis le 2 mars, l’épidémie de coronavirus épouse les contours de l’Himalaya’’, commente le journal, comparant le rythme de progression de la maladie à la plus haute chaîne de montagnes du monde.
La pandémie de coronavirus a fait six morts au Sénégal, 182 patients sont sous traitement et 253 autres ont recouvré la santé, rappelle Source A sur la base des dernières statistiques publiées par le ministère de la Santé.
‘’L’hôpital Principal atteint au cœur !’’ lit-on dans Le Témoin Quotidien. ‘’Cinquante agents de [cet] hôpital (…) sont mis en quarantaine’’, rapporte-t-il. Comment cela est-il arrivé ? Une personne infectée par le Covid-19 a rendu visite à un accidenté interné dans cet hôpital public de Dakar, lui a transmis la maladie, ainsi qu’à deux employés de l’établissement de santé, explique Le Témoin Quotidien.
Le docteur Mballo Dia Thiam, secrétaire général du Sutsas, l’un des plus grands syndicats de travailleurs de la santé du pays, croit avoir trouvé le remède qu’il faut pour éradiquer la contamination des employés des établissements de santé. ‘’Il faut se barricader avec les gestes barrières, renforcer les équipements (…) et corser les mesures pour une meilleure protection du personnel de santé’’, rapporte Le Témoin Quotidien, citant M. Dia.
La complexité du Covid-19 se découvre à travers les colonnes de L’As, qui affirme, citant le médecin Joseph Mendy, que ‘’certains malades guéris du coronavirus peuvent encore transmettre la maladie’’. ‘’Une personne infectée et guérie peut attraper une seconde fois le virus’’, déclare M. Mendy dans le même journal.
‘’Le mal prend ses aises’’, écrit Sud Quotidien, faisant remarquer que ‘’Dakar et Touba, les deux plus grandes villes du pays, se disputent le titre très peu enviable d’épicentre de la pandémie’’.
‘’La psychose monte, et le mal prend ses aises en s’installant dans les quartiers les plus populeux (…), mais aussi dans différentes villes du Sénégal’’, s’alarme Sud Quotidien. ‘’La menace est de plus en plus grandissante à Touba’’, où 44 cas de coronavirus ont été recensés par les services du ministère de la Santé, ajoute-t-il.
WalfQuotidien se veut plus alarmant en annonçant qu’‘’un patient déclaré guéri à Ziguinchor a été re-contaminé’’, une raison, parmi d’autres, pour le même journal, d’affirmer que ‘’le Covid-19 continue de gagner du terrain au Sénégal’’.
L’infectiologue Moussa Seydi, le fer de lance du traitement du coronavirus au Sénégal, trouve prématuré de parler de ‘’rechute’’ ou de ‘’réinfection’’ de patients. ‘’Ce sont des cas qui méritent d’être documentés.
Dans le monde, avec plus de 2,5 millions de cas, on n’a pas encore observé plus de 100 cas de ce type’’, a précisé M. Seydi, cité par le journal EnQuête, faisant allusion au cas du patient vivant avec la maladie à Ziguinchor après avoir été contrôlé négatif et déclaré guéri.
Tribune, lui, consacre un dossier au port du masque. ‘’Les masques se vendent partout’’, écrit-t-il, ajoutant, sur la base d’un avis d’expert, que certains masques ‘’ne répondent pas aux critères requis pour protéger ceux qui les portent’’.
Tribune estime qu’‘’il revient aux autorités d’insister sur la qualité et les normes d’hygiène’’ des masques, dont le port est devenu une obligation dans les endroits publics, depuis lundi, en vertu d’un arrêté du ministre de l’Intérieur.
«APRES LA PARENTHESE COVID-19, IL SE POURRAIT BIEN QU’ON AILLE VERS UN GOUVERNEMENT DE MAJORITE PRESIDENTIELLE ELARGIE»
Momar Diongue pense «qu’à quelque chose malheur est bon», dans la mesure où le chef de l’Etat, tout comme son opposition sont dans la logique de pacifier la sphère politique.
La pandémie du Coronavirus a-t-il son côté positif dans la sphère politique, avec le constat d’un certain gentleman agrément entre le chef de l’Etat, Macky Sall et son opposition ? La réponse semble couler de source pour le journaliste analyste politique Momar Diongue qui pense «qu’à quelque chose malheur est bon», dans la mesure où le chef de l’Etat, tout comme son opposition sont dans la logique de pacifier la sphère politique. Toute chose qui lui fera dire que si la dynamique de la décrispation se maintenait jusqu’après l’épisode du Covid-19, vu la situation économique et sociale du pays, le président Macky Sall pourrait ouvrir les portes de son gouvernement à l’opposition, dans le cadre d’un gouvernement de majorité présidentielle élargie. Cela, si bien évidemment il parvient à gérer cette crise dans la transparence.
Comment appréciez-vous l’impact du Covid-19 sur la sphère politique sénégalaise ?
On a l’habitude de dire «à quelque chose, malheur est bon». C’est exactement le cas avec le Covid-19 qui s’est signalé au Sénégal. Ma conviction est que le Covid-19 va marquer un tournant au sein de la politique au Sénégal. Le Covid-19 va renforcer la pacification au sein du paysage politique. On a remarqué qu’il y avait ce tournant-là qui avait été marqué, au lendemain de la réélection du président Macky Sall. Il s’est rapproché du président Abdoulaye Wade, à la faveur des retrouvailles de Massalikoul Djinane. Ensuite, il s’est rabiboché de Khalifa Sall, avec l’élargissement dont il a bénéficié. Il s’est également rapproché de l’opposition de manière générale, quand il a pris l’initiative de lancer le dialogue national et a eu la réponse positive de l’opposition qui, jusque-là, rejetait son appel. Quand le Covid-19 s’est signalé au Sénégal, il a pris le soin de rencontrer un à un les principaux leaders de l’opposition pour échanger avec eux sur la question. C’est ce qui lui a valu d’ailleurs le vote, par l’Assemblée nationale, d’une loi d’habilitation. Donc, c’est ce climat de pacification qui s’est déclaré au Sénégal, depuis l’élection présidentielle, avec un président Macky Sall qui est plutôt soucieux de pacifier ses relations avec l’opposition contrairement à tout ce qu’on avait dit durant le premier mandat. Il était tellement obsédé par la quête d’un second mandat qu’il ne faisait pas de quartier à l’opposition. Il n’y avait aucun compromis possible. Ses relations étaient particulièrement durcies avec l’opposition. Avec le cas Karim Wade, la rivalité avec le Pds qui était au plus fort, l’emprisonnement de Khalifa Sall, la position unilatérale qu’il a pris d’imposer le parrainage. Vous vous rendrez compte que ce scénario n’a rien à voir avec le scénario d’après élection présidentielle : un président Macky Sall qui est, cette fois ci, dans sa posture présidentielle plutôt dans une sorte de vent de décrispation dans ses relations avec l’opposition.
Croyez-vous que cette dynamique de pacification des relations entre le chef de l’Etat et son opposition puisse tenir longtemps ?
Je crois qu’on sera dans cette dynamique pendant très longtemps. Vous aurez remarqué d’ailleurs qu’il y a comme une sorte de gentlemen agrément entre l’opposition et le président Macky Sall. Quand il y a eu ces soupçons de corruption dans l’attribution du marché du transport des denrées alimentaires et dans l’attribution des marchés de riz, vous vous êtes rendu compte que c’est plutôt la société civile qui a porté le combat pour la transparence et qui a obligé le président Macky Sall à rectifier le tir, sans l’opposition. L’opposition est jusque-là dans une sorte de gentlemen agrément avec le président Macky Sall et veut s’inscrire dans ce vent de décrispation et se garde même de l’accuser ou de l’attaquer. En revanche, vous avez vu que c’est d’abord Birahim Seck qui a eu à dénoncer ce qu’il considère comme un discriminant lorsqu’on a lancé un marché de transport en disant que «tout soumissionnaire devrait avoir 50 camions». Vous remarqué que c’est un constitutionnaliste membre de la société civile, Ngouda Mboup qui a dénoncé le fait qu’un marché puisse être attribué à Diop Sy en violation des règlements de l’Assemblée nationale. Vous vous êtes aussi rendu compte que les voix qui se sont le plus élevées pour dénoncer cet aspect là, c’étaient les Moundiaye Cissé, Valdiodio Ndiaye. C’étaient les membres de la société civile. Pendant tout ce temps-là, l’opposition s’est gardé d’aller dans la critique comme elle avait l’habitude de le faire, parce que justement on est dans la logique de décrispation qui fait comme s’il y une sorte de gentlemen agrément entre Macky Sall et l’opposition.
Peut-on dire autant pour le président de la République ?
Même le président Macky Sall veut rester dans cette dynamique. Je vous donne deux exemples qui le prouvent. Quand la campagne d’information et de sensibilisation contre le Covid-19 a été lancée, on a vu qu’il y avait un certain nombre d’affiches où il y avait son portrait. Il a tapé du poing sur la table, en conseil des ministres, pour demander qu’on l’enlève parce qu’on n’était pas en campagne électorale et qu’il fallait insister sur autre chose que sur sa propre photo. La deuxième chose, c’est quand il devait y avoir le vote de la loi d’habilitation et que le ministre de la Justice a voulu introduire un amendement qui pouvait casser le consensus, il a demandé à sa majorité d’enlever l’amendement-là automatiquement pour que le consensus ne soit pas cassé. Donc, d’une part Macky Sall est dans cette dynamique de décrispation et de gentlemen agrément avec l’opposition et d’autre part l’opposition, qui se garde de critiquer quoique ce soit et s’est rangé derrière le président, est également dans cette dynamique de décrispation. C’est pour cela que j’ai dit que à quelque chose malheur est bon et que le Covid-19 va plutôt renforcer ce vent de décrispation et de pacification du climat politique.
Alors, à quoi peut-on s’attendre après la page Covid-19, surtout avec cet élan de pacification et de gentlemen agrément que vous décrivez entre le chef de l’Etat et son opposition ?
Après la parenthèse du Covid-19, comme c’est le propre de toutes les épidémies, ça va passer, ma conviction est qu’il se pourrait que la situation économique et sociale soient tel que le président Macky Sall sera peut être obligé d’aller vers un gouvernement de majorité présidentielle élargie. Je n’exclue pas cette perspective, si on reste dans cette dynamique de décrispation. Avec ce gentleman agrément qui existe entre lui et l’opposition, il se pourrait même qu’au sortir de cette parenthèse, vu que la situation économique sera catastrophique, vu que la situation sociale sera difficile, le président Macky Sall soit enclin de rester dans cette dynamique et de demander à des forces de l’opposition qui le souhaiteront de venir le rejoindre dans le cadre d’un gouvernement de majorité présidentielle élargie.
Quel risque encourt le chef de l’Etat, si toutefois, la crise du Covid-19 était mal gérée et que les soupçons de scandales se confirmaient ?
Si les soupçons se confirmaient, il risque de briser cet élan de consensus. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il a très vite réagi en mettant en place ce Comité de suivi et de supervision de la mise en œuvre du Fond Covid-19, en nommant à sa tête le général François Ndiaye et en prenant le soin d’y mettre des organisations consuméristes, des membres du patronat, l’Assemblée nationale toute sensibilité confondue, des membres de la société civile, des partis politiques, etc. Parce qu’il sait en réalité que c’est dans la transparence dans la gestion du Covid-19 que dépendra la bonne disposition de l’opposition à l’accompagner dans ce combat. Il avait mal démarré, parce qu’il avait mis la charrue avant les bœufs, en lançant l’opération sans que ce comité-là soit mis en place. Mais, il a très vite rectifié. S’il reste dans cette dynamique, il pourra sceller ce consensus et si ce consensus va jusqu’au bout, après la parenthèse Covid19, il se pourrait bien qu’on aille vers un gouvernement de majorité présidentielle élargie.
LES SIX «COMMANDEMENTS» DU SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU
Le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres, alerte sur l’après Covid-19. «Nous devons unir nos forces pour sauver des vies, atténuer les souffrances et adoucir les terribles conséquences économiques et sociales de cette crise.
«L’impact du coronavirus est à la fois immédiat et effroyable. Mais il existe un autre problème qui exige notre attention de toute urgence: la crise environnementale qui touche notre planète». C’est le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres, qui, dans un message, invite ainsi à une prise de conscience et propose six actions pour un avenir sain et résilient, après la crise de la COVID-19
La Journée internationale de la Terre nourricière a été célébrée hier, mercredi 22 avril, presque dans l’indifférence. La pandémie du coronavirus oblige, tous les yeux sont tournés vers Covid-19 – la plus grande épreuve que le monde ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale.
Toutefois, dans son message publié à cette occasion, le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres, alerte sur l’après Covid-19. «Nous devons unir nos forces pour sauver des vies, atténuer les souffrances et adoucir les terribles conséquences économiques et sociales de cette crise. L’impact du coronavirus est à la fois immédiat et effroyable. Mais il existe un autre problème qui exige notre attention de toute urgence: la crise environnementale qui touche notre planète. La biodiversité est en fort déclin. Les dérèglements climatiques sont tels que nous approchons du point de non-retour. Nous devons lancer une action décisive pour protéger notre planète du coronavirus mais aussi des dérèglements climatiques, qui menacent l’existence même de l’humanité. La crise que nous traversons actuellement est l’occasion d’une prise de conscience inédite.»
Mieux, M. Guterres appelle à «mettre à profit les mesures prises pour surmonter la pandémie afin de poser des bases solides pour notre avenir. Je propose donc six actions liées au climat, qui nous aideront à façonner la reprise et les travaux à venir.
Premièrement : nous dépensons actuellement des sommes énormes pour surmonter la pandémie, mais nous devons aussi créer de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises dans le cadre d’une transition propre et écologique.
Deuxièmement : lorsque nous utilisons l’argent des contribuables pour sauver des entreprises, nous devons nous employer à créer des emplois verts et à assurer une croissance durable.
Troisièmement : nous devons établir des budgets qui favorisent la transition d’une économie grise à une économie verte et aident à renforcer la résilience des sociétés et des personnes.
Quatrièmement : les fonds publics doivent être investis dans l’avenir, et non dans le passé, et être affectés à des secteurs et à des projets durables qui contribuent à la protection de l’environnement et du climat. Les subventions aux combustibles fossiles doivent cesser, et les pollueurs doivent commencer à payer pour la pollution dont ils sont responsables.
Cinquièmement: il faut tenir compte des risques liés au climat et des possibilités offertes en la matière aussi bien dans le système financier que dans tous les aspects de l’élaboration des politiques publiques et du développement des infrastructures.
Sixièmement : nous, qui formons la communauté internationale, devons œuvrer ensemble, dans la cohésion».
Pour le Secrétaire général de l’Onu, «ces six principes nous aideront à mieux surmonter cette crise ensemble. Les gaz à effet de serre, tout comme les virus, ne respectent pas les frontières nationales. En cette Journée internationale de la Terre nourricière, unissons nos voix pour exiger un avenir sain et résilient pour l’humanité comme pour la planète», lit-on dans le texte.
«IL FAUT S’ATTENDRE A TOUS LES SCENARIOS»
Pour docteur Ousmane Gueye du comité de gestion de l’épidémie, le confinement de certaines localités comme Dakar et Touba qui polarisent plus de cas de contamination dans cette lutte contre le coronavirus n’est pas à exclure.
Pour docteur Ousmane Gueye du comité de gestion de l’épidémie, le confinement de certaines localités comme Dakar et Touba qui polarisent plus de cas de contamination dans cette lutte contre le coronavirus n’est pas à exclure. Selon lui, tous les scénarios devraient être envisagés. Toutefois, à l’heure actuelle, il a déclaré que le confinement par région n’est pas à l’ordre du jour car, une telle décision dépend des autorités sanitaires et administratives desdites localités.
«Si la population respecte le port de masque, je ne vois pas l’utilité d’aller vers un confinement total ou encore de confiner les zones les plus touchées par la maladie comme Dakar et Touba pour amoindrir les risques de contamination». Ce point de vu est du directeur du service national de l’éducation de l’information pour la santé, par ailleurs, membre du comité national de gestion des épidémies, docteur Ousmane Gueye.
La blouse blanche s’est toutefois empressée de préciser: «qu’aucun scénario ne peut être écarté dans cette lutte. Si c’est cela qui peut stopper la propagation de la maladie, le gouvernement le fera. Je pense qu’on n’en est pas encore là car, cette décision doit venir des autorités sanitaires et administratives. Mais, il faut s’attendre à tout dans cette lutte».
Face à la propagation de la maladie avec les cas communautaires qui inquiètent, le docteur Ousmane Gueye a estimé que le confinement reste un choix difficile pour l’Afrique avec sa densité démographique. «Le confinement est plus facile à faire en Europe avec des familles restreintes mais en Afrique, c’est la grande famille. Confiner plusieurs personnes dans une petite famille va s’avérer difficile pour le Sénégal. Mais, c’est à la population d’en décider car, si les gens ne portent de masque, c’est sûr qu’on ira en confinement et sera extrêmement difficile pour certaines ménages» a-t-il averti.
Revenant sur l’arrêté sur le port obligatoire de masque au Sénégal surtout dans les lieux en grande affluence comme les marchés, l’administration, le transport en commun entre autres, le directeur du SNEIPS s’est désolé que cette mesure ne soit pas respectée par tous. «Nous sommes au marché poisson de Pikine, mais dans les rues et aux alentours du marché, on voit des gens marchaient sans masques. C’est comme si la maladie n’était pas là et ce laxisme de certaines populations qui vont conduire à des mesures drastiques. Il faut un changement de comportement et tout le monde est concerné avec la situation actuelle de la maladie. Il faut que la communauté s’approprie les mesures édictées par les acteurs de la santé mais aussi étatiques. Il faut qu’elle s’implique dans la sensibilisation et c’est ainsi seulement qu’on peut vaincre la maladie et non de confiner la population».
VERS UN CHANGEMENT DE MODÈLE DE LA PRESSE
Avec la pandémie du covid-19, la plupart des rédactions ont adopté de nouvelles méthodes de travail notamment le télétravail. Des spécialistes soutiennent que la crise actuelle pourrait être une opportunité pour accélérer le changement de modèle
Avec la pandémie du covid-19, la plupart des rédactions ont adopté de nouvelles méthodes de travail notamment le télétravail. Des spécialistes interrogés, soutiennent que la crise actuelle pourrait être une opportunité pour accélérer le changement de modèle.
Alors que l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication n’avait pas encore fini de bouleverser le paysage médiatique, aujourd’hui, c’est la pandémie du covid-19 qui vient basculer le fonctionnement des médias traditionnels. Entre télétravail, chute de publicités et modification du traitement de l’information, les médias d’information traditionnels qui luttaient depuis un certain temps contre le déclin de leur modèle économique, font face à un changement de paradigme du journalisme. L’après covid-19 va-t-il imposer une totale reconfiguration des médias ?
C’est possible dira le journaliste, Jean Meïssa Diop. «Il se peut que les expériences obtenues ou vécues à l’occasion de cette pandémie contribuent à améliorer ou bien à obliger la presse à se réajuster parce qu’on sait maintenant avec le télétravail qu’il n’est pas nécessaire d’aller à la rédaction surtout pour la presse écrite», explique Jean Meïssa Diop. Cette période laissera ainsi des traces sur nos habitudes de travail.
Pour le journaliste bloggueur, Basile Niane, il est temps pour les médias traditionnels de trouver de nouveaux modèles économiques plus durables pour pouvoir s’en sortir. « Cette pandémie prouve aujourd’hui que nous devons adopter les nouvelles méthodes liées à la technologie. Les gens peuvent trouver d’autres moyens en faisant le journal et le mettre en ligne car, c’est une opportunité», soutient Basile Niane. Selon lui, le travail du journaliste ne doit plus se limiter à écrire un papier et ensuite le publier. «Les journalistes peuvent trouver d’autres modèles en écrivant des tribunes pour des sites web, en faisant de la production. C’est-à-dire la réflexion intellectuelle online et il y’a beaucoup de plateformes disponibles pour les journalistes qui leur permettent d’avoir de revenus en tant que créateurs de contenus», souligne le journaliste bloggueur. Mieux, dit-il, «on oublie souvent que le journalisme n’est rien d’autre qu’une personne qui crée du contenu et sur le web, c’est le contenu qui vend le plus. Ce contenu peut être audio, écrit et tout dépendra de l’engagement du journaliste de vraiment changer de fusil d’épaule et adopter cette nouvelle loi qui est le changement lié à la pandémie».
Toutefois, pour le journaliste Jean Meïssa Diop, rien ne pourra sonner le glas de la presse classique. «Depuis des années, on annonce la fin de la presse classique, et donc ce n’est le covid-19 qui en aura décidé la fin même si qu’il est vrai que les méthodes pourront avoir changé quand on aura tiré les conclusions et les résultats des modes de travail qu’on a adoptés». Mais Jean Meïssa Diop de préciser que, «le télétravail que beaucoup de journalistes ont adopté actuellement est une ancienne méthode».