Le litige foncier qui oppose les populations de Ndingueler à l'homme d'affaires Babacar Ngom a suscité de vives réactions ces derniers temps. Pour éviter que la situation ne prenne une autre tournure, le ministre de l'urbanisme et du cadre de vie s'est rendu hier dans la localité pour rencontrer les différentes parties et tenter une médiation. Abdou Karim Fofana qui a eu connaissance du dossier a pris note, avant d'inviter les uns et les autres à trouver une solution pacifique.
Monsieur le ministre, qu'est-ce qui motive votre déplacement ici à Ndingueler ?
Nous sommes venus ici dans la commune de Ndiaganiao, mais aussi ici à Djilakh pour mettre en œuvre ce qu'on appelle la responsabilité préventive de l’Etat. Partout au Sénégal où il y a des populations, que cela soit des entreprises, des communautés qui ne s’entendent pas, que cela soit sur des questions foncières ou autre, l’Etat doit être présent, l'Etat doit être à l'écoute des populations pour trouver des solutions pacifiques. Nous avons un pays avec un potentiel économique très fort, que ce soit en matière agricole, minière ou encore touristique. Mais rien ne doit se faire au détriment du respect des droits des populations. Nous sommes venus parler aux populations mais aussi pour écouter. Nous n'étions pas venus apporter une solution toute faite, mais nous étions là pour écouter chaque partie. Vous savez, l’écoute apaise les passions. L’écoute permet de savoir le fondement peut-être des récriminations portées par chacun sur ce sujet. Donc, c’était un peu cela l'objet de notre venue ici.
Qu’est-ce qu'on peut retenir de vos échanges avec les populations ?
Nous avons écouté les populations de Ndingueler, avec leurs exigences. Nous avons également eu à écouter les populations de Djilakh et les responsables du groupe Sédima. Le plus important, c'est qu'on parvienne à entrevoir des pistes de solutions. Il y a certes des exigences fermes de chaque côté, mais il y a aussi des possibilités de collaboration. Il sera alors de mon devoir de synthétiser toutes ces voix qui se sont exprimées et de proposer à l’autorité un certain nombre de choses pour sortir de cette situation.
Les deux camps ne parlent pas le même langage. Quelle est votre position en tant qu’autorité?
Vous savez, je ne suis pas venu pour mettre de l'huile sur le feu. Je suis plutôt ici pour écouter les différentes parties et essayer de trouver des solutions. Quel que soit ce qui a été exprimé ici, le plus important, c'est l'état d'esprit dans lequel les populations se sont exprimées. Mais c'est surtout de savoir aussi qu'il y a des possibilités de collaboration. Je pense que ce soit dans le village de Ndingueler ou ici même à Djilakh, nous avons entendu des positions fermes. Mais nous avons aussi entendu des possibilités de collaboration, si l’approche est peut-être révisée. Et il faut l’admettre. Et je pense que sur cette base, nous pourrons travailler avec les services, le DGAT, le préfet etle sous-préfet, pour pouvoir trouver une solution à proposer aux populations, mais aussi aux autorités. Je pense qu’aujourd’hui, la presse, comme les autorités territoriales ou encore les associations, nous devons travailler à trouver une solution pacifiée. C'est le rôle de tous les citoyens que nous sommes.
Quand espérez-vous que cette solution sera trouvée ?
Comme j’ai eu à le dire, je n'ai pas de solution. Je suis venu pour en trouver, après avoir écouté les différentes parties. Je n'ai pas une baguette magique. J'ai en face de moi des populations, des citoyens qui ont des difficultés. Et je suis là pour essayer de faire une conciliation. D'une part, les uns vous diront que j’ai mon titre foncier. D'autre part, vous aurez une légitimité, avec beaucoup d’anecdotes que les gens pourront vous raconter. Certains vous diront que pendant des décennies, ils ont travaillé sur ces terres. D'autres vous diront que leurs ancêtres sont enterrés ici. Donc, il faut éviter une confrontation entre le droit et la légitimité. Par contre, il nous faut tracer des voies de collaboration, mais aussi d’entente fraternelle entre les populations, les entreprises, mais aussi entre toutes ces populations de ces localités. Le Sénégal a besoin d’une agriculture forte, moderne. Mais aussi, le Sénégal a besoin de paix et d'ordre social. Et pour cela, il faut le respect des populations, de leurs droits, mais aussi de leurs croyances.
LES PAYSANS DE NDENGLER DEMANDENT L’ARBITRAGE DE MACKY SALL
Face aux nombreux villageois venus des quatre coins du Sandock, le témoignage de l'ancien chef de village, Galgor Dione, a ému plus d’un.
Le ministre de l’urbanisme, Abdou Karim Fofana, a entamé hier une médiation avec les populations du village de Ndengler pour trouver une issue heureuse sur ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire de la spoliation des terres de Ndengler».
Abdou Karim Fofana a posé hier les premiers jalons d’un consensus entre les populations de Ndengler et l’homme d’affaire Babacar Ngom, accusé d’avoir fait main basse sur les champs des paysans. Avec son bâton de pèlerin, le ministre de l’Urbanisme est venu écouter les complaintes des villageois qui ne demandent que la restitution de leurs terres.
Contrairement à sa dernière sortie qui lui avait valu de nombreuses critiques acerbes, Abdou Karim Fofana a joué, cette fois-ci, à fond la carte de la prudence. Lors de la rencontre hier, il s’est montré très conciliant : «Je ne suis pas venu pour dire qui a raison ou qui ne l’a pas. Je veux juste un terrain d’entente entre les différentes parties. Je vais rencontrer Babacar Ngom, puis avant le début de l’hivernage, une solution pacifique va être trouvée», a-t-il promis avec sa casquette de médiateur. Toutefois, la dernière étape de la visite du ministre de l’Urbanisme a étonné plus d’un villageois à Ndengler. En effet, il s’est rendu dans le verger de l’homme d’affaires où l’attendaient le conseiller juridique de SEDIMA et des habitants de Djilakh, village situé dans la commune de Sindia.
Un déplacement qui a suscité moult commentaires auprès des paysans de Ndengler. D’autant que sous la houlette de leur chef de village, les populations de Djilakh ne cessent de manifester leur soutien à l’homme d’affaires Babacar Ngom. Et ce, au prix de leur vie.
"NOS TERRES, RIEN QUE NOS TERRES, PAS PLUS NI MOINS"
Face aux nombreux villageois venus des quatre coins du Sandock, le témoignage de l'ancien chef de village, Galgor Dione, a ému plus d’un. D’une voix tremblotante, cet octogénaire et chef de village au début de la crise (vers 2012) est revenu sur l'histoire avant de craquer. Après avoir fait la genèse de l’affaire, il a soutenu que le patron de SEDIMA est dépourvu de morale. Babacar Ngom n’a pas d’humanisme. C’est le seul mot qui peut qualifier son geste. Il est sans cœur. Comment un milliardaire comme lui peut-il venir spolier nos terres ? Cette partie du village est une partie de nos vies. Sur ces hectares, on trouve les rares sols qui nous permettent de remplir nos greniers. J’ai vécu ici plus de 80 ans. Mon grand-père y est décédé, mon père aussi. Mais je n'ai jamais entendu une situation aussi catastrophique. Je n'ai plus de mot pour qualifier cet homme d'affaire. Qu'il nous laisse nos terres au nom de Dieu !» tonne-t-il, les larmes aux yeux. Des moments très émouvants qui ont plongé la salle dans un silence de cathédrale.
Très en verve, le jeune Mbaye Diouf a enfoncé le clou lors de son intervention. «Nous préférons nos terres à tout l’argent du monde. La seule solution que nous pouvons attendre du président de la République, c’est que Babacar Ngom nous restitue nos terres. Durant l'hivernage, nous y cultivons et pendant la saison sèche, nous y amenons nos animaux paître. S'il nous prend ce lopin de terre, il nous prend nos âmes. Ce gars veut réduire nos familles à néant. Il veut que nous devenions ses métayers et ses esclaves», peste Mbaye Diouf.
Accusé par les villageois d’être de connivence avec l'homme d'affaires Babacar Ngom, le maire de Ndiaganiao a profité de la rencontre pour se laver à grande eau. Il soutient qu’il a non seulement hérité de ce problème, mais aussi pour chaque projet, il fait des attributions administratives aux paysans avant que le promoteur n’entame des négociations avec les propriétaires terriens. «C’est lors de la campagne électorale qu’on m'a informé de ce problème. J’avais promis de faire de mon mieux pour que ce problème soit résolu. Je ne suis pas fou pour entrer dans certaines manigances. Nous menons tous le même combat, mais chacun avec sa manière et sa stratégie. Aujourd'hui, je lance un appel solennel au préfet pour qu’on fasse la délimitation entre les deux communes», a déclaré le maire de Ndiaganiao, Gana Ngingue.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LE GÉNÉRAL MACKY DÉPOSE LES ARMES
Les autorités font le constat d’un relâchement général de la population qui ne semble plus avoir peur de la contagion. Du côté du MSAS, aucun dispositif de riposte approprié n’est envisagé après les mesures d’assouplissement du président
A la date du 29 juin où le président de la République, Macky Sall, a pris la parole pour la 4e fois en 4 mois de pandémie, le Sénégal comptait 6 698 cas confirmés dont 788 communautaires, 4 341 guéris, 108 décès, 2 248 sous traitement et 27 cas graves sous assistance respiratoire. L’on pensait que le discours allait être catalyseur pour remobiliser les Sénégalais qui ont versé dans un relâchement quasi-généralisé dans l’observance des mesures barrières mais que nenni. On avait remarqué durant dans les deux dernières semaines précédent le discours du Président en date du 29 avril, une inflation des cas de contamination et l’on pensait donc en toute logique que le Général allait changer de fusil d’épaule. C’était nous nourrir d’illusions car il a préféré livrer ses dernières armes de guerre : fin de l’état d’urgence, levée du couvre-feu, autorisation de certains rassemblements… Bref, il a ré-autorisé tout ce qui est propice à la propagation du virus !
Au moment où, avec l’assouplissement des mesures de restriction, l’on devait se sentir plus responsable dans l’observance des mesures de prévention puisque la pandémie est en pleine croissance, les Sénégalais renouent avec leurs vieilles habitudes insalubres qui détonnent avec la lutte contre la pandémie à coronavirus. Entre le 15 et le 28 juin, 1496 cas ont été enregistrés avec en moyenne 3 morts par jour soit le ¼ de l’ensemble des cas de contamination enregistrés depuis presque 4 mois où le Sars Cov-2 a fait son apparition au Sénégal. Par conséquent, la maladie est toujours dans sa phase ascensionnelle même si le ministre de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), Abdoulaye Diouf Sarr, avait déclaré faussement, le 17 mai dernier, que le pic était atteint. Vu l’évolution en dents de scie de la maladie, on ne peut même pas soutenir que la phase plateau est atteinte avec un nombre de tests quotidiens qui n’a jamais atteint les 1500.
Relâchement effarant
Depuis le 11 juin où le président de la République, Macky Sall, a invité les Sénégalais à « vivre avec le virus », on a constaté un effet de flexibilisation dans les gestes barrières (masques, distanciation physique…), notamment dans les transports en commun et dans les lieux de commerce tels que les marchés, certaines pâtisseries et grandes surfaces. Sans compter une reprise de plus belle des cérémonies familiales !
Avant-hier, pourtant, dans son adresse à la Nation, le président Macky Sall a fait savoir au peuple que « la lutte contre la pandémie n’est pas encore finie, la maladie est toujours là et toutes les projections montrent que le virus continuera de circuler durant les mois à venir ». En conséquence de quoi, il a appelé à « une mobilisation de toutes et de tous, pour le respect des gestes barrières et le port systématique et correct du masque ». Hélas, aucune stratégie n’est préconisée par le général Sall pour remporter la guerre contre le coronavirus qui semble prendre le dessus sur nos troupes désemparées. Et aussi contre l’indiscipline des Sénégalais rétifs à l’observance des mesures barrières. Ainsi, dans les transports publics, les passagers sont assis côte à côte avec un risque de contamination élevé surtout qu’à l’entrée des véhicules, il n’y a pas de lavage des mains.
En sus, certains masques sous le menton hâblent sans arrêt favorisant les projections salivaires. Des salives qui constituent un facteur de propagation rapide du virus au sein des moyens de transport. Pourtant, il était retenu au moment de l’assouplissement des mesures prises lors de l’état d’urgence que le respect des gestes barrières restait de rigueur partout. Malheureusement,les autorités font le constat d’un relâchement général de la population qui ne semble plus avoir peur de la contagion. Certaines plages sont bondées, les terrains de sports pullulent de monde chaque après-midi, certains restaurants ou gargotes sont peu regardants sur les normes obligatoires de distanciation des clients. Hélas, il n’est pas surprenant de voir que la frange jeune de 16 à 39 ans est la plus touchée par la pandémie. Bref, l’atmosphère anxiogène du début de la pandémie semble effectivement avoir été oubliée par une bonne partie de la population.
La vente de masques, introuvables au début de la pandémie, est désormais en chute partout. Le Délégué général au pèlerinage à La Mecque, Abdou Aziz Kébé, inquiet de la situation, compare les récalcitrants qui refusent d’observer les mesures préventives à des bestiaux insouciants et défiant même Dieu. Ce qui est alarmant, c’est que c’est dans les quatre districts sanitaires de Dakar (ouest, nord, sud, centre) qui polarisent 3 678 cas à la date du 29 juin et à Touba 495 que les habitants respectent le moins les mesures barrières ! Mais ces populations ont-elles tort quand des personnalités de l’Etat rassemblent plusieurs dizaines de gens souvent sans masque, sans respect de la distance physique dans des endroits exigus pour distribuer des colis alimentaires ? Que non ! A Touba, le sentiment le plus partagé est le déni du covid-19 nonobstant les cas qui y pullulent avec leur cortège de décès. Si Dakar et Touba demeurent les clusters, c’est-à-dire les principaux foyers de propagations du virus, c’est dû principalement à leur forte démographie. Le pire est à craindre puisque les cas de contamination augmentent de jour en jour et le nombre quotidien de malades dépasse de loin celui des guéris. C’est ce qui fait aujourd’hui que notre pays se retrouve avec plus de 2000 hospitalisés.
La capacité en lits du Sénégal, qui n’excède pas 1000, est arrivée à un seuil de saturation qui obligerait les médecins à recommander à certains malades à rester chez eux pour y recevoir les soins nécessaires. D’ailleurs, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, dans sa litanie matinale de mardi, a parlé de cette possibilité si le cadre familial s’y prête. Malheureusement,la prise en charge extrahospitalière connait des défaillances puisque certains malades déclarent être laissés à leur propre sort. En outre, le danger que ces hospitalisations extramuros comportent est la propension à disséminer la maladie dans toute la famille car les mesures de confinement idoines sont difficiles à observer si l’on en prend en compte la configuration de nos maisons. Et il expose le malade à une stigmatisation familiale voire communautaire.
En outre, notre système de santé ne dispose pas de plus 50 lits chauds
Ce qui condamne à mort les patients sous assistance respiratoire. Le nombre de cas sévères, qui justifient l’admission des patients dans les services de réanimation, est supérieur aux capacités logistiques globales de notre système hospitalier. Et assurément, le manque de respirateurs est un facteur de multiplication des décès chez les malades graves qui doivent être intubés et ventilés. Le professeur Seydi avait prévenu que si nos hôpitaux étaient débordés, on risquerait d’assister à un nombre de morts impressionnants même si le covid-19 est une maladie bénigne. Cette situation macabre qu’il avait prévue commence à être vécue malheureusement. Hélas, du côté du MSAS, aucune mesure de riposte appropriée n’est prise après les mesures d’assouplissement du président.
La stratégie de communication devait changer, évoluer en fonction de la nouvelle situation. Mais l’on se rend compte que la communication gouvernementale qui, en réalité, n’est qu’un compte-rendu lassant et immuable dans la forme, se limite à la livraison des résultats des examens virologiques au quotidien. Aucun changement de stratégie dans la sensibilisation. C’est là où le discours présidentiel a péché. Le président Sall a évoqué la dangerosité de la maladie, indiqué les clusters mais a omis de dire la stratégie pour endiguer voire vaincre cette pandémie. La proclamation des résultats virologiques a fini par indifférer une bonne partie des Sénégalais qui, au début de la pandémie, collaient l’oreille à leur poste de radio chaque jour. L’on a comme impression que la gestion de la pandémie échappe de plus en plus au ministre Diouf Sarr qui multiplie les erreurs dans les prises de décisions et exacerbe la colère de plusieurs doctorants qui se sentent exclus dans la distribution des indemnités allouées au personnel soignant. Le courroux du Khalife des Tidianes Serigne Babacar Sy, qui parle de « démission de l’Etat », est bien fondé.
Où sont passés les 78 milliards du fonds de riposte ?
Dans le fonds de résilience, 64 milliards avec une rallonge de 14 milliards ont été décaissés pour renforcer la riposte contre le covid19. Certainement, il doit s’agir des 14 milliards que la Banque mondiale a débloqués pour soutenir le plan de riposte contre le covid-19. Chaque semaine, l’Etat décaisse deux milliards pour le covid-19. Où est passé tout cet argent à part la prise en charge des patients ? Qu’on ne parle pas de matériels achetés ! Qu’on ne parle pas du paiement des hôtels réquisitionnés pour recevoir les cas suspects puisque ces derniers sont payés avec les fonds alloués au secteur du tourisme.
Le Sénégal a reçu beaucoup de dons de masques et autres équipements et matériels médicaux venant du Maroc et de la Chine. Jack Ma, l’homme d’affaires chinois fondateur du Groupe Ali Baba, a offert au Sénégal 100 000 masques, 1 000 combinaisons de protection à usage médical, 1000 écrans faciaux et 20 000 kits de test. Par ailleurs, le Groupe BGI, producteur chinois de kits de test, a fait un don de 500 kits du Covid-19 à notre pays. Le royaume chérifien a tenu à accompagner le Sénégal dans la lutte contre la pandémie en lui offrant 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60.000 blouses, 30.000 litres de gel hydro-alcoolique, 75.000 boites de chloroquine et 15.000 boites d’azithromycine.
Le président Sall a préféré passer sous silence dans discours-bilan l’utilisation de l’argent du covid-19. Il a aussi relativisé les manquements et errements de ses ministres de la Santé et de l’Equité territoriale. Certains médecins en première ligne se frottent les mains avec les indemnités dont ils bénéficient au fur et à mesure que la pandémie progresse. Le coronavirus est devenu un coronabusiness au vu et au su de ce qui se passe au MSAS. Et c’est là toute l’importance et la pertinence qu’il faut accorder à la question d’actualité de la députée Aïda Mbodj adressée au président de l’Assemblée nationale pour entendre Diouf Sarr et Mansour Faye sur les fonds débloqués par la gestion de la pandémie et la distribution des kits alimentaires. Malheureusement le 26 juin dernier, la majorité mécanique de l’Assemblée nationale a préféré, à la place d’une reddition des comptes, adopter un projet de résolution pour magnifier hypocritement le travail « abattu » par le MSAS dans le cadre de la lutte contre le covid-19 en attendant de décerner un satisfecit à Mansour Faye pour gestion efficace et transparente de la distribution des colis alimentaires et la médaille des épidémies au général. Ce même s’il a déposé ses dernières armes.
MAMADOU MBAYE A LA TÊTE D’UN FONDS SOUVERAIN DJIBOUTIEN
Notre compatriote Mamadou Mbaye, jusqu’ici directeur exécutif au FONSIS — une fonction qu’il a occupée pendant six ans — va diriger le nouveau Fonds souverain de Djibouti
Notre compatriote Mamadou Mbaye, jusqu’ici directeur exécutif au FONSIS — une fonction qu’il a occupée pendant six ans — va diriger le nouveau Fonds souverain de Djibouti. Il gérera un pactole de 15 milliards de francs de Djibouti. Une consécration pour l’expertise sénégalaise adulée jusqu’au niveau de la corne de l’Afrique.
Le gouvernement de Djibouti a décidé de mettre en place un Fonds Souverain avec une dotation initiale de 15 milliards de frs Djibouti (50 milliards CFA). Le Fonds, qui ambitionne d’atteindre un montant de dotations et d’actifs sous gestion de 1,5 milliard de dollars en dix ans (584 milliards de frs Djibouti), sera financé selon « une structure pérenne qui réunit une mise de fonds initiale significative à laquelle s’ajoute des flux récurrents ».
Selon Afrique Confidentiel qui donne l’info, les ressources initiales du Fonds seront composées par le transfert des participations de l’État dans le capital de plusieurs sociétés. Il s’agit notamment de 40 % des actions de « Great Horn Investment Holding », de la totalité des actions de Djibouti Telecom ainsi que de la totalité des actions de la Société de Gestion de la Jetée du Terminal Pétrolier de Doraleh. S’y ajoute également le transfert de la totalité des titres au capital de la société nationale appelée à devenir l’établissement public Électricité de Djibouti ainsi qu’une dotation en capital d’un montant de 15 milliards de francs Djibouti, soit 100 millions USD ou 50 milliards CFA. Le Fonds bénéficiera également des ressources récurrentes issues des activités stratégiques.
Notamment une dotation de 20 % des revenus issus des contrats de coopération militaire perçus par l’État, une dotation issue des prélèvements effectués dans le cadre des zones franches, ainsi qu’une dotation issue de la redevance variable portant sur la réalisation et l’exploitation du gazoduc Éthiopie-Djibouti. Sans compter une dotation provenant de la rémunération prévue dans le contrat de mandat de gestion entre le Fonds et la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale ainsi que des dotations diverses liées à tout contrat de mandat conclu entre le Fonds et l’État. Le nouveau Fonds vise à optimiser l’usage des ressources du pays pour investir dans l’économie réelle, les entreprises, la compétitivité. Il incarne la volonté de Djibouti de progresser dans la chaîne de valeurs, d’intégrer « le haut de la courbe », en termes de capacités de décision, de capacités d’action, de retour sur investissements, de savoir-faire… Toutes ces informations sont données, bien sûr, par « Afrique confidentiel ».
L’expertise sénégalaise consacrée
Le Nouveau Fonds Souverain Djiboutien sera géré par un professionnel de la finance. La présidence du conseil d’administration a été confiée à Mohamed Sikieh Kayad, personnalité à la longue expérience, en particulier à la Banque Mondiale, et aujourd’hui conseiller économique auprès du président djiboutien, alors que la direction générale du Fonds sera confiée à un expert africain de renommée internationale. Le Président Ismaël Omar Guelleh a déjà trouvé son homme de confiance. Il s’agit de notre compatriote, le polytechnicien Mamadou Mbaye, connu pour sa longue carrière dans la finance à travers le monde. Financier redoutable, diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ensae, M. Mbaye dispose de plus de 25 ans d’expérience professionnelle dans les domaines de l’investissement et du financement des projets en Afrique, en Europe et en Asie. Ayant fait ses preuves dans la gestion des risques en Suisse et en Amérique chez un géant du négoce de matières premières et dans le trading, mais aussi dans une banque d’affaires à Londres, il passe du côté investissement dans un fonds de Private Equity. Il a exercé les fonctions de de Directeur Exécutif du Fonds souverain d’Investissements stratégiques du Sénégal (FONSIS) pendant 6 ans. Il quitte aujourd’hui cette Institution pour diriger le FSD.
Le départ de Mamadou Mbaye est une grosse perte pour notre pays. Seulement, l’homme végétait au FONSIS comme directeur exécutif. Pressenti à un moment pour remplacer le Dg Ibrahima Kane nommé à la tête d’Air Sénégal, il lui finalement été préféré Pape Demba Diallo, un ingénieur ex-sonatélien. Toutefois, l’engagement patriotique de M. Mamadou Mbaye est à saluer puisque tous les gros projets d’investissement dans le domaine énergétique portent son empreinte. Bon vent dans ce nouveau challenge, cher compatriote !
LA ZONE DE LIBRE ÉCHANGE AFRICAINE PATINE
Initialement prévu le 1er juillet, le lancement effectif de la zone de la Zlecaf, censée devenir l'espace commercial le plus peuplé du monde, attendra.La faute à la pandémie de coronavirus, mais aussi à des négociations laborieuses
Le problème de la fermeture des frontières masque en effet des obstacles plus profonds à la réalisation d'un "marché commun" africain.
Sur le papier, la Zlecaf réunit 54 des 55 pays africains (manque l'Erythrée qui n'a pas signé l'accord), soit 1,2 milliard d'habitants, et représente un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars, l'équivalent du PIB de la France.Soit le plus grand marché commun du monde en terme d'habitants, mais très loin derrière l'Union européenne en terme de richesse.
Elle a été lancée en grande pompe au sommet de l'Union africaine de Niamey il y a un an, en présence de 32 chefs d'Etat, une centaines de ministres et 4.500 délégués, avec l'objectif ambitieux de faire progresser rapidement les échanges intra-africains, pour doper les économies du continent le moins développé.
Le commerce intra-africain ne représente que 15% des échanges totaux du continent, contre 70% pour l'Union européenne.
La mise en oeuvre effective de la Zlecaf n'a cependant pas beaucoup avancé.
"Tout le monde peut voir que rien ne peut être fait au 1er juillet", parce "les frontières de 42 pays africains sont partiellement ou totalement fermées" à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, a expliqué à l'AFP le secrétaire général de la Zlecaf, le Sud-Africain Wamkele Mene.
Les ambassadeurs en poste au siège de l'Union africaine à Addis Abeba ont donc proposé le 1er janvier 2021 comme nouvelle date de mise en oeuvre, une recommandation qui doit être adoptée par les chefs d'Etat.
Encore cette nouvelle date est-elle hypothétique, "cela dépendra de l'évolution de la pandémie", souligne M. Mene, qui travaille à Addis Abeba, les bureaux du secrétariat général de la Zlecaf à Accra n'étant pas encore ouverts à cause de l'épidémie de coronavirus.
Mais au-delà de la pandémie qui bloque les échanges, la réalisation effective de la Zlecaf reste encore nébuleuse.
- "Il faudra longtemps" -
Seulement un peu plus de la moitié des pays signataires ont ratifié l'accord de libre-échange, soit 28 sur 44. Parmi eux, des poids lourds économiques, tels que l'Afrique du Sud, l'Egypte, ou encore des poids moyens comme le Maroc, le Kenya et la Côte d'Ivoire.
Mais d'autres pays sont réticents : le mastodonte Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec ses 200 millions d'habitants, n'a toujours pas ratifié l'accord, pas plus que l'Algérie ou l'Angola, puissance pétrolière.
"Le Nigeria est engagé dans l'accord, mais, bien sûr, le Covid-19 a retardé les choses et nous devrons probablement tout revoir", a commenté la ministre nigériane des Finances Zainab Ahmed.
En août 2019, le Nigeria n'a pas hésité à fermer brutalement ses frontières à ses voisins et partenaires économiques, une mesure ultra-protectionniste décidée unilatéralement pour endiguer le commerce de contrebande et stimuler son économie nationale.Une décision violant également sans vergogne l'accord de libre-échange de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui n'a toujours pas été levée.
La coexistence entre la Zlecaf et les huit organisations économiques régionales africains déjà existantes pose d'ailleurs question.
"Les communautés économiques régionales demeurent, avec leurs obligations pour leurs pays membres"."Nous bâtissons (la Zlecaf) sur la libéralisation et les progrès déjà accomplis par ces communautés", avance Wamkele Mene, sans plus de précision.
Une intégration dans une véritable union douanière continentale sera discutée à l'avenir, justifie-t-il.
Selon le secrétaire général, l'objectif des négociations de la Zlecaf est la disparition des taxes douanières pour 97% des produits d'ici 15 ans, avec une application graduelle pour les pays les moins développés.
Cette libéralisation entraînerait une augmentation d'environ 16% du commerce intra-africain, soit en valeur 16 milliards de dollars supplémentaires, selon les calculs du Fonds monétaire international (FMI).
Une somme plutôt modeste à l'échelle du continent, dont les échanges avec l'Union européenne, son premier partenaire commercial, sont deux fois plus importants que le commerce intra-africain.
Du reste, la suppression des droits de douane ne suffira pas.Il faudra aussi s'attaquer aux nombreux obstacles non tarifaires, comme la médiocrité des infrastructures de transport, de logistique, de communication, l'harmonisation des systèmes de paiement, notent le FMI comme de nombreux experts.
"Il faudra longtemps pour réaliser l'intégration (africaine), parce que d'énormes investissements d'infrastructure sont nécessaires", estime l'économiste sud-africain Lumkile Mondi, de l'université de Witwatersrand, citant l'interconnexion des oléoducs et gazoducs, des aéroports, des chemins de fer, routes et système de télécommunication.
DES PREDATEURS FONCIERS VEULENT METTRE LA MAIN SUR DES TERRAINS DE PAUVRES GORGORLUS
Du nouveau dans l’affaire des terrains du collectif Dialoba, situés à Malika. En effet, selon ce collectif, plus 3145 parcelles menacées de démolition. Ils interpellent le chef de l’État…
Du nouveau dans l’affaire des terrains du collectif Dialoba, situés à Malika. En effet, selon ce collectif, plus 3145 parcelles menacées de démolition. Ils interpellent le Chef de l’État…
Après les litiges fonciers dénoncés sur le littoral de la capitale Dakar, un autre litige foncier pollue l’atmosphère à Malika. En effet, le Collectif « Dialoba » a, dans un communiqué, haussé le ton pour dénoncer l’acharnement des prédateurs fonciers. « Nos 3145 parcelles menacées de démolition, nous interpellons le Président Macky Sall », révèle le Collectif de « Dialoba » qui soutient que ce site est situé entre Tivaouane Peul et Keur Massar, précisément dans la commune de Malika. Il est, selon eux, occupé par des cultivateurs depuis la création du village en 1914. En effet, martèle le collectif, cette zone est très convoitée par de gros bonnets notamment des promoteurs immobiliers et des hommes d’affaires fonciers. Mieux, explique-t-il, cette zone a été « virtuellement morcelée et attribuée à des tiers spéculateurs et manipulateurs profitant de la faiblesse d’esprit de certains agents de l’administration pour exproprier et mettre à nu les authentiques héritiers de cette terre, un site coutumier et religieux qu’est celui de Mame Limamoulaye AL Mahdi. »
La convoitise de cette localité est, pense le Collectif, sans doute accentuée par sa proximité avec la mer ainsi que son accessibilité grâce au prolongement de la voie de dégagement nord sans passer sous silence la qualité de l’air. Il renchérit : « Dialoba, inclus dans ce site traditionnel, coutumier et religieux comme tant d’autres cités relevant du même statut notamment Touba, Tivaouane, Rufisque, Yoff, Cambérène pour ne citer que ceux-là, leurs héritiers pour la plupart non instruits ont morcelé et cédé la majeure partie de leur héritage foncier initialement des champs à de valeureux citoyens ambitieux et soucieux de l’avenir de leurs progénitures. »
Par conséquent, des actes de ventes et de cessions de la part de ces héritiers légitimes ont été, à en croire le Collectif, dument attestés et approuvés, pour la plupart, par la signature et le cachet du maire de Malika en l’occurrence Mr. Momar Talla Gadiaga sur l’acte administratif dénommé « Attestation de propriété » pour servir et valoir ce que de droit. Et pour beaucoup, cette attestation a entrainé, à en croire leur coordonnateur Libasse Diagne, le paiement d’une quittance de versement au trésor d’un montant de cent mille francs (100.000F) par parcelle de (150m2). « Héritiers et acquéreurs, tous motivés et convaincus par cet acte administratif octroyé par le premier magistrat de la ville de Malika représentant de Mr. Le Président de la République dans la commune, leur rêve d’un monde futur et meilleur commence à se concrétiser par la poussée de bâtiments en construction voire habités.
Ce rêve est celui de tout Sénégalais pétri de valeur, de dignité et du sens de la responsabilité : le rêve de se sentir chez soi ; le rêve de ne pas braver les mers et les océans au péril de la vie ; le rêve d’être à l’abri de la xénophobie ou du racisme ; le rêve de ne jamais être un sans domicile fixe (SDF) ; le rêve de … Le Grand Rêve d’avoir un toit chez soi s’effondre !!! », explique tristement M. Diagne. Lequel explique que c’est devenu un cauchemar constant presque mortel qui leur hante nuit et jour lorsqu’en janvier 2019, la DSCOS leur a notifié d’un arrêt de construction pour motif de non-conformité du lotissement du site de Dialoba aux normes de l’urbanisme. Ainsi par correspondances administratives, confie-t-il, la mairie de Malika a réitéré aux autorités sous préfectorales sa ferme volonté de répondre à leurs exigences.
Le Collectif « Dialoba » dénonce la politique du deux poids deux poids mesures…
Poursuivant, il rappelle que la DSCOS revient encore tel un poignard en plein cœur avec des bulldozers, avec une cargaison d’une centaine de gendarmes armés jusqu’aux dents et ont commencé à raser des bâtiments en finissions depuis le rond-point de Tivaouane peulh jusqu’à Malika en passant par Diallopdigue. « Plus de cent quarante bâtiments ont été démolis. La majorité des impactés a contracté des prêts bancaires pour honorer l’obligation de loger leurs familles. Comble de désespoir ! Comble de malheur ! la DSCOS n’est-elle pas en train de déposséder la plèbe au profit de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie Sénégalaises qui seraient détenteurs de bail d’ailleurs fictifs selon Mr. Gadiaga le Maire de Malika : Nous sommes en train de revivre la fable de « COUMBA AM NDEYE AK COUMBA AMOUL NDEYE ». Assurément, l’on peut bien penser que ce principe religieux de vie sociale communautaire de notre guide spirituel MAME LIMAMOULAYE AL MAHDI, symbole d’unité et de cohésion sociale, de paix, de solidarité et de partage, marque indélébile de la communauté Layéne est sauvagement bafoué. Et les principaux coupables de ce sacrilège restent là impunis : la DSCOS et ses acolytes (quelques agents de l’administration et probables voire éventuelles grosses pointures personnes physiques et morales) », dénoncent Libasse Diagne et Cie.
Et réclame son dû…
Le regroupement des collectifs des propriétaires de champs et de terrains de la cité Chérif Abdoulaye Thiaw de Malika prolongement VDN3 et les collectifs concernés dialoba « Diallopdigue », famille Maimouna Ba, cité Chérif Abdoulaye Thiaw réclament ce qui leur revient de droit. Le Collectif de Dialoba, rappelle Libasse Diagne et Cie, totalise 2000 parcelles appartenant à 24 familles : 522 propriétaires identifiés, dont plus de 80 émigrés, 98 bâtiments, 7 démolis par DSCOS. « Les autres collectifs sont propriétaires de 1145 parcelles appartenant à 63 familles : 205 propriétaires identifiés 140 bâtiments démolis par la DSCOS », explique en conclusion le Collectif des Propriétaires de Terrains à Diallop digue Malika.
«AUCUNE LUTTE SANITAIRE N’EST POSSIBLE DANS UN CHAOS ECONOMIQUE ET SOCIAL»
L’équilibre… Voilà le mot qui justifie selon Abdoulaye Diouf SARR, ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, la décision du président de République à lever l’État d’urgence assortit du couvre-feu
L’équilibre… Voilà le mot qui justifie selon le ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, la décision du président de République à lever l’État d’urgence assortit du couvre-feu
Au lendemain du discours du chef de l’État, dont la substance est la « levée de l’État d’urgence assorti du couvre-feu », Diouf Sarr parle de « mesures importantes dans la riposte sanitaire » et indique dans la même foulée que « 70% des cas graves sortent des services de réanimation».
Par ailleurs, «La prise en charge à domicile est possible pour certains patients qui bénéficient d’un cadre approprié», a indiqué le ministre de la santé et promet d’y revenir demain jeudi 02 juin, jour du bilan des 04 mois d’épidémie au Sénégal. Le patron des services de santé et de l’action sociale n’a pas manqué l’occasion de «remercier et de saluer » l’ambition du président de la République qui a décidé de relever le plateau technique par le recrutement de «500 médecins et de 1000 agents professionnels de santé ».
Le nombre de décès est passé à trois chiffres, les cas de contaminations montent en flèche, les malades admis dans les services de réanimations se démultiplient, les centres de traitements sont à l’agonie et certains personnels de santé dénoncent les factures non payées de l’État…
Le bilan dépeint une situation plus qu’alarmante n’inspirant qu’inquiétudes et peur d’en arriver à l’hécatombe. Mais en dépit du péril en gestation, le président de la République dans son adresse à la nation, le lundi 29 juin, a acté « la levée de l’État d’urgence assorti du couvre-feu» sous la bénédiction de la suivie de l’économique qui selon lui est en train de s’effondre telle une glace sur la braise du nouveau coronavirus.
Désormais, tout Sénégalais a intérêt de bien porter son masque car, «le virus circule dans pays» et si auparavant il prenait juste le bus pour se déplacer, il montera dans un train à très grande vitesse pour se répandre rapidement. L’heure est grave… Mais pour le proche collaborateur de Macky Sall, le ministre de la santé et de l’action sociale estime que, « le président de République a annoncé d’importantes mesures qui placent la poursuite de la riposte sanitaire dans un environnement de sécurité économique et social plus favorable et garant d’une plus grande sérénité dans nos interventions».
Et de poursuivre «aucune lutte sanitaire n’est possible dans un chaos économique et social». Par ailleurs, le plateau technique étant débordé, Diouf Sarr opte pour les prises en charge à domicile. En effet, après le passage à la prise en charge extrahospitalière, le Sénégal en arrive désormais à l’éventualité de la prise en charge à domicile. «La prise en charge à domicile est possible pour certains patients qui bénéficient d’un cadre approprié», a annoncé le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Les conditions de cette prise en charge à domicile seront définies après la réunion mensuelle des spécialistes membres du comité de gestion des épidémies.
«70% DE CES CAS SORTENT CHAQUE JOUR DE REANIMATION»
«L’État recrutera 500 médecins et 1000 agents professionnels de la santé, notamment infirmiers et infirmières, sages-femmes, ainsi que des personnels de soutien », a fait savoir le président de la République avant-hier, lors de son discours à la nation. Une initiative «saluée» par le ministre de la santé et de l’action sociale. Abdoulaye Diouf Sarr a «remercié» le président de la République pour son discours d’hier. Et en ce qui concerne les cas graves, Abdoulaye Diouf Sarr affirme que « 70% de ces cas sortent chaque jour de réanimation». Et pour plus d’informations, Diouf Sarr donne rendez-vous demain jeudi «avec les spécialistes de la santé, pour faire un point global sur la stratégie de lutte depuis l’apparition du premier cas de Covid-19», il y’a quatre mois au Sénégal. Il est à rappeler que si le patron du ministère de la santé soutient que 70% des cas dans les services de réanimation s’’en sortent indemnes, la moyenne de décès a presque quadruplé. Pas moins de 03 cas de décès sont signalés au quotidien et les services de réanimations font état de 30 cas graves à la date d’hier, mardi.
En outre, Abdoulaye Diouf Sarr rappelle que le virus est toujours là et appelle au respect des gestes barrières. Ainsi, à quelques jours de franchir les 4 mois dans ce contexte épidémique après le premier cas de Covid-19 au Sénégal, le ministre de la santé note que l’axe Dakar-Thiès-Diourbel, concentre 9 cas sur 10 de coronavirus sur l’ensemble du territoire. Non sans féliciter le personnel de santé, en admettant la complexité du virus, avec notamment des cas asymptomatiques, d’où-la prise en charge extra-hospitalière selon l’avis des médecins traitants.
LE SECTEUR PRODUCTIF CONTRÔLÉ POSITIF
Ce constat a été fait par le Ministre du pétrole et des énergies Mouhamadou Makhtar Cissé.
La pandémie de la Covid-19 a fortement affecté le secteur énergétique. Entre autres impacts, la crise a entrainé une diminution globale de la consommation d’électricité pour le secteur productif d’une manière générale. C’est ce qu’a fait remarquer le Ministre du pétrole et des énergies Mouhammadou Makhtar Cissé qui participait hier, mardi 30 avril à une conférence ministérielle sur les impacts du Covid-19 sur les secteurs énergétiques africains.
«Certes, il est difficile pour le moment de déterminer avec exactitude tous les impacts qu’aura l’épidémie de coronavirus sur le secteur électrique. En revanche, certains effets se font déjà sentir notamment la diminution globale de la consommation d’électricité pour le secteur productif de manière générale même si celle du secteur résidentiel a légèrement augmenté avec notamment le recours au télétravail et à l’internet, du fait du temps de séjour plus long dans les foyers».
Ce constat a été fait par le Ministre du pétrole et des énergies Mouhamadou Makhtar Cissé. Il intervenait hier, mardi 30 juin à une conférence ministérielle portant sur le thème : «Impacts de la Covid-19 sur les secteurs énergétiques africains : Défis et opportunités». «Dans le domaine de l’électricité, nos pays sont confrontés déjà à un problème de disponibilité, notamment en milieu rural, malgré les énormes potentialités de ressources énergétiques dont dispose l’Afrique (solaire, hydroélectricité, biomasse, éolien, gaz naturel).
La crise économique mondiale liée à la COVID-19 risque d’aggraver cette situation et compromettre l’atteinte de l’objectif de développement durable N°7 (ODD 7) fixé par la Communauté internationale à l’horizon 2030, à savoir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes et à un coût abordable», a relevé le Ministre. Selon lui, la menace pèse, surtout avec la crainte des reports d’investissements ou des retards potentiels dans la réalisation à bonne date de certains projets majeurs d’infrastructures électriques de production et de transport au niveau national ou régional. «Ces risques d’exécution peuvent ainsi découler des arrêts observés à cause des mesures de confinement et, d’autre part, des difficultés financières de certains investisseurs», précise-t-il.
Pour juguler au maximum ces impacts, M. Cissé a souligné la nécessité d’investir davantage dans la production, les réseaux de transport et de distribution, mais également dans les énergies renouvelables, pour amener l’électricité dans nos hameaux les plus reculés, les centres et les postes de santé. «La pandémie de la COVID-19, nous a renseigné sur l’urgence à fournir de l’électricité aux centres de prise en charge des personnes infectées qui se trouvent dans des zones isolées et hors de portée du réseau électrique national, grâce à l’énergie solaire», indique-t-il. Concernant les défis à relever dans ce secteur, soutient-il, le premier est d’assurer l’accès universel à l’électricité des populations notamment en milieu rural, ensuite nous devons continuer à sécuriser l’approvisionnement en électricité de nos pays en assurant un service énergétique de qualité aux usagers, garantir l’équilibre financier du secteur à court terme et accompagner la reprise à moyen et long terme des investissements déjà ciblés tout en maintenant le pouvoir d’achat des ménages pour qu’ils puissent payer les services de l’électricité.
Par ailleurs, le Ministre du pétrole et des énergies a fait remarquer que le secteur des hydrocarbures n’est pas en marge de cette turbulence. Selon lui, il est même l’un des plus touchés. «La pandémie liée au coronavirus a contraint les Etats à prendre des mesures de confinement qui ont eu, entres autres comme conséquences, un ralentissement, voire un arrêt des travaux dans les pays où la plupart des équipements de production nécessaires aux projets pétroliers et gaziers sont construits. Elle a également eu un impact significatif sur les marchés pétroliers, exacerbé par la guerre des prix, qui a fait que le prix du baril a subi des évolutions jamais observées dans l’histoire du secteur pétrolier, atteignant même un cours négatif le 20 avril 2020 », laisse-t-il entendre.
ECTEUR DU PETROLE ET DU GAZ : Le gouvernement travaille à réduire les impacts de la Covid-19 sur les projets
Le gouvernement du Sénégal et ses partenaires travaillent à réduire les impacts de la Covid-19 sur les chantiers pétroliers et gaziers. La révélation est du ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé. Il s’exprimait hier, mardi 30 juin en marge de la table-ronde ministérielle sur l’impact de la Covid19 sur les secteurs énergétiques en Afrique. «Nous sommes parmi les pays qui ont fait d’importantes découvertes de pétrole et de gaz et nous avons des chantiers importants. Ces chantiers sont négativement impactés, même si nous travaillons à réduire l’impact. Forcément sur les délais et les coûts, il y a à faire», indique-t-il. Ainsi, invite-t-il, les pays africains qui ont les mêmes problèmes à travailler avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour tirer le meilleur profit de cette situation. «Dans toute crise, il y a des opportunités qui se dessinent. Nous avons moins peur de l’avenir que de l’impréparation de la jeunesse sénégalaise, qui doit se préparer pour faire face aux défis», a soutenu le ministre du Pétrole et des Energies.
LES PAYSANS TRINQUENT, HOMMES D’AFFAIRES, LEADERS POLITIQUES ET CHEFS RELIGIEUX JOUISSENT
L’octroi des terres à des fins d’exploitation prive les populations locales démunies de leur droit d’accès au foncier. Le système fait que souvent les surfaces cultivables se retrouvent entre les mains de personnes beaucoup plus nantis
L’octroi des terres à des fins d’exploitation prive les populations locales démunies de leur droit d’accès au foncier. Le système fait que souvent les surfaces cultivables se retrouvent entre les mains de personnes beaucoup plus nantis, à cause de leur position sociale.
Le différend entre Babacar Ngom de Sedima Group et les populations de Ndingler n’est qu’une dernière affaire d’une longue liste de révoltes de populations privées de leurs terres. Si elles obtiennent gain de cause, parfois, elles deviennent aussi des victimes, contraintes d’accepter des projets qui leur sont imposés. La région Nord du pays, qui fait face à l’accaparement des terres, en est un exemple.
A titre illustratif, à Mbane, la révolte des populations contre l’octroi de leurs terres par la communauté rurale à la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) a abouti à un drame. Il y a aussi le cas du projet Sen-Huile Sen-Ethanol dans la commune de Ross Bethio, où l’Etat avait affecté des milliers d’hectares à des investisseurs étrangers. La réticence des populations a amené les autorités à déplacer le projet à Nginth, toujours dans la région de St-Louis.
Dans la même région du Nord, l’on a encore souvenance des cas de Dodel et Démet où des investisseurs marocains ont bénéficié de 10.000 hectares. L’affaire a été par la suite corrigée par un décret présidentiel qui leur a retiré les terres. Toujours dans la partie septentrionale du pays, les populations de la commune de Diama et de Gandiol luttent toujours pour le retrait de l’octroi de 40 hectares qui seraient affectés à un promoteur privé. La région ouest du Sénégal n’est pas épargnée par ce phénomène qui est en train de devenir un fléau.
En effet dans la zone de la Petite côte, les habitants de Guéreo mènent un combat de survie pour le retrait de leurs terres octroyées à un privé. Ils souhaitent reprendre les 39 hectares cédés au groupe hôtelier Decameron. Des centaines de parcelles et des champs détenus par les populations sont dans le viseur de l’hôtel. Loin d’être exhaustifs, les exemples se comptent à la pelle. Presque partout dans le pays, ce sont des populations locales et des exploitants familiaux qui sont privés de leurs «bonnes terres» au profit de gens, sous prétexte qu’ils disposent de plus de moyens pour les rentabiliser. Les populations sont les plus grands perdants. Entre des promesses non respectées, une modique somme en guise de dédommagement et un déplacement forcé, elles sont laissées à elles-mêmes.
ABDOULAYE WADE, L’INSTIGATEUR
L’accaparement des terres, au détriment du monde rural, a connu son envol avec la venue du président de la République, Abdoulaye Wade au pouvoir. Ses projets initiés quelques années après son accession au pouvoir en 2000 comme la Grande Offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), ont été des opportunités d’octroyer plusieurs hectares de terres à des personnalités politiques, religieuses et à des multinationales étrangères. En 2011, une étude dénommée «Exportation ou nourrir les populations : impacts sur les consommateurs ruraux», réalisée par Cicodev Afrique, faisait état d’au moins 757.753 ha de terres octroyés à 17 privés, 10 nationaux et 7 étrangers. Des chiffres que l’enquête trouve non exhaustifs à cause de l’opacité qui entoure souvent les attributions.
A l’époque, la surface octroyée représentait 16,45 millions ha des terres cultivables. La superficie des terres cultivables au Sénégal est de 3, 8 millions ha. En guise d’exemples, l’étude avait fait ressortir qu’à Ross Béthio, la communauté rurale avait octroyé 5000 ha à des privés pour un projet agricole. Même constat à Diama où des privés ont eu entre 1800 et 2290 ha pour l’agriculture. A Gandon, des milliers d’hectares sont tombés dans l’escarcelle des autorités pour l’implantation de projets agricoles. A Mbane, la communauté rurale d’alors a délibéré pour l’octroi de 232.208 ha à des autorités et des privés pour le démarrage de projets en lien avec l’agriculture. Dans la partie méridionale (Sud), à Kafountine, localité située dans la région de Ziguinchor, un ministre a eu droit à 29 ha pour démarrer son projet agricole, dans le cadre de la Goana.
La situation est aussi la même dans d’autres régions. Dans la zone centre, appelée bassin arachidier, à Ngogom, dans le département de Bambey, 100 ha ont été attribués à un ministre. Dans la région de Thiès, des khalifes généraux ont eu 10.000 ha pour des projets agricoles. A Tasset, c’est le même constat : 125 ha ont été donnés à un Khalife pour les besoins de l’agriculture. A Beude Dieng, dans la région de Thiès, 10.000 ha ont été livrés à des Saoudiens pour l’agriculture. Dans la région de Louga, plusieurs donations ont été répertoriées. A Keur Momar Sarr, 100 ha ont été octroyés à un privé qui voulait faire du maraichage.
À Diokoul, 2070 ha ont été livrés à une autorité politique pour l’élevage d’autruches et de vaches. Les promoteurs étrangers ont aussi obtenu leur part dans le partage du «butin». Plus loin, au Sénégal oriental, dans la région de Kédougou, un privé espagnol a eu droit à 80000 ha pour faire du tourisme. La liste est loin d’être exhaustive. D’Ourrour, dans la région de Fatick, à Nétéboudou, dans celle de Tambacounda, plusieurs hectares des terres sont donnés à des privés non nationaux, sr le dos des populations rurales.
LES HECTARES DE LA COLÈRE
Le différend qui oppose le patron de Sedima, Babacar Ngom, aux habitants de Ndingler, remet sur la table l’opposition récurrente des populations à l’octroi de leurs terres héritées des ancêtres, à des promoteurs privés agro-businessmen
Le différend qui oppose le président-fondateur du Groupe Sedima, Babacar Ngom, aux habitants de Ndingler, remet sur la table l’opposition récurrente des populations à l’octroi de leurs terres, héritées de leurs ancêtres, à des promoteurs privés agro-businessmen. Elles ont tendance à réclamer ce qui leur revient de droit. Cependant, aux yeux de la loi, il n’en n’est pas le cas. La loi sur le Domaine national de 1964 donne à l’Etat la possibilité de disposer et d’octroyer les terres en fonction de la possibilité de l’acquéreur d’en faire un usage rentable. Ce qui donne ainsi plus de possibilité aux «nantis» qu’aux petits paysans et autres éleveurs. En dépit de cette situation, tous les textes de réforme foncière jusque-là initiés pour réorganiser l’attribution, n’aboutissent pas.
L’affaire fait les choux gras de la presse, ces derniers temps. Elle oppose le propriétaire de la Sedima aux populations de Ndingler. Les reportages faits à Ndingler montrent un périmètre creusé et sur le point d’être aménagé. Les populations n’ont plus accès à leurs champs. Les pâturages leur sont interdits. Même s’il date de plusieurs années, le différend a pris une autre tournure ces derniers temps, avec l’envoi d’éléments de sécurité sur les lieux par le promoteur industriel.
La directrice générale du Groupe Sedima, Anta Babacar Ngom, à travers un post sur Facebook, repris par Pressafrik, soutient que c’est «224 des 300 hectares obtenus par l’entreprise de son père qui ont acquis le statut de titre foncier suivant un décret présidentiel signé en 2019 par le président Macky Sall, au nom de la Sedima». Le site d’information en déduit donc que «les 76 hectares qui constituent la source du contentieux n’ont jamais fait l’objet de délibération».
Pis, ajoute-t-il, les dires de la directrice générale ne sont pas cohérents. En effet, précise-t-il, après vérification, «Sedima a bien acquis 224 hectares de terres dans la commune de Sindia. Mais cette dernière a ensuite délibéré 76 autres hectares, qui se trouvaient dans la superficie de la Commune de Ndiaganiao, en faveur du milliardaire Babacar Ngom. En de plus simples termes, la Commune de Sindia a fait une délibération sur 300 hectares alors qu’elle n’en avait que 224 à disposition».
MBANE, FANAYE… DES LEÇONS NON SUES
Le décret auquel fait référence Anta Babacar Ngom n’est pas le bon. C’est par le décret 2015- 548 du 23 avril 2015, publié au Journal Officiel numéro 6858 du 27 juin 2015 que le chef de l’Etat a attribué les terres au propriétaire de la Sedima. Pendant qu’on épilogue sur l’illégalité ou pas de cet octroi, les populations de Ndingler, elles, réclament «leurs terres» pour vivre. Cette situation ne leur est pas propre cependant. Mbane, Fanaye et le site de l’actuelle cimenterie du Sahel en sont des exemples parmi tant d’autres. Les populations sont assez souvent dépossédées de leurs terres, sur lesquelles elles pratiquent l’agriculture familiale de générations en générations pour survivre mais qui, selon la loi, ne leur appartiennent pas.
LE DOMAINE NATIONAL, UNE LOI PRIVATIVE
L'essentiel des terres du Sénégal sont du domaine national ; elles n'appartiennent donc pas aux personnes qui les exploitent. Cette loi 04-46 du 17 juin 1964 a supprimé les droits coutumiers. Dans son article 2, il est indiqué que l’Etat détient les terres du domaine national en vue d’assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelles, conformément aux plans de développement et aux programmes d’aménagement. Au titre de l’article 15 de cette même loi sur le domaine national, les personnes occupant, exploitant personnellement des terres du domaine national, peuvent occuper des terres et les exploiter.
Cependant, la désaffectation de ces terres peut être prononcée par les organes compétents de la communauté rurale (aujourd’hui toutes devenues des communes (rurale), avec l’Acte III de la décentralisation), soit pour insuffisance de mise en valeur, soit si l’intéressé cesse d’exploiter personnellement pour des motifs d’intérêt général. Sur la base de cet article, la force d’un paysan n’est rien, comparée aux promesses d’investissements d’une multinationale ou d’un richissime investisseur privé. Et, pourtant, selon l’Enquête démographique de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) de 2018, 53,3% de la population sénégalaise vivent en milieu rural et là, l’agriculture constitue la principale source de revenus. Elle est aussi une agriculture vivrière faite d’exploitations familiales. A côté, il y a aussi l’élevage qui nécessite que les populations puissent bénéficier de terres. Face à la situation, le président de la République avait initié une réforme foncière.
DE NOMBREUSES INITIATIVES DE REFORME DEVELOPPEES… SANS EFFETS ESCOMPTES
Le président Macky Sall avait confié ce projet au professeur Moustapha Sourang, ancien ministre et professeur des universités. Le 19 novembre 2014, à la cérémonie de lancement de la Commission nationale de réforme foncière (Cnrf) mise en place pour conduire les réflexions et proposer un rapport pour ce projet de réforme foncière se voulant participatif et inclusif, le professeur Moustapha Sourang disait, en parlant de la loi de 1964 : «Il est aujourd’hui question de relire ce texte de droit qui régit le foncier au Sénégal et de le réajuster». Surtout qu’en ce sens où «de nombreuses initiatives ont été développées par les différents gouvernements qui se sont succédé au Sénégal, sans toutefois produire les effets escomptés». L’objectif qui était assigné ainsi à l’équipe du Pr Sourang était, d’une part, de répondre au besoin de sécurisation des droits fonciers des exploitations familiales, des investisseurs privés et des autres utilisateurs des ressources naturelles. D’autre part, la réforme cherchait à instaurer un accès et une gestion foncière équitable et transparente pour toutes les catégories de population, une gestion foncière apte à garantir la sécurité foncière des populations et à favoriser l'exploitation durable des ressources naturelles, la sécurisation des droits fonciers, la promotion d'activités économiques viables et l'impulsion d'une dynamique de développement harmonieux des territoires urbains et ruraux.
LA CONCLUSION DE LA CNRF REJOINT LES AUTRES TEXTES DANS LES TIROIRS
A la fin de ses travaux, la Commission nationale de la réforme foncière (Cnrf) a déposé ses conclusions sur la table du chef de l’Etat, en avril 2017. Elle a été dissoute, en mai 2017. Depuis lors, aucune application de ses conclusions n’est à l’ordre de jour. Et, en novembre 2017, lors du 13e Conseil présidentiel sur l’investissement, le chef de l’Etat avait donné les raisons qui l’ont poussé à ne pas appliquer le texte. Il a dit ne pas approuver la proposition de transfert de bail aux collectivités locales. «Je ne vais pas prendre la responsabilité de transférer la gestion des terres aux collectivités locales. Je ne le ferai pas», avait-il martelé. La suite est donc connue. La réforme foncière proposée par la commission dirigée par Pr Moustapha Sourang ne sera jamais appliquée, même si des membres de cette structure ont à plusieurs reprises démenti avoir fait cette proposition récriminée par Macky Sall pour ranger tout le travail abattu et les énergies déployées pour sillonner tout le pays, au fond des tiroirs.
D’ailleurs, ce n’est pas le seul texte initié pour une meilleure organisation de l’attribution des terres, à être abandonné. Dans une étude de préfaisabilité de la création de l’Observatoire national du foncier au Sénégal, l’Initiative prospective agricole et rural (Ipar) révèle plusieurs autres initiatives qui ont fini aux oubliettes. En 2001, un projet de réforme foncière a été préparé par un groupe de travail créé au sein du ministère de l’Economie et des Finances. Ce projet, examiné lors d’un Conseil des ministres, n’a jamais été rendu public, fait-il remarquer.
LA LOI D’ORIENTATION AGRO-SYLVOPASTORALE DE 2004, UN AUTRE GACHIS
Aussi, ajoute-t-il, le Sénégal s’est finalement doté d’une loi d’orientation agro-sylvopastorale (Loasp) en 2004, sur la base d’une démarche participative. Celle-ci fixe des principes et objectifs en matière foncière et prévoit la promulgation d’une loi foncière dans un délai de deux ans. Un groupe de travail thématique réforme foncière fut créé en 2005 pour mettre en œuvre le volet foncier de cette loi. Il s’agissait, selon l’Ipar, d’un groupe multi-acteurs, présidé par le ministère chargé de l’Agriculture. Son transfert, fin 2010, auprès du ministère chargé de l’Economie et des Finances a signé la fin de ses réflexions. En 2005, l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a mis également en place une Commission nationale de réforme du droit à la terre (Cnrdt) qui était chargée de proposer une réforme dans un délai de six mois. Censée regrouper l’ensemble des catégories d’acteurs concernés, la Cnrdt n’incluait pas de représentants effectifs des organisations professionnelles agricoles. Elle a élaboré des propositions de réforme sur la gestion foncière en milieu rural, qui prônaient une privatisation de la terre au profit de l’Etat pour permettre la création de zones d’investissements intensifs. Ces propositions sont restées lettres mortes.