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18 juillet 2025
LES MEDECINS EN SPECIALISATION BRISENT LE SILENCE ET EXPOSENT LEURS SOUFFRANCES
Laissés en rade dans la distribution des primes de motivation Covid-19, ils ont déversé tout ce qu’ils avaient dans le cœur et, par conséquent, révélé au public leurs mauvaises conditions de vie et de travail
Le Ministère de la Santé et de l’action sociale a sorti le 21 avril dernier un «ordre de virement de fonds» destiné aux agents des établissements publics de Santé (Eps), au titre de prime de motivation Covid-19 destinée aux agents des établissements publics de Santé (Eps). Mis à l’écart dans la répartition de ce fonds, les médecins en spécialisation n’ont pas caché leur désolation.
Dans une lettre ouverte, publiée hier, et adressée au ministre de la Santé et de l’Action sociale, le collectif des médecins en spécialisation (COMES) n’y est pas allé par quatre chemins. Laissés en rade dans la distribution des primes de motivation Covid-19, ils ont déversé tout ce qu’ils avaient dans le cœur et, par conséquent, révélé au public leurs mauvaises conditions de vie et de travail. «Nous tenons à rappeler que les médecins en spécialisation communément appelés DES sont titulaires d’un diplôme de Docteur d’Etat en médecine, à la suite de quoi ils embrassent une filière de spécialisation afin d’affiner leurs connaissances pour le grand bonheur des malades.
Dans ce cadre, ils assurent des activités de consultation, le suivi des patients hospitalisés, les permanences, les gardes ainsi que certains actes médicaux et chirurgicaux, totalisant ainsi un volume horaire dépassant les 40 heures par semaine», ont-ils précisé d’emblée. Avant d’ajouter que la continuité du service est assurée, pour l’essentiel (plus de 80%) par les DES dans l’écrasante majorité des hôpitaux de la région de Dakar. Qui plus est, à en croire le COMES, dans plusieurs régions où il n’y a pas de spécialistes, les DES qui effectuent un stage rural après 4 à 5 années d’apprentissage assurent le fonctionnement de leurs services respectifs.
Pour preuve, le COMES indique que ce sont des DES qui assurent les services de réanimation dans les centres hospitaliers régionaux (CHR) de Kaolack, Fatick et Ziguinchor ; de même ils assurent les services de pédiatrie dans les CHR de Kaolack et Sédhiou ; et le service de cardiologie dans le CHR de Kolda. Malgré ces responsabilités et cette énorme charge de travail, ces derniers ne sont pas traités conséquemment du fait de l’absence de statut, se désole le COMES. Il affirme dans la foulée que les médecins en spécialisation sont aussi confrontés à divers problèmes qui entravent leur épanouissement tant au plan professionnel que personnel, gage d’un meilleur rendement et de satisfaction des usagers du service de santé.
«LE SARS-COV-2 NE FAIT PAS DE DISTINCTION ENTRE AGENTS DE SANTE, QU’ILS SOIENT DU MINISTERE OU NON»
Toujours dans la lettre ouverte, les médecins en spécialisation font savoir au ministre Abdoulaye Diouf Sarr qu’ils se sont toujours impliqués corps et âme dans la lutte contre le Covid-19 au risque de leur vie et ou de leur santé pour honorer leur serment d’Hippocrate. «Ces époux, épouses, pères et mères de famille ne comprennent pas le traitement qui leur est réservé et dénoncent avec la dernière énergie le manque de protection lors des gardes d’urgences ; l’absence d’un statut définissant leurs droits et obligations ; l’absence de couverture maladie pour eux et leurs familles (conjoint, enfants) ; le nombre dérisoire de bourses de spécialisation accordé chaque année ; les retards récurrents constatés dans le paiement des bourses.
Pour preuve, l’allocation du mois de décembre 2019 a été payée le 27 mars 2020 et jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, la régularisation des mois de janvier, février mars et avril 2020 n’est pas effective », déplorent-ils.
Poursuivant, ils dénoncent le non-remboursement des frais d’inscriptions des non boursiers ; le défaut de prise en compte dans l’allocation des primes de risque et de motivation hospitalière alors qu’ils contribuent pleinement à la création des richesses. Ils disent apprendre, à leur grand dam, la lettre du DAGE du Ministère de la Santé les excluant tout bonnement des agents de santé du Sénégal. «Cette fois-ci, la pilule est trop grosse pour passer !
Loin d’être une question d’argent; si tel était le cas, nous nous serions manifestés d’ores et déjà pour les 4 mois d’arriérés de bourse», déclarent-ils. Une manière de dire que leur sortie se justifie par un souhait de recouvrer leur dignité mais surtout, la considération et le respect de leurs autorités de tutelle et des administrateurs d’hôpitaux. «Cette situation n’a que trop duré ! Jusqu’ici, nous nous sommes abstenus de toute action visant à entraver le bon fonctionnement du système de santé de notre pays, encore moins en ces temps de pandémie à Covid-19 où notre patrie a besoin de toutes ses forces valides, de surcroît de tous ses agents de santé. Vos conseillers ne sont pas sans savoir que le SARS-CoV-2 ne fait pas de distinction entre agents de santé qu’ils soient du ministère ou non», laissent-ils entrevoir.
POUR UNE ADOPTION AU PLUS VITE DU PROJET DE STATUT DU DES
En définitive, le COMES soutient que l’histoire lui a donné raison dans le combat pour la généralisation des bourses de spécialisation à tous les médecins pharmaciens et dentistes. A en croire le collectif, les spécialités définies comme étant non prioritaires telles que les maladies infectieuses et tropicales et la pneumologie occupent aujourd’hui le devant de la scène dans la lutte contre le Covid-19. Le COMES prend ainsi l’opinion à témoin et exige instamment le paiement intégral des arriérés de bourses, le remboursement des frais d’inscriptions des DES non-boursiers ainsi que la prise en compte de ses membres dans la liste des primes de motivation Covid-19. Il suggère aussi vivement la réparation des injustices et irrégularités susmentionnées par l’adoption du projet de statut du DES dans des délais raisonnables.
L’HOPITAL PSYCHIATRIQUE DE THIAROYE ENREGISTRE 4 CAS
Après l’hôpital Principal de Dakar, c’est au tour de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye de choper le virus puisque 4 de ses agents (un infirmier et 3 techniciens de surface) ont été testés positifs au Covid-19.
La liste des agents de santé infectés au Covid-19 continue de s’allonger dans notre pays. après l’hôpital Principal de Dakar, c’est au tour de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye de choper le virus puisque 4 de ses agents (un infirmier et 3 techniciens de surface) ont été testés positifs au Covid-19. Une situation que déplore avec la dernière énergie Mballo Dia Thiam, président de l’alliance des Syndicats autonomes de la Santé et de l’action Sociale du Sénégal (asas) «and Gueusseum»
Le nombre de personnes infectées au covid-19 dans le milieu médical devient de plus en plus important. En effet, après l’hôpital Principal de Dakar où deux garçons de salle ont été contaminés au coronavirus, c’est au tour de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye d’enregistrer des cas positifs. Cette structure sanitaire de la banlieue de Dakar a été également touchée puisque 3 agents de nettoiement et un infirmier ont été testés positifs.
Conséquence : une partie du personnel est mise en quarantaine en attendant les résultats, d’après les informations fournies par Mballo Dia THiam, président de l’Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal (Asas) «And Gueusseum». Ce dernier trouve cette situation «très difficile et pénible pour les blouses blanches». Il craint que cela ne suscite une stigmatisation et crée des problèmes dans les familles des concernés. Très en colère contre les autorités, le syndicaliste relève quelques défaillances dans le système de protection des personnels de santé. Des difficultés pouvant être liées, entre autres, au déficit de matériels adéquats dans les différents établissements sanitaires.
Avec l’apparition des cas communautaires, souligne Mballo Dia Thiam, les structures sanitaires d’accueil ont besoin nécessairement de matériels de protection et des personnels en nombre suffisant. «Car, avec la nature du virus, il faut assez de gants et de masques. Chaque jour qui passe pour une personne sans ces mesures de précaution est un jour de vulnérabilité pour elle et pour la population environnante», alerte le syndicaliste. Même s’il reconnaît que beaucoup d’efforts ont été faits, le syndicaliste estime cependant que la répartition du matériel disponible entre les différentes structures pose problème. «Par-ci, il y a déficit de masques. Par-là, ce sont des gants qui font défaut. Et ailleurs, c’est le gel alcoolisé qui pose problème. En somme, les besoins en matériels et équipements de protection sont très importants alors que l’offre est insuffisante», relève Monsieur Thiam qui invite ainsi l’Etat à prendre des mesures pour renforcer le plus rapidement possible les équipements des structures sanitaires.
A l’en croire, la Chine a fait don à notre pays d’un cargo de matériels sanitaires dont il demande la bonne répartition entre les structures sanitaires dans les meilleurs délais. «Car il urge que les structures sanitaires soient inondées de masques, de gants et d’équipements de protection pour amoindrir les risques de contamination des personnels de santé».
Par Dr. Abdoulaye TAYE
L’ANNULATION DE LA DETTE, UNE JUSTICE SOCIALE ET ECONOMIQUE RENDUE A L’AFRIQUE
La pandémie du Coronavirus va plonger les états du monde dans un cycle d’endettement infernal. Elle a mis l’économie mondiale sous assistance respiratoire par intubation au moyen de la dette.
La pandémie du Coronavirus va plonger les états du monde dans un cycle d’endettement infernal. Elle a mis l’économie mondiale sous assistance respiratoire par intubation au moyen de la dette. La crise du COVID-19 coûte aux états des centaines de milliards de dollars de dette à cause du confinement qui provoque une baisse de l’activité économique. Cette crise sanitaire est aussi une crise d’inégalités entre les pays et les peuples. Les projections et les perspectives sont plus sombres pour l’Afrique que pour n’importe quelle autre région du monde : des millions de morts et de victimes de la faim.
Le panier de devises de référence
Mais tous les états ne sont pas égaux par rapport aux effets néfastes de cette dette. Les états dits développés, possédant les monnaies qui composent le panier des devises de référence ont plus de facilités de faire face aux affres de la dette. La Chine peut payer sa dette ou ses importations par son Renminbi, les USA par leur Dollar, le Japon par son Yen, l’Europe par son Euro et le Royaume-Uni par sa Livre Sterling. Leurs banques centrales respectives vont financer toute leur dette. L’Afrique n’a ni cette possibilité ni cette opportunité car sa dette est libellée en devises étrangères.
Le prix de l’argent
Le prix de l’argent est excessivement cher en Afrique comparé à celui de l’argent dans les pays du nord qui sont à des taux d’intérêts négatifs et nuls. Un dollar de dette coûte 3 à 4 fois plus cher. Ce faux prix inéquitable de l’argent est justifié par la surévaluation des risques de sécurité encourus en Afrique dont ils ne seraient d’ailleurs pas étrangers. Dans ce contexte, la charge de la dette publique africaine (intérêts de 6%) devient 6 fois plus lourde que la charge de la dette des pays occidentaux. La charge de la dette baisse en Europe alors qu’elle nous étouffe en Afrique. Si ce taux d’intérêt était pratiqué par les banques américaines, tous les dollars traverseraient les océans pour atterrir et se réfugier en Amérique. Il en résulterait une forte appréciation du dollar. Dans notre cas aucune monnaie africaine n’a profité de ces taux exorbitants, au contraire elles se déprécient. C’est d’ailleurs, tout le sens de la monnaie commune (pas de monnaie unique, c’est un autre débat) qui serait la base monétaire de tous nos échanges commerciaux et financiers internationaux. Elle jouerait le rôle de monnaie continentale à côté de nos monnaies nationales comme le dollar américain a joué le rôle de monnaie internationale à côté des monnaies nationales de tous les pays. Notons en passant qu’un taux d’intérêt négatif est intuitivement et rationnellement incompréhensible et inacceptable. Il ne peut être que le résultat d’un gangstérisme financier auquel on a confié notre droit régalien de contrôler la monnaie. Nous avons accusé la planche à billets de créer de l’inflation, le gangstérisme financier nous apporte non seulement l’inflation, mais aussi la spéculation financière à l’origine des crises telles que celle boursière de 1929 et celle bancaire de 2008 liée aux subprimes. Cette crise de 2008 a couté des milliards de dollars au contribuable européen et américain dont leurs états sont venus en sapeurs-pompiers pour éteindre le feu allumé par cette classe de gangsters financiers égoïstes et voraces qui ne se nourrit que de rente financière. Notre système financier peut mobiliser les états pour sauver les intérêts de créanciers privés tapis dans des banques mais reste insensible aux crimes sociaux commis par un endettement qui ne finit de dévorer toutes les ressources ainsi que la croissance de nos économies africaines.
Taux de croissance vs taux d’intérêt
Il faut remarquer que fixer un taux d’intérêt au même niveau ou plus qu’un taux de croissance est économiquement irrationnel. La tendance à la baisse des taux de croissance en Europe a entrainé le nivellement vers le bas des taux d’intérêts. Mais l’Afrique ne peut pas en profiter à cause des prétendus risques d’instabilité et de sécurité de ses états.
Le mécanisme de règlement de la dette
La dette mondiale représente trois fois le PIB mondial, c’est-à-dire la richesse mondiale. Elle ne peut donc être jamais payée. Le mécanisme de remboursement de la dette publique est une technique financière qui ne fait qu’augmenter la dette. On paye la dette par la dette (soule bouki, souli bouki). La dette des états augmente continuellement, les services de la dette s’envolent, grignotent des marges progressivement sur le budget chroniquement déficitaire, affectent la dynamique des dépenses sociales pour se traduire en termes d’instabilités sociale, politique et économique (pauvreté, inflation, ignorance, chômage, maladies, insécurité, incapacité, nonchalance démocratique, émeutes,….). L’Eldorado financier du monde L’Afrique est devenue l’Eldorado financier du monde. Nous avons les plus fortes rémunérations du capital financier dans le marché intérieur comme extérieur. Nous avons des prairies favorables à la fructification et au développement du capital financier international. Nous avons de la croissance, nous avons des matières premières, nous développons nos infrastructures, nous sommes bien connectés au reste du monde,... Autant nous aiguisons l’appétit des gangsters financiers, autant nous devons transformer ces avantages en atouts pour imposer notre droit à une justice économique et sociale.
Les mécanismes de répartition des richesses et le nouvel ordre mondial
De l’esclavage à la colonisation en passant par l’organisation mondiale du commerce (OMC) et l’endettement administré, nous avons été toujours victimes du partage des richesses et des patrimoines de ce monde. A travers l’esclavage, l’Amérique a disposé de l’énergie renouvelable la plus valorisée de l’époque, la force humaine des esclaves plus productive que les machines dans l’exploitation des plantations de canne à sucre. Le nombre d’esclaves était pris en compte dans le patrimoine des maitres qu’il rendait les plus riches de leur classe. Le travail forcé et l’exploitation des ressources de l’Afrique imposé par le système institutionnel violent de la colonisation ont dépecé le continent de sa richesse au profit de la France et du Royaume-Uni. Cette forte contribution de l’Afrique à travers sa force de travail et ses ressources dans le progrès économique, scientifique et technique de la planète a été mise sous silence, ignorée voire banalisée. Les mécanismes violents de la dynamique de la répartition des richesses et des patrimoines dans le monde ont toujours agi en faveur du plus fort et au détriment du plus faible. L’expropriation par la violence et la force n’a jamais été légitime ni juste.
La conscience humaine n’a pu supporter l’injustice de ces horreurs. Des voix comme celle d’Abraham Lincoln se sont élevé pour exiger l’abolition de l’esclavage et d’autres la libération des nations africaines. Ces traitements inhumains qui heurtent la conscience démocratique en violant le droit des peuples à la liberté et au développement se réadaptent dans le contexte nouveau de la mondialisation par le libre échange régi par le cadre institutionnel international, l’organisation mondiale du commerce. Il s’agit de déployer l’appareil commercial partout en confinant l’appareil de production qui crée des emplois dans les pays développés. Ce nouveau mécanisme de répartition des richesses était accéléré par la détérioration des termes de l’échange qui transfère toujours nos revenus vers les pays du nord. Cependant, ce mécanisme de libre échange commercial sera dénoncé et remis en cause par les USA parce qu’il ne les arrange plus.
Le mécanisme n’est plus performant ni efficace pour canaliser la richesse du monde vers leurs économies. Le mécanisme de libre-échange redistribue leur appareil de production à l’extérieur, au-delà de leur zone et frontière, en Chine notamment. La Chine est devenue l’atelier du monde qui ruine leurs emplois par la délocalisation d’entreprises doublée d’une agressivité commerciale féroce qui secoue profondément les bases de leur libéralisme économique. Toute leur richesse est tirée vers la Chine de la même façon que l’Afrique l’a subi sans crier. Ils brandissent maintenant l’arme du protectionnisme, en violation flagrante du dogme libéral du libre-échange. Il ne leur reste plus que le mécanisme de l’endettement à des taux d’intérêts usuraires pour continuer à pomper nos ressources. La présence de la Chine sur tous les fronts (financier, commercial, industriel,…) les empêche de plus en plus de déséquilibrer l’échange en leur faveur. Plus encore, la Chine revendique, à la place du panier des cinq devises, les monnaies de référence officiellement reconnues par le FMI et auxquelles le DTS se laisse convertir, une monnaie internationale par rapport à laquelle toutes les monnaies sont d’égale dignité. Ils constatent que tous leurs avantages liés à l’ordre et aux mécanismes qu’ils sont établis sont en train d’être chahutés par la Chine. Pour survivre, ils doivent se réadapter en se réorientant vers de nouveaux sens et un nouveau jeu plus juste et plus équitable. Le nouvel ordre international se fera, avec la Chine au centre du jeu, pour renouveler les enjeux du bonheur humain fondés sur la paix, la liberté, l’égalité, le progrès économique, social et démocratique et le bien-être écologique.
Mobiliser le leadership africain
L’après Coronavirus serait fatal à nos économies. Il ne faut pas minimiser les prévisions des institutions internationales, elles sont bien informées. Sous une dette qui explose, les conséquences peuvent aller du chômage à l’aggravation de la pauvreté, en passant par des coupures sur les salaires, des réductions de dépenses publiques sur la santé, l’éducation, les subventions,…. Le président Macky Sall, bien conscient de ces revers éventuels a voulu anticiper en exigeant l’annulation de la dette. Il ne doit pas rester solitaire dans ce combat. Nous saluons la mobilisation de tout le leadership africain pour l’accompagner dans ce combat que nous pouvons gagner. C’est un combat politique, ce n’est pas un combat de spécialiste, même si cette bataille a besoin d’une légitimation et d’une légitimité technocratique. Le déterminisme politique de la répartition des revenus et des patrimoines porté par les mouvements sociaux, syndicaux, politiques et des sociétés civiles a toujours triomphé du déterminisme économique des technocrates. Ce combat pose la problématique des inégalités sociales et économiques entre les pays et les peuples sous l’angle de la répartition juste et équitable des richesses et des patrimoines de la planète.
Résumé
En résumé, l’annulation de la dette se justifie par le privilège que détiennentles pays développés dont leurs cinq monnaies composent le panier de devises internationales d’user de la planche à billets. En outre, le service de la dette qui est chargée d’intérêts usuraires augmente chaque année et grignote les dépenses sociales en creusant le déficit budgétaire. Le mécanisme de paiement de la dette publique fait que l’on ne peut jamais la payer entièrement. La dette même effacée en partie se reconstitue rapidement. Les états paient les intérêts sur la dette et enroule le principal (de l’argent virtuel, voir mon blog seneweb) dans une nouvelle dette qu’il faut encore continuer à payer. On paie la dette par la dette en s’endettant toujours à nouveau. Le service de la dette grossit, grossit encore, grossit toujours, avec une dette qui luimême ne peut cesser d’augmenter. On se retrouve donc avec un budget qui risque d’être complètement englouti par le service de la dette. On n’est donc obligé d’effacer la dette qui s’accumule ou une partie à défaut de pouvoir la rembourser. Les bailleurs sont d’ailleurs bien conscients de cette situation, qui les pousse à annuler de temps à autre la dette de quelques pays ciblés. L’objectif de l’annulation de la dette est d’apporter à nos états une bouffée d’oxygène qui leur permet de prendre correctement en charge leurs dépenses de santé et d’éducation mais aussi et surtout de relancer leur économie. Merci de rendre cette justice sociale et économique à l’Afrique.
Dr. Abdoulaye Taye
Enseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop Initiateur du RBG-AMO
Opérateur politique
ISMAÏLA SARR SE CONFORME, SADIO ET CIE DANS LA REFLEXION !
La pression monte autour des footballeurs professionnels évoluant en Europe. Du fait de la crise du coronavirus, ils sont invités à faire des «efforts» financiers par leurs employeurs respectifs.
La pression monte autour des footballeurs professionnels évoluant en Europe. Du fait de la crise du coronavirus, ils sont invités à faire des «efforts» financiers par leurs employeurs respectifs. Si certains font preuve de compréhension, d’autres campent sur leurs positions. En Angleterre, Watford de Ismaïla Sarr et tant d’autres clubs ont accepté la proposition. Ce qui n’est pas encore le cas de Liverpool de Sadio Mané. a l’instar de beaucoup de formations de Premier League, les reds sont dans la réflexion.
Alors que le monde lutte farouchement pour venir à bout du Coronavirus qui a fini de semer peur et panique, certains clubs sportifs mènent eux une bataille parallèle pour sauver ce qui peut l’être. Pour amoindrir leurs pertes suite à la crise installée par la pandémie, ils sont nombreux ces présidents de clubs à miser sur les gestes de leurs employés. Leur souhait, emmener joueurs, entraîneurs et autres salariés à baisser leurs émoluments. Une mesure « raisonnable », dans un contexte particulier. Mais l’idée ne semble pas faire l’unanimité. Si, dans de nombreux clubs européens, les joueurs ont déjà accepté la mesure, certains traînent encore les pieds.
PREMIER LEAGUE : LE GOUVERNEMENT PRESSE LES CLUBS !
La mesure consistant à emmener les footballeurs à baisser leurs salaires n’est pas appréciée de la même manière au niveau des clubs. Considéré comme le championnat le plus riche d’Europe, la Premier League est au cœur des débats. Et pour ne rien arranger, le syndicat des joueurs (PFA) a refusé de passer un accord avec la Premier League. Une posture qui a irrité le gouvernement britannique qui n’a pas hésité à s’immiscer dans le débat. « Tout le monde doit jouer son rôle et cela veut dire que les joueurs de Premier League aussi. La première chose qu'ils peuvent faire pour contribuer est d'accepter une baisse de salaire », avait indiqué le ministre de la Santé Matt Hancock, lors d'une conférence de presse. Une manière pour lui de mettre un coup de pression sur le syndicat des footballeurs professionnels. Et à ce jour, seuls trois clubs ont décidé de se plier. Dans un premier temps, Southampton (14e) et West Ham (16e) avaient annoncé des accords sur des baisses de salaires. Ce fut ensuite au tour d’Arsenal de les imiter, avec une annonce concernant une baisse de 12,5% du salaire de ses joueurs et de son staff technique. Au niveau de Tottenham, il n’y a pas eu de sacrifice financier pour les employés, mais une baisse de 20% sur les revenus des dirigeants.
LE SYNDICAT DES JOUEURS ANGLAIS RIPOSTE !
En prenant part au débat, le gouvernement anglais espérait faire bouger les choses. Mais plus d’une semaine après, rien n’a presque bougé. Mieux, le syndicat des joueurs (PFA) campe toujours sur ses positions. Indexée comme étant le principal facteur de blocage des négociations, la puissante association a plutôt plaidé pour les footballeurs. Dans un communiqué, la PFA semble dans un premier temps cautionner l’idée d’une baisse. « Nous avons bien conscience du sentiment répandu dans l'opinion publique que les joueurs devraient payer les salaires des personnels non-joueurs. (...) Nous acceptons tout à fait l'idée que les joueurs vont devoir se montrer flexibles et partager le poids financier de l'épidémie de Covid-19 pour assurer l'avenir à long-terme de leur club et de ce sport en général », peut-on lire dans le communiqué du syndicat. Dans un second temps, la PFA a dénoncé l’attitude de certains dirigeants de clubs qui auraient pour but, à travers cette mesure, de détourner les aides publiques pour ainsi préserver les actionnaires. « Les clubs, en tant qu'entreprises, qui ont les moyens de payer leurs joueurs et leurs salariés, devraient le faire. Toute utilisation des aides gouvernementales sans réel besoin financier se ferait au détriment de la société dans son ensemble. voir les joueurs contribuer à payer les salaires des employés non-joueurs ne servirait que les intérêts des seuls actionnaires », ajoute le texte de la PFA. Dans le viseur du syndicat, des clubs de l’élite comme Tottenham, Newcastle et Norwich qui ont décidé de placer leur personnel non joueur sous le programme de chômage partiel mis en place par le gouvernement qui prend en charge 80% des revenus à concurrence de 2 500 livres par mois.
WATFORD : SARR ET SES CO- EQUIPIERS ACCEPTENT !
La politique de la baisse des salaires commence à porter ses fruits. A l’image des dirigeants des Spurs de Totteham, certains managers ont décidé de faire des sacrifices. C’est notamment le cas de Eddie Howe (coach de Bournemouth), Chris Wilder (Sheffield United) et de Graham Potter (coach de Brighton). En plus des clubs cités (Arsenal, Southampton, Sheffield), Watford est venu s’ajouter à la liste.
Après des jours de négociations, les joueurs, les « Hornets » ont accepté une baisse de salaire pour aider leur club à faire face aux conséquences économiques de la pandémie du Covid-19. « Watford Football Club est parvenu à un accord avec ses joueurs en vue d'une baisse des salaires de l'équipe », a affirmé hier l’actuel 17ème de Premier League, sur son site officiel. Ce geste de Ismaïla Sarr et de ses coéquipiers a été salué par le président du club. «Nous pouvons être fiers de nos joueurs pour avoir accepté de faire ce geste. Ils ont compris qu'ils avaient un rôle à jouer et n'ont pas hésité à prendre cette décision pour le bien de l'ensemble du club », s’est félicité Scott Duxbury, dans un communiqué du club. Face à cette situation inquiétante, l’international sénégalais et ses camarades ont fait d’énormes efforts financiers. Watford n’a pas donné le montant de la baisse de salaire, mais plusieurs médias anglais ont fait état d'une réduction de l'ordre de 30%. «Personne, où qu'il travaille, n'est enthousiaste à l'idée de baisser son salaire. Mais c'est le bon sens et une capacité à bien comprendre les enjeux qui ont prévalu », a fait valoir le capitaine Troy Deeney.
LIVERPOOL : SADIO MANE ET LES SIENS EN DISCUSSION !
Leader de la Premier League avant l’arrêt du championnat, Liverpool de Sadio Mané n’est pas épargné par ces histoires de baisse de salaire. Après avoir annoncé son souhait de placer une partie de son personnel non joueur en chômage partiel, le club de la Mersey a fini par reculer. La direction parle même de mauvaise décision. « Nous pensons que nous avons pris une mauvaise décision la semaine passée en annonçant que nous allions recourir au Coronavirus Retention Scheme et nous en sommes vraiment désolés. Le club va chercher des alternatives, malgré notre éligibilité à ce programme qui concernait environ 200 salariés», a écrit le président du club, Peter Moore, dans une lettre ouverte aux supporteurs. Et qu’en est-il pour les joueurs ? Concernant cet aspect, le boss des Reds a déjà une idée. « Les discussions sont complexes. Et par conséquent, le processus est en cours », a ajouté M. Moore. A l’image de Liverpool, d’autres cadors du championnat anglais sont au stade de réflexion. « Les joueurs veulent la transparence complète. Ils ne sont pas stupides. Ils veulent en connaître les raisons et où va aller l’argent. Je pense que si les clubs ne sont pas capables d’expliquer pleinement leur position, ils doivent s’attendre à de la défiance de la part des joueurs », a assuré Gordon Taylor, président du syndicat des footballeurs (PFA), dans des propos relayés par The Mirror.
FRANCE : GANA ET LE PSG TOUT PROCHES D’UN ACCORD ?
Au niveau du championnat français, représentants de joueurs et clubs sont encore en négociations. A en croire l’Equipe, le plan en étude serait de parvenir à un « paiement différé sur un pourcentage du salaire ». La même source soutient qu’un accord pourrait être trouvé sous peu. « Thiago Silva et Marquinhos qui représentent les joueurs négocient pour une réduction des émoluments de 20 à 30 % », rapporte L’Equipe. Le président parisien, Nasser Al-Khelaïfi serait lui favorable à une baisse des salaires, alors que les salariés du club espèrent que les joueurs se montreront solidaires et responsables pour imiter leurs homologues du Barça, Bayern, Real Madrid ou encore la Juventus. Dans la Liga espagnole, les joueurs du FC Barcelone et de l’Atlético de Madrid ont accepté des réductions de 70%. En Italie, Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers de la Juventus recevront un montant réduit pour les quatre prochains mois si la saison n’arrive pas à son terme
BAYERN, BARCELONE ET LA JUVE DONNENT L’EXEMPLE !
Au moment où la Premier League se déchire pour trouver un accord concernant la baisse des salaires, d’autres grands clubs européens ont montré la voie à suivre. Des géants comme le Bayern, le FC Barcelone ou encore la Juventus ont déjà vu leurs joueurs réduire leurs émoluments pour aider leurs clubs. En Allemagne, plusieurs clubs se sont engagés dans cette voie. Dans la Serie A italienne, les formations de l’élite aurait trouvé un accord. « Il s’agit d’une réduction d’un tiers de la rémunération brute annuelle des joueurs, en cas d’annulation définitive de la fin de saison. Si le championnat devait reprendre, la baisse serait d’un sixième de la rémunération brute annuelle », rapporte Corriere dello Sport. Selon la même source, les clubs doivent conclure des accords avec leurs joueurs. Toutefois, il faudra convaincre le syndicat des joueurs, pas pour le moment emballé par cette idée. « C’est irrecevable. C’est une volonté, à peine dissimulée, de faire porter à des joueurs présentés sous un mauvais jour la responsabilité d’éventuels dégâts économiques liés à une situation de crise », a fait savoir le représentant des joueurs professionnels, cité par Corriere dello sport
LES AVERTISSEMENTS DE LA FIFA
L’instance chargée du football mondial aura du boulot dans les prochains mois. Alors que les dirigeants de clubs et de Ligues multiplient les démarches pour trouver un terrain d’entente pour la suite de la saison, la FIFA observe de loin les tractations. Et dans ce dossier concernant la baisse des salaires en cette période de Covid-19, la FIFA aura un rôle particulier à jouer. Dans un document interne que l’agence Reuters a pu consulter, Gianni Infantino et son équipe invitent les clubs, les Ligues et les joueurs à conclure des conventions collectives appropriées. «Cela permettra de garantir une certaine forme de paiement du salaire aux joueurs et aux entraîneurs. Ces conventions permettront d’éviter les litiges, protéger la stabilité contractuelle et veiller à ce que les clubs ne fassent pas faillite, tout en tenant compte de l’impact financier du COVID-19 sur les clubs », préconise la FIFA.
par Papa Demba Thiam
CONSTRUIRE L'AFRIQUE AVEC MOINS DE DETTE
Impulsés par des fonds publics limités, des investissements privés seront le moteur d'une croissance inclusive portée par plus de création de valeur dans un ensemble intégré
Le Point Afrique |
Papa Demba Thiam |
Publication 24/04/2020
Dans le contexte des mesures d'urgence de lutte contre les conséquences sanitaires et économiques de la crise du Covid-19, il importe de décrypter la réalité des financements proposés à l'Afrique. Certains de ses pays, parmi les 25 les plus pauvres du monde, bénéficient d'aides spéciales du FMI pour rembourser leurs dettes pendant ces six prochains mois. Ce sont des dons. D'autres utilisent des droits de tirage spéciaux (DTS) pour obtenir des prêts sans intérêts. Mais tous bénéficient d'un moratoire de six mois qui leur permet de ne pas payer les intérêts de leurs dettes pour cette période. Enfin, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale (BM) offrent des ressources supplémentaires y compris par la réallocation des fonds de certains projets qui étaient déjà approuvés.
Dette africaine : un puits sans fond
Bien qu'appréciés par les gouvernements africains, ces efforts ne réduisent pas leurs dettes de manière significative. Certaines de ces mesures en augmentent même le volume. Ce sont pourtant les institutions financières multilatérales qui s'étaient récemment alarmées du poids grandissant de la dette africaine. Le sujet était même au centre de la Conférence de Dakar du décembre dernier sur le thème « Développement durable et dette soutenable : trouver le juste équilibre ». Peu après, s'est ensuivie une polémique entre la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) quant à leurs responsabilités respectives dans l'accroissement de la dette africaine. Au même moment, le cataclysme de la crise du Covid-19 était sournoisement en marche en Chine et vraisemblablement en Italie aussi. Et voilà donc qu'en trois mois, l'urgence de réduire la dette semble rangée au placard par ces mêmes institutions pour parer aux destructions du Covid-19. C'est que les institutions financières multilatérales ne font qu'avec ce qu'elles savent faire le mieux.
Dans ce contexte nouveau, ce sont donc paradoxalement les États africains, encore tout récemment accusés de « frivolité » envers les emprunts, qui ont pris conscience de la nécessité de sortir des cycles d'endettement sans fin qui risquent de noyer leurs économies. L'Afrique, dans le sillage de l'appel lancé par le président du Sénégal Macky Sall, réclame maintenant l'annulation pure et simple de la totalité de sa dette publique ainsi que la restructuration et le rééchelonnement de sa dette privée. Même le pape François s'y est mis lors de son homélie de la messe de Pâques, suivi par le président français Emmanuel Macron. Au-delà même de la faisabilité d'une telle opération, il convient de replacer la dette dans le contexte de son expansion.
L'endettement, fruit d'un système
À chaque modèle économique, son système d'endettement. Celui hérité du « consensus de Washington » n'a été le bon ni pour l'Afrique ni pour les pays développés. Parce que dans les pays occidentaux, l'endettement public massif a été favorisé par la mise en œuvre des dix « commandements du consensus de Washington » pendant les années où Margaret Thatcher était Premier ministre de Grande-Bretagne (1979-1990) et où Ronald Reagan a présidé les États-Unis d'Amérique (1981-1989). Concrètement, il s'agissait de libéraliser toutes les économies et de privatiser la plupart de leurs entreprises publiques.
Le désinvestissement dans l'industrie et les infrastructures
Des arrangements devant donner naissance à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont préparé presque tous les pays à s'ouvrir au libre mouvement des biens et services. Résultat : beaucoup d'entreprises des pays de l'hémisphère nord se sont délocalisées vers les « économies des marchés émergents ». Ayant laissé faire, les États ont littéralement cessé d'investir dans les infrastructures, la santé, la recherche-développement et bien d'autres domaines d'importance comme l'industrie, pour laquelle presque plus aucune politique n'a été poursuivie dans plusieurs pays…
En effet, excepté les pays du nord de l'Europe, l'Allemagne et la Suisse, qui ont maintenu leurs bases industrielles avec force internalisation de chaînes de valeurs pour la protection de leurs labels économiques, la plupart des économies occidentales se sont mises en mode « pilotage automatique » sous la férule d'institutions nationales et multilatérales dont la particularité était d'être administrées par des bureaucrates.
L'affaiblissement de pays développés
Ainsi a été poursuivi un modèle de globalisation qui a, petit à petit, fabriqué de la pauvreté dans des pays dits développés. L'explication en est simple. Les investisseurs privés occidentaux eux-mêmes étant allés ailleurs financer et monter des usines pour fabriquer à bas coûts, ont exporté vers les économies des marchés émergents, technologie, savoir-faire et emplois. Ils ont contribué à augmenter la masse de produits importés en Europe, aux USA et en Afrique. Pire, même les services s'y sont mis. Il en est ainsi de la comptabilité qui, entre autres services, a été délocalisée.
La conséquence en est que les pays occidentaux et l'Afrique sont peu à peu devenus des marchés de consommation alors que le chômage et la pauvreté s'y développaient. Dans cette affaire, ils ont tous beaucoup perdu. Non seulement les États concernés ont perdu d'énormes recettes fiscales et budgétaires, mais encore, ils ont été obligés de financer leurs filets de sécurité sociale par de l'endettement public. Ainsi, l'essentiel de leurs dépenses publiques financées par l'endettement n'étaient plus des investissements publics pouvant générer des ressources pour les rembourser. La crise fiduciaire et financière de 2008 a achevé d'installer ces États dans un endettement structurel que la lutte contre la crise du Covid-19 risque d'aggraver.
La dévastation de l'Afrique
Les économies africaines, qui souffrent depuis les années 1970 des sécheresses combinées avec la détérioration des termes de l'échange et des crises pétrolières, ont été plus encore touchées par le diktat du « consensus de Washington ». Parce que les conditions drastiques mises à l'accès aux ressources financières bilatérales et multilatérales se sont multipliées : mise en œuvre de « programmes de stabilisation » et de « programmes d'ajustement structurel » avec le FMI et la BM, conformité aux règles et disciplines de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), désengagement public d'« entreprises non essentielles », « privatisation » de la fourniture de services publics, embargo sur tous les investissements à « coefficient de capital élevé », etc. Conséquence : les investissements dans les infrastructures, la recherche, l'éducation, la santé et d'autres systèmes et structures de développement économique et social ont été abandonnés. Dans le même temps, l'ouverture progressive au commerce consacrée par les accords instituant l'OMC qu'ils ont signés s'est imposée aux États africains.
Le contre-système des économies des marchés émergents
Si l'Europe, l'Afrique et les États-Unis se sont laissé entraîner dans une fabrique de pauvreté, à des degrés divers, par la mise en œuvre du « consensus de Washington », les économies des marchés émergents ont opté pour une autre approche. Dirigés par des « gouvernements stratèges » qui croient dans la politique de développement, des pays comme la Chine, la Corée du Sud, le Vietnam, Taïwan, Hongkong, Singapour, la Malaisie, l'Indonésie, les Émirats arabes unis, la Turquie entre autres, ont utilisé de l'argent public en quantité plus limitée pour construire des « plateformes de compétitivité intégrées » (PCI) dans de nombreux secteurs économiques. Cela leur a permis d'attirer massivement des « investissements directs étrangers » (IDE).
De fait, alors que l'Europe et les États-Unis d'Amérique délocalisaient massivement leurs entreprises et que l'Afrique se confinait davantage dans son rôle de fournisseur de matières premières, les économies des marchés émergents accumulaient du capital financier grâce à leurs recettes fiscales et douanières accrues. Ceci a été rendu possible par des politiques volontaristes, interventionnistes et rigoureuses par lesquelles elles ont soigneusement évité de financer leur essor par un endettement massif.
Voilà pourquoi, alors que la question de la dette publique est sur toutes les lèvres, il n'y est pas beaucoup question de celle de ces pays. Ceux-ci ont plutôt acheté de la dette publique des pays occidentaux, investi dans leurs infrastructures, prêté de l'argent et soutenu leur secteur privé en Afrique avec des stratégies interventionnistes qui ont permis de renforcer leur présence dans des secteurs comme les infrastructures, les mines et les grands travaux. C'est comme cela que la Chine est devenue créancière pour environ 40 % de la dette africaine. Elle dispose ainsi d'un pouvoir de négociation qui la rend incontournable dans toutes les discussions concernant la dette africaine. La prise de conscience que permet la crise du Covid-19 est donc une chance pour l'Afrique de changer son modèle de développement ainsi que son mode de financement.
Comment l'Afrique peut-elle prendre sa chance ?
Les investisseurs des économies des marchés émergents ayant tendance à développer l'expertise nécessaire pour suivre des opportunités, il convient d'élaborer et de présenter des notes de politique à des communautés financières et industrielles auxquelles il faut démontrer la transparence et la cohérence de nouvelles stratégies d'allocation d'actifs financiers en Afrique. L'avantage est que cela met en évidence des opportunités d'investissements rentables en Afrique, même à court terme. Une telle approche pourrait donner lieu à des programmes de « coentreprise » et faire naître des « consortia d'investissements » avec des « Partenariats Stratégiques Public-Privé sur les Chaînes de Valeurs » (PSCV).
Les modèles de partenariat proposés s'appuient sur la transformation industrielle des ressources en Afrique pour créer des pôles de croissance qui sont reliés entre eux par des plateformes logistiques qu'il faut installer sur des chaînes de valeurs. Ils s'appuient sur une logique d'intégration économique et spatiale qui distribue des potentiels de croissance intégrés et complémentaires en Afrique. C'est comme cela qu'on pourrait graduellement construire en Afrique une constellation de « centres de croissance multipolaires » (CCMP) qui seront reliés par une capillarité de chaînes de valeurs qui traversent les espaces régionaux et sous-régionaux du continent. C'est là une manière de bâtir des économies africaines coémergentes et résilientes sur leurs forces, tout en y créant des millions d'emplois durables pour éradiquer la pauvreté, définitivement.
Il s'agit bien de créer toute une machinerie économique intégrée et de la mettre progressivement en branle. Il faut donc commencer par identifier des pays africains qui abritent une masse critique de systèmes et structures qui leur permettent de fonctionner comme des locomotives pour la coémergence du continent. L'analyse montre que plusieurs pays sont conséquemment configurés pour être renforcés et pour jouer ce rôle. Il est possible d'illustrer cela avec le cas du Maroc.
Pourquoi le Maroc pourrait être un exemple de locomotive
D'abord, le Maroc était déjà assez engagé à revoir entièrement son modèle de développement avant l'avènement du Covid-19, avec sa « commission spéciale sur le modèle de développement » (CSMD). Le pays est aussi géotratégiquement bien situé entre l'Afrique et l'Europe qui est à seulement 14 kilomètres de ses côtes maritimes. Il est voisin immédiat avec l'Afrique subsaharienne, ce qui a encouragé ses dirigeants à demander son adhésion à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest » (Cedeao)). Donc rien que de par sa position géostratégique, le pays pourrait jouer un rôle important dans le cadre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECA). Il pourrait donc devenir un « centre de croissance multipolaire » (CCMP) avec aussi bien des effets de polarisation d'activités économiques au Maroc que des effets de diffusion de nouvelles opportunités économiques sur l'Afrique. Cet élément est essentiel pour la construction de chaînes de valeurs continentales et pour des partenariats en coentreprise qui connectent l'Afrique et le reste de l'économie mondiale.
De plus, dans le cadre de la lutte immédiate contre les effets sanitaires et économiques du Covid-19, la base industrielle naissante et en pleine dynamique du pays, a démontré beaucoup de flexibilité et d'agilité en convertissant rapidement des lignes de production industrielle pour fabriquer des produits prophylactiques qui sont indispensables pour limiter la propagation du Covid-19. Par exemple, des usines pour produire des masques et du gel hydroalcoolique y ont été mis en place en très peu de temps au moment où des pays développés se battaient sur des cargaisons de ces mêmes produits venant d'Asie. Il faut encore noter que le pays est en train de se doter rapidement d'une culture industrielle qui essaie de maximiser le contenu local des chaînes de valeurs globales, ce qui contribue à y changer mentalités et comportements. Par exemple, les initiatives prises dans le domaine de l'industrie automobile où la valeur locale n'a cessé d'augmenter, illustrent le volontarisme efficace porté notamment par son ministère du Commerce, de l'Industrie, de l'Investissement et de l'Économie numérique qui est déterminé à pousser le pays à bâtir son économie sur ses forces.
Tout cela prédispose le Maroc à tester l'efficacité des « partenariats stratégiques public-privé sur les chaînes de valeurs » (SPCV) en utilisant des fonds publics limités pour attirer des investissements privés massifs avec une combinaison d'ingénieries technique, économique et financière taillées sur mesure.
À court terme, le gouvernement marocain pourrait émarger des fonds d'amorçage pour identifier des grappes potentielles dont le développement pourrait soutenir la transition du secteur informel et le restructurer pour augmenter sa productivité, sa compétitivité, et ainsi créer des centaines de milliers d'emplois durables pour les jeunes. L'utilisation de ressources financières publiques limitées permettrait aussi d'identifier des possibilités d'investissement dans des grappes économiques et des chaînes de valeurs aptes à soutenir ce modèle d'intégration économique inclusive en Afrique, parce que fondé sur la transformation de ses « avantages comparatifs » en « avantages compétitifs ».
À moyen terme, la mise en place d'un « fonds de développement de projets » (FDP) pourrait aider à financer le développement de projets jusqu'à des niveaux de maturité et d'appréciation des risques qui permettent de les « revendre » aux investisseurs privés.
L'identification, le développement et la coordination d'un tel modèle de croissance inclusive et progressivement intégrante à l'échelle du continent, passe par le développement des capacités d'« entrepreneuriat institutionnel » au Maroc et progressivement dans d'autres pays. Les bureaucrates peuvent être aidés à se muer en « entrepreneurs institutionnels » par de la formation dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie proposée. Cela permettrait de concevoir et multiplier plus rapidement des « partenariats stratégiques public-privé sur les chaînes de valeurs » multidimensionnels autour de projets en grappe et présenter des opportunités concrètes d'investissements solidaires aux investisseurs privés et institutionnels. Cette opération de « promotion proactive des investissements » (PPI) pourrait se faire avec la mise en place de systèmes et structures d'une « conférence permanente des investisseurs du Maroc » (CPIM). Une manière d'y réorienter et de restructurer la promotion des investissements et de l'adapter à la stratégie proposée.
Ce sont là des éléments de stratégie dont la diplomatie économique marocaine pourrait rapidement se servir pour soutenir ses discussions en cours avec les dirigeants africains et qui pourraient aboutir à un projet de coémergence africaine. Le Maroc n'en serait qu'une des premières étapes dans la construction de « centres de croissance multipolaires » (CCMP) partout en Afrique, avec la même doctrine et les mêmes principes. Dans le contexte actuel, un tel modèle fait sens. Il réduit l'usage de fonds publics au minimum et élimine la tendance à l'endettement public. Un pas important pour reconstruire les économies africaines sur des bases endogènes plus saines pour, enfin, hâter l'intégration économique et spatiale du continent dans des directions pertinentes et acceptables pour tous ses États.
Papa Demba Thiam est un économiste sénégalo-suisse, ex-cadre de la Banque mondiale est professeur et entrepreneur privé pour le développement des chaînes de valeurs.
LE COVID-19 DICTE SA LOI A LA COMPETITION AFRICAINE
Mamadou Koumé, Babacar Khalifa Ndiaye, Salif Diallo, entre autres observateurs, apportent leur éclairage et donnent leur avis sur cet éventuel report des comptitions africaines
Le report ou décalage de la prochaine CAN de football prévue au mois de janvier 2021 fait de plus en plus son chemin. Souhaité par l’ancien international El Hadji Diouf et entrevu par Me Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football, non moins membre du Comité exécutif de la CAF, le renvoi de la grande compétition semble se préciser dans le contexte d’incertitudes liées à la pandémie du Coronavirus et qui contraint toutes les compétitions à l’arrêt. Devant cette situation, Mamadou Koumé, Babacar Khalifa Ndiaye, Salif Diallo, entre autres observateurs, apportent leur éclairage et donnent leur avis sur cet éventuel report.
BABACAR KHALIFA NDIAYE, ANCIEN CHEF SERVICE DU SOLEIL : «Pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure»
L a crise actuelle qui sévit dans le monde, ne laissera pas une grande marge de manœuvre aux compétitions africaines. Après le report des JO, de l’Euro, de gros nuages pèsent sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2021. Après l’ancien international El Hadji Diouf, c’était au tour de Me Augustin Senghor d’émettre de sérieux doutes sur la tenue de la compétition continentale en 2021 au Cameroun. Toutefois, si le report n’est pas encore acté, les raisons ne manquent chez les observateurs. Et elles tiennent toutes sur les grosses parts d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie du Covid-19. Pour Babacar Khalifa Ndiaye, tout est lié à la crise sanitaire. «Pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure. Il reste quatre journées à jouer pour les éliminatoires de la Can. D’après le calendrier international, on peut les jouer un mois avant novembre. Si la situation se règle assez tôt, il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas organiser la Can au mois de janvier et disputer les éliminatoires entre trois et quatre mois. Maintenant, il y a lieu de se demander quand est ce que la pandémie va s’arrêter ? C’est en fonction de l’évolution de la pandémie. Si on aura le temps de jouer les matchs qui restent, il va falloir différer les matchs et reporter la phase finale», indique-t-il. L’ancien chef du service sport du quotidien Le Soleil pense qu’en cas de reprise, la Caf aura toutefois les capacités d’organiser dans les délais la Can en janvier mais en prenant de mesures exceptionnelles. «Il n’y a pas de soucis. Les joueurs vont aller en compétition, jouer régulièrement avec leurs clubs. Ils n’auront pas de temps, mais il faudra s’adapter. Car, à situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles. On a déjà fait les tirages au mois de novembre pour jouer en janvier-février. Ce ne sera donc pas une première. S’il faudra passer par là, il faut le faire car la situation l’exige. C’est un cas de force majeur. Mais il faudra revenir aux normes», confit-il.
SALIF DIALLO, JOURNALISTE AL’APS : «Il y a un manque de visibilité total»
Devant le manque de visibilité lié au contexte, Mamadou Salif Diallo de l’Agence de presse sénégalaise est d’avis que si les compétitions ne se terminent pas entre le mois de septembre et octobre, il n’y aurait pas d’autres alternatives que le report. «Il y a un manque de visibilité total. Personne ne sait quand est ce que la pandémie va s’arrêter. Le mois de juin qui est une date Fifa est déjà arrivé. La CAN a lieu en janvier et non en juin. Il faudra que les éliminatoires soient terminées en septembre ou en novembre. Si les qualifications se terminent et en septembre, le Cameroun aura trois mois pour préparer sa CAN de football. Mais si cela dépasse le mois de septembre, ce sera compliqué. Si on veut être optimiste avec les deux dates Fifa, septembre et octobre, on peut finir les éliminatoires. Parce que l’on peut organiser deux matchs à chaque date Fifa. Il reste quatre matchs de qualifications», relève-t-il. «Je ne vois pas une autre formule. Si on trouve une solution en juin, on peut prendre la deuxième quinzaine du mois de juillet pour s’entrainer. Les championnats vont démarrer en Europe. Si on a la fenêtre en septembre et octobre, on finit les compétitions. Si les éliminatoires sont terminées, c’est possible d’organiser la Can en janvier. Sinon cela risque d’être compliqué. Je ne vois pas la solution», poursuit-il. En outre, le journaliste sportif pense que l’option de Me Augustin Senghor, favorable au report de la Can, reste très sérieuse. «Il faut prendre au sérieux la position de Me Augustin Senghor. Il est le chargé de la Commission qui organise la Can. Il est le principal responsable de l’organisation à part le président de la Caf Ahmad. Si on n’organise pas les éliminatoires en juin et juillet, cela va être compliqué. L’argumentaire de Me Senghor est non seulement solide mais il fait parti du gouvernement de la Caf», conclut-il.
MAMADOU KOUME, ANCIEN PRESIDENT ANPS : «La balle est dans le camp de la Caf qui doit se déterminer»
Le temps pourrait bien jouer en faveur d’un probable report de la Can de janvier 2021. Selon l’ancien président de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), il est tout juste suspendu à un bon aménagement par la CAF des journées des éliminatoires. «Toutes les grandes compétitions sont décalées. Pour ce qui concerne la Can, les équipes devraient jouer les matchs de qualification. Maintenant, on si regarde le calendrier, on se pose la question de savoir est ce que l‘on aura assez de temps pour faire les éliminatoires. Si les fenêtres Fifa ne nous permettent de jouer les quatre matchs, il faudra revoir le mode de qualification. Mais cela pose un autre problème si on change les règles au cours des éliminatoires. On n’aura pas le temps de disputer les quatre matchs ; si je prends par exemple le Sénégal, (deux matchs contre la Guinée Bissau, un contre le Congo Brazzaville et contre le Eswatini),» explique–t-il. Faudra t-il donc opter pour le report ou décaler la Can ?, l’ancien patron de la presse sportive soutient que la balle reste dans le camp de la CAF qui doit se déterminer. «Décaler pour combien de temps ? Pour cela, il faudra tenir compte du calendrier international. Tous les joueurs africains sont impliqués dans les championnats européens. Maintenant est-ce que les clubs et la Fifa vont faciliter cela. La balle est dans le camp de la Caf qui doit se déterminer. Il faudra attendre la fin de cette pandémie. Si la CAF ne réaménage pas le calendrier, on va décaler», avise le président Mamadou Koumé.
LA «FATWA» DES IMAMS
Oustaz Pape Hanne et Imam Amadou Makhtar Kanté s’opposent à la reprise des prières communautaires dans les mosquées en ce mois béni du ramadan comme l’avaient demandé l’Ong Jamra et certains fidèles musulmans.
Pour le mois béni du Ramadan, l’Ong Jamra et certains fidèles musulmans ont demandé la reprise des prières communautaires dans les mosquées, invitant l’Etat à prendre des «mesures d’accompagnement idoines». Mais, pour certains religieux, ce vœu est tout simplement impossible. Pour cause, la pandémie continue de prendre ses aises dans le pays mais également l’Islam est très clair, en cas de pareille situation. Selon le prêcheur à la Tfm, Oustaz Pape Hanne, le Prophète (Psl) recommande aux musulmans de prier chez eux en cas de pandémie, surtout que les prières surérogatoires (appelées chez nous «nafila») ne sont pas une obligation. Quant à Imam Amadou Makhtar Kanté de la mosquée du Point-E, c’est même «irresponsable de parler de retourner à la mosquée» alors que la situation devient de plus en plus grave avec le Covid-19. Il invite les imams à plutôt aller «chercher dans les références de la Charia ce qui nous permet de prévenir cette maladie qui peut être une catastrophe pour le pays».
OUSTAZ PAPE HANNE, PRECHEUR A LA TFM : «En cas de pandémie, le Prophète (Psl) recommande aux musulmans de prier chez eux»
«L’Islam s’est toujours basé sur la Sunna du Prophète Mohamed (Psl). Le Prophète (Psl) a toujours recommandé aux musulmans de ne pas porter atteinte à soi, ni à une autre personne. Les prières surérogatoires en public et dans les mosquées ne sont pas une obligation. Seydina Oumar Ibn Khatab (Rta) est l’initiateur de cette pratique. Cette année, le pèlerinage à la Mecque n’aura pas lieu, pour la 41e fois d’ailleurs. Donc, ouvrir les mosquées n’est pas un choix judicieux. Et, ce que certains disent, faire des rangs avec la séparation d’au moins un mètre entre fidèles, n’est pas conforme aux recommandations divines. Dieu dit que les rangs doivent être serrés en faisant la prière communautaire. Avec le coronavirus, si on dit que la prière dans les mosquées est possible, mais qu’elle doit se faire en gardant une distance entre les fidèles, ce n’est pas conforme à la religion. En pareille situation de pandémie, la recommandation du Prophète (Psl) a toujours été que chaque fidèle fasse ses prières chez lui. Les mosquées peuvent cependant être ouvertes pour diffuser le Saint Coran. Aussi, les Imams peuvent y faire leurs prières. Mais les fidèles, doivent rester chez eux. Si on se base sur la Charia et sur l’exemple du Prophète Mohamed (Psl) et de certains érudits qui ont marqué la religion, il n’est pas recommandé de faire des prières publiques dans les mosquées en cas de pandémie.
Par contre, il y a des figures emblématiques de la religion qui sont aussi pour la prière en commun, malgré le danger. Il y a certains adeptes qui préfèrent tout braver, quitte à perdre la vie. Mais, le Prophète (Psl) a recommandé aux musulmans de se conformer au Saint Coran et à la Sunna. Donc, les prières communautaires peuvent être suspendues car les prières surérogatoires ne sont pas une obligation. Et que les fidèles prient chez eux. Ni le Prophète (Psl) encore moins son premier successeur, Aboubacar (Rta) ont jamais effectué des prières surérogatoires en public. Et beaucoup l’ignorent. La pratique a été instituée par Oumar Ibn Khatab (Rta). Le Prophète (Psl) a toujours effectué ses prières surérogatoires chez lui.»
IMAM AMADOU MAKHTAR KANTE DE LA MOSQUEE DU POINT-E : «Je trouve tout à fait irresponsable de parler de retourner à la mosquée alors que...»
«On a suspendu les prières communautaires sur la base d’un raisonnement scientifique et juridique du point de vue de la Charia tout à fait acceptable et qui a été défendu par la plupart des Oulémas (érudits) qui sont connus dans le monde musulman. Si vous n’êtes pas spécialistes dans la virologie, vous n’êtes pas habilités, même si vous connaissez tout le Coran, à raconter des histoires aux gens. Il faut être sérieux, respecter les gens qui sont compétents dans leur domaine. Ce que les imams devraient faire, c’est plutôt chercher dans les références de la Charia ce qui nous permet de prévenir cette maladie qui peut être une catastrophe pour le pays, si elle atteint une certaine dimension. Déjà, des pays puissants sont à terre, avec des centaines de morts par jour. Ils vont attendre qu’il y ait des cadavres partout dans le pays pour se lever. Je trouve ça irresponsable.
Je pense que les gens ne connaissent pas la nature de la maladie et les risques auxquels on expose notre système de santé. Il y a une bonne partie du personnel de santé qui est touchée. Déjà, on n’a pas de compassion pour ces gens-là. Aujourd’hui, s’il y a une catastrophe autour d’un quartier, dans une mosquée, ce sont ces imams qui vont appeler les autorités de santé publique. Donc, il faut être cohérent dès le départ. Je trouve tout à fait irresponsable de parler de retourner à la mosquée alors qu’au contraire, ce qui se passe actuellement, c’est qu’on commence à avoir des décès, les cas augmentent et la contamination communautaire est encore là. Il y a beaucoup de farceurs dans ce pays, mais je pense que chacun doit farcer avec sa propre vie mais n’a pas le droit de le faire avec la vie de la communauté.
Par contre, un imam sérieux qui connait les références de l’Islam, là où on l’attend, c’est de sensibiliser les populations. Et j’entends rarement les imams le faire. Ils n’insistent pas sur les gestes barrières. Mais ils insistent beaucoup sur le fait qu’il faut retourner à la mosquée. Si on va à la mosquée, on va faire respecter les masques, la distanciation sociale, c’est-à-dire une forme de prière bizarre qu’ils vont nous inventer tout simplement parce qu’ils veulent aller à la mosquée. Dès que tu reconnais qu’il y a une contrainte qui fait que même si on va à la mosquée, on sera obligés de prendre certaines dispositions, cela veut dire que la maladie est là. Pourquoi prendre tout ce risque pour faire une prière alors que la Charia te dit que tu peux faire cette prière chez toi ? Il faut qu’on fasse attention à ne pas tomber dans le populisme religieux qui est très dangereux. Si on laisse faire certains imams, avec certains discours dangereux, et qu’ils commencent à mobiliser des gens pour qu’ils retournent dans les mosquées, ça peut être très grave. Ce n’est pas l’absence de prières dans les mosquées qui a créé la maladie et qui l’a amené au Sénégal.
COVID-19 : Quand des rassemblements religieux accélèrent la propagation
Les rassemblements religieux ont contribué à la propagation de la pandémie du Covid-19 dans le monde. «En France, comme chaque année depuis 25 ans, l’Église Porte ouverte chrétienne organise un rassemblement évangélique du 17 au 24 février à Mulhouse (Haut-Rhin). Plus de 2 000 fidèles venus de France ou d’Allemagne y participent. Plus de la moitié des participants a été contaminée par le coronavirus», rapporte le site Franceinfo. Il ajoute qu’en «Corée du Sud, des cas de Covid-19 sont détectés au sein d’une secte chrétienne dans le sud du pays. Un millier de personnes y étaient réunis les 7 et 8 février ». Selon toujours le site français, «en Iran, les premiers cas sont détectés à Qom, ville sainte chiite visitée toute l’année par des millions de fidèles qui prient collectivement». Pis, précise-t-on, «il y a des pèlerins en provenance du Pakistan, où un grand rassemblement s’est tenu début mars avec des malades du coronavirus recensés». «En Israël, les accès aux lieux de culte ont été restreints et les rassemblements interdits, mais elles ne sont pas totalement respectées par les juifs orthodoxes, qui représentent la moitié des personnes hospitalisées en raison du Covid-19», indique Franceinfo.
LE MEDECIN-CHEF DE BIGNONA SONNE L’ALERTE
Tito Tamba a fait une sortie hier, jeudi, pour asséner ses vérités à l’État en jugeant inopportunes les primes d’encouragement aux personnels soignants au détriment de l’équipement des plateaux techniques
Le médecin-chef du district sanitaire de Bignona dénonce un laxisme coupable de l’État dans la lutte contre le coronavirus. Tito Tamba a fait une sortie hier, jeudi, pour asséner ses vérités à l’État en jugeant inopportunes les primes d’encouragement aux personnels soignants au détriment de l’équipement des plateaux techniques, surtout par rapport à un déficit d’équipements de protections nécessaires pour la prise en charge des malades de Covid-19. La blouse blanche ne valide pas la politique de l’État qui laisse en rade le personnel communautaire.
Ça commence à gronder au niveau des personnels de secteur sanitaire. A l’instar du médecin-chef du district sanitaire de Bignona qui a traité « d’amateurisme » dans une certaine politique menée contre le Covid-19. Dans un message adressé au gouvernement, la blouse blanche a en effet demandé la priorisation des équipements sanitaires de protection au détriment des motivations. Soulignant d’emblée que « Dans le contexte actuel de crise sanitaire mondiale liée au Coronavirus, l’État du Sénégal a pris des engagements devant la nation pour apporter une riposte à la hauteur de la menace », Tito Tamba a loué les efforts produits par la cellule nationale de crise, avant d’observer que « L’heure n’est ni au tâtonnement ni à l’amateurisme encore moins à la politique ».
Soulignant en fait qu’à cette étape de la riposte, il constate une tendance inquiétante du nombre de cas issus de la transmission communautaire ainsi que du nombre de décès liés au Covid-19 dans notre pays, le médecin chef du district de Bignona a cependant relevé que toute action allant dans le sens de la lutte contre cette pandémie doit être minutieusement réfléchie. Pour autant, selon lui, les ressources financières doivent être utilisées à bon escient en fonction des priorités du moment. « Nous apprécions à sa juste valeur l’octroi d’une motivation Covid19 à une partie des prestataires de soins de santé », a-t-il renseigné non sans faire remarquer que « cette frange non valorisée par l’État sénégalais est aussi exposée que les médecins et souvent sans équipement de protection ». Raison suffisante pour lui d’asséner que « le respect de l’équité dans la gestion démocratique du personnel soignant devrait pousser l’Etat à intégrer tout le corps médical ».
D'ailleurs, le médecin considère que cette motivation ne constitue pas une priorité à l’heure actuelle de la lutte. Selon Tito Tamba, à ce jour, les personnels soignants ont besoin d’équipements de protection. « Nous pensons que le renforcement des équipes médicales est nécessaire dans les structures sanitaires. Pour plus d’efficacité dans le dépistage de masse des cas contacts, les kits de prélèvement doivent être disponibles en quantité suffisante. Enfin, toutes ces mesures doivent être accompagnées par le relèvement des plateaux techniques des sites de prise en charge en conformité avec les recommandations de l’Oms». Et de conclure : « pour l’instant, nous sommes préoccupés par l’urgence et la complexité de la riposte. Quand la situation sera sous contrôle, viendra alors le moment idéal de valoriser le personnel soignant en apportant des réponses positives à leurs revendications »
LE SYNDICALISTE CHEIKH SECK «VALIDE» TITO TAMBA
Après le médecin du district sanitaire de Bignona, Tito Tamba, c’est au tour du coordonnateur des syndicats de la santé pour la justice sociale, Cheikh Seck de fixer l’État face à ses responsabilités par rapport à l’insuffisance de matériels de protection pour le personnel soignant. Cheikh Seck appelle le Chef de l’État Macky Sall à «mieux protéger» les agents de la santé qui, selon lui, sont «les acteurs de première ligne». Et sans quoi, dit-il, «cela risque de créer une véritable catastrophe pour ne pas parler d’hécatombe». Le syndicaliste a insisté encore sur le déficit des équipements. « Le matériel n’est pas suffisant… Je vous donne l’exemple de l’hôpital où je travaille. Ici à l’hôpital, nous sommes 632 comme agents et il y a 273 prestataires. Cela veut dire qu’il y a presque 900 agents. Et quand on vous donne 7 000 masques, cela veut dire que le reste, on cible», a expliqué Cheikh Seck. Et de réclamer : «si on pouvait avoir au moins un million de masques qu’on distribuait dans les structures, ce serait mieux»
LA DETTE DIVISE L’AFRIQUE
Annulation ou moratoire ? L’Afrique peine à accorder ses violons sur sa dette afin de faire face à la pandémie du coronavirus.
Annulation ou moratoire ? L’Afrique peine à accorder ses violons sur sa dette afin de faire face à la pandémie du coronavirus. Alors que Dakar plaide pour son annulation, Cotonou par la plume de son ministre de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, démontre dans une tribune publiée par le site jeuneafrique.com, «pourquoi l’allégement de la dette africaine n’est pas une solution». Au niveau sous-régional, alors que Macky Sall a réussi à faire adopter l’appel de Dakar hier, jeudi 23 avril, par treize pays de la CEDEAO, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), navigue à contre-courant. Dans une interview accordée à Rfi et à France24, la Rwandaise, Louise Mushikiwabo, soutient que «l’Afrique ne veut pas de traitement spécial». «Nous demandons plutôt un moratoire (…) qui va jusqu’en fin 2020 (…) Nous aimerions beaucoup que cette période s’étend jusqu’à la fin de 2021 », a plaidé Mme Mushikiwabo.
ROMUALD WADAGNI, MINISTRE BENINOIS DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES : «L’allégement de la dette africaine n’est pas une solution»
«Les dépenses des États sont appelées à croître rapidement pour contrer la propagation de la pandémie alors même qu’il faut continuer à faire face aux défis du développement. À ce constat, s’ajoute la chute importante des recettes qui vient réduire davantage les marges budgétaires. L’allègement de la dette ou un moratoire constitue dans ce contexte, un appel à l’indulgence des créanciers et n’apporte pas de solutions structurelles aux difficultés des États». C’est l’avis ministre béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni qui s’exprimait dans une Tribune publiée par le site de Jeune Afrique.
Contrairement au Président de la République Macky Sall, il estime qu’un allègement de la dette ou un moratoire pour le paiement des échéances ternira davantage l’image des États et compromettra leur accès aux financements futurs. «Nos pays subiront un effet induit sur la perception de leur qualité de crédit ; ce qui les exposerait à des sanctions ultérieures inévitables de la part du marché. Un moratoire pourrait même être considéré dans certaines documentations de prêt comme un événement de défaut par les créanciers privés, qu’il soit voulu ou subi et quand bien même il ne concernerait que les créanciers publics bilatéraux», a-t-il laissé entendre.
Selon lui, au-delà des agences de notation qui pourraient sanctionner le non-respect d’une échéance de prêt, tous les efforts fournis par nos pays pour améliorer le climat des affaires et la perception de risque présentée dans les classifications de l’OCDE notamment et utilisée pour définir le taux d’emprunt de nombreux prêts, ne seront qu’anéantis.
Par ailleurs, le Ministre des finances béninois a rappelé que les annulations de dettes opérées dans la décennie passée n’ont pas manqué de laisser de mauvais souvenirs. «C’est le lieu de rappeler que les annulations de dettes opérées dans la décennie passée à la suite de l’initiative PPTE, n’ont pas manqué de laisser de mauvais souvenirs tant au niveau des créanciers privés que des prêteurs bilatéraux publics dont certains ne sont d’ailleurs plus jamais revenus financer nos États, si ce n’est par l’octroi de dons», indique-t-il.
Or, au regard de la faiblesse de l’épargne intérieure et du secteur privé, la dette, la bonne, aux meilleures conditions de coût et de durée, est essentielle pour mettre nos économies sur un sentier de croissance soutenue et durable.
Soulignant que les besoins urgents exprimés par l’Afrique se chiffrent à 100 milliards de dollars (dont 44 milliards pour le service de la dette), il pense qu’une nouvelle allocation en Droits de tirages spéciaux du FMI tant débattue devrait être envisagée. Selon lui, elle permettrait d’apporter une réponse rapide et efficace aux besoins des pays les plus vulnérables tout en préservant la soutenabilité de leur dette.
«Cette solution n’est pas nouvelle et fut mise en œuvre avec succès lors de la précédente crise financière mondiale de 2008 où 250 milliards de dollars furent débloqués rapidement. Par ailleurs les importantes liquidités mises en œuvre dans plusieurs grands espaces économiques ces derniers jours sont édifiantes», soutient-il.
LOUISE MUSHIKIWABO, LA SECRETAIRE GENERALE DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE : «L’Afrique ne veut pas de traitement spécial»
«Concernant l’annulation de la dette, moi-même et cette équipe d’Africains internationalistes, beaucoup d’entre nous, des sommités dans le domaine de la finance et de l’économie internationale, nous demandons plutôt un moratoire, un gel sur le paiement de la dette puisque l’Afrique, comme le reste du monde, doit trouver l’espace et le temps de s’adresser à cette question très épineuse de la maladie et puis ensuite remettre ses économies sur les rails.
En réalité, l’Afrique ne veut pas de traitement spécial, l’Afrique veut comme tous les autres grands pays en Europe et ailleurs qui ont pris des mesures économiques importantes, ont même changé des lois pour pouvoir gérer cette crise et ensuite se préparer à remonter leurs économies après la crise. Donc pour nous ce qui est important c’est ce gel si vous voulez. Il y a encore à faire effectivement, c’est ce qu’on a publié dans cette tribune parce que d’abord il faudrait considérer tous les pays africains. Aujourd’hui, ce ne sont pas tous les pays, c’est un bon nombre, c’est un bon début mais cette maladie ne discrimine pas les grands ou les petits, ça se voit même à travers le monde.
Ensuite le moratoire qui va jusqu’en 2020, ce n’est même pas jusqu’à fin 2020, c’est moins d’un an. Nous aimerions beaucoup que cette période s’étende jusqu’à la fin de 2021, ensuite, un échange franc et productif sur le secteur privé africain. Beaucoup de pays ont pris des mesures pour accompagner et faire en sorte que les entrepreneurs et les grandes sociétés à travers le monde puissent ne pas être emportés par cette crise et l’Afrique en a vraiment besoin. Il en va aussi de la nécessité d’emploi.
Beaucoup d’Africains aujourd’hui, surtout dans le secteur informel, se retrouvent sans emploi donc cela aussi une discussion que l’on aimerait voir entre les dirigeants africains et leurs créanciers», a déclaré la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), dans une interview accordée à Rfi et à France24. Louise Mushikiwabo prend ainsi le contrepied du président de la République française, Emmanuel Macron et de son homologue du Sénégal, Macky Sall qui demandent carrément l’annulation de la dette africaine.
LA CEDEAO ADOPTE L’APPEL DE DAKAR
Treize pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont appelé hier, jeudi 23 avril à Abuja à l’annulation de la dette pour faire face à la pandémie de coronavirus. Le sommet extraordinaire par téléconférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a passé en revue les effets du Coronavirus sur leurs économies.
Le président de l’organisation sous-régionale et président de la République du Niger, Alhaji Mahamadou Issoufou, a souligné les effets dévastateurs du virus sur les populations et les économies des Etats membres. Une déclaration du Secrétariat de la CEDEAO hier, jeudi à Abuja, a indiqué que M. Issoufou a appelé à des efforts de collaboration entre les États membres pour lutter contre la pandémie, qui, selon lui, a déjà fait de nombreuses victimes dans la région et au-delà. Le président en exercice a plaidé pour une annulation totale de la dette des pays africains afin de permettre au continent de survivre à l’ère post-coronavirus.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (RSSG), M. Mohamed Ibn Chambas a également appelé à l’annulation de la dette des pays africains dans le cadre palliatif visant à amoindrir les effets du virus sur leurs différentes économies.
UN SEPTIÈME DÉCÈS DÛ AU COVID-19
Il s’agit d’un homme âgé de 65 ans, mort ce vendredi 24 avril au centre CUOMO sis à l’hôpital Fann
Le Sénégal vient d’enregistrer son septième cas de décès lié au coronavirus. Selon un communiqué du ministère de la Santé et de l’Action sociale, il s’agit d’un homme âgé de 65 ans, décédé ce vendredi, 24 avril 2020, au centre CUOMO sis à l’hôpital Fann.
La victime a rendu l’âme à 11h50, peu de temps après la sortie du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, qui annonçait en faisant le point de la situation du jour, d’un nouveau cas grave enregistré, avec un patient admis en réanimation.