Le ministre du Tourisme et des transports aériens s’auto-confine à partir de ce lundi, 6 juin 2020, pour une durée de 15 jours. Alioune Sarr a révélé avoir été en contact avec une personne dont les résultats des tests à la Covid-19 sont revenus positifs. C’est lui-même qui a fait l’annonce sur les réseaux sociaux.
« En accord avec le président de la république et conformément au protocole sanitaire établi par le ministère de la santé et de l’action sociale, je m’auto-confine », a-t-il annoncé. Toutefois, il n’a pas précisé s’il a subi des tests ou pas.
Le ministre a en profité pour sensibiliser les Sénégalais, qu’il invite à la vigilance et au respect strict des gestes barrières et à la distanciation physique pour limiter les risques de contamination et de propagation de la maladie.
Il faut rappeler qu’à l’instar du ministre du Tourisme, le président de la République, Macky Sall, s’était lui aussi mis en isolation après qu’il a été en contact avec une personne testée positive de la maladie pathogène il y a une dizaine de jours. Ce, même s’il avait été testé négatif.
CISSÉ LO EST JUSTE LA CARICATURE DU RÉGIME
Les douze années de « sopisme » triomphant ont enlevé ce dernier rempart à la chose publique : le souci de savoir se tenir. Macky Sall et sa clique manquent cruellement de culture et de tenue
Y a quand même un truc curieux... Ecrivez n'importe quoi en français académique, la langue officielle, les trois quarts de la population vous demanderont de traduire. Quoi qu’on en pense, les propos très colorés de Cissé Lô sont compris de tout le monde. Personne n’a eu besoin de traducteur. La conclusion s’impose d’elle-même : les insultes font partie de notre patrimoine et rythment le quotidien des Sénégalais. Sauf que les insanités n’avaient pas leur place dans l’espace public et les sphères officielles. Mais nous le savons tous, il n'y a pas un jour, où au Sénégal, des insanités de ce type ne sont pas proférées, en privé, comme en public depuis quelque temps.
La vérité est plus triviale… Senghor avait de la culture et de l'éducation, et l'élite de son époque également. Lorsqu’il a quitté les affaires, Abdou Diouf, qui l’a remplacé, avait de l'éducation mais manquait de ce supplément d’âme qu’est la culture. Et l'élite de son temps a fini par lui ressembler, des gens soucieux des convenances dont le regard sur le monde ne portait pas loin et voyait tout en petit…
Lorsque Wade arrive, le pays prend une autre ampleur. Un sacré client sert de référence. Il a de la culture mais pas de savoir-vivre. Le Pape du Sopi manque singulièrement de retenue, de tenue, en un mot, d’éducation. L'élite avait déjà perdu sa culture mais avait encore de l'éducation. Les douze années de « sopisme » triomphant ont enlevé ce dernier rempart à la chose publique : le souci de savoir se tenir.
Macky Sall et sa clique manquent cruellement de culture et de tenue... Quand Marième Faye avec l’excuse qu'elle offre des matelas aux plus démunis, exhibe les paillasses des gens de peu devant les caméras ou fait filmer leurs toilettes par la RTS sous prétexte qu'elle rénove leurs sanitaires, c'est par manque de tenue.
Tous ceux qui accompagnent Macky Sall dans son odyssée présidentielle et fondent le clan des privilégiés ont ce profil. Cissé Lô en est seulement la pitoyable caricature.
Deyzakalanakh, comme disent les jeunes, ça ne sait plus se tenir en haut-lieu…
TOUTES LES ACTIVITÉS PRÉPARATOIRES AU RETOUR DES DÉPLACÉS SUSPENDUES
Ansou Sané apporte des explication sur la décision
Les accidents par mines et les nouveaux bombardements opérés par l’Armée au niveau de la bande frontalière de la zone sud-est de Ziguinchor et Goudomp ont occasionné un coup de frein quant au retour des déplacés de 14 villages dont les populations ont connu près de 30 ans d’errance. Une situation qui ne laisse pas insensible l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (Anrac) qui s’était beaucoup impliquée dans la matérialisation de ce projet de retour. Son Dg Ansou Sané s’explique.
Le projet de retour des déplacés de la zone sud-est des départements de Ziguinchor et Goudomp semble pour l’heure abandonné du fait des derniers soubresauts notés dans ce secteur. Que vous inspire une telle situation ?
En effet depuis quelques mois, une forte dynamique de retour des populations a été notée, notamment celles situées dans les communes d’Adéane et de Boutoupa Camaracounda. Au total, c’est près de 14 villages qui sont dans cet élan. Cela, après 28 ans vécus dans des conditions difficiles à tout de point de vue, dans une situation de déplacement.
Bissine a enclenché ce processus et tous les acteurs impliqués dans la préparation de ce retour avaient, dans une démarche de concertation, travaillé à donner corps à ce processus. Je voudrais rappeler que s’agissant du village de Bissine, il s’agissait dans un premier temps de réaliser des opérations de désherbage des champs abandonnés pour préparer la saison des pluies avant d’entamer pleinement le retour à la fin de l’hivernage. Malheureusement, il s’est produit des incidents avec des éléments de l’Armée qui ont sauté sur des mines à l’occasion des opérations de sécurisation de la zone.
D’ailleurs, je voudrais renouveler toutes mes condoléances aux victimes qu’on a enregistrées et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Cela me permet aussi de dire que le mouvement de retour doit être concerté, partagé et impliquer toutes les personnes ressources et les structures susceptibles d’y contribuer dans le respect des missions et prérogatives appartenant à chacune d’elles.
Et c’est cela notre principal défi dans cet élan. C’est pourquoi, actuellement, nous mettons à profit ce contexte pour davantage préparer ce processus avec les populations, les autorités concernées, mais aussi avec certains programmes tels que le Puma et le Pudc pour l’accompagnement des populations. D’ailleurs le ministère en charge de la Jeunesse, à travers son service régional à Ziguinchor, nous a manifesté sa volonté d’apporter sa contribution à ce retour par la construction de latrines et de foyers pour les populations.
Ce qui est extrêmement important et nous remercions tous ces acteurs qui, de par leurs actions, matérialisent la nécessaire complémentarité que nous, structures de l’Etat, devrons jouer pour apporter des réponses aux préoccupations légitimes de ces populations. D’autres acteurs ont manifesté ce même intérêt. Je veux nommer, entre autres, l’organisation Dynamique de la paix en Casamance qui joue aussi un rôle important dans la mobilisation des jeunes dans le combat pour un retour de la paix.
Malgré les derniers affrontements entre l’Armée et les combattants d’Atika, les populations semblent dé cidées à regagner leur terroir. Quelle est la position de l’Anrac par rapport aux exigences de ces communautés ?
Dans ce contexte, naturellement comme vous l’imaginez, le processus a connu un coup de frein et nous avons travaillé avec les autorités et les populations pour suspendre toutes les activités préparatoires à ce retour. Nous avons ressenti de leur part un sentiment de regret, mêlé à une détermination à retourner dès que les conditions sécuritaires s’y prêteront.
Toutefois, leur sécurité est primordiale et nous nous réjouissons de savoir qu’elles en sont très conscientes en dépit des difficultés qu’elles éprouvent.
Il faut dire que le statut de déplacés rime avec beaucoup de difficultés pour ces populations qui, en un seul jour, étaient obligés de tout quitter pour fuir des situations de combat dans leur localité. Pour la plupart, elles ont retrouvé des familles d’accueil, elles-mêmes démunies, dans des agglomérations de Ziguinchor, de Goudomp, ou dans des villages offrant beaucoup plus de sécurité.
Autrement dit, les charges liées à la nourriture, au logement, à la santé et à l’éducation augmentent pour ces familles sans que leurs revenus ne connaissent une amélioration. De même, il est admis que les déplacés éprouvent d’énormes difficultés dans leur réinsertion. Et selon qu’ils sont en ville ou en campagne, ces difficultés sont pesantes. Beaucoup d’entre eux ont été dans des situations où ils doivent mendier pour survivre. Ce qui est contraire à la dignité du Casamançais, connu pour son amour du travail qui lui procurait en tout temps une autonomie alimentaire.
Comment l’Anrac compte accompagner ces populations qui sont aujourd’hui dans un total désarroi ?
Comme vous le savez, l’accompagnement des déplacés ainsi que leur réintégration sociale et leur réinsertion économique font partie des missions dévolues à notre agence. Je rappelle qu’il y a deux ans, nous avons mis à la disposition des déplacés de retour du Nord-Sindian des subventions pour les accompagner dans des activités de réinsertion, notamment dans l’aviculture et la réalisation de mini-fermes. Il en est de même pour les déplacés de Goudomp et ceux du département de Ziguinchor. Dans la même dynamique, l’Anrac a aussi financé un projet de réinsertion des femmes victimes de mines pour contribuer à leur autonomisation.
Nous suivons tous les bénéficiaires en rapport avec les autorités locales dans la mesure où dans toutes ces localités, un comité de suivi et d’encadrement a été mis en place par l’autorité. Le président de la République est aussi très attentif au sort des personnes impactées par le conflit. C’est pourquoi il a donné des instructions à des programmes tels que le Puma, le Pudc et le Ppdc afin d’accorder dans leurs interventions une attention particulière aux localités qui abritent des déplacés de retour, en veillant à la mise en place d’infrastructures sociales de base.
D’ailleurs, nous travaillons avec tous ces programmes pour apporter une réponse coordonnée à la préoccupation de ces populations. Enfin, je dois dire que nous sommes en train de finaliser l’élaboration d’un Programme de réinsertion et de réintégration des déplacés du département de Ziguinchor.
Ce programme nous permettra de faire la situation de référence de ces populations et d’identifier tous les besoins liés à leur retour. Il s’agira sans nul doute d’un document de référence qui permettra de créer les conditions d’une meilleure articulation des interventions de l’Etat et des partenaires au profit des déplacés.
par Ibrahima Silla
L’INSULTE N’EST-ELLE QUE LA CONTINUATION DE LA POLITIQUE PAR D’AUTRES MOYENS ?
Savoir polémiquer sans être insultant requiert un tact réservé aux grands rhéteurs et polémistes qui savent tuer verbalement l’adversaire par de petites phrases assassines, sans être vulgaire ni grossier
Les appels du président du Conseil Constitutionnel sénégalais, lors de la prestation de serment du président nouvellement réélu en 2019, en faveur de la promotion d’une éthique langagière chez les acteurs politiques avaient sonné comme l’expression d’une nécessité de réconcilier la parole publique et le discours politique avec la courtoisie, la politesse et la cordialité, qualités et principes de civilité indispensables pour assurer la cohabitation des différences partisanes ou idéologiques.
En effet, le droit d’insulter ne figure pas parmi les libertés, notamment d’expression, garanties par la Constitution, même si l’insulte tend à se banaliser dans les habitudes citoyennes et politiques tolérées, tant qu’elles ne s’adressent pas aux autorités religieuses, détentrices de fatwas expéditrices sans autre forme de procès. La loi de la République n’est pas apparemment toujours la meilleure. La volonté du Sage tend malheureusement à s’effacer derrière la témérité de l’insulteur de la République qui se croît dans une République des insulteurs
Vœu louable du juge constitutionnel mais peine perdue du fait des insulteurs de la République. Devenir blessant, outrageant, méchant, grossier et vulgaire, en s’écartant de l’objet de la querelle ou du débat pour se tourner vers l’interlocuteur, se défouler et s’en prendre d’une manière ou d’une autre à sa personne, est devenue une pratique courante.
Ce n’est pourtant pas la première fois que les « projectiles verbales » ou « langages à la marge » s’invitent dans le débat politique. Jadis, le tribun insultait sans même en donner l’impression. Il le faisait avec tout un art subtil et souvent humoristique qui fascinait les amoureux de la langue. Savoir polémiquer sans être insultant requiert un tact réservé aux grands rhéteurs et polémistes qui savent tuer verbalement l’adversaire par de petites phrases assassines, sans être vulgaire ni grossier.
Aujourd’hui, de l’arène politique à l’arène médiatique ou numérique, l’injure se pratique de manière plus libre. L’injure n’est pas seulement le fait de citoyens marginaux isolés et non maîtrisables abusant de manière inadéquate, excessive et indécente de leur « liberté d’expression » qui peut occasionner du tort ou de la nuisance du fait de sa gravité. Elle est présente à l’Assemblée nationale, lieu par excellence du débat républicain et démocratique. Elle est aussi le fait de députés du peuple, de ministres de la République, de personnalités politiques, marabouts, artistes, comédiens et célébrités dont les « dérives langagières » sont reprises, diffusées et partagées sur les réseaux sociaux. Le recours à ce vocabulaire « injurieux » n’est pas toujours le résultat de leurs confrontations et désaccords politiques. Insulter devient une mode et même d’une planification partisane pour préserver ou discréditer l’image du pouvoir et à l’inverse de l’opposition. Il ne faut pourtant pas y voir le résultat d’un processus de politisation négative ou une vertu participative et délibérative susceptible d’éclairer les opinions. L’insulte ne nous apprend rien de nouveau ni de plus sur ce que nous savions déjà.
L’espace numérique, en particulier, a mis en scène les « insultivistes » (contraction d’insulteurs et activistes jouissant paradoxalement de l’attraction et du rejet dans une société qui n’a cessé de montrer à la fois son aversion et sa passion pour l’insulte. Les marginaux de la langue ne courent pourtant pas le risque de l’exclusion et de dé-légitimation politique qui ne se limite qu’au conseil éthique du parti. En effet, ils sont même adulés et deviennent même des célébrités que les médias s’arrachent pour alimenter leurs émissions et nourrir les débats. Il en ressort, dans les ateliers des partis et mouvements politiques, voire même du pouvoir, une initiation discursive de militants recrutés, entrainés, formatés et affectés à l’insulte physique ou numérique, conformément à une stratégie d’occupation planifiée des plateformes numériques, où se jouent de plus en plus, les enjeux politiques de la réputation, de la tarification et de la légitimation.
Derrière nombre de quotidiens, de journaux de chaînes de radios et de télévisions, de presses en ligne se trouvent des chefs de partis ou de mouvements qui ne cachent pas leur positionnement et leurs ambitions politiques. L’insulte se présente pour eux comme un outil de soutien, de contestation, d’expression de la colère, d’un mécontentement ou d’une frustration. Insulter devient ainsi un moyen de faire entendre en pratiquant le militantisme par l’insulte
L’insulte assumé ou anonyme se présente faussement comme un argument plus éloquent que la courtoisie au regard du nombre de vues, de likes et de commentaires par un rapport par exemple à un pertinent article universitaire, journalistique ou militant dûment signé et publié. L’insulte au regard du résultat qu’il produit sur le champ de la communication politique n’est apparemment pas contre-productive. Choisi comme moyen de dénonciation des abus et scandales du pouvoir en place ou de neutralisation l’opposition, l’insulte s’accommode tant bien que mal à la démocratie.
L’insulteur politique s’accommode de ses avantages que lui procurent les menaces. En insultant, il prend à témoin l’ensemble du corps social. Il assume une volonté d’enfreindre la loi, d’être dans la transgression de l’interdit ; ce qui peut être perçu comme un acte de résistance et de défiance vis-à-vis de l’autorité qui, du coup, n’ayant plus toujours les moyens juridiques de sanctionner, se voit contrainte d’inventer de nouvelles réformes destinées à traquer les insulteurs qui officient notamment sur le numérique où les lâchetés anonymes ont élu domicile.
L’injure ne révèle pas seulement un désir de défoulement citoyen, dénué de toute visée politique. L’art de capter par l’injure tend à se substituer aux beaux discours convenus qui cherchent à conjurer et à porter la réplique à l’injure captivante et valorisée politiquement. Le processus de pacification de la vie politique n’a pas réussi à remplacer la violence physique par le débat démocratique contradictoire respectueux, argumenté et poli.
La classe politique, cible privilégiée des insulteurs, n’est apparemment pas totalement désorientée. Elle semble désormais être décidée à vivre avec le virus de l’injure. Elle adopte la stratégie de l’indifférence discursive qui fait que le silence devient comme un refuge et un moyen de faire oublier ; de se faire oublier pour faire taire.
CISSÉ LO EXCLU DE L'APR
La Commission de discipline du parti présidentiel dit avoir constaté ’’l’attitude du camarade dont les propos empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale, ont fini de heurter la conscience des populations"
La Commission de discipline de l’Alliance pour la République (APR, majorité) a prononcé lundi l’exclusion définitive de Moustapha Cissé Lo des rangs de la formation présidentielle, a appris l’APS.
Le président de l’APR a activé la commission de discipline de son parti après les insultes de Moustapha Cissé Lo à l’endroit de Farba Ngom et de Yakham Mbaye, dans une bande sonore largement relayée par les réseaux sociaux.
’’La commission de discipline, après avoir délibéré, à l’unanimité prononce l’exclusion définitive de Moustapha Cissé Lo des rangs de l’Alliance pour la République’’, indique un communiqué reçu à l’APS.
Elle ’’avertit fermement tout camarade qui adopterait des comportements et des propos à même de ternir l’image du parti ou de jeter le discrédit sur les institutions de la République’’.
La Commission dit avoir constaté ’’l’attitude du camarade Moustapha Cissé Lo dont les propos empreints d’une indécence que récusent la morale et la bienséance sociale, ont fini de heurter la conscience des populations’’.
A cela s’ajoute ’’la propension de camarades du Parti à s’épancher dans les médias par des propos injurieux ou calomnieux’’, selon la Commission, estimant que ’’par ces faits, ils entachent gravement l’image du Parti’’.
Ont pris part à la réunion de la Commission Abdoulaye Badji, Oumar Gueye, Abdou Mbow, Awa Gueye, Abdoulaye Daouda Diallo, Abdourahmane Ndiaye, Benoit Sambou.
Moustapha Cissé Lo, ancien président du Parlement de la CEDEAO, a annoncé sa démission de son poste de 2e vice-président de l’Assemblée nationale et des instances de l’APR pour rester simple député, militant et membre fondateur du parti au pouvoir.
APRÈS LA PANDÉMIE, LE RÉVEIL DE L'AFRIQUE
L’on a rarement vu l'Occident en si piteuse posture. Est-ce à dire que les lendemains sont déjà en train de chanter ? Il faudrait pour cela, que dans le fameux « monde d’après », Ouattara et Macky se mettent, comme pris de folie, à agir comme Sankara
La pandémie de Covid-19, piteusement gérée par les Occidentaux, a révélé les limites de leur hégémonie. Désormais, l’Europe et les États-Unis ont perdu leur autorité morale. Mais un ordre international plus juste reste à imaginer. Pour l’Afrique, ces événements réveillent le sentiment d’un destin commun et une certaine combativité. Les obstacles restent nombreux.
Au cours des trois dernières décennies, le monde a plusieurs fois redouté une pandémie – syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), grippe H1N1, Ebola. Finalement, les inquiétudes ont toujours dépassé la menace. C’est sans doute cela qui a empêché de prendre à temps la mesure du danger que représentait le nouveau coronavirus SRAS CoV-2. Peut-être ne sera-t-il pas aussi meurtrier que la grippe espagnole de 1918, mais son impact économique promet d’être plus dévastateur. De manière assez curieuse, la réflexion à chaud se focalise davantage sur l’après-pandémie que sur la pandémie elle-même. La lutte contre le Covid-19 en cache une autre, encore feutrée mais déjà bien plus féroce, pour le contrôle, dans les années à venir, des ressources et des imaginaires sur toute l’étendue de la planète.
L’Afrique aussi est en ordre de bataille, et la lettre ouverte adressée aux décideurs africains par une centaine d’intellectuels allant de Wole Soyinka et Cornel West à Makhily Gassama et Djibril Tamsir Niane, le 1er mai 2020, a eu un écho exceptionnel (1). Plutôt que de se résigner à lancer une pétition de plus, ses initiateurs (Amy Niang, Lionel Zevounou et Ndongo Samba Sylla) veulent transformer les mots en actes, raison pour laquelle ils ont élargi leur appel aux scientifiques africains. Sur un continent où presque tout est à refaire, de patients guetteurs d’aube ont pour ainsi dire accueilli la pandémie à bras ouverts, allant jusqu’à y voir une « chance historique »…
La pandémie a rendu l’Afrique plus consciente de sa vulnérabilité et de son insignifiance aux yeux du monde. Elle lui a permis de constater, concrètement, que dans les grandes tragédies humaines on ne peut s’en remettre à personne pour son salut. En effet, si le fléau a frappé tous les pays en même temps, ceux-ci n’ont pas fait bloc pour lui résister. Bien au contraire, les égoïsmes nationaux ont très vite pris le dessus sur le réflexe de solidarité. Le continent africain, dépendant des autres pour presque tout, a rapidement compris que s’étaient accumulées au fil des ans les conditions de sa propre destruction. C’est tout simple : si le virus qui a mis à genoux de riches pays occidentaux avait été aussi létal en Afrique, l’hécatombe annoncée y aurait très certainement eu lieu.
Cependant, même si elle leur a asséné un violent coup sur la tête, les Africains n’ont pas attendu cette pandémie pour rêver, selon l’injonction césairienne, de « recommencer la fin du monde (2) ». Le moment semble d’autant plus propice que l’on a rarement vu les puissances occidentales en si piteuse posture. Le contexte historique rappelle, toutes proportions gardées, les lendemains de la seconde guerre mondiale. Sur ces lieux de pure vérité humaine que sont les champs de bataille, les soldats africains ont vu s’effondrer le mythe de la toutepuissance du colonisateur. Ils y ont également découvert les luttes des autres peuples et mieux compris les mécanismes de leur propre oppression. Libérateurs de l’Europe, débarrassés du complexe de l’homme blanc, devenus des acteurs politiques de premier plan, ils ont été au coeur de toutes les batailles pour l’indépendance.
Quelque chose du même ordre pourrait bien être en cours depuis la chute du mur de Berlin.
Le terrain de jeu de l’armée française
Voilà en effet une vingtaine d’années que l’Occident n’inspire presque plus ni peur ni respect à tant de nations pourtant encore sous son joug. Les guerres d’Irak et de Libye sont passées par là, qui lui ont fait perdre le peu d’autorité morale dont il pouvait encore se prévaloir. Il serait excessif de dire que la pandémie lui a donné le coup de grâce, mais elle est en train d’en faire un grand blessé. Ce sentiment est si répandu que, d’Allemagne, où la crise sanitaire semble pourtant bien mieux maîtrisée que chez ses voisins, une amie peut lâcher au téléphone : « L’Occident est en train de s’effondrer, je suis surprise d’être témoin de cet événement, car je ne pensais pas que cela arriverait de mon vivant. » Elle est ensuite partie d’un bref éclat de rire où j’ai senti un mélange de dégoût et de gaieté. Je me suis toutefois bien gardé de lui dire le fond de ma pensée : le fléau ne va pas susciter du jour au lendemain un nouvel ordre mondial, plus juste et plus équilibré. Il n’en a pas moins révélé les limites d’une hégémonie occidentale apparemment
sans partage.
Tout d’abord, lorsque la pandémie éclate, un certain Donald Trump est depuis trois ans président des États-Unis d’Amérique, pays leader – encore que de plus en plus réticent – du bloc occidental. Les hommes ne font certes pas l’histoire, mais il semble bien que ses desseins épousent souvent, pour se réaliser, les contours d’une destinée singulière. Il se pourrait bien que le président Trump soit pour l’Occident moins un accident qu’un symptôme : celui de son lent déclin. Ce n’est pas non plus un hasard si l’autocrate Viktor Orbán, partisan de la théorie du « grand remplacement », est aux commandes en Hongrie. De crispations identitaires en ressentiments, son exemple pourrait faire tache d’huile en Europe. Faut-il, dans le même ordre d’idées, évoquer le Brexit, tout sauf un anodin coup de canif contre le projet européen ?
On comprend mieux pourquoi tant de dirigeants du Sud osent aujourd’hui s’en prendre ouvertement au Nord. En visite au Ghana en décembre 2017, le président Emmanuel Macron s’entend dire par son hôte de dures vérités sur l’aide au développement (3) ; au Zimbabwe, l’ambassadeur américain vient d’être sommé de s’expliquer sur l’affaire George Floyd, et l’Union africaine a fustigé en termes très durs les brutalités policières contre les Noirs aux États-Unis. Le président sudafricain Cyril Ramaphosa n’a pas hésité
à déclarer que « l’assassinat de Floyd ravive les plaies des Noirs sud-africains».
Mais, pour significatifs qu’ils soient, ces mouvements d’humeur n’ont jamais paru mettre en cause le rapport de forces entre l’Afrique et des pays occidentaux aimant se présenter comme ses bienfaiteurs. On aura d’ailleurs remarqué que de tels sursauts d’orgueil sont surtout le fait des anciennes colonies britanniques ou portugaises, qui, elles
au moins, peuvent se targuer d’un minimum de souveraineté.
Ce n’est pas le cas des pays africains francophones, où, depuis soixante ans, l’ancienne puissance coloniale impose son autorité de manière quasi directe. On dit souvent que, pendant la guerre froide, la Central Intelligence Agency (CIA) siégeait au conseil des ministres de certains régimes fantoches d’Amérique latine. Ce modèle survit sous une forme atténuée en Afrique francophone, dernier endroit du globe où une puissance étrangère est au coeur des processus de décision, en matière monétaire par exemple. Cette Afrique-là reste, pour la France, un gigantesque réservoir de matières premières. Paris n’y tolère aucune force politique pouvant menacer les intérêts de Total, d’Areva ou d’Eiffage. Le continent offre le terrain de jeu favori de l’armée de l’Hexagone, qui y est intervenue des dizaines de fois depuis 1964 – année de la première intervention militaire française en Afrique subsaharienne (au Gabon) après les indépendances de 1960. Le contraste est frappant avec Londres, qui n’a jamais déployé de troupes dans ses ex-colonies africaines.
Voilà pourquoi on a eu l’impression d’un basculement le jour où le président Macron s’est publiquement emporté contre ce qu’il a appelé «des sentiments antifrancais en
Afrique». C’est qu’il a eu le temps de se rendre compte qu’une nouvelle génération d’Africains est résolue à en finir avec cet anachronisme qu’est la «Françafrique». Le fait qu’on retrouve en première ligne de ce mouvement de révolte des stars planétaires comme Salif Keita ou Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly ou le cinéaste Cheick Oumar Sissoko, en dit la profondeur. Le grand Richard Bona avait annulé, en février 2019, un concert àAbidjan (Côte d’Ivoire) pour protester contre le franc CFA, se promettant d’ailleurs de ne plus se produire dans un pays où cette monnaie aurait cours. Il faut aussi prendre en compte de nouvelles formes de radicalisation politique symbolisées par les mouvements France dégage, dont M. Guy Marius Sagna est une figure de proue, et Urgences panafricanistes, de M. Kemi Seba (4).
C’est donc dans un contexte où les esprits étaient déjà surchauffés qu’est intervenue la pandémie.
Chacun a pu constater avec stupéfaction l’incapacité de l’Europe et des États-Unis – si prompts à prétendre se porter au secours des autres – à secourir leurs propres citoyens. Quelle ne fut pas la surprise de beaucoup à les entendre se plaindre, toute honte bue, de leur dépendance envers Pékin. Et ce que Le Canard enchaîné a appelé « la guerre des masques » laissera sûrement des traces dans les mémoires. Si c’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon, la pandémie a mis à nu un colossal fiasco.
Cela a réveillé chez les Africains un sentiment d’appartenance qui, au fond, ne les a jamais quittés. C’est très visible depuis quelques semaines. On dessine à qui mieux mieux les contours de l’« Afriqued’après». J’entends encore l’historienne Penda Mbow me recommander un texte d’Hamadoun Touré avant d’ajouter : «Tu verras, nous disons tous la même chose en ce moment!» Ce «nous» chargé d’une discrète émotion me frappe tout particulièrement. Et ce qui se dit et se répète, c’est que pour l’Afrique l’heure de toutes les souverainetés a sonné. C’est pour en finir avec une certaine servilité que plusieurs États (Burundi, Maroc, Guinée-Équatoriale) ont bravé des interdits de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) – concernant la prescription d’hydroxychloroquine, par exemple. Madagascar, elle, est allée jusqu’à fabriquer son propre remède, le Covid-Organics, à base d’artemisia. C’est aussi la première fois que les mauvais traitements infligés en Chine aux Négro-Africains ont suscité des protestations officielles aussi vives. L’ambassadeur de Chine à Abuja (Nigeria) a été sommé de s’en expliquer dans des conditions humiliantes.
L’instinct de survie est pour beaucoup dans ce regain de combativité. Compter sur les autres pour se nourrir ou se soigner, c’est s’exposer au risque de mourir de faim ou de maladie. Voilà pourquoi l’autosuffisance alimentaire et la rationalisation de la pharmacopée africaine sont au centre de tous les débats. Mais c’est dans la presse en ligne et sur les réseaux sociaux que l’on sent, pour reprendre le mot du journaliste et consultant René Lake, que « le couvercle a sauté ».
Un virus qui ne fait pas le printemps
Cette prise de parole à la fois sauvage et massive concerne surtout la jeunesse : sur plus d’un milliard d’Africains subsahariens, 70 % ont moins de 30 ans. Il s’agit donc là d’une formidable secousse politique.
Est-ce à dire que les lendemains sont déjà en train de chanter ? Certainement pas. Il faudrait pour cela que, dans le fameux « monde d’après », les présidents Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) et Macky Sall (Sénégal) se mettent, comme pris de folie, à penser et à agir comme Thomas Sankara. La « Françafrique » ne doit du reste pas sa longévité au seul contrôle du personnel politique. Elle est aussi d’une redoutable efficacité dans la gestion de proximité, quasi nominative, d’intellectuels et d’hommes de culture
transformés en zombies. Nombre de ceux qui disent en ce moment piaffer d’impatience aux portes du monde nouveau sont en fait de farouches partisans du statu quo.
C’est du reste pour laisser passer l’orage que les présidents Sall et Macron ont lancé le débat sur la dette. Le premier a accepté le mauvais rôle : mendier les faveurs financières des dirigeants occidentaux au moment même où ceux-ci étaient si occupés à compter leurs morts. En agissant ainsi, il s’est exposé – et a exposé l’Afrique – au mépris des chefs d’État du Nord.
Ce type de débat avait en outre pour le président Macron l’avantage d’enferrer tout un continent dans les schémas du « monde d’avant », un monde où l’aide à l’Afrique est l’un des plus sûrs attributs de la puissance, fantasmée ou réelle, de l’Europe. Inutile de dire que ce sentiment est encore plus enivrant lorsqu’on est en plein désarroi.
L’Afrique d’aujourd’hui n’a presque plus rien à voir avec celle des indépendances. C’est pourquoi l’idée qu’elle essaie dès à présent de résoudre ses problèmes dans un même élan est de moins en moins réaliste. Le scénario le plus plausible est celui de réussites isolées sur le modèleduRwanda, du Ghana et de l’Éthiopie.
Habituée àsepenser commeuntout, l’Afriquereste pourtant le continent des lieux lointains :dufait de la quasi-inexistence de moyens de transportcontinentaux dignes de ce nom, l’on yvoyage plus souvent de Lagos à Londres ou New York que de Lomé à Maputo. Le cloisonnement qui en résulte rend presque impossible, à l’heure actuelle, toute action commune. Il pourrait même expliquer une torpeur parfois très embarrassante. C’est le cas en ce moment où, de Tokyo à Bruxelles et de Sydney à Séoul, le monde entier manifeste sa solidarité aux Afro-Américains. L’ Afrique est totalement restée à l’écart de ce mouvement antiraciste planétaire. Le premier ministre canadien s’est agenouillé
pendant plus de huit minutes en hommage à George Floyd, mais aucun président africain n’a cru devoir en faire autant. Cette absence au monde en une occasion où on
devrait être au centre de toutes les initiatives est un signe qui ne trompe pas.
Mais, s’il est entendu qu’un virus ne saurait à lui seul faire le printemps africain, l’effervescence actuelle ne doit pas non plus être sous-estimée. Elle pourrait, à terme, aider l’Afrique à «basculer définitivement sur la pente de son destin fédéral», comme l’y invitait Cheikh Anta Diop, en ajoutant avec une lucidité quelque peu désespérée : «Ne serait-ce que par égoïsme lucide. »
Cela prendra quand même un peu de temps, ce sera affaire autant de passion que de patience.
(1) Cf. Bacary Domingo Mane, « Covid-19 : Des intellectuels africains interpellent les dirigeants du continent », MondAfrik, Dakar, 1er mai 2020, https://mondeafrik.com
(2) Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, Bordas, Paris, 1947.
(3) Lire Anne-Cécile Robert, « Diplomatie funambule », dans Manière de voir, n° 165, « France-Afrique, domination et émancipation », juin-juillet 2019.
(4) Lire Fanny Pigeaud, « Présence française en Afrique, le ras-le-bol », Le Monde diplomatique, mars 2020.
Le long de la bande frontalière de la zone Est, les populations font quotidiennement état de tirs nourris à l’arme lourde de l’Armée sur des positions de combattants d’Atika.
Après près de 30 ans d’errance, les populations de Bissine, situé dans commune d’Adéane, étaient sur le point de rentrer chez elles. Ce projet de retour, maintes fois différé à cause de l’insécurité qui régnait autour de cette zone frontalière avec la Guinée Bissau, va encore être retardé à cause d’une nouvelle offensive de l’Armée qui continue de sécuriser le secteur, après que ses hommes ont sauté sur des mines.
Il y a un mois, deux véhicules de l’Armée sautaient sur des mines, faisant trois morts et des blessés. Cette insécurité avait contraint les populations de Singhère Diola à quitter leur localité, occupée par des combattants d’Atika pris désormais pour cibles par l’Armée sur le pied de guerre. Depuis cet accident, elle multiplie les bombardements nocturnes sur les cantonnements des rebelles.
Le long de la bande frontalière de la zone Est, les populations font quotidiennement état de tirs nourris à l’arme lourde de l’Armée sur des positions de combattants d’Atika. D’ailleurs, du village de Papia jusqu’à Ngore-sinho en territoire bissau guinéen, des sources concordantes font état de fortes détonations, notamment la nuit. Du côté de l’Armée, on a décidé de sortir les grands moyens pour «nettoyer» tous les cantonnements d’Atika localisés au niveau de la bande frontalière. En riposte aux derniers incidents survenus dans la zone de Bissine et pour sécuriser du coup tout ce secteur du département de Ziguinchor. Cette nouvelle situation vient de différer le retour des populations déplacées de Bissine et de 13 autres villages, et de provoquer de nouveaux déplacés et de réfugiés en territoire bissau guinéen.
Aujourd’hui, tous les patelins situés le long de la frontière entre le Sénégal et la Guinée Bissau, notamment ceux nichés au niveau des no man’s land entre les deux pays, ont quitté les lieux pour se réfugier de l’autre côté de la frontière. Et plusieurs sources concordantes estiment que l’Armée poursuit son avancée et se rapproche de plus en plus de Sikoune, la plus grande base d’Atika située dans le Balantacounda, jadis dirigée par Ousmane Niatang Diatta, destitué par ses frères combattants. Cette base rebelle, aujourd’hui scindée en deux, est dirigée d’un côté par Compas Diatta, récemment révoqué à son tour par ses combattants, et de l’autre par Adama Sané, nouvellement promu. Et c’est d’ailleurs pour prêter main forte aux combattants de Sikoune et sécuriser cette base que nos mêmes sources font état de mouvement de troupes venues de la base de Kassolol, dirigée par César Atoute Badiatte.
Une nouvelle situation de violence et d’insécurité au niveau de cette zone transfrontalière et qui a fini de raviver la peur chez les populations des villages bissau guinéens. Ce pilonnage quotidien et nocturne à l’artillerie lourde a poussé des femmes et enfants vers les localités bissau guinéennes, éloignées de la bande frontalière.
L’Armée pilonne les cantonnements d’Atika
Un coup de frein pour ces villageois qui avaient commencé à emballer leurs bagages pour rentrer chez eux. Après près de 30 ans d’errance. Cette situation que tout le monde conjuguait au passé dans la zone sud-ouest du département de Ziguinchor montre que les acquis semblent très fragiles. Cette contrée qui polarise les villages déplacés des communes de Boutoupa Camaracounda et d’Adéane était soumise aux assauts des combattants d’Atika et des bandes armées qui y faisaient régner leurs lois depuis plusieurs décennies. Mais il y a près de deux mois, l’Armée a engagé une vaste opération de sécurisation dans ce secteur du département de Ziguinchor, frontalier avec la Guinée Bissau voisine. Une dynamique qui s’est soldée par l’installation d’une importante base militaire à Bindjalou Manjacque, commune de Boutoupa Camaracounda. Et ce, avant de prendre possession de Bissine, une localité de la commune d’Adéane, abandonnée par ses populations en 1992 du fait de la crise.
Sur place, l’Armée tient deux zones stratégiques, car Bissine et Bindjalou Manjacque sont des passages obligés pour accéder au niveau des départements de Ziguinchor et de Goudomp, voire en Guinée Bissau voisine. En plus, elle a réussi à établir dans la zone un cordon sécuritaire pour empêcher aux bandes armées de pénétrer dans la zone sénégalaise et d’en sortir comme elles l’auraient souhaité. Cette présence militaire va permettre de lutter contre le vol de bétail très récurrent au niveau de cette bande frontalière. S’y ajoutent des enjeux liés également à la coupe illicite de bois, à la culture de chanvre indien et à l’insécurité ambiante notée lors de chaque campagne de récolte de l’anacarde. Une période de récolte de noix de cajou qui mobilise les communautés locales avec son lot d’exactions et de violences perpétrées par des bandes armées sur les populations civiles. L’autre enjeu de taille pour l’Armée, qui a fini d’imposer ses bases dans l’arrondissement de Niaguis, est surtout de favoriser le retour au bercail des populations de Bissine et environs qui avaient abandonné leur terroir au plus fort de la crise casamançaise en 1992 pour se réfugier dans les départements de Goudomp et de Ziguinchor. Des populations déplacées qui aspirent de plus en plus à un retour au niveau de leurs terres qui regorgent d’énormes richesses économiques longtemps exploitées par des bandes armées
CHEIKH OUMAR HANN DECRETE, LE SAES SE RESERVE
Invité de l’émission «Objection» sur Sud Fm, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Cheikh Oumar Hann, a fait l’annonce de la reprise des cours en présentiel pour le 1er septembre prochain
Invité de l’émission «Objection» sur Sud Fm, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Cheikh Oumar Hann, a fait l’annonce de la reprise des cours en présentiel pour le 1er septembre prochain. Mais cette décision ne lie pas encore le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) qui dit attendre que les Assemblées des Universités délibèrent sur la question.
Après les élèves, ce sera au tour des étudiants de reprendre le chemin des amphis. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a fait l’annonce hier, en soutenant que les cours allaient reprendre le 1er septembre 2020. «Toute la communauté universitaire nationale va reprendre les cours en présentiel », a-t-il indiqué dans l’émission «Objection» sur Sud Fm. Il poursuit en renseignant que toutes les dispositions nécessaires seront prises pour, à défaut d’éliminer les risques de contamination, les réduire et se rapprocher autant que faire se peut du risque zéro. Il soutient également que des comités sanitaires s’attelleront au respect des mesures barrières en conformité avec le protocole sanitaire géré par des professionnels des Universités.
Et de préciser que la fin de l’année universitaire est fixée au 31 décembre 2020. Sur ce dernier point et face aux craintes de ne pas finir les enseignements à temps, Cheikh Oumar Hann rasure : «Dans le système LMD, il y a 24 semaines de cours. Au mois de mars, quand on arrêtait les cours, on avait terminé les enseignements du premier semestre dans presque toutes les universités, sauf à l’université de Ziguinchor et une partie de l’université du Sine-Saloum où l’année démarre de façon tardive. Au départ, quand on fermait, toutes les universités avaient pratiquement fini de capitaliser le premier semestre. Il restait 2 à 3 semaines dans certaines filières pour finaliser.»
Cela étant, Monsieur Hann estime qu’entre septembre et décembre, s’il n’y a pas de grands bouleversements, on aura suffisamment de temps pour terminer. Mais apparemment, le ministre y est allé trop vite ou plutôt, il semble brûler les étapes. Joint au téléphone, le Secrétaire général du SAES, Malick Fall, a indiqué que le ministre est dans son rôle politique. Maintenant, souligne-t-il, les Universités ont leur particularité consistant à définir leur propre calendrier universitaire via les Assemblées des Universités ou le Conseil d’administration. «Donc, les déclarations du ministre ne nous lient pas. Ce qui nous lie, c’est ce qui sera décidé par les instances, en l’occurrence les conseils d’administration et les assemblées universitaires», a déclaré Malick Fall.
Poursuivant, il affirme qu’à chaque fois qu’il y a des perturbations dans le système de l’Enseignement supérieur, les syndicalistes sont les premiers à proposer des solutions de sortie de crise pour pouvoir rattraper le temps perdu. Et dans le cas d’espèce, il estime que le Saes avait déjà dit dans un de ses communiqués qu’il fallait attendre le 1er septembre pour reprendre les enseignements.
Toutefois, il précise que c’était une déclaration syndicale et que seules les Assemblées délibérantes ont la prérogative de définir le calendrier universitaire. Et que ces dernières vont apprécier en fonction de la situation sanitaire du pays et dans les Universités pour décider d’une reprise ou non des cours en présentiel.
CHEIKH OUMAR HANN SUR LA PLAINTE CONTRE PAPE ALE NIANG ET AUTRES : «S’ils n’apportent pas de preuves, ils paieront»
«J’ai géré le Coud et l’Ofnac est venu faire une enquête. Sur la place publique, il y a eu un rapport qui a été publié. Et depuis cinq ans voire six ans, on m’en parle. On ne peut pas opposer à un Directeur général d’une structure un rapport d’activité. (…) La plainte, c’est par rapport à un livre qu’on a sorti: ‘’Scandale au cœur de la République : le cas du COUD’’. Ils m’ont attaqué. Pendant 5 ans, ils m’ont tympanisé, ils ont tympanisé ma famille. Il est arrivé le temps qu’ils viennent devant le peuple sénégalais, devant la justice sénégalaise pour apporter leurs preuves. Ce sera bientôt clair. S’ils ont des preuves, on verra. S’ils n’en ont pas, ils paieront. (…) Moi je n’ai pas vu de rapport de l’Ofnac. On ne m’a pas opposé de rapport de l’Ofnac. Un rapport de l’Ofnac, il est destiné au procureur de la République et au président de la République. Un rapport d’activité, on ne peut pas l’opposer à une personne. Le procureur de la République est sorti à deux reprises, interrogé par la presse sur cette question, il a dit qu’il n’y a rien dans ce rapport. Aujourd’hui, des gens m’ont attaqué dans mon honorabilité. Ils n’ont qu’à apporter les preuves et ils n’en auront pas.»
EN ETHIOPIE, PLUS DE 160 PERSONNES TUÉES LORS DES RÉCENTES VIOLENCES
La police de l'État d'Oromia a indiqué samedi, dans un nouveau bilan, que 145 civils et 11 membres des forces de sécurité étaient morts lors des récentes violences
La police de l'État d'Oromia a indiqué samedi, dans un nouveau bilan, que 145 civils et 11 membres des forces de sécurité étaient morts lors des récentes violences en Éthiopie, consécutives au meurtre du chanteur Hachalu Hundessa. Selon la police d’Addis Abeba, dix personnes, dont deux policiers, ont également été tuées dans la capitale.
Un nouveau bilan présenté samedi 4 juillet par la police fait état d’au moins 166 morts au cours des manifestations et des heurts intercommunautaires qui ont secoué l'Éthiopie après le meurtre lundi d'un chanteur vedette.
"Après la mort d'Hachalu, 145 civils et 11 membres des forces de sécurité ont perdu la vie dans des troubles dans la région", a affirmé le chef adjoint de la police de l'État d'Oromia, Girma Gelam, dans un communiqué diffusé sur la télévision d'État Fana Broadcasting Corporate.
Dix autres personnes, dont deux policiers, ont été tuées à Addis Abeba, selon la police de la capitale.
Par Pr Mary Teuw Niane
COVID19, BRISER LA RAMPE MORTELLE
Le nombre de cas graves a doublé en quinze jours. La quinzaine qui vient de s’écouler a mis en évidence un nombre quotidien croissant de cas graves avec une petite fluctuation entre le vendredi 26 juin et le dimanche 28 juin 2020.
Le nombre de cas graves a doublé en quinze jours. La quinzaine qui vient de s’écouler a mis en évidence un nombre quotidien croissant de cas graves avec une petite fluctuation entre le vendredi 26 juin et le dimanche 28 juin 2020.
La première semaine de cette quinzaine a vu les cas graves passer de vingt et un (21) à vingt sept (27) soit une hausse de six (6) cas graves tandis que la seconde semaine a fait passer les cas graves de vingt sept (27) à quarante huit (48) soit une hausse de vingt et un cas graves (21).
Cette dernière semaine a non seulement consolidé une croissance journalière ininterrompue des cas graves mais a aussi amplifié leur ampleur. D’une hausse de six (6) cas graves en fin de l’avant dernière semaine, elle est passée à vingt et un (21) aujourd’hui en fin de semaine soit une multiplication par 3.5.
Dans cette dernière quinzaine la première semaine a enregistré une moyenne de trois (3) décès par jour tandis que la deuxième semaine a vu cette moyenne s’accroître et s’établir à quatre (4) décès par jour. Cette tendance, d’accroissement journalier des cas graves, amorcée depuis quinze jours, aura des conséquences certaines sur le nombre de décès des quinze jours à venir et des semaines suivantes.
La question essentielle est : comment briser cette rampe mortelle qui s’est installée ? Car si elle n’est pas enrayée, très bientôt nous aurons à faire face à une réalité plus macabre, compter quotidiennement une dizaine de décès voire plusieurs dizaines de décès. Regardons la réalité en face. Il n’y a pas jusqu’à présent de médicaments et de vaccins contre la covid19 !
La seule véritable arme dont nous disposons est la prévention. Elle est mise en action à travers la sensibilisation, l’appropriation des mesures barrières par les individus et les communautés, la détection précoce des cas positifs et de leurs contacts et leur isolement pour éviter la propagation du virus, les mesures administratives intelligentes et multiformes que doivent prendre les pouvoirs publics pour enrayer la chaîne de transmission ou étouffer dans l’œuf les foyers réels et potentiels de la maladie, la mise à niveau du système de santé et la motivation du personnel de santé.
Au début de la pandémie, la plupart des Chefs d’État avaient fermement parlé d’une déclaration de guerre, malheureusement au fur et à mesure que la pandémie progressait, la survie économique et sociale prenant le dessus, les autorités des différents pays sont devenues pacifistes presque collaborationnistes, et les opinions publiques ont eu du mal à comprendre les nouveaux messages à la fois plus subtiles et plus ambigus.
Une frange des opinions publiques en a déduit que le virus n’était plus dangereux, ne tuait plus, jusqu’à même nier son existence. L’autre frange s’est démobilisée abandonnant les mesures barrières ou les appliquant avec beaucoup de légèreté. Seule une minorité a continué à être consciente du danger que représente la covid19.
Le Sénégal n’est pas malheureusement une exception. Nous faisons, avec nos particularités enviables ou détestables, ce que font les autres, ailleurs. Attendons-nous alors de vivre, à notre échelle, certes atténuées par le profil démographique de notre population, des situations comparables, celles qu’ont vécu certains pays européens ou celles que d’autres pays d’Amérique sont en train de vivre en face de nous sur l’autre rive de l’Océan Atlantique. Les populations africaines sont résilientes. Elles l’ont démontré dans leur longue et tragique histoire.
Le traumatisme du naufrage du bateau le Joola a du mal à se cicatriser. Une tragédie d’une ampleur incomparable se prépare : l’extermination des vieilles personnes par la covid19. Nous avons l’avantage de la voir venir, de sentir ses prémices, certains d’entre nous la vivent déjà. Bientôt, si nous n’y prenons garde, chaque famille aura, malheureusement, une personne proche atteinte de covid19 ou connaîtra une vieille personne décédée suite à la maladie. Sommes-nous prêts à conjurer cette catastrophe humaine, économique, sociale et culturelle? Sommes-nous disposés à voir nous quitter, une à une, ces vieilles personnes que nous chérissons par dessus tout, que nous adorons, qui embellissent le foyer familial, y apportent gaieté et humour, y partagent connaissances et expériences !
Aucune africaine et aucun africain ne le souhaitent, les sénégalais encore moins. Il est alors temps de se remobiliser à tous les niveaux et d’appliquer rigoureusement, quotidiennement les mesures barrières. Il nous faut aussi lutter fortement contre les effets collatéraux néfastes de la covid19 :
- en respectant pour les enfants le programme élargi de vaccination ;
- en faisant les visites prénatales et postnatales pour les femmes en état de grossesse ;
- etc.
Cette pandémie ne devrait pas être le facteur de résurgence d’épidémies déjà maîtrisées ou de la remontée de la mortalité maternelle liée à la grossesse. Pensons aux vieilles personnes et aux autres personnes vulnérables. Appliquons les recommandations des autorités de la santé. Unis et engagés, nous vaincrons !