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25 septembre 2025
ALIOUNE NDOYE ANNONCE LE CHANGEMENT DES NOMS DES AVENUES ET RUES DU CENTRE-VILLE
A l’instar de ce qui se fait un peu partout dans le monde, avec le saccage et la vandalisation des statuts symboles de cette partie sombre de l’histoire de l’humanité, le débat se pose au Sénégal où de plus en plus de voix se lèvent.
Le décès de George Floyd semble être le point de départ d’un vaste mouvement mondial contre les vestiges de l’esclavagisme et de la colonisation. A l’instar de ce qui se fait un peu partout dans le monde, avec le saccage et la vandalisation des statuts symboles de cette partie sombre de l’histoire de l’humanité, le débat se pose au Sénégal où de plus en plus de voix se lèvent.
Le maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, a lui décidé de franchir un premier pas. A travers un message posté sur sa page Facebook, il a annoncé la mise sur pied prochaine, par le Conseil municipal de la commune qu’il dirige, d’une grande commission composée de tous les sachants que comptent la commune, la région de Dakar et l’université pour proposer le changement des noms avenues, rues et places publiques.
La plupart de ces avenues et rues publiques portent les noms des personnalités françaises de l’époque.
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NOLLYWOOD EST DEVENU LE 2E PRODUCTEUR MONDIAL DE FILMS
Quand Mamoudou Ibra Kane reçoit Mactar Sylla, le Directeur général de la chaîne Label Tv, devant le Jury du dimanche (JDD), sur iRadio et Itv, ce 21 juin, ce sont les enjeux de l’heure, du secteur audiovisuel, qui sont passés au crible. L’enfant de la télé dissèque les forces et faiblesses d’une véritable industrie culturelle et audiovisuelle africaine, qui génère une importante manne financière, entre 12 et 14 milliards de dollars, en publicité, passant sous le nez des médias du continent.
La consommation culturelle par les médias
Fort de sa riche expérience, l’ex patron de la Rts, de Tv5, de Stv au Cameroun, aujourd’hui Directeur général Label Tv au Gabon, et membre du comité exécutif de l’Union africaine de radiodiffusion (UAR), entre autres aventures médiatiques, prône le panafricanisme dans la couverture et les contenus. Afin qu’il y ait, explique-t-il, "toute l’Afrique de manière transversale, multilatérale et plurielle", et en plusieurs langues.
"Depuis TV5, j’ai toujours dit, comme ils l’ont fait, il était important de fédérer les best of, les meilleurs contenus, le meilleur personnel africain autour de ce projet. L’audiovisuel est important aujourd’hui. Pourquoi ? Les modes de domination du monde contemporain passeront de plus en plus par la manière de façonner les consciences. Les habitudes de consommation notamment de notre jeunesse, quand vous voyez dans nos accoutrements, ce que nous mangeons, etc. Plein de choses sont aujourd’hui incrustées dans le mental des populations, des citoyens, grâce aux médias. Vous l’avez dit en rappelant ce journalisme d’aujourd’hui citoyen avec ses dérapages. Mais en raison de tout cela, je fais partie des gens qui croit que pour que nos pays s’en sortent, la Culture au sens le plus large, qui inclut la Communication, est la base essentielle de la pyramide qui va aider à aller vers l’émergence et au partage du bien-être."
DR FALLOU SAMB PRÉDIT LE PIRE ET DEMANDE LE RETOUR DES MESURES RESTRICTIVES
Membre de l’ordre des médecins du Sénégal, Dr Fallou Samb juge très grave la situation actuelle du coronavirus au Sénégal. Il demande aux autorités de revenir aux mesures restrictives pour éviter le pire. Selon lui, la situation est très préoccupante
Membre de l’ordre des médecins du Sénégal, Dr Fallou Samb juge très grave la situation actuelle du coronavirus au Sénégal. Il demande aux autorités de revenir aux mesures restrictives pour éviter le pire. Selon lui, la situation est très préoccupante présentement.
Etayant ses propos, il révèle qu’à l’hôpital Dallal Diam, tous les 200 lits sont déjà occupés. Ainsi, prédit-il, s’il y a une nouvelle inflation, on risque d’avoir de sérieux problèmes parce que les malades pourraient partir sans assistance médicale ». Selon lui, cette situation était prévisible à cause du changement de paradigmes et de politiques de prises en charge de cette lutte au niveau des autorités. « C’était tout à fait prévisible parce que depuis le discours du 11 mai du président de la République, on s’est rendu compte de ce relâchement des populations qui ne respectent plus les mesures barrières », constate-t-il pour le déplorer.
Toutefois, il estime que pour faire face à cette pandémie, l’Etat doit reprendre ses responsabilités et sévir. Car, alerte-t-il « si on ne fait pas cela on risque d’arriver à une situation telle qu’on a va regarder les gens mourir dans les hôpitaux, faute de meilleure prise en charge. L’Etat doit sévir avec autorités et revenir sur sa décision d’assouplir les mesures de l’état d’urgence. A défaut, on risque d’arriver à un niveau de non-retour ».
SAMALIFE, LA START-UP QUI PROFITE DU CORONAVIRUS
Une plateforme de commandes et de livraison de tout type de produits et services tire avantage, sans l’avoir prévu, de l’épidémie de Covid-19. Déjà active au Sénégal, la start-up veut conquérir d’autres pays africains
Malika Moumouni-Diène (39 ans) est une femme au foyer pas comme les autres. Quand vous la trouvez chez elle à Ngor, commune de Dakar, la Nigérienne est à cheval entre sa fonction d’épouse et celle de chargée des opérations de Samalife : jeune et ambitieuse plateforme sénégalaise de commandes et de livraison de produits et services de la vie quotidienne qui vise déjà à s’implanter dans plusieurs pays d’Afrique.
Le vaste appartement de la famille Diène sert en même temps de bureaux pour la start-up que cette diplômée en Marketing, « avec une dizaine d’années d’activités en gestion », a co-fondée avec deux autres partenaires, dont son mari sénégalais, Tomoss Diène (42 ans), haut cadre de la multinationale PCCI, un des plus grands groupes de centres d’appels implantés sur le continent.
En cette journée chaude et moite de juin où le jeune couple d’entrepreneurs reçoit APA, cette mère de deux petits enfants (2 et 3 ans) manifeste une impressionnante capacité à allier son rôle de maman et de femme d’affaires.
« C’est très prenant en termes de temps et d’énergie parce qu’il faut savoir combiner plusieurs services », glisse t-elle, tout juste avant de faire un tour rapide dans la chambre des enfants pour leur demander de faire moins de bruits.
« Mais quand on croit en ce qu’on fait, on oublie certaines difficultés auxquelles on est confronté. Samalife est en quelque sorte notre troisième bébé. Une maman ne pense pas aux problèmes dès qu’il y a un petit sourire de son enfant », insiste t-elle, cette fois, assise calmement à côté de son époux, derrière lequel un collaborateur s’affaire, imperturbable, devant son écran d’ordinateur.
Le couple a travaillé ensemble par le passé au sein de la filiale sénégalaise de PCCI. L’idée de Samalife est née « au détour d’une expatriation » à Dubaï où Malika avait suivi Tomoss dans une mission de plusieurs mois. Dans la ville émiratie, l’accès aux moyens de déplacement était « difficile surtout quand on doit le faire avec des bagages et un bébé », se souvient-elle.
Trait d’union
Le couple s’inspire de cette expérience pour concrétiser, cinq ans plus tard, le projet Samalife qui emploie aujourd’hui une dizaine de personnes, principalement des livreurs.
Leur particularité est qu’ils sont « les premiers à avoir lancé une plateforme de commandes et de livraison » de « tout type » de produits et services grâce à un système « totalement géolocalisé ».
Mise en service en novembre 2019, huit mois après sa création, la start-up a « réconcilié » trois acteurs : commerçants, clients et livreurs, explique Tomoss, qui s’occupe aussi du développement de la marque.
Dans leur étude de marché, Malika et son mari ont découvert que « 35% des téléphones au Sénégal sont des smartphones ». Ensuite, ils ont constaté que de nombreux besoins de la population ont trait aux produits alimentaires (repas, eau, fruits, légumes…), pharmaceutiques, de quincaillerie ou de librairie.
De 2011 à 2019, la médiatisation du continent africain représente 5,4% de l’offre globale d’information de TF1, France 2, France 3, Canal+, Arte et M6. Le continent apparaît ainsi moins médiatisé que l’Asie (12%), mais plus que l’Amérique latine (2%), selon l'InaStat, baromètre statistique de l'Institut national de l'audiovisuel, qui épluche les JT.
Si tous les pays d’Afrique sont mentionnés au moins une fois (sauf Sao Tomé-et-Principe), plus de la moitié des citations se concentrent sur seulement 5 pays : l’Égypte, la Libye, le Mali, la Tunisie et l’Algérie.
Sur ces neuf années, c’est France 2 qui consacré le plus de sujets à l’Afrique, avec 3.312 sujets, devant Arte (3.169), TF1 (2.593), M6 (2.003), France 3 (1.995), et Canal+ (1.527). Si l'on rapporte ces chiffres à l'offre de chaque chaîne, c'est Arte qui est en tête, en ayant consacré 10,8% de son JT au continent, devant Canal+ (7,4%) et France 2 (5,1%).
La personnalité africaine la plus médiatisée (en prises de paroles au JT) a été le chef d’État libyen Mouammar Kadhafi, entre 2009 et octobre 2011, date de son décès, suivi du président égyptien Abdel Fattah Al Sissi.
L'Ina remarque également l'absence de femmes parmi ces personnalités, comme l'ex-présidente de la Commission de l’Union africaine (2012-2017), la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, qui n’a fait que 5 passages sur la décennie.
UN MESSAGE DE SOUTIEN D’ABDOULAYE DIOP AUX ARTISTES MUSICIENS
Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a adressé un message de soutien aux artistes musiciens, à l’occasion de la Fête de la musique, qui est célébrée ce dimanche dans le monde entier.
Dakar, 20 juin (APS) – Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a adressé un message de soutien aux artistes musiciens, à l’occasion de la Fête de la musique, qui est célébrée ce dimanche dans le monde entier.
‘’Les mesures indispensables au combat vital contre la pandémie de Covid-19 imposent cette année un état d’urgence sanitaire se traduisant entre autres par le couvre-feu, le confinement ou encore l’exigence de la distanciation physique’’, a écrit M. Diop dans le message adressé aux professionnels de la musique.
‘’Toutes ces exigences sont incompatibles avec les rencontres chaleureuses et les grand-messes de bonheur que nous ont toujours apportées les célébrations antérieures de la Fête de la musique’’, a-t-il ajouté dans le texte dont l’APS a obtenu une copie.
Le monde fête la musique le 21 juin de chaque année. A l’occasion de cette célébration, ‘’auteurs, compositeurs, interprètes, producteurs et diffuseurs (…) ont rendez-vous avec tous les mélomanes, amoureux de cet art divin, pour en célébrer l’universalité et a contribution décisive au développement économique et à l’épanouissement social des nations’’, a souligné Abdoulaye Diop.
L’Etat du Sénégal a fourni une aide financière au sous-secteur de la musique, pour atténuer les effets de la pandémie de Covid-19 sur les professionnels de cet art, a-t-il rappelé. ‘’Conscient des énormes difficultés que crée aux acteurs de l’économie de la musique cette situation pénible et inédite (…), Macky Sall, le président de la République, a décidé de leur apporter, de même qu’à l’ensemble des professionnels de la culture impactés, un soutien important’’, a-t-il écrit.
Le ministre de la Culture et de la Culture espère que cette aide servira de ‘’bouée salvatrice’’ pour les professionnels de la musique, a ajouté M. Diop.
ENTRE ANTI-RACISME ET PANAFRICANISME
Les manifestations antiracistes observées à la suite de la mort de George Floyd ont interpellé au pays de la Téranga. Récit
Le Point Afrique |
Clémence Cluzel |
Publication 21/06/2020
Réputé pour son sens de l'hospitalité vécue comme une qualité cardinale du pays à travers la fameuse Téranga, le Sénégal ne peut pas ne pas être évoqué quand on parle des États-Unis et du sort qui y est fait aux Noirs. Avec le souvenir de la traite entretenue à l'île de Gorée, dans la Maison des esclaves, au large de Dakar, les questions d'esclavage et de racisme sont souvent sur les lèvres autant des nationaux que des nombreux ressortissants étrangers que compte le pays. Pourtant, depuis le décès de George Floyd, cet Afro-Américaintué par un policier blanc le lundi 25 mai, on ne peut pas dire qu'il y ait eu beaucoup de grosses manifestations comme on a pu l'observer à travers le monde. Malgré tout, l'indignation a provoqué débat et réflexion au sein de la population.
Une onde de choc transversale
Pour Marie, étudiante gabonaise au Sénégal, c'est surtout le fait que « les gens ne se sentent pas assez impliqués par la question du racisme » qui explique le peu de mobilisation lors des deux manifestations pourtant organisées au début du mois à Dakar. Le pays étant relativement préservé du fléau du racisme grâce à son esprit d'ouverture et de tolérance, peu de Sénégalais y ont déjà subi des discriminations raciales. La diversité de la population favorise le vivre-ensemble d'une mosaïque d'ethnies, de nombreux ressortissants africains, ou encore de résidents principalement originaires d'Europe ou d'Amérique du Nordayant fait le choix de s'y installer. Pour autant, s'ils se sont peu mobilisés, « les Sénégalais se sentent très concernés par le sujet. Ils ont été choqués par l'agonie, pendant presque 8 minutes 46 secondes, de George Floyd, et son caractère raciste. Le partage en masse sur les réseaux sociaux a contribué à propager une onde de choc et a accentué un sentiment de révolte, notamment chez la forte diaspora sénégalaise présente aux USA », analyse Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal. La condamnation unanime a réveillé l'indignation, particulièrement chez les jeunes. « Il est important que nous, au Sénégal, et de manière générale en Afrique, puissions nous faire entendre et montrer que la jeunesse ne va pas se laisser faire et qu'elle a un message à faire passer », insiste Akina Sambou, co-organisatrice de l'une des manifestations.
La résonance a été particulière chez les expatriés américains, comme Stéphanie, bibliothécaire dans une école internationale de Dakar et originaire de l'Arizona. « Quelques semaines avant George Floyd, un homme noir avait été abattu de 6 balles dans le dos par la police en Arizona. Ces événements affreux doivent permettre de parler du racisme et des discriminations contre les minorités dans leur ensemble pour changer la situation », appelle-t-elle de ses vœux.
Le bilan donné dimanche de la pandémie de coronavirus par le ministère de la Santé fait état de deux décès supplémentaires et de 105 nouveaux cas portant à 5.888 le nombre de personnes infectées depuis le 2 mars et à 84 le total des morts.
Dakar, 21 juin (APS) - Le bilan donné dimanche de la pandémie de coronavirus par le ministère de la Santé fait état de deux décès supplémentaires et de 105 nouveaux cas portant à 5.888 le nombre de personnes infectées depuis le 2 mars et à 84 le total des morts.
Les 105 cas recensés durant les dernières vingt-quatre heures proviennent de 978 tests.
Quatre-vingt-quatorze de ces infections concernent des personnes contacts placées en quarantaine par les services sanitaires, les 11 autres sont causées par la transmission communautaire, la source de leur contamination n’étant donc pas identifiée.
Les 11 cas provenant de la transmission communautaire ont été recensés aux Parcelles Assainies (2), à Ouakam (1), Mermoz (1), Mbao (1), Grand-Yoff (1), Yeumbeul (1), Liberté 6, des quartiers ou communes situés tous dans la région de Dakar, et à Ziguinchor (1).
Le nombre de décès causés par le Covid-19 est maintenant de 84, selon le ministère de la Santé, qui précise que 3.919 patients ont recouvré la santé depuis le début de la pandémie au Sénégal.
Ce nombre inclut les 60 malades contrôlés négatifs et déclarés guéris durant les dernières vingt-quatre heures.
Vingt-et-un patients étant dans un état jugé grave sont pris en charge dans les services de réanimation des hôpitaux.
A ce jour, 1.884 personnes se font soigner dans les centres de traitement du Covid-19, selon le ministère de la Santé.
LE RACISME SYSTÉMIQUE EN FRANCE EST LE PLUS INSIDIEUX DE TOUS
Les pays africains s'abritent derrière le multilatéralisme pour ne pas hausser le ton quand il le faut - A quand une commission d'enquête indépendante sous la bannière onusienne ? René Lake et Mireille Fanon-Mendès-France en débat sur VOA
René Lake et Mireille Fanon-Mendès-France en débat sur VOA.
Une résolution condamnant le racisme systémique et les violences policières a été unanimement adoptée vendredi par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à l'issue d'un débat et après le retrait d'une mention ciblant spécifiquement les États-Unis, provoquant la colère de plusieurs ONG des droits humains.
L'initiative portée par l'Union Africaine aura-t-elle un impact sur le problème des discrimnations raciales toujours en cours dans plusieurs pays au monde, y compris en Afrique ? Qu'en est-il des pays occidentaux toujours réfractaires à lidée d'ouvrir le débat sur le racisme ? Les invités de l'Amérique et vous donnent leurs avis sur le sujet.
HKB, LE SPHINX QUI VEUT RENAÎTRE DE SES CENDRES
Surnommé le "Sphinx de Daoukro", son fief, l'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir par un putsch en 1999, veut comme le phénix renaître de ses cendres pour redevenir président, malgré son âge avancé, 85 ans
"HKB" est notamment l'homme de "l'ivoirité", concept nationaliste voire xénophobe qu'il avait manié pour écarter de la course au pouvoir en 1995 un certain Alassane Ouattara, l'actuel président de la Côte d'Ivoire.
Aujourd'hui, l'octogénaire Bédié promet une "victoire (à la présidentielle) qui permettra aux jeunes de Côte d’Ivoire d’accéder aux responsabilités pleines et entières dans la gestion des affaires publiques".
"Je reçois cette demande de candidature comme une mission de salut public", affirmé M. Bédié en se déclarant candidat à la candidature, 20 ans après avoir été renversé, 10 ans après sa candidature malheureuse de 2010.
Né le 5 mai 1934 dans le village de Dadiékro (centre) au sein d'une famille de planteurs de cacao, "HKB" se veut l'héritier et le successeur du "père de l'indépendance", Félix Houphouët-Boigny, d'ethnie baoulé comme lui.
Ambassadeur à 26 ans, ministre de l'Economie à 32 ans, M. Bédié, dont la carrière avait connu un coup d’arrêt à cause d'accusations de corruption, avait déjà su surmonter ces problèmes pour s'imposer comme le dauphin naturel d'Houphouët-Boigny et contrôler sans partage le parti fondé par son aîné le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).
Elu président en 1995 sans grand adversaire, HKB a surfé sur le nationalisme mais sa présidence, minée par la corruption, s'effondre en quelques heures à Noël 1999 face à une mutinerie de soldats qui se transforme en putsch militaire, le premier de l'histoire du pays.
"C'est à l'image de sa présidence, une période d'endormissement.HKB a négligé les signaux avant-coureurs mais aujourd’hui, il veut sa revanche sur ce putsch qu'il a mal géré.Il veut aussi sa revanche sur Ouattara, qu'il a soutenu (en 2010) mais qui n'a pas selon lui respecté son engagement de redonner le pouvoir au PDCI en 2020.Il ne veut pas rester dans l'histoire comme celui qui a perdu le pouvoir du PDCI d'Houphouët", estime un observateur.
- bons vins et cigares -
Amateurs de cigares et de bons vins, HKB, que beaucoup décrivent comme "très près de ses sous", s'était allié avec son ancien ennemi Alassane Dramane Ouattara (dit ADO) en 2005 pour créer le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), alliance électorale entre le parti de Ouattara et le PDCI.
Troisième de la présidentielle de 2010 derrière Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, Bédié tient son engagement et soutient activement ce dernier pendant toute la crise post-électorale (2010-2011) qui a fait près de 3000 morts en quelques mois.
Après une lune de miel (Ouattara a même fait baptiser le troisième pont d'Abidjan du nom de Bédié) avec le chef de l'Etat, qu'il soutient encore à la présidentielle de 2015, HKB s'est à nouveau brouillé avec ADO en 2018, justement à cause de la présidentielle d'octobre prochain.
Le Sphinx assure que Ouattara s'était engagé à soutenir un candidat PDCI à la présidentielle de 2020, en échange du soutien du PDCI en 2015.
"Les promesses ne concernent que ceux qui y croient.ADO l'a roulé dans la farine", souligne un député PDCI, sous couvert de l'anonymat, qui aurait voulu que "Papy laisse la place".
Parlant de "génie politique," les militants du PDCI qui ont réclamé sa candidature samedi voient eux "un leader mu par l’amour de son pays et par celui de ses concitoyens (...) un rassembleur capable de réconcilier nos compatriotes (...) un homme d’expérience attaché aux valeurs de dialogue, d’unité et de paix (...) un leader garant de la Démocratie et de l’Etat de droit, seuls gages d’un développement durable".
Si l'investiture de son parti parait une formalité, M. Bédié devra, lors de la présidentielle, convaincre les électeurs qu'à 85 ans, il n'est pas trop vieux, comme le soulignent déjà ses adversaires politiques.