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17 juillet 2025
Par Mamadou NDIONE
AGIR A LA FOIS SUR L’ANNULATION DE LA DETTE ET LE DÉVELOPPEMENT ENDOGÈNE
La relance de l’économie mondiale après cette pandémie se fera et ne se fera qu’avec des investissements massifs en Afrique partie la plus vierge d’un Monde qui a déjà mis un genou à terre. L’avenir du Monde est en Afrique.
En fin 2019, la dette mondiale de tous les agents économiques dépassait déjà les 250 000 milliards de dollars US (soit plus de 240% du PIB de la planète) au moment où les besoins en investissements dans des domaines fondamentaux comme la santé, l’éducation et les infrastructures de l’ensemble des pays à faible revenu s’élevaient à 500 milliards de dollars US (soit 0,5 % du PIB mondial).
A ces pays à revenu faible et aux autres qui, comme le Sénégal ont fait des efforts énormes pour être dans la grille des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, il est opposé souvent des critères de soutenabilité pour dire que leur endettement est problématique au moment où la dette publique des USA par exemple culminait à plus de 20 000 milliards de dollars et celle cumulée de tous les agents économiques américains à 69 000 milliards de dollars US contre 40 000 milliards de dollars US de dette publique et privée de la Chine. On voit bien que l’emprunt n’est pas signe de pauvreté ! Il est vrai que la problématique de la dette africaine avait poussé en 1996, le FMI et la Banque mondiale à lancer l’initiative « Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Il est tout aussi vrai qu’en 2005, il a fallu une deuxièmement initiative des institutions de Bretton Woods pour l’effacement de la dette multilatérale contractée par des pays africains auprès du FMI, de la Banque mondiale et le Fonds africain de développement.
Ces deux initiatives aussi salutaires soient-elles, n’avaient toutefois pas effacé la mauvaise perception des bailleurs sur l’endettement africain. C’est sans doute une des raisons de l’organisation par le Sénégal le 02 décembre 2019 de la Conférence sur « Développement durable et dette soutenable : trouver le juste équilibre ».
De façon quasi prémonitoire, le Président Macky Sall semblait en début décembre 2019 prendre les devants pour défendre la cause africaine. En effet, moins d’un mois après la conférence de Dakar, en Chine naissait une maladie qui, allait vite franchir les paliers d’épidémie à pandémie en moins de quatre mois pour bouleverser le Monde. Aujourd’hui, le COVID-19, a fini de mettre la planète Terre dans des prévisions de récession comprise entre 3% et 6% en fonction de scénarios optimistes (fin pandémie à fin juin 2020) ou optimistes (non maîtrise de la fin après juin 2020).
La Conférence sur la dette africaine du 02 décembre 2019 qui avait réuni six Chefs d’État Africains avec entre autres autorités la nouvelle Directrice Générale du FMI, le vice-président Afrique de la banque Mondiale et le vice-secrétaire Général des Nations Unies avait déjà permis de faire bouger les lignes de perceptions de la dette publique africaine. L’Afrique n’est pas surendettée quand on sait que sa dette publique qui ne représentait en réalité que 60% de son PIB de 2018 est loin des 240% de PIB mondial que représentait l’endettement public et privé a l’échelle planétaire. La dette publique africaine en terme de ratio est encore loin des 80% du PIB que représentait la dette publique cumulée de 27 pays de l’Union Européenne.
L’Afrique n’est pas surendettée puisqu’en 2019, l’encours de sa dette était juste de 1 330 milliards de dollars US soit 57% de son PIB au moment où la dette publique mondiale était d’au moins 83,3% du PIB mondial et celle publique et privé à 240%. Lors de la conférence de Dakar du 02 décembre, la Banque Mondiale et le FMI par les voix autorisées de leurs dirigeants avaient pris bonne note et l’espoir était permis d’aller par exemple à terme vers une révision des critères de convergence monétaire ou d’appréciation de la dette en tenant compte éventuellement des dépenses dues aux chocs sécuritaires ou climatiques dans l’analyse des ratios d’endettement ou de déficit de nos pays.
En clair, le chemin était balisé pour des actions énergiques allant dans le sens d’une meilleure soutenabilité de la dette africaine. Entretemps, le COVID-19, a coulé sous les ponts plongeant le Monde dans une sorte de secousse aux conséquences dramatiques que d’aucuns voient déjà dans des schémas comparables à la crise de 1929. Tous les pays du Monde seront touchés dans leur système de production et au niveau de leur volume d’échange et personne ne peut dire avec exactitude la date du bout de tunnel. Au Sénégal, pays qui était sur la rampe d’émergence, l’État a pris, à travers le Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES), d’un coût global de 1000 milliards de FCFA des mesures de résilience pour agir à la fois agir au triple plan sanitaire, social et économique.
À l’instar de tous les pays africains, notre pays aura besoin de l’accompagnement des créanciers et institutions financières internationales pour mieux passer le cap par la résilience sanitaire, sociale et macroéconomique. L’Afrique qui est en train de subir les conséquences désastreuses de cette pandémie doit rester solidaire et proactive. C’est pourquoi il est salutaire de soutenir l’initiative du Président Macky Sall de demande d’annulation de la dette publique africaine et de réaménagement de sa dette privée.
Cette annulation de la dette, jumelée à un allègement des règles de discipline budgétaire, pourrait permettre après la crise d’aller avec plus de volontarisme vers le financement des infrastructures africaines condition sine qua non du développement continental. On se souvient qu’au lendemain de la deuxième guerre mondiale, par le biais du Plan Marshall, les USA avaient en quatre ans injecté en prêts l’équivalent de l’équivalent de 173 milliards de dollars de 2019. Que serait devenu l’Europe d’après-guerre sans le Plan Marshall ? L’Afrique en construction en guerre contre le COVID-19 a besoin d’investissements massifs pour rendre ses économies plus efficientes.
La solution à l’endettement de l’Afrique n’est pas seulement dans « le plus d’endettement », mais bien dans un sursaut de réalisme des partenaires techniques et financiers dans un Monde où la pandémie du COVId-19 requiert un changement de paradigme avec un nouveau regard à porter sur le continent berceau de l’Humanité. Le Monde a besoin d’une Afrique forte pour un rebond de l’Humain après le COVID-19. Le gel du service de la dette de quarante pays africains comme réponse à la demande d’annulation est certes un premier pas important, mais ce que veut l’Afrique, c’est un effacement de sa dette publique couplé à un réaménagement de sa dette privée.
La relance de l’économie mondiale après cette pandémie se fera et ne se fera qu’avec des investissements massifs en Afrique partie la plus vierge d’un Monde qui a déjà mis un genou à terre. L’avenir du Monde est en Afrique. C’est aussi un message important que ce virus invisible a fini de rendre plus lisible. Il est de la responsabilité des élites africaines de tout faire pour à la fois rendre la demande d’annulation de la dette plus audible et persuasive, mais aussi réfléchir déjà sur les pistes du développement endogène à l’échelle continentale ; autre message à décortiquer de cette pandémie qui nous a rappelé à tous que nous pouvons beaucoup faire par nos braves créateurs africains à l’instar de ces chercheurs de l’institut polytechnique de Thiès qui ont fabriqué en dix jours le prototype d’appareil respiratoire made in Sénégal. L’après COVID-19 doit faire de l’Afrique la prochaine usine du Monde par, pour et avec tous les Africains. Ce sujet, plus que les sempiternelles querelles de casting doit occuper en ambition et humilité l’intelligentsia africaine qui le devoir de création d’avenir.
par Mamadou NDIONE
DG du COSEC
«C’EST NATUREL QUE LES PAYS PAUVRES DEMANDENT UN DIFFÉRÉ DE PAIEMENT DE LEURS DETTES»
Meissa Babou, trouve tout à fait normal que les pays pauvres demandent aux institutions financières de lever leurs dettes pour mieux faire face à la pandémie.
Hier, le G20 s’est mis d’accord sur un moratoire concernant la dette des pays africains. En effet, les pays les plus pauvres de la planète avaient sollicité une annulation du service extérieur de la dette pour atténuer l’impact de la pandémie du Coronavirus sur leurs économies. Interrogé sur le moratoire accordé aux pays pauvres, notamment africains, l’enseignant à l’université Cheikh anta Diop de Dakar, Meissa Babou, trouve tout à fait normal que les pays pauvres demandent aux institutions financières de lever leurs dettes pour mieux faire face à la pandémie.
Les pays du g20 semblent avoir entendu le président Macky Sall en accordant un moratoire aux pays les plus pauvres sur la dette pour lutter contre le Covid-19. Comment analysez-vous cela ?
Ce sont des mécanismes naturels qui se sont déclenchés. Et la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (Fmi) ont mis en place des mécanismes en cas de catastrophes sanitaires, guerres, tremblements de terre etc… pour soutenir les pays. Et cela n’a rien à voir avec les appels de Macky Sall, de Macron et du Pape. On a déclenché ce mécanisme au niveau mondial. Maintenant, concernant ces pays dits pauvres qui sont très impactés par la pandémie, je crois comprendre que quand on est un dépendant du pétrole comme le Nigeria, et que le baril est trop bas, ou qu’on dépend de la fiscalité comme le Sénégal alors que les activités ne marchent plus, c’est normal pour ces pays qui n’ont plus de ressources pour faire face à des engagements de bénéficier de l’apport de la banque pour un différé de paiement. Pour les institutions financières internationales et les grandes banques, c’est plus facile de demander un report d’échéances que dans le marché financier. C’est ce qui s’est passé et les pays les plus vulnérables ont été cités. En Afrique, c’est 40 sur 53 pays. Il ne faut pas oublier que tous ces pays sont actionnaires. Alors, quand des membres ont des problèmes, il faut faire le minimum en aidant ceux qui sont très touchés. D’ailleurs, le Sénégal ne fait pas partie de ces pays. Et le troisième axe était de décaisser très rapidement des Droits de Tirages Spéciaux (DTS) dans les 48 heures pour tout le monde. Ce sont trois mécanismes qui sont lancés par les organisations internationales pour venir en aide aux économies très affectées.
On a constaté aussi qu’après chaque annulation, ces pays pauvres, surtout africains, s’endettaient de nouveau jusqu’à attendre un taux très élevé. N’urge-t-il pas aujourd’hui de changer de démarche?
Il faut savoir s’endetter. Et on s’endette pour faire quoi aussi ? Nous payons le prix d’un endettement de 65%. On n’a pas de pétrole encore moins de l’or. Il faut faire la différence et éviter les comparaisons parce que notre pays n’a pas les moyens résilients. Nous n’avons que des impôts. Il faut un ordre prioritaire de développement. Il faut que ce qu’on fait soit réellement une demande sociale. C’est ça le problème. Aujourd’hui, est-ce que le TER est une demande sociale ? Je ne crois pas. Est-ce que le BRT est une demande sociale ? Je ne crois non plus. Nous avons besoin d’eau ; pas encore d’électricité. Ce pays manque de tout en termes d’alimentation. Nous n’avons pas atteint l’autosuffisance en riz. On n’est même pas dans les 90%. Nous n’avons même pas suffisamment d’universités et beaucoup d’étudiants ont été orientés bêtement. Nous n’avons pas d’hôpitaux. Quels sont les ordres de priorité ? Et je pense que c’est là où les politiques sont en train de pécher. C’est là où nous avons des problèmes
Comment expliquer le fait que les pays pauvres s’endettent en monnaie étrangère comme le dollar par exemple ?
Il y a d’abord le fait que toutes les institutions internationales travaillent en dollar. Tout le commerce international se fait en dollar. Idem pour le pétrole et tout cela. D’ailleurs, la Russie a commencé à changer de cap, parce que le dollar devient plus difficile pour tout le monde. Aujourd’hui, le dollar n’est plus une valeur sûre, parce qu’il valse trop comme toutes les monnaies. C’est pour cela que les gens sont en train de changer de paradigme pour essayer de trouver un autre langage, c’est-à-dire une autre monnaie capable d’être utilisée dans le business mondial.
Donald Trump a décidé de suspendre la contribution des Etats-unis à l’oMS. quel va être l’impact de cette suspension sur le fonctionnement de l’organisation
C’est une décision très grave. Parce que l’OMS est une organisation qui lutte pour la santé communautaire dans tout le monde et un alerteur aussi avec des spécialistes dans tous les domaines. Trump dit que si le virus du Covid-19 est arrivé aux Etats-Unis, c’est parce que l’OMS n’a rien fait. Mais qu’estce que l’OMS peut faire contre un virus qu’on a envoyé dans l’air comme ça. Je pense que Trump est un fou heureux. Il est loin d’être un exemple. En conséquence, tout le monde va pâtir de ses boulimies. Parce que d’abord, c’est la Chine, après, c’est l’Europe, ensuite l’Afrique. Trump ne suit aucune logique politique et même géopolitique. Nous sommes dans une mondialisation, il faut aussi qu’il accepte les principes. D’ailleurs, il est habitué de ces genres de décisions comme il l’avait fait avec l’environnement
Quelles peuvent être les conséquences de l’aprèsCovid-19 sur l’économie sénégalaise ?
Les conséquences sont énormes économiquement et financièrement. Parce que les Etats sont en train de se surcharger avec des dettes. Financièrement, les Etats ont perdu beaucoup d’argent avec la perte des fiscalités et même en termes de ressources intérieures parce que les matières premières ne valent plus rien. Donc, tous les Etats ont en fait des problèmes de finances. Il y a un fonds de roulement que les gens ont déjà épuisé en deux mois et trois mois parce que les bénéfices ne sont pas aussi importants. Beaucoup d’entreprises comme celles qui évoluent dans le tourisme ne peuvent pas supporter de payer des salaires alors que les gens ne travaillent pas. Le transport, c’est pareil. J’ai vu en France et en Italie deux entreprises qui risquent d’être nationalisées pour sauver au moins les gens. Comme nous sommes en cours de pandémie, c’est difficile de mesurer l’impact réel. Il faut vraiment une étude très approfondie et très élargie concernant tous les secteurs d’activités. Mais on peut au moins comprendre que cela va coûter des points de croissance peut-être à trois ou quatre points. Nous serons peut-être en récession. Mais cela peut nous ramener à des taux de 2% et ailleurs, ce serait des récessions pures et simples. Globalement, ce sera un tableau noir qu’il est difficile actuellement d’évaluer.
LA MULTIPLICATION DES CAS COMMUNAUTAIRES INQUIETE MACKY SALL
Lors du Conseil des ministres tenu hier en visioconférence, sous la présidence du chef de l’Etat, il a été beaucoup question du développement des cas communautaires dans le pays.
Lors du Conseil des ministres tenu hier en visioconférence, sous la présidence du chef de l’Etat, il a été beaucoup question du développement des cas communautaires dans le pays. Macky Sall a ainsi demandé de mettre l’accent sur leur détection.
La fermeture des frontières terrestres et aériennes s’est avérée payante dans la maîtrise de la propagation du coronavirus au Sénégal. Mieux, le traitement des patients affectés par la maladie a été jusque-là une réussite. Aujourd’hui, la multiplication des cas communautaires constitue le prochain défi à relever par les autorités sanitaires. Et le chef de l’Etat n’est pas insensible à cet état fait. D’ailleurs, cette situation semble l’inquiéter. Hier, en conseil des ministres, parlant de la maîtrise de la pandémie du COVID-19 et du plan national d’investissement dans le secteur de la santé, le président de la République a demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec les ministres concernés, de renforcer davantage les dispositifs de prévention, de veille et d’alerte précoce au niveau des structures sanitaires et des lieux publics. Une décision qui, selon lui, se justifie par le développement de la transmission communautaire. Le président de la République a, dans cette perspective, informé le Conseil avoir eu une séance de travail en visioconférence, le jeudi 09 avril 2020, avec des universitaires et spécialistes de la Santé afin de renforcer davantage la riposte et de préparer l’après-COVID-19 pour notre système de santé. Il a, à cet égard, magnifié les compétences de nos ressources humaines nationales en matière de santé publique et réitéré les félicitations et encouragements de la Nation aux personnels concernés, tout en les invitant à participer activement à la mise en œuvre du Grand Plan National d’Investissement quinquennal, dont la finalisation est prévue en fin avril 2020.
En outre, le président de la République a insisté sur la nécessité de déployer, dans les meilleurs délais, l’assistance de l’Etat à nos compatriotes de la diaspora affectés par la pandémie. A noter que le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur Amadou Bâ avait annoncé, le 9 avril, la mise à leur disposition d’une enveloppe de 12,5 milliards de francs CFA. Il avait d’ailleurs livré la liste des bénéficiaires en soutenant que la priorité serait donnée aux personnes vivant dans des situations «précaires et vulnérables», allant du secteur informel aux personnes retraitées en passant par les étudiants non allocataires. Abordant toujours la question de l’accompagnement des citoyens dans le contexte du COVID-19, Macky Sall a informé le Conseil avoir procédé au lancement des opérations d’aide alimentaire d’urgence. Il a, à cet effet, demandé au ministre du Développement communautaire, en rapport avec le ministre des Forces armées et le ministre de l’Intérieur, de veiller à l’acheminement rapide à destination et à la distribution, dans les meilleures conditions par des commissions créées au niveau territorial, des dotations alimentaires. Macky Sall a aussi salué les contributions des collectivités territoriales. Il a par ailleurs demandé au ministre des Collectivités territoriales et au ministre des Finances et du Budget de faciliter aux collectivités territoriales les procédures administratives et budgétaires en vue de l’allocation complémentaire de secours aux populations vulnérables.
BIENTOT, UN NOUVEL AGENDA DES EVALUATIONS, EXAMENS ET CONCOURS
Par ailleurs, le chef de l’Etat, revenant sur la gestion et le suivi des affaires intérieures, a abordé la situation scolaire et universitaire. Il a, à cet égard, demandé au ministre de l’Education nationale et au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et au ministre de la Formation professionnelle de mener des concertations urgentes avec les partenaires sociaux en vue d’évaluer l’impact global du COVID-19 sur le secteur éducatif. Il a également demandé aux ministres d’élaborer une feuille de route pour la poursuite des enseignements de même qu’un agenda des évaluations, examens et concours, tout en tenant compte aussi de l’impact sur les établissements d’enseignement privés. En définitive, le Président Sall a, au titre du fonctionnement des institutions financières durant la pandémie du COVID-19, demandé au ministre des Finances et du Budget, en relation avec celui de l’Economie et de l’Observatoire de la Qualité de services financiers, d’engager des consultations, avec les responsables de la BCEAO, des établissements de crédit et des institutions de microfinance. A l’en croire, il s’agira de sécuriser davantage le traitement diligent des opérations financières et de faire bénéficier aux différents agents économiques, d’un report d’échéances de leurs crédits sur une période à convenir.
MANSOUR FAYE, UN CAS SUIVI DE PRÈS
La distribution du riz au Sénégal, dans le cadre de l’aide apportée aux ménages vulnérables pour faire face aux aléas causés par le Covid 19, est en train de virer au scandale
La distribution du riz au Sénégal, dans le cadre de l’aide apportée aux ménages vulnérables pour faire face aux aléas causés par le Covid 19, est en train de virer au scandale. Et au cœur de cette polémique : le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale, Mansour Faye. Critiqué à tort ou à raison, le beau-frère du chef de l’Etat a un défi de taille à relever dans la gestion de cette crise de la pandémie pour ne pas entacher le travail abattu par le gouvernement.
La distribution des vivres, dans le cadre de l’aide apportée aux ménages vulnérables, fait grand bruit et suscite une grosse controverse. Compte tenu des nombreuses polémiques et des soupçons de micmacs qui entourent cette opération humanitaire, les Sénégalais sont suspicieux des autorités chargées de convoyer ces vivres et au premier rang desquelles le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale, Mansour Faye. Ce dernier est devenu la cible privilégiée du citoyen lambda, des acteurs de la société civile et des hommes politiques.
Pour le coordonnateur du Forum civil Birahime Seck, le marché du riz attribué à Rayan Hachem est nébuleux et cela ne l’étonne pas. «Les règles ont été faussées depuis le départ en ce qui concerne l’achat du riz», clame monsieur Seck qui rappelle avoir tiré la sonnette d’alarme dès le début. «Lorsque le ministre du Développement communautaire, à travers le Commissariat à la Sécurité alimentaire, avait lancé un avis de commande d’urgence pour l’achat des vivres et le transport de ces vivres, nous avions alerté et attiré l’attention du ministère sur le fait que les critères de sélection des transporteurs étaient discriminatoires.» A l’en croire, les critères de sélection sont basés sur le favoritisme.
Une position partagée par le Secrétaire général du syndicat des transporteurs, Gora Khouma, qui ne décolère pas contre le ministre Mansour Faye. Et de révéler : «Ils ont attribué à Diop Sy le marché de tout le transport des vivres destinés aux familles en situation de précarité. Ils disent que c’est lui qui a rempli les conditions de cet appel d’offres, mais en réalité, nous savons que Diop Sy n’est qu’un figurant, voire un prête-nom.» Si l’on en croit Gora Khouma, des hommes politiques sont derrière Diop Sy dont les véhicules n’acheminent d’ailleurs pas les denrées. «Diop Sy n’est pas dans le transport. Donc comment se fait-il qu’il gagne un marché pareil ?
Des dignitaires du régime veulent accaparer l’argent débloqué dans le cadre du Fonds Covid-19. Aujourd’hui, les autorités étatiques sont dans le tâtonnement parce que le processus a été biaisé. Nous qui sommes acteurs du secteur des transports routiers, nous avons été écartés. Beaucoup de mes camarades camionneurs sont sur le terrain, mais ils jouent les seconds rôles au profit des hommes politiques qui n’ont jamais fait partie de la plate-forme des transporteurs», fulmine Gora Khouma qui demande à l’Etat d’annuler l’appel d’offres.
MOUSTAPHA TALL, IMPORTATEUR DE RIZ «NOUS N’ETIONS MEME PAS AU COURANT DE L’APPEL D’OFFRES»
Le président de l’Association des importateurs du Sénégal, Moustapha Tall, a quant à lui soutenu qu’il n’était même pas au courant d’un appel d’offres pour le marché du riz. «Nous avions eu écho d’une annonce du Commissariat à la Sécurité Alimentaire selon laquelle l’Etat va acheter du riz et tous ceux sont intéressés peuvent écrire une lettre sans condition pour soumissionner», renseigne l’importateur qui ne manque pas de dénoncer cette procédure. D’autant que, souligne-t-il, les importateurs risquent de soumissionner avec des personnes qui ne sont pas habilitées à faire ce marché. Et de révéler que le seul groupe connu dans le milieu d’importation de riz et qui a été attributaire de 30 000 tonnes est CCMM. «Mais toutes les 70 000 tonnes restantes ont été attribuées à des personnes méconnues du milieu. Et c’est vraiment dommage parce que cela installe le doute», s’émeut Moustapha Tall qui, dans la même veine, juge scandaleuse l’attribution du marché aux sociétés Avanti Suarl et Afri and Co de Rayan Hachem.
ALIOUNE TINE «CE QUI SE PASSE EST PIRE QUE LE CORONAVIRUS»
Le président de Africa Jom Center, Alioune Tine, est dans tous ses états. Il en veut terriblement au ministre Mansour Faye d’avoir totalement biaisé la procédure. «Au départ, on avait proposé un Comité national chargé de la gestion de tout ce qui concerne les denrées alimentaires et l’aide qu’on doit donner aux gens victimes de la pandémie du coronavirus. On avait l’impression qu’on avait été compris, surtout après le discours du président de la République du 3 avril. Mais ce qu’on est en train de vivre actuellement constitue la première brèche dans ce qu’on peut appeler la politique d’union nationale derrière le président de la République et sa stratégie», relève Alioune Tine. Pour l’ancien Secrétaire général de la Raddho, ceux qui sont en train de travailler sur cette question ont trahi l’esprit de l’union nationale derrière la politique du Président pour combattre le coronavirus. «Ce qui se passe est honteux et pire que le Coronavirus», tranche-t-il avant d’inviter l’Ofnac et le procureur de la République à s’autosaisir en ouvrant une enquête sur les conditions d’attribution à la fois du marché du riz, mais également du transport.
MANSOUR FAYE, MINISTRE DU DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE «IL N’Y A AUCUNE RESTRICTION»
Devant le flot d’accusations qui s’abat sur sa personne, Mansour Faye est monté au créneau pour battre en brèche les soupçons de micmacs dont il se serait rendu coupable. Dans un entretien télévisé, le ministre du Développement communautaire a soutenu qu’il n’y a aucune restriction dans l’attribution du marché contrairement aux propos de ses détracteurs. Toutefois, précise-t-il, «avec le Covid -19, l’Etat n’avait pas de temps à perdre et tout devait se faire de manière rapide, en mode fast track. Tous les marchés dans le cadre du Covid 19 sont des commandes directes». Malgré tout, il souligne que son ministère n’a pas fait d’appel d’offres ni de commande directe. «Nous avons passé un avis à candidatures relatif aux vivres», indique Mansour Faye. Quoi qu’il en soit, cette affaire n’a pas encore livré tous ses secrets et met l’Etat et le ministre du Développement communautaire dans une situation particulièrement inconfortable. Comme si cela ne suffisait pas, on note une cacophonie au sein des comités mis en place dans les différentes communes pour distribuer les vivres.
par Ndiakhat Ngom
RÉSEAUX SOCIAUX, FAKE NEWS ET CONTROVERSES EN TEMPS DE COVID-19
Les autorités sénégalaises seraient donc bien avisées de doter les comités de crise COVID 19 d’un organe d’alerte et de veille. Comme nous y invite l’UNESCO, traquer les fausses informations devient un impératif catégorique
Internet et ses différentes plateformes (Messenger, WhatsApp, Instagram) jouent un rôle déterminant dans la circulation de l’information sur le Covid 19. Les populations disposent largement de précieux renseignements sur la situation géographique de la pandémie, les mesures préventives à adopter ainsi que les controverses sur le vaccin en préparation. Jamais, peut-être, dans l’histoire humaine, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) n’ont été aussi présentes dans la gestation d’une catastrophe planétaire. C’est l’un des grands enseignements de Covid-19. Toutefois, la vitesse de circulation des NTIC a généré aussi de la surinformation qui flirte dangereusement, dans certains cas, avec la désinformation.
Depuis l’accélération des NTIC, il y a 20 ans, les leviers traditionnels de l’information (les organes étatiques ou privés détenant le monopole de sa gestation) cohabitent désormais avec de nouveaux cercles dans ce terrain très sensible. Aujourd’hui, les applications sur Google store permettent à n’importe qui de relayer des informations sans pour autant s’assurer de leur authenticité. Pire : certaines applications permettent de confectionner ou de détourner des vidéos, images ou audio à des fins de tromperie évidentes. Chacun peut le faire en faisant fi des normes déontologiques requises. La relation traditionnelle entre émetteur (l’organe reconnu) et récepteur (public) est brouillée.
II suffit d’un simple clic pour transférer des messages dans l’instantanéité. Ce qui évacue les mesures précautionneuses apprises dans les écoles de journalisme ; recueillir et recouper avant la publication. Les individus sont alors submergés par le sensationnalisme et ces effets contradictoires qui ciblent moins le cortex cérébral (intelligence) que la zone limbique du cerveau (émotion). Perdus dans ce flot discontinu, le cerveau n’arrive plus à avoir la lucidité, gage d’une bonne évaluation de ce brouhaha. En gros, les parties les plus primitives de l’esprit humain sont mises en branle.
Naturellement, cet état psychologique particulier fait le lit des fake news (fausses informations).
L’UNESCO invite à la plus grande prudence à ce sujet. Le Covid-19 est un moment béni pour les théories complotistes pour alimenter les réseaux sociaux d’informations erronées. Les internautes se les échangent sans grande précaution. Les exemples pullulent : on a affirmé que le Pr Raoult aurait déconseillé aux Africains de se détourner du vaccin en préparation puisqu’il viserait à limiter la fécondité galopante des femmes africaines. Des images de films sur des épidémies ont circulé prétendant un complot international pour le contrôle de la planète via les firmes pharmaceutiques. II en est de même de la prétendue arrestation d’un éminent membre du Pentagone en complicité avec un pays qui aurait fabriqué le virus. On peut ajouter l’exemple de la 5G ou certaines images d’animaux en ballade dans les villes pour renforcer la thèse de la revanche de la nature sur la civilisation.
Ce n’est pas tout. Certains ont défendu l’idée que coronavirus serait une maladie des populations caucasiennes alors que les Africains en seraient immunisés. Cette thèse est d’une absurdité affligeante. La Chine, point de départ de la pandémie, est une puissante plateforme commerciale, financière et économique. C’est normal qu’elle attire plus les populations des pays riches comme elle. Les Africains qui y sont proportionnellement moins représentés sont moins atteints. On peut supposer que les Chinois ont longtemps gardé le silence sur la maladie. Ce qui explique que les premiers européens infectés (les Italiens) soient tranquillement rentrés chez eux sans s’inquiéter. La fin de la période d’incubation a révélé la nature et l’ampleur du drame : c’était trop tard.
Le même raisonnement est valable pour l’épidémie d’Ebola en RDC (2008) ou en Guinée (2014). Elle a moins touché les Européens, peu représentés dans ces pays, hormis certains volontaires des ONG (Médecins sans frontière). Par conséquent, la Chine en tant que puissance planétaire a généré une pandémie (envergure planétaire) tandis que la Guinée et la RDC ont généré des épidémies (portée régionale). Comme on le voit, le poids économique des zones concernées ou la vitesse de circulation des individus détermine cette disproportion ethnique ou géographique.
Enfin, des experts ont agité une thèse de fond d’après laquelle un génocide ou un eugénisme négatif (élimination de personnes ou de populations jugées inférieures ou inaptes) serait en cours contre les populations noires aux Etats-Unis ou en Angleterre. Les statistiques montrent qu’elles sont, proportionnellement, les plus grandes victimes, inversement à leur représentativité. En fait, l’explication tiendrait moins à des raisons génétiques que socioéconomiques. D’abord, les populations noires et asiatiques (en Angleterre) occupent les postes qui sont les plus exposés au virus (infirmiers, chauffeurs, livreurs, caissiers). En temps de confinement, elles continuent de travailler et s’exposent aux risques d’infection. Ensuite, elles ont moins accès aux soins de santé qui les prémuniraient des maladies diabétiques et cardiovasculaires qui ont une relation profonde avec le stress de leur emploi. Enfin, on peut indexer une mauvaise alimentation.
Bien évidemment, ces paramètres n’éludent évidemment pas le racisme structurel mis en lumière par les études sur la « postcolonie » en vogue dans les pays anglo-saxons et en France (bien tardivement, il est vrai).
Les autorités sénégalaises seraient donc bien avisées de doter les comités de crise COVID 19 d’un organe d’alerte et de veille. Comme nous y invite l’UNESCO, traquer les fake news devient un impératif catégorique. On imagine déjà certaines réticences, par exemple, qui impacteront négativement les campagnes de vaccination dans les pays du sud.
Ndiakhat Ngom est président de l’Institut Transatlantique pour les Coopérations Sud-Sud (ITCSS)
Invité dans Radio Foot International, El Hadj Ousseynou Diouf a parlé de la vie sans football au Sénégal ainsi que des mesures prises comme l’état d’urgence et le couvre-feu.
Invité dans Radio Foot International, El Hadj Ousseynou Diouf a parlé de la vie sans football au Sénégal ainsi que des mesures prises comme l’état d’urgence et le couvre-feu. Occasion saisie par la légende du football sénégalais pour parler d’un probable sacre de son ancienne équipe Liverpool mais aussi de Pape Diouf, celui qu’il appelait Mr Parfait
Il n’est pas envisageable de continuer les compétitions cette saison. C’est l’avis d’El Hadj Diouf invité aujourd’hui dans Radio Foot International. La solution serait donc d’arrêter le football partout et de déclarer une année blanche. « Pour moi, cela me semble impossible. Continuer le championnat après plusieurs semaines de rupture et revenir avec une bonne forme physique n’est pas évident. Il faut accepter cette situation, c’est le bon Dieu qui l’a voulu ainsi. Il faut se préparer à faire une année blanche comme il en existe parfois à l’école. Préparer un autre mercato et une autre saison » explique Diouf qui doute de la tenue d’une CAN en janvier 2021, d’autant plus que les 3e et 4e journées sont reportées. Cela va de même pour la Premier League où Liverpool attend son sacre depuis 30 ans. Pour El Hadj Diouf, d’autres clubs comme RC Lens sont proches de la montée (2e en Ligue 2). « Pour Liverpool qui a attendu très longtemps, il faut savoir que personne ne se bat pour lui empêcher de l’être. Seulement là, mathématiquement, personne n’est champion. Les gens se focalisent sur Liverpool mais moi je suis sur Lens qui a loupé 4 fois la montée (L1). C’est dur pour tout le monde mais ça doit être une saison blanche. Personne ne passe en classe supérieure. »
« On a un seul match à jouer : c’est de dégager le coronavirus »
L’ancien international sénégalais a également salué les actions des sportifs sénégalais qui font actuellement des dons à la population. La vie avec cette pandémie est basée selon lui sur le partage et à l’union des forces. « On a un seul match à jouer, on a une seule équipe et un seul but à marquer : c’est de dégager le coronavirus. C’est le monde du partage. On doit apprendre à vivre ensemble et partager. Il y’a plus important que le business et le football. Certes, le football nous manque. Mais il faudra vivre avec.
Se rapprocher de ses proches et de Dieu. On voyait des choses atroces dans le football. Là on ne parle plus de racisme, des supporters qui se lancent des projectiles… Là on se rend compte qu’il y’a des choses plus importantes ». Avant d’ajouter : « l’association des anciens joueurs a fait un don à la Fédération sénégalaise de football. Ma femme a fait des dons, est partie dans son quartier pour distribuer des masques et du savon. Je remercie les personnes qui m’ont contacté via ma fondation. Ici en Afrique, ce n’est pas comme en Europe, on vit au jour le jour, c’est difficile de confiner des gens qui n’ont rien à la maison. Mais il faut féliciter les Sénégalais, qui ont tous compris ce que nous vivions alors qu’ils n’avaient jamais connu l’état d’urgence »
« Je l’appelais Mr Parfait parce que… »
Le Golden Boy est revenu sur son témoignage envers Feu Pape Diouf décédé des suites de la contamination du virus. Un témoignage émouvant où il raconte les discours poignants de Mr Parfait. « Pape Diouf dans n’importe quel domaine où il entrait, il obtenait des résultats positifs. Il était journaliste sportif à la base puis l’agent, les affaires ont marché. La politique aussi parce que même s’il ne voulait pas en parler, aujourd’hui je peux témoigner que Pape Diouf a aidé des personnes à devenir Président de la République en France et on parlait de la Mairie de Marseille. Il avait les mots pour chaque situation.
Me concernant, j’avais pris une décision, celle de ne jamais jouer pour l’équipe nationale du Sénégal parce que j’ai été viré à l’age de 15 ans et donc je refusais de porter ce maillot. Et quand Pape Diouf est venu me voir à l’époque j’étais à Rennes, il a su trouvé les bons mots pour me faire revenir sur ma décision en me disant que la meilleure chose qui peut m’arriver dans ma carrière est de jouer pour le Sénégal et c’est la meilleure chose qui m’est arrivé. » Encore un témoignage qui démontre la belle complicité qu’avaient les joueurs de la génération 2002 avec Pape Diouf.
par Malick Diallo
COVID-19 - APPEL À LA VIGILANCE ET À L’AFFIRMATION DE LA JEUNESSE AFRICAINE
L’Afrique doit ainsi se libérer de toute tutelle d’encadrement ou pilotage des puissances étrangères. Cela n’est plus nécessaire de nos jours
Cet appel à la vigilance que j’adresse à la jeunesse africaine, m’est venu comme un déclic, suite, à la lecture de propos recueillis dans un article paru dans le site du journal lemonde.fr. Il y est rapporté qu’une coalition de chercheurs a déjà un soi-disant plan de tests cliniques et que l’Afrique ne devrait pas être exclue.
Ce type d’intérêt soudain, à l’égard de l’Afrique, me fait réagir ici avec sursaut quant au bienfondé d’une soi-disant bienveillance à notre endroit.
Tout récemment encore, une vidéo virale parue sur une chaine française, dans laquelle, deux chercheurs français démontrent le mépris qu’ont encore d’autres envers toute l’Afrique noire. Cela en dit long également sur la façon dont les médias occidentaux persistent encore à vendre une image toujours dégradante et irrespectueuse envers l’Afrique.
Défier les réelles intentions des grandes puissances à l’égard de l’Afrique.
Plus que jamais, nous devons nous imposer une règle d’or de prudence et de méfiance à l’endroit de leurs actuelles intentions et actions, dont l’histoire nous a appris, ont été inavoués, trompeuses et surtout néfastes à notre chère Afrique. Une première bonne raison de se méfier est de se poser la question à savoir sur quel modèle actuellement fiable peuvent-ils fonder leurs projections pour prédire avec prétention et arrogance, une hécatombe en Afrique ? Des modèles capables de prédire des pics selon les spécificités des mesures sanitaires et des conditions socio-économiques, n’existent pas à l’heure actuelle. Ceci sans vouloir minimiser le risque élevé de propagation en Afrique. Toutefois, ces modèles sont souvent d’ajustement logistique sur un nombre suffisant de cas testés et servent actuellement qu’à des besoins de comparaison à des scenarii extrêmes pour justifier la nécessité d’un effort de distanciation sociale et de ne pas courir le risque de surcharge et de dépassement des capacités de prise en charge médicale. Par ailleurs, même si l’évolution de la pandémie en Amérique ou en Europe a montré une situation alarmante, des modèles d’approximation basées sur ces données empiriques ne s’ajusteraient pas telle-quelle en Afrique. En effet, le nombre de tests nécessaires pour mieux contenir celle-ci n’est pas comparable à celle de l’Allemagne par exemple. Ceci faute de moyens matériels et de disponibilités financières.
Une autre bonne raison de se méfier en est de se poser la question : pourquoi ne se contenteraient-ils pas de faire des tests cliniques seulement sur leurs populations dans des conditions idéales, trouver des traitements et les partager avec le reste du monde y compris l’Afrique ? Car, il n’existe, actuellement, aucune preuve, même pas d’hypothèse en quoi l’être africain réagirait-il différemment face à ce virus ; ce qui justifierait de faire des tests cliniques spécifique en Afrique. Cette hypothèse serait d’ailleurs absurde en considération du taux de décès aux États-Unis parmi la communauté noire.
Ainsi, dans cette période de confusion totale où personne n’a aucune connaissance fiable, sur comment traiter cette maladie, il est inconcevable pour un africain conscient des enjeux économiques et stratégiques des grandes puissances, de vouloir encore accepter d’être les cobayes et matières premières pour les mêmes qui n’ont cessé depuis des siècles de prétendre être solidaire envers ceux qu’ils ont sciemment déshumanisés à la face du monde, spolier de leurs ressources matérielles et humaines, annihiler de leurs idées innovatrices et créatrices, de leurs organisations sociales, jadis, encrées dans l’entre-aide et le partage que reflétaient de grande valeurs morales et humaines ; Croyants que nos nobles valeurs de partage sont universellement partagées, nous nous sommes exposé sans défense aux actions nuisibles et destructrices venant de civilisations prédatrices. Le résultat est sans doute ce que toute l’Afrique noire vit de nos jours ; et non sans pour autant résister.
L’heure de veille et affirmation pour préserver notre destinée commune
Aujourd’hui, la jeunesse africaine incarne cette résilience. Cette jeunesse est d’autant plus éveillée et déterminée à résister et surtout s’affirmer d’elle-même aux yeux du monde.
Il nous est désormais imposé, à nous cette nouvelle génération africaine et par nous-même, de faire preuve d’une grande vigilance et de veille permanent contre toutes les tentatives de nuisance de ces prédateurs sur nos ressources et notre capacité d’affirmation. Car, au-delà même du nombre de morts déplorables dus au COVID-19, la crise économique mondiale qui en découle, aussi courte serait telle souhaitable, fera certainement resurgir comme à l’accoutumée, des velléités hégémoniques et impérialistes de convoitise (de quelconque origine soit telle) envers l’Afrique. Ainsi, l’heure n’a jamais été aussi propice pour la jeunesse africaine de se mobiliser afin de pouvoir :
- Désormais, faire bloc et dissuader toute action nuisible à son destin commun tant convoité. Cet esprit de veille doit habiter chacun(e) de nous, partout dans le continent et dans la diaspora. Il doit être lieu, par exemple, de croire à notre capacité de déceler toute action néfaste, de faire suivre l’information par nous-même et de rallier toute cette force vive de partout le monde, faire barrage et infléchir du bon côté, à temps, les prises de décision de nos dirigeants sur les impératifs de bonne gouvernance, les besoins et formes de coopération internationale et surtout les orientations stratégiques de développement humain au-delà même de la croissance économique. Plus que jamais, nous devons nous incarner la demande sociale d’un changement majeur d’état d’esprit.
- Promouvoir un leadership africain courageux et capable de nous mener en unisson vers cet objectif. Le moment est venu pour la jeunesse africaine de prendre le relai afin de promulguer ce nouveau type de leadership. Cette jeunesse bien formée sur tous les domaines scientifiques, de management, d’entreprenariat, mais surtout celle qui incarne bien les valeurs morales et humaines africaines.
La jeunesse africaine doit d’ores et déjà exiger un leadership qui comprend l’urgence africaine de l’industrialisation et de l’autosuffisance. Les domaines de l’éducation à la formation pratique soutenue par un fort élan de recherche, de l’agriculture, de la santé et des nouvelles technologies de l’information doivent être des cibles prioritaires des politiques africaines de développement humain et se refléter dans les facteurs-clés des fondamentaux économiques.
La jeunesse africaine s’est déjà s’appropriée le combat de libération partout où elle se trouve dans le monde. Il est impératif actuellement de prendre conscience que ces mouvements doivent être cordonnés.
Une solidarité internationale de sortie de crise envers l’Afrique.
Afin de pouvoir faire rupture avec la relation toxique néocolonialiste d’autan, le temps est venu pour l’Afrique d’exiger de la part des grandes puissances économiques actuelles qu’elles fassent preuve d’une coopération internationale honnête et sincère dans l’intérêt de toute l’humanité. Non ! Cette exigence n’est pas en soi une demande de l’aide basée sur les concepts et mécanismes d’organismes internationaux qui n’ont jusque-là réussi à remplir leurs rôles à l’endroit de l’Afrique ; ou du moins en reconnaissant le préjudice, de corriger le tir et rendre la monnaie. S’aurait été un grand service rendu à toute l’humanité entière.
Cette fois-ci, nous devons veiller à ce qu’elle soit bénéfique à nous-même et équitable aux autres dans un cadre de respect mutuel qui permettrait aux pays Africains de s’assurer que :
- Cette solidarité internationale soit de nature à se soulager de sa dette souveraine qui en est, dans bien des mesures, anormalement contraignante et moralement soutenable.
- Des financements de fonds de lutte contre le COVID-19 se font en concordance avec l’organisation effective déjà mise en place pour contrer la pandémie. Car, à l’instar de la Chine et de beaucoup de pays en prise dans cette épidémie, bien des pays africains ont pu mettre en place, à la hauteur de leurs moyens, des mesures de sortie de crise adéquate. Il ne doit plus être lieu d’ignorer cette volonté réelle sous aucun prétexte.
L’Afrique doit ainsi se libérer de toute tutelle d’encadrement ou pilotage des puissances étrangères. Cela n’est plus nécessaire de nos jours ; la garantie d’une bonne gouvernance est de nos jours exigée par la nouvelle génération africaine, une jeunesse aussi bien décomplexée et capable de relever le défi.
Pour y arriver, il est, également, impératif de forger ce développement d’abord au niveau sous-régional, ensuite régional et finalement avec une certaine ouverture au reste du monde.
L’Afrique n’a plus, également, à avoir peur de dire non au capitalisme sauvage, sans morale, qui ne serait même d’aucune vertu à l’humanité toute entière. L’Afrique doit à présent réinventer sa propre voie de développement à l’instar des nouveaux dragons d’Asie.
Une solution alternative africaine à cette crise sanitaire et même de celle d’une coopération internationale basée sur valeurs humaines s’impose. Celle–ci doit émanée de nous-même.
Oui, Il faudra d’or et avant compter sur cette jeune Afrique qui a pris conscience d’elle-même et de ce qu’elle a de plus précieuse.
Elle est plus que jamais déterminée à le défendre.
Malick Diallo, un Saloum - Saloum au Canada
Spécialiste En Gestion de Risques Financières, Analyse Économique et Travaux Statistiques
Si Thiago Silva venait à accepter cette prolongation de contrat, cela va constituer une menace quant à l’arrivée de Kalidou Koulibaly dont le club francilien voudrait s’attacher les services.
Lamine Mandiang DIEDHIOU avec le10sport |
Publication 16/04/2020
Selon des informations du site français le10sport, le PSG a transmis une proposition à son défenseur et capitaine, Thiago Silva, dont le contrat arrive à expiration au mois de juin. S’il venait à accepter cette prolongation de contrat, cela va constituer une menace quant à l’arrivée de Kalidou Koulibaly dont le club francilien voudrait s’attacher les services.
Alors que le monde du football est dans l’impasse avec la propagation du Coronavirus qui a stoppé toutes les compétitions sportives, les clubs ne s’abstiennent toutefois pas à penser à l’avenir. L’heure est aux rumeurs et autres supputations sur le prochain mercato estival qui risque d’ailleurs d’être grandement perturbé par le Covid-19. Malgré tout, les offres ne manquent pas et un international sénégalais est plus que jamais courtisé par de grosses écuries d’Europe.
Où finira Kalidou Koulibaly ? Courtisé un peu partout en Europe, le meilleur défenseur de Serie A lors de la saison dernière devrait vraisemblablement ne pas rester du côté du San Paolo l’été prochain. Real Madrid, Manchester United, Manchester City, Paris SG sont entre autres les clubs qui courtisent le capitaine de l’équipe nationale du Sénégal. Mais parmi tous ces clubs, le PSG semble avoir une longueur d’avance sur les autres.
Le club de la capitale française, notamment son directeur sportif Leonardo, aurait fait du Sénégalais sa piste prioritaire pour succéder au défenseur brésilien même si les solutions ne manquent au sein du club (Marquinhos, Thiago Silva, Kimpembe, Abdoul Diallo, Thilo Kehrer). Un de ses solutions pourrait d’ailleurs être un facteur bloquant à la venue de Kalidou Koulibaly.
En effet, selon une information exclusive du site français le10sport.com, le PSG a dégainé une offre à l’attention du clan Thiago Silva. Une proposition dans laquelle on retrouve une année de contrat supplémentaire permettant au Brésilien de poursuivre avec Paris jusqu’en juin 2021. De son côté, O Monstro aimerait avoir deux ans de plus et non une seule année. Les négociations devraient donc se poursuivre mais cette offre parisienne montre bien un changement et une prise de position forte : Un avenir est possible pour Thiago Silva à Paris.
Le prix du transfert de KK poserait problème au PSG
Si jamais les deux parties ne parvenaient à trouver d’accord, Leonardo a identifié plusieurs profils susceptibles de convenir au PSG pour le poste de défenseur central. A Naples, Kalidou Koulibaly plaît énormément. Mais le prix d’un transfert du Sénégalais, et sa frilosité à l’égard du projet parisien, ne permettent pas d’être optimiste pour cette piste.
Positionné sur Gabriel (LOSC), Paris est désormais loin d’Everton, qui tient la corde (avec Arsenal et Leicester). Samuel Umtiti, en pleine interrogation au Barça, fait partie des profils surveillés par Paris mais la relation entre les deux clubs n’est pas évidente depuis le transfert de Neymar. Des dossiers compliqués qui incitent Leonardo à envisager une prolongation de Thiago Silva. De plus, en interne, des garçons comme Neymar et Marquinhos poussent ouvertement pour leur compatriote. Et quand des tauliers du vestiaire montent au créneau, généralement, les dirigeants sont à l’écoute…
par Malick Ndiaye
CHERS AMIS DU HIP-HOP, ON AIMERAIT COMPRENDRE !
Est-il vrai que des rappeurs ont été reçus par le président et qu’une enveloppe aurait été mise à disposition pour indemniser les acteurs de la culture urbaine (essentiellement des musiciens) d’hypothétiques pertes liées au couvre-feu ?
Nous aimons leurs textes, nous aimons leur engagement, ils sont des contributeurs essentiels de notre démocratie, mais le rapport de certains rappeurs sénégalais à l’argent est aussi intriguant qu’inquiétant. Est-il vrai que des rappeurs ont été reçus par le président de la République et qu’une enveloppe aurait été mise à disposition pour indemniser les acteurs de la culture urbaine (essentiellement des musiciens) d’hypothétiques pertes liées au couvre-feu ? Est-il vrai qu’un formulaire Google circule sous le manteau dans l’underground du hip-hop sénégalais pour identifier les artistes ayant subi des pertes liées au repos forcé ? À l’heure où des Sénégalais de bonne volonté cotisent pour contribuer à la force Covid, d’autres, et parmi les auto-proclamés défenseurs du peuple, rempliraient des documents pour recevoir une partie de cette cagnotte ?
Si la démarche du gouvernement ressemble plus à un investissement politique sur le futur, j’ai beaucoup de mal à croire qu’un seul rappeur puisse accepter ce marché indigne. Si le gouvernement n’en est pas à sa première attaque contre l’intérêt supérieur de la nation, les rappeurs ne devraient en aucun cas se rendre complices d’une telle mascarade. Il serait temps qu’ils mettent un peu d’éthique dans leur rapport au système politique qu’ils prétendent dénoncer. Face à la détresse de beaucoup de familles, ils devraient être en première ligne, pour soulager les citoyens. En tant que soldats de la conscience collective, il me semble qu’ils devraient aller au-delà du sacrifice dans ces moments difficiles. On peut leur concéder de ne pas contribuer, à la cagnotte, nul n’y est obligé. Par contre, il est problématique vu leur discours d’imaginer toucher un seul centime de la nation, quel que soit l’impact que l’épidémie a sur leurs activités. Sans parler de la question des ayant-droits (qui indemniser ? comment ? pourquoi ?), il y a la responsabilité morale que prennent ces artistes dans la dilapidation de nos maigres ressources.
Si cette histoire est vraie, il est temps alors pour nos amis du hip-hop de revoir leur positionnement social et leur rapport à l’argent. Cela voudrait dire qu’ils agiraient davantage en entrepreneurs capitalistes qu’en activistes militants. Cela voudrait dire qu’ils auront perdu leur honneur et leur crédibilité quelque que soit l’arrangement qu’ils feront avec leur conscience. Il serait temps pour eux de comprendre que ce qu’on leur demande, c’est d’inspirer notre jeunesse par l’action quotidienne, d’aider à bâtir un nouveau type de Sénégalais par le comportement, de montrer qu’il y a une autre manière de réussir sa vie que par l’argent. S’ils ne le comprennent pas ainsi, on leur dira que c’est criminel et qu’ils ne peuvent pas profiter de leur position pour compiler des avantages, qu’ils soient pécuniaires ou symboliques. Il n’y a pas pire perversion que de semer dans la tête de notre jeunesse que le Sénégal est une grosse entreprise et chaque citoyen en est actionnaire. En se positionnant dans tous les carrefours où il est question de financement et de pécule. En agissant ainsi, les leaders du hip-hop sénégalais font preuve de la même corruption morale que l’élite politique qu’ils dénoncent.
Avec toute l’affection que nous avons pour eux, nous appelons chaque rappeur ou rappeuse qui aurait fait la démarche pour toucher de l’argent de l’État de le rendre. Et de méditer sur Kennedy : « demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le Sénégal et non pas ce que le Sénégal peut faire pour vous ».
Par Seybani SOUGOU
2020, CE N’EST PLUS 20/20 MAIS 00/20 !
Avec la multiplication des cas de COVID-19, de nombreux experts et professionnels de santé ont réclamé des mesures plus fortes, axées sur le confinement de la population pour contenir la propagation de la pandémie.
Dans son adresse à la Nation du 23 mars 2020, Macky Sall a déclaré l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national à compter de lundi à minuit, assorti d’un couvre-feu de 20h00 à 6h00 du matin en vue de combattre l’épidémie du Coronavirus qui continue de se propager à une vitesse folle, dans le monde.
Tout le monde en convient : le coronavirus constitue une menace extrêmement grave pour tous les pays du monde. Il existe un consensus largement partagé sur le fait que la lutte contre la pandémie de COVID 19 nécessite des mesures drastiques et exceptionnelles pouvant allant jusqu’à la restriction des libertés publiques (pour une période temporaire motivée par des circonstances exceptionnelles).
Au Sénégal, un arrêté du Ministre de l’intérieur a été publié interdisant sur toute l’étendue du territoire, pour des raisons liées à la propagation de Covid19, toutes les manifestations et tous les rassemblements de personnes, dans des lieux ouverts ou clos, du 14 mars au 14 avril 2020 (un arrêté, violé par l’ex premier ministre Boun Abdoullah Dione qui a fait preuve d’une immaturité et d’une irresponsabilité innommable).
Avec la multiplication des cas de COVID-19, de nombreux experts et professionnels de santé ont réclamé des mesures plus fortes, axées sur le confinement de la population pour contenir la propagation de la pandémie. Disons-le sans détour : Macky Sall n’a pas été à la hauteur, avec un discours à côté de la plaque. Avant de déclarer l’état d’urgence : il y a un préalable, c’est le confinement. Or, ce terme est totalement absent du discours de Macky Sall.
Normalement, le couvre-feu devrait accompagner les mesures de confinement (sachant qu’avant de confiner une population, il faut pouvoir la nourrir). En réalité, l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin, sans confinement se révèle inutile et totalement inefficace pour enrayer la propagation de la pandémie de Covid-19.