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25 septembre 2025
« ETRE MILLIONNAIRE, C’EST AVOIR DES BIENS QUI VALENT PLUSIEURS MILLIONS… »
Votre rubrique « Histoire d’argent », reçoit le journaliste Issa Sall, ancien du défunt hebdomadaire «Nouvel Horizon, aujourd’hui disparu. Issa Sall est membre et porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (CENA)
Votre rubrique « Histoire d’argent », reçoit le journaliste Issa Sall, ancien du défunt hebdomadaire «Nouvel Horizon, aujourd’hui disparu. Issa Sall est membre et porte-parole de la Commission électorale nationale autonome (CENA).
L’INFO : Ton premier contact avec l'argent dans les années 60
Issa SALL : L’agent n’a jamais été une préoccupation pour moi. Mon père nous payait le ticket le dimanche pour les matchs de foot. Nous avions aussi droit au cinéma au moins un samedi par mois. Pour la presse, mon père en achetait régulièrement : Jeune Afrique, Bingo, et le quotidien national. Il m’est arrivé, élève avec mes petits sous, d’en acheter moi-même quand je trouvais un titre intéressant alors que mon père n’en avait pas ramené.
Pour les pièces de monnaie de ma jeunesse
Fifteen, en fait, c’est une pièce d’un franc CFA. Avec 1 franc, même en ces périodes où la pièce circulait beaucoup plus que maintenant, on ne pouvait acheter quoi que ce soit. En revanche, elle servait pour faire la monnaie. Avec le Double, c’est-à-dire la pièce de 2 francs, oui, on pouvait se payer un bonbon, un chewing gum. « Dadji qaam» s’appelait le machin qui vous collait les deux mâchoires. Le boutiquier était maure, parce que le boutiquier guinéen n’existait pas en ces temps-là. Avec dërëm ou la pièce de 5 francs, on se payait un morceau de pain, le cinquième d’une baguette qui coûtait 25 francs. Avec 10 F, on s’offrait du pain tartiné de chocolat fortement dilué à l’huile d’arachide. Un fataya aussi, (sorte de galette très mince et craquante avec un peu de poisson et de la sauce tomate. Si tu ne peux pas t’en payer à la récréation, quel drame ? Mais un copain pouvait toujours vous donner un petit morceau et tu pouvais en profiter pour lécher la sauce. Je ne me rappelle plus le prix du paquet de cigarettes, mais avec 5 francs, on pouvait s’en payer une ou 3 cigarettes à 10 F. Avec la baguette de pain à 25F, un morceau de pain à10f et une boite de lait concentré sucré à 15F, c’était le bonheur. Un mets réputé en ces temps-là. 100 F, c’était la fortune. On s’achetait une boîte de conserve (pâté d’abats, sardines). Le ticket de ciné était à 50 F pour 2 films. Il fallait sortir autant ou le double pour un match de football du championnat.
Ta première grosse somme dans la vie ?
Mon premier revenu est une indemnité perçue lors d’un stage dans une banque (BIAO, ex CBAO) alors que je venais de passer ma première année en fac de droit : 60.000F pour deux mois de présence.
Et quand tu es devenu millionnaire?
A priori, je dis que je ne compte jamais. Je ne sais pas ce que j’ai à la banque. Quand je dépense, je ne compte pas non plus. Mais j’achète utile la plupart du temps. Ce doit être à plus de 30 ans que j’ai eu des revenus au-delà du million. Je collaborais avec Africa International, les NEAS et Le Cafard libéré. Et je faisais un peu de tout ailleurs. Une fois, j'ai été payé presque en même temps. Je dois avoir été un millionnaire instantané. Une journée et j’ai retrouvé la précarité. Il faut comprendre que être millionnaire, c’est avoir des biens qui valent plusieurs millions et non posséder en numéraires la somme.
As-tu été victime d'un pickpocket ? Pour quel montant ? Comment as-tu réagi : tu as sifflé, tu as insulté?
Pour me piquer mon argent, il faut m’escroquer et non m’arracher mes biens ou le subtiliser. Un pickpocket n’a aucune chance. Un vrai faux malheureux, oui
Folie dépensière de ta vie que tu regrettes : voiture, chaussure, chemise, chaussettes, montre…
En principe, je ne regrette jamais mes décisions, bonnes ou mauvaises. Je n’ai jamais regretté une seule dépense. J’assume de commettre des bêtises ou des bonnes actions. J’abhorre la contrition.
LES ENSEIGNANTS DU SUPERIEUR EN SIT-IN SUR LA CORNICHE OUEST, CE 23 JUIN
Les associations de défense du littoral et le Collectif «Touche pas aux Mamelles» peuvent compter sur la participation à leur combat des universitaires résidents de la Cité des enseignants de Mermoz.
Les associations de défense du littoral et le Collectif «Touche pas aux Mamelles» peuvent compter sur la participation à leur combat des universitaires résidents de la Cité des enseignants de Mermoz.
Dans une déclaration rendue publique, hier lundi, les membres du Comité de Lutte pour la Préservation du Littoral Sénégalais (CLPLS) de l’Association des Résidents de la Cité des Enseignants du Supérieur (ARCES) qui «disent non au bradage du littoral», convient tous les Sénégalais soucieux de la protection de l’environnement et du littoral à un sit-in, ce mercredi 23 juin, à la plage située en face de la Cité à Fenêtre-Mermoz sur la Corniche Ouest, avec comme point de départ, l’école américaine en face de la Cité.
«L’accaparement des terres du domaine national et l’occupation de façon irrégulière et outrancière d’une partie de ce domaine qui est le littoral sénégalais, interpellent la nation dans son entièreté au regard des enjeux qui ne sont plus à démontrer.
En effet, les multiples agressions du littoral constituent la partie visible d’un mal plus profond et plus impactant à plusieurs niveaux, mal qui met en péril non seulement notre présent, mais aussi et surtout l’avenir des générations futures et pose avec acuité des problèmes d’ordre divers, notamment de santé publique. A cela s’ajoute la violation flagrante des lois de la République, en plus des problèmes environnementaux», lit-on dans le document.
Ainsi, note le CLPLS/ARCES, «la nécessité impérieuse de mener un combat pour cette partie du domaine national qu’est le littoral, et par extension, celui de l’accaparement des terres s’imposent naturellement à tout citoyen soucieux du mieux-vivre et de la démocratie dans la gestion du foncier.
Pour des universitaires que nous sommes, le mal est plus accru, car nous sommes touchés à titre principiel du fait de l’emplacement de nos diverses structures, dont l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la Cité des Enseignants du Supérieur, et la liste est loin d’être exhaustive».
Pour toutes ces raisons, le CLPLS/ARCES, lance un «vibrant appel à tous les résidents, à tous les personnels de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dont les syndicats, les organisations diverses et à tous les Sénégalais, jeunes, adultes, femmes et enfants, à se mobiliser, ensemble avec les organisations des Citoyens Actifs pour la Protection de l’Environnement et du Littoral Sénégalais (CAPELS) le 23 juin à 17h pour dire non aux agressions sur le littoral et à l’accaparement des terres. Un sit-in aura lieu à la plage située en face de la Cité à Fenêtre-Mermoz sur la Corniche Ouest. Point de départ : École américaine en face de la Cité».
LA POLICE «CASSE» DU MANIFESTANT
La matinée d’hier, lundi 22 juin 2020, a été très chaude au niveau du site de Gadaye où, un litige foncier oppose un promoteur du nom de Babacar Fall, de Technologie 2000, à des acquéreurs de terrains
La matinée d’hier, lundi 22 juin 2020, a été très chaude au niveau du site de Gadaye où, un litige foncier oppose un promoteur du nom de Babacar Fall, de Technologie 2000, à des acquéreurs de terrains, sur une superficie de 6 hectares, pour 253 maisons démolies. Les Forces de l’ordre ont interdit la tenue de la grève de faim sur le site, usant de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Il y a eu des blessées et des interpellations du coté des grévistes de la faim qui n’ont pu démarrer leur diète sur le site, pour réclamer justice.
Venus très tôt, hier, lundi 22 juin, pour installer des bâches sur le site litigieux de Gadaye, en banlieue dakaroise, afin d’y tenir leur grève de la faim, les membres du collectif des victimes des démolitions de Gadaye n’ont pas eu le temps de démarrer leur diète. Des éléments de la Police de Yeumbeul ont vite débarqué pour les sommer de quitter les lieux.
Refusant de se disperser, les grévistes se verront chargés par les forces de l’ordre avec des grenades lacrymogènes. Il s’en suit une intifada entre les membres du collectif et les Policiers qui, en nombre insuffisant, ont demandé du renfort.
Quelques minutes après, des éléments du Commissariat central de Guédiawaye débarquent. Des manifestants sont interpellés. «On a arrêté 11 personnes dont 7 hommes et 4 femmes qu’on a brutalisé avant de les embarquer. C’est inadmissible !», a lancé Cheikh Traoré, SG adjoint du collectif des victimes de démolitions de Gadaye qui revient sur les faits. «On était venus tranquillement faire notre grève de la faim, tout en respectant les mesures barrières et la distanciation physique. Mais, à notre grande surprise, la Police de Yeumbeul est venue en charge pour nous demander de quitter les lieux. On leur a demandé sur quel motif ? Et ils ne nous ont pas donné de raison. Alors, nous avons refusé catégoriquement en leur signifiant que nous n’allons pas quitter ces lieux», a laissé entendre Cheikh Traoré.
DES BLESSES GRAVES DONT 3 FRACTURES PARMI LES GREVISTES
C’est en ces moments que la Police a chargé les membres du collectif, renseigne ce dernier. «La Police a lancé sur nous des grenades lacrymogènes, on a riposté avec des jets de pierres. Les policiers ont blessé, parmi nous, 7 personnes dont 3 fracturées et d’autres des blessées graves», a expliqué le SG adjoint qui revient sur les interpellations. «Il y a eu au moins 11 interpellations dont 4 femmes et 7 hommes qui sont à la Police de Yeumbeul. D’abord, nous nous affairons à évacuer les blessés. Ensuite, nous allons voir la suite à donner à cette affaire», a renseigné ce dernier. Revenant sur le motif de la grève de la faim, Cheikh Traoré d’indiquer : «Nous demandons à l’Etat de respecter ses engagements. L’Etat nous avait assuré qu’une fois que la justice aura tranché, il va nous restituer nos maisons et va nous accompagner jusqu’à ce que nous nous installons sur le site. Cette promesse a été tenue au Palais de la République. Et, la 2e chose, c’est que les décisions de justice doivent être respectées. On ne demande que ça», a soutenu Cheikh Traoré.
LA PLATEFORME «DOYNA» PORTE LE COMBAT DE GADAYE, DES TRAVAILLEURS DE PCCI ,ETC. A LA PLACE DE L’OBELISQUE, CE JEUDI
Venu apporter son soutien aux manifestants, Guy Maruis Sagna n’a pas mis de gangs pour s’indigner. «La justice de ce pays ne peut pas rendre des décisions favorables à ces 253 familles et, au lieu d’appliquer ces décisions de justice, on applique la loi du plus fort», s’estil offusqué. Et de poursuivre : «nous pensons que c’est scandaleux !
Ces événements de Gadaye, ceux de PCCI, d’ABS, de Kignabo et de Guéréo se produisent à une date anniversaire de ce mythique jour du «23 Juin». Cela veut dire que le président Macky Sall n’a absolument rien changé dans ce pays, il a fait dans la continuité, mais également en pire. C’est pourquoi, nous lançons un appel à toutes les victimes de spoliation foncière, à toutes les victimes de démolitions de maisons, à toutes les victimes d’arriérés de salaires et de licenciements arbitraires à venir rejoindre la lutte des frères et sœurs de Gadaye, celle des membres de la plateforme «Doyna» (ça suffit) pour dire non à cette injustice, non à l’accaparement des terres et des biens de braves et valeureux citoyens sénégalais qui ont collecté pendant toute leur vie, à la sueur de leur front, leur argent», dit-il.
Et l’activiste d’embrayer : «au moins 8 voitures de Police étaient là. Mais dans quel Sénégal sommes-nous ? Nous allons examiner la situation avec nos frères de Gadaye, pour la suite à donner. Nous exigeons, dans les meilleurs délais, la libération des interpelées», a indiqué Guy Marius Sagna qui annonce un rassemblement pour ce jeudi 25 juin à la Place de l’Obélisque (Place de la Nation), dans le cadre des activités de la plateforme «Doyna», pour le respect des décisions de justice dans l’affaire de Gadaye, et exiger que les travailleurs de PCCI à qui, on doit 14 mois de salaire et les travailleurs qui courent derrière 49 mois de salaire soient payés et en fin, l’arrêt des spoliation foncières, avec l’adoption d’un Code foncier.
LA REPARTITION DIVISE LES ACTEURS
Tout comme l’allocution de l’aide à la presse dans le cadre du Plan de Résilience Economique et Social, la répartition du fonds destiné aux acteurs des arts visuels est partie pour faire du grand bruit
La répartition des fonds affectés par le Président le République dans le but d’aider les acteurs du secteur des arts visuels pour faire face aux effets induits par la pandémie de la covid-19 fait grincer des dents. L’ouverture d’un appel à candidatures pour l’acquisition d’œuvres d’art pour le domaine privé artistique de l’Etat du Sénégal par le ministère de la Culture et de la Communication n’est pas appréciée par tous les artistes plasticiens.
Tout comme l’allocution de l’aide à la presse dans le cadre du Plan de Résilience Economique et Social, la répartition du fonds destiné aux acteurs des arts visuels est partie pour faire du grand bruit. Pour cause, l’appel à candidatures pour l’acquisition d’œuvres d’art pour le domaine privé artistique de l’Etat du Sénégal ouvert par le ministère de la Culture et de la Communication à cet effet, est loin de rassurer certains artistes plasticiens.
A les en croire, le partage du fonds qui a pour « but d’accompagner les acteurs du secteur à faire face aux effets induits par la covid-19», risque de tout être sauf «équitable». «Quand on veut soutenir des artistes, on ne doit pas fixer des critères d’excellence parce que c’est des conditions pour écarter des gens, surtout les plus “petits“.
De ce fait, ce sont les mêmes personnes les plus douées qui sont aussi des millionnaires qui vont se partager l’argent et les autres qui sont le plus dans le besoin vont être laissés en rade », a déclaré l’artiste plasticien, Mapathé Diallo. Une position appuyée par plusieurs autres artistes qui ont pris langue avec Sud Quotidien. Un argumentaire battu en brèche par leur collègue Viyé Diba représentant le sous-secteur des arts visuels au Comité de sélection.
Selon lui, le fonds mis en place par le Chef de l’Etat, devra également profiter à «ceux qui avaient fait des investissements pour préparer la Biennale de Dakar de par les expositions». «Le fonds, peut traduire le social mais aussi un acte économique fort parce que ça permet aux artistes de contourner un évènement essentiel dans le domaine professionnel qu’est la Biennale», avance Viyé Diba.
Non sans ajouter, «c’est une situation exceptionnelle qui s’impose à tout le monde mais en même temps, l’Etat veut appliquer, ce que nous trouvons intéressant, le décret sur le patrimoine artistique privé de l’Etat conformément au décret de 1967 dont l’objectif est de doter ce pays d’une collection nationale», explique M. Diba. Toutefois, il faut préciser que la Biennale d’art contemporain de Dakar qui devrait avoir lieu du 28 mai au 28 juin 2020, est dotée d’un budget d’un milliard de F Cfa.
«ONNE VA PASMETTRE DANSLE PATRIMOINE ARTISTIQUE PRIVÉDE L’ETATLESGENSQUISE CHERCHENT»
En effet, sur le document de l’appel à candidatures, il est demandé aux candidats de mettre le «coût estimé de chaque œuvre» mais également, on peut lire : «Dans la perspective d’un éventuel règlement, l’artiste doit également fournir un relevé d’identité bancaire». Mapathé Diallo pense que ces critères sont discriminatoires. «Parmi les artistes les plus démunis, certains n’ont même pas de comptes bancaires. On demande encore à chacun de définir son prix mais tu peux envoyer ton tableau, au retour on te dit que c’est cher. Un artiste qui n’a même pas une quantité suffisante de peinture qui fait un tableau qui n’a pas de qualité, même s’il vous propose 500 mille F Cfa, vous n’allez pas acheter», martèle M. Diallo.
Là également, Viyé Diba souligne que l’appel à candidatures est juste motivé par le décret de 1957 qui fixe les règles de participation. «Ça doit être perçue comme une volonté d’organiser davantage le secteur et son mode de fonctionnement. Si on applique le décret, il est juridiquement encadré. Ce n’est pas n’importe comment qu’on achète. On achète les artistes qui ont une signature qui permet à l’Etat d’avoir une histoire de l’art crédible parce que ceux qui ont été achetés dans le cadre du patrimoine privé de l’Etat ont d’abord démontré la qualité de leur travail», a tenu à préciser M. Diba. Il renchérit : «On ne va pas mettre dans le patrimoine artistique privé de l’Etat, les gens qui se cherchent».
Toutefois, il rassure que tous les acteurs des arts visuels vont se retrouver dedans. «On a trouvé un compromis qui ne va léser personne. Ce fonds concerne tout le monde même les artistes qui interviennent dans les hôtels. Par conséquent, on est obligés de créer un mécanisme de sélection sinon ce serait impossible», a soutenu Viyé Diba. Et d’ajouter, «l’appel à candidatures est là pour montrer que le fait de participer à ce projet est un acte volontaire et personnel».
Aux yeux également de certains artistes plasticiens, le délai d’inscription est court (du 22 au 27 juin 2020) pour permettre à tous les artistes du pays de s’inscrire. «Il n’y a pas mal d’artistes qui sont loin. Donc, ça ne permet pas à tout le monde de se mettre dans les mêmes conditions», a laissé entendre Mapathé Diallo. «Tout doit être réglé. C’est le gouvernement lui-même qui veut que cet argent-là aille à ceux qui doivent en avoir. On ne doit pas trainer avec ça», répond Viyé Diba.
Pour Mapathé Diallo, «acheter les œuvres d’art ne signifie pas forcément aider les artistes». Et donc, le ministère de la Culture et de la Communication aurait pu procéder à une autre manière de répartition des fonds pour pouvoir soutenir les artistes. Il propose la création d’espaces d’expression ou le dépôt des fonds à la caisse de sécurité sociale des artistes. «Les artistes qui ont le plus besoin du fonds, ce sont ceux qui sortent de l’école. Tu vois un jeune qui sort de l’Ecole nationale des arts qui n’a même pas de quoi acheter de la peinture ou des toiles. Il y’a aussi des jeunes qui ont des problèmes d’espaces d’expression.
Aussi, 500 millions, s’ils veulent réellement aider les artistes, il y’a la caisse de sécurité sociale des artistes. Combien d’artistes meurent avec des problèmes de santé ? Les artistes ont des problèmes pour avoir de bons espaces de travail. Avec 500 millions, on peut aller au village des arts, il y’a des l’espace là-bas et créer de grands ateliers où les artistes pourront travailler », explique Mapathé Diallo. Toutefois, Viyé Diba est d’avis que « rien de tendancieux » n’existe dans la répartition des fonds du secteur des arts visuels. Il soutient même que «ce sont des gens expérimentés qui vont juger les travaux».
Rappelons que sur le document de l’appel à candidature, il est écrit que le ministère de la Culture a envisagé l’acquisition directe en accord avec le sous-secteur des arts visuels. Le cri de cœur des artistes plasticiens survient après celui des danseurs qui se sont dit lésés dans la répartition du fonds covid-19. Ils avaient craché sur ce qui leur est revenu surles 3 milliards destinés au secteur de la culture.
Par Calame
DÉBOULONNER L'ALIENATION DE NOS TÊTES
Déboulonner les suppôts de la colonisation, c’est plutôt les extirper de nos têtes et à la place, y réinjecter de la fierté. Celle qui vous étreint à force de voir le continent se construire en comptant sur ses propres forces
«Faudrait-il ou non déboulonner la statue de Faidherbe ?" Comme pour faire écho à ce qu'il se passe en ce moment dans quelques parties du monde où l’on fracasse et met à terre des statues de suppôts du racisme, pour célébrer une humanité autre qu'on conjure d'advenir. L’interrogation revient ainsi de plus belle, même si depuis bientôt 3 ans, tombée de sa stèle, du fait de l’usure du temps et de la négligence des administrateurs, la statue de Faidherbe a disparu du paysage saint-louisien. Mais qu’importe !
S’inscrivant dans la dynamique mémorielle en cours, le débat se décline ici au Sénégal sous l’urgence de se débarrasser de tout ce qui rappelle les moments douloureux du colonialisme. Seulement, en se focalisant sur de tels actes ne serions-nous pas tentés, toutes griffes dehors, de fondre sur l'ombre et d’oublier la proie ? Cette proie qui, comme un virus, se trouve logée dans nos cervelles qu’elle infecte patiemment, méthodiquement, y distillant sournoisement les éléments susceptibles de les tenir sous son contrôle. Et au bout du compte, cela laisse des traces, façonne les imaginaires, sédimente des préjugés mortifères et débouche sur une nouvelle dialectique du colonisateur et du colonisé.
Les chaines matérielles désormais défaites sont ainsi remplacées par celles immatérielles à travers un processus d’aliénation subtile et perverse. Celle qui fait équivaloir et accepter que la pauvreté, la précarité se déclinent en noir ; la richesse et le mieux-être en blanc. Jeunes étudiants en France dans les années 70, il nous revient la sidération d’un compatriote qui voyant pour la première fois un blanc faire la manche dans la rue parisienne, s’était retrouvé complétement bouleversé devant un tel spectacle. Comme si le ciel lui était tombé sur la tête, il prenait soudainement conscience d’avoir intériorisé un complexe d’infériorité qui le faisait s’inscrire dans un double rapport de fascination et de soumission. Ce qu’avait très tôt compris l’ancien champion du monde de boxe, feu Cassius Clay alias Mohammed Ali et qu’il s’employait à déconstruire. Ainsi se remémorait-il, pour le déplorer, qu’enfant on lui faisait croire que « tout ce qui est beau est blanc ». Il se souvenait avoir demandé à sa maman « pourquoi le chat noir est-il de mauvais augure ?».
De même s’était-il offusqué de voir que Tarzan , le roi de la jungle africaine, était blanc. Ahurissant non, ce processus de dépréciation voire d’aliénation qui est loin de connaître son épilogue, ne serait-ce qu’au regard du phénomène de « blanchisation » encouragé par d’énormes panneaux publicitaires. Et puis, qui ne se souvient de la période de protestation sulfureuse de Mobutu Sese Seko, débaptisant son pays le Congo devenu Zaïre, jetant dans les eaux du fleuve les noms aux consonances allogènes pour les remplacer par des sonorités endogènes. Fini les costumes, la cravate et autres tenues occidentales. Vive l‘abacost et la taille basse. Mais il a fallu vite déchanter.
Embarqué dans une quête d’authenticité inessentielle, la gouvernance de Mobutu était dans les faits soumise à la coupe réglée de l’occident , à la déliquescence, la corruption et les abus de pouvoir de sa classe dirigeante, au détriment de la grande majorité des populations privées de liberté et de pitance, confrontées à la précarité et à l’indigence. Parce qu’on ne peut se satisfaire de ces mesures cosmétiques, il importe de s’en départir pour faire face à la réalité.
Dans ses entretiens avec Françoise Vergès publiés dans l’ouvrage «Nègre je suis, nègre je resterai», l’immense Aimé Césaire fait observer : «la colonisation a une très grande responsabilité : c’est la cause originelle. Mais ce n’est pas la seule, parce que s’il y a eu colonisation, cela signifie que des faiblesses africaines ont permis l’arrivée des Européens, leur établissement». Voilà qui impose un distinguo entre ce qui relève de «faire l’histoire» et «faire de l’histoire». Et cette histoire de la colonisation a été faite par les envahisseurs, les collaborateurs et les résistants».
De même, celle de l’esclavage a été faite par les vendeurs d’esclaves étrangers et locaux et par la farouche résistance. Il reste maintenant à surmonter ce moment dramatique (conserver et dépasser) en assumant ces diverses facettes. Déboulonner les suppôts de la colonisation, c’est plutôt les extirper de nos têtes et à la place, y réinjecter de la fierté. Celle qui vous étreint à force de voir le continent se construire en comptant sur ses propres forces, en mettant l’intérêt des populations les plus fragiles au-dessus de tout. Le déficit de fierté est tellement criant sous nos cieux qu’on s’accroche au moindre frémissement comme un ballon d’oxygène. Tellement on étouffe dans un espace où règne la gabegie , où la politique est perçue comme une opportunité pour se servir et non pour servir.
Et pourtant, la soif d’excellence est plus que jamais présente comme on peut une fois de plus le constater. A travers la gestion de la pandémie du Covid-19, elle s’est ainsi exprimée à travers l’engouement suscité par l’ingéniosité, la créativité de nos compatriotes, pour concevoir des masques, proposer des prototypes de respirateurs. Une soif d’excellence qui est telle qu’on était disposé à «sénégaliser» le Pr Didier Raoult, infectiologue et professeur émérite à Marseille, pour être né à l’hôpital Principal de Dakar. Genre «si vous n’en voulez pas en France, on le prend». Pressant, seul le besoin d’identification compte. L’urgence de se reconnaitre dans des héros, sortes de modèles qui tournent le dos aux multiplicateurs de faux billets, aux spéculateurs fonciers et autres faux dévots. Ce n’est pas pour rien que Thomas Sankara, 33 ans après sa mort, continue de faire l’actualité de nos espérances.
Comme un amour d’Afrique, en donnant l’exemple de l’intégrité, de l’indépendance économique à travers son style de vie spartiate, son refus de l’ostentation, sa volonté d’encourager à produire et à consommer local. Cette nostalgie est encore prégnante parce qu’aujourd’hui plus qu’hier, les élites politiques, dans leur écrasante majorité semblent plus intéressées par la gestion patrimoniale et clanique des ressources collectives.
Et pourtant avait prévenu Camus, «une nation meurt parce que ses élites fondent» car précisément, à l’instar du poisson, «un pays s’effondre lorsqu’il pourrit par la tête». C’est dire l’immensité du combat à mener car, au-delà de déboulonner Faidherbe, il s’agit en définitive de déboulonner de nos têtes le virus qui nous fait privilégier «la natte des autres» au lieu de tresser la nôtre propre. Après tout, prévient l’écrivain guinéen Thierno Monenembo : «Ce n’est pas en haïssant l’Autre que nous allons nous libérer, mais en reprenant conscience de notre valeur historique et culturelle».
par Abdoulaye Bathily
FAIDHERBE, DU POLYTECHNICIEN AU GOUVERNEUR DU SENEGAL
Retour sur le rôle joué par le colonialiste dans la mise en place de la politique de la Métropole avec comme objectif, la connaissance de la "société indigène", sans laquelle ne pouvait se réaliser l’œuvre de domination
Sud Quotidien propose à ses lecteurs une contribution du Professeur Abdoulaye Bathily, publiée en mai 1974, lors d’un colloque organisé par l’Université de Paris 7 Jussieu. Ce texte, parmi d’autres, figure dans la collection «Le Mal de voir». Dans cette première partie, il est passé en revue, le rôle que Faidherbe (ainsi que d’autres «coloniaux»), a joué en sa qualité de gouverneur de la colonie du Sénégal, dans la mise en place de la politique de la Métropole, en publiant et éditant ou collaborant à des revues. L’objectif poursuivi était la connaissance de la “société” et du “milieu indigène”, connaissance sans laquelle ne pouvait se réaliser l’œuvre de domination des peuples et qui constitue la base de tout système colonial. Dans notre édition de demain mercredi 24 juin, nous publierons, dans un deuxième jet, la mise en application de la politique de la France, par le Gouverneur Louis Faidherbe, dans la colonie du Sénégal. Un troisième et dernier jet vous sera proposé jeudi pour boucler cette contribution majeure, sous la signature du Professeur Abdoulaye Bathily, historien, homme politique, ancien ministre d’état de la République du Sénégal.
La vie de Faidherbe, jusqu’à sa nomination comme gouverneur du Sénégal en 1854, présente moins d’intérêt pour l’historien que son œuvre coloniale.
Résumons les étapes de cette carrière. Louis Léon César Faidherbe naquit en 1818 au sein d’une famille modeste de Lille. Après des études peu brillantes à l’Ecole Polytechnique, il débuta sa carrière comme médiocre officier du Génie. Un premier bref séjour en Algérie, suscita en lui le goût du service colonial. Il demanda et obtint sa mutation à la Guadeloupe où il débarqua le 26 mars 1848. La révolution venait alors de triompher en France et la IIème République était proclamée.
Au même moment le soulèvement des esclaves balayait les Antilles, Faidherbe, ayant manifesté ses convictions républicaines et sa sympathie pour les esclaves insurgés se vit rapatrié par ses supérieurs au bout de deux ans de séjour. Peu après, il fut affecté de nouveau en Algérie comme constructeur du Génie et prit part à plusieurs campagnes de répression contre le gouvernement de résistance kabyle. Ce second séjour algérien exerça une influence décisive sur Faidherbe. Mis au contact de la société musulmane, il en étudia les institutions et s’initia aux méthodes de conquêtes coloniales qui étaient particulièrement brutales dans cette colonie de peuplement.
Récompensé de la Croix de la Légion d’Honneur, il obtenait d’être affecté au Sénégal où il arrivait le 6 novembre 1652, en qualité de sous directeur du Génie. Ses fonctions l’amenaient à faire le tour des possessions françaises en Afrique de l’Ouest, construisant, restaurant des forces ou participant à des campagnes militaires.
Ainsi, il visitait Bakel et Senudebu, postes les plus avancés des Français dans le Haut Fleuve et point de départ de la pénétration vers le Niger et le Futa Jalon. Il construisit le fort de Podor, pièce maîtresse du commerce de la gomme et centre politique du Futa Tooro. Il érigea le Fort de Daabu, important emplacement commercial de la Côte d’Ivoire. En 1853, il se trouvait aux côtés du gouverneur Baudin dans l’expédition contre Grand Bassam et participa aux négociations avec les souverains de la Basse Côte. En mai 1854, il se fait distinguer à la bataille de Jalmat (Dialmath) qui mettait aux prises les Français et les populations du Dimar (Futa Tooro), hostiles à l’érection du fort de Podor. Ses activités attirent sur lui les attentions des milieux d’affaires de la colonie et du grand commerce colonial de Bordeaux et Marseille.
Sous la suggestion de ces derniers, le gouverneur Protet qui venait alors d’être rappelé, intervint auprès .du ministre de la Marine, Ducos, pour la nomination de Faidherbe à la tête de la colonie. Mais comme le préposé, qui n’était que capitaine du Génie, ne pouvait, selon les règlements en vigueur occuper de si hautes charges, il fut demandé au ministre de la Guerre, le maréchal Vaillant, de relever son grade. En novembre 1854, avec l’approbation de Napoléon III, Faidherbe était nommé en même temps, chef de Bataillon et gouverneur du Sénégal. Il exerça le commandement suprême de la colonie jusqu’en décembre 1861. Nommé lieutenant-colonel, puis colonel, il rentra en congé en France et reprit son poste en juillet 1863 avec le grade de général de Brigade. Il ne quitta définitivement le Sénégal qu’en juillet 1865. Lors de la guerre franco prussienne de 1870 1871, ce vétéran des expéditions coloniales se fit distinguer dans les combats du Nord. A la chute du second Empire, il fut élu sénateur puis membre de l’Institut et président de la Société de Géographie de Paris. Il n’en continua pas moins de suivre de près l’évolution des affaires coloniales dont il fut un des plus ardents avocats sous la IIIème République et cela jusqu’à sa mort en 1889. Il mit sa vaste expérience à la disposition d’officiers comme Gallieni, Borgnis Desbordes, Archinard, etc. qui poursuivirent l’œuvre de conquête coloniale.
CONTRIBUTION DE FAIDHERBE ET DE SON RÉGIME À NOS CONNAISSANCES SUR LE SENEGAL ANCIEN
Avant l’époque faidherbienne, une pléiade d’hommes de marchands, d’explorateurs et de gouverneurs ont laissé sur le Sénégal une riche documentation dont les éléments les plus anciens remontent à la seconde moitié du XVIIème siècle. Mais ce fut sous le régime de Faidherbe que fut entrepris un travail d’enquête systématique sur l’histoire, l’ethnologie et le milieu physique des pays qui constituent le Sénégal actuel. Dès son avènement, le gouverneur fonda deux périodiques: L’Annuaire du Sénégal et Dépendances (A.S.D.) et le Moniteur du Sénégal et Dépendances (M.S.D.). L’Annuaire et le Moniteur étaient destinés à la publication des actes officiels et à la relation des évènements à caractère économique, politique et social survenus dans la colonie.
Mais ils ouvrirent leurs colonnes à des essais de monographie d’histoire etc. entrepris par Faidherbe lui même et ses collaborateurs. Par ailleurs, le gouverneur collaborait à diverses publications métropolitaines s’intéressant aux explorations et aux affaires coloniales, en général, comme les bulletins de la Société de Géographie de Paris, de la Société de Géographie commerciale de Bordeaux et de Marseille, la Revue maritime et coloniale, Tour du Monde, etc..
Ainsi, Faidherbe est l’auteur de travaux dont les plus importants sont :
- Populations noires des bassins du Sénégal et du Haut Niger ;
- Notices sur la Colonie du Sénégal ;
- Ouolofs Noms et tribus ;
- Vocabulaire d’environ 1500 mots français avec leurs correspondants en ouolof de Saint-Louis, en Poular (Toucouleur) du Fouta en Soninke, (Sarakhole) de Bakel ;
- Chapitre de Géographie sur le Nord-ouest de l’Afrique à l’usage des écoles de Sénégambie ;
- Notices sur les Sérères ;
- Annales sénégalaises de 1854 à 1885 suivies des traités passés avec les indigènes.
Mais, le Sénégal: la France dans l’Afrique Occidentale, est son œuvre principale.
Cet ouvrage écrit pour la défense du projet de chemin de fer Kayes Bamako, retrace les étapes de la présence française, de la pénétration mercantile du XVIIème siècle à la conquête militaire. Faidherbe y défend avec passion la cause coloniale et présente une vue particulièrement optimiste sur l’avenir économique du Soudan occidental.
A l’instar de Faidherbe, ses subordonnés publient des enquêtes ordonnées par le Gouverneur et firent ainsi paraître tout ou partie de leurs rapports de mission.
Ainsi Pinet Laprade, son adjoint et successeur immédiat, est l’auteur de:
- Origine des Sérères ;
- Notices sur les Sérères, ibid et A.S.O. 1865.
Le Capitaine Louis Alexandre Flize, directeur des Affaires indigènes puis des Affaires politiques nous laissa de remarquables notices sur différents royaumes sénégalais :
- Le Boundu
Le Oualo ;
- Le Gadiaga.
Mage et Quintin, envoyés en mission auprès d’El Haj Umar en 1863 et retenus prisonniers durant deux ans à Segou par le Sultan Ahmadu (fils et successeur du Marabout), consignèrent dans leur ouvrage Voyage au Soudan occidental, un témoignage de première main qui demeure une référence essentielle sur l’Empire Toucouleur.
Aux travaux publiés il faut ajouter d’autres plus nombreux et souvent plus riches qui sont conservés aux archives publiques ou privées de France et au Sénégal. Malgré le caractère inégal de ces documents, la somme d’information qu’ils représentent fait du régime de Faidherbe, le véritable fondateur de l’école africaniste française.
En tant que documents du passé renseignant aussi bien sur leurs auteurs que sur les sujets traités, ces travaux possèdent une valeur intrinsèque dont l’intérêt scientifique est considérable. Cependant ils souffrent d’un double défaut qui provient des conditions même de leur production. En effet, les recherches entreprises durant la période faidherbienne avaient un but fondamentalement fonctionnel. L’objectif poursuivi était la connaissance de la “société” et du “milieu indigène”, connaissance sans laquelle ne pouvait se réaliser l’œuvre de domestication des peuples et qui constitue la base de tout système colonial.
Mus par de telles préoccupations, ces auteurs se sont souvent complus à peindre les sociétés africaines sous les traits les plus défavorables. Les sentiments de sympathie qui transparaissent çà et là sont l’exception d’une règle générale fondée sur les préjugés et des falsifications de la réalité.
Ainsi Faidherbe, chef de file écrivant dans un curieux mélange de rousseauisme et de gobinisme: “ enfin pour en venir au contraste le plus frappant peut-être: au nord du Sahara, l’homme blanc, actif et industrieux, tenace, qui lutte contre la nature et en modifie souvent les lois, au sud du Sahara, l’homme noir, qui dans son apathie, se soumet à elle en esclave et envers qui, les peuples civilisés ont été bien coupables, l’homme noir, naturellement bon, d’une intelligence comparable à celle des races blanches, mais qui, manquant de caractère. c’est à dire de force de volonté et de persévérance sera toujours à la merci des races mieux douées que lui sous ce rapport avec lesquelles il se trouvera en contact”. Parleurs écrits, Faidherbe et ses collègues ont contribué à répandre chez les peuples d’Europe, les préjugés racistes à l’égard des Africains.
Par ignorance, inadéquation de l’approche méthodologique ou/et parti pris délibéré, ils ont été incapables de saisir les mécanismes d’évolution des sociétés étudiées. Plus grave, ils n’ont pu situer et évaluer objectivement les effets de leurs propres actions et plus généralement l’influence du mode de production capitaliste sur les formations sociales pré capitalistes sénégalaises. Cependant, si, par leur contenu, ces études ont souvent desservi la cause des Africains, elles ont permis à Faidherbe et à ses collègues d’élaborer une politique efficiente de conquête dont nous allons examiner quelques aspects essentiels.
DIMENSIONS ET NATURE DE LA POLITIQUE DE CONQUETE FAIDHERBIENNE
Dans son ensemble, l’historiographie coloniale a tendance à magnifier Faidherbe et son œuvre. Un manuel qui a façonné la conscience historique de générations d’écoliers de l’ex A.O.F. juge l’ancien gouverneur comme suit : “Faidherbe était un homme honnête et droit. Il aimait protéger les faibles et les pauvres, châtier les oppresseurs. Il lutta de toutes ses forces contre l’esclavage. Partisan de l’égalité des races, il voulait hâter l’évolution des peuples noirs “ Plus récemment les discours de certains membres de la classe dirigeante du Sénégal et des travaux plus ou moins scientifiques allant des brochures de tourisme à la publicité journalistique, présentent Faidherbe comme le fondateur de l’unité de la nation sénégalaise. L’examen critique de l’œuvre de conquête faidherbienne nous permettra de juger de la valeur de telles assertions.
SITUATION DU SÉNÉGAL À L’AVÈNEMENT DEFAIDHERBE
Au moment où Faidherbe prenait en main la direction de la colonie, les affaires de la bourgeoisie coloniale traversaient une période difficile. Les difficultés provenaient d’un contexte général de révolution économique et de vicissitudes politiques qui secouaient les sociétés sénégalaises et les établissements coloniaux.
Au plan économique : Depuis le XVIIème siècle, le Sénégal et son arrière pays (Haut Sénégal et Niger) étaient considérés comme le principal marché de la gomme et un réservoir destiné à fournir annuellement un millier d’esclaves pour les plantations des Antilles. La baisse sensible du trafic des esclaves et sa suppression légale jointe aux aléas de la production et de la vente de la gomme posèrent au commerce français du Sénégal un grave problème de reconversion. Sous l’égide des gouverneurs Schmaltz (1816 1820) et Baron Roger (1822 27) furent tentées dans diverses régions du pays et en particulier dans le delta du Fleuve (royaume du Walo) des entreprises de colonisation agricoles. Mais elles échouèrent lamentablement.
Parallèlement, une compagnie à privilège, la Compagnie de Galam, formée sur le modèle des compagnies commerciales de l’Ancien Régime fut reconstituée par une poignée de gros négociants saint-louisiens. Elle opéra de 1825 à 1848 dans le Haut Fleuve et en Casamance et se consacra essentiellement au commerce de l’or, de l’ivoire, du mil, de la gomme et d’autres produits du cru. Si la compagnie réalisa des taux de profit de l’ordre de 60 à 100% et plus par an, elle ne réussit pas à élargir le champ de ses activités commerciales vers le Soudan nigérien et échoua dans le rôle d’expansion politique que sa charte lui assignait.
Aux lendemains du triomphe du capitalisme libéral accompli par la Révolution de 1848, la Compagnie fut dissoute sous la pression des traitants libres. Mais la liberté du commerce entraina une anarchie dans les échanges qui ruina les affaires les plus vulnérables. Sur le plan politique: La colonisation agricole et le commerce des esclaves accentuèrent les conflits sociaux dans les Etats du Fleuve, également en proie à une crise de réadaptation par suite du déclin de l’économie esclavagiste. Les interventions répétées de l’administration en faveur du commerce soulevèrent une double opposition : celle des marchands traditionnels, victimes de la concurrence des négociants européens et celle des peuples soumis à l’oppression administrative et aux exactions des aris tocraties locales. Ces dernières soucieuses d’assurer des revenus à leur appareil étatique par les taxes sur le commerce européen et les “coutumes”, adoptaient une attitude tantôt de collaboration tantôt de résistance contre les Français. L’Islam fut le stimulant idéologique de la résistance anti française. Presque partout on vit les paysans se regrouper autour des marabouts pour opérer une tentative de restructuration plus large de la société au détriment des ceddo (classe politico guerrière) et du système colonial.
Ainsi les mouvements de Diile au Waalo, d’El Haj Umar dans la moyenne et haute vallée et Ma Ba Jaaxu dans le Rip faisaient courir un sérieux péril aux intérêts de la France et de ses alliés. L’instabilité chronique du gouvernement de la colonie par suite de la valse des gouverneurs dont le séjour ne dépasse presque jamais deux années consécutives rendait la crise d’autant plus grave. Plusieurs rapports rédigés par des négociants ou des militaires avaient pourtant attiré l’attention du ministre de la Marine sur la nécessité de prolonger le séjour des gouverneurs, et surtout sur l’adoption d’une politique de fermeté à l’égard des mouvements de résistance. Dès 1843, le gouverneur Bouet Willaumez, appuyé par le ministre et le directeur des Affaires Extérieures avait énoncé les principes de la nouvelle stratégie de conquête.
En 1847, un négociant de Saint Louis, M. Héricé les reprit et les développa dans un mémoire présenté au ministre de la Marine et des Colonies Dans son rapport en date du 2 janvier 1854, le , gouverneur Protet les formulait sans ambiguïté : “Nous sommes les souverains du fleuve Nous devons nous affranchir au plus tôt de tout ce qui peut avoir l’apparence d’un tribut prélevé sur le gouvernement ou d’une exaction au commerce. C’est dans cet esprit que devaient être conçus taus les nouveaux traités que nous pouvons avoir à passer avec les chefs des tribus riveraines”.
A suivre demain Faidherbe et la mise en application de la diplomatie de la cannonière.
KEMTAAN GUI – RECREATION
C’est la récréation… Finis les règles et les plumiers. Plus de dernier ni de premier. On est selon sa valeur. Gendarme ou bien voleur ». Bon, il nous faut être sérieux. Ces paroles de Nana Mouskouri, chanteuse française d’origine grecque et aussi femme politique. La scène Galsen ressemble à une cour d’école en récréation avec bien sûr un directeur fort occupé pour surveiller ses écoliers. Depuis son palais où il ne sort que pour se prélasser à son domicile de Mermoz, le Chef semble si esseulé. D’ailleurs, la situation semble lui échapper avec des décisions pour le moins aléatoires comme l’ouverture des classes pour les élèves en examen alors que certains établissements sont déjà inondés et que d’autres ont perdu leurs revêtements comme c’est le cas en Casamance. Et forcément, les cours seront arrêtés en cas de forte pluie. L’égalité des chances sera ainsi compromise. L’image de ces femmes violentées par la police donne le haut- le-cœur. Elles ont plus besoin de fleurs que de crosses ces douces et charmantes créatures. La Police ! Ainsi, un commissaire sait manier la plume de cette manière. Puissance des mots, justesse des phrases. Une réalité bien esquissée même si les mots nous paraissent crus. Des insultes ? Que non, faut plutôt y voir un couteau qui remue la plaie purulente. Convoqué, gardé à vue, puis libéré avant d’être prié de revenir. Et puis, alors même qu’il était sur le chemin de déférer à cette nouvelle convocation, il a été prié gentiment de ne plus revenir voir ses collègues d’aujourd’hui. Le dossier pour lequel il avait été cueilli a été classé sans suite. Apparemment, on s’attendait à plus fort de la part de ce président. Quelle déception ! Faut sonner la fin de la récréation. Comme ces rassemblements de jeunes sur les plages. Des jeunes qui se foutent royalement d’un virus dont ils nient même l’existence. Ce pays est magique avec un président entouré par des rapaces à l’image des jeunes de BBY qui profitent de la commémoration de la journée du 23 pour hisser leu champion au rang de démiurge et badigeonner en noir le mur des Wade. Grossier !
KACCOOR
HOMMAGE DU MAIRE DE GOREE A FLOYD ET OMAR BLONDIN DIOP ?
Au Sénégal, le ridicule, l’hypocrisie et l’activisme débordant ne tuent pas ! Au contraire, toutes ces contrevaleurs engraissent et nourrissent son homme. Tenez ! Le maire de Gorée, Me Augustin Senghor, a prévu une manifestation d’hommage et un baptême de rue ou place de l’île à l’Américain noir George Floyd récemment tué par un policier aux Usa. Un meurtre qui a suscité une colère planétaire symbolisée par plusieurs manifestations dans le monde. L’Ile de Gorée, notre ile à nous, ne sera pas en reste ! Dans un communiqué, Me Augustin Senghor a déploré la recrudescence des actes de discrimination et des crimes raciaux contre les hommes de race noire. « C’est pourquoi le Conseil Municipal de Gorée se réunira dans les prochains jours pour délibérer sur les actions les plus significatives à mener : manifestations d’hommage aux victimes noires de la violence raciale symbolisés par George Floyd, dédicace de rue ou place de l’île à l’idéal de Liberté et d’égalité raciale et que toute personne dotée d’humanisme doit retenir comme leçon en visitant l’île mémoire et la maison des Esclaves » lit-on. Tout cela est bien dit, « deuguit ! » (Vérité absolue). Objection : Notre Omar Blondin Diop national n’était-il pas mieux placé et plus méritant que George Floyd pour mériter une plaque à Gorée ? Lui, Blondin, il est mort pour une cause noble (1972). Et exactement dans la prison de Gorée où il a été emprisonné dans le cadre de son combat pour une jeunesse étudiante libre et émergente. Et pour un Sénégal libre et indépendant. Ne mérite-t-il pas, lui aussi, que Gorée l’honore, ce brillant sénégalais diplômé d’Hypokhâgne ?
GUEDIAWAYE LA POLICE MATE LES MANIFESTANTS DE LA CITE GADAYE, PLUSIEURS BLESSES ENREGISTRES
Des affrontements entre les impactés de la cité Gadaye de Guédiawaye et les forces de l’ordre ont fait 4 blessés et 11 interpellations du côté des manifestants. Les problèmes fonciers continuent de se multiplier dans le pays. Hier matin, le collectif des 253 victimes des maisons démolies de Gadaye a fait face aux forces de l’ordre. Un face à face qui a entraîné plusieurs blessés du côté des manifestants. Et c’est très tôt dans la matinée que la police avait pris d’assaut les lieux pour empêcher les habitants victimes de démolition de mettre leurs menaces à exécution. En effet, dans un communiqué, le front multi-luttes DOYNA avait annoncé le début ce lundi de la grève de la faim du collectif des 253 victimes de démolitions de maisons, membres du front. Ces pères et mères de familles qui ne savent plus sur quel saint se vouer pour récupérer leurs terres, ont envahi les lieux pour entamer une grève de la faim sans limites. Chose que la police a tenté d’empêcher en leur interdisant d’accéder au lieu indiqué pour abriter la manifestation. Guy Marius Sagna et compagnie, qui soutenaient les spoliés de Gadaye, n’entendaient pas se laisser faire. Les policiers, pour disperser la foule ont utilisé des grenades lacrymogènes, occasionnant plusieurs blessés du côté des manifestants.
253 MAISONS AVAIENT ETE DEMOLIES...
Pour rappel, le tribunal correctionnel de Dakar avait vidé l’affaire opposant les 253 familles propriétaires des maisons démolies à la cité Gadaye située à Guédiawaye, au promoteur immobilier Babacar Fall dit Mbaye Fall le 14 septembre 2017. Ce dernier a été déclaré coupable de destruction de biens appartenant à autrui, faux et usage de faux et escroquerie à jugement. Les faits remontent à décembre 2013. Ainsi, le juge Maguette Diop avait prononcé une peine de 2 ans de prison à son encontre. En sus, d’un mandat d’arrêt. Depuis lors, et bien que la Cour d’Appel de Dakar ait confirmé la condamnation, le promoteur immobilier vaque tranquillement à ses occupations comme s’il narguait ses victimes…
DIC LA PROCEDURE CONTRE LE COMMISSAIRE SADIO ANNULEE
La Division des investigations criminelles (DIC), sur instruction de la hiérarchie, a annulé lundi la procédure visant le commissaire divisionnaire de police à la retraite, Boubacar Sadio, interpellé dimanche pour des propos jugés offensants à l’endroit du président Macky Sall, à travers une lettre ouverte incendiaire. « La Dic vient de notifier au commissaire Boubacar Sadio, qui s’apprêtait à venir déférer à la convocation, que la procédure n’étant plus d’actualité, son déplacement est sans objet », s’est réjoui son avocat Me Khoureychi Ba. Contacté par Seneweb, il conforme que c’est le commissaire lui-même qui a appelé l’intéressé pour lui dire que l’affaire est classée sans suite. L’annulation des poursuites contre le policier retraité est intervenue quelques heures avant son audition finalement annulée. Auditionné par la Dic, tard dans la nuit du dimanche, le commissaire Boubacar Sadio avait été autorisé à rejoindre son domicile. Cependant, il avait été convoqué à nouveau pour ce lundi à 16h 30. Dimanche, ses jeunes collègues lui avaient signifié les charges retenues contre lui, à savoir : diffusion de fausses nouvelles, offense au chef de l’Etat.
AVORTEMENT CLANDESTIN CHEIKH YERIM SECK LIBERE SUR CONVOCATION
Selon les informations exclusives de Libération online, Cheikh Yérim Seck est ressorti libre de son face-à-face hier avec les enquêteurs de la Section de Recherches de la gendarmerie. N’empêche, il repasse devant les gendarmes ce mardi pour s’expliquer sur une sombre affaire d’avortement. C’est le journal Enquête qui a ébruité l’affaire d’un avortement d’une mineure à laquelle serait mêlé le journaliste Cheikh Yérim Seck. Ce dernier aurait remis 200.000 frs à un intermédiaire pour favoriser l’avortement de la mineure selon toujours Enquête. Le journal de révéler que les gendarmes de la Brigade de recherches ont déjà arrêté l’infirmier, l’intermédiaire et la fille en question. Cette affaire intervient quelques jours après l’inculpation de Yérim Seck sur le dossier de Batiplus pour des propos diffamatoires tenus à l’encontre des gendarmes de la Section de Recherches accusés à mots couverts d’avoir subtilisé plus de trois milliards de francs provenant d’une saisie de quatre milliards de francs faite dans les magasins de deux commerçants libanais en relations d’affaires avec la société Batiplus. En réalité, la saisie effectuée par les pandores ne portait que sur 650 millions de francs environ.
NECROLOGIE BADARA MAMAYA SENE ENTERRE A RUFISQUE
Rufisque et le Sénégal ont accompagné hier l’ancien arbitre international et non moins ancien maire de Rufisque Badara Mamaya Sène dans sa dernière demeure au cimetière de Dangou. Le décès de cet homme considéré par la ville de Rufisque comme une icône a surpris tous les habitants de la vieille cité. Badara Mamaya Sène n’était pas malade. Il a succombé à un rapide malaise hier matin. A son enterrement, on pouvait apercevoir des anciens internationaux de football comme Cheikh Seck, des dirigeants de clubs de football, des arbitres dont il était pendant longtemps le patron au niveau national et aussi sur le plan continental au sein de la CAF, des responsables de la Fédération de football, les maires de Rufisque comme Daouda Niang, Alioune Mar de l’Ouest, Albé Ndoye de l’Est, Oumar Mané du Nord, le président du Conseil départemental Souleymane Ndoye. Et d’autres célébrités venues accompagner Badara Mamaya Sène à sa dernière demeure. Il y avait aussi, bien sûr, d’innombrables citoyens de Rufisque, dont il a été le maire de 2009 à 2014 au titre de sa formation politique Alliance pour la République et la Citoyenneté (ARC) qui appartient à la mouvance présidentielle. D’ailleurs jusqu’à son décès, Badara Mamaya Sène était membre du Haut Conseil des collectivités territoriales dirigé par la socialiste Aminata Mbengue Ndiaye.
OFFICIEL- HAJJ 2020 AUCUN PELERIN SENEGALAIS A LA MECQUE
C’est officiel : le hajj 2020 n’aura pas lieu cette année. Aucun musulman du monde, à fortiori aucun Sénégalais, n’ira à La Mecque cette année à cause de la pandémie de la covid19. La décision a été rendue publique hier par le ministère saoudien du Hajj et de la Omra. Par contre, il a été décidé que le Hajj aura lieu cette année avec un nombre limité de pèlerins de toutes nationalités résidant en Arabie Saoudite. « Vu la persistance de la pandémie et des risques de propagation du Coronavirus dans les espaces surpeuplés et les grands rassemblements, sa transmission entre les pays, et l’augmentation du nombre d’infections dans le monde, il a été décidé que le Hajj pour cette année (1441 H / 2020) se tiendra, avec la participation d’un nombre très limité de pèlerins de diverses nationalités résidant déjà en Arabie saoudite » lit-on sur la note produite par ledit ministère. Cette décision a été prise pour garantir que le Hajj « soit exécuté de manière sûre du point de vue de la santé publique tout en observant les mesures préventives et les protocoles de distanciation sociale nécessaires pour protéger les êtres humains contre les risques associés à cette pandémie et conformément aux enseignements de l’islam qui appelle à préserver la vie des gens ».
NIANING L’ECOLE SAMBA GUEYE CAMBRIOLEE : 800 LITRES D’HUILE ET LA PHOTOCOPIEUSE EMPORTES.
La reprise partielle des cours prévue le 25 juin prochain pourrait ne pas être guère gaie à l’école élémentaire publique Samba Guèye de Nianing. Pour cause, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, l’établissement a été cambriolé. Les malfaiteurs ont emporté la photocopieuse de l’établissement ainsi que 800 litres d’huile alimentaire stockés dans le magasin. C’est le directeur de l’école, Mamadou Ndiaye qui en a fait la révélation jeudi. A l’en croire, son école ne dispose pas de gardien pour la sécurité des lieux, faute de moyens financiers. Il en appelle ainsi à l’implication de la municipalité de Malicounda, dans le ressort de laquelle se trouve l’établissement, pour prendre en charge cette question essentielle. La photocopieuse emportée avait été acquise pour un coût de 400.000 frs, renseigne le directeur d’école abattu par cette situation. L’huile emportée devait servir à la cantine scolaire de l’établissement. La cantine scolaire disposait aussi d’un stock de riz, gardé, lui, au domicile du directeur pour les raisons de manque de sécurité de l’établissement sus évoqués.