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13 juillet 2025
Par Mamadou Mbakhé NDIAYE
L'INTRANQUILLITE EST L'ESSENCE DU JOURNALISME
C'est à la presse d'être un apporteur de mauvaises nouvelles au service de l'intérêt général. C'est à la presse de disséquer, questionner, révéler, contrôler, secouer les pouvoirs politiques. C'est à la presse d'être dangereuse pour les dominants
Les contours de la presse sénégalaise ont été tracés par des aînés brillants, respectables, élégants, et surtout inébranlables. Et dans le dédale de leurs rapports qui étaient souvent heurtés avec les différents régimes politiques qui se sont succédé, les Babacar Touré, Sidy Lamine Niasse, Mame Less Camara, Latif Coulibaly, Eugénie Rokhaya Aw pour ne citer que ceux-là ont toujours assumé leur «subversion épistémologique», pour reprendre Elimane Kane de Legs Africa, voire leur «indiscipline intellectuelle» au sens de l'écrivain et journaliste marocain Driss Ksikes (son livre s'appelle les Chantiers de l'Indiscipline) vis-à-vis des pouvoirs dominants. Il définit en effet l'indiscipline comme une quête de liberté et de justesse. Une éthique du décentrement, qui consiste à sortir des chemins balisés, à assumer son autonomie vis-à-vis des pouvoirs et des institutions en place, à oser des pas de côté par rapport aux cadres de savoirs étriqués, à refuser dogmes, identités et traditions figées. Si la presse nationale connaît une fulgurance et un essor qui visiblement fait peur, c'est parce que les pères fondateurs ont été imperturbables dans leur quête d'une presse libre.
Tout ça pour dire que le pouvoir politique est en train de jouer un rôle qui nous est dévolu, normalement. C'est à la presse d'être un apporteur de mauvaises nouvelles au service de l'intérêt général. C'est à la presse de disséquer, questionner, révéler, contrôler, secouer les pouvoirs politiques. C'est à la presse d'être dangereuse pour les dominants. Le journaliste est par essence et comme le dit Edwy Plenel un ferment de désordre. Évidemment, les journalistes ne doivent pas être dans l'impunité et sont tenus de respecter les lois de ce pays. Pas d'équivoque possible sur ce plan. Ceux qui se sentent lésés ont aussi le droit d'exprimer leurs craintes voire leurs soupçons de tentative de musellement.
Mais il est regrettable de voir comment cette publication des organes «valables» par le ministre de la Communication a ébranlé et divisé la corporation. Aliou Sall a eu gratuitement un SAV de la part de certains journalistes. C'est l'Etat qui a jeté un pavé dans la mare de la presse sénégalaise, mais c'est les journalistes qui se crêpent les chignons et jouent la prolongation au lieu de faire bloc pour lever le voile sur cette affaire. Il faut savoir raison garder.
C'est une situation qui indispose mais qui doit être gérée avec lucidité, honnêteté et de manière solidaire. Les relations entre pouvoir et presse n'ont jamais été un long fleuve tranquille. Ce nouveau régime a beau être le chantre du Jub, Jubal et Jubanti, ce conflit, qui du reste est une condition nécessaire pour une démocratie qui se respecte, ne va pas changer. La presse est un contre-pouvoir qui n'enchante aucun pouvoir politique. Le régime du tandem Diomaye-Sonko ne fait pas exception.
La presse sénégalaise a grandement besoin de retrouver ses lettres de noblesse et le secteur se doit de nourrir son homme. Mais notre génération doit assumer pleinement sa part de subversion journalistique. Nous avons tous nos affinités politiques et idéologiques, mais notre service doit être neutre. Le rendu journalistique est neutre. Et surtout, surtout être critique à l'égard de tous les pouvoirs. La presse ne doit être ni partisane ni inféodée et molle. Seulement, cette posture nous met en «intranquillité» et dans un inconfort que les journalistes doivent assumer. Dans la ténacité et avec un flegme britannique. «Du lu ñëw war ño yobu....».
LA LINGUERE NOMME AMARA TRAORE AU POSTE DE MANAGER SPORTIF
La Linguère de Saint-Louis n’a pas entamé la présente saison de la meilleure des manières. Le club de la capitale du nord, qui peine à gagner, occupe une décevante 15e et avant dernière place au classement.
Baye DIAGNE Correspondant permanent à Saint-Louis |
Publication 05/12/2024
La Linguère de Saint-Louis n’a pas entamé la présente saison de la meilleure des manières. Le club de la capitale du nord, qui peine à gagner, occupe une décevante 15e et avant dernière place au classement.
Le nouveau président du club, Bamba Ba a donc décidé de rappeler Amara Traoré en lui confiant le poste de manager-sportif du club. Ce dernier avait pourtant rendu le tablier avant le début de la présente saison, alors qu’il lui restait deux ans de présidence. Un retour aux affaires pour le technicien saint-louisien qui va être le patron du staff technique en occupant le poste stratégique de manager Sportif.
L’information a été donnée, ce mardi, par les responsables du club nordiste qui reçoit ses matches à domicile, hors de sa base naturelle à Louga. Un grand handicap pour les protégés de l’entraîneur Elhadj Massamba Cissé qui, après six journées, n’ont pas encore goûté aux délices de la victoire. Ils ont concédé 3 défaites et ont partagé les points à 3 reprises. Ce, malgré les moyens déployés par le nouveau président Bamba Ba qui est déjà très critiqué par son management, son injoignabilité , et son manque de communication par beaucoup de Saintlouisiens.
Le retour dans le staff de l’ancien sélectionneur des Lions intervient à un moment crucial pour l’équipe fanion de Saint-Louis qui est toujours en quête d’une première victoire en championnat cette saison. L’ex joueur de Gueugnon (France), qui avait offert à son club de cœur la coupe du Sénégal en 2007, en plus d’un retour en première division et le premier championnat de la ligue professionnelle en 2009 en tant qu’entraîneur, est attendu comme un sauveur. Actuellement, Saint-Louis n’a pas de stade aux normes. La réhabilitation du stade Mawade Wade est la principale préoccupation des acteurs sportifs qui attendent avec impatience de voir leur équipe fanion évoluer à domicile .
GOXU MBATH, FASTES ET TUMULTES D’UN QUARTIER MYTHIQUE DE NDAR
Dans la langue de Barbarie, au nord de l’avenue Colonel Dodds, se trouve Goxu Mbath, un quartier mythique de la ville de Saint-Louis. Entouré par le petit bras du fleuve et la mer, Goxu Mbath est un melting-pot. En cet endroit, les rues sont animées
Situé au nord de l’avenue Colonel Dodds, dans la langue de Barbarie à Saint-Louis, Goxu Mbath est un quartier chargé d’histoire et de diversité culturelle. Créé en 1861, ce lieu emblématique a vu cohabiter plusieurs communautés, devenant un carrefour ethnique unique marqué par la solidarité de ses habitants. Cependant, Goxu Mbath a également traversé des épreuves, notamment durant le conflit sénégalo-mauritanien de 1989, qui a profondément affecté sa population et son économie. Aujourd’hui, ce quartier mythique fait face à de nouveaux défis, tels que l’érosion côtière et des pénuries d’eau récurrentes, compliquant le quotidien des habitants. Entre héritage historique et résilience face aux difficultés, Goxu Mbath continue d’incarner la richesse et les contradictions de la ville de Saint-Louis.
Dans la langue de Barbarie, au nord de l’avenue Colonel Dodds, se trouve Goxu Mbath, un quartier mythique de la ville de Saint-Louis. Entouré par le petit bras du fleuve et la mer, Goxu Mbath est un melting-pot. En cet endroit, les rues sont animées. Les cris stridents des chèvres errants se mêlent aux trots des charrettes. Sur les berges du fleuve, des pécheurs, bardas à la main et filets à l’épaule, s’apprêtent à prendre la mer. A proximité, des notables, assis sous un cabanon en face de l’île «Boppu Thior», discutent tranquillement dans une brise fraiche.
A quelques mètres, sur une rue sablonneuse, la maison du doyen Iba Diagne ne désemplit pas. Si ce n’est pas des demandeurs de certificats de résidence quis’y relaient, les habitants du quartier viennent régler leurs querelles. Président du Conseil de quartier, M. Diagne habite Goxu Mbathe depuis 1966. Une voix autorisée pour parler du quartier et de ses problèmes.
Un quartier métissé
Goxu Mbath a été créé en 1861, d’après un arrêté du gouverneur, selon M. Diagne. Maure d’origine, sa famille, l’une des doyennes de la localité, s’y est installée depuis plusieurs années. La signification du nom du quartier ne fait pas l’unanimité, plusieurs versions ont été évoquées, selon Iba Diagne. «Goxu, en wolof, veut dire lieu d’habitation. Pour « mbath », il y a trois versions. La première renvoie au fait que le lieu était un terrain d’entrainement des tirailleurs et en wolof « mbathe » veut dire « marche ». La seconde renvoie « bathie » « laver» car il y avait des métis qui étaient déplacés par les colons dans le quartier et qui avaient l’habitude de faire le linge sur les berges du fleuve.
La troisième version soutient que mbath signifie « Baag », c’est-à-dire de grands récipients que les maures utilisaient pour sécher les peaux de moutons après la Tabaski », renseigne le doyen Diagne. Il rappelle qu’au départ, Goxu Mbath était un quartier irrégulier et isolé du reste de l’île où vivaient plusieurs communautés. Celles ont été favorisées par la ségrégation en vigueur à Saint-Louis durant l’époque coloniale qui a poussé plusieurs indigènes à habiter dans les quartiers périphériques.
La position géographique de « « Goxu Mbath au fin fond de la langue de Barbarie, à quelques kilomètres de la frontière mauritanienne, lui conférait une attractivité. Au-delà de la toponymie, le quartier est un lieu de brassage de plusieurs ethnies, selon M. Diagne. Un brassage qui renforce la solidarité. « Beaucoup de personnes se sont mariées dans le quartier. Nous pouvons dire que tout le monde est presque parent. Nous sommes unis et indivisibles », dit fièrement M. Diagne. Une solidarité mise à rude épreuve durant les tensions entre le Sénégal et la Mauritanie.
Le conflit sénégalo-mauritanien, une période difficile
En effet, Goxu Mbath a fortement ressenti les impacts du conflit-sénégalo-mauritanien en 1989. Sur le plan économique, il y a eu d’énormes problèmes parce que les maures tenaient les commerces dans la langue de Barbarie, explique M. Diagne. « Il y a eu une période de flottement avant que les Halpulaar et les Guinéens ne viennent combler le vide. En effet, à Goxu Mbath, beaucoup de jeunes étaient partis monnayer leur talent en Mauritanie. Bon nombre d’entre eux s’y sont mariés avec des femmes mauritaniennes », détaille le doyen Diagne.
Plusieurs ressortissants de Goxu Mbathe ont été tués durant les événements sénégalo-mauritaniens. Et ceux qui ont pu en échapper étaient obligés de revenir au bercail. Un problème de logement s’est posé et le doyen Diagne de se rappeler que le délégué de quartier de l’époque avait trouvé un terrain à coté pour les loger.
Des difficultés qui s’accentuent
Ce problème réglé et bien loin derrière nous, Goxu Mbath fait face aujourd’hui à plusieurs défis. Hormis l’avancée de la mer, les populations sont confrontées à des pénuries d’eau fréquentes. Oumy Diop est étudiante. A un arrêt où elle attendait le bus en face du fleuve, elle dit avoir « ras-le-bol » des pénuries d’eau. Silhouette épaisse et teint noir d’ébène, cette jeune dame aux yeux enfoncés conte les difficultés des ménages pour se procurer le liquide précieux : « C’est une situation difficile. Nous sommes obligés de nous réveiller vers 6 h du matin pour avoir de l’eau. Parfois, on passe des nuits blanches. Les maisons à plusieurs étagées sont les plus affectés », affirme-t-elle. « L’État est resté longtemps sans investir dans les infrastructures de distribution d’eau potable. L’usine de Khor alimentait entièrement la ville en eau, mais aujourd’hui, elle est arrivée à ses limites. Les principales difficultés sont nées de l’université Gaston Berger.
Avec l’augmentation du nombre d’étudiants, nous avons assisté à une forte demande. Ce qui perturbe l’alimentation de Saint Louis », justifie le gouverneur de Saint-Louis d’alors Alioune Badara Samb. Selon lui, Goxu Mbath se trouve au bout du réseau d’où la fréquence des coupures d’eau. « La construction d’une nouvelle usine à Khor et le projet SERPP (Ndlr : Projet d’urgence et de résilience à Saint-Louis) vont renforcer la résilience de Goxu Mbath, lutter contre l’érosion côtière qui affecte la langue de Barbarie dans les prochaines années », renseigne-t-il.
SONKO FAIT DÉPOUSSIERER LES DOSSIERS AUTREFOIS MIS SOUS LE COUDE PAR SOUS MACKY SALL
Aussitôt reconduit à la tête du gouvernement par le président , Ousmane Sonko a insisté sur sa volonté d’accélérer le processus judicaire de la reddition des comptes.
Aussitôt reconduit à la tête du gouvernement par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a insisté sur sa volonté d’accélérer le processus judicaire de la reddition des comptes. Une traque aux voleurs d’Etat au motif qu’elle correspondait à une demande sociale qui ne pouvait être occultée. « Le Témoin » a appris, hier, que le Premier ministre a donné des instructions fermes pour que tous les dossiers de l’Ofnac, Ige, Armp et Cour des Comptes « coudés » par Macky Sall soient dépoussiérés pour une remise en état d’instruction. S’ajoutent à ces dossiers, les nouveaux audits et rapports sous Diomaye.
Reconduit au poste de Premier ministre, Ousmane Sonko a fait une brève déclaration dans le hall du Palais de la République. D’abord, il a remercié le Président de la République Bassirou Diomaye Faye de lui avoir renouvelé sa confiance. Ensuite, le Chef du gouvernement a évoqué cinq priorités majeures qu’il entend fixer à son gouvernement légèrement remanié. Il s’agit de la lutte contre la cherté de la vie, l’amélioration des systèmes de sante, l’éducation, la mise en œuvre d’une politique de jeunesse ouvrant l’avenir à chacun et à tous et la reddition des comptes. Justement, ici, il est question de la traque aux délinquants financiers qui correspondait à une demande sociale pressante du peuple sénégalais que le Premier ministre Ousmane Sonko ne pouvait occulter.
Aujourd’hui plus que jamais, la reddition des comptes est impérative. Et les citoyens se font de plus en plus exigeants eu égard à la destruction du patrimoine économique et aux ravages financiers qui ont engendré une profonde crise insoutenable marquant le début du régne du président Bassirou Diomaye Faye. D’où la volonté du chef du gouvernement d’accélèrer le processus judiciaire de la reddition des comptes. Dans ce cadre, il a joint le geste à la parole en donnant des instructions fermes pour dépoussiérer tous les dossiers et rapports que le président Macky Sall avait mis sous le coude. Il s’agit des centaines de dossiers et rapports de l’Ofnac, Ige, Armp et Cour des Comptes. S’ajoutant à cela aux nouveaux audits demandés sous Bassirou Diomaye Faye. D’ailleurs face à la presse il y a quelques mois, le premier ministre Ousmane Sonko avait révélé que sous le couvert du « Secret défense », plus de 2500 milliards cfa ont été détournés sous forme de dépenses qui n’existaient que dans l’imagination des anciens dignitaires « Ils se cachaient derrière le code des marchés, soit par des ententes directes, soit par le Secret défense pour détourner l’argent. Ainsi plus 2500 milliards cfa ont été dépensés sous le sceau du secret défense, ouvrant la porte à de potentiels enrichissements sans cause. Alors que la dette publique était annoncée à 13 mille milliards cfa au lendemain de la prise du pouvoir par le président Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko la situe aujourd’hui à 15 mille milliards cfa, soit 83 % du PIB » a-t-il révélé tout en qualifiant la gestion de Macky Sall « d’une gravité extrême »
« Le Témoin » a appris que la plupart des affaires relatives à des crimes financiers ne sont pas encore frappées de prescription. Autrement dit, le délai prévu par la loi passé interdit toute saisine de la justice.
Tout est fin prêt !
Cette fois-ci, tout semble être prêt pour que la reddition des comptes soit enfin une réalité. Ce qui permet de penser que les audits de l’Inspection générale d’Etat (Ige) et des autres corps de contrôle de l’Etat sont terminés.
Rappelons-le, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait ordonné la publication des rapports de la Cour des comptes et de l’Ofnac pour les années 2019 à 2023. En parallèle, il avait déployé les Inspecteurs généraux d’État (Ige) dans plus de 70 directions, agences et fonds publics pour réaliser des audits. Ces missions avaient pour but de détecter d’éventuelles erreurs, fraudes, vols, irrégularités, surfacturations, détournements de fonds publics, ainsi que d’identifier les responsables et complices de ces possibles « carnages » financiers afin de les traduire devant la justice.
Dans le lot des structures auditées, la Société nationale d’exploitation du Train express régional (Senter), le Fonds de soutien à l’Energie (Fse), la Commission d’attribution des licences de pêche, les Fonds pour la pêche artisanale, Air Sénégal, l’Aide à la Presse nationale, le Fonds d’appui à l’édition (Fae), l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), Handling (2as), le Fonds d’entretien routier autonome (Fera), La Poste, la Société africaine de raffinage (Sar), ainsi que les budgets Coupe du Monde (Qatar 2022), Coupe d’Afrique des Nations(Can 2024), Loterie nationale sénégalaise (Lonase), Caisse des dépôts et consignations (Cdc), Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Arpt), Office des lacs et cours d’eau (Okac), Conseil exécutif des transports urbains durables(Cetud), Agence autonome des travaux et gestion des routes (Ageroute), Autoroute Ila Touba, et le Building administratif de Dakar, entre autres.
Par Ibou FALL
LE SENEGAL FAIT VOTER MARINE LE PEN A LA PROCHAINE PRESIDENTIELLE FRANÇAISE
Vous voulez mon avis ? Je vous le donne quand même : cette semaine, le Président Bassirou Diomaye Faye vient de convaincre les Français encore hésitant de voter Marine Le Pen à la prochaine Présidentielle. Jean-Luc Mélenchon, le pote au Pmos, va adorer…
Faut-il vraiment épiloguer sur la déclaration de guerre du nouveau régime à la presse qu’il considère comme hostile ? Ça fait bien longtemps que Pastef insulte la presse… Déjà, quand Ousmane Sonko publie un bouquin sur le pétrole il y a de cela des années, l’explication qu’il fournit est frappée au coin du bon sens : la presse corrompue ne faisant pas son travail, il se fait un devoir d’y remédier…
Et puis arrive le temps des «affaires» : à part quelques supplétifs qui défendent l’indéfendable, les journaux normaux relatent et commentent les faits… Crimes abominables !
Et puis arrive Pastef au pouvoir par un tour de prestidigitation de Macky Sall, qui file après à Marrakech, sans demander son reste. Le Président Bassirou Diomaye Faye, qui ne daigne pas même répondre aux demandes d’audience du président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse sénégalaise, le Cdeps, préfère recevoir la Convention des jeunes reporters (Cjrs) pour leur expliquer à quel point les patrons de presse sont de vulgaires malfrats qui arrosent leur couscous avec la sueur des pigistes…
Le ministre de la Communication ne fait que suivre benoitement la voie indiquée par ses patrons. Il tient à son maroquin, qu’alliez-vous bien croire ?
Allez, passons aux choses sérieuses…
Comme prévu, pour cette législature, la rentrée est d’une inquiétante banalité… Personne ne monte sur les tables ni ne confisque les urnes, aucune femme n’est tabassée ; bien au contraire, il y en a une qui préside son groupe parlementaire, une première ; on voit même Amadou Ba poser avec le sourire à côté de l’honorable Bara Ndiaye… Tout le résumé de cette législature : imaginez d’ici l’analyse du budget d’un inspecteur des Finances, devenu Directeur général des Impôts et domaines, ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères, puis Premier ministre présidentiable, qui va devoir croiser le verbe sur cette épineuse question avec un marchand de gris-gris…
A quelque chose malheur est bon : ça peut croire que durant cette législature, aucun député de l’opposition n’exhibera son caleçon… Allez, un peu de glamour, avec l’entrée remarquable de l’honorable Anta Babacar Ngom, députée non inscrite, tout de blanc vêtue, traversée par l’écharpe, qui pose pour l’immortalité en lissant délicatement sa coiffe… Amy Sarr Fall, l’icône féministe du développement personnel, s’en remettra-t-elle un jour ?
Sans doute une belle illustration de la «rupture» : c’est le Premier ministre Ousmane Sonko, et non le Président Bassirou Diomaye Faye, qui l’annonce le jour de l’installation de la nouvelle Assemblée… Le président de Pastef reste à la Primature parce que le Président Diomaye aurait encore besoin de lui à ses côtés. Le Pmos, qui aime vivre dangereusement à n’en pas douter, doit se sentir bien confiant pour céder un mandat de cinq ans à l’Assemblée nationale, histoire de garder le poste qui ne le met pas à l’abri d’une saute d’humeur présidentielle.
Je dis ça, je dis rien…
Certes, le score de son hétéroclite liste aux Législatives du 17 novembre 2024 conforte l’idée la plus répandue : c’est Ousmane Sonko qui fait élire Diomaye en mars 2024… Même si le camp présidentiel perd quatre-cent mille voix en sept mois, le raz-de-marée au sein de l’Hémicycle noie ce détail devenu aussi insignifiant que la menue monnaie des caissières d’Auchan, rendue via un minuscule bout de papier avec le logo de la maison.
Au final, un Bureau de l’Assemblée monocolore, malgré les protestations pleines de courtoisie de Aïssata Tall Sall, présidente du Groupe parlementaire Takku Wallu au sein duquel la tête de liste Macky Sall ne siègera pas.
Robert Bourgi, certainement dans le secret des dieux, nous apprend d’ailleurs que l’ancien Président est nostalgique de son pays natal. Macky Sall va-t-il nous jouer la tragédie du Président errant à la Mobutu ?
Dans la foulée, Bourgi révèle son entretien récent avec Amadou Ba, qu’il tentera de persuader de se retirer de la politique et se mettre au service de son pays «en accompagnant ses petits frères». Comprenez le tandem Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, ses anciens étudiants. C’est si touchant, mais allez expliquer aux élèves qui rétament aux élections leur prof deux fois de suite en une seule année qu’ils ont encore besoin de ses lumières…
Nous voici donc dans une République dont le Président occupe manifestement à contrecœur le Palais, parce que son Premier ministre, après coup, en décide ainsi, alors qu’ils se trouvent tous deux au fond d’une geôle, que leur parti est dissous, que leurs avocats n’espèrent plus les sortir de ce traquenard…
Et le miracle survient.
C’est toujours Robert Bourgi qui nous éclaire : Macky Sall, illuminé par la Pierre Noire de la Kaaba, et sans doute entendant les voix de quelques archanges arabophones, a un flash… Ces braves messieurs de Pastef, qui lui réservent le sort de Samuel Doe au plus fort de leurs délires, seraient d’innocents patriotes follement amoureux de leur pays, des démocrates invétérés injustement accusés des péchés d’Israël par les faucons de son entourage, qu’infiltrent les charognards impatients de le dépecer à la fin de son règne.
Macky Sall, dans un moment de sainteté absolue, donc, prépare depuis le fond de sa cervelle bénie le fameux protocole du Cap Manuel dont tout le monde parle mais que personne ne voit jusque-là.
En clair, tous les fanfarons qui se targuent d’être la source du miracle de l’avènement de Pastef et se font des films d’honneur pour ce quinquennat peuvent remballer leurs bobines : le miracle du 24 mars 2024 est l’affaire du seul Dieu tout-puissant qui remet le Sénégal dans le droit chemin.
C’est ainsi qu’une autre guéguerre commence : les lobbyistes amateurs du genre Machin Yara et Truc Atépa devront faire de la place à une icône de la Françafrique, Robert Bourgi, prospère avocat parisien dont la, euh, sénégalité ne fait aucun doute, un virtuose de l’influence qui tutoie du chef d’Etat depuis plusieurs décennies…
Tout ça est dernière nous : pendant que El Malick Ndiaye s’installe au Perchoir, et que Ousmane Sonko continue de prendre ses aises au Petit Palais, le président Bassirou Diomaye sort de sa torpeur pour demander aux p’tits soldats français de remballer leurs paquetages et retourner d’où ils sont venus, au nom de la souveraineté du Sénégal. Faut-il s’inquiéter de l’identité du pays qui nous fournira armes et munitions pour conserver intacte l’intégrité de notre territoire et maintenir l’ordre dans les rues sénégalaises ?
C’est vrai que quand vous sentez le pétrole et le gaz, ce ne sont pas les pompiers qui vont manquer pour voler à votre secours et vous fourguer des armes à feu.
Et c’est à l’occasion de la commémoration du massacre de Thiaroye, le 1er décembre 1944, c’est-à-dire une affaire franco-française, que le Président sénégalais choisit d’exprimer le choix souverain du Sénégal. En un mot comme en cent, le Sénégal veut voir déguerpir les bidasses français, exige que la lumière soit faite sur cette page sombre de l’histoire de France qui a le chic de se dérouler en territoire conquis.
Bien entendu, sous peu, les Sénégalais auront quelque peine à obtenir un visa pour la France, surtout quand il s’agira d’aller se faire soigner ou d’envoyer ses enfants poursuivre leurs études supérieures. Et si les coucous qui emmènent vers l’Hexagone les derniers représentants de l’occupation nous ramènent par charters surchargés nos émigrés, il faudra comprendre que c’est aussi cela la souveraineté : exiger que les enfants du pays ramènent leurs fesses pour arroser le baobab Sénégal 2050. Et défense de ricaner !
Vous voulez mon avis ? Je vous le donne quand même : cette semaine, le Président Bassirou Diomaye Faye vient de convaincre les Français encore hésitant de voter Marine Le Pen à la prochaine Présidentielle. Jean-Luc Mélenchon, le pote au Pmos, va adorer…
LA PIONNIERE VISIONNAIRE DE L’ART ET DE L’ECOLOGIE
ans le cadre de la 15ᵉ Biennale des Arts de Dakar, un hommage solennel a été rendu à Madame Madeleine Devès, figure emblématique de l’art plastique et pionnière de la récupération artistique au Sénégal.
Ce mardi 3 décembre, le Centre International d’art contemporain et de culture (CIAC), situé à Ouest Foire près de la Case des Tout-Petits, a été le théâtre d’une cérémonie riche en émotions et en créativité. Dans le cadre de la 15ᵉ Biennale des Arts de Dakar, un hommage solennel a été rendu à Madame Madeleine Devès, figure emblématique de l’art plastique et pionnière de la récupération artistique au Sénégal.
L’ART DE TRANSFORMER L’OUBLIÉ
Reconnaissable par sa démarche artistique singulière, Madeleine Devès a ému l’audience en revenant sur son travail et sa philosophie. "Mon art consiste à redonner vie à des matériaux rejetés, qu’il s’agisse de morceaux de tissus, d’ossements ou encore de noix de cocotier. Ces objets, considérés comme inutiles, ont pour moi une histoire et une âme que je tente de sublimer dans mes œuvres", at-elle confié avec passion.
Sa démarche, entamée dans les années 1960, s’est transformée en une véritable exploration des possibilités qu’offrent les rebuts du quotidien. Elle évoque notamment les « sekkiit », ces chutes de tissus laissées par les tailleurs, qu’elle a intégrées dans des compositions audacieuses et vibrantes.
"À travers mes œuvres, je veux montrer qu’aucun objet n’est inutile. Chaque débris recèle une beauté que seul un regard attentif peut révéler", a-t-elle ajouté, inspirant l’admiration des nombreux artistes et amateurs d’art présents.
UNE RECONNAISSANCE MÉRITÉE PAR SES PAIRS
La cérémonie, organisée par la Communauté Africaine de Culture Section Sénégal (CACSEN), a réuni des personnalités du monde universitaire artistique et culturel. On peut noter la présence des professeurs Penda Mbow, Bouba Diop, Abdoulaye Élimane Kane, Alioune Badiane, etc.
Le président de la CACSEN, Alpha Amadou Sy, a salué l’apport exceptionnel de Madeleine Devès à l’art et à la société. "Madeleine est bien plus qu’une artiste. Elle est une pionnière, une visionnaire, et une source d’inspiration pour nous tous. Sa capacité à transformer des objets ordinaires en chefs-d’œuvre est une véritable leçon d’humilité et de créativité", a-t-il déclaré dans son discours.
D’autres témoignages ont enrichi cet hommage, comme celui de l’artiste Kalidou Kassé, qui a mis à disposition son espace pour accueillir l’exposition, et du Professeur Maguèye Kassé, commissaire de l’événement. Tous deux ont sou ligné l’originalité et la profondeur de l’œuvre de Madeleine Devès, ainsi que son engagement envers des causes sociales et environnementales.
L’exposition dédiée à Madeleine Devès Senghor se tiendra jusqu’au7décembre, offrant au public une opportunité unique de découvrir ses œuvres. Ses créations, mêlant art traditionnel et contemporain, interrogent non seulement notre rapport aux objets, mais aussi aux enjeux écologiques.
Alors que la Biennale des Arts continue d’animer Dakar jusqu’au 8 décembre, cet hommage à Madeleine Devès Senghor se distingue comme un temps fort de l’événement. Il met en lumière le rôle de l’art comme moteur de réflexion et d’action face aux défis de notre époque.
VERS LE LANCEMENT D’UN PROJET PILOTE DE TRAITEMENT DE BOUES DE VIDANGE
Dans le cadre du projet «Améliorer l'assainissement, concevoir des villes vivables et inclusives», Borda, une ONG allemande, s’est installée au Sénégal en 2024 pour promouvoir l’économie circulaire et la gestion durable de l’assainissement.
Dans le cadre du projet «Améliorer l'assainissement, concevoir des villes vivables et inclusives», Borda, une ONG allemande, s’est installée au Sénégal en 2024 pour promouvoir l’économie circulaire et la gestion durable de l’assainissement. Le projet, d’une durée initiale de trois ans, sera mis en œuvre en concertation avec les autorités sénégalaises, le secteur privé et la société civile.
Le Directeur régional de Borda Afrique de l'Ouest, Jakob Woelki, a expliqué l’objectif principal du projet : «Nous sommes ici pour un échange avec les acteurs du secteur, pour voir comment nous pouvons collaborer durant les trois prochaines années. Le projet est renouvelable jusqu’à neuf ou douze ans. Nous visons à transférer des technologies robustes et décentralisées, développées par Borda durant ces45dernières années, pour améliorer l’assainissement au Sénégal. Ces technologies ne nécessitent ni produits chimiques, ni électricité, et sont basées sur des solutions naturelles», a-t-il affirmé.
Le choix du Sénégal pour la mise en œuvre de ce projet découle de l’expérience de Borda dans d’autres pays africains. Assane Diarra, Directeur Pays de Borda, a ajouté : «Le but de Borda est de créer la demande et de développer les compétences locales. Après neuf ou douze ans, nous espérons pouvoir nous retirer en laissant un cadre institutionnel solide. Nous avons commencé au Mali en 2016, et la Coopération allemande a facilité l’élargissement de cette approche au Sénégal» a-t-il précisé.
Il a rappelé que Borda intervient dans 25 pays et que son installation au Sénégal vise à répliquer des modèles d’assainissement décentralisés adaptés aux réalités locales. «Nous avons déjà identifié un site à Thiès pour une station pilote de traitement de boues de vidange et explorons d’autres possibilités pour implanter des technologies DEWATS dans des établissements comme des hôpitaux ou des universités», a-t-il indiqué.
Lors de leur mission en Zambie, les acteurs de Borda ont pu observer la mise en place de technologies décentralisées comme les stations de traitement des boues de vidange et les DEWATS. Ces technologies, particulièrement adaptées aux zones périurbaines et aux établissements tels que les hôpitaux ou les écoles, seront testées au Sénégal à travers des projets pilotes. Le site de Thiès a été retenu pour l’installation d’une station de traitement des boues de vidange, et une DEWATS sera également implantée, après concertation avec les acteurs du secteur. Le Directeur général de l’ONAS, Seni Diène, a souligné l'importance de ce projet pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l'accès universel au service d’assainissement. «Ce projet arrive à point nommé, et Borda offre une nouvelle possibilité d’accélérer l’atteinte de ces objectifs. Nous avons besoin de solutions adaptées aux réalités locales du Sénégal, et cette collaboration avec Borda est primordiale pour y parvenir», a fait savoir M. Diène.
Seni Diène a aussi ajouté : «Nous nous orientons vers une gestion intégrée de l’assainissement, reliant ce secteur à d’autres domaines comme l’agriculture et l’eau productive. Ce modèle réduit la consommation d’énergie et valorise les sous-produits de l’assainissement ; ce qui est crucial pour rendre nos investissements plus durables».
Seni Diène a expliqué le choix de Thiès pour l’implantation de l’usine pilote : «Ce choix est lié à un besoin réel identifié à Thiès et à la disponibilité d’un terrain de l’ONAS, ce qui facilite la mise en œuvre de cette phase test», a fait savoir ce dernier.
Docteur Bécaye Sidy Diop, expert WASH et Directeur général de DELVIC, a souligné l’importance de l’approche d’économie circulaire dans ce projet. «Le traitement des déchets dans le secteur de l’assainissement doit viser la valorisation et non le rejet. Ce projet est fondé sur l’économie circulaire, et il est essentiel pour transformer les déchets en ressources utiles. Ce modèle doit être soutenu par l’État, le secteur privé, et les chercheurs», a-t-il expliqué.
Enfin, Moumoudou Ndiour, Secrétaire général de l’Association des Acteurs de l’Assainissement du Sénégal, a évoqué l'implication du secteur privé. «L’assainissement ne peut fonctionner que si le secteur privé est impliqué. Dans les pays où l’assainissement réussit, c’est souvent le secteur privé qui gère. À Thiès, des entreprises privées pourraient gérer toute la chaîne de valeur de l’assainissement. Ce projet est une opportunité de rentabiliser ce secteur et de régler la problématique de l’assainissement».
Le projet est financé par la Coopération allemande, pour un budget d’environ 500 millions de francs CFA. Et sa mise en œuvre est suivie de près par les acteurs locaux et internationaux. Le succès de cette phase pilote pourrait ouvrir la voie à une réplique à plus grande échelle, à l’échelle locale, nationale et internationale.
PAR Amadou Lamine Sall
THIAROYE 44, LES MISÈRES DE LA FRANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il y a beaucoup de Français au Sénégal, mais il n'y aura plus la France ? Que non. Souffler sans répit sur les flammes ne sert pas à venger des mémoires. L'impératif au sommet de l'État sénégalais indiquent, désormais, la voie
Notre cher frère, le bien nommé Malick Rokhaya Ba, nous a envoyé un message par WhatsApp, pour s'interroger ainsi qu'il suit : « …on attendait de toi un texte sur Thiaroye 44 pour avoir plus d'éclairages sur les écrivains et le massacre, le contexte de sortie du film de Sembene Ousmane, les perspectives culturelles ouvertes par la nouvelle attitude de la France, les biens culturels spoliés… »
Ma réponse et ce que j'en rajoute ici, est la suivante : « Vous lirez mon cher Malick Rokhy Ba, sous envoi séparé, par WhatsApp, suite à votre message, mon poème en hommage aux tirailleurs tombés à Thiaroye. Vous me faites sourire… Si vous aviez suivi de près ce que nous avons écrit et chanté sur les tirailleurs tombés à Thiaroye, vous m'auriez décerné ne serait-ce qu'un tout petit prix ! Les poètes, dont Senghor, ont écrit et chanté ces héros ! Mais c'est comme si rien n'avait jamais existé ! Peut-être que je ne suis pas bien informé, mais les poètes, les écrivains, les artistes ont été comme écartés et oubliés de cette touchante et si émouvante commémoration du massacre de Thiaroye ! Cette commémoration, depuis Senghor, a été toujours célébrée. Il faut se féliciter qu'elle ait pris une telle ampleur sous le président Diomaye ! On ne pouvait pas rêver mieux !
Quant à la pauvre France, il y a bien longtemps qu'elle a reconnu son forfait ! J'ai lu et appris qu'elle avait mis à la disposition du Sénégal ses archives ! Tout, tout se saura alors si ce n'est déjà fait ! Que nous reste-t-il encore à demander ou à exiger d'une France fatiguée, assiégée, humiliée ? Sur la tragédie de Thiaroye, elle a capitulé ! Elle a rendu les armes ! Faut-il encore et encore continuer et sans répit à l'acculer, la punir ? N'avons-nous pas d'autres combats plus pressants à mener ? Je crois que si ! Alors, sans tourner la page, mais en y laissant un signet, allons vers des combats plus urgents !
Rien, rien que nous ne sachions où ne devinons, ne sera une surprise ! Nos historiens, poètes, cinéastes, ont fait un solide travail il y a déjà bien longtemps Il faut rester avec l'histoire, dans l'histoire et la vérité de l'histoire ! Halte aux révisionnistes qui tentent de réinventer l'histoire pour mieux empoisonner et faire ferrailler les civilisations entre elles. L'heure est à la paix et non à la guerre. L'heure est à l'apaisement et à la sérénité, sans rien céder, et pas un seul pouce, de notre souveraineté, notre identité. Souffler, souffler sans répit sur les flammes, ne sert pas à venger des mémoires ! Personne, même les bêtes de la forêt, n'ignorent cette tragédie innommable ! Le Sénégal, c'est acté, défendra de mieux en mieux ses acquis, ses conquêtes, sa dignité, l'avenir de ses enfants !
Quelque chose s'est levée dans ce pays et cette chose bâtira, vaincra ou décevra et périra ! Mais nous gagnerons, car ce pays a toujours gagné et il a encore mieux gagné quand tout est devenu glauque, injuste et tragique ! C'est ainsi la marche des nations et des peuples. Il n'existe pas de génération spontanée. Il n'existe que des femmes et des hommes qui, au bout de toutes les épreuves, nourris par le vécu et la marche de l'histoire de leur peuple, s'engagent à grandir davantage leur pays, non en effaçant tout, mais en additionnant la volonté de construire de tous, pour gagner ensemble ! Il fallait bien que la cabane ait existé pour que la maison se fasse. Viendra le gratte-ciel au bout de l'effort, de l'exigence, du patriotisme, du civisme ! Le Sénégal est déjà grand, très grand ! Il faut continuer à le grandir dans l'ouverture et l'alliance des civilisations ! Chaque régime politique ajoute une page à l'histoire. Reste toujours à souhaiter que cette page soit noble, forte, inoubliable !
Ne perdons pas trop de temps à compter et à recompter caillou après caillou, les forfaits du colonisateur. Ce qui est fait est fait ! Nous ne ressusciterons pas les morts, mais nous pouvons les habiller d'un manteau royal dans toutes les mémoires. La jeune génération des Français de 2024 n'est en rien coupable de ce que leur pays a commis comme tragédie par le monde, à l'époque des conquêtes coloniales. La jeunesse sénégalaise n'a pas non plus pour mission de se venger à la hauteur des crimes et forfaits. Mais elle doit tout savoir, tout apprendre. Elle doit toujours se souvenir, rien oublier, mais avancer ! Commençons au plus vite par l'école pour protéger notre histoire et la mettre à l'abri de la seule version coloniale. Les « vaincus » doivent répondre aux « vainqueurs » pour que la vérité triomphe ! Ce n'est pas le combat de la jeunesse de rester scotchée au rétroviseur. D'ailleurs Diomaye comme Sonko, doivent également regarder devant, mais en sachant tout de l'histoire du rétroviseur !
Nous ne changerons pas tout en un jour ! Nous ne réinventerons pas un autre Sénégal dans la rage et la passion ! Mais ce pays doit changer, évoluer et il y faudra beaucoup d'autorité, de fermeté, d'échange sans compromission. Continuerons-nous à avoir le français comme langue officielle inscrite dans notre Constitution ou allons-nous vers une ou d'autres langues nationales ? Notons que près de 20% de notre population parlent et écrivent le français ! Si tous les Sénégalais parlent le Wolof, combien la lisent et l'écrivent ? Certains font de ce combat un combat d'avant-garde, mais la précipitation et le populisme viral conduiraient à l'irréparable ! Rien ne presse ! Pensons-y et travaillons-y ! Par contre, notre système éducatif doit déjà amorcer le combat des langues nationales à l'école ! Nous y arriverons mais pas en une génération ! L'Afrique est condamnée à vivre en partenariat avec le monde !
Notre identité culturelle et nos valeurs culturelles ne sont pas négociables mais nous continuerons longtemps encore, longtemps, à prendre des avions construits par Airbus, Boeing, le temps de construire nos propres avions, nos propres trains, nos propres voitures ! Que ceux qui disent et réclament de tout changer tout de suite et maintenant, de jeter la France à la mer et tous les autres compris, doivent commencer par eux-mêmes : ne plus parler, ni écrire le français. Ne plus prendre l'avion. Ne plus prendre le train. Ne plus conduire de voitures françaises, japonaises, américaines, allemandes, italiennes, et attendre les avions, les trains, les voitures africaines !
Thomas Sankara était charmant ! Il avait le génie de la répartie et de la moquerie : « Si nous ne payons pas, les bailleurs ne mourront pas. Mais si nous payons, nous allons mourir ! »
Pour revenir à Thiaroye 44, il s'est toujours agi, depuis Senghor, de réhabiliter nos morts et qu'au tribunal de l'histoire, les génocidaires soient reconnus et que ces derniers acceptent et assument leur imposture. Son poème sur Thiaroye est entré dans l'histoire ! C'est le 06 septembre 1988, que Thierno Faty Sow et Ousmane Sembene réalisèrent leur film « Camp de Thiaroye ». Le film obtiendra le « Grand Prix du jury de la Mostra de Venise, Silver Lion » ! Les deux fabuleux réalisateurs sénégalais auraient pu refuser ce Prix décerné par les « Grands Blancs », comme les appelait Senghor. Qui connait Sembene Ousmane, sait de quoi il était capable comme homme de refus et intraitable ! Mais, ils acceptèrent de recevoir ce Prix !
Réinventons une nouvelle alliance avec la France et qui commence par le respect mutuel. À elle, surtout, d'y travailler, d'y veiller dans de nouvelles approches dictées par l'humilité, l'écoute, l'échange, l'ouverture, la fraternité et non l'arrogance. La France est restée toujours belle et grande à chaque fois qu'elle a regagné la lumière. Il s'agit pour elle de restaurer une nouvelle grandeur dans un monde qui semble cruellement lui échapper ! Les journalistes qui allument des incendies sur les chaînes de télévisions françaises en fusillant ces jours derniers le Sénégal et le peuple sénégalais face à la rectification du pouvoir politique sénégalais sur la tragédie de Thiaroye et courageusement validé par le mea-culpa de la France, sont ceux-là mêmes, français d'adoption de surcroît, qui demandent à ce que la France ferme ses frontières aux Sénégalais et à ceux qui viennent pour s'y soigner !
Ces Français d'adoption qui constituent désormais la majorité en France, ou presque, - les Français de souche, de génération en génération, se font rares- et dont la France est devenue, tout naturellement, avec générosité, leur pays avec leurs pleins droits, sont ceux-là, qui, dans la presse de droite et d'extrême droite, dans le milieu faisandé de la politique et des partis fiévreux, ajoutent le feu au feu partout où la France est chassée, mise dehors !
L'impératif, la fermeté, l'inflexibilité au sommet de l'État sénégalais indiquent, désormais, la voie à suivre. Et personne n'y pourra rien.
De Senghor à Bassirou Diomaye Faye, ce n'est pas le peuple qui a changé, c'est la jeunesse Sénégalaise qui a changé, évolué et qui dicte sa feuille de route ! Gare à ceux qui s'en écarteront ! Cette jeunesse, osons le dire, ne s'est jamais véritablement adressée à Macron, Biden, Poutine, Xi Jinping, mais plutôt à Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall. On ne l'a pas vu venir dans sa masse, son nombre, ses armes, ses cris, sa témérité. Un certain Ousmane Sonko, lui, l'a vue, pesée, soupesée et s'est préparé en chamane et gourou, à l'hypnotiser, la conquérir. Rester à la dompter et elle ne se dompte pas. Attention à la dissipation de l'hypnose, au réveil !
C'est cette admirable et exigente jeunesse qui a ouvert les portes de tous les pouvoirs à Pastef ! À Pastef de gagner le combat ou rendre les armes ! Mais le combat sera gagné, car tous nous voulons qu'il soit gagné pour continuer à bâtir un pays et un grand pays. Rien n'est impossible au peuple sénégalais. Mais il demande le respect et ce respect à un nom et une demeure : bienien vivre et chez soi ! ! La jeunesse, c'est le destin du Sénégal et de l'Afrique ! Tout ce qui est en face d'elle, n'est que de la politique et des «combinaisons» !
Aujourd'hui, l'Afrique face à la France et la France face à l'Afrique, nous apparaissent comme le théâtre douloureux d'une concurrence de souffrances ! L'Afrique a décrété que l'injustice, l'humiliation, l'exploitation, l'inacceptable déséquilibre des « termes de l'échange », sont terminés ! Elle en a trop, trop longtemps souffert et ce depuis les indépendances africaines. La France, humiliée, « déshéritée », souffre également, au regard de son rejet et de son expulsion brutale de l'Afrique. Le Sénégal, fidèle à sa délicatesse sans faiblesse, a trouvé les mots et pris les décisions qu'il lui fallait prendre. Sans violence. « Rester soi-même, coûte moins cher », disait étrangement d'ailleurs le plus grand des Français et des colonisateurs : Charles de Gaulle !
Une histoire se termine. Une autre commence.
« Le petit Nègre avec le coeur bleu, blanc, rouge » a tourné les pages de tout le livre maudit ! Cela n'a jamais été facile d'être longtemps à la fois bête, soumis et muet !
Il y a beaucoup de français au Sénégal, mais il n'y aura plus la France ? Que non ! Il y en aura encore et encore des Français au Sénégal, dans plus de 50 ans et toujours. Ils sont des nôtres. Nous avons fondé des familles avec eux. La France sans la « France », n'est qu'une formule ! La France ne disparaitra pas. Elle ne disparaitra jamais, mais elle aura beaucoup, beaucoup appris de son histoire et de ses « conquêtes » en payant le prix !
Amadou Lamine Sall est poète, lauréat des Grands Prix de l’Académie française, lauréat du Prix international de poésie 1573 Golden Antilope Tibétain 2025, Chine.
LA LOI D’AMNISTIE DOIT ÊTRE ABROGÉE
Aminata Touré, qui occupe depuis deux mois les fonctions de haute représentante du chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, revient dans un entretien à Jeune Afrique sur ce qui devrait être, selon elle, les priorités de la nouvelle législature..
L’ex-Première ministre de Macky Sall, qui s’est rapprochée d’Ousmane Sonko en 2022, plaide pour l’ouverture d’une enquête sur la répression des manifestations politiques qui ont fait plusieurs dizaines de morts. La victoire à la présidentielle du 24 mars puis aux législatives huit mois plus tard du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) fait-elle figure de revanche pour Aminata Touré ? Après avoir conduit la liste de l’ancienne coalition présidentielle en juillet 2022, celle qui fut garde des Sceaux puis Première ministre de Macky Sall avait été mise au ban par l’ancien chef de l’État sénégalais, qui lui avait préféré Amadou Mame Diop pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Cette mise à l’écart avait alors poussé l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental à rejoindre les rangs de l’opposition emmenée par son principal leader, Ousmane Sonko. Alors que l’Assemblée nationale, désormais largement dominée par le Pastef, vient d’élire son bureau, Aminata Touré, qui occupe depuis deux mois les fonctions de haute représentante du chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, revient dans un entretien à Jeune Afrique sur ce qui devrait être, selon elle, les priorités de la nouvelle législature..
Jeune Afrique : Le Pastef a remporté avec une très large majorité les législatives du 17 novembre puisqu’il compte 130 députés, un record. Ce vote des populations est-il le reflet d’une adhésion massive au projet politique du Pastef, ou celui du rejet de l’héritage de l’ancien régime incarné par Macky Sall ?
Aminata Touré : Les deux. Le 24 mars déjà, lors de la présidentielle, c’était la première fois depuis l’existence du Sénégal en tant que démocratie qu’un opposant se faisait élire dès le premier tour. Les Sénégalais sont restés dans cette logique et cette volonté très claire de tourner la page du régime de Macky Sall.
Comment avez-vous contribué à cette victoire ?
J’ai surtout fait campagne dans ma région d’origine, Kaolack. Nous sommes descendus dans les petites communes rurales pour discuter avec les gens. Je considérais qu’il était important d’obtenir cette large majorité pour pouvoir gouverner librement. Mais également pour que la communauté internationale sache que le président Bassirou Diomaye Faye et son équipe défendent leurs positions avec un soutien fort du peuple sénégalais. C’est important que le reste du monde le comprenne.
Vous avez accompagné Macky Sall pendant une dizaine d’années, avant de le quitter en 2022 – à la suite de son refus de vous laisser briguer la présidence de l’Assemblée nationale – pour rejoindre son opposant le plus farouche, Ousmane Sonko. Cette victoire du Pastef sonne-t-elle aussi comme une revanche pour vous ?
Mes divergences fondamentales avec le président Macky Sall venaient du fait que j’étais opposée au troisième mandat. Cela allait au-delà de la question de la présidence de l’Assemblée nationale puisque quand je suis arrivée au sein de l’hémicycle, je suis devenue députée indépendante. Malgré cela, j’en ai été expulsée. J’ai par la suite noué des liens importants avec le Pastef, d’abord au sein de l’Assemblée nationale, puis avec Ousmane Sonko. Et quand le président Macky Sall a voulu reporter la présidentielle, nous avons continué à nous battre avec l’opposition pour que l’élection se tienne. Il est important que les politiciens africains se battent pour les principes, le respect des dispositions constitutionnelles, le respect dela démocratie tout court. C’est ce qu’a montré le Pastef, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Nous pensons avoir modestement contribué à tout ça.
Quelles devraient être les priorités de cette nouvelle législature ?
La première devrait être l’abrogation de la loi sur l’amnistie des crimes survenus au Sénégal entre 2021 et 2023, des évènements durant lesquels près de quatre-vingts manifestants ont trouvé la mort, selon les organisations de la société civile. Des jeunes, pour l’essentiel, qui ne faisaient que manifester contre le troisième mandat pour réclamer leurs droits et l’organisation des élections. Les responsables doivent être identifiés et traduits en justice. Il ne saurait y avoir d’impunité.
Cette loi avait été brandie comme instrument d’apaisement des tensions politiques, juste avant la présidentielle de mars 2024. La réviser n’est-il pas prendre le risque d’ouvrir une boîte de Pandore ?
L’amnistie ne doit pas couvrir les crimes de sang. Il ne peut y avoir d’apaisement et de réconciliation sans justice.
Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, qui ont bénéficié de cette loi d’amnistie, pourraient être également poursuivis…
Cela n’a aucun sens parce qu’ils ont été poursuivis sur de faux fondements. En tout cas, je considère qu’il faut réviser cette loi car tous les crimes de sang doivent être élucidés, notamment lorsque les victimes ne faisaient qu’exercer leur droit constitutionnel.
Le parti présidentiel voudrait aussi mettre en place une Haute Cour de justice.
Les ministres et les présidents ne peuvent être jugés que devant cette juridiction. Sous Macky Sall, plusieurs scandales ont été révélés au grand jour, dont le premier est lié à la gestion des fonds liés à la lutte contre le Covid-19. C’est un carnage financier qui a été constaté parla Cour des comptes du Sénégal et transmis au procureur, qui l’a rangé dans un tiroir. Il y a eu des faits de mauvaise gouvernance incroyables. Il est donc important que l’on mette en place cette Haute Cour de justice pour que la redevabilité des comptes et la lutte contre l’impunité soient une réalité.
Macky Sall doit-il être poursuivi ?
Seules les enquêtes détermineront le niveau de responsabilité des uns et des autres. Toutefois, lorsque l’ancien président Macky Sall a annoncé le 3 février le report de l’élection présidentielle, il y a eu des manifestations qui ont occasionné des morts. Sa responsabilité, sur cette question, est établie.
L’un des faits marquants de la campagne électorale a été le ralliement au Pastef de plusieurs cadres de l’ancienne majorité présidentielle. Or, la transhumance a maintes fois été dénoncée par Ousmane Sonko. Est-ce qu’il faudrait légiférer sur ce phénomène ?
Je ne vois pas d’inconvénient à ce que des cadres de l’Alliance pour la République [APR, l’ancien parti présidentiel], qui n’ont rien à se reprocher et qui n’ont rien détourné, décident de soutenir le Pastef. Aux États-Unis, des élus républicains ont bien soutenu la candidate démocrate Kamala Harris. Tout le monde n’est pas mauvais à l’APR. Cependant, la transhumance ne peut pas être un moyen de se protéger des poursuites pour mal gouvernance. Si c’est pour sauver sa peau, il n’en est pas question.
Vous avez également été à l’origine d’une proposition de loi visant à lutter contre le népotisme et le favoritisme au sommet de l’État, mais qui n’a pas abouti. Pensez-vous plaider pour que ce texte soit voté par la nouvelle Assemblée nationale ?
Si je siégeais à l’Assemblée nationale, je la remettrais sur la table. Parce que je pense que c’est une bonne protection pour nos dirigeants. Cela ne veut pas dire qu’il faut ostraciser les cousins et les parents, ce sont également des citoyens. Mais je pense qu’il serait mieux pourla démocratie de ne pas exposer des membres de sa famille à un certain niveau de manipulation des ressources publiques. Nous avons vu les conséquences de la gestion publique des proches de l’ancien président. Cela dit, il y a déjà des lois relatives aux questions d’incompatibilité familiale. Vous ne pouvez pas, par exemple, siéger avec votre frère dans le même conseil municipal. Et si vous êtes tous deux magistrats, vous ne pouvez pas être dans la même juridiction. La philosophie existe, il faut maintenant l’étendre à tous les domaines.
Dans un courrier adressé fin novembre à son homologue Bassirou Diomaye Faye, le président français Emmanuel Macron a reconnu qu’un « massacre » avait été perpétré à Thiaroye. Comment avez-vous accueilli cette annonce ?
Les tirailleurs qui ont combattu auprès de soldats français réclamaient leurs droits, mais ils ont eu pour seule réponse des rafales de mitrailleuses. Ce fut un massacre et il n’y a pas d’autres mots qui puissent définir cette tragédie. C’est une évidence historique, il n’est jamais trop tard pour la reconnaître. En février 2017, le président Emmanuel Macron lui-même avait dit que la colonisation était un crime contre l’humanité. Sa reconnaissance de ce qu’il s’est passé à Thiaroye s’inscrit donc dans cette lignée. Si c’est un crime contre l’humanité, cela doit donner lieu à des réparations.
Bassirou Diomaye Faye a souhaité la fermeture de la base militaire française. Comment le Sénégal devrait-il envisager sa future coopération militaire avec Paris ?
On compte développer des partenariats avec tout le monde mais sous d’autres formes. Cela peut être des échanges de renseignements ou de la formation. Mais il faut se rappeler pourquoi les bases militaires étaient en Afrique. C’était pour venir au secours de gouvernements complètement à la solde et à la merci de la France. Nous avons dépassé cette période. Cela ne veut pas dire que c’est la fin de la coopération militaire avec la France, la Chine, les États-Unis ou qui que ce soit. Nous restons ouverts, mais les termes changent. Aujourd’hui, les Africains ont davantage de souveraineté et cela passe par la souveraineté militaire.
Vous êtes depuis septembre la haute représentante de Bassirou Diomaye Faye. Quel rôle jouez-vous concrètement à ses côtés ?
Je le représente quand il le souhaite. Je le conseille beaucoup dans mes domaines de compétence en tant qu’ancienne Première ministre, ancienne ministre de la Justice, ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental et ancienne fonctionnaire des Nations unies. Je dispense mes conseils, il les utilise ou non en fonction de la manière dont il les perçoit.
Êtes-vous tentée de revenir au gouvernement ?
J’ai été ministre il y a longtemps. Je suis très à l’aise dans ma position actuelle.
Les députés en séance plénière ce vendredi
Les choses sérieuses vont bientôt commencer à l’Assemblée nationale. A peine installés, les députés sont convoqués en séance plénière ce vendredi 06 décembre 2024 à 10 heures pour la ratification des listes des membres des Commissions permanentes. C’est dire qu’ils vont bientôt entamer les examens des projets de lois en commission et en plénière.
Question écrite d’Anta Babacar au ministre Aliou Sall
La député Anta Babacar Ngom a adressé, hier, une question écrite au gouvernement. Dans la lettre déposée sur la table du président de la République, le leader de l'Alliance pour la relève citoyenne a interpellé le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Elle a, sur les critères de conformité, interrogé Alioune Sall sur les critères spécifiques définis par la législation sénégalaise ou les régulations sectorielles pour déterminer la conformité des organes de presse et s'ils ont été validés par les instances compétentes en matière de régulation des médias. Anta Babacar Ngom a aussi demandé au ministre les mécanismes précis mis en place pour garantir l’impartialité et la transparence dans le processus de sélection des organes de presse dits conformes, en particulier pour ceux éligibles aux partenariats avec les institutions publiques ou aux appuis financiers de l’État. Elle se demande aussi si la plateforme d’enregistrement des organes de presse a été élaborée en consultation avec les acteurs de la presse, notamment le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS), et d’autres organisations représentatives. Le leader de l'Arc s'est aussi interrogé sur les mesures mises en place pour accompagner les organes de presse considérés comme non conformes afin de leur permettre de régulariser leur situation.
Les cadres casamançais préoccupés par la situation de l'UASZ
Le Collectif des Cadres Casamançais (CCC) s'est réuni en séance spéciale et en urgence, à son siège de Liberté VI afin de discuter et d'échanger sur la situation qui prévaut à l'Université Assane SECK de Ziguinchor (UASZ). Il a également marqué sa profonde préoccupation face à la tournure inquiétante prise par les événements dans ce temple du savoir. Ainsi, après avoir pris connaissance des faits et recueilli des témoignages auprès de plusieurs sources, le Collectif des Cadres Casamançais dit déplorer expressément les évènements regrettables qui se sont produits à l'UASZ, ayant des causes diverses avec des responsabilités qui peuvent être situées au regard de l'enchaînement des faits et actes posés par les uns et les autres. Il a aussi lancé un appel pressant aux différentes parties, notamment les autorités étatiques, l'Administration, les étudiants et les parents d'élèves pour un dialogue inclusif et sincère dans un esprit constructif respectant les droits et devoirs des uns et des autres.
2,94 millions de barils de pétrole brut produits en novembre
Dans son rapport sur la production du site de Sangomar, le ministère du Pétrole renseigne qu’au mois de novembre, 2,94 millions de barils de pétrole brut ont été extraits. Ainsi au cours de ce mois, trois cargaisons d'un volume total équivalent à 2,89 millions de barils ont été enlevées et commercialisées sur le marché international. En 2024, ajoute la même source, la production annuelle devrait s’établir autour de 15 à 16 millions de barils de pétrole brut. Ce nouvel objectif est au-dessus de la cible initiale de 11,7 millions de barils, d’après le ministère du Pétrole. A souligner qu’à la fin du mois de novembre 2024, l’ensemble des puits de production a pu être démarré et ils sont tous disponibles pour être connectés aux lignes de production, selon le planning optimisé de production de chaque puits. L'objectif, d’après le ministère, c'est d'assurer l'extraction globale de 100 000 barils de pétrole brut par jour.
Un individu interpellé avec 220 kg de drogue
La police a encore tapé dans le milieu interlope. Dans la nuit du lundi au mardi, les éléments de l’unité de lutte antidrogue de Mbour de la Brigade régionale des stupéfiants de Thiès ont mené une opération dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. D’après la police, cette intervention a permis l’interpellation du nommé N. Gningue et la saisie d’une importante quantité de drogue. D’après la même source, les investigations consécutives ont permis d’identifier les convoyeurs de la drogue. Ce qui a permis la saisie de 7 colis de chanvre indien, d’un poids total de 220 kg, transportés à bord de trois charrettes. Le mis en cause a été placé en garde à vue etles investigations se poursuivent pour identifier et interpeller d’autres membres du réseau criminel, rapporte la police.
Saisie de 232,5 kg de chanvre indien à Mbour
Restons avec la police pour dire qu’elle reste déterminée dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Les limiers de la Brigade régionale des stupéfiants de Thiès détachés à Mbour ont mis la main sur le nommé N. Ngom en possession d’une importante quantité de drogue. D’après la police nationale, les investigations consécutives ont permis d’identifier les convoyeurs de la drogue et la saisie de plusieurs colis de chanvre indien, d’un poids total de 232,5 kg, transportés à bord de deux charrettes. Le présumé trafiquant est placé en garde à vue et les investigations se poursuivent pour identifier ses acolytes et démanteler le réseau criminel.
Kalidou Kassé primé en Russie
L'artiste plasticien Kalidou Kassé a remporté le prix international sur la technique de l'aquarelle. Ce concours organisé par la Russie avait réuni des artistes de 15 nationalités et portait sur la thématique de l'émigration irrégulière. Cette distinction vient s'ajouter à la liste de prix remportés par l’artiste surnommé le Pinceau du Sahel à travers le monde des arts et de la critique. C’est une consécration de plusieurs années de recherches et de travail sur la question. En atteste la tapisserie « Les voyageurs du néant », 180 x 130 cm 2023. Les séries de l’artiste plasticien Kalidou Kassé ont toujours été sanctionnées par des expositions sur le plan national et à l’étranger. Ces parcours démontrent, entre autres, l'engagement de l'artiste notamment sur des thématiques sociétales, d'actualité et des préoccupations citoyennes de l’artiste plasticien. Kalidou Kassé est convaincu du rôle qu’il doit jouer dans le développement économique, socioculturel et touristique ainsi que son option stratégique de veille et d'alerte sur des questions qui interpellent l'humanité.
Maïmouna Ndour Faye dit respecter toutes les procédures
La directrice générale de la 7Tv ne décolère pas contre le ministre de la Communication, Alioune Sall. En point de presse hier, Maïmouna Ndour Faye a exprimé son indignation face à l'exclusion de sa chaîne et du portail web AzActu de la liste des médias officiels publiée par le ministère de la Communication. Elle affirme que toutes les procédures légales avaient été scrupuleusement respectées avec l'approbation du CNRA, de l'ARTP et du ministère de la Communication. Maïmouna Ndour Faye appelle à plus de transparence dans le traitement et le dialogue pour préserver l'intégrité du secteur audiovisuel, tout en réaffirmant l'engagement de 7TV à se conformer aux textes.
Congrès international de l’apiculture en Casamance
Ziguinchor va accueillir vendredi prochain le congrès international de l’Apiculture dont le thème est : « l’Abeille, l’avenir de l’humanité ». L’initiative est portée par les trois départements de la région de Ziguinchor (Bignona, Oussouye et Ziguinchor) regroupés en entente interdépartementale, en lien avec les régions françaises Alsace, Champagne, Ardennes et Lorraine. L’apiculture présente un intérêt tout particulier en ce qu’il contribue à promouvoir une meilleure compréhension de la prise en compte de la biodiversité dans nos politiques publiques aussi bien au niveau national, local et communautaire. Il permet de mettre en lumière l’importance cruciale des abeilles pour l’écosystème ainsi que leur impact positif sur l’économie locale. Ce sera l’occasion aussi de promouvoir les pratiques apicoles durables, reconnues comme des leviers essentiels pour l’emploi des jeunes et des femmes, ainsi que pour l’employabilité en Casamance, et au-delà.
Moustapha Guirassy rassure les maîtres coraniques
Le ministre de l’Education nationale a tiré hier, le bilan de la journée nationale du Daara. C’était à l’occasion de l’audience que Moustapha Guirassy a accordé à la fédération nationale des acteurs des Daara. C’était une rencontre d’échanges, d’information, de bilan et de mise à niveau. Les deux parties ont échangé aussi sur les manquements notés par les acteurs des Daara de l’organisation de la journée. Ainsi Moustapha Guirassy a rassuré ses hôtes et a réitéré sa volonté de replacer les Daara au cœur du dispositif de l’Éducation et de Formation. A souligner que la fédération nationale des maîtres coraniques avait tenu un point de presse pour dénoncer les manquements de l’organisation de la journée.
Diomaye aux Emirats Arabes Unis
Le chef de l’Etat est en visite officielle aux Émirats Arabes Unis depuis hier, à l'invitation du Président Mohammed Ben Zayed Al Nahyane. Le Président Bassirou Diomaye Faye se rendra ensuite au Forum de Doha, au Qatar, qui se tient demain à l’invitation de Son Altesse Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Émir du Qatar.
Une usine de recyclage de déchets plastiques inaugurée
Dans le cadre de la croisade contre les déchets plastiques qui polluent les villes, une usine de recyclage de déchets plastiques a été implantée dans la commune de Gandon. Elle a été inaugurée hier, en présence du préfet du département de Saint-Louis, Abou Sow et de l’ambassadeur de la France au Sénégal, Christine Fages. Selon le Préfet, c’est une nouvelle étape qui s’ouvre avec la valorisation du plastique et l’employabilité des jeunes. A l’en croire, l’Etat a très tôt pris conscience de l’impact négatif du plastique avec le vote d’une loi en 2015 pour limiter son utilisation. Cette infrastructure vient à son heure, dit-il. Quant à la diplomate française Christine Fages, elle a salué cet investissement innovant qu’elle considère comme un défi qui dépasse les frontières au grand bonheur des populations. L’objectif, dit-elle, c’est de transformer en opportunités cette unité par la formation des jeunes qui vont évoluer dans ce secteur de recyclage. Pour sa part, Patrick Parmentier, au nom des promoteurs, indique que ce projet ambitionne de traiter le plastique et en faire autre chose que des déchets. Ainsi le plastique pourra ainsi servir de planche, à l’image du bois ou à faire des palissades. Le coût de l’investissement est de 150 millions de francs CFA. Dans un premier temps, l'usine va traiter une tonne de déchets par jour pour aller rapidement à 100 tonnes.
Le gouvernement français renversé par les députés
Le gouvernement de Michel Barnier est tombé. Les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté mercredi une motion de censure à l'Assemblée nationale, la deuxième seulement de l'histoire de la Ve République, ouvrant une période de fortes incertitudes politiques et financières. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet a annoncé que 331 députés ont voté la motion déposée par la gauche (alors que 288 voix étaient nécessaires) en réponse au 49.3 de Michel Barnier pour faire passer sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale. Trois mois seulement après sa nomination, Michel Barnier devra remettre immédiatement sa démission à Emmanuel Macron, tout juste de retour d'une visite d'Etat en Arabie Saoudite. Pour ses dernières paroles de Premier ministre, Michel Barnier, 73 ans, avait appelé chaque député à la «responsabilité» dans un «moment de vérité»