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3 mai 2025
L'ARMÉE DÉCLENCHE UNE OFFENSIVE CONTRE LA CULTURE DE CHANVRE AU NORD DE SINDIAN
Cette intervention répond à l’urgence sécuritaire imposée par l’expansion de ces activités illégales, qui impactent lourdement les populations locales et l’économie régionale.
Le 7 octobre 2024, l’armée nationale a lancé une opération majeure dans la zone Djibidione-Dieye-Djondji-Massaran-Balla Bassène-Nialé, considérée comme le cœur de la culture de chanvre dans le nord Sindian. Cette initiative vise à combattre le trafic de chanvre et de bois, qui a pris des proportions alarmantes.
Cette opération s’inscrit dans un contexte de retour progressif des populations déplacées par les conflits, qui subissent les conséquences de l’expansion de la culture de chanvre. En effet, cette pratique a non seulement privé les agriculteurs de leurs terres, mais a également poussé de nombreux jeunes à abandonner l’école pour s’engager dans cette activité lucrative, exacerbant ainsi les enjeux sécuritaires, notamment dans cette zone frontalière avec la Gambie.
En réponse à la demande de la population pour une intervention sécuritaire, l’armée s’est engagée à détruire tous les champs de chanvre, neutraliser les éléments armés et interpeller les trafiquants. Cette opération, dirigée par le bataillon de commandos et soutenue par le 25e Bataillon de reconnaissance et d’appui, a déjà permis de détruire plus de 50 hectares de culture, représentant une valeur de plus de 2 milliards de francs CFA.
L’armée se dit déterminer à protéger les terres des populations et à relancer les activités licites, tout en luttant contre l’expansion d’une économie criminelle aux conséquences socio-économiques et environnementales dévastatrices.
DIOMAYE FAYE CONSOLIDE LE SYSTÈME
Les Jeunesses patriotiques du Sénégal (JPS), bras armés de Pastef, se voient récompensées avec une pluie de postes de chargés de mission à la présidence. Cette pratique, loin d'être nouvelle, soulève des questions sur la continuité des mœurs politiques
Ces dernières heures, plusieurs coordonnateurs des Jeunesses patriotiques du Sénégal (Jps), mouvement affilié au parti Pastef, ont été nommés chargés de mission à la présidence de la République. Autre temps, autre mœurs ? Ou statu quo ?
C’est une continuité dans les pratiques nominatives : Envoyé spécial, ministre-conseiller, Haut représentant du chef de l’Etat et maintenant chargé de mission. A la présidence de la République, les nominations s’enchaînent pour étoffer le cabinet présidentiel. Ces dernières heures, une douzaine de coordonnateurs des Jeunesses patriotiques du Sénégal (Jps), mouvement affilié au parti Pastef, ont été nommés chargés de mission à la Présidence : il s’agit, entre autres, des coordonnateurs des Jps de Kédougou, Saint-Louis, Koungheul, Diourbel, Tambacounda.
A la veille des législatives anticipées du 17 novembre prochain, c’est une manière de remobiliser la base électorale, notamment les jeunes qui constituent le cœur de Pastef et qui ne cessent de réclamer leurs nominations. Dans les pratiques politiques au Sénégal, le chargé de mission est une fonction fourre-tout, qui permet juste de caser une clientèle politique. De Wade à Macky, et désormais Diomaye, on décide d’y recourir pour offrir un emploi rémunéré à des militants ou proches.
Avec ces nominations, la présidence étoffe son personnel politico-administratif dans un contexte de conjoncture économique et de réduction annoncée des dépenses de l’Etat.
Premier ministre très puissant, Ousmane Sonko a mis à ses côtés une équipe de 20 conseillers à la Primature dans les domaines de la défense, de la sécurité, de la diplomatie, de la santé, des mines, du pétrole, des finances et du budget. Ils sont les référents des ministres et secrétaires d’Etat pour toutes les questions techniques qui relèvent de chaque département ministériel.
LA ROMANCIERE SUD-COREENNE HAN KANG LAUREATE
Née dans la ville sud-coréenne de Gwangju, Han Kang a 53 ans et est issue du milieu littéraire puisque son père, Han Sung-won, est un romancier réputé. Elle avait reçu en 2023 le Prix Médicis du roman étranger.
Le Prix Nobel 2024 de littérature est décerné à l’autrice sud-coréenne Han Kang «pour sa prose poétique intense qui confronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine». Née dans la ville sud-coréenne de Gwangju, Han Kang a 53 ans et est issue du milieu littéraire puisque son père, Han Sung-won, est un romancier réputé. Elle avait reçu en 2023 le Prix Médicis du roman étranger.
C’est une énorme surprise pour le monde littéraire, mais aussi pour l’autrice sud-coréenne Han Kang, récompensée pour l’ensemble de son œuvre du Prix Nobel de littérature. Elle était apparemment en train de dîner avec son fils lorsqu’elle a appris la nouvelle grâce au message envoyé par l’un des 18 membres de l’Académie suédoise. Sa première réaction : «Jusqu’ici, j’ai eu une journée tout à fait ordinaire, je n’étais vraiment pas préparée pour cette annonce.»
«Un jour ordinaire»
En ce jour ordinaire, elle vient donc de remporter, en tant que première Sud-coréenne, le plus prestigieux et aussi le mieux doté des prix littéraires au monde, avec 11 millions de couronnes suédoises, c’est-à-dire plus de 970 000 euros. Elle devient la 18e femme parmi les 117 lauréats à avoir remporté la récompense ultime. Les membres du comité célèbrent une autrice qui a su affronter «les traumatismes historiques et les règles invisibles. Et dans chacune de ses œuvres, elle expose la fragilité de la vie humaine. Elle a une conscience unique des liens entre le corps et l’âme, les vivants et les morts. Et, par son style poétique et expérimental, elle est devenue une innovatrice dans le domaine de la prose contemporaine». Avec le choix d’une écrivaine sud-coréenne, l’Académie suédoise a déjoué, comme d’habitude, tous les pronostics.
Dans un monde dominé par les guerres en Ukraine et à Gaza, elle ne s’est pas sentie obligée d’honorer un auteur russe, ukrainien, palestinien ou israélien. Ce n’est pas non plus une autrice dédiée au féminisme, à l’antiracisme, aux droits de l’Homme, à la question du genre, aux tragédies liées à la migration ou aux catastrophes écologiques qui a été couronnée.
Mais une autrice au service de la littérature, qui se confronte dans un style poétique et expérimental aux traumatismes individuels et collectifs, aux règles invisibles, à la fragilité de l’être humain. Ceci dit, une nouvelle règle de l’Académie semble se confirmer : depuis pratiquement dix ans, le Prix Nobel de littérature est décerné en alternance à un homme et une femme.
La percée internationale avec «La végétarienne»
Née le 27 novembre 1970 à Gwangju, ancienne capitale de la province du Jeolla du Sud, la famille de Han Kang s’installe à Séoul quand elle a neuf ans. Comme son père est un romancier connu, elle baigne depuis sa naissance dans un univers artistique. Très vite, Han Kang s’exprime par les mots, mais aussi par la musique et l’art qui se retrouvent souvent dans ses créations littéraires. Ses premières publications sont consacrées à la poésie. Tes mains froides, l’un de ses premiers romans, publié en 2002, reflète son implication dans l’art, par exemple quand elle évoque un manuscrit laissé par un sculpteur disparu, obsédé par la réalisation de moulages en plâtre de corps féminins. Le jeu, l’ambiguïté, voire le conflit entre le visible et l’invisible, le réel et l’irréel, la révélation et la dissimulation, se trouvent souvent au centre de ses préoccupations. Avec La végétarienne (2015), elle réussit pour la première fois à attirer l’attention du monde littéraire au niveau international. Il s’agit d’une exploration de l’expérience radicale d’une femme, Yeong-hye, qui refuse de se soumettre aux normes de l’alimentation et entre en résistance contre le contrôle social. Quand elle persiste à ne pas manger de la viande, elle suscite des réactions violentes et imprévisibles, même auprès de sa propre famille, cela va de son mari, en passant par son père autoritaire, jusqu’à l’exploitation sexuelle par son beau-frère, artiste vidéo. Internée finalement dans une clinique psychiatrique, elle cherche à se sauver par sa propre imagination en s’éloignant encore plus de la société qui l’entoure. Une œuvre récompensée par le Booker Prize en 2016 et dont l’adaptation au cinéma avait été sélectionnée au Festival de Sundance.
L’empathie et la politique
L’empathie joue un rôle majeur dans l’œuvre de Han Kang. The Wind Blows, Go, paru en 2010, aborde les questions complexes de l’amitié et de l’art. Greek Lessons (2011) parle du lien extraordinaire entre deux personnes vulnérables et la capacité de créer un langage commun. L’histoire raconte la rencontre entre une jeune femme traumatisée devenue muette et un professeur de grec ancien qui est en train de perdre la vue. Portée par les valeurs humaines et des univers souvent intimes, l’autrice n’écarte pas non plus la dimension politique de la vie. Dans Human Acts (2014), elle parle d’un massacre commis à Gwangju, sa ville natale, par l’Armée sudcoréenne en 1980, en donnant une voix aux centaines d’étudiants et de civils désarmés qui ont été assassinés.
Avec son roman Impossibles adieux, publié en 2021 et aussi récompensé en France, elle récidive avec ses pensées profondément politiques. Un hommage à des dizaines de milliers de personnes dont aussi des enfants et des personnes âgées, qui ont été fusillées à la fin des années 1940 sur l’île sud-coréenne de Jeju, parce qu’elles étaient communistes ou soupçonnées d’être des collaborateurs. Dans The White Book, la puissance poétique de son style et l’omniprésence de la couleur blanche et du vide prennent le dessus pour raconter une tragédie personnelle vécue par sa mère et son père, mais qui a eu aussi de fortes répercussions sur sa propre vie : le décès de sa sœur aînée quelques heures après sa naissance. En se demandant si cette mort précoce n’a pas aussi rendu sa vie possible, elle inclut la mort et les morts dans sa vision de la vie.
Les écrivains africains restent-ils les oubliés du Comité Nobel ?
Plusieurs noms africains circulaient avant l’annonce surprise de ce 10 octobre : par exemple Nuruddin Farah, écrivain né en 1945 en Somalie, mais qui écrit en langue anglaise et qui a grandi dans une province de l’Ethiopie proche de la Somalie. Ce grand défenseur de l’histoire de son pays est notamment le premier écrivain somalien à rompre avec la tradition orale du Somali, en lui donnant aussi une version écrite suivant l’alphabet latin. Ou Ngugi wa Thiong’o. Né en 1938, l’écrivain kényan écrit en langue kikuyu et anglaise, et s’est donné la mission de «décoloniser l’esprit», œuvre du même nom publiée en 1986. Depuis son premier roman, Enfant, ne pleure pas, publié en 1962, un an avant l’indépendance du Kenya, l’écrivain, réputé pour son style à la fois sophistiqué et populaire, est considéré comme l’un des plus grands écrivains de l’Afrique de l’Est.
Cependant, jusqu’à aujourd’- hui, seulement cinq écrivains du continent africain ont reçu le Prix Nobel de littérature : le chantre de la liberté, le Nigérian Wole Soyinka, devenu, en 1986, le premier écrivain noir et le premier auteur africain nobélisé, suivi en 1988 par le «Victor Hugo du Caire», l’Egyptien Naguib Mahfouz, la militante contre l’apartheid, la SudAfricaine Nadine Gordimer en 1991, devenue la première femme du continent africain distinguée par le prix, l’écrivain anti-raciste John Maxwell Coetzee («écrivain occidental vivant en Afrique du Sud») en 2003 et le Tanzanien Abdulrazak Gurnah, qui s’est vu décerner le prix en 2021 et qui a été félicité pour ses récits sur le «destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents». Depuis 1901, l’Europe et l’Amérique du Nord représentent les trois quarts des auteurs récompensés de la plus prestigieuse distinction littéraire du monde. Avec Han Kang, le Prix Nobel de littérature a récompensé aussi l’écriture et la culture d’un autre continent. L’an dernier, le Prix Nobel de littérature avait été remis au dramaturge norvégien Jon Fosse.
Rfi
Par Bachir FOFANA
UMS, REVEILLEZ-VOUS !
Invité dans l’émission «Faram Facce» de Papa Ngagne sur la Tfm, Dr Khadim Bamba Diagne, faisant son commentaire sur les affectations des magistrats, disait «Nioo gueuna deung rond-point» (Ils sont plus tordus qu’un rond-point). Et il le répétera 3 fois
Le 2 octobre dernier, l’émission «Faram Facce» de Papa Ngagne sur la Tfm avait comme invité Dr Khadim Bamba Diagne, Secrétaire permanent du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (CosPetrogaz). Une chose a retenu notre attention : faisant son commentaire sur les affectations des magistrats, le présentateur relance par une question sur les «bannis» de Tambacounda. Et la réponse de Dr Diagne est cinglante : «Nioo gueuna deung rond-point» (Ils sont plus tordus qu’un rond-point). Et il le répétera trois fois.
Face à ce qui ressemble manifestement à de l’outrage à magistrat, nous nous attendions à une interpellation en bonne et due forme comme pour Cheikh Yérim Seck, Kader Dia, Bougane Guèye Dany ou le Commissaire Keïta. Ou tout au moins à une sortie de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) pour une condamnation de ces propos.
Cependant, il est à constater pour le déplorer que les dénonciations de cette organisation soient vraiment à géométrie variable. Par le passé, l’Ums s’en était violement prise à Serigne Bassirou Guèye, alors procureur de la République, et a été très silencieuse face à Souleymane Téliko qui avait pourtant commis la même «faute». En effet, après la relaxe en première instance de Aïda Ndiongue, poursuivie pour détournement présumé de deniers publics, d’escroquerie sur les deniers publics dans le dossier des produits phytosanitaires relatifs aux marchés lancés dans le cadre de la lutte contre les inondations, Serigne Bassirou Guèye avait fait face à la presse en mai 2015.
Ousmane Sonko a traité Badio Camara de corrompu
C’est pour dire tout de go : «La relaxe de Aïda Ndiongue et Cie nous semble manifestement illégale et même troublante !» Suffisant pour que l’Ums se fende d’un communiqué pour recadrer le Proc. C’est pour dire que les propos tenus dans la presse par le procureur portent atteinte à l’honorabilité des magistrats. L’organisation avait estimé que Serigne Bassirou Guèye n’avait pas le droit de commenter une décision de Justice à travers la presse. Et l’Ums de dire que ces propos du procureur de la République constituaient «un coup dur porté à la Magistrature». Ils jettent également «le discrédit sur l’institution judiciaire» et «violent la séparation des pouvoirs». L’Ums de se désolidariser de tout magistrat qui «viole délibérément et de mauvaise foi son serment». Et pourtant, c’est motus et bouche cousue quand Téliko s’est présenté à la télé pour commenter la décision de Justice concernant Khalifa Sall.
L’on peut dire la même chose avec l’ancien Agent judiciaire de l’Etat qui s’était offusqué des conditions du jugement de Ziguinchor dans le dossier de radiation de Ousmane Sonko des listes électorales. Yoro Moussa Diallo avait vivement critiqué la décision du Tribunal, dénonçant ce qu’il qualifiait d’«atmosphère délétère» durant le procès. Il avait déclaré dans un communiqué : «Cette audience s’est tenue dans des conditions indignes d’un procès équitable.» Suffisant pour que l’Ums étale sa stupéfaction. Non sans condamner vigoureusement les attaques contenues dans ledit communiqué de l’Aje et visant un juge qui, selon elle, «a rendu une décision dans le sens qu’il croit conforme à la loi».
«Parlez-nous de votre leader qui dépasse Mandela»
Que dire alors de la sortie de l’Association des magistrats après la publication, le 20 janvier 2024, de la liste définitive des candidats à la Présidentielle du 25 février 2024 par le Conseil constitutionnel, consacrant l’invalidation de la candidature de Karim Wade, quand les députés du Parti démocratique sénégalais (Pds) ont publié, le lendemain dimanche, une déclaration suivie d’une saisine de l’Assemblée nationale pour la mise en place immédiate d’une commission d’enquête parlementaire contre deux membres de la haute juridiction pour des soupçons de corruption ? «Suite à la décision du Conseil constitutionnel établissant la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024, un groupe parlementaire d’un parti politique a cru devoir s’attaquer ouvertement à deux éminents membres de cette haute juridiction pour des soupçons de corruption et de conflit d’intérêts. Sous ce prétexte, l’Assemblée nationale a été convoquée en séance plénière pour la mise en place d’une commission parlementaire ayant pour mission de les entendre. L’Ums, tout en apportant son soutien indéfectible aux collègues concernés, condamne vigoureusement une telle démarche attentatoire au principe de la séparation des pouvoirs et constitutive d’un précédent dangereux pour l’indépendance de la Justice», s’était insurgé le Bureau exécutif de l’Ums dans un communiqué. Pourtant, Ousmane Sonko, du haut de son grand cinéma au Grand Théâtre le 10 juin 2024, avait ouvertement traité le président du Conseil constitutionnel de corrompu et l’Ums était plus que silencieuse, comme elle l’est aujourd’hui avec Khadim Bamba Diagne.
Quand le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annulé les dernières décisions du Conseil supérieur de la Magistrature prises par son prédécesseur en toute illégalité (non-respect du parallélisme des formes, qui voudrait qu’on convoque, même pour une consultation à domicile, le Conseil), l’Ums est restée aphone.
Intellectuels organiques pour façonner l’opinion
Le Dr Diagne est-il un défenseur du Projet pour bénéficier du regard détourné de l’Ums ? Nous concernant, nous pardonnons ses propos contre certains magistrats. Car le jour où il a osé affirmer que Ousmane Sonko dépasse Nelson Mandela, for intérieurement, nous nous sommes dit «kii loo ko wah toogne ko». Dans une vidéo, il avait déclaré : «J’étais en Afrique du Sud pour une conférence et les Sud-africains m’ont dit «parlez-nous de votre leader qui dépasse Mandela».» C’est quand même fort de café ! Les Sudafricains savent que le leadership de Mandela n’est pas d’être un surhomme, mais sa fécondité : il a créé des leaders comme lui et dans tous les domaines. N’est-ce pas le même Khadim Bamba qui nous avait dit que la validation de la candidature de Bassirou Diomaye Faye avait eu comme effet immédiat la diminution de l’émigration irrégulière ?
Diagne fait partie de la horde d’intellectuels qui se sont malicieusement incrustés dans le système médiatique pour, de l’intérieur et sournoisement, porter la propagande de Pastef. Ce que Antonio Gramsci appelle les «intellectuels organiques». Gramsci définit l’intellectuel organique comme étant celui qui défend les intérêts d’un clan. C’est cet intellectuel qui envahit l’espace public sous le manteau de son expertise qu’il met au service d’une organisation, sa supposée neutralité en bandoulière. En effet, les mouvements révolutionnaires ont besoin d’une théorie pour nourrir leur pratique. C’est la raison pour laquelle toute révolution a donc nécessairement aussi besoin d’intellectuels organiques pour façonner l’opinion. Antonio Gramsci, théoricien communiste de la première moitié du XXème siècle, nous dit que ce qui définit l’intellectuel organique, c’est moins ce qu’il produit (au sens entendu de théoricien, d’essayiste, de philosophe, etc.) que le rôle actif qu’il joue, consciemment ou inconsciemment, au sein de sa classe sociale et plus généralement au sein de la société. Diagne n’est que l’arbre qui cache la forêt pour vendre un Projet.
FMI-SÉNÉGAL, UN PARTENARIAT EN EAUX TROUBLES
L'audit des finances sénégalaises a eu l'effet d'une bombe, laissant l'institution internationale avec l'impression d'avoir été "jetée en pâture". Le prêt de 1,8 milliard de dollars, autrefois célébré comme une victoire par Macky Sall, est au point mort
(SenePlus) - Le Fonds Monétaire International (FMI) semble adopter une posture de prudence vis-à-vis du Sénégal, selon des informations obtenues par Jeune Afrique (JA). Malgré un prêt d'1,8 milliard de dollars validé en juin 2023, les nouvelles autorités sénégalaises se trouvent dans une impasse financière, n'ayant aucun décaissement depuis l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.
"Il n'y a traditionnellement pas de revues pendant les périodes électorales. Le FMI veut éviter d'être instrumentalisé à des fins politiques", confie une source au sein de l'institution à JA. Cette période d'attente exceptionnellement longue s'explique par les remous politiques qui ont secoué le pays, notamment le rapport de l'élection initialement prévue fin février.
Le nœud du problème semble résider dans un audit des finances publiques lancé par les nouvelles autorités. Cet audit, qui a empêché la fourniture des documents nécessaires au FMI pour valider la deuxième revue de son programme, a conduit à l'annulation de deux conseils d'administration consécutifs. "C'est rare d'annuler deux conseils d'administration de suite", souligne la source de Jeune Afrique. "Cela concerne généralement les pays défaillants."
La situation s'est encore compliquée lorsque le 26 septembre, à Dakar, Ousmane Sonko et Abdourahmane Sarr ont dévoilé les résultats de l'audit, révélant des chiffres alarmants. "Nous avons eu le sentiment d'être jetés en pâture", confie un employé de l'institution à JA. "Si l'audit dit vrai, le FMI va être pointé du doigt. Mais nous ne certifions pas les comptes publics, ce n'est pas notre rôle."
Face à cette situation, Julie Kozack, directrice de la communication du FMI, a déclaré le 5 octobre : "Nous travaillerons étroitement avec les autorités dans les prochaines semaines pour évaluer l'impact macroéconomique et définir les prochaines étapes." Cependant, avec les élections législatives anticipées prévues pour le 17 novembre, le Sénégal risque de faire face à des problèmes de liquidités, aucune revue ne pouvant avoir lieu en période électorale.
L'incertitude plane désormais sur l'avenir du prêt de juin 2023, certaines évoquant même la possibilité que les revues n'arrivent jamais à leur terme. Dans ce scénario, les nouvelles autorités devraient relancer un nouveau programme.
PAR Jean Pierre Corréa
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NDIAGA DIAW, LA PASSION DE L’ÉLÉGANCE
Au moment où des jeunes plongent dans l’enfer de l’Atlantique, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir écrire l’histoire
« Au cœur de chaque maison de couture, une âme se révèle. Ce sont des histoires tissées de passion et d’émotions, où chaque création évoque des rêves inaccessibles. Dans le tourbillon des tissus et des aiguilles, des destins s’entrelacent, illuminant le monde de la mode. Chaque pièce est une œuvre qui raconte une histoire unique, vibrante de vie, d’amour et de dévotion. La haute couture, c’est ainsi un voyage au cœur des émotions, où chaque détail a son importance et où chaque silence résonne. »
Au moment où des jeunes adultes plongent dans l’enfer de l’Atlantique en poussant un « ouf ! » de soulagement, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir dans son pays, précisément chez lui, là-même où il a grandi, pour encore écrire l’histoire de la vie qu’il mène, fortement inspirée par l’élégance et l’amour du beau, histoire qu’il dépose avec son talent sur des femmes et des hommes, qu’il aime à rendre singuliers et surtout audacieusement libres.
Ndiaga Diaw, qui a créé en 2005 son premier atelier appelé « FIIT », ça ne s’invente pas, est donc revenu au bercail après s’être imposé à Bruxelles dans le monde de la mode à travers son showroom situé, ça ne s’invente pas non plus, « Rue Lebeau ». Portrait d’un homme entre audace et beauté.
Cet homme de 46 ans est né à Dakar et y a grandi, fasciné par les vêtements, et la manière de les porter le plus élégamment possible. Il se découvre une passion, le stylisme, n’ayant pas de prime abord, l’idée d’en faire son métier. De curiosités en éblouissements liés aux fréquentations qu’il tisse dans ce milieu, sa vocation se précise et ses doutes sur son talent se muent en certitudes.
Fitt l’atelier de l’audace
L’homme prend à bras le corps sa passion du stylisme et inaugure en banlieue, à Golf, son premier atelier de couture et de création, et saisit l’opportunité de participer cette année-là au concours Siravision, sélectionné in extremis, lui donnant de créer 5 pièces dans l’urgence, et, la chance ne souriant qu’aux audacieux, Ndiaga Diaw remporte le concours et accède à la notoriété.
N'oubliant pas que « le Génie, c’est 10% de talent et 90% de transpiration », il travaille avec une grande créatrice, qui avait révolutionné le pagne tissé, Claire Kane en l’occurrence, conseille les clients, gère la boutique, investit l’atelier et y découvre avec humilité l’art et les exigences de la coupe, et intègre le processus de création, du dessin au vêtement.
« L’instant Claire Kane », c’est le déclic de l’ambition, c’est l’intime conviction du talent nécessaire à l’éclosion de ses rêves…empreints d’Universel. En 2012 Ndiaga a des envies d’ailleurs, non pas parce s’y trouverait un improbable « El-DO-RADEAU », mais parce qu’il a envie de nouvelles expériences, de se remettre en question autant qu’en perspectives, en se mettant loin, en surplomb de sa vie et de sa zone de confort endogène.
Il part alors à la recherche de lui-même, « lui-même » étant l’endroit « d’où il parle au Monde » et d’où il crée son désir du beau et son offre d’élégance à des femmes et à des hommes en quête de cette singularité que proposent ses créations.
Il était Bruxelles…une fois !!!
Destination Berlin, ville culturellement turbulente et accueillante, ouverte de tous les temps aux artistes du monde entier, mais c’est en Belgique, à Bruxelles notamment, creuset très vivant de créations audacieuses, que Ndiaga Diaw va poser la table de coupe, qui va lui inspirer l’idée même du challenge à emporter, dans un pays où la mode est plus développée que sous nos latitudes. Sans complexes, la foi et la confiance chevillées au cœur, il pénètre cet univers, s’armant au contraire de courage lorsque des Cassandre lui en avaient prédit l’impossibilité. Pouvait-il en être autrement pour l’homme qui n’aimant que la mode, ne sachant faire que ça, était donc condamné à en affronter les difficultés, lesquelles vont paradoxalement le booster et rendre ses certitudes et sa confiance plus affirmées, lui permettant de s’adapter à son nouveau pays, à sa clientèle avide d’étonnements, de goûts nouveaux surprenant leurs sensibilités. La Haute Couture est affaire d’Orfèvres, et les métiers qui concourent à l’attrait que le monde entier lui voue, sont tous d’une exigence professionnelle absolue. Cela vous forge un homme, et les vêtements qu’il invente sont prisés par les hommes et les femmes, ces dernières orientant de plus en plus les coups de son crayon sur la planche à dessins qui dansent entre prêt à porter et haute couture, révélant avec délicatesse et touches subtiles, « La Femme Ndiaga Diaw ».
Un habit ne peut pas être que beau…il doit être bien porté
La « Femme Ndiaga Diaw », c’est une identité qui relève de la force, de la singularité, de l’unique et du transgressif, dont aiment se parer des femmes fortes et indépendantes, exigeant que le vêtement créé par Ndiaga affirme avec grâce quelque chose en elles. Bruxelles lui fait alors toute sa place, lui offrant un bel écrin où il pourra faire briller la Marque Ndiaga Diaw, Rue Lebeau, comme par hasard.
Ses multiples collections et défilés de Haute Couture en attestent : Ndiaga Diaw a étonné Bruxelles. Pourtant un sentiment s’installe de plus en plus excitant dans son esprit, agite ses réflexions, lesquelles peu à peu lui murmurent un tranquille besoin de revenir vers la Source du Rêve, pour établir l’expérience à l’endroit où l’audace a guidé ses pas sur des chemins buissonniers, pour que « FITT » fasse place à la Marque Ndiaga Diaw, comme une boucle bouclée toute en poétique créatrice, puisque le lien ne fut jamais déconnecté entre Bruxelles et Golf. Au fur et à mesure, l’idée germe de revenir créer et dynamiser la Marque Ndiaga Diaw là où FITT était né.
Produire local ne veut pas dire traditionnel
Dans son atelier Dakarois, l’homme s’attèle à créer une nouvelle collection, avec le dessein de l’exporter, mais aussi destinée à plaire aux Sénégalais, tout en précisant que « Produire Local ne veut pas dire Produire Traditionnel », l’ethnique ne détrônant pas les goûts de se vêtir communs, étant persuadé que les Sénégalais et les Africains sont dorénavant « dans le Temps du Monde ».
Les 12 et 13 octobre, Ndiaga Diaw de retour chez lui, accueille le Sénégal dans ses murs et plonge les amoureux du beau et de l’élégance dans le lieu où va désormais vivre sa marque et d’où ses créations vont aller séduire les Sénégalais. Ces deux jours, seront des moments joyeux de « portes ouvertes », sur ses ateliers et son laboratoire, sa salle de coupe, posés au cœur du réacteur d’où surgissent des créations étonnantes et singulières, que porteront de divins et sublimes mannequins.
Ndiaga Diaw affirme et partage son rêve, rendu possible par son audace : « J’avais besoin d’établir ma Marque et de la partager avec les gens de chez moi, de leur dire bienvenue là où j’ai grandi, venez où je vous convie, c’est aussi chez vous. C’est là, tout le sens de mon retour au pays natal ».
Emotions garanties. Venir découvrir la dernière collection Homme et Femme "Dakar 2024" lors de journées portes ouvertes sera donc un bonheur.
Ndiaga Diaw Couture
Ventes privées & Cocktails
Adresse : Rue GS-112, 473 Golf Sud
par Ibrahima Thioye
HONTE ET CULPABILITÉ
Voyage au cœur de ces sentiments complexes, de leurs origines à leurs manifestations, en passant par des conseils pratiques pour les apprivoiser.
John Bradshaw nous rappelle dans son livre S’affranchir de la honte : « La honte est partout ; elle s’avère rusée, puissante et déroutante. Son pouvoir réside dans son caractère obscur et secret » ; « La culpabilité est notre directeur de conscience. Elle nous signale que nous avons transgressé nos valeurs. »
Définitions
La honte et la culpabilité sont des émotions sociales proches. La honte se manifeste par un sentiment d’abaissement de soi aux yeux des autres suite à une expérience perçue comme non conforme à nos idéaux. La culpabilité survient lorsque nous notons un décalage entre notre comportement et les normes morales de notre groupe. Il est important de distinguer la honte normale, qui nous rappelle nos limites, de la honte toxique, fondée sur la dévalorisation de soi. De même, la culpabilité saine permet de reconnaître et de corriger nos fautes, tandis que la culpabilité malsaine devient source de torture mentale, accompagnée de rigidités.
Caractéristiques principales
- La honte touche l’identité de la personne en générant un sentiment douloureux de déficience. La culpabilité est liée à un problème de conduite, confrontant la personne à sa conscience morale.
- Dans la honte, l’écart se situe entre le « moi réel » et le « moi idéal », tandis qu’avec la culpabilité, la tension s’établit entre le moi et le surmoi. Dans la honte, la personne se juge indigne et se dévalorise ; dans la culpabilité, elle se sent fautive et regrette son comportement répréhensible.
- La honte est souvent accompagnée d’une forte composante physique, tandis que la culpabilité génère des pensées torturantes et de la rumination cognitive.
Autres caractéristiques
- La honte est plus archaïque et serait vécue dès la phase narcissique de l’enfance, alors que la culpabilité se manifeste avec le développement de la conscience morale.
- Les sociétés fondées sur des valeurs guerrières et héroïques favorisent une « culture de la honte » dans laquelle honneur, dignité, pudeur et évitement de la honte structurent les comportements, tandis que celles prônant la charité et la compassion tendent à développer une « culture de la culpabilité ».
- On distingue, par ordre d’intensité, la gêne, l’embarras, la honte saine et la honte toxique. De même, la culpabilité malsaine est souvent précédée de la culpabilité saine, des remords et des regrets. Il est plus difficile de confier sa honte que d’évoquer sa culpabilité.
- La honte toxique a un lien avec une mésestime de soi. Elle accompagne souvent les syndromes névrotiques et caractériels.
- Le sentiment inverse de la honte est la fierté. Les sentiments inverses de la culpabilité sont l’innocence et la sérénité.
Exemples
Cas de honte
- Un enfant qui se cache après avoir révélé sa vulnérabilité.
- Un soldat qui dévoile sa peur.
- Un enfant qui ne veut pas que ses camarades de classe découvrent son père qui est très âgé.
Cas de culpabilité
- Ne pas avoir accompli son devoir.
- Sentiment de culpabilité lié au syndrome du survivant.
- Avantages perçus par rapport aux autres.
Mauvaise nouvelle
Les expressions « rouge de honte » et « vert de honte » illustrent le niveau du ressenti. Nous avons tous expérimenté ces émotions de honte et de culpabilité. Leur intensité et leur fréquence dépendent de nombreux facteurs : culture, cercle familial, personnalité, etc. Certaines formes de honte toxique trouvent leur origine dans le système familial. Une fois intériorisée, la honte a le pouvoir d’enchaîner toutes les autres émotions. C’est pourquoi on l’appelle « l’émotion maîtresse ».
Bonne nouvelle
Grâce au travail intérieur, il est possible de tirer parti des fonctions utiles de ces émotions tout en évitant leurs aspects nocifs. Un manque de honte entraîne une rupture avec la pudeur, tandis qu’un excès de honte peut plonger dans la tristesse profonde. De même, peu de culpabilité peut conduire à la transgression des règles, et trop de culpabilité au perfectionnisme. Chaque personne doit apprendre à placer le « curseur » émotionnel au bon endroit.
Utilité des émotions de honte et de culpabilité
Ces émotions jouent un rôle essentiel dans l’intégration sociale. La honte nous aide à préserver notre identité au sein du groupe et à anticiper les rejets éventuels. Elle nous incite à nous adapter et à rester ouverts à de nouveaux horizons. Elle peut également être source de hautes performances, car une perception de médiocrité ou d’anormalité intérieure peut pousser un individu à exceller. La culpabilité, quant à elle, favorise le lien social et contribue à la qualité du vivre-ensemble.
Nocivité des émotions de honte et de culpabilité
Lorsque ces émotions se dérèglent, elles peuvent devenir paralysantes. La honte toxique entraîne un sentiment d’infériorité, et la culpabilité malsaine peut mener à des comportements manipulateurs ou imprudents. Ces émotions, mal gérées, peuvent nous priver de nos ressources intérieures et conduire à des décisions dangereuses.
Gestion des émotions
Pour gérer la honte toxique et la culpabilité malsaine, il est important de :
Confier sa honte pour réduire les ruminations et transformer la honte en embarras.
Accepter de se détendre (face à la culpabilité).
Apprendre à bien délimiter les frontières de responsabilité (ni culpabilité, ni honte, ni fierté pour des choses qui ne dépendent pas de nous).
Extérioriser ses voix intérieures et intégrer les différentes parties de soi-même.
Apprendre à relativiser les événements de la vie (cf. « Si », de Rudyard Kipling).
S’aimer soi-même en s’acceptant entièrement et inconditionnellement ; pratiquer l’empathie et la compassion envers soi-même.
Savoir demander et offrir le pardon.
APPEL A LA LISCA POUR QU’ELLE SE TOURNE DAVANTAGE VERS LES AUTRES FORMES DE CANCER
Isaac Diop, Président de l’Association sénégalaise des laryngectomisés et mutilés de la voix, lance un appel à la Lisca
Comment avez-vous su votre maladie et quelle a été votre réaction sur le coup ?
Chez moi, tout a commencé par des problèmes respiratoires aigus. C’est ainsi que j’ai été orienté au service Orl de l’hôpital pour un traitement. Et j’avoue que lorsque j’ai recommencé à respirer normalement, c’était comme un nouveau souffle. J’ai sur-le-champ loué le Seigneur. Je vis avec cette maladie depuis maintenant 10 ans. Au temps, j’avais déjà pris ma retraite au ministère de la Santé, au niveau de la Pharmacie nationale d’approvisionnement. Par la grâce de Dieu, aujourd’hui, j’ai 80 ans. Moi je trouve que pour affronter cette maladie et vivre le plus longtemps possible avec elle, il faut être fort psychologiquement. Dans cette vie, tout se passe dans le mental car, à force de stresser pour la maladie, on meurt plutôt que prévu. Mais aussi, il faut avoir beaucoup de volonté.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette association ?
En fait, le but principal de la création de cette association qui existe depuis plusieurs décennies, c’est d’aider les malades atteints des cancers aérodigestifs (Larynx-Pharynx). Mais il y a aussi le volet sensibilisation, car beaucoup de malades sont désemparés. Nous les orientons vers les personnes ressources et surtout nous les accompagnons psychologiquement, en leur disant que c’est une maladie qui se soigne, si elle est très tôt prise en charge. En fait, nous sommes une famille sanitaire. C’est le professeur Malick Diop qui est notre Président d’honneur et moi je dirige l’association depuis 8 ans. J’ai fait un mandat de cinq ans et j’ai été réélu dernièrement. Nous sommes plus de 200 membres rien qu’à Dakar, et il y a également des antennes dans les régions. Nous sommes une association reconnue par l’Etat.
Quels sont les problèmes auxquels vous faites face au niveau de votre association ?
Les problèmes ne manquent pas. Notre problème majeur, c’est la subvention de l’Etat qui est modeste, on ne reçoit que 300 000 francs, pour une association qui a plus de 200 membres. C’est comme de la mendicité. Et pendant ce temps, dans les mairies, ils donnent des subventions d’un million. Avec cette maladie, on est quasiment ruiné, car le coût de la prise en charge est très élevé. Les scanners, les analyses, la radiothérapie, la chimiothérapie… tout est cher. Pour la rééducation vocale aussi, ce n’est pas évident, car il faut impérativement un orthophoniste, et au Sénégal, on a moins de 5 orthophonistes qui sont tous dans le privé. Pour la radiothérapie aussi, c’est tout un problème, car il n’y'en a qu’à l’hôpital Dalal jamm. C’est pourquoi nous appelons les nouvelles autorités à aider les malades atteints du cancer du larynx, car sans cet organe, on ne peut plus parler ; et quelqu’un qui ne parle pas, n’a pas trop d’utilité pour sa famille. On lance également un appel à la Lisca pour qu’elle se tourne davantage vers les autres formes de cancer, car en général ils ne font la communication que sur le cancer du sein et du col de l’utérus. Et souvent, ils reçoivent des financements dans le cadre du cancer. Nous sommes souvent stigmatisés ou marginalisés. Personnellement, un jour, je suis rentré dans un bus, mais quelqu’un m’a donné une aumône de 150 francs. Cela m’a fait très mal, j’ai même voulu lui retourner son argent, mais après je me suis retenue.
Quel est l’avantage d’être membre de cette association ?
En fait, ceux qui sont membres de l’association peuvent bénéficier de laryngophone qui coûte très cher (pas moins de 500 000 francs si vous l’achetez au Sénégal, mais à l’étranger cela coûte plus cher et peut aller jusqu’à 800.000 francs). Pour les implants, cela coûte des millions et à défaut de l’acheter en Europe, on peut l’avoir par le canal des Ong qui, parfois, nous en offre 3 à 4. En fait, tous les malades n’ont pas les moyens de se l’offrir. La dernière fois, on nous a offert 18 laryngophones, alors que notre association a 200 membres. Et pour le dispatching, on est obligé de le donner aux malades qui en ont le plus besoin.
ZOOM SUR UNE TUMEUR MALIGNE, MECONNUE DU GRAND PUBLIC
Bés bi s’intéresse aux cancers des voies aérodigestives et surtout le cancer du larynx. Il est question aussi de faire entendre le cri du cœur de ces laryngectomisés et mutilés de la voix
Au Sénégal, le constat est que la communication est plus portée sur les cancers gynécologiques (cancer du col de l’utérus et du sein) et ce, au détriment des autres formes de cancers. Bés bi s’intéresse aux cancers des voies aérodigestives et surtout le cancer du larynx. Il est question aussi de faire entendre le cri du cœur de ces laryngectomisés et mutilés de la voix, qui, sans, laryngophone (type de microphone conçu pour être placé sur la gorge), ne peuvent pas parler ou émettre le moindre son.
Le cancer du larynx fait partie des cancers des voies aérodigestives supérieures qui sont fréquents. Et pourtant, on en parle rarement. Au Sénégal, la communication est plus portée sur les cancers gynécologiques (cancer du col de l’utérus et du sein). Une tendance que les membres de l’Association sénégalaise des laryngectomisés et mutilés de la voix qui sont au nombre de 200, rien que pour la région de Dakar, veulent inverser, avec l’appui du personnel médical du service Orl de l’hôpital Fann. Dans ce service, le hall est souvent bondé de malades, attendant patiemment leur tour pour une consultation auprès des spécialistes en Orl (Otorhino-laryngologue) qui prennent en charge les affections de l’oreille, du nez et du larynx. Parmi eux, figurent malheureusement des patients qui souffrent du cancer du larynx. Une maladie dont l’un des tout premiers symptômes est un enrouement qu’il serait facile de confondre avec un simple rhume ou une extinction de voix. Mais lorsque cet enrouement est lié à un cancer, il subsiste plusieurs semaines et ne s’améliore pas. Il faut noter que le cancer du larynx s’accompagne d’autres symptômes tels que des douleurs et des difficultés à la déglutition, l’apparition d’une grosseur au niveau du cou et de la gorge, des difficultés à émettre des sons ou à respirer. Il faut néanmoins noter que ces symptômes ne sont pas toujours liés à un cancer du larynx, mais ils doivent retenir l’attention du patient qui devrait rapidement consulter un médecin afin d’obtenir un diagnostic précis. Le traitement de ce cancer, dont les deux principales causes sont le tabac et l’alcool (71% des cas), l’inhalation de substances chimiques, entre autres, passe souvent par une intervention chirurgicale qui permet d’enlever la tumeur en préservant le larynx si le cancer est détecté suffisamment tôt. Dans le cas contraire, les chirurgiens doivent souvent procéder à une laryngectomie, c’est-à-dire l’ablation du larynx. D’où le plaidoyer des médecins à vite se faire consulter dès les premiers symptômes, puisque le cancer fait partie des maladies appauvrissantes, avec des traitements très coûteux qui ne sont pas accessibles à tous les patients.
CAS PAR CAS…
Abdou Guèye, agent du ministère de la Santé «J’ai un implant au niveau de la gorge et c’est ce qui me permet de parler»
«J’ai un cancer du larynx. J’ai découvert ma maladie, il y a de cela quatre ans. Cela a commencé par se manifester par des problèmes respiratoires. Des fois je n’arrivais pas à respirer normalement et à un moment donné, j’ai commencé à perdre la voix, sans savoir exactement ce qui m’arrivait. Au début, c’était comme un genre de rhume, mais j’ai commen cé à m’inquiéter, lorsque j’ai complétement perdu la voix, on n’arrivait même plus à m’entendre lorsque je parlais. Aussi j’étais tout le temps essoufflé et même après quelques pas de marche, j’arrivais plus à respirer. Et puisque je travaille au ministère de la Santé et que j’étais en contact avec des médecins, c’est eux qui m’ont poussé à aller à l’hôpital. Lorsque j’ai appris que j’avais un cancer, je l’ai accueilli avec sérénité, car je me suis dit que c’était la volonté divine. Aujourd’hui, j’ai suivi les trois étapes du traitement qui sont l’intervention chirurgicale, la radiothérapie et la & chimiothérapie. Cela a été très difficile, mais par la grâce de Dieu, j’ai tout supporté et je gère bien ma maladie depuis lors. J’ai un implant au niveau de la gorge et c’est ce qui me permet de parler, sans cela on ne peut pas entendre ma voix. Et c’est un appareil que je dois porter à vie. Seulement, il faut signaler que la prise en charge de cette maladie est très coûteuse. Il y a des malades qui sont ruinés avec cette maladie. Certains vont jusqu’à vendre tous leurs biens pour se soigner. Moi j’ai la chance d’être dans le système de la santé, mais il y a des malades qui sont très fatigués et qui joignent difficilement les deux bouts».
Omar Dione, opérateur de cinéma «J’ai commencé par perdre complétement la voix…»
«C’est en 2008 que les premiers signes de ma maladie ont commencé à se manifester. J’étais opérateur de cinéma, mais après la privatisation des cinémas, j’ai perdu mon boulot et je me suis reconverti en agent de sécurité à Thiès. Au début, lorsque je parlais, on entendait à peine ma voix. Mes enfants ont commencé à s’inquiéter, mais je leurs disais à chaque fois que ce n’était rien de grave. C’est en fin 2009-début 2010 que j’ai commencé à sentir réellement les effets de la maladie. Mais jusque-là, je ne me suis pas inquiété pour autant. Mais en 2012, j’ai commencé à avoir des problèmes respiratoires, je n’arrivais plus à respirer correctement et il me suffisait de faire quelques minutes de marche pour que je m’essouffle. Un jour, en allant au travail, j’ai subitement perdu la mobilité de mes jambes, je ne pouvais plus marcher. Puisqu’au temps, j’étais à Thiès, le lendemain je suis venu en consultation à Dakar. On m’a très vite pris en charge, en me mettant un appareil respiratoire, après j’ai suivi mon traitement et c’est par la suite qu’on a découvert que c’était un cancer. Ce jour-là, je me rappelle, lorsqu’on ma annoncé la maladie, j’ai tout de suite demandé au médecin s’ils pouvaient guérir ma maladie. Et lorsqu’il m’a dit qu’ils allaient m’opérer, je lui ai rétorqué que cela se fasse alors maintenant. Il a pouffé de rire, et m’a dit que cela ne se passe pas comme ça et qu’il y avait tout un processus à suivre. Finalement, c’est par la suite qu’ils m’ont appelé. Cette maladie a changé ma vie, car sans mon appareil, je ne peux pas parler. Ma famille avait très mal pris cette situation, car mes enfants ne cessaient de pleurer quand on leur a annoncé que je ne pourrais plus jamais reparler. Et bizarrement, c’est moi qui les consolais. Pour le traitement, c’est trop cher et finalement j’avais même dit à mes enfants de ne plus acheter les médicaments et de tout laisser entre les mains de Dieu. Je n’avais plus rien. J’ai dépensé plus d’un million et sans mes proches et connaissances je ne m’en sortirais pas. Par contre, les médecins m’ont beaucoup aidé, certains parmi eux m’offraient des médicaments. Par chance aussi, j’ai pu bénéficier de la carte d’égalité des chances qui représentait ma lettre de garantie à chaque fois que je me rends à l’hôpital. C’est plus tard que j’ai intégré l’Association sénégalaise des laryngectomisés et mutilés de la voix dont je suis actuellement le trésorier».
Sokhna Ndiaye, accompagnante d’un malade «Mon frère est décédé après une semaine d’hospitalisation»
«Mon grand-frère est né en 1969. C’est l’aîné de notre famille. Pour dire vrai, il tombait rarement malade. Mais dernièrement, juste après la Tabaski, je l’ai senti un peu faible et tous les jours quasiment il se plaignait de maux de gorge. Au début, on pensait que c’était une simple angine, mais les choses ont commencé à empirer lorsqu’il a commencé à avoir des problèmes de respiration. Puisqu’on habite la banlieue, on l’a amené à l’hôpital Dalal jamm, et c’est à la suite de quelques examens et scanners qu’on a découvert qu’il avait le cancer de la gorge. Ce jour-là, c’est comme si le ciel nous tombait dessus. En fait, il y a trois ans de cela, ma grande sœur a eu un cancer du sein. On a dépensé beaucoup d’argent pour sa maladie qui a débouché sur une ablation de son sein. On croyait en avoir fini avec cette maladie, mais hélas. C’est donc après qu’on nous a orientés au service Orl de l’hôpital Fann. Il y a été hospitalisé pendant juste une semaine, mais son cas s’est vite aggravé. En effet, c’est lorsque les médecins l’ont amené au bloc opératoire pour une endoscopie qu’ils ont vu que le cancer c’était métastasé et a touché son cœur et son foie. L’irréparable venait de se produire. C’est deux jours après qu’il est décédé. Cela a été un choc terrible pour ma mère qui vivait seule avec lui dans la maison familiale, puisque chacun de nous était dans son foyer».
PAPE BOUNA THIAW SATISFAIT DE SON EQUIPE
Le sélectionneur national par intérim du Sénégal, Pape Bouna Thiaw, s’est réjoui, vendredi, de la large victoire des Lions contre le Malawi, 4-0, en estimant que son équipe avait besoin de s’imposer de cette manière pour mieux aborder son prochain match.
Le sélectionneur national par intérim du Sénégal, Pape Bouna Thiaw, s’est réjoui, vendredi, de la large victoire des Lions contre le Malawi, 4-0, en estimant que son équipe avait besoin de s’imposer de cette manière pour mieux aborder son prochain match.
‘’Nous avons connu un début de match difficile, face à une équipe qui évoluait en bloc bas et était très solide. Une fois qu’ils ont pris un carton rouge, ses joueurs se sont regroupés derrière. Ce n’était pas facile mais nous avons réussi à marquer le premier but’’, a réagi Thiaw.
Il donnait une conférence de presse, au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio (ouest), après ce match de la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025.
‘’À la mi-temps, nous avons demandé aux joueurs d’être patients et de faire tourner la balle pour trouver la faille . Et ils l’ont bien réussi’’, a poursuivi Pape Bouna Thiaw.
Il estime que ‘’l’équipe avait besoin de cette belle victoire’’. ‘’Mon seul regret, c’est de n’avoir pas pu mettre ce cinquième but qui nous aurait fait passer en tête du groupe.’’
Le Sénégal et le Burkina Faso, avec sept points (+5) chacun, ont pris la première place de leur poule pour les éliminatoires de la CAN 2025 prévue au Maroc.
‘’J’ai parlé aux joueurs de mon projet de jeu qui se base sur le jeu offensif. En cas de perte du ballon, il faut [le] récupérer et pousser l’adversaire à faire des erreurs. Ils ont bien respecté les consignes’’, s’est réjoui l’entraîneur de football sénégalais.
Thiaw pense que le Malawi a une bonne équipe, une équipe solide. ‘’Nous avons un match à jouer mardi. Il y a des choses à corriger’’, a-t-il ajouté en parlant de la quatrième journée des éliminatoires de la CAN 2025, lors de laquelle le Sénégal jouera encore contre le Malawi.
‘’Je félicite le Sénégal pour sa victoire. Les joueurs ont fait le travail qu’il fallait. Nous avons bien débuté le match mais le carton rouge nous a fait mal’’, a réagi le sélectionneur national du Malawi, Patrick Mabedi.
‘’Le Sénégal est une très grande équipe, il a mérité sa victoire. Nous allons reprendre le travail et préparer le match retour’’, a-t-il ajouté.