SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
13 juillet 2025
DANS LES COULISSES D’UN COMMISSAIRE D’EXPOSITION À LA BIENNALE AVEC OUSMANE MBAYE
Alors que le Dak’Art s’apprête à fermer ses portes, un hommage s’impose aux artisans de cette édition : les commissaires d’exposition. L’un d’eux, nous éclaire sur les rouages de ce métier méconnu, son évolution et les défis qu’il pose.
La Biennale de l’art contemporain de Dakar (Dak’Art) tire à sa fin. Ouverte depuis le 7 novembre, elle doit baisser le rideau ce 7 décembre. Les expositions ont été nombreuses et ont émerveillé le public. Derrière ces belles créations se cachent des hommes et des femmes qui ont été les chevilles ouvrières de cette édition, notamment les commissaires d’exposition. Pour en savoir plus sur leur rôle, Ousmane Mbaye, commissaire d’exposition, nous a accordé une interview.
Qu’est-ce qu’un commissaire d’exposition ?
Un commissaire d’exposition est celui qui s’occupe de toute l’organisation de l’exposition. Cela inclut le suivi des artistes, la sélection des œuvres, la scénographie, la définition de la thématique et l’écriture de l’histoire de l’exposition.
Comment devient-on commissaire d’exposition ?
Pour devenir commissaire d’exposition, il faut remplir certains critères. Avant tout, il faut être un passionné et un connaisseur. Il faut avoir envie de raconter l’histoire des autres et de la mettre en lumière. Ce métier exige une grande expérience, que l’on peut acquérir par des formations spécialisées en commissariat ou sur le terrain, comme cela a été mon cas. Mais, quel que soit le parcours, il faut bien maîtriser le domaine dans lequel on travaille. Le rôle du commissaire est de valoriser les artistes, de relier leurs œuvres à un récit global, tandis que les artistes, eux, travaillent sur une expression individuelle.
Comment appréciez-vous le travail de commissaire d’exposition ?
C’est une mission avec beaucoup de responsabilités et d’enjeux. La première question que l’on se pose est : pourquoi choisir tel artiste et pas un autre ? Nous ne pouvons pas tout inclure. Chaque sélection nécessite des choix rigoureux. Parfois, plusieurs artistes excellent dans un même domaine, mais nous devons en retenir un seul. Cela ne signifie pas que les autres ne sont pas talentueux. C’est un travail passionnant, mais qui demande beaucoup de réflexion, de temps et d’équité.
Comment le métier de commissaire d’exposition a-t-il évolué au fil des années ?
Il a considérablement évolué. Des gens se sont battus dans l’ombre pour faire connaître tout le travail qui se fait en amont. Malgré l’absence d’un salon de design pendant 16 ans, les artistes africains ont continué de briller et de représenter le continent avec fierté, en montrant leur savoir-faire unique.
Quels sont les défis auxquels vous faites face en tant que commissaire d’exposition ?
C’est ma première expérience en tant que commissaire d’exposition. Auparavant, j’étais designer. Le principal défi a été de valoriser un domaine, le design, qui n’avait pas été mis en avant depuis 16 ans. Il fallait raconter et retracer son histoire, tout en mettant en lumière le savoir-faire exceptionnel des créateurs.
Sur quels critères une œuvre est-elle considérée comme réussie ?
Une exposition réussie est celle qui touche un large public, sensibilise les gens et permet aux artistes de vivre de leur art. C’est un succès lorsque ces objectifs sont atteints.
Peut-on acheter des œuvres exposées à la Biennale ?
Oui, mais pas directement dans le cadre de la Biennale. Celle-ci n’a pas un objectif commercial, elle vise à valoriser les œuvres. Cependant, les visiteurs intéressés peuvent contacter les artistes ou leurs galeristes pour des acquisitions ultérieures.
Certaines indiscrétions évoquent des œuvres endommagées durant la Biennale…
Cela peut arriver dans toutes les expositions. Nous mettons en place une signalétique pour sensibiliser les visiteurs, mais certaines personnes ne respectent pas les consignes. Avec l’afflux de monde, il est parfois difficile de tout contrôler. Ces incidents nous poussent à renforcer les dispositifs de médiation et de surveillance pour les prochaines éditions.
Le design est revenu après 16 ans. Quelle place occupe-t-il dans cette Biennale ?
Le design occupe une place très importante cette année. Beaucoup ont été surpris par la qualité et la pertinence des œuvres sélectionnées. Les retours sont très positifs, ce qui est encourageant pour l’avenir de cette discipline.
Les Sénégalais connaissent-ils cet art ?
Le design est présent dans notre quotidien, même si on ne l’appelle pas toujours ainsi. C’est souvent perçu comme une simple réflexion sur l’objet. Il est temps de s’approprier ce terme et d’encourager sa pratique, notamment en ouvrant des écoles dédiées. Cela permettra de développer notre créativité et d’investir dans des innovations locales.
Avec l’avancée technologique, notamment l’intelligence artificielle, craignez-vous pour l’avenir du design ?
Pas du tout. L’avantage de notre continent est que tout reste à construire ; c’est une opportunité. L’intelligence artificielle ne remplacera jamais complètement le savoir-faire humain, surtout dans le domaine artistique.
AYIB DAFFÉ VS AÏSSATA TALL SALL, LE JEUNE LOUP ET LA VIEILLE GARDE
La présence simultanée des deux personnalités à la tête des principaux groupes parlementaires promet des débats d'une rare intensité. De quoi révolutionner la pratique parlementaire sénégalaise ?
Sous la 15e législature, deux figures politiques marquantes se dessinent au sein de l'Assemblée nationale : Mohamed Ayib Salim Daffé, à la tête du groupe parlementaire Pastef les Patriotes, et Aïssata Tall Sall, présidente du groupe Takku Wallu.
Mohamed Ayib Salim Daffé, à la tête du groupe parlementaire Pastef les Patriotes, incarne un leadership forgé par une riche expérience politique. Élu député pour la première fois en juillet 2022, il s’est rapidement imposé comme une figure incontournable du mouvement, surtout après avoir succédé à Birame Souleye Diop à la présidence du groupe Yewwi Askan Wi en avril 2024. Aujourd'hui, sous la 15e législature, son parcours symbolise la montée en puissance d’une génération qui prône la rupture avec les anciennes pratiques politiques. Juriste spécialisé en droit de l’environnement, formé à l’Université Bordeaux-IV, M. Daffé a d'abord fait ses armes au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS), où il gravit les échelons, notamment au sein du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) et de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (UJTL). Après la défaite de 2012, il quitte le PDS pour rejoindre Bokk Gis Gis avant de créer, en 2017, son propre mouvement citoyen, Idéal Sénégal. Son parcours éclectique témoigne d’une capacité à s’adapter et à construire des alliances stratégiques.
À l'Assemblée nationale, Ayib Daffé s’impose comme un débatteur redoutable, notamment en wolof, maîtrisant les subtilités juridiques et politiques. Il devra affronter une opposition aguerrie, représentée par des figures telles qu’Amadou Bâ ou Barthélémy Dias, mais il pourra compter sur une majorité solide pour faire avancer les projets du Pastef. Son premier grand défi sera de défendre le projet de loi sur l’amnistie, une question cruciale qui pourrait façonner la législature.
Il sera assisté dans ses tâches par Mme Marie Angélique Diouf, élue vice-présidente du groupe parlementaire du Pastef. Elle incarne une nouvelle génération de leaders engagés, prête à accompagner Ayib Daffé dans ses responsabilités stratégiques au sein de l'Assemblée nationale. Résidant à Keur Massar, le bastion politique du Pastef, Mme Diouf est l'une des premières femmes à rejoindre ce mouvement politique, marquant ainsi une étape importante dans l'intégration de la femme dans la sphère politique sénégalaise, notamment dans des positions de leadership. Sa présence aux côtés d’Ayib Daffé dans la direction du groupe parlementaire Pastef renforcera, sans aucun doute, la représentation de la voix féminine dans les débats parlementaires et permettra à son groupe d’avoir un leadership dynamique, inclusif et tourné vers l’avenir.
Aïssata Tall Sall, l’expérience et la fermeté
À la tête du groupe parlementaire Takku Wallu, Aïssata Tall Sall incarne l’expérience et la fermeté. Avocate chevronnée, ancienne ministre de la Justice et des Affaires étrangères, elle dispose d’une maîtrise parfaite des rouages politiques et juridiques sénégalais. Députée et maire de Podor de 2009 à 2022, elle est reconnue pour sa combativité et son éloquence. Son parcours au sein du gouvernement, notamment dans la défense de la loi d’amnistie, lui confère une légitimité indéniable dans les débats parlementaires.
Elle devra mobiliser ses compétences pour guider une opposition diverse, mais déterminée à contrer les initiatives du Pastef. Aux côtés de son vice-président, Djimo Souaré, elle constitue une force capable de challenger la majorité, en particulier sur des dossiers sensibles comme l’amnistie. Sa déclaration incisive sur ce sujet témoigne de sa volonté de défendre les acquis de l’ancien régime face à ce qu'elle perçoit comme des menaces potentielles pour la stabilité juridique.
La 15e législature s’annonce comme un terrain d’affrontements intenses entre ces deux personnalités marquantes. Ayib Daffé, porteur des idéaux de rupture et de changement, devra s’imposer habilement pour maintenir la cohésion de la majorité Pastef, tandis qu’Aïssata Tall Sall, forte de son expérience et de sa rigueur juridique, représente une opposition solide et stratège. Leurs échanges, en particulier sur des questions brûlantes comme l’amnistie, promettent de marquer profondément l’histoire parlementaire du Sénégal.
LE BUREAU DE L'ASSEMBLÉE FAIT MÂLE
Pastef et Takku Wallu s'opposent sur la présence de deux hommes aux plus hauts postes du bureau. La loi sénégalaise sur la parité, adoptée en 2010, continue de susciter des interprétations divergentes
L'application de la loi sur la parité a fait l'objet de vives controverses, à l'Assemblée nationale entre les groupes Pastef et Takku Wallu. Décryptage.
Le respect de la loi sur la parité a encore été au centre des débats lors de l'installation de la 15e législature, le 2 décembre 2024. Les deux groupes parlementaires se rejettent la balle, chacun accusant l'autre d'avoir violé les dispositions de la loi – du 28 mai 2010 sur la parité. Face au refus du groupe Pastef de leur laisser mettre un homme au poste de 8e vice-président qui leur revenait, la présidente du groupe Me Aissata Tall Sall s'indigne après avoir boudé la session avec certains de ses collègues. “Ce que j'ai vu est inédit. Je n'aurais jamais imaginé que cela pourrait se passer dans cette assemblée nationale du Sénégal. Le président Malick Ndiaye a décidé que le poste qui nous revenait de droit, il va le prendre et l'attribuer au Pastef. C'est tout simplement inédit et en violation de toutes les règles”, accuse-t-elle très en colère. L'ancienne ministre de la Justice estime que Pastef a violé la parité en choisissant comme premier vice président un homme alors que le président est aussi un homme. Elle a promis que son groupe va saisir les juridictions pour être rétabli dans ses droits.
Mais d'où vient la polémique ? Il ressort en effet de l'article 13 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale citée en référence par Me Sall, que le bureau de l'Assemblée nationale est composée, outre le président, de 8 vice-présidents qui se suivent dans l'ordre protocolaire, du premier au huitième, de six secrétaires et d'un premier et deuxième questeur. A la suite de cette disposition, l'article 14 a précisé les modalités de désignation des préposés à ces différents postes. En ce qui concerne le président, il n'y a aucun problème majeur. Le texte précise qu'il “est élu au scrutin uninominal à la majorité des suffrages exprimés. Si cette majorité n'est pas atteinte au premier tour, il est procédé à un second tour, pour lequel l'élection est acquise à la majorité relative”. Le problème qui revient souvent à l'Assemblée nationale, c'est celui des autres membres du Bureau. Il ressort de la même disposition que : “Les vice-présidents, les secrétaires élus et les questeurs sont élus au scrutin de liste pour chaque fonction respectant la parité homme-femme, conformément aux dispositions de la loi 2010-11 du 28 mai 2010.”
Le règlement intérieur, toujours à son article 14, indique que : ''Tous les scrutins sont secrets et ont lieu à la représentation proportionnelle selon la méthode du quotient électoral, calculé sur la base du nombre de députés inscrits dans chaque groupe, avec répartition des restes selon le système de la plus forte moyenne. Les postes de vice-présidents et de questeurs dans l'ordre fixé à l'article 13 en donnant la priorité au groupe ayant obtenu le plus de voix.” Il en a résulté, selon les deux blocs, que Pastef devait prendre les sept premiers postes de vice-président. Le 8e devait ainsi revenir à Takku Wallu. Ayant le privilège de choisir en premier, Pastef a proposé un homme comme vice-président, puis une femme, puis un homme jusqu'au septième vice-président qui est donc un homme.
Pour Takku Wallu, le 8e leur revenant, il leur était loisible d'y mettre qui ils veulent. Cependant tout en veillant que le candidat soit une femme, pour respecter la parité. Mais, dira la présidente du groupe, Pastef ne s'est pas conformé à la parité en mettant un homme comme premier vice-président. Finalement, Pastef a désigné un autre de ses membres comme 8e vice-présidente. S'accaparant ainsi de tous les postes de vice-président.
Il faut noter que ce débat sur la parité revient très régulièrement à l'Assemblée nationale. Les majorités ayant tendance à soutenir que le président de l'Assemblée ne doit pas être pris en compte pour ce qui est de la parité. Selon les arguments souvent avancés, c'est qu'il est lui élu pour toute la législature, alors que les autres ne sont pas élus pour la durée de la législature. Entre autres arguments.
Pour sa part, Me Mamadou Diouf, Doctorant en droit public, estime que “c’est une erreur de penser que la parité ne s’applique qu’à partir l’élection des vice-présidents.” Le président de l’Assemblée nationale, étant membre du bureau, doit avoir une première vice-présidente à la place du sieur Ismaila Diallo, a-t-il tenu à éclairer dans une tribune publiée dans les médias. A en croire le juriste, cette mauvaise interprétation qui voudrait écarter le chef de l’institution de l’application de la parité est balayée constamment par la jurisprudence sénégalaise. Il justifie : ”A la lecture de l’article 1er de la loi de 2010, le bureau de l’Assemblée nationale y compris le Président (voir l’article 13 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale), doit être intégralement et alternativement composé d’un homme et d’une femme. Mieux, le décret n°2011-819 du 16 juin 2011 portant application de la loi sur la parité, en son article 02, énumère l’Assemblée nationale, son bureau et ses commissions parmi les institutions dans lesquelles la parité doit être respectée.”
Revenant sur la posture du juge sénégalais par rapport à cette lancinante et récurrente question, il a rappelé qu'une jurisprudence constante tant à comptabiliser le président. Mais cette jurisprudence a souvent porté sur les élections des bureaux municipaux au niveau des collectivités territoriales. C'était le cas notamment en 2022 avec beaucoup de décisions rendues par les cours d'appel. “La question de l’application de la loi sur la parité a fait couler beaucoup d’encre lors des élections territoriales de janvier 2022. La cour d’appel de Dakar a annulé toutes les élections dans lesquelles un Maire ''Homme” n’avait pas une première adjointe (voir les arrêts n°29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37 du 19 avril 2022).”
A ceux qui sont tentés de relever la durée des mandats, il rappelle cette jurisprudence de la cour suprême, qui précisait : “ La cour d’appel de Kaolack, qui avait fait une mauvaise interprétation de cette loi en arguant que le Maire, étant élu au suffrage universel n’était pas concerné par l’application de la parité, a vu son arrêt cassé et annulé par la cour suprême du Sénégal. En effet, dans l’arrêt n°47 du 27 octobre 2022, Cheikh Biteye et autres contre le Maire de Fatick, la chambre administrative de la Cour suprême a déclaré que le Maire, étant le premier membre du bureau municipal (comme le Président de l’Assemblée nationale), est soumis à l’exigence de la parité absolue et que même son élection au suffrage universel, ne saurait constituer un obstacle à l’application de la loi sur la parité.”
En ce qui le concerne, Ngouda Mboup, dans une télé de la place, a souligné que, depuis 2012, le président de l’hémicycle n’est pas comptabilisé dans le décompte, lorsqu’il s’agit de mettre en pratique la loi sur la parité. Il reconnait, cependant, que cette ‘’pratique parlementaire’’ est sujette à interprétation. Mais, précise que le Conseil constitutionnel a déjà été saisi sur cette question. La réponse de la haute juridiction a été, dit-il : ‘’s’agissant de l’Assemblée nationale, tout ce qui concerne le fonctionnement de son bureau, je ne m’en mêle pas, parce que, ce sont des mesures d’ordre intérieur’’. ‘’Le Conseil, poursuit-il, considère que c’est une cuisine interne et a déclaré la requête irrecevable.’’
Quel sort sera donc réservé au recours des députés de Takku-Wallu, annoncé par Me Aissata Tall Sall ?
VIDEO
DECRYPTAGE DE LA HAUSSE DES PRIX A LA CONSOMMATION
L’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) du Sénégal a connu une hausse de 0,4 % en octobre 2024 par rapport au mois précédent, selon le dernier rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.
L’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) du Sénégal a connu une hausse de 0,4 % en octobre 2024 par rapport au mois précédent, selon le dernier rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.
Au Sénégal, le dernier rapport de l’Ansd précise que l’évolution des prix à la hausse s’inscrit dans un contexte marqué par des variations contrastées entre les différentes catégories de biens et services.
LES PRÉVISIONS DE L'ANACIM
Dans ses prévisions pour les prochaines 24 heures, l'Anacim prévoit de la poussière et des températures peu élevées sur Dakar et le littoral.
Dans ses prévisions pour les prochaines 24 heures, l'Anacim prévoit de la poussière et des températures peu élevées sur Dakar et le littoral.
Persistance de la couverture nuageuse
Durant les prochaines 24 heures, le ciel sera nuageux à couvert avec des risques de traces de pluies par endroits sur la moitié ouest du territoire. Ailleurs, il sera passagèrement nuageux.
Températures peu élevées sur le littoral
Une légère baisse de températures sera notée sur les régions proches du littoral. Toutefois, sur le reste du pays, la chaleur sera plus ressentie notamment sur la partie Est avec des températures maximales qui tourneront autour de 33°C.
Fraîcheur relativement ressentie
La fraîcheur nocturne et matinale sera plus ou moins ressentie avec des températures minimales qui varieront entre 19°C à Fatick et 24°C à Dakar.
Couche de poussière sur une partie du pays
Les visibilités seront dégradées par des particules de poussières au cours de la journée de Vendredi sur la majeure partie du pays particulièrement sur les régions est.
LE TIRAGE AU SORT DE LA PHASE DE GROUPES DU MONDIAL DES CLUBS DÉBUTE À 18H GMT À MIAMI
La Fifa annonce qu’elle effectuera le tirage au sort des phases de groupes de la première coupe du monde des clubs 2025 à 32 équipes, ce jeudi à 18h GMT à Miami, aux États-Unis.
La Fifa annonce qu’elle effectuera le tirage au sort des phases de groupes de la première coupe du monde des clubs 2025 à 32 équipes, ce jeudi à 18h GMT à Miami, aux États-Unis.
Cette première édition de la compétition, désormais disputée tous les quatre ans, se tiendra aux Etats-Unis du 15 juin au 13 juillet 2025, avec 32 équipes.
Quatre clubs africains représenteront l’Afrique à ce tournoi mondial.
Il s’agit d’Al-Ahli de l’Égypte, vainqueur de la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF) des éditions de 2020-2021, 2022-2023 et 2023-2024.
Elle sera accompagnée par l’équipe marocaine du Wydad de Casablanca, qui a remporté la Ligue des champions 2021-2022.
La liste est complétée par l’Es Tunis (Tunisie) et les Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud) qualifiés grâce, respectivement, à leurs deuxième et quatrième places dans le classement des clubs africains établi par la CAF.
L’Europe sera représentée par douze clubs, l’Amérique du Sud sept, l’Asie quatre, l’Amérique du Nord et centrale quatre, et l’Océanie un. Le club de l’Inter Miami (États-Unis) est l’équipe invitée du pays hôte.
Voici la liste complète des 32 équipes qualifiées :
Chelsea (Angleterre) : Ligue des champions de l’UEFA 2020-2021
Real Madrid (Espagne) : Ligue des champions de l’UEFA 2021-2022 et 2023-2024
Manchester City (Angleterre) : Ligue des champions de l’UEFA 2022-2023
Bayern Munich (Allemagne) : classement UEFA
Borussia Dortmund (Allemagne) : voie du classement UEFA
FC Porto (Portugal) : classement UEFA
Benfica (Portugal) : classement UEFA
Inter Milan (Italie) : classement UEFA
Juventus (Italie) : classement UEFA
Paris-Saint-Germain (France) : voie du classement UEFA
Atlético de Madrid (Espagne) : classement UEFA
RB Salzbourg (Autriche) : classement UEFA
Amérique du Sud
Palmeiras (Brésil) : Copa Libertadores de la CONMEBOL 2021
Flamengo (Brésil) : Copa Libertadores de la CONMEBOL 2022
Fluminense (Brésil) : Copa Libertadores de la CONMEBOL 2023
Botafogo (Brésil) : Copa Libertadores de la CONMEBOL 2024
River Plate (Argentine) : classement CONMEBOL
Boca Juniors (Argentine) : classement CONMEBOL
Afrique
Ahly (Égypte) : Ligue des champions de la CAF 2020-2021, 2022-2023 et 2023-2024
Wydad (Maroc) : Ligue des champions de la CAF 2021-2022
ES Tunis (Tunisie) : classement CAF
Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud) : classement CAF
Asie
Al Hilal (Arabie saoudite) : Ligue des champions de l’AFC 2021
Urawa Red Diamonds (Japon) : Ligue des champions de l’AFC 2022
Al Ain (Émirats arabes unis) : Ligue des champions de l’AFC 2024
Ulsan HD FC (Corée du Sud) : classement AFC
Amérique du Nord et Centrale
Monterrey (Mexique) : Coupe des champions de la Concacaf 2021
Seattle Sounders (États-Unis) : Coupe des champions de la Concacaf 2022
Club León (Mexique) : Coupe des champions de la Concacaf 2023
CF Pachuca (Mexique) : Coupe des champions de la Concacaf 2024
Océanie
Auckland City (Nouvelle-Zélande) : classement OFC
Inter Miami (États-Unis) : Club invité du pays hôte.
REPRESENTEE SUR UNE ŒUVRE A SON INSU : L’ECRIVAINE RAMA SALLA DIENG EXIGE LE RETRAIT DE SON IMAGE
Cette 15e édition aura été marquée par une situation quelque peu inhabituelle. Une écrivaine sénégalaise, Rama Salla Dieng, a été représentée dans l’œuvre de la Marocaine Majida Khattari
La Biennale de l’art contemporain africain de Dakar vit ses dernières heures. Mais cette 15e édition aura été marquée par une situation quelque peu inhabituelle. Une écrivaine sénégalaise, Rama Salla Dieng, a été représentée dans l’œuvre de la Marocaine Majida Khattari. La Sénégalaise, n’étant pas avertie, a demandé le retrait de son image.
La 15e Biennale de l’art contemporain africain (Dak’Art 2024) vit ses dernières heures. Entre expositions, manifestations et colloques, Dakar a vibré pendant un mois au rythme de l’art. Dans l’ancien Palais de justice du Cap Manuel qui accueille l’exposition internationale, les visiteurs ont été très nombreux. Et ceux qui ont visité cette petite salle qui accueille l’installation de l’artiste marocaine Majida Khattari, Le châtiment des roses, ont pu constater des changements dans l’œuvre entre le début de l’évènement et sa fin. Un des visages de femmes représentées dans le temple est désormais recouvert d’une pièce rouge. Une façon de dérober au regard le visage du personnage qui est la chercheuse et écrivaine Rama Salla Dieng. Représentée dans cette œuvre à son insu, la chercheuse sénégalaise a réagi à un acte qu’elle considère comme «pas éthique du tout». «Mme Khattari a utilisé mon image, soi-disant pour me rendre hommage, estimant que je devais en être heureuse. Je suis contre le fait d’aller sur internet, d’utiliser l’image de quelqu’un, de l’imprimer et de venir l’exposer sans avoir au préalable pensé informer la personne que son image était utilisée», réagi Dr Rama Salla Dieng. «Elle n’était pas d’accord, parce que je ne lui ai pas demandé d’autorisation. Et je lui ai expliqué que j’avais beaucoup de travail, parce que j’ai fait la Biennale de Venise. En tant qu’artiste, je peux utiliser cette image parce que nous sommes dans une biennale. Je ne suis pas en train de vendre le tableau. Et pour moi, c’était une référence parce que c’est une romancière sénégalaise. J’étais choquée qu’elle me le reproche», explique l’artiste marocaine. Ses explications n’ont sans doute pas convaincu la chercheuse et féministe sénégalaise. «Elle m’a expliqué avoir pris attache avec une avocate qui a dit que si c’est utilisé à des fins artistiques, c’est autorisé. Mais moi, franchement, je n’en ai rien à faire qu’elle ait demandé à son avocate parce que le temps qu’elle a passé à demander à son avocate, elle aurait pu tout simplement m’écrire un email. Ce n’est pas dans le cadre du Off de la biennale, c’est dans le cadre du In, ce qui veut dire qu’elle a eu le temps, vraiment eu le temps de bien préparer son exposition. Et je pense que la moindre des choses aurait été de me demander la permission avant d’utiliser mon image. Je trouve que ce n’est pas éthique du tout. Je trouve que pour une artiste, cette pratique est vraiment douteuse, qu’il aurait fallu, si elle se juge artiste, demander à la personne l’autorisation d’utiliser son image», réplique Mme Dieng. Au final, l’artiste marocaine a fait mettre une cache sur le visage de sa caryatide sénégalaise.
De «Mee too» à «Balance ton porc»
Dans la salle, une fois la porte franchie, on est accueillie par des voiles colorées. Sur une grande partie de la salle, de curieuses statuettes trônent sur des piédestaux. Les visages humains sont prolongés par un arrière-train de porc. Dans la galerie de portraits, on retrouve Donald Trump, Harvey Epstein, Dominique Strauss Kahn, Roman Polanski, Woody Allen ou Bill Cosby. Tous ont en commun d’avoir été impliqués dans des histoires très scabreuses. En face de cette galerie de personnages, une série de six portraits de femmes accrochés au mur. Entre ces femmes et les «porcs», un bouclier fait d’une multitude de petits miroirs de femmes. Ophrah Winfrey, Angela Davis, Dr Rama Salla Dieng, entre autres, les caryatides de Majida ne sont pas soumises. Par leurs postures, leurs ports de têtes déterminées, elles incarnent la puissance et la force des femmes. «Les femmes que j’ai érigées en caryatides, ont toutes la même robe, le même paysage. Parce que ce sont toutes des féministes. Alors, il y a des écrivaines, il y a des chanteuses, il y a des journalistes. Donc toutes des femmes qui créent les mouvements féministes dans la société et qui ont créé quelque chose par elles-mêmes», explique Majida Khattari. «L’installation est sous forme de temple, parce que j’ai fait une relecture du mythe de la méduse, de la gorgone. Il y a eu Me Too aux Etats-Unis, il y a Balance Ton porc en France, les deux sont mixés», poursuit l’artiste marocaine. Sélectionnée dans l’exposition internationale, Le châtiment des roses, l’œuvre de la marocaine, renverse les rôles du mythe de Persée et Méduse.
Par Mamadou Mbakhé NDIAYE
L'INTRANQUILLITE EST L'ESSENCE DU JOURNALISME
C'est à la presse d'être un apporteur de mauvaises nouvelles au service de l'intérêt général. C'est à la presse de disséquer, questionner, révéler, contrôler, secouer les pouvoirs politiques. C'est à la presse d'être dangereuse pour les dominants
Les contours de la presse sénégalaise ont été tracés par des aînés brillants, respectables, élégants, et surtout inébranlables. Et dans le dédale de leurs rapports qui étaient souvent heurtés avec les différents régimes politiques qui se sont succédé, les Babacar Touré, Sidy Lamine Niasse, Mame Less Camara, Latif Coulibaly, Eugénie Rokhaya Aw pour ne citer que ceux-là ont toujours assumé leur «subversion épistémologique», pour reprendre Elimane Kane de Legs Africa, voire leur «indiscipline intellectuelle» au sens de l'écrivain et journaliste marocain Driss Ksikes (son livre s'appelle les Chantiers de l'Indiscipline) vis-à-vis des pouvoirs dominants. Il définit en effet l'indiscipline comme une quête de liberté et de justesse. Une éthique du décentrement, qui consiste à sortir des chemins balisés, à assumer son autonomie vis-à-vis des pouvoirs et des institutions en place, à oser des pas de côté par rapport aux cadres de savoirs étriqués, à refuser dogmes, identités et traditions figées. Si la presse nationale connaît une fulgurance et un essor qui visiblement fait peur, c'est parce que les pères fondateurs ont été imperturbables dans leur quête d'une presse libre.
Tout ça pour dire que le pouvoir politique est en train de jouer un rôle qui nous est dévolu, normalement. C'est à la presse d'être un apporteur de mauvaises nouvelles au service de l'intérêt général. C'est à la presse de disséquer, questionner, révéler, contrôler, secouer les pouvoirs politiques. C'est à la presse d'être dangereuse pour les dominants. Le journaliste est par essence et comme le dit Edwy Plenel un ferment de désordre. Évidemment, les journalistes ne doivent pas être dans l'impunité et sont tenus de respecter les lois de ce pays. Pas d'équivoque possible sur ce plan. Ceux qui se sentent lésés ont aussi le droit d'exprimer leurs craintes voire leurs soupçons de tentative de musellement.
Mais il est regrettable de voir comment cette publication des organes «valables» par le ministre de la Communication a ébranlé et divisé la corporation. Aliou Sall a eu gratuitement un SAV de la part de certains journalistes. C'est l'Etat qui a jeté un pavé dans la mare de la presse sénégalaise, mais c'est les journalistes qui se crêpent les chignons et jouent la prolongation au lieu de faire bloc pour lever le voile sur cette affaire. Il faut savoir raison garder.
C'est une situation qui indispose mais qui doit être gérée avec lucidité, honnêteté et de manière solidaire. Les relations entre pouvoir et presse n'ont jamais été un long fleuve tranquille. Ce nouveau régime a beau être le chantre du Jub, Jubal et Jubanti, ce conflit, qui du reste est une condition nécessaire pour une démocratie qui se respecte, ne va pas changer. La presse est un contre-pouvoir qui n'enchante aucun pouvoir politique. Le régime du tandem Diomaye-Sonko ne fait pas exception.
La presse sénégalaise a grandement besoin de retrouver ses lettres de noblesse et le secteur se doit de nourrir son homme. Mais notre génération doit assumer pleinement sa part de subversion journalistique. Nous avons tous nos affinités politiques et idéologiques, mais notre service doit être neutre. Le rendu journalistique est neutre. Et surtout, surtout être critique à l'égard de tous les pouvoirs. La presse ne doit être ni partisane ni inféodée et molle. Seulement, cette posture nous met en «intranquillité» et dans un inconfort que les journalistes doivent assumer. Dans la ténacité et avec un flegme britannique. «Du lu ñëw war ño yobu....».
LA LINGUERE NOMME AMARA TRAORE AU POSTE DE MANAGER SPORTIF
La Linguère de Saint-Louis n’a pas entamé la présente saison de la meilleure des manières. Le club de la capitale du nord, qui peine à gagner, occupe une décevante 15e et avant dernière place au classement.
Baye DIAGNE Correspondant permanent à Saint-Louis |
Publication 05/12/2024
La Linguère de Saint-Louis n’a pas entamé la présente saison de la meilleure des manières. Le club de la capitale du nord, qui peine à gagner, occupe une décevante 15e et avant dernière place au classement.
Le nouveau président du club, Bamba Ba a donc décidé de rappeler Amara Traoré en lui confiant le poste de manager-sportif du club. Ce dernier avait pourtant rendu le tablier avant le début de la présente saison, alors qu’il lui restait deux ans de présidence. Un retour aux affaires pour le technicien saint-louisien qui va être le patron du staff technique en occupant le poste stratégique de manager Sportif.
L’information a été donnée, ce mardi, par les responsables du club nordiste qui reçoit ses matches à domicile, hors de sa base naturelle à Louga. Un grand handicap pour les protégés de l’entraîneur Elhadj Massamba Cissé qui, après six journées, n’ont pas encore goûté aux délices de la victoire. Ils ont concédé 3 défaites et ont partagé les points à 3 reprises. Ce, malgré les moyens déployés par le nouveau président Bamba Ba qui est déjà très critiqué par son management, son injoignabilité , et son manque de communication par beaucoup de Saintlouisiens.
Le retour dans le staff de l’ancien sélectionneur des Lions intervient à un moment crucial pour l’équipe fanion de Saint-Louis qui est toujours en quête d’une première victoire en championnat cette saison. L’ex joueur de Gueugnon (France), qui avait offert à son club de cœur la coupe du Sénégal en 2007, en plus d’un retour en première division et le premier championnat de la ligue professionnelle en 2009 en tant qu’entraîneur, est attendu comme un sauveur. Actuellement, Saint-Louis n’a pas de stade aux normes. La réhabilitation du stade Mawade Wade est la principale préoccupation des acteurs sportifs qui attendent avec impatience de voir leur équipe fanion évoluer à domicile .
GOXU MBATH, FASTES ET TUMULTES D’UN QUARTIER MYTHIQUE DE NDAR
Dans la langue de Barbarie, au nord de l’avenue Colonel Dodds, se trouve Goxu Mbath, un quartier mythique de la ville de Saint-Louis. Entouré par le petit bras du fleuve et la mer, Goxu Mbath est un melting-pot. En cet endroit, les rues sont animées
Situé au nord de l’avenue Colonel Dodds, dans la langue de Barbarie à Saint-Louis, Goxu Mbath est un quartier chargé d’histoire et de diversité culturelle. Créé en 1861, ce lieu emblématique a vu cohabiter plusieurs communautés, devenant un carrefour ethnique unique marqué par la solidarité de ses habitants. Cependant, Goxu Mbath a également traversé des épreuves, notamment durant le conflit sénégalo-mauritanien de 1989, qui a profondément affecté sa population et son économie. Aujourd’hui, ce quartier mythique fait face à de nouveaux défis, tels que l’érosion côtière et des pénuries d’eau récurrentes, compliquant le quotidien des habitants. Entre héritage historique et résilience face aux difficultés, Goxu Mbath continue d’incarner la richesse et les contradictions de la ville de Saint-Louis.
Dans la langue de Barbarie, au nord de l’avenue Colonel Dodds, se trouve Goxu Mbath, un quartier mythique de la ville de Saint-Louis. Entouré par le petit bras du fleuve et la mer, Goxu Mbath est un melting-pot. En cet endroit, les rues sont animées. Les cris stridents des chèvres errants se mêlent aux trots des charrettes. Sur les berges du fleuve, des pécheurs, bardas à la main et filets à l’épaule, s’apprêtent à prendre la mer. A proximité, des notables, assis sous un cabanon en face de l’île «Boppu Thior», discutent tranquillement dans une brise fraiche.
A quelques mètres, sur une rue sablonneuse, la maison du doyen Iba Diagne ne désemplit pas. Si ce n’est pas des demandeurs de certificats de résidence quis’y relaient, les habitants du quartier viennent régler leurs querelles. Président du Conseil de quartier, M. Diagne habite Goxu Mbathe depuis 1966. Une voix autorisée pour parler du quartier et de ses problèmes.
Un quartier métissé
Goxu Mbath a été créé en 1861, d’après un arrêté du gouverneur, selon M. Diagne. Maure d’origine, sa famille, l’une des doyennes de la localité, s’y est installée depuis plusieurs années. La signification du nom du quartier ne fait pas l’unanimité, plusieurs versions ont été évoquées, selon Iba Diagne. «Goxu, en wolof, veut dire lieu d’habitation. Pour « mbath », il y a trois versions. La première renvoie au fait que le lieu était un terrain d’entrainement des tirailleurs et en wolof « mbathe » veut dire « marche ». La seconde renvoie « bathie » « laver» car il y avait des métis qui étaient déplacés par les colons dans le quartier et qui avaient l’habitude de faire le linge sur les berges du fleuve.
La troisième version soutient que mbath signifie « Baag », c’est-à-dire de grands récipients que les maures utilisaient pour sécher les peaux de moutons après la Tabaski », renseigne le doyen Diagne. Il rappelle qu’au départ, Goxu Mbath était un quartier irrégulier et isolé du reste de l’île où vivaient plusieurs communautés. Celles ont été favorisées par la ségrégation en vigueur à Saint-Louis durant l’époque coloniale qui a poussé plusieurs indigènes à habiter dans les quartiers périphériques.
La position géographique de « « Goxu Mbath au fin fond de la langue de Barbarie, à quelques kilomètres de la frontière mauritanienne, lui conférait une attractivité. Au-delà de la toponymie, le quartier est un lieu de brassage de plusieurs ethnies, selon M. Diagne. Un brassage qui renforce la solidarité. « Beaucoup de personnes se sont mariées dans le quartier. Nous pouvons dire que tout le monde est presque parent. Nous sommes unis et indivisibles », dit fièrement M. Diagne. Une solidarité mise à rude épreuve durant les tensions entre le Sénégal et la Mauritanie.
Le conflit sénégalo-mauritanien, une période difficile
En effet, Goxu Mbath a fortement ressenti les impacts du conflit-sénégalo-mauritanien en 1989. Sur le plan économique, il y a eu d’énormes problèmes parce que les maures tenaient les commerces dans la langue de Barbarie, explique M. Diagne. « Il y a eu une période de flottement avant que les Halpulaar et les Guinéens ne viennent combler le vide. En effet, à Goxu Mbath, beaucoup de jeunes étaient partis monnayer leur talent en Mauritanie. Bon nombre d’entre eux s’y sont mariés avec des femmes mauritaniennes », détaille le doyen Diagne.
Plusieurs ressortissants de Goxu Mbathe ont été tués durant les événements sénégalo-mauritaniens. Et ceux qui ont pu en échapper étaient obligés de revenir au bercail. Un problème de logement s’est posé et le doyen Diagne de se rappeler que le délégué de quartier de l’époque avait trouvé un terrain à coté pour les loger.
Des difficultés qui s’accentuent
Ce problème réglé et bien loin derrière nous, Goxu Mbath fait face aujourd’hui à plusieurs défis. Hormis l’avancée de la mer, les populations sont confrontées à des pénuries d’eau fréquentes. Oumy Diop est étudiante. A un arrêt où elle attendait le bus en face du fleuve, elle dit avoir « ras-le-bol » des pénuries d’eau. Silhouette épaisse et teint noir d’ébène, cette jeune dame aux yeux enfoncés conte les difficultés des ménages pour se procurer le liquide précieux : « C’est une situation difficile. Nous sommes obligés de nous réveiller vers 6 h du matin pour avoir de l’eau. Parfois, on passe des nuits blanches. Les maisons à plusieurs étagées sont les plus affectés », affirme-t-elle. « L’État est resté longtemps sans investir dans les infrastructures de distribution d’eau potable. L’usine de Khor alimentait entièrement la ville en eau, mais aujourd’hui, elle est arrivée à ses limites. Les principales difficultés sont nées de l’université Gaston Berger.
Avec l’augmentation du nombre d’étudiants, nous avons assisté à une forte demande. Ce qui perturbe l’alimentation de Saint Louis », justifie le gouverneur de Saint-Louis d’alors Alioune Badara Samb. Selon lui, Goxu Mbath se trouve au bout du réseau d’où la fréquence des coupures d’eau. « La construction d’une nouvelle usine à Khor et le projet SERPP (Ndlr : Projet d’urgence et de résilience à Saint-Louis) vont renforcer la résilience de Goxu Mbath, lutter contre l’érosion côtière qui affecte la langue de Barbarie dans les prochaines années », renseigne-t-il.