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13 juillet 2025
par Abdoul Aziz Diop
L’ESPRIT D’ANTHOLOGIE NOUS LIAIT AU DRAMATURGE ALIOUNE BADARA BÈYE
EXCLUSIF SENEPLUS - Celui auquel Nous étions liés - Alioune Badara Bèye - par la parole et l’écrit n’est pas mort. Il est « dans l’Ombre qui s’éclaire ». « Et dans l’ombre qui s’épaissit »
Dans une longue interview accordée au quotidien Le Populaire, daté du vendredi 14 avril 2011, l’écrivain et éditeur Elie Charles Moreau disait sans détour ce qu’il pense, entre autres, de la gestion de l’Association des écrivains du Sénégal (AES) par son président, le dramaturge et éditeur Alioune Badara Bèye. Pour l’ami Elie, l’ami Bèye « devrait se libérer et libérer Keur Birago – le siège de l’AES – qu’il gère comme une maison sans portes ». Elie Charles Moreau déplorait le fait que Keur Birago soit devenu un « bunker » et que tous les écrivains ne puissent intégrer l’Association pour bénéficier des opportunités qu’elle est censée offrir à ses adhérents. Il n’en fallait pas plus pour que le président de l’AES, depuis 17 ans, opposât un cinglant démenti à son « contempteur ».
Dans les colonnes du même journal, en date du vendredi 22 avril 2011, Bèye se défend de fermer des portes. « L’Association, avait-il laissé entendre, est réservée uniquement aux écrivains de fiction, les essayistes n’en font pas partie, mais ils peuvent se retrouver au sein du Pen – Poètes, Nouvellistes, Essayistes – qu’on n’a jamais interdit à personne ». Cette façon de recadrer le débat sur l’AES était à elle seule révélatrice du malaise à l’origine de la querelle entre les deux hommes par presse interposée.
« Le Sénégal écrit »
Le 9 octobre 1975, le poète-président Léopold Sédar Senghor signait l’avant-propos de l’Anthologie de la Littérature Sénégalaise d’Expression Française éditée par Gisela Bonn. « Le Sénégal écrit ». C’est le beau titre de l’ouvrage dont Bonn introduisit les 508 pages. Pas moins de 186 pages – la poésie, les contes, les récits et le théâtre se contentant du reste - furent réservées à l’essai, permettant ainsi à des essayistes de renom de figurer dans le même livre : Léopold Sédar Senghor, Alioune Diop, Alioune Sène, Souleymane Niang – auteur de Négritude et mathématique – Gaston Berger – dans Civilisations et cultures, Gabriel d’Arboussier, Cheikh Anta Diop, Maurice Sonar Senghor, Bakary Traoré, Lamine Diakhaté et Mohamadou Kane. Alioune Badara Bèye ne les aurait pas admis à l’AES si ces figures emblématiques de notre littérature d’expression française tapaient à la porte de « son » association. Il aurait exigé de Léopold Sédar Senghor une œuvre de fiction au risque de se faire rabrouer par un grand écrivain pour qui essai, poésie, conte, roman, récit et théâtre ne font qu’un. Senghor lui-même s’en explique dans l’avant-propos susmentionné. Pour rendre à la littérature sénégalaise de langue française sa « saveur de métissage », Senghor demanda à Madame Gisela Bonn de « retrancher la Légende de Samba Guéladio Diégui, qui n’a pas été directement écrite en français, mais traduite du peul, et d’y ajouter un texte du philosophe Gaston Berger, Fondateur de la Prospective comme science ». Il faut avoir lu la contribution de Berger à l’anthologie pour comprendre l’esprit d’assortiment cher à Senghor. Planchant sur les « Rapports de l’Occident avec le reste du monde » (Prospective N°3), Gaston Berger écrit : « On n’achète jamais l’amitié des hommes ; on la mérite, et une des meilleures manières d’y parvenir est encore d’être attentif à leur manière de sentir et de vivre ». On ne dénombrera jamais assez le nombre d’œuvres de fiction qu’inspira cette réflexion. C’est sans doute pourquoi « aux poètes et aux romanciers – de l’Anthologie – se sont ajoutés des conteurs et des dramaturges, mais aussi des professeurs et essayistes. Sans parler des savants comme le mathématicien Souleymane Niang, dont les articles sont, de l’avis de Senghor, des modèles de précision, (...) de concision, d’élégance ». Invoquant pour sa part l’« interpénétration insoluble entre le poète et l’homme d’État », Gisela Bonn considère qu’« à côté d’oppressantes images d’une beauté magique, il y a des vers d’une force politique explosive ». Et Bonn d’ajouter : « Dans le poème on trouve les mêmes thèmes que dans l’essai, le discours politique, l’allocution devant le Parlement ou devant le Parti. »
Au moment où elle écrivait ces lignes, Gisela Bonn serait stupéfiée d’apprendre qu’un jour une association sénégalaise d’écrivains ne compterait pas un seul essayiste. Le dernier mot revient à l’essayiste Mohamadou Kane. Parlant du groupe de Paris comprenant entre autres, Senghor, Ousmane Socé, Birago Diop, Kane dit que « ce groupe n’a pas séparé la littérature de la politique et, à l’effort de théorisation, a joint un remarquable souci de création ». Effort de théorisation par l’essai qui inspire la fiction.
Bèye n’est pas mort…
Nous nous souvenons avoir étalé sur une table des coupures de journaux qui nous servirent de pièces pour reconstituer un puzzle. A chaque fois que nous relisons le chapitre de l’essai Une succession en démocratie (L’Harmattan, 2009) qui en est issu, nous pensons au dramaturge, romancier et scénariste à succès Alioune Badara Bèye pour une adaptation au théâtre ou au cinéma. Et si le Grand théâtre de Dakar devenait sous peu le réceptacle de toutes les adaptations des protubérances du magistère de l’ancien président Abdoulaye Wade…
« Je l’ai dit, la culture est action. J’ajoute qu’elle est action révolutionnaire, action de l’homme, c’est en effet le propre de l’homme que de pouvoir exercer consciemment, librement, une activité créatrice », insiste Léopold Sédar Senghor. Pourquoi donc enfermer l’homme dans un genre ? Il suffit enfin d’un esprit d’anthologie pour qu’Elie Charles Moreau rende par la parole et l’écrit un vibrant hommage à l’ami Alioune Badara Bèye. Birago s’en réjouirait car « ceux qui sont morts ne sont jamais partis ». « Ils sont dans la Demeure » (Souffles).
Celui auquel Nous étions liés - Alioune Badara Bèye - par la parole et l’écrit n’est pas mort. Il est « dans l’Ombre qui s’éclaire ». « Et dans l’ombre qui s’épaissit » (Souffles).
Abdoul Aziz Diop est essayiste traduit en 6 langues.
Au mois de septembre dernier, les exportations sénégalaises ont été tirées vers le haut grâce notamment à l’or, cumulant à +85,2% par rapport au mois précédent.
Au mois de septembre dernier, les exportations sénégalaises ont été tirées vers le haut grâce notamment à l’or, cumulant à +85,2% par rapport au mois précédent.
Le pays de la Teranga a connu une augmentation spectaculaire de ses exportations, qui ont atteint 422,7 milliards de FCFA, contre 228,2 milliards de FCFA le mois précédent, soit une hausse impressionnante de 85,2 %.
Le dernier bulletin de l’Agence Nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) explique que cette forte progression est en grande partie attribuable à l’exportation de produits stratégiques, notamment l’or non monétaire, les produits pétroliers et le titane.
L’or non monétaire en tête.
Les ventes d’or non monétaire ont enregistré une hausse remarquable, passant de 14,9 milliards de FCFA en août 2024 à 95,7 milliards de FCFA en septembre, représentant ainsi une croissance de plus de 540 %. Cette évolution met en lumière l’importance croissante de l’or dans le portefeuille d’exportations sénégalais. Parallèlement, les produits pétroliers ont vu leurs ventes augmenter de 68,5 milliards de FCFA contre 53,8 milliards de FCFA en août, soit une hausse de 27,4 %, tandis que le titane a progressé de 2 milliards de FCFA.
Cependant, cette hausse générale des exportations a été partiellement atténuée par une baisse des ventes de certains produits. L’acide phosphorique a enregistré une diminution significative, passant de 31,5 milliards de FCFA en août à 16,9 milliards de FCFA en septembre, soit une chute de 46,5 %. De même, les exportations de zirconium et de préparations pour soupes, potages et bouillons ont légèrement diminué, réduisant quelque peu l’ampleur de la hausse globale.
Comparées à septembre 2023, les exportations du Sénégal ont connu une nette augmentation de 97,6 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, le cumul des exportations a atteint 2 674,9 milliards de FCFA, contre 2 501,3 milliards de FCFA pour la même période en 2023, soit une hausse de 6,9 %. Ces chiffres confirment la solidité de la performance exportatrice du Sénégal dans un environnement économique mondial en constante évolution.
En septembre 2024, les principaux partenaires commerciaux du Sénégal ont été le Mali (13,3 %), la Suisse (12,0 %), la Chine (10,2 %), l’Italie (10,2 %) et l’Australie (9,9 %). Ces pays représentent une part significative des exportations sénégalaises, reflétant la diversification et l’intensification des relations commerciales du pays avec des marchés internationaux variés.
Importations : baisse notable
Les importations du Sénégal ont totalisé 544,3 milliards de FCFA en septembre 2024, marquant une baisse de 14,9 % par rapport au mois précédent (640,0 milliards de FCFA). Cette réduction est principalement due à la forte diminution des achats d’huiles brutes de pétrole, des machines et appareils pour autres industries, et des automobiles. Cependant, la hausse des importations d’autres produits pétroliers (149,8 milliards de FCFA contre 130,2 milliards de FCFA) et des machines et appareils a partiellement compensé cette baisse.
Comparées à septembre 2023, les importations se replient de 3,2 %, et leur cumul à fin septembre 2024 se chiffre à 5 164,5 milliards de FCFA, contre 5 229,0 milliards de FCFA à la même période de 2023, marquant ainsi une baisse de 14,5 %.
Le solde commercial du Sénégal a montré une nette amélioration en septembre 2024, avec un déficit réduit à -121,6 milliards de FCFA, contre -411,8 milliards de FCFA le mois précédent. Cette amélioration s’explique par une réduction significative du déficit commercial avec plusieurs pays, dont la Chine et l’Arabie Saoudite, bien que le déficit avec des pays comme la Belgique et le Nigéria ait légèrement progressé.
L’ANSD souligne que cette performance positive des exportations sénégalaises au troisième trimestre 2024 est le reflet d’une économie qui se diversifie et se renforce sur les marchés internationaux, notamment grâce à la demande soutenue pour des ressources naturelles comme l’or et les produits pétroliers. Cette dynamique exportatrice, couplée à la gestion rigoureuse des importations, laisse présager une stabilisation et un renforcement de la balance commerciale sénégalaise à moyen terme.
ABDOULAYE MAMADOU GUISSÉ ARRÊTÉ POUR ESCROQUERIE
L'homme politique et homme d’affaires est accusé de diriger un réseau d’escroquerie visant plus de 9 000 victimes, selon Libération. Promettant des logements sociaux fictifs, il est poursuivi pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.
Homme politique connu sur la landerneau et homme d’affaires, Abdoulaye Mamadou Guissé a été arrêté et déféré au parquet de Pikine-Guédiawaye ce 3 décembre. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, escroquerie et blanchiment de capitaux.
Libération indique que le monsieur est au cœur d’un réseau d’escrocs qui promet des logements sociaux à des GIE et associations féminines.
En compagnie de personnes qui sont un peu partout sur le territoire, ils perçoivent une somme d’argent, 5.500 FCFA en guise d’adhésion à une coopérative dénommée Omart City.
Cependant, cette coopérative n’est que de la poudre aux yeux puisque Abdoulaye Mamadou Guissé ne détient aucune parcelle pour construire des logements sociaux.
Mieux, il ne détient ni comptabilité ni ne fournit de décharge après versement de l’argent.
C’est le cas à Diourbel où le gouverneur a fermé son siège, à Saint-Louis où il est poursuivi par la Section de recherches.
Son réseau a porté préjudice à plus de 9000 personnes.
L'AFRIQUE DU SUD SOUTIENDRA LA CANDIDATURE DU NIGERIA A L’ADHÉSION AU G20
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a indiqué mardi lors de la cérémonie officielle de prise de la présidence sud-africaine du G20 au Cap que l'Afrique du Sud soutiendra le Nigeria pour qu'il devienne membre du G20.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a indiqué mardi lors de la cérémonie officielle de prise de la présidence sud-africaine du G20 au Cap que l'Afrique du Sud soutiendra le Nigeria pour qu'il devienne membre du G20.
Il s'agit d'une première : un pays africain dirigera le groupe de nations puissantes selon un principe de rotation annuelle.
"Le Nigeria bénéficiera d'un soutien sans faille de notre part. Nous avons été un membre isolé du G20. Nous devrons faire entendre la voix de l'Afrique, qui a été négligée", a déclaré Cyril Ramaphosa, ajoutant que l'Afrique du Sud soutiendra le Nigeria comme elle a soutenu l'Union africaine pour qu'elle devienne membre du G20.
L'Union africaine a été acceptée comme membre permanent du G20 lors du sommet du bloc à New Delhi l'année dernière.
Lundi, le Nigeria a exprimé son souhait de rejoindre le groupe et a sollicité le soutien de l'Afrique du Sud.
Selon les médias, la ministre d'État aux affaires étrangères du Nigeria, Bianca Odumegwu-Ojukwu, aurait fait cette demande lors de la 11è session ministérielle de la commission binationale entre l'Afrique du Sud et le Nigeria, qui s'est tenue au Cap lundi.
L'Afrique du Sud a officiellement pris la présidence du G20 dimanche.
Cyril Ramaphosa a déclaré que la présidence sud-africaine du G20 intervient à un moment où le monde est confronté à de graves défis, notamment l'aggravation de la crise climatique, les conflits, les guerres et l'instabilité géopolitique, qui entraînent des difficultés et des souffrances supplémentaires.
Il a ajouté que cela intervient à une époque de grands changements technologiques, qui présentent à la fois des opportunités et des risques.
"En collaborant avec les membres du G20 et en établissant des partenariats dans toute la société, l'Afrique du Sud s'efforcera d'exploiter la volonté et les capacités mondiales pour relever ces défis", a déclaré Cyril Ramaphosa.
Il a ajouté que son pays mettra à profit sa présidence du G20 pour réaliser des progrès urgents sur des objectifs communs grâce à un certain nombre d'actions prioritaires.
"Tout d'abord, nous devons prendre des mesures pour renforcer la résilience aux catastrophes. Le nombre croissant de catastrophes naturelles induites par le climat affecte les pays du monde entier, avec un impact dévastateur sur ceux qui ne peuvent pas se permettre les coûts de récupération et de reconstruction", a souligné le président sud-africain.
Et de poursuivre : "Nous porterons cette question au niveau des dirigeants, en appelant la communauté mondiale, y compris les institutions financières internationales, les banques de développement et le secteur privé, à intensifier la reconstruction après les catastrophes."
Cyril Ramaphosa a indiqué que Pretoria s'attachera également à prendre des mesures pour garantir la viabilité de la dette des pays à faible revenu. L'Afrique du Sud profitera également de sa présidence pour mobiliser des fonds en faveur d'une transition énergétique juste.
LE DIRECTEUR DE L’ENTREPRISE DES AÉROPORTS RÉGIONAUX ARRÊTÉ
Ilza Mazanek a été intercepté à la frontière mauritanienne après une tentative de fuite, selon Walfnet. Il est impliqué dans une enquête douanière sur des transactions suspectes évaluées à 70 milliards de FCFA.
Ilza Mazanek, directeur de l’entreprise tchèque qui est chargée de la construction des aéroports régionaux du Sénégal a été arrêté le 28 novembre à la frontière mauritanienne. Selon Libération, une enquête a été menée par les douaniers sur les activités qu’il mène au Sénégal.
Interpellé pour apporter des justificatifs sur certains dossiers, le directeur de Transcon electronic system a préféré fuir par voie terrestre.
Il a été appréhendé au poste de Diama grâce à une opposition émise contre lui par les services douaniers aux différents postes de frontière.
Ilza Mazanek a été conduit de suite à Dakar et doit être déféré au parquet financier.
Des activités douteuses découvertes par les enquêteurs de la Douane ont permis de mettre la main sur des transactions de 70 milliards.
LA FAMILLE INFLUE SUR LE MARIAGE
Selon le sociologue, docteur Pascal Oudiane, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint Louis, dans les traditions, le mariage est consacré et dans le cadre des mariages précoces, le phénomène est suscité par des intérêts de famille
Selon le sociologue, docteur Pascal Oudiane, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint Louis, dans les traditions, le mariage est consacré et dans le cadre des mariages précoces, le phénomène est suscité par des intérêts de famille car c’est elle qui donne en mariage. Il a aussi estimé que l’immaturité physique et cognitive doit exclure toute tentative de mariage avant l’âge légal pour éviter la déperdition scolaire des jeunes filles en mariage précoce. Entretien……
Quelle est l’explication donnée au phénomène grandissante des mariages précoce ?
L'explication passe d'abord par l'appréciation de la coercition du mariage qui est une institution socio-culturelle qui fonde les familles et crée par extension la parenté. Il est utilitariste à partir de la circulation des femmes qu'on donne en mariage entre les familles. Autrement dit, le mariage est suscité par des intérêts de familles. C’est la cellule familiale qui donne en mariage. L’individu seul ne se donne pas en mariage. Au pire en l’absence des membres de la famille, le candidat au mariage devra s’appuyer sur un témoin choisi de préférence parmi les proches amis ou connaissances qui par son aval permettra le mariage.
Donc la parenté influe gravement sur la précocité des mariages ?
Le mariage est créateur de lien notamment de parenté et celui-ci est créateur de lien notamment de société. Cependant pour le dernier lien cité, il n’est pas forcément mécanique car pouvant évoluer selon le niveau de modernisation industrielle de la société porté par l’individualisme et l’utilitarisme.
Aujourd’hui sur le fait observé, s’il y a une fréquence élevée de mariages précoces de jeunes filles âgées de moins de 18 ans, l’institution familiale est la première responsable. Encore une fois c’est la famille qui donne en mariage. Nul n’est sans savoir que les jeunes filles africaines et sénégalaises sont des filles 2.0 pour ne pas dire hautement connectées. Le rapport statistique « soutien-gorge » et smartphone est plus important que le rapport cigarette- smartphone. La technologie qu’elle soit mobile ou non n’est pas seulement un ticket d’entrée à la modernité, c’est un outil qui se conjugue aussi au féminin. Cette ouverture aux médias modernes donne accès à nos jeunes aux informations capables de modeler leur personnalité. Ceci explique que les changements de comportements choquent les milieux traditionnels et conservateurs.
Dans les traditions, le mariage est consacré ?
L’âge mature pour accéder à la vie conjugale n’est pas la même avec l’âge légal selon le droit moderne. Selon les usages coutumiers c’est le corps de la jeune fille qui pourra témoigner de sa maturité sexuelle. L’âge légalement autorisé peut ne pas être celui de la maturité physique. Il peut y avoir une précocité comme il est aussi possible qu’il y ait du retard dans le rapport maturité physique et âge.
Dans les deux traditions notamment moderne et coutumière, ce sont les adultes qui se marient et font des enfants. L’adulte n’est pas exclusivement un produit de l’âge mais c’est une personnalité, un rôle. C’est aussi une maturité physique.
De ce point de vue, la jeune fille peut se sentir adulte par son rôle en société, par sa personnalité, par sa maturité physique et par ses connaissances du monde grâce à la technologie. Ainsi inéluctablement, elle se sent individuellement prête pour le mariage sans devoir attendre la plénitude de l’âge légal. Désormais, ce qui va rester pour elle, c’est de chercher la caution familiale puisque c’est le lien légitime qui permet un mariage. Toute union qui ne reçoit pas l’onction familiale ou de la communauté de proches parents et amis n’est pas socialement légitime.
Ainsi peu importe le capital cognitif des jeunes filles qui est construit à partir de l’instruction scolaire ou de la technologie et des réseaux sociaux ou des coutumes et des traditions, la responsabilité des mariages dits précoces selon les perceptions de la société moderne, incombe à la famille qui est la source de leur légitimation sociale.
Pourquoi la famille cautionne le mariage précoce ?
Le rapport « famille et mariage » se lit à travers le prisme des intérêts. C’est parce qu’il y des intérêts que les familles offrent leur fille en mariage ou en reçoivent une en leur sein. Au-delà des ressources monétaires, il y a le capital symbolique à chercher ou à préserver. Toutes les familles cherchent la bonne famille à laquelle on peut offrir en mariage sa fille. C’est une question de fierté et d’honneur. En revanche, il faut rappeler qu’il faut réunir toutes les conditions précitées et qui ne relève pas de l’âge pour recevoir l’onction familiale du mariage. En revanche, en l’absence de la maturité physique, un mariage devient impossible au risque de compromettre l’état de santé et la vie de la jeune fille. Il faut donc n’ont pas sanctionner la jeune fille mais combattre les familles qui soutiennent de telles unions pour accéder ou entretenir un capital symbolique (fierté familiale). En effet, l’âge est moins important que le capital cognitif et la maturité physique de la jeune fille. L’âge légal ne doit pas être un baromètre pour lutter contre les mariages précoces et ses conséquences mais il faut s’intéresser au corps en question et au cognitif des jeunes filles ciblées. L’intérêt pour le corps permettra d’apprécier médicalement la maturité physique apte à la sexualité. L’intérêt pour le cognitif permettra de mesurer la capacité de responsabilisation de la jeune fille à la vie du ménage.
L’âge est-il pertinent dans son rapport avec la déperdition scolaire des jeunes filles en mariage précoce ?
Dans le système scolaire actuel, les âges sont encadrés selon le nombre d’années requis pour valider les différents cycles de scolarité. De ce point de vue, les jeunes filles en mariage précoces sont désavantagées en perdant une partie importante de leur cycle d’instruction. En revanche, les progrès liés à la critique du modèle d’école à la jules ferry et l’avènement de l’enseignement à distance et de l’IA ( intelligence artificielle) vont à l’avenir probablement contribuer à raccourir le temps de scolarité afin d’imprimer beaucoup plus de pragmatisme au cursus scolaire des élèves. Les outils technologiques sont efficaces pour combler l’absence d’instruction des jeunes filles précoces en mariage. L’immaturité physique et cognitive doit exclure toute tentative de mariage avant l’âge légal
Par Babacar Justin Ndiaye
GOUVERNEMENT-PRESSE, SONKO ENTRE CRÊTE ET CUVETTE
"La presse m'emmerde, mais elle pourrait être utile aux petits princes." La phrase prophétique du roi Hassan II éclaire d'une lumière nouvelle les tensions actuelles entre les médias et le gouvernement au Sénégal
Les tensions persistantes entre les médias hautement précieux et les dirigeants très légitimes du Sénégal sont regrettables.
Voilà deux compagnons de route marchant séparément mais, chacun armé de sa truelle, se donnant la double vocation de cimenter la démocratie, d’une part, et de créer la prospérité, d’autre part !
Sous cet angle, la posture du gouvernement, les faits et les gestes du puissant Premier ministre et non moins plébiscité homme politique Ousmane Sonko demeurent essentiels.
Un jour, on a demandé au Roi Hassan II (Monarque absolu) ce qu’il pense de l’organisation Amnesty international. Réponse du Souverain : « Amnesty international m’emmerde, mais elle pourrait être, un jour, utile aux petits Princes ».
Réponse avisée d’un visionnaire ! Car, en effet, si le coup d’État des aviateurs de 1972 avait réussi, l’artisan du putsch aérien, le Général Mohamed Oufkir, aurait réservé un sort incertain (c’est un euphémisme) au Roi actuel Mohamed VI alors âgé de moins de dix ans.
Moralité : l’opacité du futur et les vicissitudes de la vie politique suggèrent voire recommandent la modération tous azimuts. La modération n’étant nullement la faiblesse. Bien au contraire ! Elle est la synthèse de la responsabilité assumée et de la souplesse opportune.
Indiscutablement, la presse (à l’instar de quelques segments tenaces de la Société civile) empêche de gouverner en rond sous tous les cieux. Aussi bien dans la cruelle dictature de Birmanie que dans l’enchanteresse démocratie de l’Ile Maurice où un Premier ministre aguerri a trébuché suite à la forte médiatisation d’un scandale.
En effet, le propre de l’homme politique et la caractéristique de l’homme d’État sont la peau cuirassée et le mental d’acier. Toujours dopé jamais démoli par les critiques et les persiflages.
Des qualités requises, singulièrement chez un Premier ministre (fusible devant l’Éternel) dont le pain quotidien est l’orage social en cours ou la tempête politique en perspective.
Tout réside donc dans l’art et la manière de faire face à la pugnacité normale et aux harcèlements habituels des médias. La panoplie des recettes est assez fournie à la lumière des expériences historiques et instructives. C’est une question d’ingéniosité et de finesse gouvernementales et non de débarquement de mammifères dans un magasin de porcelaines.
En décembre 1973, le très travailleur ministre de l’Intérieur français, Raymond Marcellin, ulcéré par l’avalanche d’informations secrètes régulièrement publiées par «Le Canard enchainé », décide de poser des micros dans les murs et sous les tapis des locaux de l’hebdomadaire satirique. Cette opération (ratée) menée par des policiers de la DST en tenues de plombiers donne une idée de la large gamme des moyens disponibles pour un État désireux de tacler, d’endiguer, d’infiltrer, de noyauter et même d’espionner la presse. Sans la neutraliser par des armes létales d’origines fiscale et légale.
Bien entendu, le droit à l’existence ne signifie pas que les entreprises de presse doivent faire litière de la loi qui induit la conformité. Une loi n’est jamais une contrainte arbitraire mais une contrainte…légale. Donc digne respect par tous. D’où son application sans restrictions troublantes ni géométrie variable.
Cependant, la gouvernance couvre et dépasse le champ étroit des lois. La trajectoire enviable, les acquis réels, l’image scintillante et le rayonnement croissant du Sénégal sont à porter au pinacle. Dans cette optique-là, qui mieux que le leader Ousmane Sonko, politiquement debout sur le toit du Sénégal, est conforté et outillé pour le faire ? Personne. L’homme qui a élu un Président de la république au premier tour puis meublé l’Assemblée nationale par une majorité écrasante et homogène doit camper sur la crête de la gloire.
Ousmane Sonko (bien conseillé) ne doit pas descendre dans la cuvette boueuse où se déroulent des bagarres picrocholines. Or son mutisme et son flegme, lui la dynamo de l’Exécutif, suggèrent sa bénédiction tacite dans le choc ministère-mresse.
Le Premier ministre Ousmane Sonko doit siffler la fin de la récréation. En le faisant, il évacue l’idée (fausse ou vraie) que les nouveaux dirigeants sont plus enclins à assassiner qu’à assainir la presse. L’immobilisme prolongé favorise évidemment les procès d’intention ou les procès en sorcellerie.
Faut-il rappeler encore que, du point de la genèse institutionnelle (contrôle démocratique du pays), le Projet pastéfien domine la Révolution de Thomas Sankara et surclasse la Révolution de Fidel Castro. Les « Ruptures » sankarienne et cubaine ayant été accouchées aux forceps par l’habituelle sage-femme de l’Histoire : la violence.
Au Sénégal, ce sont les urnes qui ont supplanté les armes ; ce sont les longues processions des citoyens-électeurs qui ont remplacé les vagues d’assaut des insurgés pour le triomphe du Projet.
La rue a certes bougé mais elle n’a pas vaincu l’armada du Général Moussa Fall. Ce qui a été fort heureux au demeurant. Sinon Diomaye Faye aurait été le chef d’un État évaporé.
En réalité, les leviers vecteurs de rapprochement bienfaisant et fécond entre l’État et les médias sont trouvables dans l’héritage légué et le génie trempé. Ils ont pour noms : volonté, intelligence et dialogue. Dans le respect de la Loi.
La discussion n’est pas synonyme de capitulation. Dans le dialogue, personne n’ira à Canossa. Le ministre de tutelle et journalistes iront tous vers le Sénégal, terre de concertation légendaire et, surtout, de quiétude propice pour la gouvernance performante et favorable à l’essor de la presse.
LE PLAN DE SAUVETAGE DE PRES D’UN MILLION D’ADOLESCENTES A RISQUE
Au Sénégal, 988.163 adolescentes courent le risque d’être données en mariage avant l’âge adulte, c’est-à-dire moins de 18 ans, avec une forte probabilité de contracter des grossesses précoces.
Au Sénégal, 988.163 adolescentes courent le risque d’être données en mariage avant l’âge adulte, c’est-à-dire moins de 18 ans, avec une forte probabilité de contracter des grossesses précoces. Dans ces cas-là, certaines ne vont pas au-delà du cycle de primaire de l’Education nationale et d’autres n’achèvent pas celui du moyen-secondaire, selon l’étude Camber. Elles sont reparties entre onze (11) régions du pays que sont Sédhiou, Kolda, Matam, Kédougou, Kaolack, Tambacounda, Kaffrine, Diourbel, Thiès, Saint-Louis et Dakar. L’acuité de ces risques identifiés est plus accentuée dans ces zones et plus encore dans les régions du centre et de l’ouest.
Pour mettre hors de danger ces filles et dégager pour elles les voies de la d’un épanouissement, des actions fortes sont entreprises par le Sénégal. Le pays a, en effet, intégré en 2023 la dynamique du Projet d'Autonomisation des Femmes et du Dividende Démographique en Afrique Subsaharienne Plus (SWEDD+, en anglais) couvrant la période 2024-2028. L’ambition du Gouvernement, par une approche multisectorielle, est de renforcer le capital humain qui consiste à améliorer les apprentissages et la productivité et accélérer la transition démographique en s’appuyant sur le développement de la jeunesse, y compris parmi les segments les plus vulnérables de la population.
Le projet SWEDD + Sénégal sera ainsi mis en œuvre dans les 11 régions citées plus haut. La population directement visée est celle des adolescentes âgées de 10 à 19 ans avec une possibilité d’élargissement jusqu’à 24 ans pour les activités d’autonomisation économique des femmes. Et pour s’assurer d’une bonne couverture de la cible, les régions frontalières avec la Mauritanie, le Mali, la Guinée et la Gambie sont sélectionnées pour assurer le continuum de l’intervention avec les projets SWEDD desdits pays. Déjà, le projet couvre dans ses phases 1 (2015-2019) et 2 (2020- 2024) neuf (09) pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
UN MONTANT DE 100 MILLIONS DE DOLLARS ENGAGÉ
Le Sénégal a bénéficié d’un financement de 100 millions de dollars américains (plus 62 milliards FCFA) du groupe de la Banque Mondiale. Un budget qui servira à poursuivre les objectifs des cinq sous-projets générés lors d’un atelier tenu à Saly, du 25 au 29 novembre dernier, en présence de plusieurs ministères sectoriels. Lesquels sont placés sous le lead du ministère de la Famille et des Solidarités. C’était en marge des 16 jours d’activisme pour la promotion et le respect des droits des filles et des femmes dans le monde.
Des informations obtenues de l’Unité de gestion du projet (UGP) SWEDD+ Sénégal coordonnée par Birahim Sidibé, on peut retenir, entre autres enjeux paris que ledit projet se fixe : l’amélioration des taux de réussite et d’achèvement de 100 mille filles dans l’enseignement élémentaire, moyen et l’enseignement secondaire général et technique au niveau 250 établissements. Il est aussi question de mettre en place un dispositif fonctionnel de gestion des violences faites aux filles en milieu scolaire par à travers le renforcement des observatoires de la vulnérabilité et des décrochages scolaires (OVDS) dans 190 établissements ; de soutenir les associations de mères d’élèves engagées dans la réalisation des services pour la prise en charge des filles dans les écoles choisies (renforcement des comités de gestion des écoles, accompagnement des cellules Genre) pour un environnement favorable à « l’autonomisation des filles dans les lycées et collèges du Sénégal».
A cela s’ajoutent l’élargissement des opportunités économiques de 13500 adolescentes et jeunes filles âgées de 15 à 24 ans vulnérables ou survivantes de violence basée sur le genre (VBG) ; l’accompagnement à la création de 1350 unités économiques polarisant 13500 filles primo-entrepreneures et à l’élaboration de business plans ; l’appui à la formalisation de 390 unités économiques ; la mise en place de 2250 espaces sûrs/clubs des jeunes filles dans les communautés et le renforcement des capacités de 337 500 adolescentes et jeunes filles scolarisées, déscolarisées et/ou non scolarisées, en leadership, en compétences de vie, en santé de la reproduction et en alphabétisation fonctionnelle. Ce, en faisant le lien avec les espaces sûrs ; impliquer les hommes /adolescents pour une masculinité positive à travers 1350 Écoles des Maris (EDM) et des futurs maris en vue de l'égalité des sexes et de l’autonomisation des filles et des femmes et la mise en place d’Activités génératrices de revenus (AGR).
Il est prévu de renforcer les capacités de 2480 acteurs de prise en charge (agents de santé, acteurs de la chaîne judiciaire, travailleurs sociaux, etc.) ; d’équiper les onze (11) centres d’accueil et d’hébergement pour la prise en charge holistique de 18 000 filles et femmes survivantes de violences et le déploiement de personnel compétent ; de réinsérer socio-économiquement 6 665 survivantes de VBG ; de mettre à disposition des kits de prise en charge de 10 000 Pep-kit et un accompagnement juridique.
PRES DE 1,5 MILLIARD D’HECTARES DE TERRES A RESTAURER D’ICI A 2050
Le secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahima Thiaw, a déclaré, mercredi, que l’humanité doit restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici à 2050 ...
Le secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahima Thiaw, a déclaré, mercredi, que l’humanité doit restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici à 2050 pour nourrir une population mondiale croissante.
« Nous avons dégradé 40% des terres productives de cette planète. Donc on a 1,5 milliard d’hectares de terres en réserve que nous pouvons restaurer pour produire les aliments dont nous avons besoin », a dit M. Thiaw dans une vidéoconférence publiée sur la télévision des Nations unies.
Il intervenait lors d’une conférence de presse organisée dans le cadre de la seizième session de la Conférence des Parties (COP16) de la CNULCD, qui se tient à Riyad, en Arabie saoudite du 2 au 13 décembre 2024.
« La restauration de ces terres est importante parce que l’humanité doit produire deux fois plus d’aliments à partir de maintenant jusqu’en 2050 pour nourrir une population en croissance et une classe moyenne croissante », a-t-il ajouté, en présence d’Osama Ibrahim Faqeeha, vice-ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture de l’Arabie Saoudite ainsi que d’autres officiels.
Ibrahima Thiaw s’est demandé comment l’humanité pourrait réaliser cet objectif « si nous avons déjà perdu 40% des terres productives de la planète ».
« Nous devons donc, restaurer les terres », a insisté le Mauritanien, par ailleurs conseiller spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahel.
Cette première COP de la CNULCD organisée à Ryad, en Arabie Saoudite, est axée sur le thème : « Notre terre, Notre avenir ».
Coïncidant avec le 30e anniversaire de la CNULCD, la COP16 sera « la plus grande conférence des Nations unies sur la terre à ce jour et la première COP de la CNULCD organisée dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui connaît de première main les impacts de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse », selon un communiqué de presse.
Pour la CNULCD, elle représente également « un moment décisif pour accroître l’ambition mondiale et accélérer l’action en matière de résilience des terres et de la sécheresse grâce à une approche centrée sur les personnes ».
La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification est l’un des trois principaux traités des Nations unies connus sous le nom de Conventions de Rio pour le climat et la biodiversité.
La Conférence des Parties (COP) est le principal organe décisionnel des 197 parties (pays), à savoir 196 pays et l’Union européenne, à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.
LE REMAPSEN POSE LE DÉBAT SUR LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
L'élimination des violences faites aux femmes et aux filles, en mettant au cœur le respect des droits humains et l'autonomisation des femmes, demeure une préoccupation africaine
L'élimination des violences faites aux femmes et aux filles, en mettant au cœur le respect des droits humains et l'autonomisation des femmes, demeure une préoccupation africaine. Selon l’ONU-femme, «aucun pays n'est épargné et aucun n'a réussi à éliminer le fléau de la violence contre les femmes et les filles». Pour apporter leur contribution à cette lutte, les professionnels des médias de l’Afrique tiennent un forum, depuis hier, mercredi 4 décembre, sur la question à Dakar afin de booster les initiatives allant dans le sens de réduire le gap. Organisé sur initiative du REMAPSEN, avec l’appui de ONU-Femme, le forum prendra fin le 06 décembre prochain.
Les médias de l'Afrique de l'Ouest, du Centre et du Madagascar se sont donné rendez-vous à Dakar, sur initiative du Réseau des médias africain pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), pour échanger sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles, en mettant en avant le respect des droits humains et l'autonomisation des femmes. Selon le président du REMAPSEN, Bamba Youssouf, les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur le comportement et mobiliser l'opinion et les décideurs, orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur de la femme. «Ce forum constitue pour nous le point de départ d'un engagement collectif des médias en Afrique, avec un plan de fonds et un renforcement des productions médiatiques de sensibilisation et de plaidoyer en vue de toucher toutes les cibles, notamment les plus reculées, pour un monde sans violence envers les femmes», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : «c'est aussi l'occasion pour nous de rappeler que ce forum des médias fait suite à ce que nous avons organisé en 2022, ici même à Dakar, sur l'impact de la Covid19 sur les programmes de prévention et de prise en charge du VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre et celui organisé en 2023 sur la santé infantile, la vaccination et la nutrition à Lomé».
Ce forum Médias qui prend fin le 06 décembre prochain, s'inscrit en droite ligne de l'initiative «Tous Unis d'ici 2030 pour mettre fin à la violence à l'égard des droits des femmes, les jeunes». Une campagne annuelle internationale, qui démarre le 25 novembre de chaque année, date qui coïncide avec la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et qui se termine le 10 décembre, qui marque la Journée des droits humains.
ONU-FEMME PEINT UN TABLEAU ALARMANT
30 années après la déclaration de Beijing, «Tous Unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles», les premiers rapports du processus de Beijing 2030, renseignent, selon l’Onu-Femme, qu'au cours des 5 dernières années, dans la région africaine, 79% des États membres ont présenté des rapports qui ont permis de mettre en place des plans d'action nationaux pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles. 90% ont introduit ou renforcé la législation en matière de lutte contre les violences à l'égard des femmes et des filles. 88% de nos États ont introduit ou renforcé des services pour prendre en charge les victimes de violences.
Des avancés saluées par Arlette Mvondo, Représentante résidente de ONU-Femmes du Bureau Sénégal. «Nous saluons ces progrès remarquables qui font une différence et qui montrent que la violence contre les femmes et les filles est évitable. Pourtant la réalité que nous vivons est autre, et montre que la violence reste omniprésente et dévastatrice» a-t-elle avancé. Et d’ajouter : «nous sommes réunis dans un contexte où les faits relatant les violences faites aux femmes et aux filles restent alarmants».
En Afrique de l'Ouest et du Centre, l’ONU-Femme a aussi souligné qu’une femme sur trois (1/3) subit des violences basées sur le genre. Les mutilations génitales féminines (MGF), les mariages précoces, les violences sexuelles et domestiques continuent de priver des millions de femmes et des filles de leurs droits fondamentaux, tout en limitant leur potentiel individuel et leur contribution collective à notre société. «Aucun pays n'est épargné et aucun n'a réussi à éliminer ce fléau de la violence contre les femmes et les filles», a renseigné Mme Mvondo.
Pour y mettre fin, ONU-Femme a déclaré qu’il faut une action audacieuse, transformatrice. «Malgré les efforts des gouvernements, des partenaires, des organisations de la société civile, nous sommes loin des objectifs fixés à Beijing, de ceux du développement durable, mais aussi des normes et des droits de l'homme qui devraient garantir la protection et la sécurité de chaque femme et de chaque fille.»
ENGAGEMENT DU MINISTERE SENEGALAIS DE LA FAMILLE ET DES SOLIDARITES
Les violences basées sur le genre, qu'elles soient physiques, psychologiques ou économiques, représentent une violation grave des droits humains. Pour le conseiller technique N°1 du ministère de la Famille et des Solidarités, Oumar Samb, elles affectent la dignité, la santé et le bien-être des femmes et des filles. «Bien qu'il existe des politiques et des programmes visant à renforcer les cadres législatifs, à soutenir les victimes et à promouvoir des environnements sûrs pour toutes et tous, il est tout aussi important de combattre les stéréotypes sexistes qui limitent les aspirations des filles et des femmes», a-t-il avancé.
Au regard des défis, M. Samb a estimé : «la promotion de l'autonomisation financière des femmes, pour ainsi dire l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, les filles et les garçons, ne constitue pas seulement une question de justice sociale, mais aussi un levier essentiel pour l'Afrique pour participer à la marche mondiale vers l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD)». Et d’engager les professionnels des médias : «je vous invite donc à devenir des alliés actifs de ce combat, car l'accès à l'éducation, à un emploi décent, à la santé, à la justice, au financement, entre autres, demeurent des droits universels pour tout être humain».