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18 juillet 2025
Par Oumar-Diouf FALL
L’HEURE EST GRAVE OU QUELQUES PETITES HISTOIRES AUTOUR DE CE MECHANT VIRUS
Car, comme le dit le président de la République du Ghana, « nous savons comment relever une économie, mais comment relever un mort, nous ne le savons pas ! ».
On raconte que, dans un marché toujours bien animé, une vendeuse de légumes n’accepte de servir ses clients qu’à condition qu’ils déposent leurs pièces de monnaie dans une bassine d’eau bien javellisée. On ne sait pas si elle exige également que les billets de banque soient plongés dans la même bassine d’eau !
À l’entrée d’une officine de pharmacie, le client est soumis au test de température à l’aide de thermoflash, même mode opératoire dans les banques et autres services publics ou privés utiles aux usagers. Avant l‘interdiction de tout rassemblement, les mosquées et autres lieux de culte n’étaient pas épargnés par des anecdotes aussi croustillantes qui illustrent l’état de panique et de peur qui gagne les fidèles. Lesquels réalisent subitement qu’Allah n’est pas « obligé » de les protéger s’ils ne font pas d’efforts et de don de soi.
Pour dire combien les populations semblent avoir pris la pleine mesure du danger que représente cette maladie à coronavirus, le COVID -19. Malgré tout, elles restent confrontées à un dilemme sans réponse jusqu’ici : respect de principes de précaution contre recherche informelle de la dépense quotidienne. D’où l’urgence de procéder à l’application des mesures prises par le président de la République qui me semblent accuser des lenteurs. Il faut aller vite pour à la fois distribuer les kits de protection et les denrées nécessaires aux populations qui en ont le plus besoin afin de les « confiner » chez elles. Il est difficile de rester chez soi le ventre vide et la famille en désarroi.
En vérité, le secteur informel du commerce et des services à la personne est au ralenti poussant au chômage forcé. Revenu zéro. Encore une fois, comment survivre tout en se protégeant ? L’heure est grave. C’est un drame humain qui se profile à l’horizon. Vingt nouveaux cas ce lundi 30 mars 2020 dont deux graves, selon le docteur Bousso du ministère de la Santé.
La peur habite tout le monde et partout. Peur de mourir tout simplement. C’est malheureusement le moment choisi par quelques lugubres individus pour se nourrir sur la bête. Les voleurs et cambrioleurs s’en donnent à cœur joie, trompant on ne sait trop comment la vigilance des forces de l’ordre supposées pourtant être sur le qui-vive en ces temps de couvre-feu. Mais véritablement, le cas de ce « Docteur Samba » reste invraisemblable tellement le procédé est osé. S’illustrer de façon si criminelle en effectuant des tests au coronavirus, en soignant des diabétiques et en pratiquant des opérations chirurgicales sur des malades reste une horreur.
Le comportement de ce « Docteur Samba » est innommable et doit être sévèrement puni. Un comportement qu’il faut par contre saluer, celui de l’ancien ministre Moustapha Guirassy qui a fait preuve de courage et de responsabilité en acceptant son sort de personne atteinte qui doit être traitée dans des règles strictement préconisées par les médecins. C’est heureux qu’il en soit sorti guéri. Son exemple devrait faire tache d’huile. Il ne faut donc pas baisser les bras dans la sensibilisation. Et ne surtout pas banaliser les précautions et mesures d’hygiène afin de ralentir ou stopper si possible l’évolution de cette pandémie. Car, comme le dit le président de la République du Ghana, « nous savons comment relever une économie, mais comment relever un mort, nous ne le savons pas ! ».
Oumar-Diouf FALL
MediaPower221.com
Par Dr Waly Ndiaye
LETTRE AU MAIRE ALIOUNE NDOYE
L’histoire retiendra qu’en pleine pandémie de coronavirus, vous avez osé demander qu’on ne fasse pas accoucher de braves dames dans une maternité
Monsieur le Maire, il est de mon devoir de citoyen, de surcroit évoluant dans le milieu médical, de vous écrire. Je vous écris cette missive suite à celle que vous avez adressée à Madame l’infirmière chef de poste.
En fait, vous l’avez adressée à Madame l’infirmière chef de poste ou à Madame la sage - femme d’état ? Pouvez- vous répondre à mon interrogation ? L’objet de cette question tourne autour de l’installation d’une unité de maternité dans le poste de santé de Raffenel.
Dans votre missive, vous faites part de votre opposition quant à la mise en place d’une unité de maternité avec la prise en charge des accouchements. Une maternité est un établissement ou un service hospitalier où s’effectuent les accouchements d’après le petit Larousse.
Pourriez-vous enlever « avec la prise en charge des accouchements » ? Pourtant, le 25 mai 2017, votre adjointe Marie Père Paye et la secrétaire municipale étaient allées féliciter la mère du premier bébé né dans cette maternité. Est-ce que vous les aviez notifiées votre opposition en cette période?
Vous évoquez dans votre missive de : « la pyramide sanitaire du Sénégal et du fait que le poste de santé n’a pas le droit d’hospitaliser des patients car ne disposant ni d’une unité d’obstétrique ni d’une unité de néonatologie encore moins d’une unité de réanimation néonatale ». J’ose espérer cher Maire, que votre secrétaire, en saisissant cette lettre, n’avait pas pris son café si elle en prend d’habitude. Maintenant la maternité accueille des patients!!! C’est le monde à l’envers cher Maire.
Trop d’amalgames : une unité d’obstétrique, une unité de néonatologie et encore une unité de réanimation néonatale. L’obstétrique est la technique de l’accouchement d’après le petit Larousse donc elle s’exerce dans une maternité cher Maire. Une unité de néonatologie est une unité qui s’occupe des bébés de 0 à 28 jours de vie.
Toute unité de néonatologie a une réanimation. Savez- vous que tout bébé qui nait, qui ne respire pas et ne crie pas, a besoin de réanimation ? Si on attend cette fameuse unité de réanimation néonatale, beaucoup de nouveaux nés vont mourir dans nos maternités. Ceci ne contribuera pas à la diminution de la mortalité néonatale cher maire. Un bébé ayant crié à la naissance et bien rose n’aura pas besoin de votre fameuse unité de réanimation néonatale. Vous parlez dans votre missive de : «référer à la structure adaptée et compétente les cas de grossesse qui vous viennent, même si vous assurez uniquement des activités prè et post natales.»
Savez vous que si les cas de grossesse qui viennent à la sage-femme sont référés à la structure adaptée et compétente », toutes ces structures vont être débordées cher Maire. C’est pour désengorger toutes ces structures que les autorités sanitaires ont pensé à cette pyramide sanitaire. En respectant cette pyramide, elles ne doivent recevoir que les grossesses à risque ou les césariennes. La sage-femme peut exercer des activités pré et post natales mais elle ne peut pas faire des accouchements. Sachez que, toute sage-femme d’état est formée pour faire des CPN (consultations prénatales), des accouchements, des consultations post-natales, des activités puériculturistes et de planning familial. Vous parlez dans votre missive du fait de : « ne plus continuer à exposer les populations et le poste de santé de Raffenel en y pratiquant des actes non autorisés par le statut de l’établissement et du fait de respecter strictement l’organisation de la pyramide de santé ».
Pouvez vous me dire les actes autorisés par le statut de l’établissement ? Monsieur le Maire, à lire votre missive, on comprend aisément que l’accouchement ne doit pas être fait dans cet établissement. C’est vous maintenant le médecin chef du district sud pour prendre une décision allant dans le sens d’interdire à la sage-femme de faire des accouchements dans le poste de santé de Raffenel.
On n’est pas dans l’Armée
Monsieur le Maire, s’il vous plaît, arrêtez vos injonctions. On n’est pas à l’Armée. Je suis un des plus autochtones de Dakar Plateau pour vous dire de reprendre cette lettre, de la déchirer et de la mettre à la poubelle. Cette brave sage-femme d’état est formée à la bonne école. Elle est le pur produit d’un de nos professeurs émérites. Nous qui avions côtoyé ce professeur, savons de lui un maître vigoureux et consciencieux de son travail. Il ne formera point de médiocre. Tous les actes que pose cette sage-femme d’état sont d’ordre à donner la vie. Elle est formée pour cet objectif. Elle n’est pas formée pour exposer les populations. Que la population de Dakar Plateau sache que cette dame est un fonctionnaire de l’Etat. Monsieur le Maire, vous oubliez sans doute qu’elle n’est pas payée par la mairie de Dakar Plateau. La population de Dakar plateau vous demande solennellement de rénover cette maternité et de l’équiper comme un conseiller municipal de Dakar plateau vous l’a demandé.
Avec nos milliards qui dorment au trésor public, vous devez être capable d’arriver à une telle réalisation. L’histoire retiendra qu’en pleine pandémie de coronavirus, vous avez osé demander qu’on ne fasse pas accoucher de braves dames dans une maternité. Nous sommes en état de guerre contre cette pandémie. Pourriez-vous me dire ce que vous avez fait pour les populations de Dakar Plateau afin de les protéger ? Mon cher collègue Médecin Chef du district Sud vous dira qu’il n’a pas votre temps. Je ne saurai terminer cette missive sans vous rappeler ce que Beaumarchais disait : « sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Veuillez recevoir, Monsieur le Maire de Dakar Plateau mes salutations les plus chaleureuses.
Dr Waly Ndiaye est Médecin généraliste Médecin urgentiste
Ampliations :
Habitants Dakar Plateau
Médecin chef district Sud
Sous - préfet de Dakar Plateau
UN OPERATEUR ECONOMIQUE ET UN ÉMINENT ÉCONOMISTE ALERTENT SUR LES RISQUES DE FAMINE
Tandis que la chaine d’approvisionnement du marché intérieur est au ralenti depuis la parution du coronavirus en Chine, les Sénégalais, sommés de réduire leur mobilité en guise de prévention sanitaire, redoutent pour leur survie
Tandis que la chaine d’approvisionnement du marché intérieur est au ralenti depuis la parution du coronavirus en Chine, les Sénégalais, sommés de réduire leur mobilité en guise de prévention sanitaire, redoutent pour leur survie. Les raisons : une balance commerciale déficitaire dans une économie dominée en grande partie par les PME et PMI mais aussi un pouvoir d’achat particulièrement faible des populations. Commerçants et experts économiques craignent tous les répercussions d’une telle situation.
Entre le marteau de la pandémie et l’enclume de la famine, les Sénégalais font face à une question de survie collective. Le chef de l’Etat, Macky Sall, dans une déclaration solennelle adressée à la nation, a lancé un fonds Force-Covid19 qui sera doté de 1000 milliards de F CFA pour atténuer l’impact économique du coronavirus sur pays. Dans ce plan de lutte contre le coronavirus, il est aussi question de l’approvisionnement du pays en denrées de première nécessité ainsi que d’un soutien au panier de la ménagère. Mais l’équation qui taraude fortement les esprits en ce temps de crise sanitaire résulte de la réduction de la mobilité des personnes. «Les manques à gagner seront énormes autant pour l’Etat que pour les entreprises. Mais pire, les pauvres de ce pays vont être confrontés à une situation extrêmement difficile pour pouvoir survivre dans un tel contexte de confinement. Pour la simple raison qu’au Sénégal, rares sont les familles qui assurent leur ravitaillement alimentaire pour un mois. La plupart d’entre nous gagnent leur pain au jour le jour », explique Alla Dieng, directeur exécutif de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS) Yessal. A l’en croire, chez les commerçants et industriels, la majeure partie évolue dans l’informel. D’ailleurs, souligne M. Dieng, depuis que le coronavirus a fait son apparition en Chine, nos commerçants sont affectés par rapport aux importations qui ont connu une baisse drastique. « Et maintenant sur le plan de la production et de la distribution des marchandises, un confinement de la population sera le comble de nos souffrance et même celui des populations dans une situation de précarité », regrette le directeur exécutif de l’Unacois YéssaL.
Pr Aly Mbaye, économiste « Le pays va faire face à un choc économique»
Selon l’économiste Aly Mbaye, ancien doyen de la Faculté des sciences économiques de l’Université Cheikh Anta Diop, le confinement des populations est souhaitable pour parer à la propagation du virus mais hélas le Sénégal va devoir faire face, dans ce cas-là, à un choc économique engendré par la pandémie du coronavirus qui sévit dans le pays. Et cette situation, prédit-il, va se répercuter non seulement sur l’offre mais aussi sur la demande. C’est pourquoi, il faut s’attendre à ce que les répercussions de ce confinement sur notre économie de manière générale soient dévastatrices. « Il y’a un ensemble de défis que le gouvernement devrait songer à relever. Parce que demander aux gens de se confiner à domicile, signifie aussi les pousser à l’immobilité. Or, dans ce cadre, il faudra que l’Etat lui-même les aide à trouver de quoi se nourrir.
Et pour cela, il faut mettre en place une organisation très efficace pour s’assurer que les gens reçoivent leurs besoins alimentaires ; que cela soit gratuit ou payant », explique l’économiste. Le professeur d’économie étaye ses arguments par le fait qu’au Sénégal, c’est quotidiennement que les gens cherchent un revenu leur permettant d’assurer la nourriture pour le lendemain. Abordant la question du déséquilibre qui secoue le marché intérieur, il entrevoit un risque de « cartélisation ». « Autrement dit, des commerçants qui se mettent d’accord pour augmenter les prix des marchandises. C’est pourquoi, très tôt, l’Etat doit prendre les choses en main accordant une importance capitale à la régulation du marché sinon les consommateurs vont en pâtir. Parce que quand on est dans un contexte de crise où il y a un mouvement généralisé sur fond de panique doublée d’une restriction de déplacement des biens et des personnes, il va y avoir une accentuation de la spéculation sur les marchandises. Donc l’Etat doit impérativement prendre ses responsabilités, faire en sorte que les denrées de première nécessité ne connaissent pas une inflation importante » suggère l’éminent professeur d’économie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
LES MALADES MENTAUX ERRANTS, DE VERITABLES VECTEURS DE TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE
Leur errance sera bientôt un mauvais souvenir, et le centre de Kaolack restitué, selon Ansoumana Dione
Ils peuvent être des porteurs sains, devenir malades de la maladie du Covid-19 ou contracter d’autres affections. Dans le cadre de la riposte, Ansouma Dione, infatigable défenseur des malades mentaux, invite à l’Etat à se pencher sur le sort de ces citoyens errants qui peuvent être de véritables vecteurs de propagation du virus tant redouté..
Ils vivent parmi nous, et sont en nombre non négligeable. Eux, ce sont les malades mentaux errants dont la situation est, évidemment, particulière. Ne serait-ce que parce qu’ils mangent dans les poubelles, dorment à la belle étoile et ne se préoccupent pas de leur hygiène. Une situation qui les expose au coronavirus. Ils risquent d’avoir le virus en eux et d’assurer la transmission communautaire.
Une alerte faite par le docteur Souleymane Loucar, psychiatre à l’hôpital régional de Louga, et Ansoumana Dione, président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux malades mentaux (Assamm), selon qui, ces déficients mentaux peuvent être de véritables vecteurs de propagation de la pandémie de covid-19 au Sénégal. Pire, des agents de la transmission communautaire tant redoutée. « Un seul malade mental contaminé peut propager la maladie chez beaucoup de citoyens. Un fois contaminé, le malade mental peut ne pas présenter de symptôme, ni de signe. Il peut, en quelque sorte, être un porteur sain, et en même temps transmettre la maladie en douceur. Comme il pourrait aussi développer une forme plus sévère de la maladie. Un seul objet ramassé quelque part puis abandonné plus loin, ou un malade qui touche à la porte d’une maison peut contaminer plusieurs membres d’une même famille sans que celle-ci s’en rende compte. C’est là où ça devient extrêmement dangereux », soutient M. Dione.
Selon le Dr Loucar, si rien n’est fait, on ne devrait pas s’étonner de voir un malade mental errant mourir du virus dans la rue. Tout comme le président de Assamm, le psychiatre souligne que tout ce qui est jeté dans la poubelle peut être source de contamination du virus. Pire encore, dit-il, les malades mentaux errants peuvent entretenir cette transmission communautaire tant redoutée. Car « en squattant les maisons, les poubelles, les surfaces, ils constituent carrément des vecteurs de cette transmission communautaire », selon ce spécialiste de la santé mentale. D’où l’urgence de prendre en charge ces malades mentaux errants.
Ansoumana Dione et Dr Loucar sont formels. Si on veut vraiment gagner la guerre sanitaire enclenchée contre le Covid 19, l’Etat devrait impérativement se pencher sur la situation de ces milliers de malades qui errent dans les rues à travers le pays. Pour les protéger contre le virus et aussi éviter qu’ils ne le propagent, le psychiatre de l’hôpital de Louga propose de les protéger. « Et c’est à l’Etat de prendre ses dispositions pour qu’il n’y ait personne dans la rue. Puisqu’ils peuvent se contaminer et certains peuvent en devenir des malades et d’autres des porteurs asymptomatiques. Ils peuvent toujours entretenir la présence du virus sur notre territoire à travers la rue. Or, tant que le virus est dans la rue, il y a possibilité qu’une contamination se fasse. Il est important de prendre en charge ces malades mentaux, de les protéger et d’éviter qu’ils soient porteurs ou malades de ce virus », a alerté Dr Loucar qui propose de mettre l’accent sur la prévention.
Bientôt, l’errance des malades mentaux sera un mauvais souvenir
Une doléance qui ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Puisque avec le ministère de la Santé, « on n’y travaille dans un comité », dixit le président de l’Association de soutien et de suivi aux malades mentaux (Assamm). D’après Ansoumana Dione, « tout cela va bientôt être un mauvais souvenir puisque d’ici quelques jours, ces malades mentaux devront être pris en charge ». « Je devais laisser la primeur au président de la République, au ministre de la Santé ou aux autorités compétentes de livrer cette information, mais je dois reconnaitre que votre journal a la primeur de cette information par rapport à la prise en charge des malades mentaux errants. Je suis en train de travailler là-dessus avec les services du ministère de la Santé. Depuis un certain temps, je suis en contact direct avec nos autorités sanitaires qui sont conscientes de la nécessité de la prise en charge et de l’insertion sociale de ces personnes vulnérables. Au sein du ministère de la Santé et de l’Action sociale, notamment avec la direction générale de l’Action sociale que dirige le Dr Arame Top, des dispositions sont en train d’être prise dans ce sens. Dans les tout prochains jours, les Sénégalais verront la situation des 3000 malades mentaux errants s’améliorer. Avec la directrice générale de l’Action sociale et son équipe, nous sommes en train de travailler pour la protection de cette couche vulnérable. C’est dans le cadre d’un comité de suivi interne dans la riposte au covid-19 » révèle Ansoumana Dione.
…Et le centre de Kaolack restitué à l’Assamm
« Nous devons faire en sorte que ces malades soient à l’abri de la population en les prenant en charge au niveau de notre structure de Kaolack qui pourrait nous être restituée pour que ces malades puissent être traités à tour de rôle. La priorité sera donnée aux départements les plus affectés au covid 19. Aujourd’hui la ville de Touba et les régions de Dakar, de Saint Louis et de Ziguinchor, entre autres, devront être prioritaires par rapport à ces malades mentaux. Nous allons récupérer l’ensemble des malades qui se trouvent dans ces départements pour les faire interner dans notre structure pour que, une fois stabilisés, ils puissent regagner leurs familles d’origine. Ensuite, nous mettrons d’autres malades qui errent dans les rues des autres régions affectées pour qu’ils puissent eux aussi accéder aux soins, bénéficier d’un soutien. Ils peuvent propager la maladie sans pour autant en souffrir c’est-à-dire la transmettre en douceur. Ce sont non seulement des personnes à risque, mais encore ces malades peuvent aussi transmettre la maladie à d’autres individus en cas de contamination ». En outre, Ansoumana dit regretter le fait que le chef de l’Etat ait reçu une partie des forces vives de la Nation en ignorant ceux-là qui devaient être les premiers à être reçus au palais pour une meilleure réponse face au virus qui affole toute la planète. Un avis partagé par Dr Loucar selon qui il fallait associer tout le monde à ces audiences au Palais. Car, soutient-il, « ce sont tous les citoyens qui doivent faire bloc pour faire face à cette pandémie ».
L’HYPOTHESE DE DR SOULEYMANE LOUCAR, PSYCHIATRE A L’HOPITAL REGIONAL DE LOUGA «Les malades mentaux errants sont plus immunisés et pourraient plus résister au coronavirus, même si on devrait les isoler»
Parmi les milliers de malades mentaux errant dans la rue, il y en aura qui ne vont jamais développer la maladie car étant plus immunisés aux saletés qu’ils emmagasinent à longueur de journée. Une hypothèse donnée par Dr Souleymane Loucar, psychiatre à l’hôpital régional de Louga, selon qui ces déficients mentaux pourraient plus résister à ce coronavirus. Ce, bien que leur place ne soit pas dans la rue.
« Certains parmi les malades mentaux errants vont certes développer des maladies. Mais il faut dire aussi que d’autres parmi eux ne vont jamais souffrir d’un quelconque virus. J’émets l’hypothèse que les malades qui sont dans la rue sont plus immunisés par rapport aux saletés qu’ils emmagasinent à longueur de journée. Donc leurs corps se défendent très bien par rapport à toutes les infections qu’ils pourraient avoir. Ils pourraient plus résister à ce virus-là. C’est une hypothèse. Mais il faut être prudent car il y a des malades qui sont fragiles et sont dans la rue. On a toujours dit que leur place n’est pas la rue, mais dans les centres de prise en charge et de réinsertion sociale. Donc, cette pandémie, c’est l’occasion de prendre ces malades-là et de les mettre dans un cadre où on va s’occuper d’eux et les protéger de la transmission comme on protège les détenus dans les prisons. On doit également isoler les malades mentaux pour les mettre à l’abri de toute contamination. Mais également pour pouvoir les soigner »
MAIS POURQUOI LA BIELORUSSIE CONTINUE-T-ELLE DE JOUER COMME SI DE RIEN N’ETAIT ?
Alors que les compétitions sont suspendues en Europe et dans une grande partie du monde, le championnat biélorusse de football fait exception.
Alors que les compétitions sont suspendues en Europe et dans une grande partie du monde, le championnat biélorusse de football fait exception. Comme les autres sports ou activités du pays, le football se poursuit dans cet état. Une volonté du président Alexander lukashenko, qui se démarque par des sorties déroutantes.
"En raison de la situation épidémiologique, le match de samedi s'est révélé être un match central, pas seulement en Europe mais dans le monde. Car cette rencontre était le seul derby sur la carte du football mondial"! Le Dinamo Minsk se délecte sur son site de cette situation ubuesque. alors que nombre d'états ont décidé d'arrêter leurs compétitions pour tenter de stopper la propagation de la pandémie de Covid 19, un pays fait cependant encore exception : la Biélorussie. Ce week-end, l'ex-république soviétique située aux portes de l'Union européenne a ainsi connu une journée de championnat, comme si de rien n'était. Deux matches de première division ont pu se dérouler ce dimanche, deux autres vendredi et donc quatre samedi, dont ce derby dans la capitale entre le FC Minsk et le Dinamo (3-2). Mais pourquoi ? "Tout est encore ouvert: les entreprises, les écoles ou encore les centres commerciaux… Il est donc normal que les compétitions sportives de hockey, football ou encore de handball se poursuivent", explique dans Marca, Yury Douna, directeur de "Press Ball" l'un des médias sportifs du pays.
«LE SPORT EST LE MEILLEUR REMEDE CONTRE LE VIRUS»
alors que la Biélorussie ne compte que 94 cas recensés du nouveau coronavirus et aucun décès, selon les chiffres officiels, le pays célèbre pour son architecture stalinienne maintient une position diamétralement opposée à celle de nombreux autres états, qui ont choisi le confinement de leur population pour endiguer la propagation de l'épidémie. Cette décision vient évidemment de plus haut sommet de l'état : le président Alexander Lukashenko, en poste depuis1994, se refusant à arrêter son pays qui affronte déjà des difficultés économiques. Dans son sillage, les autorités bélarusses se targuent de mettre en place un confinement strict des porteurs du Covid 19, même asymptomatiques. Histoire de pouvoir continuer à vivre normalement. Et comme souvent dans ces cas-là, le sport est juste l'illustration la plus parlante de tout cela. "Il n'y a pas de virus ici. En avez-vous vu flotter dans les airs ? Le sport est le meilleur remède contre le virus. C'est mieux de mourir debout que de vivre à genoux", a lancé Alexander Lukashenko samedi à la sortie d'un match de gala de hockey sur glace auquel il a pris part. Une sortie médiatique déroutante. Une de plus. Car depuis quelques semaines, le président biélorusse les multiplie.
LES CONSEILS DU PRESIDENT : BOIRE DE LA VODKA, ALLER AU SAUNA…
La semaine dernière, celui qui a été qualifié de "dernier dictateur d’Europe" pendant des années a ainsi dénoncé une "psychose", affirmant que la "panique" en découlant était plus dangereuse que le virus lui-même. "Nous n'arrêtons rien. Nous allons organiser tous les événements que nous avons prévu. Laissons Dieu nous protéger du coronavirus", a-t-il ainsi lancé selon l'agence bélarusse Telegraph. Et comme le rapporte The Times, il a même conseillé à ses concitoyens de boire de la vodka, de travailler dur et de se rendre au sauna pour rester en bonne santé… Comme toutes les activités et les autres sports du pays, le football se poursuit donc normalement. Sans trembler ou presque. "Même si on est venus ici, on essaie de s'isoler: on se tient à l'écart, on est venus en voiture, on s'est lavé les mains 10 fois", a raconté samedi à l’AFP un Igor qui est surpris par le comportement de certains : "C'est comme s'ils n'étaient au courant de rien, ils vont et viennent, ils sourient". Lioudmila, une professeure des écoles de 55 ans, a sûrement l'explication à ces attitudes : "Les gens malades ne viennent pas au stade"…
Par Thierno Bachir SY et Amadou TANDJIGORA,
ENDIGUER LE COVID 19 : QUE FAIRE ?
Il urge donc d’adopter un dispositif efficace pour détecter massivement tous les porteurs du coronavirus d’abord dans les différents clusters et à l’échelle du territoire national.
Thierno Bachir SY et Amadou TANDJIGORA, |
Publication 31/03/2020
Le monde est à l’arrêt. Depuis quelques semaines, une crise sanitaire secoue les pays du monde. Cette crise sanitaire est entrainée par un « petit virus, d’une toute petite taille, visible à l’aide d’un microscope (…). » Elle continue de bousculer, sur tous les plans, notre zone de confort, par conséquent, mettant à nue la vulnérabilité humaine. Pour faire face, les pays ou les gouvernants notamment, ont pris et continuent de prendre des décisions ‘‘fortes’’ tant sur le plan sanitaire, économique, politique, sociétal, … Ces mesures vont de l’interdiction de tout rassemblement au confinement total dans nombre de pays. Toutefois, les situations sont alarmantes dans la plupart des pays. Le virus se propage tellement vite qu’au bout de trois mois, il est transmis à tous les continents, poussant ainsi l’Oms à décréter une pandémie mondiale le 11 mars 2020. Il devient alors évident de s’interroger sur l’efficacité des mesures décrétées, surtout qu’elles passent comme lettre à la poste. Quelques points d’interrogations et/ou d’incohérence mériteraient d’être soulevés dans les différentes approches de gestion de cette crise sanitaire qui secoue le monde entier.
VERS LE CONFINEMENT TOTAL
Les gouvernements des pays touchés par la pandémie du CoVID 19 n’ont pas tardé à réagir par la prise de mesures souvent jugées ‘‘fortes’’ et qui concernent tous les pans de notre vie. ainsi, les interdictions commencent à tomber selon la gravité dans les pays touchés. La France par exemple interdit tout rassemblement de 50 personnes le 13 Mars 2020 dans une perspective de lutte contre cette pandémie virale. De même, elle ferme l’ensemble des établissements d’enseignement élémentaire, secondaire et supérieur sur son territoire national. Cette période correspond, en Italie, au début du désastre amenant les autorités à décréter un confinement total dans les villes les plus touchées (Lombardi, Bergame, …).
Pour rappel, le cas zéro (0) dans ce dernier pays n’est toujours pas connu, alors que les pays comme la France, l’Allemagne, le royaume Uni ont péché avec le rapatriement de leurs citoyens confinés à Wuhan, province chinoise d’où est partie la propagation du virus depuis décembre 2019. Jusqu’au 28 Mars 2020, le Coronavirus a contaminé dans le monde entier 634 192 personnes, avec 29 653 personnes tuées selon l’organisation mondiale de la Santé (OMS). Il y a près de 500 000 sous traitement dont environ 5% dans un état critique. La Chine était le pays le plus fortement touché par le CoVID 19 jusqu’au 27 Mars avec 82 195 personnes infectées, 3 303 décès des suites de la maladie et 78 892 sous traitement. Même s’il faut le dire, la situation semble être maitrisée depuis quelques jours avec presque pas de nouveaux cas, elle est la résultante d’un investissement humain, technique et financier sans précédent (construction d’un hôpital spécialisé de 1 000 places en dix jours) corroboré d’une discipline qu’a fait montre sa population. Elle a pris aussi des mesures allant jusqu’au confinement total dans certaines parties les plus fortement touchées comme Wuhan le 23 janvier, ce qui dans une moindre mesure a permis d’avoir moins de nouveaux cas et d’alléger les centres hospitaliers.
Ainsi la Chine est devenue de moins en moins le principal foyer de l’épidémie. La pandémie virale se progresse en Europe, qui est devenue l’épicentre avec 360 251 cas et plus de 21 360 morts (OMS). L’Italie est le pays européen le plus touché avec 10 107 décès des suites de la maladie du coronavirus et 92 457 malades à la date du 28 Mars (OMS). Ce qui a poussé les autorités à décréter le 09 mars dernier, un confinement total des 15 millions d’italiens et ce jusqu’au 3 avril. Cette mesure vise à limiter la circulation sur le territoire pour permettre de ralentir les nouvelles contaminations et permettre aux hôpitaux de souffler. L’Espagne, deuxième pays européen le plus touché, enregistre 5 627 morts et 71 930 infectés du virus, le Samedi 28 mars et tend vers un confinement quasi général. La France passe, entre le 25 janvier (date de détection des trois premiers cas) et le 14 mars, au stade 3 de l’épidémie. Elle enregistre ainsi 2 289 décès du coronavirus et 36 298 cas confirmés, ce 28 mars 2020 (OMS).
En effet, la forte propagation du CoVID 19 en Europe amène ses autorités à annoncer la fermeture de ses frontières et même de l’espace Schengen. Pas de confinement cependant au pays de l’oncle Sam ! Donald Trump a annoncé dans son adresse à la nation du mercredi 11 mars : « pour empêcher de nouveaux cas pénétrer dans notre pays, je vais suspendre tous les vols en provenance d’Europe vers les Etats-Unis pour les trente prochains jours ». Il continue en blâmant l’UE de n’avoir pris « les mêmes précautions ».
Toutefois, l’Usa est le troisième pays le plus touché avec 102 122 cas confirmés, derrière la Chine et l’Italie. Pire, il a enregistré 16 894 nouveaux cas ce 28 Mars (OMS). Le nombre de décès total, à cette date, est de 1 495. Même si les mesures prises telle que la fermeture des universités, écoles, musées, etc. n’ont pour le moment permis de freiner la propagation virale, le Président Trump semble intriguer par les conséquences néfastes sur l’économie américaine. Sur ce, il a laissé entendre qu’il pourrait « assouplir » les restrictions mises en place contre le virus pour éviter une récession de l’économie de son pays.
Le continent africain compte 3 039 cas de coronavirus confirmés et près de 57 décès, dans quarante trois (43) pays. L’Afrique du Sud et l’Egypte sont les pays africains les plus touchés avec respectivement 1 413 et 577 cas confirmés (oMS). Cette propagation de l’épidémie en afrique fait craindre l’oMS qui demande aux pays africains de « se préparer au pire ». Même si des mesures drastiques sont prises par certains pays pour bloquer cette propagation virale, les capacités des centres sanitaires inquiètent plus d’un. Les conséquences économiques ne sont pas en reste. Un durcissement des conditions de crédit, un ralentissement de la croissance et la mobilisation des ressources publiques en faveur de la lutte contre l’épidémie pourraient réduire le volume de fonds disponibles pour les priorités de développement, dixit Ceyla Pazarbasioglu, Vice-présidente du pole Croissance équitable, Finance et Institutions (EFI) du Groupe de la Banque mondiale. Le Sénégal a confirmé le premier cas de coronavirus sur son territoire, le 2 mars et compte aujourd’hui (29 mars) 115 cas et plus de 1 500 cas suspects sous surveillance. La contamination est de plus en plus importante avec des cas communautaires notés.
Dans son adresse à la nation du 23 mars, le président Macky Sall semble admettre le manque de réussite du plan de contingentement mis en place depuis l’apparition du premier cas. Il renchérit que « l’épidémie qui était confiné à un seul foyer s’est étendue à d’autres localités du pays. C’est-à-dire que le virus gagne du terrain ». Ce qui implique à « relever le niveau de la riposte ». ainsi, le chef de l’Etat a décrété un état d’urgence assorti de couvre-feu entre 20 H et 06 H du matin pour une durée non encore déterminée et ordonna aux autorités compétentes de l’Etat de prendre toutes les dispositions nécessaires quant à son application. Il annonça en outre la création d’un fond de riposte et de solidarité, Force CoVID-19, « qui sera doté de 1 000 milliard de F CFa » pour pallier les effets négatifs de la pandémie sur l’économie nationale. Mais la démarche adoptée semble claire : les restrictions prises ce 24 mars par le ministère des transports en dit long sur un potentiel confinement(interdiction du transport interurbain, réduction à moitié du nombre de passagers dans les transports urbains). au pire donc des scénarios, si le personnel de santé ne parvenait pas à contenir l’évolution de la situation, le confinement total sera bien adopté. « Il y va de notre propre santé et de notre propre vie. Il y va de la santé et de la vie de nos familles et communautés », a conclu Macky Sall. Il s’avère nécessaire de s’interroger sur l’applicabilité du confinement dans un pays où le taux de pauvreté monétaire était estimé à 46,7% en 2011 d’après le rapport d’Enquête de Suivi de la pauvreté au Sénégal (ESPS) publié par l’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Une étude plus récente et qui prend en compte l’aspect multidimensionnel (Education, Santé, Emploi, Conditions de vie, Gouvernance) montre que ce taux de pauvreté est de 28% en 2017, d’après Mamadou Amazou, économiste, expert de l’observatoire de la pauvreté et des conditions de vie. Ces taux de pauvreté assez élevés montrent toute l’inquiétude de satisfaire les besoins alimentaires des principaux foyers concernés pendant tout le temps du confinement, bien sûr, toute la population n’est pas concernée mais combien de responsables de famille cherchent la dépense quotidienne au jour le jour ?
50 milliards ont bien été prévus pour la satisfaction des besoins alimentaires d’après le Président Macky Sall, mais juste une petite analyse suffirait de montrer que ce montant semble insuffisant. Le PIB par tête s’élevait à 1522 Dollars en 2018, soit un montant journalier de 4,17 dollars par jour, correspondant environs à 2530 F CFA par jour et par sénégalais. avec une population Dakaroise dépassant largement les 3 millions d’habitants, celles de Touba et de Thiès également non moins importantes, les 50 milliards (faiblement revue à la hausse après l’audience accordée à l’opposition républicaine par Macky Sall) bien qu’importants seront dépensés en moins d’un mois alors que la pandémie n’a pas dit son dernier mot avec l’augmentation quotidienne du nombre de cas testés positifs. Pire ! Les moyens humains et matériels font déjà défaut. au cas où la pandémie atteindrait un certain niveau de dangerosité à cause de sa vitesse de propagation, la prise en charge sanitaire, les dégâts humains et la secousse économique, s’empireraient. Les données de l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous confortent dans cette analyse.
La norme de l’OMS en la matière est claire : un (1) médecin pour 1 000 habitants. Tandis que le Sénégal enregistre pour un (1) médecin 12 374 habitants et les épidémiologistes dans tout ça sont comptés au bout du doigt. Des statistiques très loin des normes fixées par l’OMS. En termes de logistique nécessaire à la gestion des malades, pas plus de 135 lits sont disponibles dans les différents services des maladies infectieuses au Sénégal (12 lits à l’Hôpital Fann, 100 à l’Hôpital pour enfants de Diamniadio et 20 à l’Hôpital Darou Marnane de Touba). Comme pour dépeindre la situation, l’activiste Guy Marius Sagna poste sur sa page Facebook « … il y a pire. Au moment même nous avons 2 000 infirmiers qui font le job de 53 000 infirmiers ; nous avons 1 333 sages-femmes qui font le job de 53 333 sages-femmes ; nous avons 842 médecins qui font le boulot de 1 600 médecins ». avec tous ces manquements, la propagation du virus serait un suicide massif dont le confinement même total, ne saurait remédier. alors, que faudrait-il adopter comme stratégies ?
ALLER VERS UN DEPISTAGE MASSIF !
Pour connaitre si l’on est porteur du virus du CoVID 19, il faut effectuer un test biologique. Pour ce faire, un prélèvement à l’aide d’un écouvillon (long coton tige) des « cellules nasales profondes » du patient est assuré, a laissé entendre le président du syndicat des biologistes (France), Dr François Blanchecotte. Il faut noter qu’il existe de nombreux autres tests, mais le plus rependu demeure de nos jours ce test développé par l’institut Pasteur. Les autorités sanitaires du Sénégal ont opté, depuis le début de la crise à la stratégie dépistage des cas suspects. Le laboratoire de l’institut Pasteur établi à Dakar est la seule institution sanitaire où les analyses des prélèvements des cas suspects ou personnes à risque sont faites. Le ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a annoncé que l’Iressef « rejoindra le dispositif de test du coronavirus, ce qui nous permettra d’avoir un rayon d’intervention plus large ».
Doté d’un appareil Quant studio capable d’effectuer 12 000 tests de coronavirus en trois (3) heures, a confirmé le Professeur Souleymane Mboup expert virologue et responsable dudit centre. ainsi, le Sénégal dispose actuellement d’une importante capacité de tests par jour ce qui fait de lui, un hub important du dispositif sanitaire de la sous-région en matière de lutte contre cette épidémie virale. Le ministre Sarr d’insister sur le rôle important de laboratoires performants pour le « … diagnostic, l’identification et la confirmation des cas » dans la lutte contre le coronavirus.
Par ailleurs, le confinement serait une stratégie pour décongestionner les hôpitaux pendant les périodes de saturation. Elle ne saurait être efficace que si elle est accompagnée par une stratégie de communication allant dans le sens d’éveiller les consciences des masses populaires sur les dangers sanitaires et économiques de la pandémie. En plus, il existe des porteurs du coronavirus ne présentant aucun signe (ou très faiblement) pouvant passer sous les radars et contaminer autant de gens.
Par exemple selon une récente étude, 86% des gens infectés n’ont pas été détectés au début de l’épidémie du coronavirus à Wuhan. Alors, la première bataille à gagner dans cette « guerre » est celle de la détection des personnes porteuses du virus. C’est ce que semble comprendre la France qui œuvre à massifier les tests de dépistage pour sortir de son confinement, renonçant ainsi à sa stratégie de tests des cas suspects, inefficace. Il faut le dire, la stratégie de test massif nécessite un investissement en moyens financier, technique et humain importants. Surtout, si le pays ne dispose d’industries de production des intrants utilisés dans le dépistage du CoVID 19, à l’instar du Sénégal. Mais il est évident que les pertes économiques et les retards dans plusieurs secteurs résultants du confinement, sont plus importants comparés aux investissements. En plus, il est sûr que personne ne peut deviner à quand la fin du confinement. Dans ce cas, une volonté politique, digne de ce nom, doit porter une stratégie de réponses concertées, immédiates et prospectives.
Pour le Sénégal, il urge donc d’adopter un dispositif efficace pour détecter massivement tous les porteurs du coronavirus d’abord dans les différents clusters et à l’échelle du territoire national. Ce qui permettra de développer un outil géomatique (géographique et informatique) interne de surveillance des cas positifs et d’information en temps réel. aussi, il doit être élaboré un instrument sous régional de coordination, de contrôle et de partage d’informations que l’Union africaine par le biais de son Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies pourrait porter.
POURQUOI LE CORONAVIRUS DOIT CONDUIRE A L’ANNULATION DE LA DETTE AFRICAINE
D’ici deux à trois semaines, le coronavirus pourrait durement frapper l’ensemble du continent, a annoncé Vera Songwe, la directrice de la Commission économique pour l’Afrique des nations unies.
D’ici deux à trois semaines, le coronavirus pourrait durement frapper l’ensemble du continent, a annoncé Vera Songwe, la directrice de la Commission économique pour l’Afrique des nations unies. Quelles pistes pour stopper cette pandémie mortelle et en limiter les conséquences économiques ?
En afrique, 10 millions de personnes pourraient succomber au c’ ovid-19 a prévenu Bill Gates, il y a un mois. Pour empêcher cette hécatombe, les pays africains se claquemurent les uns après les autres. Ici comme ailleurs tuer l’économie est le prix à payer pour sauver des vies. Mais dans une région où la survie dépend souvent du travail effectué à l’extérieur, exiger des habitants de rester chez eux c’est demander l’impossible comme l’a dit en substance hier le président du Bénin Patrice Talon. Comment envisager sereinement leur prise en charge sanitaire quand le nombre de lits de réanimation est en moyenne de 50 par pays ? Le traitement du coronavirus va s’ajouter à un fardeau déjà bien lourd : l ‘afrique, c’est presqu’un quart des cas de pathologies les plus lourdes comme la tuberculose, la malaria ou le VIH, mais seulement 1 % des dépenses globales de santé.
POUR FAIRE FACE A L’URGENCE PLUSIEURS GOUVERNEMENTS ONT POURTANT REUSSI A DEBLOQUER DES FONDS
Ils sont destinés en priorité à la santé. Le Ghana, l’Égypte ont pris des mesures de soutien aux entreprises. Le Ghana envisage de verser des aides directes aux ménages les plus fragiles via des paiements mobiles. Et dans les pays les plus riches du continent, le Nigeria et l’afrique du Sud, les grandes fortunes privées sortent leur carnet de chèques pour soutenir l’effort de l’État. Mais pour le moment aucun État africain n’a les moyens de dégainer des milliards comme l’ont fait les pays occidentaux pour soutenir massivement leurs salariés et leurs entreprises paralysées par le confinement. Pour dépenser plus d’argent public, il faut pouvoir recourir à l’emprunt, or les États africains sont déjà à l’os. Pour stimuler la croissance ils ont emprunté tous azimuts. En sept ans le poids de la dette a triplé en afrique subsaharienne, passant de 30 à 95 % du PIB.
AU MOINS UNE VINGTAINE DE PAYS AFRICAINS ONT DEJA FAIT APPEL AU FMI CES DERNIERS JOURS
Et pas seulement les plus pauvres. Le Ghana, qui aspire au statut de pays émergent, en a fait la demande mardi dernier. Ce week-end la locomotive du continent, l’afrique du Sud, s’est aussi tourné vers les institutions internationales. après avoir été rétrogradée dans la catégorie des émetteurs de dette dite spéculative par Moody’s, la dernière agence qui la soutenait encore. Le FMI a ouvert une ligne de crédit de 50 milliards de dollars dédiés aux émergents, dont 10 milliards pour les plus pauvres. Mais c’est bien en deçà des besoins réels. Il faudrait quatre fois plus selon le ministre des Finances ghanéen. L’alternative prônée par les gouvernements africains comme par les experts du FMI : l’annulation de la dette. Le directeur du département afrique du FMI, abebe aemro Selassie, prône l’effacement immédiat de la dette bilatérale et la suspension des remboursements dus au FMI. aller au-delà est sans doute nécessaire mais hyper complexe car le tiers de la dette africaine est détenue par des créanciers privés. C’est cette dette privée qui génère les intérêts les plus élevés, mais négocier dans l’urgence avec cette nébuleuse d’acteurs, des banques, des fonds, des négociants en matières première relève du tour de force.
«L’ETAT NE MAÎTRISE PLUS L’EVOLUTION DE CETTE EPIDEMIE»
La gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 n’agrée nullement Thierno Bocoum, le président du Mouvement Agir
La gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 n’agrée nullement le président du Mouvement Agir. Selon Thierno Bocoum, les autorités étatiques ont perdu le contrôle de l’évolution de cette épidémie et se limitent à confiner les Sénégalais dans des comptes rendus quotidiens sans aucune signification scientifique. A l’heure actuelle, indique thierno Bocoum, il faut des mesures concrètes, avec une batterie d’actes d’accompagnement afin de prendre de l’avance sur la crise à venir.
«La question du Coronavirus n’est pas du cinéma», recadre d’emblée le président du mouvement agir, Thierno Bocoum. Dans un communiqué parvenu à «L’as», il fustige le mode de gestion de la pandémie du Covid-19 par le gouvernement. Il trouve en effet que l’Etat du Sénégal a tardivement pris des mesures pour limiter la propagation du coronavirus. «Quand le Président Macky Sall disait dans son adresse à la nation, lundi 23 mars, que l’heure est grave, on avait souhaité qu’on n’en arrive pas à cette situation. «Qu’il ne le dise jamais, mais qu’il l’anticipe. Et on avait averti. L’heure était déjà devenue grave partout ailleurs où le virus avait fait son entrée. Nous n’avions aucun moyen d’être des exceptions. Ni du point de vue technique ni du point de vue logistique et humain. oui l’heure est grave, mais la posture de l’Etat est loin de refléter une bonne appréhension du degré de gravité de la situation», se désole l’ancien député de Rewmi.
De l’avis de Thierno Bocoum, il ne fait aucun doute que le Gouvernement fait actuellement dans le tâtonnement. «L’Etat du Sénégal ne maîtrise plus l’évolution de cette épidémie et ne cesse de nous confiner dans des comptes rendus quotidiens qui n’ont aucune signification scientifique, compte tenu du nombre insignifiant de personnes testées. L’arrivée des cas communautaires rend ridicule cette posture de maîtrise de l’évolution du virus qu’ils veulent nous faire ingurgiter», martèle le leader de Agir qui invite ainsi les autorités à s’arrêter et opérer une nouvelle démarche. Il propose au gouvernement une batterie de mesures pour prendre de l’avance sur la crise à venir. «Il faut très rapidement mettre à exécution les mesures d’aide aux populations. Il faudra endiguer une crise humanitaire qui viendra s’ajouter inévitablement à cette crise sanitaire. Il faudra mettre tous les fonds disponibles dans cette guerre, y compris les différents fonds politiques, en attendant les soutiens externes», indique Thierno Bocoum qui recommande également aux autorités gouvernementales d’impliquer les collectivités locales pour que leurs budgets soient réorientés dans l’urgence du combat contre le Covid-19. Par ailleurs, il propose l’interdiction des rassemblements dans les «grand-places» et autres lieux de rencontre le jour, pour être en cohérence avec le couvre-feu de la nuit.
UN BILAN DE 5 BLESSES ET 12 ARRESTATIONS A NGUENIENE
La journée d’hier a été très chaude dans le village de Balabougou, situé dans la commune de Nguéniène (département de Mbour).
Les populations du village de Balabougou (Commune de Nguéniène-Mbour) qui s’opposent au projet agricole de Prosumel se sont violemment opposées à la gendarmerie de Joal. hier, à l’issue des affrontements violents qui ont éclaté vers 12h, à cause d’un démarrage des travaux sur le site délibéré portant sur 100 ha dans le périmètre pastoral, 5 blessés ont été notés dans les rangs des villageois et 12 arrestations.
La journée d’hier a été très chaude dans le village de Balabougou, situé dans la commune de Nguéniène (département de Mbour). Les populations qui s’opposent au projet agricole de Prosumel, malgré la délibération de la mairie, ont affronté les gendarmes. La matinée du lundi, le commandant de brigade de la gendarmerie de Joal qui avait reçu du renfort de taille s’était rendu sur le site pour sécuriser le début des travaux du chantier. Selon des informateurs, les pandores ont fait des patrouilles dans le village pour dissuader la population. Mais c’était sans compter avec la détermination des habitants à garder jalousement le seul périmètre réservé à l’élevage dont la commune dispose. Ainsi, les jeunes se sont mobilisés et sont venus sur le site. Sur place, informe une autre source, les hommes en bleu étaient armés jusqu’aux dents, prêts à casser du manifestant.
D’ailleurs, les premières personnes qui étaient sur le site l’ont appris à leurs dépens car elles ont été tout simplement tabassées et arrêtées. Vu que la violence risquait de prendre des proportions inquiétantes, certains sages du village ont été sur les lieux pour calmer les jeunes qui étaient prêts à en découdre avec les gendarmes qu’ils considèrent «comme des protecteurs de l’envahisseur espagnol». Mais, soutient Souleymane, tout a débordé lorsque les gendarmes ont tabassé les vieux. Ces actes de violence sur les sages ont entraîné une révolte des jeunes. Ce fut donc le début d’une intifada entre les villageois et les pandores. Les forces de l’ordre lançaient des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ripostaient par des jets de pierres. Finalement, il y a eu 12 arrestations dans les rangs des villageois dont le président du foirail de Nguéniène, Ndéné Diogoul et l’Imam Abdoulaye Diogoul. Pour les blessés, 5 ont été notés. Du côté de la gendarmerie, les pandores ne veulent pas encore se prononcer sur les affrontements. Toutefois, le maire de la commune qui a hérité de ce dossier litigieux tente de tempérer.
Joint au téléphone, Maguèye Ndao exprime ses regrets. «J’ai été informé par un proche sur les évènements malheureux qui se sont passés dans ma commune. L’administration, c’est la continuité et vraiment je n’y peux rien. Lorsque j’ai été élu par mes pairs pour remplacer feu Ousmane Tanor Dieng, j’ai tenté une médiation mais une partie de la population a campé sur sa position. Mais du point de vue administratif, à ce que je sache, la procédure a été normale. Maintenant, il faut savoir qu’il n’y a pas une unanimité absolue», soutient le maire de la commune de Nguéniène. Pour rappel, ce litige qui oppose la mairie et les populations de la commune de Nguéniène date de 2015. Le projet Prosumel qui bénéficie de deux sites dans la commune avait l’intention d’obtenir un site supplémentaire. or le seul site restant est protégé par les éleveurs car étant la seule zone de pâturage dans la localité.
Entretemps, la commune a délibéré pour 100 ha dans ce site afin de permettre à une partie de la population d’y travailler (2250f/j) et de permettre à la municipalité de renflouer ses caisses. Depuis lors, la procédure a suivi son cours jusqu’à une délibération, mais les éleveurs ont campé sur leur position malgré l’incarcération de trois des leurs dont le président du foirail, Ndéné Diogoul et l’Imam Abdoulaye. Ces affrontements viennent encore envenimer la situation qui était délétère depuis quelques mois à cause de cette délibération.
Par Jean Pierre CORREA
ET SI LES HOMMES POLITIQUES PAYAIENT LEURS DETTES…
Nous allons vers un confinement total qui, s’il advenait, serait terrible à vivre pour la grande majorité des Sénégalais.
Nous allons vers un confinement total qui, s’il advenait, serait terrible à vivre pour la grande majorité des Sénégalais. Alors que leurs efforts sont chahutés par le scandale désespérant du faux Docteur Samba adoubé par le propre ministre de la Santé, il serait judicieux que la classe politique, pour ne pas se fondre collectivement dans le jugement du «tous les mêmes», qui plane dans l’opinion publique, fasse un geste qui facilite pour de vrai le quotidien des Sénégalais qui s’annonce dantesque.
Et s’ils utilisaient leurs fortunes personnelles qui leur valent leurs positions politiques, les rendant attrayants pour leurs militants, du fait de leurs supposées aisances financières, pour cette fois-ci aider leurs concitoyens les plus proches, de leurs localités ou de leurs régions respectives, à passer ce cap matériel qui va être douloureux. On peut toujours rêver, mais si Amadou Ba donnait un milliard aux Parcellois , Aly Ngouille Ndiaye la même somme aux Djolof Djolof, Moustapha Diop et Aminata Mbengue à Louga, Sidiki Kaba à Tambacounda, Abdoulaye Daouda Diallo à Podor, Cheikh Omar Anne à Ndioum, ce serait un signe qu’ils se sentent véritablement concernés par ce qui se profile dans un proche avenir pour de nombreux Sénégalais.
Pour que leurs compatriotes puissent vivre dans des conditions acceptables ce confinement total, ne serait-il pas non plus utile que les milliardaires Abdoulaye Elimane Dia Kaladio pour le Daandé Mayo, Farba Ngom, Harouna Dia pour le Fouta, Aliou Sall pour Guédiawaye, Abdoulaye Baldé et Robert Sagna pour Ziguinchor participent aussi à la mise à l’abri de la disette de leurs souvent électeurs ?
Si avec Mame Mbaye Niang pour Ngor, ils «déconfinaient» leurs carnets de chèques, juste pour des achats de vivres, le Sénégal dans son entier pourrait se confiner pendant un an. Surtout que pour certains, ils se sont enrichis sur le dos du contribuable soit en marchés, soit en prébendes. Pour tâcher d’être exhaustif, Mansour Faye et Ahmed Fall Braya à Saint Louis, Mame Boye Diao à Kolda, Abdoulaye Dia Senico et Serigne Mboup pour les talibés, Moustapha Niasse, Mimi Touré pour Kaolack, Macky Sall pour Fatick, Idrissa Seck à Thiès, Malick Gakou à Guédiayawe, et Abdoul Mbaye dans son quartier, pourraient faire valoir cette idée que, vraiment, il n’y’aura pas de miracles, et que tout est en nous, et que la meilleure manière de se sortir de cette angoissante nasse, réside dans notre solidarité.
Et que pour certains d’entre nous, il ne s’agira en fait que de payer les dettes qu’ils doivent à la collectivité nationale. S’ils le faisaient, la triste histoire de ce faux médecin serait vite secondaire. Même si le Sénégal attend à ce propos des réponses claires sur les irresponsabilités des uns et des autres.