SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 septembre 2025
LA GENDARMERIE LIVRE SA VERSION DES VIOLENCES À CAP SKIRRING
De violents affrontements ont opposé samedi les populations et les forces de l’ordre. Les populations protestaient vigoureusement contre la pénurie d’eau chronique qu’elles vivent
De violents affrontements ont opposé ce samedi à Cap Skirring les populations et les forces de l’ordre. Les populations protestaient vigoureusement contre la pénurie d’eau chronique qu’elles vivent. La Gendarmerie a tenu à rétablir les choses en livrant sa version des faits, tandis qu’il est annoncé que cinq responsables rencontrent ce mardi le procureur de Ziguinchor sur cette affaire.
Les échauffourées de ce samedi entre les forces de l’ordre et les populations de Cap skirring qui dénonçaient un manque d’eau chronique dans la zone s’explique par le fait que la manifestation n’a pas été autorisée par le sous-préfet de Cabrousse. seulement les populations entendaient braver cette interdiction pour tenir leur manifestation. La Gendarmerie à travers sa cellule de communication a donné sa version des faits de cet événement. « Le samedi 30 mai 2020, une partie de la population de la commune de Cap-Skiring, a organisé une manifestation publique, occasionnant de graves troubles à l’ordre public, en dépit de l’interdiction du sous-préfet de Cabrousse. Les manifestants ont envahi illégalement, la place publique de la commune où se déroulait la distribution de l’aide alimentaire d’urgence à 08h30.
Devant des manifestants composés essentiellement de jeunes, déterminés à en découdre et opposant une violente résistance, la brigade de gendarmerie de Cap-Skiring a fait usage de la force pour rétablir l’ordre sur réquisition du sous-préfet » indique le communiqué de la cellule de communication de la gendarmerie. « Faisant preuve toutefois de calme et de discernement, les commandants de brigade et du peloton spécial ont agi de façon progressive et proportionnelle, dans le cadre des dispositions de la loi 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et la loi 70-37 du 13 octobre 1970. Le bilan des opérations est de trois (03) blessés évacués à l’hôpital de Ziguinchor du côté des manifestants, et trois (03) du côté des gendarmes de la brigade ainsi que deux (02) véhicules de l’unité endommagés. Par ailleurs, seize (16) manifestants, interpellés pour participation à une manifestation interdite, attaque et résistance avec violences et voies de faits envers la force publique, ont été par la suite relaxés sur instructions du parquet de Ziguinchor.
Le Haut commandant de la Gendarmerie nationale appelle les populations au calme et au respect des mesures édictées par les autorités administratives, conformément aux lois et règlements en vigueur » conclut le document. par ailleurs selon diverses sources notamment Léral.net, le procureur de Ziguinchor avait programmé de rencontrer ce mardi les cinq responsables (Matar Tendeng, Chérif Badji, Abdourahmane Diallo, Lamine Biaye et Sékou Diatta) convoqués et le procureur de Ziguinchor se fera demain mardi. La rencontre devait avoir lieu hier lundi, mais à cause du férié, elle a été décalée. C’est lors de leur présence à la brigade de gendarmerie du Cap Skirring que les pandores leur ont fait savoir cette déprogrammation. Du coup, ils sont retournés chez eux. Ces cinq responsables seront certainement au parquet de Ziguinchor ce mardi La situation est revenue au calme à Cap Skirring et les activités commerciales ont repris malgré la fermeture de la saison touristique.
Néanmoins, il faut signaler que les pandores continuent leur patrouille. La femme qui a été atteinte puis évacuée à l’hôpital régional de Ziguinchor, a pu récupérer son œil. Selon Abba Diédhiou, les blessés se portent mieux selon toujours Léral.net
MBAYE NIANG DE PLUS EN PLUS PROCHE DE MARSEILLE
Annoncé comme la priorité offensive de l’olympique de Marseille, l’attaquant de Rennes, M’Baye Niang (25 ans), se montre particulièrement emballé par l’éventualité de rejoindre le club phocéen.
Annoncé comme la priorité offensive de l’olympique de Marseille, l’attaquant de Rennes, M’Baye Niang (25 ans), se montre particulièrement emballé par l’éventualité de rejoindre le club phocéen. L’entraîneur de l’OM, André Villas-Boas, aurait déjà validé la piste de l’attaquant international sénégalais à en croire L’Equipe. Reste maintenant aux deux clubs de s’entendre.
Entre Mbaye niang et l’Olympique de Marseille, il y a de l’amour en l’air. Et les derniers développements sur cette affaire confirment que c’est réciproque entre les deux parties. Ce n’est d’ailleurs un secret pour personne tant les deux parties se plaisent et font davantage monter les rumeurs d’un transfert lors d’un mercato estival. Installé à Marseille chez sa belle-famille depuis le cambriolage de son domicile début mars, l’international sénégalais semble se plaire dans la ville phocéenne comme le rapporte L’Equipe dans sa livraison de ce lundi 1er juin. Ayant passé le confinement dans la vieille ville où il s’est entretenu physiquement Ludovic, coach sportif et cousin de sa femme, Mbaye niang « a recherché une vaste maison sur la région, allant jusqu’à Cassis, et il a eu un coup de cœur pour une villa du septième arrondissement cossu de Marseille » renseigne le quotidien français. Une résidence secondaire pour les vacances ou bien plus, difficile de se prononcer mais force est de reconnaitre que le joueur âgé de 25 ans s’y plait.
Villas-Boas a parlé tactique avec Niang
Ce lundi, L’Equipe révèle également que l’international sénégalais a même déjà parlé avec l’entraîneur de l’OM, André Villas-Boas, quelques semaines avant le confinement. a cette occasion, le technicien aurait évoqué l’idée de troquer son 4-3-3 fétiche pour un 4-4-2 où le Lion évoluerait en pointe aux côtés de Dario Benedetto la saison prochaine avec Payet à gauche et Thauvin à droite. De quoi former un quatuor offensif alléchant. Selon la même source, les deux hommes devraient à nouveau discuter au cours des prochains jours.
Un transfert à la Rongier ?
Déjà dans les papiers du désormais ex directeur sportif, andoni Zubizareta, lors du mercato hivernal, l’OM reviendra ainsi à la charge pour Mbaye niang avec la bénédiction de son entraineur. si le président rennais Nicolas Holveck a affirmé samedi sur Rtl que personne ne l’a contacté au sujet de niang, L’Equipe indique au contraire que de «légères discussions» ont bel et bien été amorcées entre les deux clubs, même si le prix demandé par Rennes pour l’ancien Caennais (20-30 millions d’euros) continue de poser problème. L’indemnité sera sans doute le problème puisque le salaire du sénégalais (220.000 euros mensuels estimés) correspond au salaire moyen du vestiaire olympien. Sans oublier que ce dernier a indiqué être prêt à faire des sacrifices si le projet sportif lui plait. Le club de la Canebière, sous les clous du fair-play financier, pourrait tenter un montage financier (prêt avec option d’achat obligatoire) comme il avait essayé avec Valentin Rongier même si cette idée s’est heurtée au refus de Waldemar Kita. Il faudra cependant du tact à l’OM puisque Tottenham serait récemment entré dans la course. Reste à savoir si niang pourrait se montrer séduit par un rôle de doublure d’Harry Kane.
DAKAR, UNE MENACE QUI IMPOSE L’ISOLEMENT
Dr Babacar Niang de Suma Assisance : « Il n’y a plus de lits disponibles à Dakar, les chiffres sont faux. On sera bientôt à 15 000 cas»
La situation de Dakar, devenue le foyer de l’épidémie du coronavirus avec plus de 2600 cas enregistrés, appelle aujourd’hui au retour des règles comme la fermeture de certains lieux de culte, des marchés et des écoles, selon Dr Babacar Niang de la clinique Suma Assistance. D’après ce clinicien, « il n’y a plus de lits disponibles à Dakar » surtout que « les chiffres sont biaisés ». Des chiffres qui, prédit-il, atteindront bientôt la barre des 15 000 cas testés positifs ! Le débat est posé sur le cas de la région de Dakar qui représente 2525 cas sur les 3429 dépistés positifs à travers le territoire national. Le ministre de la Santé a déploré la situation dramatique prévalant dans la capitale et sa région. « Si on perd la main à Dakar, la lutte sera âpre au niveau national » a indiqué le ministre de la Santé.
Au Sénégal, depuis le début de la pandémie le 02 mars dernier, il y a eu 3739 cas déclarés positifs au coronavirus dont 1858 guérisons et 1838 patients encore sous traitement dans les différentes structures sanitaires du pays. Notre pays a aussi enregistré 42 décès liés à la covid-19. Samedi dernier, en faisant le point sur la situation du jour, le ministre de la santé et de l’action sociale (Msas) était largement revenu sur le cas de la région de Dakar devenue l’épicentre de la maladie. a la date du 29 mai, elle comptait à elle seule 2525 cas sur les 3429 dépistés positifs. Soit un taux record de 73,6% des cas confirmés. Autrement dit, les trois quart (3/4) des cas sont issus de la capitale. La courbe ascendante des cas positifs dans la région de Dakar ne retombe pas depuis plusieurs semaines. Par conséquent, cette situation alarmante et critique fait de Dakar l’épicentre de la maladie, et appelle à un renforcement des mesures de restrictions et à l’obligation de leur respect plus strict.
Selon le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, « la transmission locale est clairement établie et se traduit par une augmentation des cas issus de la transmission communautaire et des décès communautaires. Dès lors, l’endiguement de l’épidémie doit mobiliser toutes nos énergies. Cela passe par le renforcement de nos stratégies à l’échelle locale et particulièrement dans la région de Dakar. Ce renforcement stratégique devient un impératif urgent. C’est pourquoi j’ai demandé au comité national de gestion des épidémies, en rapport avec le comité régional de gestion des épidémies de Dakar de se réunir, toutes affaires cessantes, pour nous proposer une stratégie spécifique de renforcement de la lutte contre la covid-19 à Dakar. Pour vaincre la maladie, nous devons nous mobiliser au sein de nos communautés », a dit Diouf Sarr qui appelle à se mobiliser au niveau communautaire pour vaincre cette maladie.
En attendant que la population générale réponde à son appel, le comité national et le comité régional de gestion des épidémies à Dakar sont invités à faire des propositions, dès aujourd’hui mardi, pour une lutte efficace dans Dakar et sa banlieue. a en croire le ministre, en effet, il n’y a pas d’autre choix que de durcir les restrictions car « si on perd la main à Dakar », la lutte sera âpre au niveau national.
« Les enfants sont les plus grands porteurs de cette épidémie »
Porteurs de cette épidémie » un discours au ton menaçant qui fait craindre un retour aux mesures prévalant avant les mesures d’assouplissement annoncées le 11 mai dernier. Des mesures concernant la fermeture des établissements scolaires, des lieux de culte et des marchés, entre autres. En tout cas, Dr Babacar niang de Suma Assistance dit ne pas comprendre pourquoi on veut coûte que coûte rouvrir les écoles dans ce contexte à risque surtout chez les élèves. « Il faut dire que les enfants sont les plus grands porteurs de cette maladie. Ce sont des asymptomatiques, ils ne vont pas développer des signes et vont faire la guérison spontanée. En revanche pour leur famille, on craint une contamination massive », souligne ce médecin urgentiste. Selon lui, les autorités auraient dû, dès le début, montrer une vraie riposte en y associant le privé. Malheureusement, dit-il, elles ont voulu adopter la stratégie de la pyramide sanitaire dans le public lorsqu’elles ont reçu le soutien financier de la communauté internationale. Ce qui est « mal pensé. Déjà le Samu national dispose de moins de 100 ambulances pour intervenir dans tout le Sénégal », se désole ce praticien de la santé d’après qui « les décideurs ne sont pas logiques dans ce combat de guerre qui nécessite l’implication de tous ».
« A Dakar, tous les lits sont occupés »
Aujourd’hui, cette stratégie combinée à la réquisition des hôtels ne semble pas donner grand-chose. C’est à la limite, et selon les dires de Dr Babacar iang, une surcharge qui a failli faire de nos établissements hospitaliers des hôpitaux covid-19. Or « nous ne voulons pas que nos hôpitaux soient des hôpitaux pour covid », a justement soutenu le directeur du Centre des opérations et des urgences sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso. On ne sait pas si cette façon de gérer la pandémie a fait de nos hôpitaux des « hôpitaux Covid » ou pas. Mais une chose serait sûre, d’après le patron de Suma assistance, « à Dakar, tous les lits sont présentement occupés ». à preuve, dit-il, le cas d’un de « ses » infirmiers testés positif, et à qui on a demandé d’attendre le lendemain pour venir à l’entrée de Rufisque pour faire un test et attendre 48 heures pour avoir les résultats. « J’ai fait 30 heures d’attente. Encore que j’ai dû passer par des voies parallèles parce qu’on a des relations dans le milieu, pour qu’il soit prélevé », s’indigne Dr niang qui dit être préoccupé surtout pour nos compatriotes qui n’ont pas les moyens de se soigner. Ceux-là qui sont aujourd’hui appelés à vivre avec « leurs mots et leurs maux » et n’ont que ces trois préoccupations : « comment rester en vie, comment manger et comment se protéger » ! Et c’est aussi le souci de Dr niang qui lève un coin du voile sur ce qu’il appelle la « fausseté » des chiffres.
« Les chiffres sont biaisés, on sera bientôt à 15 000 cas »
Selon ce médecin-urgentiste dont la réputation n’est plus à faire, dans quelques jours, il faut s’attendre au doublement voire au triplement des cas confirmés. « On sera bientôt à 15 000 cas au bas mots, par défaut car la situation est loin d’être maitrisée surtout avec les cas communautaires que j’appelle les cas incontrôlables ». a en croire Dr Babacar niang, les chiffres donnés par les autorités sont à prendre avec des pincettes. « Si on tient compte de ce que j’appelle les déserts médicaux, la stigmatisation et pour ceux-là qui n’ont pas les moyens d’aller se faire soigner, le cas des établissements de santé qui font leurs tests sans bruit, les ressortissants français qui le font au niveau de la marine française et les Etats-Unis qui le font au niveau de leur Ambassade, … je me dis que sur les chiffres, il y a problème ». Au-delà de ces « chiffres biaisés », dit-il, au niveau local et particulièrement pour le cas de Dakar qui hante aujourd’hui le sommeil des autorités, « on doit isoler certaines villes en créant des zones rouges, des zones oranges et des zones vertes ». Des mesures adaptées à la situation de l’heure comme cela se fait ailleurs comme en Chine qui a réussi l’expérience… Et c’est toujours Dr niang qui a fait ce… test positif !
QUAND HOPITAUX ET POPULATIONS BAISSENT LA GARDE !
Le Sénégal est-il en train de rentrer, petit à petit, dans une phase de banalisation de la maladie à Covid-19, au point de confondre le slogan « Apprendre à vivre avec le virus » et abandon progressif des mesures de protection contre le nouveau coronaviru
Le Sénégal est-il en train de rentrer, petit à petit, dans une phase de banalisation de la maladie à Covid-19, au point de confondre le slogan « Apprendre à vivre avec le virus » et abandon progressif des mesures de protection contre le nouveau coronavirus. Le constat fait au niveau de plusieurs hôpitaux de niveau 3 renvoie à une sorte de légèreté coupable qui biaise les habituels dispositifs sanitaires de protection individuelle et collective. Autrefois, devant les hôpitaux se trouvaient des dispositifs de lavage des mains, des gels hydro alcooliques. Mais à présent, seul le thermo flash tente de jouer le gendarme à l’entrée au péril d’ouvrir largement le boulevard à la Covid-19. Pis, au sein des populations, le relâchement dans l’observance des mesures barrières se fait de plus en plus manifeste alors que les cas positifs augmentent, les cas communautaires persistent et les cas graves martyrisent la faible capacité en services de réanimation disponibles dans les infrastructures hospitalières. Reportage
Lors de son adresse à la Nation du lundi 11 mai 2020, le chef de l’État avait déclaré : « nous devons apprendre à vivre avec le virus », sans oublier d’insister sur le fait que « le respect des mesures de distanciation physique et des gestes barrières est l’essentiel pour éviter des risques de contamination ». Mais, ces propos semblent à contrario donner corps à une forme de banalisation de la maladie dans les rangs, manifestement par la recrudescence des regroupements populaires, l’abandon progressif du port de masques mais aussi au niveau des structures sanitaires qui ont subitement orchestré la disparition des dispositifs de lavage de mains, des gels hydroalcooliques à l’entrée des réceptifs. C’est le cas à l’hôpital de Grand Yoff. Ni dispositif de lavage des mains ni gel hydro-alcoolique, seul le thermo flash est brandi à l’entrée de cet hôpital de niveau 3 dans le but de relever la température des entrants et ainsi filtrer les porteurs de Covid-19. Même son de cloche au niveau de l’hôpital universitaire de Fann.
Au mois d’avril, l’arsenal de guerre pour la protection et le filtrage à l’entrée de cet hôpital était conséquent, mais depuis peu on peut constater un scénario de relâchement ou encore de banalisation de la maladie allant de la suppression des dispositifs de lavage de mains, de l’usage de gels hydro-alcooliques pour s’en remettre uniquement à un thermo flash. Un instrument qui ne peut contrecarrer la circulation des asymptomatiques, ou porteurs de Covid-19 sans signes apparents. Dans ce même registre, les populations semblent elles aussi marquer le pas d’un retour à la case départ. Transports en commun débordés de monde, matchs de football réunissant plus de 200 personnes et rencontres festives se multiplient, le port de masque peu à peu délaissé ou agrafé au menton pour éviter l’intervention des forces de l’ordre…
Des actes qui peignent une sous-estimation du mal qui guette. « La maladie est en voie de disparition », a fait ainsi savoir Claude Sarr, rencontré dans la rue. Avant de conclure : « Le Sénégal est tiré d’affaire ». Comme lui, Christian Diédhiou, convaincu que le Covid-19 est derrière nous, se dit d’avis «qu’il faut que l’État supprime catégoriquement l’état d’urgence, car la maladie est en voie de disparition. Il n’y a plus de danger. Il faut qu’ils arrêtent de nous faire peur avec des nombres de cas fictifs afin d’avoir des financements». Ce constat d’abandon progressif des mesures de protection s’illustre également au niveau des maisons où les boites vides de gels hydro-alcooliques servent désormais à décorer les tables et même les mini bibliothèques. Interrogé, Samba Guèye, père de famille de d’expliquer : « nous avons à peine de quoi manger, alors difficile de se préoccuper du renouvellement des gels hyrodroalcooliques ».
Et de poursuivre : « ces politiciens adeptes de la politique politicienne n’ont pas manqué l’occasion de crier sur tous les toits la distribution de sacs de riz et autres produits alimentaires. Jusqu’à ce jour, je n’ai bénéficié d’un demi-bonbon de personne, alors que mon salaire m’est impayé depuis 2 mois ». Pour conclure, il dit s’en remettre à son créateur : « que Dieu veille sur nous. Car il est quelquefois mieux de piquer le virus afin de bénéficier de bons repas dans de luxueux hôtels que de moisir et pis, de voir agoniser de faim ta progéniture». Le constat est fait, dur comme le fer. Alors que les chiffres sont loin de prêter foi à une fin d’épidémie avec, chaque jour, près de 100 cas de Covid-19 déclarés, et une montée en flèche des cas communautaires ainsi que des cas graves, le relâchement semble la chose le mieux partagée. Au point de pousser le ministre de l’Intérieur à postuler à une amende de 20000F pour tout citoyen qui serait arrêté sans masque dans les lieux de forte fréquentation.
par Cheikh Tidiane Gadio
LES PANAFRICANISTES DU CONTINENT DOIVENT DÉFENDRE LE DROIT À LA VIE ET À LA DIGNITÉ DES AFRO-DESCENDANTS DES ÉTATS-UNIS !
Quand est-ce que l’humanité va se lever pour mettre fin au massacre à huis-clos des « Noirs américains » par une puissance qu’ils ont construite de leur sang et par leur « sueur » dans les usines de l’Amérique de l’industrialisation ? (français & anglais)
Chaque citoyen noir du monde contemporain devrait ressentir le poids du genou meurtrier du policier Derek Chauvin sur son cou. Chaque être humain qui se définit comme tel devrait aussi ressentir la pression du genou criminel de Derek Chauvin sur son cou.
Le supplice de la suffocation (mort lente et atroce) a toujours été la méthode préférée de ceux qui depuis des siècles mettent avec plaisir une corde au cou d’un homme noir pour le lyncher comme dans l’Amérique des 19ème et 20ème siècles, ou comme le font les policiers blancs américains modernes particulièrement portés sur le cou des Noirs.
L’expression « briser le cou », et surtout « briser le cou d’un Noir, » semble avoir été inventée pour eux et doit être profondément ancrée dans leur ADN historique forgée dans une profonde haine raciale anti-Noirs.
Une balle dans le dos d’un homme noir désarmé, un tir à bout portant contre un adolescent noir brandissant un jouet, un genou de la haine raciale posé avec détermination, les mains dans les poches, le regard serein, sur le cou d’un homme noir menotté, immobilisé, une partie du visage collé contre l’asphalte, tel est le visage que l’Amérique, championne des droits humains et héraut de la liberté, a présenté au monde récemment !
Ce visage est formaté par un passé et un présent douloureux pour les Africains-Américains. Pendaisons, amputations publiques et à la hache du pied de «l’esclave fuyard », voitures bélier sur des foules noires en marche pacifique, immolation au bucher, massacres dans des églises, assassinats des grands leaders comme Medgar Evers, Malcom Shabazz, Martin Luther King et tant d’autres, incarcération prolongée sous n’importe quel prétexte de millions de jeunes noirs pour les émasculer et briser leur désir d’avenir !
Quand est-ce que l’Humanité toute entière va enfin avoir le courage de crier haut et fort « Amérique, ÇA SUFFIT ! ».
Quand est-ce que l’humanité toute entière va-t-elle se lever pour mettre fin au massacre à huis-clos des « Noirs américains » par une puissance qu’ils ont construite par leur sang versé dans les plantations et par leur « sueur lourde » dans les usines de l’Amérique de l’industrialisation ! Et souvent « for free », c’est à dire sans rémunérations ou presque !
Quand est-ce que Amnesty International, Human Rights Watch, la CPI, si promptes à dénoncer - avec raison - les graves violations des droits humains dans le monde et particulièrement en Afrique, vont-elles enfin ouvrir le dossier de l’Amérique et du traitement inique qu’elle réserve au quotidien à sa population africaine-américaine ?
Quand est-ce que les États africains, dans un élan panafricaniste sans précédent, vont-ils soumettre dans l’unité absolue (sans aucun défaillant) une motion spéciale à l’AG des Nations Unies contre le traitement inhumain, dégradant et les brutalités policières (à l’allure d’exécution publique filmée), régulièrement infligées aux Africains-Américains !
Saluons au passage la déclaration du président de la Commission de l’Union africaine ! Sa condamnation ferme de l’horrible assassinat raciste de George Floyd amène enfin l’UA à respecter son engagement de considérer tous les Afro-descendants comme étant « partie intégrante » du continent ou tout simplement « la 6ème région » comme le Sénégal l’avait proposé à l’Afrique.
Au nom du Mouvement Panafricain et Citoyen – LUY JOT JOTNA, nous lançons un appel pressant à tous les intellectuels, citoyens et organisations panafricanistes du continent et de la Diaspora à se faire entendre sur l’horrible assassinat de notre frère George Floyd.
Comme du temps de la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud, notre Mouvement exhorte aussi les Etats, les partis politiques, mouvements citoyens, organisations de la société civile en Afrique à tendre la main à nos frères et sœurs Africains-Américains, Africains-Brésiliens, Africains-Caribéens, les minorités d’Afro-descendants en Europe et ailleurs pour construire une puissante Internationale Panafricaniste capable d’organiser notre peuple et de le défendre partout. Marcus Garvey avait en effet raison de dire qu’il n’y a qu’un seul peuple africain, « certains sont chez nous en Afrique, les autres dans la Diaspora ! »
Notre Parti demeure convaincu que seule la construction des États-Unis d’Afrique avec le droit d’adhésion garanti aux États et communautés d’Afro-descendants nous permettra d’enclencher la Renaissance africaine, de faire face aux autres puissances du monde et de défendre le statut de l’Afrique comme fille ainée de l’humanité, berceau et précurseur des civilisations humaines.
Que Dieu bénisse l’âme du George Floyd et de tous les autres martyrs du combat des Noirs pour la dignité et la rédemption ! C’est vrai que « BLACK LIVES MATTER ! »
Version anglaise
CONTINENTAL PANAFRICANISTS MUST DEFEND THE RIGHT TO LIFE AND DIGNITY OF AFRO-DESCENDANTS FROM THE UNITED STATES !
Every black citizen of the contemporary world should feel the weight of the murderous policeman Derek Chauvin's knee on his neck. Every human being who defines himself or herself as such should also feel the pressure of Derek Chauvin's criminal knee on his or her neck.
The torture of suffocation (leading to a slow and excruciating death) has always been the preferred method of those who for centuries have happily put a rope around the neck of a black man to lynch him as it was the case in the 19th and 20th centuries’ America, or as do modern white American police officers particularly attracted by the necks of blacks.
The expression "breaking the neck", and especially "breaking the neck of a black man," seems to have been coined for them and must be deeply rooted in their historical DNA, forged in deep racial anti-black hatred.
A bullet in the back of a disarmed black man, a close range shot against a black teenager brandishing a toy, a knee of racial hatred posed with determination, hands in pockets, serene gaze, on the neck of a black man handcuffed, immobilized, part of his face pressed against the asphalt, this is the face that America, champion of human rights and herald of freedom, presented to the world recently !
This face is formatted by a painful past and present for African-Americans. Hangings, public and ax amputations of the foot of the "fleeing slave", ramming cars on black crowds in peaceful march, immolation at the stake, massacres in churches, assassinations of great leaders like Medgar Evers, Malcom Shabazz, Martin Luther King and so many others, prolonged incarceration under any pretext of millions of young blacks to emasculate them and break their desire for the future !
When is all of humanity finally going to have the courage to shout loud and clear "America, IT'S ENOUGH ! "
When will all of humanity rise to end the closed-door massacre of "black Americans" by a super power they have built by their bloodshed on the plantations and by their " 'heavy sweat' in America's factories during industrialization ! And often "for free", that is to say without remuneration or almost !
When Amnesty International, Human Rights Watch, the ICC, so quick to report - with good reason - serious human rights violations in the world and particularly in Africa, will they finally open an official inquiry on America and the unfair treatment that it reserves daily for its African-American population ?
When will the African states, in an unprecedented pan-African move, submit in absolute unity (without any defaulter) a special motion to the United Nations GA against inhuman, degrading treatment and police brutality such as filmed public execution regularly inflicted on African-Americans !
Let us welcome the Declaration of the president of the Commission of the African Union ! Its firm condemnation of the horrible racist assassination of George Floyd finally leads the AU to respect its commitment to consider all Afro-descendants as being "integral part" of the continent or quite simply "the 6th region" as Senegal had proposed to Africa.
On behalf of the Pan-African Citizen Movement - LUY JOT JOTNA, we urgently appeal to all Pan-African intellectuals, citizens and organizations on the continent and in the Diaspora to be heard on the horrific assassination of our brother George Floyd.
As in the time of the fight against Apartheid in South Africa, our Movement also urges states, political parties, citizen movements, civil society organizations in Africa to reach out to our African American brothers and sisters, African - Brazilians, African -Caribbeans, Afro-descendants minorities in Europe and elsewhere to build a powerful “Pan-Africanist International Movement”, capable of organizing our people and defending them everywhere. Marcus Garvey was indeed right to say that African people are ONE people : "some of us are at home in Africa, the others in the Diaspora ! "
Our Party remains convinced that only the construction of the United States of Africa with the right of membership guaranteed to the States and communities of Afro-descendants will allow us to start the African Renaissance, to face the other powers of the world and to defend the status of Africa as the eldest daughter of humanity, the cradle and forerunner of human civilizations.
May God bless the soul of George Floyd and all the other martyrs in the fight for black people’s Dignity and Redemption! It is true that "BLACK LIVES MATTER! "
«NOUS SOMMES MIS DEVANT LE FAIT ACCOMPLI»
Selon Baba Dramé, directeur de l’environnement et des établissements classés, du fait de la nature du site, les terres qui bordent les Collines des Mamelles, ne devraient pas faire l’objet d’occupation
Le directeur de l’environnement et des établissements classés au ministère de l’environnement et du développement durable, soutient que la législation nationale permet à certaines occasions, une occupation du littoral. Toutefois précise-t-il, cette autorisation d’occuper, doit se faire après une validation de l’impact environnemental ce qui n’est pas le cas. Baba Dramé, d’indiquer par ailleurs, que du fait de la nature du site, les terres qui bordent les Collines des Mamelles, ne devraient pas faire l’objet d’occupation.
Est-il normal qu’une partie de la corniche soit donnée à des privés ?
La loi n’interdit pas l’occupation du domaine public maritime. Le domaine public maritime est régi par la loi de 1976 portant code du domaine de l’Etat. C’est vrai que la règlementation dit clairement que les terres du domaine public maritime, sont inaliénables et imprescriptibles, mais l’Etat peut par déclassement prendre une partie des terres du domaine public et le verser dans les terres du domaine national et à travers la procédure de l’immatriculation, verser ces terres dans le domaine privé de l’Etat et les vendre. C’est pourquoi, vous verrez dans le domaine public maritime beaucoup de gens ; que ça soit des personnes physiques ou des sociétés avoir des titres fonciers sur le domaine public. C’est pour vous dire que les règlements du pays permettent d’avoir des titres fonciers sur le domaine public maritime.
En ce qui concerne les Mamelles, il y’a la sensibilité aussi des lieux. D’après des chercheurs, la colline est un volcan endormi. Est-ce en pareille situation, l’occupation des terres peut être permise ?
Là c’est un autre problème. D’après les investigations qu’on a faites notamment au niveau de la Direction de surveillance et de contrôle de l’occupation des sols (Dscos), l’information qu’on a eue, c’est que pour la parcelle qui fait l’objet de travaux et qui a défrayé la chronique ces derniers jours, il semblerait que cette zone ne fait pas partie du domaine public maritime. Mais effectivement le problème se situe au niveau du site parce que nous savons tous qu’il est un volcan endormi. Même si des spécialistes disent qu’il s’est endormi pour de bon. De l’autre côté, la colline qui abrite aujourd’hui la statue de la renaissance africaine est un aménagement qui ouvre la porte à d’autres types d’occupations. Parce qu’il y’a certains qui se disent comme on met des infrastructures de cette nature sur ces sites-là, cela veut dire que ce sont des sites qui peuvent faire l’objet d’aménagements et particulièrement de bâtiments à usage d’habitation ou commercial. Mais en tant qu’environnementalistes, nous disons que ces zones ne doivent pas faire l’objet d’aménagements pour tout type d’occupation. Ça, c’est notre position. Et si ça devrait l’être se serait sur la base d’une étude d’impact environnemental et social qui montre clairement que l’infrastructure qu’on veut mettre sur le site est compatible avec sa nature. Ce qui ne semble pas être le cas. Quand vous voyez cette colline de la Mamelle, où est implanté le phare, la partie qui s’ouvre à l’océan commence à être complément érodé parce qu’il y’a l’exploitation clandestine de pierres et maintenant la partie sur le continent commence à être grignotée à des fins d’- habitation. A terme, ce qui risque d’arriver, c’est non seulement on fragilise la colline, mais en plus de cela, même ceux qui sont en train de mettre en place des infrastructures et des habitations sont menacés. De jour au lendemain, il peut avoir des éboulements ou des glissements de terrain qui peuvent engloutir tout ce qui a été fait sur ces sites-là. D’un point de vue environnemental, nous sommes catégoriques, tant qu’il n’y a pas une étude d’impact environnemental en bonne et due forme qui montre la faisabilité environnemental de ces réalisations, nous considérons que ces occupations qui ne doivent pas être implantées là-bas.
En dehors du chantier qui a été entamé au pied de la colline et arrêté par la Dscos, il y’a également la construction d’un réceptif hôtelier par un privé. Qu’est-ce que vous en dites ?
Le ministère de l’environnement n’est pas compétent sur les affections foncières. Elles sont faites par les impôts et les domaines, le contrôle des opérations domaniales, la Dscos qui sont les seuls compétents pour donner le statut juridique. Nous n’avons pas ces informations. Tout ce que nous avons comme prérogative dans ces genres de situations, c’est de voir si l’activité qu’on veut mettre là-bas a suivi la procédure d’évaluation environnementale qui donne des informations scientifiques et techniques sur la faisabilité environnementale de l’infrastructure. Souvent la réglementation n’est pas suivie parce que le code de l’environnement dit très clairement que «tous les plans d’urbanisme doivent faire l’objet d’un examen des services en charge de l’environnement avant d’être mise en œuvre». C’est la même chose également pour les constructions. Normalement le ministère de l’environnement doit donner son avis, mais c’est vraiment très rare que ces documents nous parviennent pour qu’on puisse étudier et statuer. Souvent dans ces genres de situations là, le ministère de l’environnement est mis devant le fait accompli. C’est comme du médecin après la mort.
Depuis des années maintenant on parle de la loi sur le littoral qui serait dans le circuit administratif. Qu’en est-il exactement ?
La loi sur le littoral a été élaborée. On a suivi tout le circuit d’approbation du texte qui était sur la table du secrétaire général du gouvernement. Mais par la suite, le président de la République, avait mis en place la commission nationale sur la réforme foncière qui devait faire l’étude de tout ce qui est litige foncier au Sénégal. C’est dans ce cadre-là qu’il nous a été demandé de mettre en stand-by, l’adoption de la loi en attendant que cette commission dépose ses conclusions. Mais, depuis lors, le processus de finalisation de cette loi n’a pas été fait. Maintenant, le contexte s’y prêt pour que les autorités puisent remettre ce projet de loi sur la table et de le finaliser très rapidement. En principe si cette loi était disponible, aucune occupation sur le littoral ne peut se faire sans pour autant que toutes les investigations nécessaires soient menées pour permettre à l’autorité d’avoir tous les éléments d’information qu’il lui faut pour décider en toute connaissance de cause.
COVID-19, UN «VIRUS DE LA CAPITALE»
Invité sur le plateau d’iRadio, précisément sur l’émission «Jury du dimanche», le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr s’est évertué à bannir l’écosystème de peur et de panique par rapport à la maladie.
À quelques heures de boucler un trimestre de contexte épidémique au Sénégal, le ministre de la Santé a donné sa lecture du bilan épidémiologique de Covid-19 au Sénégal, en estimant sur les ondes d’iRadio que «la situation est maîtrisée» globalement. Non sans manquer de reconnaître que Dakar est sur la braise du nouveau virus. Car, a-t-il renseigné, «il y a une poche d’inefficience et c’est la capitale». Abdoulaye Diouf Sarr s’est aussi prononcé sur d’autres sujets comme sa supposée brouille avec le Dr Seydi de Fann ou encore la rentrée des classes de ce jour, mardi 02 juin.
Invité sur le plateau d’iRadio, précisément sur l’émission «Jury du dimanche», le ministre de la Santé s’est évertué à bannir l’écosystème de peur et de panique par rapport à la maladie. Après un trimestre de riposte, il a estimé que l’ennemie Covid19 est maîtrisée. «Nous sommes dans une riposte maîtrisée. Il faut le dire et s’en réjouir. Il faut se rendre compte que l’ensemble des acteurs de la riposte sont dans une posture où la chose ne leur échappe pas. C’est fondamental dans une riposte que de toujours tenir et de ne pas perdre la main. C’est le premier élément d’analyse». Pour le ministre de la Santé, jamais le Sénégal n’a été au bord du gouffre. «Le Sénégal n’a jamais été débordé, du point de vue de la maîtrise de la riposte. Le Sénégal n’a jamais été affolé par la situation effective de cette crise. Il est vrai qu’il y a une évolution qui fait que le monde est désarmé en terme de solution par rapport au virus, et le Sénégal est inquiété comme tout le monde», a déclaré Diouf Sarr. Mieux, a-t-il ajouté : «nous avons démontré à la face du monde que nous tenons et nous allons essayer de tenir la barre jusqu'à ce que la courbe nous projette dans un cycle de décroissance et qu’on gère de manière correcte». Non sans insister qu’il «est nécessaire aujourd’hui de tenir droit dans ses bottes, d’avoir la sérénité dans la gestion de cette épidémie et espérer d’amorcer un jour la fin de cette épidémie». Diouf Sarr dira de suite : «le plus important pour nous, c’est de rechercher le pic épidémique qui correspond à une phase marquée par une chute de la courbe de contamination». Pour autant, le ministre a fait savoir : «dans ce schéma, j’ose espérer que nous sommes dans une dynamique décroissante qui va effectivement nous permettre d’abaisser la courbe en espérant que déjà, dans le mois d’août et septembre, le pic épidémique serait derrière nous».
QUAND DAKAR INQUIETE !
Parlant de la situation d’ensemble de la maladie, le ministre de la Santé et de l’action sociale a reconnu que le nouveau coronavirus est «un virus de la capitale». Ce qui poussera Diouf Sarr à laisser entendre : «Si nous perdons la main à Dakar, nous ris quons de perdre le combat» car, «il y a une poche d’inefficience, et c’est la capitale. Parce que nous avons constaté que 73% et même plus de cas contaminés se trouvent à Dakar, à chaque fois qu’on parle de cas communautaires comme ce fut le cas hier, sur les 12 cas communautaires, 10 étaient de Dakar. Ajoutons que la quasi-totalité des localités de Dakar sont touchées par le virus».
«IL N’Y A EU AUCUNE MESENTENTE ENTRE LE PR. SEYDI ET MOI»
Abdoulaye Diouf Sarr a tenu en outre à balayer d’un revers de la main les spéculations autour de ses rapports avec le chef du Service des maladies infectieuses de Fann. «Il n’y a pas de brouillage ou de mésentente entre moi et le Pr. Moussa Seydi. Je n’ai jamais dit au Pr. Moussa Seydi «Stop ! La tendance prise n’est pas bonne et lui non plus…Je n’ai jamais demandé au Pr. Seydi d’arrêter quoi que ce soit», a-t-il dit avant d’insister : «J’entretiens une très bonne relation professionnelle avec le Pr. Moussa Seydi. À notre niveau de responsabilité, on ne peut plus répondre à des spéculations, des propos fallacieux ».
REPRISE DES COURS ; LES ASSURANCES DE DIOUF SARR
Se prononçant sur la réouverture des classes d’examen ce jour, mardi, le ministre de la Santé et a estimé que «tout est accompli» pour assurer pour bonne reprise des cours. «Je suis ministre de la Santé mais aussi maire de la commune de Yoff. Donc je suis bien placé pour commenter et constaté ce que l’État fait», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : «c’est dans ce contexte de sécurité que la réouverture sera effective. Et je suis dans la disposition de dire que toutes les dispositions sont prises en termes de sécurité à l’entrée des écoles, des dispositions dans les salles des classes, de port de masques, d’emploi du temps pour permettre de mettre nos apprenants dans les meilleures conditions de sécurité». Quid des accusations sur un dispositif sanitaire fragile au niveau des écoles ? Diouf Sarr de clamer alors haut et fort : «je peux vous dire que cette présentation des dispositifs est assez caricaturale. Nous avons mis tout ce qu’il faut, afin de mettre nos écoles dans les conditions de pouvoir bien démarrer. Et j’en donne l’assurance pour les questions sanitaires et le ministre de l’Education en donne également l’assurance». Et de poursuivre : «ce sont nos enfants, ne croyez pas que ce sont des enfants qui viennent de la planète Mars. Ce sont les enfants de nos communes. Donc, notre objectif et notre mission, c’est de les protéger. Il faut rassurer les parents. Il ne faut pas créer l’écosystème de la panique». Non sans oublier d’ajouter avec prudence : «le risque zéro n’existe pas, mais la dimension risque est une dimension qu’on intègre tous les jours».
PAR ALPHA AMADOU SY
ALIOUNE DIOP, DÉJÀ 40 ANS !
Parler de lui, faisions nous observer, (…), instaure toujours dans une sorte d’inconfort voire de malaise.. Faute de pouvoir restituer ici l’intégralité de son oeuvre, il serait tout à fait indiqué d’en extraire certains aspects
Parler d’Alioune Diop, faisions nous observer, (…), instaure toujours dans une sorte d’inconfort voire de malaise. Pas uniquement parce que le Fondateur de Présence Africaine est une personnalité complexe et son œuvre des plus riches ! Mais, c’est parce que aussi «le bâtisseur inconnu du monde noir», pour reprendre Frédéric Grah Mel, avait élevé le «principe de l’effacement fécond» à la dignité de culte.
Qu’à cela ne tienne ! Sous le double rapport du devoir de mémoire et de l’exigence de contribuer à résoudre les contradictions qui assaillent notre présent si enveloppé de grisaille, il est impensable de s’en tenir à consacrer au grand Africain et panafricain qu’il fut une minute de silence et/ou une soixantaine de secondes de prières ! 02 mai 1980- 02 mai 2020, soit quarante ans après son décès, faute de pouvoir restituer ici l’intégralité de l’œuvre d’Alioune Diop, il serait tout à fait indiqué d’en extraire certains aspects. L’objectif est de faire comprendre à la jeune génération la qualité du travail abattu pour lui valoir la reconnaissance quasi unanime de tous ces intellectuels de diverses sensibilités philosophiques, idéologiques et politiques, résolument engagés dans les chantiers tortueux de l’émancipation des peuples africains et de leur diaspora (…)
Sans doute la curiosité est celle de savoir ce que le parcours d’Alioune Diop a de si décisif pour mériter autant de reconnaissance. Répondre à cette interrogation des plus légitimes, c’est renvoyer à ces trois actes majeurs que sont la création de la revue Présence Africaine, de la maison d’édition du même nom et de la Société Africaine de Culture. 1947, (…)
Une nouvelle carte géopolitique est dessinée à partir de la Conférence de Yalta en 1945, sous la houlette des nouvelles puissances que sont les USA et l’URSS. L’Europe s’est scindée à deux : l’occident cherche à se reconstruire grâce au Plan Marshall, les pays de l’est sous le joug soviétique. Et quelles perspectives pour les colonies d’Afrique ? Les réponses sont aussi diverses que divergentes voire contradictoires ! Pour Alioune Diop, la culture est l’unique réceptacle à l’unité de tous les intellectuels acquis à la cause de l’émancipation des peuples noirs du monde entier et la reconnaissance de leur patrimoine culturel (…).
Il en fera la ligne directrice à partir de laquelle il va poser différents actes comme les maillons d’une seule et même chaine. Le moment inaugural de cette singulière entreprise est la création de la revue Présence Africaine. Point n’est besoin de revenir ici sur toutes les difficultés qu’Alioune Diop et son équipe ont dû surmonter pour offrir à l’intelligentsia africaine une véritable tribune ouverte et sur leur continent et sur le monde (…)
En revanche, nous insisterons particulièrement sur le principe sur lequel Alioune Diop et ses collaborateurs ont constamment fondé l’unité, la solidité et la durabilité de leurs initiatives, à savoir permettre aux voix les plus contradictoires de bénéficier des droits à l’expression et à la publication. Qu’elles soient du continent comme Senghor ou de la diaspora, tels Césaire, Damas, Glissant, ou Richard Wright ! Deux ans après avoir porté la revue sur les fonts baptismaux et s’être assurés de sa solidité, Alioune Diop et ses amis ouvrirent un tout autre chantier, celui de l’édition. Parmi les publications de ce premier africain à devenir éditeur, l’on cite très souvent des ouvrages tels (…)
Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire et Nations nègres et culture de Cheikh Anta Diop et d’Aimé Césaire. Il est évident que certains de ces textes majeurs ne pouvaient passer inaperçus, au regard de leur portée éminemment anticolonialiste. Cependant, un livre comme Les Contes d’Amadou Coumba de Birago Diop, pour ne pas être subversif, n’en est pas moins révélateur de la profondeur de la vision du fondateur de Présence Africaine (…). (…).
Capitalisant sa riche expérience aussi bien dans la gestion de la revue que de la maison d’édition et tirant des enseignements de ses discussions multiformes et constantes avec ses collaborateurs, Alioune Diop prit conscience de la nécessite de franchir un nouveau pas. Ainsi, naquit l’idée d’un échange de vive voix avec une bonne partie de l’intelligentsia pour réfléchir sur la … présence des Africains et de leur diaspora dans le monde moderne. Ce projet entra dans l’histoire sous la forme d’un Congrès mondial des Écrivains et Artistes noirs, en 1956, à la Sorbonne, à Paris.
La comparaison de ce banquet culturel avec la rencontre au somment des leaders du Tiersmonde, à Bandoeng, en Indonésie, en 1955, est, à elle seule, suffisamment révélatrice du succès qu’il a connu. Mais, dans la mesure où toute initiative menée à terme en appelle souvent une autre, Alioune Diop dut ouvrir un nouveau chantier : la création de la Société Africaine de Culture. En fait, ce projet résulte de la nécessite de rationaliser les énergies (…) À l’actif de la SAC, ces deux rencontres historiques qui furent ses manifestations les plus emblématiques. D’abord, la tenue du second Congrès des Écrivains et Artistes Noirs, en 1959. Loin d’être réduit à une simple réédition de celui organisé trois ans auparavant à Paris, il a eu une double originalité. Il a été accueilli à Rome, précisément au Capitole, attestant du coup de l’extension du mouvement de la France vers l’Italie (…).
Ensuite, le choix du thème « L’unité des cultures négroafricaines », plus substantiel que celui du 1er Congrès, « La crise de la Culture ». Le second rendez-vous initié par la SAC a été l’organisation, en terre sénégalaise, du Premier Festival Mondial des Arts nègres. Tant par le pays d’accueil, par la diversité et la richesse des participations, par la nature des questions abordées que par l’esprit qui l’a enveloppé, ce banquet de la Culture est entré dans la postérité comme un évènement sans précédent (…)
Évidemment, comme tous les hommes, notamment ceux qui se mettent au service des grandes causes, Alioune Diop a connu bien de déceptions. Cependant, par ces actes fondamentaux (…) Alioune Diop a réussi à relever l’essentiel des défis découlant de son idée de la culture comme lieu de synergie des énergies. Fidèle à ce principe directeur, il a assuré une contribution irremplaçable à l’affirmation de l’identité culturelle des Noirs et à leur présence dans le monde contemporain (…). Alioune Diop a d’autant gagné plus en notoriété que son option du vecteur culturel, en réussissant à déjouer les pièges du culturalisme, a largement favorisé l’éclosion politique du courant acquis à l’indépendance immédiate des colonies. Pour preuve, le numéro 14 de la revue Présence Africaine, publié en 1953, a été considéré comme un tournant historique (…) pour avoir, entre autres, surtout servi de tribune à ceux qui étaient parmi les plus radicaux de l’époque. Mais ce parcours, (….) a suscité cette interrogation : quelles sont les qualités créditées à Alioune Diop et qui lui auraient permis de négocier avec succès bien de zones de turbulence ? Revient souvent, dans les témoignages (…), son aptitude à faire don de soi afin que l’autre soit. Ce « principe fécond de l’effacement », déjà susmentionné, trouve son prolongement dans sa remarquable capacité d’écoute, doublée d’une propension à toujours fédérer (… ).
Cette disposition d’esprit, conjuguée à son talent d’organisateur, lui a permis de bien tenir ce rôle des plus flatteurs dans la culture africaine, à savoir celui qui « use du fil et de l’aiguille », métaphore renvoyant au fédérateur. Ainsi, à chaque étape de son parcours, il a su unir les énergies nécessaires à la réalisation des tâches. À la première séquence, il a gagné la confiance de quelques figures de proue de la Résistance française, au nombre desquels Jean Paul Sartre, Emmanuel Mounier et Georges Balandier.
Ces membres constitutifs du comité de patronage vont fortement appuyer le noyau dur de la future revue Présence Africain, composé de Jacques Rabemananjara, Paul Niger, Guy Trirolien, Gabriel Lisette, Sourou Migan Apithy, Anani Santos (…) Abdoulaye Ly, entre autres. La seconde séquence est celle qui laisse apparaitre un Alioune Diop dont la volonté de nouer le dialogue et de tout régler par le dialogue est soumise à rude épreuve et par son expérience personnelle et par la trajectoire empruntée par le colonialisme (…). Il est évident qu’il a fallu à Alioune Diop une bonne dose de générosité et une expertise certaine pour réussi à fédérer à chaque étape des intellectuels de si fortes personnalités. Il en a fallu aussi pour se résoudre à se mettre au second plan, afin d’offrir à tout un chacun la possibilité de s’exprimer. Cet effacement lui a valu, entre autres, le surnom de Socrate noir (…) Ce surnom mérite d’être relativisé. Si cette comparaison s’avère pertinente sous le rapport de « l’art d’accoucher les esprits », elle montre ses limites au regard du patrimoine écrit, laissé par Alioune Diop (…). Conscient de la richesse de ce patrimoine, nous avions formulé (…) depuis 2010 le vœu : « de voir (…) publier l’essentiel des articles, des préfaces et discours rédigés par Alioune Diop (... )»
TROIS JEUNES MEURENT ACCIDENTELLEMENT SUR UN CHANTIER DE SEN’EAU
"Les victimes étaient en train de faire des opérations, un travail qualifié de routinier à la limite, puisqu’il s’agissait de changer des accessoires au niveau des regards. Et c’est dans l’un de ces regards qu’on a trouvé les trois corps"
Trois ouvriers ont été tués accidentellement lundi lors d’une opération sur une conduite d’eau, dans la zone de Joal, a appris l’APS de la SEN’EAU.
Les victimes sont un plombier, agent de la société, et deux manœuvres travaillant pour un prestataire qui a "l’habitude d’accompagner l’entreprise’’, a précisé Ndiaya Diop, le directeur de la communication de Sen’Eau.
Cette société est concessaire depuis le 1er janvier 2020 de l’exploitation et de la distribution de l’eau potable en zone urbaine et péri-urbaine au Sénégal.
"Les victimes étaient en train de faire des opérations, un travail qualifié de routinier à la limite, puisqu’il s’agissait de changer des accessoires au niveau des regards. Et c’est dans l’un de ces regards qu’on a trouvé les trois corps", a expliqué Ndiaya Diop.
L’accident s’est produit sur la route de Mbodiène. Les victimes devaient changer une ventouse, une pièce permettant de libérer l’air qui se trouve dans le réseau afin de faciliter la circulation de l’eau dans la conduite.
Le directeur de la communication de SEN’EAU indique qu’il s’agissait d’une "opération routinière, à la limite banale, qui n’a apparemment rien de dangereux’’. Selon lui, "on ne s’est pas ce qui s’est réellement passé".
"Nous avons trouvé sur place, un peu d’eau et les ingénieurs qui ont eu à regarder le site n’ont pas compris ce qui s’est réellement passé, parce que la zone est déficitaire. On ne comprend donc pas et on ne peut pas s’avancer pour donner telle ou telle autre explication sur la situation’’, a-t-il ajouté.
Il affirme que SEN’EAU fait "confiance à ceux et celles qui ont en charge l’enquête’’ pour nous dire ce qui s’est passé’’.
Elle compte accompagner les familles éplorées et se met à la disposition des familles, a-t-il promis.
La gendarmerie a ouvert une enquête dont les résultats pourraient édifier sur les circonstances du drame.
PAR NDEYE FATOU NDIAYE
COVID-19, CHRONIQUE D'UN ÉCHEC ANNONCÉ
Comment ce pays qui, aux lendemains des indépendances bénéficiait de tant d’atouts a pu produire autant de richesses et dans le même temps laisser se déliter ses secteurs vitaux et créer autant de pauvres ?
«Spécialiste en rien mais intéressée par tout, je me dois de contribuer à la vie de la cité ; en particulier, ce que vivent ses composantes collectives et individuelles m’interpellent à chaque instant» (Vincent Lindon) ; tel est l’état d’esprit qui motive mon engagement.
QUELQUES ÉVIDENCES QUE LA PANDÉMIE VIENT NOUS RAPPELER
A propos des occupants de la terre : l’humain n’est qu’un maillon de l’ensemble des espèces présentes sur terre et il doit arrêter de se penser supérieure aux autres. Illustration : Boris Johnson, la vendeuse de café Touba du Rond Point Keur Massar et le pangolin de Wuhan sont des voisins sur terre. A propos d’idéologie : nous vivons un grand moment de l’histoire de la civilisation mondiale avec une remise en question profonde de la mondialisation adossée au capitalisme triomphant. A propos d’économie : le PIB et le taux de croissance ne sont qu’utopie lorsqu’ils ne traduisent que les profits des entreprises étrangères et des chiffres à présenter aux partenaires institutionnels. A propos des priorités : s’il faut une route pour aller à l’hôpital, mieux vaut construire l’hôpital avant la route et enfin, produire les biens de consommation de première nécessité est une question de souveraineté nationale. A propos de politique : soixante ans après les indépendances nous cherchons encore notre voie.
SÉNÉGAL, UN PAYS ÉMERGENT IMAGINAIRE ET UN PEUPLE ABANDONNÉ À LUI-MÊME
La situation du Sénégal n’est guère le fruit du hasard ; c’est le résultat de choix de gouvernances politiques, économiques, mais aussi des systèmes religieux et sociaux. Comment ce pays qui, aux lendemains des indépendances bénéficiait de tant d’atouts, contrairement à ses voisins, a pu produire autant de richesses et dans le même temps laisser se déliter ses secteurs vitaux et créer autant de pauvres. L’échec de l’éducation publique est le plus symbolique de toutes les régressions. Dakar était la destination privilégiée pour former l’élite africaine dans des institutions publiques ; aujourd’hui, le public ne forme plus des citoyens capables d’affronter les enjeux de notre monde.
Cela se perçoit, par exemple, à travers l’inadéquation entre les diplômes décernés par les universités et les profils recherchés par les entreprises. Le pays se gausse de ce qu’on appelle « l’exception sénégalaise », de ses atours en infrastructures financées par des emprunts à tour de bras, mais ses statistiques peignent un fort taux de pauvreté et des régions régulièrement menacées par la famine et dépourvues de système d’assainissement et sanitaire aux normes, des villages sans eau ni électricité, encore moins d’accès à internet et une bonne place parmi les PPTE. Même l’espace d’expression de la démocratie est chahuté par un nombre pléthorique de partis politiques, de mouvements citoyens et de syndicats, tandis que chaque régime invente des astuces pour déconstruire le peu de dignité démocratique que les combats du peuple ont permis d’obtenir.
L’espace religieux n’est pas en reste avec la multiplication des cérémonies et la constante sollicitation d’aide de l’état pour la communauté. En 2012, nous avons naïvement cru avoir élu un système qui avait cerné tous nos avatars collectés depuis des décennies pour en tirer les correctifs desquels allait germer un véritable renouveau national. Comment décrire la déception qui nous habite quand on passe en revue les scandales politiques, financiers, économiques, fonciers et bien d’autres qui ont marqué ces huit dernières années, sans compter la déconfiture de nos institutions ?
Nous avons gagné nos lettres de noblesses dans le bas des tableaux de Transparency International et d’Amnesty International. Le ministère de l’intérieur est devenu la pierre angulaire de la politique publique du pays. L’institution, loin d’assurer la quiétude dans les quartiers, a été transformée en concepteur d’outils comme le parrainage, la carte et le fichier électoraux qui génèrent des résultats préfabriqués qu’on finit par tenir pour certifiés et acquis. Organiser des élections ne sert dès lors que d’accessoires et de folklore d’une vitrine démocratique. Des médias, en mal de recettes, sont chargés de relayer la propagande construite depuis le palais. Le peuple privé de nourritures sous toutes ses formes et sevré de rêve d’un autre Sénégal, se tourne vers le gain facile et le spirituel obscur espérant y trouver la force de résilience pour survivre.
Alors quand un séisme tel que le covid-19 entre dans de tels pays, il est normal que ceux qui observent comment ils sont gouvernés prédisent le pire tandis qu’une bonne frange de leur population, abonnée aux mensonges éhontés d’état, pense que c’est une invention pour servir des plans ourdis dans des salons tapissés de lambris et préfère les prières et décoctions dont l’efficacité n’est pas prouvée, plutôt que l’adoption des gestes barrières.
A y bien réfléchir, c’est quoi cette maladie pour le peuple ? Après tout, paludisme, hypertension, diabète, hémorragies, accoucher et même une simple diarrhée tue tous les jours des milliers de personnes alors que leurs remèdes existent ! Que voit-il de ce nouveau covid ? Un président qui a demandé la mise à disposition de tous les moyens pour gagner la guerre et qui diffuse une photo où il joue tranquillement avec ses enfants pendant que les troupes se font encercler par l’ennemi? Un rendez-vous ministériel protocolaire pour égrener le nombre d’infectés, les cas communautaires, graves et les morts ? Des distributions de denrées alimentaires par des politiciens sur fond d’attribution controversée de marchés, de mise en scène du président prenant des photos où il apparaît seul avec des milliers de sacs de riz (images de future campagne)?
Des rafles aux heures de couvre-feu et des vidéos de policiers qui poursuivent des récalcitrants jusque dans leur demeure, donnant l’air que tout leur est dorénavant permis? Des interdictions de rassemblements? Des mesures dans les transports et déplacements? Une économie à l’arrêt entrainant de massives pertes d’emplois ? Le port obligatoire de masque (non fourni) par les autorités et après avoir dit que cela était réservé aux personnels soignant? La famille et les camarades de parti en première ligne pour gérer les fonds collectés auprès des citoyens ? Des distributions de prébendes à coup de millions aux camarades du parti, déjà casés dans les institutions, pour qu’ils « suivent » la fourniture à des familles entières de kits alimentaires dont la valeur ne dépasse pas 70.000F ?
Et pour finir des allègements des mesures de lutte contre la propagation du virus avec reprise des cours au moment où la maladie progresse et se dissémine dans des contrées reculées ? Cela s’appelle : amateurisme, mode d’emploi !! Inquiétant !! Mais où est la réalité de la maladie sournoise et insidieuse, qui surprend, terrasse et tue de plus en plus de personnes vulnérables entrainant la surcharge de travail des équipes médicales et la saturation des structures d’accueil? Le travail de sensibilisation communautaire, relais essentiel vu notre sociologie, a été négligé par des autorités tentées de centraliser la gestion des problèmes. Ne devrait-on pas mettre les forces de sécurité au service du respect des gestes barrières que les citoyens doivent adopter et proposer un protocole à adapter à chaque secteur d’activité ?
Huit ans de règne auront produit des dirigeants qui vivent dans la brume des sommets au point d’obscurcir peu à peu le semblant d’empathie pour les populations qu’ils avaient au départ. A ce stade, profitant de la réputation de mémoire courte des sénégalais ils semblent dire: « vous êtes râleurs et jamais satisfaits ; nous nous sommes occupés des marchés ; pour le reste, débrouillez-vous car nous avons atteint nos limites». Non M. le Président, vous portez la totale et absolue responsabilité de ce fiasco ! La déclaration du ministre de la santé le 30 mai sonne comme un appel au secours et constitue un aveu d’échec patent face au navire qui prend l’eau de toute part. Visez donc, au bout de trois mois nous comptons plus de trois mille cas de contamination, une vingtaine de patients en réanimation et une quarantaine de décès mais aussi une bonne partie des populations toujours dans l’attente de la distribution des denrées promises.
Le constat d’échec et d’abandon est bien perçu par les citoyens qui n’ont d’autre choix que de prendre acte mais aussi leur destin et leur vie en main tandis que les foyers épidémiques restent non maitrisés. Aujourd’hui, la pertinence du maintien du couvre-feu, de l’état d’urgence et des prérogatives exceptionnelles accordées par la loi d’habilitation se pose. A quoi ont-ils réellement servi ?
Quels ordonnances scélérates et vrai-faux décrets ont été pris durant cette période? Prolonger l’état d’urgence semble relever de motifs qui n’ont rien à voir avec la lutte contre la pandémie mais sert opportunément à donner au gouvernement l’exclusivité de l’expression publique de la politique. En tout état de cause, il est temps de mettre fin à cette république d’exception afin que la démocratie reprenne ses droits dans la cité.
MONDE POST PANDÉMIE, QUELLE PLACE POUR LES PAYS AFRICAINS
La pandémie aura révélé toutes les insuffisances des pays africains. Des lendemains difficiles nous attendent, il faudra reconstruire un tissu économique voire les pays qui seront à terre. Cependant, cette crise est aussi l’opportunité de revoir notre modèle de développement et poser les jalons de notre souveraineté en brisant des chaînes de dépendances « cancérigènes ». Hasard malicieux du calendrier, la fin du franc CFA vient d’être actée par la France dans un silence assourdissant des chefs d’état de l’UEMOA. La pandémie aura aussi écorné l’image de l’occident indestructible et maître du monde.
Le basculement des rapports de force entre la Chine et l’Amérique, commencé depuis une décennie, semble être accéléré par les conséquences du covid19. L’Afrique se doit d’être prête à imposer sa place dans le schéma qui se dessinera. La perpétuation du modèle de « l’ancien monde » avec un débat autour de la dette et la quête solitaire de sortie de crise de nos micro états ne nous mènera nulle part ! Nous voulons voir dès maintenant nos institutions sous-régionales et continentales mettre sur pied un plan de « déconfinement » politique, économique et géopolitique de l’Afrique. C’est notre seul salut. Et pour ce faire, il nous faudra inéluctablement des leaders charismatiques et visionnaires libres de toute aliénation à l’égard de l’occident de la Chine.
Diop Blondin Ndèye Fatou Ndiaye est coordinatrice adjointe de la Plateforme Avenir Senegal Bii Nu Begg