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18 juillet 2025
L’ASSEMBLÉE NATIONALE A VOTÉ LE PROJET DE LOI D’HABILITATION
Le texte a été défendu par le ministre de la Justice dans un hémicycle clairsemé, le nombre de députés devant prendre part à la plénière ayant été réduit, en raison de la règle de la distanciation sociale
L’Assemblée nationale a voté mercredi, le projet de loi habilitant le président de la République à "prendre, par ordonnances, des mesures relevant du domaine de la loi pour faire face à la pandémie du Covid-19".
Le texte a été défendu par le ministre de la Justice dans un hémicycle clairsemé, le nombre de députés devant prendre part à la plénière ayant été réduit, en raison de la règle de la distanciation sociale.
Le président de l’Assemblée nationale a présidé les travaux.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
MAHAMADOU L. SAGNA, RÊVERIES DU PROMENEUR SOLIDAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - De la mondialisation à la monnaie, en passant par les exclus et les alternatives au modèle libéral entre autres, ses thèmes de recherches révèlent un homme curieux, visionnaire, tout en étant un peu en retrait - INVENTAIRES DES IDOLES
Penseur singulier, Mahamadou Lamine Sagna enseigne aujourd’hui à l’université américaine de Yola au Nigéria après avoir enseigné 10 ans à l’université de Princeton aux USA. Docteur en sociologie, il a aussi étudié l’ethnopsychiatrie et fait des études de commerce. De la mondialisation à la monnaie, en passant par les exclus et les alternatives au modèle libéral entre autres, ses thèmes de recherches révèlent un homme curieux, solidaire, visionnaire, tout en étant un peu en retrait. Portrait.
« We keep him !» C’est par cette phrase laconique que le destin de Mahamadou Lamine Sagna est scellé pour une extraordinaire aventure. Nous sommes en 2002, dans le bureau de la présidente de la prestigieuse université américaine de Princeton, Shirley Tilghman. L’autre protagoniste de la scène est le facétieux et brillant Cornel West. C’est lui qui prononce ce verdict aux allures de contrat à durée indéterminée. Après deux années comme chercheur invité, alors qu’il s’apprête à rentrer en France, le conciliabule en décide autrement : le voilà prolongé dans l’institution cotée de l’Etat du New Jersey. L’histoire est presque irréelle tant s’enchaînent, au début du millénaire, les rencontres décisives, qui toutes s’entichent des développements de ce jeune chercheur sénégalais, qui vient de faire paraître sa thèse revue et augmentée, Monnaie et Sociétés, où l’interdisciplinarité fait la part belle à la philosophie, à l’anthropologie, à la science économique. De tous les mentors de cette aventure américaine qui verra Mahamadou Lamine Sagna fréquenter les grands pontes américains, Cornel West se dégage nettement, comme son étoile, mieux, son ami.
United, state of Lamine : le temps des mentors
Tout se passe un peu avant cette scène. Flashback à la veille des années 2000. Lamine Sagna est alors jeune docteur lorsqu’il assiste à une conférence à Paris, que donne l’icône de Harvard. A la fin, ils échangent rapidement. En plus de l’affinité immédiate qui naît, la carte de visite qu’il récupère ce jour-là jouera les prolongations. Depuis lors, les deux hommes nouent une vraie relation d’estime intellectuelle. Cornel West, quelques années plus tard, invite son jeune ami, comme à cette conférence organisée par le géant de l’antivirus informatique, Norton, à la Trump Tower, où il partage la scène avec l’immense Toni Morrison. Privilégié, Lamine Sagna l’est certainement. Il est invité aux premières places de ce rendez-vous, au risque même de désarçonner les organisateurs qui s’étonnent qu’une telle place lui soit réservée. Racisme ou délit de sale gueule ? N’empêche, au cours de la rencontre, Cornel West le cite, le cherche du regard, et tous les yeux se braquent sur ce jeune chercheur accompagné de quelques amis. Un tel adoubement ne passe pas inaperçu et fortifie les relations entre les deux hommes. Symbole, Lamine Sagna consacrera plus tard un livre sur la pensée de ce philosophe afro-américain (Violences, Racisme et Religions en Amérique – Cornel West, une pensée rebelle, Karan 2016). Il l’invite à une tournée au Sénégal en 2019, jusque dans sa terre natale à Ziguinchor.
Lamine Sagna restera à Princeton pratiquement 10 ans. Bien qu’associé à cette université, il n’y a pourtant pas connu sa première expérience outre-Atlantique. Après en effet deux années comme invité à l’université du Maryland comme visiting Faculty, par le sociologue américain Richard Brown séduit par son travail en 2000, c’est Viviana Zelizer, auteur de l’incontournable de The social meaning of Money, qui l’emmène, séduite elle aussi, aux portes de Princeton. La chaîne des satisfécits le conduit à ce prestigieux poste où il retrouve Cornel West qui a quitté avec fracas Harvard. Les deux amis se retrouvent. Au cœur de l’université dont le budget n’a rien à envier à nombre d’Etats africains, le lecturer, ensuite associate professor, enseigne la sociologie, l’anthropologie, la méthodologie, dans les African studies - à l’époque encore embryonnaires, avant que le créneau ne devienne un véritable trésor des universités anglo-saxonnes. On ne compte plus le nombre d’écrivains, d’intellectuels, formés en France puis snobés par l’hexagone, qui font le bonheur des écoles américaines. Lamine Sagna fait partie des précurseurs. Il lit la question du mépris potentiel de la France sans amertume, ni regrets : les américains semblent plus pragmatiques, peu prisonniers des fourches caudines françaises. Il est au premier plan alors pour voir la valse des courtisans, et les convoitises des jeunes aspirants. Peu avare, il fait profiter de son entregent. Comme fait d’armes dont il est fier, il cite volontiers « la venue de Cheikh Hamidou Kane » qu’il a organisée, moment d’intenses échanges. Il fait aussi venir, au sein de l’université, le grand musicien et acteur Hary Belafonte, des enfants d’immigré du Bronx et de Harlem pour les dépayser et raconte les scènes entre parents déboussolés et enfants à l’aise, comme une métaphore de divergences générationnelles dans la migration. Mais ce qu’il offre surtout à ses étudiants, c’est une manière de voir les études africaines, en concentrant son énergie sur les « impensés », les « ombres », la connaissance fine des sociétés, que sa casquette d’Anthropologue lui a permis d’apprivoiser.
Une formation française
Né à Ziguinchor, fils d’un haut dignitaire de la chambre de commerce de Ziguinchor, Almamy Sagna, Lamine Sagna grandit à Néma. Interne au Lycée Djignabo, celui qui n’était pas très « bon à l’école », a fréquenté plus tôt l’école des sœurs, une bonne adresse scolaire de la ville. Ensuite c’est la capitale, Dakar. Du Lycée Van Vollenhoven à Delafosse, c’est un élève rêveur et récalcitrant, meneur de grève, avec une conscience aiguisée sur le monde, musicien dans l’âme, un militantisme politique précoce notamment au RND (rassemblement national démocratique), parti de Cheikh Anta Diop dont il est le plus jeune militant. Une énergie dispersée que l’école broie. Son Bac, comme un symbole, c’est en auditeur libre qu’il l’aura, après un échec. Direction dans la foulée la France en 83, dans la cité lyonnaise. Il suit des études de sociologie, d’ethnopsychiatrie et de commerce, la dernière discipline est alors perçue comme la seule digne, de « vraies études sérieuses ». Des trois disciplines, il tire le meilleur. Il valide un DEA à Caen, en Normandie, où il entame par la suite une thèse en sociologie. Le sujet de la thèse brasse toutes ces disciplines, où des intuitions précoces s’allient à la réalité de la rigueur scientifique. La recherche correspond à son tempérament de baroudeur. Les grands penseurs de la monnaie, de l’économie, Jean Michel Servet, André Orléan, Michel Aglietta, Jean-Marie Thiveaud, dont les travaux font autorité dans la discipline, le prennent aussi sous leur manteau. Lamine Sagna côtoie au gré des rencontres et colloques tout ce gotha, figures auprès desquelles il affine ses armes. Ces intellectuels ont salué sa thèse qui pour la première fois fait émerger l’utilité du concept Maussien de Fait social total. Il décrit la monnaie est un fait social total aux ramifications multiples, d’autant plus pour les sociétés africaines, où les frontières, entre le public et le privé, le formel et l’informel, sont assez ténues. L’innovation séduit son jury.
La Monnaie, depuis George Simmel, philosophe allemand en passant par Marcel Mauss, anthropologue français, est un sujet aux ramifications multiples, où le symbole anthropologique est aussi important que les implications techniques et utilitaires. Décrire alors sa circulation, son sens, ses réinterprétations, son appropriation, par des sociétés africaines par exemple, c’est révéler une antériorité des conventions sociales sur les moyens captifs de la modernité. Sa thèse fouille dans cette archéologie, où la monnaie, comme seul vecteur, est bien secondaire, dans les interactions et le sens que les individus développent. La thèse qu’il poursuit le conduit aussi, grâce à ses dimensions économiques, lui qui est financé par la Poste, à travailler sur les discours, les exclus, et cette signification sociale de l’argent, en fonction des histoires. En 97, la thèse est validée. En 2001, il publie le texte chez l’Harmattan. Aux USA pour des vacances à la veille du nouveau millénaire, tout s’emballe, et c’est ainsi que la décennie américaine s’entame, pour un chercheur des ombres, qui a gardé ces rudiments de la recherche qui tiennent dans l’observation, les monographies, la quête des symboles, qui résistent toujours aux facteurs aliénants. Un goût prononcé aussi pour les sentiers inexplorés où il travaille son flair, composante essentielle de son identité.
Le contretemps et le tempo : la musique, un instrument de la pensée
Mahamadou Lamine Sagna quitte Princeton en 2011, pour causes personnelles et une certaine lassitude, des challenges nouveaux à l’horizon. Pour le fondateur et alors toujours président de l’association de la diaspora Re-source /Sununet, qui met à l’honneur les figures de la diaspora, le homecoming est un pèlerinage annuel chez soi, pour se ressourcer. L’association prime chaque année, au cours d’une cérémonie et lors de moments conviviaux, des talents, organisations et grandes figures citoyennes du Sénégal et de la diaspora africaine. Le lien avec la terre, il le tient haut en estime. Revenir donc au bercail, pour y enseigner, pourquoi pas ? L’idée l’agite et finit par l’habiter. Il a alors en vue les universités sénégalaises, dont le développement commence à bien fleurir dans les provinces. La quête sénégalaise ne se fera pas, mystérieusement, et c’est à Paris Diderot que Lamine trouvera point de chute, en donnant en parallèle des cours à l’université d’été américaine. En 2018, son rêve africain prend forme, c’est à Yola, dans une université nigériane, où enseigne aussi Boris Diop, que le chercheur continue son expérience. Pour un penseur de la mondialisation comme lui, qui identifie le passage curieux « de l’infiniment grand, à l’infiniment petit » comme caractéristique de la globalisation, c’est presque un autre signe. Des USA, le voilà à Yola, il brasse les particules élémentaires et gigantesques. Au terme de globalisation qui suggère le primat économique, il préfère celui de « totalisation/fragmentation », la mise en commun des expériences, la « confrontation des imaginaires ». Il prône « une éthique de la modernité » qui emprunte et filtre la tradition, et à l’image d’un autre mentor, Serge Latouche, il traque les chemins impensés des alternatives au modèle capitaliste. La mondialisation, il la veut « par le bas, par le langage commun des hommes », et non par celui de l’économie. C’est dans ce registre qu’il apparait singulier, sur un fil, funambule sur ces lignes de crêtes où ses idées tiennent en équilibre. Son travail est hanté par la nécessité de prendre en considération les croyances collectives, les spécificités sociales, sans renoncer pour autant à l’universel. Il a très vite pressenti, du fait des fondements anthropologiques des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les structures mentales et sociales des populations africaine ainsi que l’importance de l’oralité chez ces derniers, le succès de la téléphonie mobile notamment qui correspond à de vieux repères bien ancrés. Il ne cesse de mettre en lumière des initiatives originales, comme des fermes agricoles écologiques, ou encore les idées de son ami architecte Cheikh Mbacké Niang, un des visionnaires de la discipline sur le continent.
Toutes ces idées, Lamine Sagna les partage au gré de ses conférences, de ses cours. Des feuillets trônent sur son bureau où il consigne minutieusement cette pensée, touche-à-tout, qu’il se fait un honneur de démocratiser. La science accessible, sans pour autant la vider de sa rigueur. On se désole presque qu’il n’ait pas plus publié davantage, pour partager même si les projets s’annoncent. Ses détracteurs pointeront son manque de courage, un certain confort de coulisse. Lui s’en amuse. L’homme cultive une esthétique de la lenteur et du contretemps. Sans doute un lien avec sa passion première. Ce féru de musique, qui entretient des relations privilégiées avec le groupe Touré Kunda– qui l’a chanté et avec qui il partage la même terre de Casamance et la même langue mandingue – ou les Frères Guissé – qui ont appris à chanter avec une de ses compositions, Nafoulo, encore jouée par le groupe Jam à Dakar – a développé sa notion du « contretemps », le creux de la vague dans l’épistémologie où il formule des réflexions. L’articulation entre temps forts et temps faibles, pour anticiper les crises. Alors que de plus en plus de chercheurs ciblent un décentrement, la recherche d’une « science africaine », vœu primal du Codesria par exemple, Lamine Sagna plaide pour une ambition plus grande. Un « nihilisme affectif et régénérateur ». Il identifie le refus de remettre en cause ce que l’on vit, comme symbole d’une stagnation. Il s’agit pour lui de questionner les héritages, tous les héritages, peu importe leurs provenances. Dans cet exercice de revue des concepts, on pourrait selon lui, « se désembrigader mais aussi s’émanciper ». Cette fibre qu’il partage avec Cheikh Anta Diop, ne fait pas de la réhabilitation la seule quête, mais aussi la réinvention.
Un promeneur solitaire et solidaire
Des débats actuels, il semble absent. Ce n’est qu’apparence, car il fourmille de projets. Il regarde avec attention les développements. Dans un entretien accordé à Sabine Cessou dans Rue89, il avait dit son scepticisme sur les intellectuels africains qui « tapent sur la France uniquement », lui qui, en bon discipline de Cheikh Anta Diop, n’a pas manqué de critiquer le colonialisme. Il y voit une malhonnêteté intellectuelle et une stérilité. « Un nombre important d’intellectuels africains qu’on peut à mon avis qualifier de glandeurs perpétuent la « Françafrique » sans le savoir ». En temps de confinement, avec la moitié de l’humanité assignée à résidence, il se désole que le Sénégal « plaque ce que fait la France », au mépris du profil social et des habitudes de la population. La conviction de Lamine Sagna est qu’on n’a pas assez exploré les possibilités qu’offrent les sociétés africaines, notamment à travers une anthropologie de la quête et de la revivification, qui fait de la nostalgie un moyen et non une finalité.
Dans la galaxie du chercheur, les références sont nombreuses et plurielles. De Cheikh Anta Diop à Cheikh Hamidou Kane, des USA, à la France, il s’est fait de solides attaches, avec les intellectuels les plus réputés. De quoi garder une humilité déconcertante, qu’il offre volontiers lors de repas où il affine aussi sa passion pour la cuisine. Mais, celle qui apparaît comme le fil de son histoire, le lien et le cœur, c’est une mère aimante qui lui enseigne très tôt « le courage et l’honnêteté », deux valeurs indépassables. C’est peut-être ce trait qui domine le plus dans sa personnalité, une bonhommie touchante et une solidarité comme vertu cardinale. Une forme d’insouciance aussi, qui fait de lui, un type très Rousseauien, un promeneur solidaire qui mène son combat à coup de semences et non à coup de semonces. Qui en subit aussi les contrecoups. Il réfléchit à une « démocratisation de la science », au cours de grands états généraux itinérants au cœur de l’Afrique, auxquels il travaille activement avec ses contacts à travers le monde. Il a fondé une maison d’édition, Karan (apprendre en mandingue). Comme un symbole chez lui, la mondialisation est toujours le retour vers l’infiniment petit. Sa langue, sa terre, riche de tous les voyages.
HOMMAGE DES TCHADIENS À PAPE DIOUF, LE NATIF D’ABÉCHÉ
« Il ne m'en reste qu'une trace administrative, mon extrait de naissance, mais pas une photo, pas une anecdote, évidemment pas un souvenir. Le Tchad était un pays de passage pour mon père, qui était mécanicien dans l'armée française », disait-il en 2003
Apanews |
Adam Hassane Deyé |
Publication 01/04/2020
Le Sénégalais Pape Diouf, décédé ce mardi à Dakar des suites de coronavirus, reçu beaucoup de messages d’hommage de la part des Tchadiens qui ont salué sa mémoire.
Youssouf Sakkal, rappelle que né à Abéché en 1951, dans l’est du Tchad, avant l’indépendance, Pape Diouf a vécu aussi au quartier Djambal Bahr de Fort Lamy (actuel N’Djaména). « Son père était le président fondateur et entraineur de l’équipe de football Yal-Tchad (fils du Tchad) championne des années 1970 », dit-il.
Pour l’homme politique Abderaman Koulamallah, le monde du football est en deuil. Il perd « un de ces hommes les plus prestigieux, l’Africain le plus prestigieux qui a percé dans le monde du foot ». « Les Tchadiens n’oublient pas qu’il est né à Abéché. Pape Diouf vient d’être emporté par le coronavirus », écrit-il.
« Mababa Diouf, né le 18 décembre 1951 à Abéché au Tchad et mort ce 31 mars 2020 à Dakar au Sénégal, est un journaliste sportif, agent de joueurs, et président de l’Olympique de Marseille », lance un animateur radio.
Pour sa part, l’éditorialiste de tchadinfos écrit que « le natif d’Abéché au Tchad, Pape Diouf tire sa révérence à 68 ans », précisant qu’au Tchad, Pape Diouf a été parrain de l’élection Miss Waouw. Ce qui lui a permis de revenir sur la terre de sa naissance.
Le journal Alwihda rappelle que Pape Diouf a vécu les six premiers mois de son existence au Tchad avant de partir au Sénégal. « Il ne m'en reste qu'une trace administrative, mon extrait de naissance, mais pas une photo, pas une anecdote, évidemment pas un souvenir. Le Tchad était un pays de passage pour mon père, qui était mécanicien dans l'armée française », rapporte Alwihda qui cite les propos du défunt tenus en 2013.
« Je ne suis jamais retourné à Abéché, cette ville du massif du Ouaddaï qui se situait sur le trajet des caravanes », disait Pape Diouf, qui avait séjourné en 2013 à N’Djaména pour une conférence dans le cadre de la lutte contre la malaria.
CES TROIS PERSONNALITES QUI REFUSENT LE CONFINEMENT POLITIQUE
Abdoul Mbaye, Moustapha Diakhaté et Thierno Bocoum haussent le ton pour fustiger les défaillances dans la gestion de la crise sanitaire.
Au Sénégal, le Covid-19 a fini par mettre tout le monde dans le sens de la politique de l’Etat pour enrayer la pandémie. Mais trois personnalités politiques semblent ne pas accepter cette ‘’pensée unique‘’. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, de l’ancien député Thierno Bocoum et de l’ancien collaborateur de Macky Sall Moustapha Diakhaté. Dans un contexte où toute voix discordante est jugée mal venue, ces trois hommes politiques haussent le ton pour fustiger les défaillances dans la gestion de la crise sanitaire.
L’humoriste et chroniqueur de RFI Mamane a soutenu récemment, avec un sarcasme dont lui seul a le secret, qu’avec le Coronavirus, toutes les autres maladies se sont mises à l’infinitif comme quand deux verbes se suivent. C’est-à-dire qu’elles sont reléguées au second plan. Au Sénégal aussi, le débat contradictoire semble être à l’infinitif avec la maladie du Coronavirus qui a fini par cristalliser toutes les attentions.
L’enjeu en vaut la chandelle probablement. Sensibilisation, soutien à l’Etat sont les seuls maître-mots qui méritent d’être dits. Mais ce monologue gouvernemental n’a pas que des thuriféraires. En effet, l’ancien ministre et proche collaborateur du Président Macky Sall n’a rien perdu de sa verve malgré la pandémie. Il continue à critiquer sévèrement les actions du gouvernement. Il est par exemple foncièrement contre le projet de loi d’habilitation soumis à l’Assemblée nationale pour adoption.
Sur sa page Facebook, il soutient que le Président Macky Sall n’a pas besoin de prendre des ordonnances sur la sécurité, la continuité et le fonctionnement optimal de l’Etat à moins qu’il ne veuille, par ce projet de loi d’habilitation, légaliser la dictature du régime politique sénégalais. « Il faut CONFINER la Loi d’habilitation dans le seul cadre BUDGETAIRE de la riposte contre le coronavirus et ses effets économiques, sociaux et sanitaires. Le Sénégal n’est pas confronté à une guerre civile ou à une insurrection mais à un péril sanitaire, social et économique. Il s’agit d’une pandémie aux conséquences désastreuses nécessitant une mobilisation de ressources financières à la hauteur des défis et enjeux actuels et à venir », s’alarme l’ancien président du groupe Benno Bokk Yaakaar devenu un virulent opposant de Macky Sall.
Dans cette contribution dont le titre est : « Et si Macky Sall voulait abolir la Démocratie et l’Etat de droit » et qui en dit long sur l’objectif recherché, il indique : « Les crédits ouverts par la Loi de finances de l’année 2020 ne pouvaient pas prendre en charge l’épidémie du coronavirus et ses multiples conséquences. C’est pourquoi il est tout à fait acceptable, comme le stipule l’exposé des motifs, l’élaboration d’une Loi des finances rectificative ou d’un projet de la Loi d’habilitation, pour prendre en charge « certaines de ces mesures, d’ordre économique, budgétaire, social, sanitaire qui relèvent du domaine de la loi des Finances 2020 ».
Trouvant fondée la décision du président de la République de solliciter la représentation nationale d’une habilitation à prendre des ordonnances ne devant porter que sur la gestion budgétaire pour l’année 2020. Mais selon lui, ce qui pose problème, c’est lorsque la Loi d’habilitation est étendue à son application à « la sécurité, à la continuité et au fonctionnement optimal de l’Etat ».
Des domaines, pense-t-il, qui relèvent de la constitution ou qui sont déjà pris en charge par le législateur dans d’autres Lois existantes. «Adopter tel que présenté le Projet de Loi d’habilitation en y maintenant la sécurité, la continuité et le fonctionnement optimal de l’Etat, serait une grave menace sur la Démocratie et l’Etat de droit. Pire, il s’agirait d’une véritable régression démocratique, un véritable coup d’Etat juridique que d’autoriser le chef de l’Etat, au prétexte qu’il y a urgence du Covid-19, à contourner la Constitution, les Lois et l’Assemblée nationale, pour agir sur TOUT par ordonnance », prévient l’homme politique.
A l’en croire, la Loi d’habilitation doit se limiter aux seules questions concernant le programme économique, social et sanitaire lié à la lutte contre le Coronavirus. Par conséquent, préconise-t-il, la Représentation nationale doit extirper du Projet de Loi la référence aux questions relatives à «la sécurité, la continuité et le fonctionnement optimal de l’Etat.
De son avis, l’enjeu étant d’éviter la réédition des mauvaises expériences de l’Opération « une femme, un gramme d’or », les Plans Jaxaay et Orsec. Des inquiétudes qui manifestement font tache d’huile parce que l’ancien parlementaire et président du mouvement AGIR semblent avoir les mêmes réserves. « Pourquoi mettre dans un même projet de loi, une loi d’habilitation et une loi de prorogation de l’Etat d’urgence ? » s’interroge M. Bocoum qui souligne que ce sont deux lois différentes qui sont séparément traitées par la Constitution sénégalaise.
Pour l’ancien membre du Rewmi, quand la première loi est prise en compte par l’article 77 de la Constitution, la deuxième loi quant à elle est prise en compte par l’article 69 de la Charte fondamentale. Et aucune disposition constitutionnelle, rappelle-t-il, ne lie les deux domaines.
Continuant à énumérer ses interrogations, il lance : «Pourquoi ce décalage entre le discours du président de la République et le projet de loi d’habilitation ? Le 23 mars 2020, le président de la République, dans son adresse à la nation, avait déclaré : « Conformément à l’article 77 de la Constitution, je saisirai l’Assemblée nationale d’un projet de loi habilitant le président de la République à prendre, pour une durée de trois mois, des mesures relevant du domaine de la loi, afin de faire face aux impératifs d’ordre budgétaire, économique, social, sanitaire et sécuritaire de la lutte contre le Covid-19.»
Pourquoi les mesures sociales n’ont pas été adjointes au projet de loi alors qu’elles avaient été énumérées parmi les mesures entrant dans le cadre de la loi d’habilitation par le président de la République ? Pourquoi l’article 1er du projet de loi d’habilitation n’a pas précisé que les impératifs étaient liés au COVID-19 comme l’avait si bien précisé le président de la République ?
Par ailleurs, l’ancien parlementaire pense aussi, du point de vue de la hiérarchie des normes juridiques, que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne peut pas prendre le dessus sur la Constitution qui stipule en son article 64 : «Le vote des membres de l’Assemblée nationale est personnel. Tout mandat impératif est nul. Un autre homme rame aussi à contre-courant du discours établi. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Même s’il a envoyé une correspondance au Président Macky Sall pour saluer certaines mesures que ce dernier a prises et pour donner des solutions pour ne pas sombrer dans une crise économique, il a refusé de jouer le jeu des communicants du Palais. Voulant sortir manifestement des sentiers battus, il n’a pas fait le déplacement pour rencontrer le Président Macky Sall.
Donnant les raisons dans les colonnes du journal Enquête, l’ancien directeur de la banque de l’Habitat renseigne : « J’ai été annoncé au Palais par la presse, et donc non pas invité mais convoqué. J’ai choisi de ne pas m’y rendre car, pour ce qui me concerne, je me place dans une logique qui met l’efficacité avant l’apparat. » D’autant que pour lui, le Sénégal est dans un contexte d’une telle gravité que les autorités elles-mêmes appellent à une réduction maximale des contacts sociaux.
PERCEE A DAKAR ET STABILITE DANS LES AUTRES REGIONS
La propagation de la pandémie est une évidence dans la région de Dakar, et particulièrement dans les districts sanitaires de Dakar-Ouest et Dakar Sud.
La propagation de la pandémie est une évidence dans la région de Dakar, et particulièrement dans les districts sanitaires de Dakar-Ouest et Dakar Sud. Sur le seul axe de Ngor-Ouakam Médina, on compte 80 cas positifs au coronavirus sur un total de 175 cas depuis le début de la pandémie. D’où la réunion d’urgence convoquée hier après-midi pour apporter une riposte spécifique (voir ailleurs). Dakar devient ainsi l’épicentre de la maladie et la région de Diourbel est reléguée en deuxième position devant les régions de Thiès, Ziguinchor, Saint-Louis et Fatick.
La capitale du Mouridisme était devant la scène en enregistrant en un temps record le plus grand nombre de cas déclarés positifs au coronavirus. Aujourd’hui, la donne a changé. Le département de Dakar est devenu le point rouge de la pandémie, d’après la cartographie sanitaire du coronavirus. La capitale sénégalaise détrône Touba et devient l’épicentre de la pandémie.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale est très préoccupé par le développement d’un foyer à Dakar, plus précisément au district sanitaire de Dakar-Ouest. Il s’agit de l’axe Ngor-Ouakam-Médina. A la date d’hier, le district de Dakar-Ouest cumulait 52 cas positifs. Il faut y ajouter les 28 cas du district de Dakar-Sud, 9 cas au district de Dakar-Centre et 6 cas positifs au district de Dakar-Nord. Ainsi, vu la persistance des deux foyers au niveau des districts sanitaires de Dakar-Ouest et Dakar-Sud, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a convoqué hier dans l’après-midi une réunion d’urgence afin d’apporter une riposte spécifique.
Les cas confirmés au coronavirus des autres départements de Dakar fait de la région le plus grand foyer comparé aux 13 autres régions.
En effet, le département de Rufisque compte 10 cas dont 6 cas à Rufisque, 2 cas à Diamniadio et 2 à Sangalkam. Celui de Guédiawaye 6 cas. Le département de Pikine compte 6 cas dont 2 à Mbao et un à Yeumbeul. La croissance exponentielle des cas positifs à Dakar est l’effet des contacts. Ce sont des cas importés qui ont contaminé leur proche entourage.
SEULS 15 MALADES INTERNES A TOUBA SUR 26 CAS
Maintenant, Touba est relégué en troisième position. La situation s’est stabilisée dans la capitale du Mouridisme depuis quelques jours alors qu’elle avait atteint le pic de 26 cas testés positifs au coronavirus. A la date d’aujourd’hui, seules 15 personnes sont encore internées au centre de Santé de Darou Marname. Les autres patients sont déclarés guéris dont l’émigré qui a importé la maladie dans la localité.
Plusieurs familles étaient en quarantaine, mais la mesure a été levée. Aujourd’hui, une seule famille est en quarantaine à Touba. Et les autorités sanitaires ont espoir qu’il n’y aura pas de cas positif au coronavirus puisqu’elles sont à plus de sept jours. Il faut préciser que sur l’ensemble de la région de Diourbel, seule la commune de Touba a enregistré des cas positifs. La région de Thiès n’est pas non plus épargnée par la pandémie. Ses premiers cas positifs ont été notés dans les sites balnéaires. La région de Thiès cumule au total 29 cas positifs au coronavirus. Ils sont répartis entre les départements de Mbour avec 15 cas dont 3 cas positifs à Popenguine et 10 cas pour Thiès. La situation est stable dans la région de Ziguinchor depuis qu’on y a testé positif le troisième cas venu d’Oussouye.
Dans la partie Sud, ce sont trois malades qui y sont internés et 109 personnes contacts ont été mises en quarantaine. Mais la situation n’est pas alarmante puisque la majorité des personnes mises en quarantaine sont libres du fait que leurs tests sont revenus négatifs. Les quelques cas suivis par les autorités sanitaires ne présentent pas de signes alors qu’ils sont à la fin de la période d’incubation. Quant à la région de Saint-Louis, elle n’avait qu’un seul cas positif au coronavirus jusqu’au lundi dernier. Un cas a été détecté dans la commune de Richard-Toll. Il est transféré à Saint-Louis pour sa prise en charge médicale. Aussitôt des investigations ont été menées par les autorités sanitaires. Ce qui a permis d'identifier 66 contacts qui seront mis en quarantaine dans deux sites déjà identifiés.
ZERO CAS DANS 9 REGIONS MAIS DES CONTACTS SONT EN SURVEILLANCE
Au total, ce sont cinq régions sur les quatorze qui sont touchées par la pandémie mais à des degrés différents. D’aucuns y incluent la région de Fatick. Seulement, le cas auquel on fait allusion ne réside pas à Fatick. Il s’agit en réalité d’une émigrée en partance pour Tambacounda. Le bus à bord duquel elle avait embarqué a été sommé par les autorités de s’arrêter à Fatick pour récupérer la dame dont le test est revenu positif. Prise en charge par une équipe médicale à Fatick, elle a été finalement évacuée à Touba au centre de santé de Darou Marname. Les autres régions continuent de croiser les doigts et de prier pour qu’elles soient épargnées de cette pandémie. Toutefois, dans certaines de ces régions, des expatriés y sont suivis par des équipes médicales, même s’ils ne présentent pas de signes de la maladie. Faisant le point de la pandémie hier, le médecin-chef de la région de Kolda, Dr Yaya Baldé, a révélé que les 11 cas suspects ont été testés négatifs et que les familles en surveillance sont également libres.
A Kédougou, ce sont les 16 personnes qui avaient partagé le bus avec la dame descendue à Fatick qui sont suivies. Quant à la région de Tambacounda, le gouverneur Oumar Mamadou Baldé a renseigné hier que sur les 24 cas suivis, seuls 9 sont sous surveillance médicale. A l’en croire, tous les contacts de l’agent de santé de Thiès testé positif sont sortis du dispositif de surveillance. Pour ce qui est du cas de l’émigré décédé à Dialacoto, le gouverneur de Tambacounda révèle que le test est revenu négatif. Par ailleurs, l’analyse des statistiques renseigne sur la baisse des cas importés, même s’ils sont à l’origine de la propagation. Hier, un seul cas importé a été noté. La fermeture du ciel et des frontières maritimes et terrestres commence à produire des effets. Au plus tard le 4 avril, le Sénégal ne devrait plus enregistrer de cas importé.
"LE CONFINEMENT RISQUE DE DÉBOUCHER SUR DES ÉMEUTES"
Le confinement est-il possible en Afrique ? Si c’est la seule solution face au covid-19 selon le sociologue ivoirien Francis Akindès, elle porte en elle un fort potentiel de déstabilisation des États les plus fragiles
Jeune Afrique |
Matthieu Millecamps |
Publication 01/04/2020
Le confinement est-il possible en Afrique ? Face à la pandémie de Covid-19, plusieurs pays ont décidé d’y avoir recours. Si c’est la seule solution, selon le sociologue ivoirien Francis Akindès, elle porte en elle un fort potentiel de déstabilisation des États les plus fragiles.
De Lagos à Abidjan, les mesures de confinement, de couvre-feu ou d’isolement des villes les plus touchées par le coronavirus se multiplient. Pour Francis Akindès, professeur de sociologie à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, en Côte d’Ivoire, si le confinement est « la seule option possible », sa mise en oeuvre est, au mieux, « problématique ».
Selon lui, la crise sanitaire, en exacerbant les inégalités sociales et la défiance vis-à-vis du politique, conduira à la déstabilisation d’États déjà fragiles. Seule voie de recours, à l’en croire : faire confiance aux citoyens, notamment aux plus pauvres, en les impliquant directement dans les processus de prévention.
Jeune Afrique : Le confinement est-il une mauvaise solution, dans le contexte africain, en particulier urbain ?
Francis Akindès : Il n’y a pas d’autre manière de freiner la propagation du virus. Il n’y a pas de vaccin et la seule façon de lisser le pic de la maladie, et donc d’éviter un afflux de patients dans des systèmes de soins déjà fragiles, c’est le confinement. Mais une fois que l’on a dit ça, il faut se poser la question de la faisabilité de cette mesure.
Le président béninois a abordé les questions économiques, les questions de financement. Et c’est vrai que dans nos villes, les économies reposent essentiellement sur l’informel, sur la quête de revenus au jour le jour. Confiner les gens, cela veut dire les empêcher de se procurer les ressources nécessaires à leur quotidien.
Ce sont des ménages qui, dans leur grande majorité, n’ont aucune culture de l’épargne, aucune capacité d’épargne même. Ils ne font pas de stock, ils achètent ce dont ils ont besoin au jour le jour. Comment pourraient-ils épargner pour le futur ? Ils n’ont tout simplement pas d’argent.
Cette crise sanitaire peut-elle se transformer en crise sociale ?
Oui, d’autant qu’elle se développe dans des environnements déjà marqués par de très fortes inégalités. Dans les villes, si vous êtes de la classe moyenne, que vous avez une maison, un jardin, vous ne vivrez pas le confinement de la même manière que si vous habitez dans des quartiers populaires très densément peuplés ou dans des bidonvilles. Or c’est dans ces zones-là que se trouvent 70 % des habitants des villes.
Au-delà des questions économiques, il y a aussi cette question de la capacité à tenir plusieurs semaines dans des conditions de promiscuité exacerbée. Cela va générer beaucoup de tensions intra-familiales, beaucoup de conflits de voisinage également. Et, surtout, plus de tensions avec la police.
Depuis la mise en place de mesures visant à limiter les regroupements et les déplacements, de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux font état de violences policières et de « chicotage », que ce soit au Burkina, au Sénégal, ou en RD Congo. Comment analysez-vous ces méthodes ?
Il y a effectivement une surenchère dans l’usage de la force. Pour l’instant, les mesures ne sont pas perçues comme relevant du bien public par une partie de la population. Quand on dit aux jeunes « vous êtes moins exposés que les vieux », cela les incite à prendre des risques. Ils sont dans une logique de défiance. En face, comme les forces de l’ordre ne sont pas formées pour cela, elles répondent à cette défiance par un excès de violence.
N’est-ce pas le signe d’un nouveau palier dans la crise ?
On s’apprête à changer de paradigme : on va passer d’une problématique sanitaire à une problématique de maintien de l’ordre. Et, in fine, à une problématique politique, parce que cela va exacerber toutes les frustrations déjà présentes dans le corps social.
Il faut impérativement communiquer avec la population, obtenir l’adhésion des gens. C’est d’autant plus vrai que, dans l’imaginaire collectif, le coronavirus est vu comme une maladie apportée par les gens qui prennent l’avion, par des gens aisés et mondialisés. Cette demande de confinement venue de l’État est donc perçue comme une décision arbitraire, prise à cause des riches et au détriment des plus pauvres. Il va y avoir une perception de classe d’un confinement, qui va aussi alimenter une haine anti-politique. Celle-ci existe déjà dans le corps social et risque de conduire à des émeutes.
Que peuvent faire les États pour éviter cet embrasement que vous prophétisez ?
Le tableau est sombre. Ce n’est pas du jour au lendemain que des États faibles vont devenir forts. Ici, l’État n’existe qu’en tant qu’institution. En terme de protection des citoyens, il a toujours révélé ses faiblesses, et ce n’est pas face au Covid-19 que cela va changer !
Quelle serait la solution pour parvenir à un confinement efficace et accepté par tous ?
On doit avant tout organiser le respect des consignes dans les quartiers populaires. Il faut discuter avec les gens, leur faire confiance. Aller dans ces quartiers et dire : « Voilà les risques, et on n’a pas de solution. Que peut-on faire ? ». Il faut amener les habitants à penser les stratégies de gestion du risque.
Il faut aussi s’adresser aux jeunes. Nous sommes dans des sociétés dans lesquelles les liens générationnels ne sont pas encore complètement rompus. Il faut réactiver ce souci des aînés pour améliorer l’acceptabilité des consignes.
Enfin, il y a des urgences concrètes : dans certains quartiers, se laver les mains est un luxe. Il est donc indispensable d’améliorer l’accès à l’eau et bien sûr aux soins. Sans cela, c’est une certitude, l’épidémie va se propager très rapidement.
Aux États-Unis, la planche à billets fonctionne déjà à plein. Quand on en arrive là, c’est que l’on est dans une situation inédite. António Guterres est dans son rôle, il ne pouvait dire autre chose. C’est un discours très diplomatique, incantatoire même. Mais personne n’a l’obligation de lui répondre.
LES SÉNÉGALAIS ENTRE PEINE, RÉSIGNATION ET INSOUCIANCE
Il y a une semaine, le chef de l’Etat Macky Sall décrétait l’état d’urgence et le couvre-feu pour faire face à la propagation inquiétante du coronavirus.
Il y a une semaine, le chef de l’Etat Macky Sall décrétait l’état d’urgence et le couvre-feu pour faire face à la propagation inquiétante du coronavirus. Une série de mesures s’en étaient suivies parmi lesquelles l’interdiction de circulation au-delà de 20 heures dans tout le pays, les déplacements interurbains à toutes les heures et la limitation des passagers dans les véhicules de transport et autres particuliers. Un dispositif plus ou moins lourd pour les Sénégalais qui l’ont exprimé par moments.
A défaut de conscience citoyenne, l’Etat exerce sa force contraignante pour obliger les populations à se conformer à la nouvelle donne. L’état d’urgence et le couvre-feu, en vigueur depuis le 24 mars dernier, ont mis à nu les tares d’une société qui a fini de se métamorphoser ; mais également les défaillances d’un Etat qui a du mal à faire appliquer correctement les mesures qu’il a lui-même prises. Une difficulté liée à la structuration de la société, à l’insuffisance de moyens et à la mauvaise gouvernance qui a prévalu jusque-là dans certains secteurs vitaux du pays. Tout compte fait, il est indéniable que ce confinement partiel est une bonne stratégie pour freiner la propagation de la Covid19. Après la fermeture des frontières aériennes et terrestres, ainsi que des écoles et des universités, et d’interdiction des manifestations sportives, culturelles et religieuses, il fallait passer à la vitesse supérieure et décréter l’état d’urgence et le couvre-feu. Ce, pour réduire au plus haut niveau les déplacements dans tout le pays et dans les différentes circonscriptions. Il a été procédé à la limitation de transports interurbains et du nombre de passagers dans les véhicules. L’Etat a aussi créé un fonds Covid-19 estimé à plus de mille milliards de FCFA en plus de prévoir un fonds de solidarité de 69 milliards pour l’aide alimentaire.
Sans compter une remise de dette pour les entreprises. Des annonces tellement porteuses d’espoir mais dont certains ont rencontré des difficultés d’application dès les premiers jours après leur entrée en vigueur. Il en est ainsi du couvre-feu dont la police a failli saborder le plan en privilégiant la force plutôt que la pédagogie. Les forces de défense et de sécurité ont ainsi mâté les premiers récalcitrants et ceux qui étaient piégés le premier jour par les difficultés liées au transport de masse. Mais après une condamnation populaire et une dénonciation de droits-de-l’hommistes, la police s’est très vite rétractée en faisant son mea culpa, non sans indiquer des sanctions contre ses agents déviants. Mais les mesures prises avec cet état d’urgence ont permis de mesurer le niveau de conscience citoyenne avec des attitudes de défiance et de résistance qui ne disent pas leur nom. Des jeunes de la Médina se sont volontairement et sans raison attaqués à la police, refusant de respecter le couvre-feu. Sans compter des imams récalcitrants qui ont tenu des prières collectives dans les mosquées, ou des gens qui ont tenu des cérémonies religieuses ou traditionnelles, des retours clandestins de migrants sénégalais en provenance de pays à transmission active, la persistance de déplacements individuels, etc.
ENTRE LE MARTEAU DU COUVRE-FEU ET L’ENCLUME DES EMPLOYEURS
Il a été également noté que des milliers de Sénégalais qui travaillent dans les sociétés privées n’ont pas bénéficié de mesures d’accompagnement. Ces travailleurs sont entre le marteau du couvre-feu et l’enclume des employeurs. Ils empruntent tous les jours à pied les routes, quittant ainsi leur lieu de travail en ville pour rallier les banlieues dakaroises. Sans pitié, une bonne partie du patronat retient ses travailleurs jusqu’à 16 heures voire 17 heures, sans leur assurer le transport pour le retour. Et face à la limitation des passagers dans les bus et autres véhicules de transport, nombre d’entre eux risquent tous les jours de se retrouver dans la rue à 20 heures. En plus, il y a une flambée des prix du transport qui rend la vie plus compliquée à ces nombreux goorgoorlu (Ndlr : des gens qui peinent à joindre les deux bouts). Pour ce qui est des mesures d’hygiène dans les bus de transport, des chauffeurs du transport public comme privé se plaignent de ne pas être dotés de gants, de masques et des gels antiseptiques. Un chauffeur de Dakar Dem Dikk contacté par «L’As» renseigne qu’ils sont nombreux à ne pas en disposer parce qu’il n’y en a pas assez. Au même moment, si de nombreux Sénégalais, malgré toutes ces difficultés, tentent bon an mal an de respecter l’état d’urgence et le couvre-feu, dans certains quartiers de la banlieue dakaroise, c’est l’insouciance qui règne au vu et au su des autorités déconcentrées. Les gens semblent faire fi des mesures d’état d’urgence, se rassemblant dans les plages et autres espaces de jeu. Au lieu de rester chez elles, les populations, notamment les jeunes, semblent ne pas avoir une claire conscience du danger et passent pratiquement tout leur temps dans les plages, les rues, jouant au foot dans les étroites rues ou buvant du thé ou du café dans les grand-places. Comme si le virus ne circulait que le jour. Et face à cette situation, aucune mesure n’est prise. Les autorités oublient qu’avec l’état d’urgence, ils peuvent réduire certaines formes de rassemblements et de déplacements inutiles.
PIC DE CAS DECLARES DURANT LA PREMIERE SEMAINE DE L’ETAT D’URGENCE
Et tout cela pousse à se poser la question de savoir s’il ne faudrait pas déclarer un confinement total, surtout que la maladie compte tous les jours de nouveaux cas. Alors qu’une application stricte de l’état d’urgence tel que décrété par le chef de l’Etat aurait pu régler l’affaire. Surtout qu’un confinement total pourrait créer un drame social vu qu’une grande partie de l’économie sénégalaise est informelle.
En effet, la majeure partie des ménages vit de la débrouillardise. Ils sont tenus par des personnes qui se lèvent chaque matin pour chercher la dépense quotidienne. Autre fait qui a retenu notre attention, c’est que la courbe est ascendante depuis que l’état d’urgence est déclaré avec les plus grands pics de cas déclarés depuis l’arrivée du coronavirus au Sénégal. Le 24 mars 2020, on en était à 86 cas déclarés positifs dont 8 guéris et 78 sous traitement. Hier, 31 mars 2020, on en était à 175 cas confirmés dont 40 guéris et 135 sous traitement.
«CONFIER 1000 MILLIARDS AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE SANS CONTROLE, C’EST UN POISSON D’AVRIL»
L’idée d’adopter, ce mercredi, une loi portant habilitation du chef de l’Etat pour lutter contre le coronavirus, indispose fortement Guy Marius Sagna
L’idée d’adopter, ce mercredi, une loi portant habilitation du chef de l’Etat pour lutter contre le coronavirus, indispose fortement Guy Marius Sagna. Selon l’activiste, il est hors de question de donner pleins pouvoirs au Président Macky Sall de gérer les 1 000 milliards Fcfa sans contrôle. Il invite les députés à rejeter ce projet de loi.
«Le Président Macky Sall veut-il coroniser l’Assemblée nationale, nos libertés et la démocratie ? » C’est la question que se pose Guy Marius Sagna, face au projet de loi habilitant le chef de l’Etat Macky Sall à prendre, par ordonnance, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi, pour faire face à la pandémie du Covid-19.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l’activiste rejette toute idée visant à adopter cette loi qui permettra de confier l’argent du contribuable au Président Macky Sall, sans contrôle. «Le coronavirus est là. Il constitue une menace. Nous ne le nions pas. Mais confier 1 000 milliards Fcfa au président de la République, sans contrôle, nous ne l’accepterons pas. Pas en notre nom!» affirme le leader de Frapp France Dégage.
Et ce dernier de justifier sa position : «Sans Premier ministre, sans Gouvernement, avec des ministres et un président de la République irresponsables devant l’Assemblée nationale, si les 1 000 milliards sont volés, dilapidés, mal gérés pendant les trois prochains mois, nous n’y pourrons rien. Nous n’aurons que nos yeux pour pleurer.» Compte tenu des craintes qu’il a émises, Guy Marius Sagna estime que le projet de loi d’habilitation du président de la République doit être rejeté. Il propose de l’amender en le confinant au seul article 69 de la Constitution et en y enlevant les pleins pouvoirs qu’il donne au président de la République. «Ce projet de loi qui sera examiné demain (Ndlr : aujourd’hui) 1er avril par les députés, s’il passe, consacrera l’omnipotence législative du président de la République pendant 3 mois.
Refusons ce poisson d’avril qui se prépare sur le dos du citoyen. Donner 1 000 milliards au président de la République, sans contrôle, dans un Sénégal marqué par un système ultra-partisan, ultra-politicien, marqué par le détournement régulier des aides, des semences destinées aux populations, des deniers publics...serait une grave erreur politique, économique, sociale, sanitaire», alerte-t-il.
A l’en croire, l’article 69 invoqué par le président de la République restreint les libertés, mais ne les suspend pas. «Pourquoi le Président clignote-t-il à gauche vers l’article 69, mais cherche en réalité à tourner à droite vers l’article 52?», se demande Monsieur Sagna qui rappelle que le Sénégal n’est pas dans un état d’urgence politique, ni dans des circonstances exceptionnelles qui nécessitent les pleins pouvoirs. «La situation actuelle est celle de l’état d’urgence sanitaire qui exige un Etat social et non une éclipse démocratique. D’ailleurs, où sont les ministres de l’Hygiène publique, de la Solidarité nationale qu’on devrait plus sentir que les policiers? Il ne faut pas confiner l’Assemblée nationale, nos libertés, la démocratie. C’est le coronavirus qu’il faut confiner», clame Guy Marius Sagna.
DÉMUNIE FACE AU VIRUS, L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE SE JETTE SUR LA CHLOROQUINE
Au Sénégal, près de la moitié des personnes contaminées se sont déjà vu prescrire l'hydroxychloroquine
Des hôpitaux sénégalais aux pharmacies de rue camerounaises, en passant par des entreprises pharmaceutiques sud-africaines, l'Afrique subsaharienne, désarmée face au coronavirus, se rue sur la chloroquine, un médicament bien connu de ses habitants.
Ce traitement et ses dérivés comme l'hydroxychloroquine, utilisés durant des années pour soigner le paludisme sur le continent, suscitent dans le monde l'espoir de beaucoup.Mais leur efficacité est encore loin d'être prouvée et leur généralisation divise la communauté scientifique.
Si l'OMS a appelé à plusieurs reprises à la prudence, sur le continent africain qui ne dispose que de peu de moyens pour lutter contre le virus, les autorités n'ont pas hésité longtemps.
Au Burkina Faso, au Cameroun, en Afrique du Sud, par exemple, les gouvernements ont rapidement autorisé les structures hospitalières à traiter les malades avec cette molécule.
Et une grande étude, à l'image de celle du désormais célèbre professeur français Didier Raoult, a été lancée en Afrique du sud.
Au Sénégal, près de la moitié des personnes contaminées se sont déjà vu prescrire l'hydroxychloroquine, indiquait le 26 mars à l'AFP le professeur Moussa Seydi de l'hôpital de Fann à Dakar.
Tous les malades ont accepté, "sans aucune exception", précisait-il.
Un engouement tel qu'en République démocratique du Congo (RDC), le président Félix Tshisekedi a déclaré la semaine dernière qu'il était "urgent" de produire la chloroquine "en quantité industrielle".En Afrique du sud, l'une des plus grosses entreprises pharmaceutiques a promis de donner 500.000 tablettes aux autorités sanitaires.
"Si on venait à prouver que la chloroquine était efficace, l'Afrique, qui importe la majorité de ses médicaments, ne serait peut-être pas la priorité des industries", souligne Yap Boum, le représentant Afrique d'Epicentre, la branche recherche de l'ONG Médecins sans frontière (MSF).
- La peur de manquer -
La France a par exemple interdit son exportation.Le Maroc a lui réquisitionné tous ses stocks.
Une peur de manquer qui se propage jusque dans la rue."Dans les pharmacies de Yaoundé, vous n'en trouverez plus, il y a rupture de stock", ajoute M. Boum."Les habitants en ont achetée, apparemment sans ordonnance, ce qui est dangereux", se désole-t-il.
Au point que le gouvernement camerounais a publié une note demandant aux professionnels de santé de ne "pas céder à l’appât du gain" et de ne "pas prescrire" le médicament à titre préventif.
Dans plusieures grandes villes africaines, comme à Abidjan (Côte d'Ivoire) ou encore à Luanda (Angola) les habitants se sont rués dans les pharmacies pour récupérer des plaquettes.Le même phénomène a été observé au Malawi, où aucun cas n'a été annoncé officiellement.
A Libreville (Gabon) les files d'attente devant les officines s'allongent aussi, au grand dam d'Armelle Oyabi, présidente d'une association de personnes atteintes du lupus, une maladie auto-immune qui se traite avec l'hydroxychloroquine.
Depuis samedi, elle fait le pied de grue derrière le comptoir de la seule pharmacie qui dispose encore d'un stock."Je vérifie que le médicament est bien délivré à ceux qui en ont besoin", explique-t-elle."Sans ce traitement, nous sommes non seulement fragilisés par le lupus, mais encore plus vulnérables face au coronavirus".
- Automédication dangereuse -
Les experts s'inquietent de cette frénésie populaire et redoutent une automédication."Pour les personnes cardiaques cela peut être fatal", prévient le professeur Boum.Quant aux "surdosages, ils peuvent entraîner la mort", renchérit Alice Desclaux, médecin-anthropologue à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) au Sénégal.
En France, l'Agence du médicament (ANSM) a averti lundi que les traitements testés contre le Covid-19 pouvaient entraîner des effets indésirables graves et ne devaient "en aucun cas" être utilisés en automédication, alors que trois décès potentiellement liés à ces traitements ont été signalés.
Au Nigeria, des patients empoisonnés à la chloroquine ont été admis la semaine dernière dans deux hôpitaux de Lagos.
Pour s'en procurer illégalement, les Africains peuvent toutefois se tourner vers les apothicaires de rue."La chloroquine a toujours été présente dans le circuit informel en Afrique", explique le Dr.Desclaux qui ajoute: "Elle est encore utilisée pour provoquer des avortements" ou pour tenter de "suicider".
Dans une pharmacie clandestine d'un quartier de Douala (Cameroun) Lucien, le gérant, avoue avoir déjà vendu son stock: "Les clients en réclament, mais elle n'est pas disponible immédiatement, il faudra passer commande".
"Attention les prix ont augmenté", avertit le commerçant: le comprimé est désormais vendu 65 centimes d'euros, quatre fois plus cher qu'il y a quelques semaines.
Un peu plus loin, une institutrice sexagénaire concède en avoir acheter la semaine dernière: "j'en garde au cas où", dit-elle.
Vraie ou fausse chloroquine ? Impossible de savoir, mais son attrait "va alimenter le marché noir et les faux médicaments", assure le professeur Boum.
Mardi, déjà, les autorités camerounaises ont annoncé que de la fausse chloroquine étaient en circulation dans le pays, et avaient notamment été retrouvés...dans certains centres de santé.
PAPE DIOUF A ÉTÉ COURTISÉ POUR LE POSTE DE MINISTRE DES SPORTS
L’ancien président de l’OM, décédé mardi à Dakar, a été approché sous la présidence Wade (2000-2012) pour le poste de ministre des Sports, a révélé, Mamadou Koumé, un de ses amis les plus proches
L’ancien président de l’OM, Pape Diouf décédé mardi à Dakar, a été approché sous la présidence Abdoulaye Wade (2000-2012) pour le poste de ministre des Sports, a révélé, Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS), un des amis les plus proches.
’’Je peux vous le dire, Pape (Diouf) avait été consulté pour devenir ministre des Sports mais il a décliné en prétextant qu’il y avait des Sénégalais mieux outillés et plus qualifiés pour faire ce travail’’, a témoigné Koumé qui l’a connu en 1987.
Pape Diouf aurait été ministre des Sports s’il avait accepté l’offre, a ajouté l’ancien reporter sportif du quotidien gouvernemental, Le Soleil qui avait lancé avec Diouf l’hebdomadaire, Le Sportif en septembre 1991.
Ce journal était pour lui ’’un cadre d’expression pour les sportifs sénégalais et aussi une perche pour ses nombreux amis de la presse sportive nationale’’, a rappelé M. Koumé.
’’Il avait beaucoup d’amis dans la corporation, il pensait que le temps était propice pour lancer ce journal à la veille de la CAN 1992 au Sénégal’’, a-t-il dit indiquant qu’une bonne performance de l’équipe nationale aurait permis de solidifier la publication sportive.
’’Malheureusement, ça n’a pas été le cas avec cette élimination prématurée des Lions en quart de finale’’, a rappelé Koumé qui a su toujours garder les mêmes relations avec Pape Diouf emporté mardi par le coronavirus devenant ainsi la première victime sénégalaise de cette pandémie.
Et en dépit des nombreuses fonctions qu’il a eues à occuper, Pape Diouf est resté foncièrement journaliste jusqu’à la fin de sa vie.