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par Serigne Saliou Guèye

L'INCOMPÉTENCE GOUVERNEMENTALE MISE À NU

Les enseignants sont entre le marteau de la reprise des cours dans un climat anxiogène exacerbé par l’hostilité de certains parents d’élèves inconscients et l’enclume de l’irresponsabilité des autorités étatiques

Serigne Saliou Guèye  |   Publication 03/06/2020

Au moment où la pandémie de coronavirus est dans sa phase ascendante, le président de la République tient à rouvrir les écoles fermées depuis la première décade du mois de mars. En dépit des alertes des enseignants, des élèves et des parents d’élèves et aussi des mises en garde du Comité national de gestion des épidémies (CNGE), Macky Sall tient à sa marotte : rouvrir les écoles sans se soucier des dangers sanitaires afférents à cette entreprise. Et voilà que la veille de la réouverture, la décision d’ajourner la reprise des cours a été prise parce que des enseignants auraient voyagé de Dakar à Ziguinchor avec l’indésirable Sars-Cov2.

« Il a été appelé à mon attention des cas de personnels enseignants testés positifs dans la région de Ziguinchor. C’est pourquoi sur instruction du président de la République, il a été retenu de reporter la reprise des cours initialement prévue le 02 juin 2020 jusqu’à une date ultérieure, en vue d’éliminer tout risque de propagation du virus dans l’espace scolaire. Le président de la République engage les ministres chargés de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et de la santé en relation avec les autorités administratives, à poursuivre les efforts déjà entamés en vue de se préparer à une éventuelle réouverture des classes.» C’est le communiqué laconique sur fond de stigmatisation que la RTS a livré avant-hier à 23h 20 et ce, au moment où la majorité des apprenants et des enseignants étaient déjà dans les bras de Morphée. C’est ce qui a fait que plusieurs élèves ont pris le chemin de l’école ce 2 juin avant de retourner sur leurs pas. La raison invoquée pour expliquer le report, c’est l’apparition de nouveaux cas positifs de Covid-19 chez les enseignants. Il est établi lors de la rédaction de cet article que 10 enseignants en Casamance (3 à Ziguinchor et 7 à Bignona) venant de Dakar sont atteints par le Sars-Cov2. Si 10 enseignants sont porteurs du virus, il est certain que plusieurs autres sont des cas positifs même s’ils ne développent pas pour l’instant des symptômes. Et on peut déduire qu’il en est de même pour l’ensemble des autres régions du Sénégal qui ont accueilli des vagues d’enseignants ces jours-ci en provenance de Dakar. Dès lors, l’on comprend la réticence sur fond de crainte de contamination des parents d’élèves d’envoyer leurs enfants à l’école si la reprise était effective ce 2 juin parce que les enseignants peuvent être des sujets transmetteurs du virus à leurs enfants. La capitale de notre pays étant un cluster, il était alors suicidaire de vouloir disséminer à travers le territoire national des milliers d’enseignants venant d’un foyer de contamination comme Dakar qui polarise plus de 70% de l’ensemble des cas enregistrés à ce jour dans le pays.

A l’origine, le capharnaüm humain constaté au Terminus Liberté V

Mais ce qui a probablement favorisé la chaine de transmission du virus chez les enseignants qui devaient rejoindre leurs lieux de service, c’est le capharnaüm humain constaté au Terminus Liberté V lors du départ des bus Dakar Dem Dikk qui devaient convoyer les soldats de la craie vers les autres régions du Sénégal. Tous les syndicats, parents d’élèves, élèves, médias et société civile avaient dénoncé ce regroupement humain qui détonnait avec l’observance stricte des mesures barrières. Même si presque tout le monde présent ce jour-là portait le masque, cela n’était pas un gage sûr de protection contre le virus d’autant que plusieurs masques ne respectent pas les normes anti-projection. Et vu la promiscuité et la bousculade pour se procurer des places dans les bus affrétés, il était probable que plusieurs enseignants contracteraient la maladie ce jour-là. Les enseignants eux-mêmes étaient conscients du danger qu’ils couraient le jour du départ. Mais contre mauvaise fortune, il leur a fallu faire bon cœur. Au prix même d’attraper la maladie du Covid-19. Si le ministre de l’Intérieur a sorti un arrêté pour interdire les déplacements interrégionaux, c’est pour éviter le risque de propagation rapide de la maladie surtout des hommes et femmes venant des foyers de contamination comme Dakar et Touba. Si Aly Ngouille Ndiaye s’est rétracté à propos des autorisations de Korité, c’est parce que, sur avis du CNGE, les dangers de dissémination du coronavirus SARS-Cov-2 au sein des localités de l’intérieur étaient réels. Alors pourquoi, trois jours après la Korité, a-t-on autorisé le voyage de masse des enseignants ? Un voyage interdit aux fidèles qui voulaient célébrer la fête de l’Aïd hors de Dakar. Voilà l’incohérence des décisions émanant des différents ministères ! Pourtant le leader du Cusems, Abdoulaye Ndoye, avait proposé au ministre de l’Education d’établir des points de ramassage sectoriels des enseignants compte tenu de leurs lieux d’habitation non seulement pour éviter les regroupements, sources rapides de contamination, mais aussi pour leur alléger la souffrance de se déplacer avec bagages et familles éventuellement. Hélas, rien n’y a fait et le ministre a tenu vaille que vaille à entasser les milliers d’enseignants dans un endroit qui contiendrait difficilement 200 enseignants sans respect de la distanciation sociale. Et il a fallu le premier jour du départ dans une cohue indescriptible pour que le ministre de l’Education Mamadou Talla, présent sur les lieux toute honte bue, constatât le manque d’organisation de ses services et de ceux du ministre des Transports, Oumar Youm. D’ailleurs, le directeur de la société de transports DDD, Moussa Diop, pour masquer les carences et le manque de professionnalisme de sa structure, qui devait planifier les départs en collaboration avec l’Education nationale, s’est défaussé sur les pauvres enseignants exténués par la situation de désordre qui régnait au terminus Liberté V. Et si le départ a été chaotique, le trajet l’aura été beaucoup plus pour la plupart des enseignants. C’était le calvaire. Durant des jours, les enseignants ont porté leur croix pour être au rendez-vous du devoir le 2 juin. Combien sont-ils à avoir été abandonnés dans des villages par un bus DDD sous prétexte que sa feuille de route ne lui permet pas de rajouter un kilomètre supplémentaire à la distance déjà parcourue ? Combien sont-ils ces Jambaar de la craie, à passer stoïquement la nuit à la belle étoile dans ces conditions d’abandon parce que stigmatisés par les villageois qui refusent de leur offrir un espace de repos provisoire ? Combien sont-ils ces enseignants qui, une fois arrivés au village de service, ont été l’objet de propos, de comportements et d’actions stigmatisants et discriminants des populations locales ?

Et le sort des autres enseignants…

Les enseignants sont entre le marteau de la reprise des cours dans un climat anxiogène exacerbé par l’hostilité de certains parents d’élèves inconscients et l’enclume de l’irresponsabilité des autorités étatiques. Lesquelles ne soucient point de la santé des serviteurs de la nation qu’ils sont. C’est la fracture maintenant entre les éléments d’un même en-soi éducatif, d’un même horizon socioculturel pourtant condamnés à vivifier une collaboration fusionnelle quelle que soit la dureté des épreuves. Aujourd’hui que des cas sont déclarés chez des enseignants en Casamance, quel est le sort qui sera réservé aux autres en attendant l’improbable reprise des cours ? Va-t-on faire des prélèvements sur ceux et celles qui ne présentent aucun signe de la maladie si l’on sait que certains parmi eux regimbent à toute idée de dépistage ? Ou bien va-t-on leur permettre de retourner sur Dakar puisque leur existence dans leur lieu d’exercice est compromise par le sentiment d’hostilité des populations hôtes ? Sans être cynique, il convient de dire que la découverte des cas positifs a été du pain béni pour les autorités leur permettant d’ajourner la reprise des cours parce que beaucoup d’éléments essentiels du protocole sanitaire n’allaient pas être au point le jour du 2 juin. Ils sont nombreux ces établissements scolaires qui n’ont pas encore de toilettes fonctionnelles, qui sont dépourvus d’eau, qui n’ont pas assez de solutions hydro-alcoolisées, de masques ou de thermoflashs. D’ailleurs les écoles privées catholiques plus prévenantes, plus responsables et plus précautionneuses ont préféré différer la date de reprise de leurs cours. Un vrai désaveu qui invalide la décision du président et de ministre de l’Education incompétent. Alors que l’épidémie de Covid-19 semble encore loin d’une décrue générale, sans désemparer, Mamadou Talla tient obsessionnellement à organiser les examens de l’entrée en 6è, du Bfem et du Bac et non à reprendre les cours et sauver les enseignements. Il faut sauver les milliards dépensés en termes de salaires, d’indemnités et de fonctionnement et tant pis pour la vie « non » précieuse des apprenants et des enseignants. Si demain, le nombre de cas positifs se multiplie chez les enseignants, la reprise risque d’être un serpent de mer. Et les enseignants attendront toujours Godot Talla pour reprendre vaillamment la craie.

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