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23 septembre 2025
LA TUTELLE CLOT LE DEBAT ET RENVOIE GAIPES DANS LES CORDES
La question des licences de pêche est toujours au cœur de l’actualité. Suite aux tirs groupés des membres du Gaipes dénonçant l’attitude du ministre de la Pêche, une commission consultative avait été mise en place dont le rôle principal était de se penche
Le bras de fer entre le ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime (Mpem) et le Groupement des armateurs et Industriels de la Pèche au Sénégal (Gaipes) est toujours d’actualité. Et les décisions de la tutelle au terme des travaux de la Commission consultative ne devraient pas apaiser le climat
La question des licences de pêche est toujours au cœur de l’actualité. Suite aux tirs groupés des membres du Gaipes dénonçant l’attitude du ministre de la Pêche, une commission consultative avait été mise en place dont le rôle principal était de se pencher sur la question. Et à l’arrivée, sur les douze (12) demandes présentées, deux seulement ont eu des avis favorables. Il s’agit des sociétés El Hadji Niang et Soperka. La société Ndiayene Pêcherie a pour sa part eu un avis mitigé. «Le ministre, qui en a dès lors une compétence exclusive, notifiera aux demandeurs sa décision finale qui s’appuiera grandement sur l’avis de la commission et prioritairement sur celui de la recherche», renseigne le directeur de Cabinet du ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime (Mpem).
A l’en croire, les résultats de cette Commission mettent ainsi un terme à la question des licences, au cœur de l’actualité de ces dernières semaines. Cette décision fait suite à une vaste consultation à distance, initiée par le directeur des Pêches Maritimes. Ce dernier avait comme mission de recueillir les avis des uns et des autres pour enfin donner une suite aux demandes. Toutefois, renseigne le directeur de cabinet du Mpem, le Gaipes n’a pas jugé nécessaire d’y participer. «Le Gaipes a jugé utile de répondre au ministère par une lettre ouverte accusatrice, rappelant des faits tout au plus du passé, en se jouant d’amalgames et de manipulations grossières, avec un but non caché de vouloir faire chanter le Gouvernement. En atteste toute la campagne médiatique orchestrée pour tromper l’opinion en lui faisant croire que nous avions déjà donné 56 nouvelles licences à des Chinois», informe-il. Et de soutenir que les membres de cette structure ont voulu détourner les véritables acteurs de l’essentiel à travers des méthodes bien planifiées. «Nous avons enregistré leurs tentatives d’embarquer les acteurs de la pêche artisanale, les femmes transformatrices, premières victimes de leurs pratiques. Ils n’ont de mobiles que de préserver un monopole aujourd’hui inexplicable sur des pêcheries, dans des zones en concurrence directe avec la pêche artisanale, occasionnant régulièrement des accidents au détriment exclusif des artisans pêcheurs», détaille notre interlocuteur.
LE PRESIDENT DU GAIPES AU BANC DES ACCUSES !
Avec cette décision, le ministère de la Pèche et de l’Economie Maritime (Mpem) se retrouvera encore plus dans le viseur du Gaipes. Mais selon le directeur de cabinet du Mpem, cette organisation n’a de leçons à donner à personne. Et il n’hésite pas à égratigner son président, à la tête de quatre armements. «Pense-t-il être plus digne de respect que tous les autres membres de ladite commission, lui qui est partie, financièrement intéressée, contrairement aux autres ? Est-il plus patriote que tous ces fonctionnaires qu’il s’échine à présenter comme des corrompus, allant jusqu’à dire à combien se négocie une licence ? Expérience personnelle ou accusation non assumée?», s’interroge le directeur de cabinet du Mpem. Selon lui, le président de Gaipes devrait plutôt expliquer comment il a financé ses 24 navires. «Comme il l’a dit à deux émissions de télévision, les navires coûtent 5 milliards Fcfa l’unité (faites le calcul). Estil en mesure de nous expliquer comment il a pu affirmer à cette émission télé faire 80 milliards Fcfa de chiffre d’affaires et embaucher plus de 1060 personnes, quand ses états financiers déposés disent que son chiffre d’affaires est de 15 milliards Fcfa en 2018. Et que son navire Kentia est acheté à 587 millions de Fcfa ?», balance de Dircap du MPEM.
LES DISPOSITIONS PRISES PAR LE MINISTERE
Dans sa volonté de mettre de l’ordre dans le secteur, le ministre de la Pêche, Alioune Ndoye, a depuis fin avril 2020, lancé cette mission d’audit qui rencontre l’opposition de ces acteurs. Toujours au chapitre des mesures, il avait pris les dispositions pour la finalisation des travaux sur le bateau ITAF DEME dédié à la recherche du CRODT. A cet effet, il avait saisi son homologue mauritanien pour une réunion de la Commission sous régionale des pêches. «Il a planifié de s’en ouvrir aux autres homologues gambien, bissau guinéen et capverdien. En effet, certaines questions doivent être abordées conjointement au niveau sous régional, notamment celles relatives à la gestion de la ressource qui est commune, car fortement migratrice. Et il est un fait qu’utilisent, malhonnêtement, ceux qui cherchent à discréditer le Gouvernement : tous les navires de pêche battant pavillons étrangers et disposant de licences gambiennes ou guinéennes ont pour port de débarquement Dakar, du fait de l’absence de certaines infrastructures dans ces pays », renseigne notre interlocuteur.
DEUX MILLIARDS FCFA AUX ACTEURS POUR PALLIER LES EFFETS DU COVID 19
Face à ce qu’il considère comme une campagne de «désinformation», le ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime a invité les acteurs du secteur à se retrouver autour de l’essentiel. «Les acteurs du secteur, ceux de la pêche artisanale en particulier, qui constituent, en moyenne, 80% des débarquements annuels, devront davantage se mobiliser pour accompagner le département dans les multiples initiatives les concernant», indiquent les responsables du ministère. Et pour les accompagner suite à la crise sanitaire qui secoue le monde, des initiatives sont déjà lancées. «Le département a lancé, suite à un partenariat avec la DER et le CMS, une vaste opération de financement des pêcheurs artisans, des femmes transformatrices, des mareyeurs, micro-mareyeurs et aquaculteurs impactés par la pandémie du Covid 19. Deux milliards de fcfa sont ainsi mobilisés et vont être injectés dans le secteur pour soutenir ces braves Sénégalais, où qu’ils se trouvent dans le pays», renseigne-il avant d’annoncer un autre partenariat avec la BNDE dont l’objectif est de mobiliser la somme de huit milliards Fcfa, destinée essentiellement à la prise en charge des préoccupations majeures des acteurs de la pêche artisanale dans son ensemble et de l’aquaculture.
MACKY SALL PRIE CHEZ LUI
La Grande mosquée de Dakar fermée en raison de la Covid-19, Macky Sall se confine chez lui où il va prier avec sa famille.
C’est une première. Le chef de l’État va sacrifier à la traditionnelle prière de l’Aid El Fitr, demain dimanche, à son domicile, à Mermoz.
La Grande mosquée de Dakar fermée en raison de la Covid-19, Macky Sall se confine chez lui où il va prier avec sa famille.
Plusieurs membres du gouvernement vont également rester chez eux, rapporte L’Observateur qui donne la nouvelle.
La décision, indique le journal, a été prise à l’issue d’une réunion, tenue jeudi dernier, au palais de la République.
67 NOUVELLES INFECTIONS, 105 GUÉRISONS ET UN DÉCÈS DÉCLARÉS SAMEDI
Le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale a annoncé samedi 67 nouvelles contaminations au coronavirus au Sénégal, un décès supplémentaire et 105 guérisons.
Dakar, 23 mai (APS) – Le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale a annoncé samedi 67 nouvelles contaminations au coronavirus au Sénégal, un décès supplémentaire et 105 guérisons.
Les nouvelles infections ont été détectées à partir d’échantillons prélevés sur 934 sujets, représentant un taux de positivité de 7, 17 %, a notamment révélé le docteur Aloyse Waly Diouf, porte-parole du ministère de la Santé.
Faisant le point quotidien sur la situation de l’épidémie dans le pays, le docteur Diouf a expliqué que 49 des personnes contrôlées positives étaient suivies par les autorités sanitaires, le reste (16) ont contracté la maladie à partir de la transmission communautaire, une contamination dont l’origine est inconnue.
Ces cas communautaires ont détectés dans la région de Dakar, dans les quartiers de Liberté (2), Grand-Médine (1), Mbao (1), Keur Massar (1), Diamegueune (1), Ouakam (1), Mamel (1), Fass (1) Médina (1), Gudiawaye (2), Parcelles Assainies (2) ainsi que dans la région de Thiès, notamment à Mékhé (1) et à Thiadiaye (1).
Le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale a par ailleurs fait état du retour des cas importés dont deux ont été localisés à Ziguinchor au Sud du pays et Kédougou au Sud-Est, une région jusque-là épargnée par la maladie.
Un nouveau décès du Covid-19 a également été déclaré lors de ce point quotidien, portant à 34 le nombre de personnes ayant succombé à la maladie. Il s’agit d’un homme âgé 62 ans dont le test post-mortem est revenu positifs, a déploré le docteur Diouf.
Il a également fait savoir que le nombre de patients en réanimation sont aujourd’hui au nombre de 12, tandis que l’état de santé des autres était encore stable.
Au total, 2976 cas positifs ont été officiellement déclarés au Sénégal depuis l’apparition de la maladie dans le pays. 1416 parmi eux ont été guéris depuis et 34 décès ont été dénombrés.
Quelque 1525 patients sont à ce jour sous traitement dans les différents établissements de prise en charge de la maladie et les centres de traiTement extra-hospitalier à travers le pays.
ENCORE UNE CELEBRATION DANS LA DIVISION
C’est encore parti pour deux Aïd el-Fitr ou deux Korités au Sénégal.
IBRAHIMA DIALLO ET FATOU NDIAYE |
Publication 23/05/2020
Encore deux apparitions pour le même croissant lunaire déterminant l’Aïd el-Fitr au Sénégal. Alors que la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC) doit siéger ce samedi 23 mai pour scruter la nouvelle lune et déterminer la fin du Ramadan, la Commission d’observation de la Coordination des musulmans du Sénégal a annoncé la date de la Korité pour aujourd’hui, samedi.
C’est encore parti pour deux Aïd el-Fitr ou deux Korités au Sénégal. Et pour cause, «la Commission d’observation du croissant lunaire de la CMS (Coordination des musulmans du Sénégal) a procédé, ce jour (hier) vendredi 22 mai 2020 à l’observation de lune au Sénégal, dans la sous région et à travers le monde musulman», informe un communiqué de la CMS. Il ressort de cette séance d’observation que «la lune a été aperçue selon nos informations, au Sénégal (Kaolack), en Côte d’Ivoire, en Somalie, au Mali et au Niger... Par conséquent, demain (aujourd’hui) samedi 23 mai 2020 sera le 1er du mois lunaire de Chawwal (Korité) 1441. La Commission lunaire de la Coordination des musulmans du Sénégal prie Allah d’accepter nos bonnes actions», précise la source.
La Famille Omarienne aussi appelle à prier aujourd’hui. «Au Sénégal la lune a été aperçue au village de Diobbé, situé à 20 km de Ndioum. L’imam ratib Harouna Diop, avec qui j’ai parlé au téléphone dit avoir vu le croissant, lui et des membres de sa famille. Après ce dernier, Daha Sall m’a appelé pour m’annoncer qu’au village de Dourangué, dans la même zone, Moussa Ba lui a dit qu’il a aperçu, avec des membres de sa famille, la lune. Au total 8 familles ont déclaré avoir vu la lune la-bas. A Wouro Malé, Hamady Kadiatel et Hamady Ba disent avoir vu la lune, en compagnie de tout un groupe de musulmans. Par la suite j’ai contacté l’autre commission (celle de la CMS, ndlr) qui m’a dit que la lune est apparue à Kaolack. J’ai appelé au Mali, notre père Thierno Mahi Tall m’a confirmé que la lune a été vue à Tombouctou, Gao, Mopti… D’autres m’ont informé que le croissant a été aperçu en Côte d’Ivoire, au Niger. Suffisant pour que nous décidions d’arrêter le jeûne. J’en ai discuté avec le Khalife (Thierno Madani Tall, Ndlr) qui m’a demandé de prendre mes responsabilités et d’informer les musulmans. Comme c’est moi qui ai annoncé le début du Ramadan, sur la base d’informations concordantes, je reviens vous dire que ces informations me suffisent pour arrêter le jeûne. A chacun d’apprécier», a confié l’imam de la grande mosquée Omarienne, Thierno Saïdou Nourou Tall. Pendant ce temps, la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC) qui appelle à poursuivre le jeûne un jour après la CMS, va siéger aujourd’hui, samedi 23 mai au soir à la RTS pour scruter la nouvelle lune. En attendant la décision de cette commission, force est de constater que dans plusieurs pays et communautés musulmans à travers le monde, le Ramadan 2020 comprendra 30 jours de jeûne, du moins pour ceux qui ont démarré le mois béni le vendredi 24 avril. Le croissant lunaire n’étant pas apparu la «nuit du doute», selon ces derniers, hier vendredi 22 mai, correspondant au 29e jour de jeûne, la fête de l’Aïd el-Fitr ou Korité sera célébrée demain, dimanche 24 mai.
AÏD EL FITR CELEBRE DIMANCHE EN ARABIE SAOUDITE ET DANS PLUSIEURS PAYS MUSULMANS
C’est le cas en Arabie Saoudite et dans plusieurs autres pays du Golfe. En effet, la Cour Suprême d’Arabie Saoudite a annoncé hier, vendredi 22 mai, qu’aujourd’hui samedi sera jeûné et que le premier (1er) jour du prochain mois lunaire («Chawwal») sera dimanche, jour de Korité. Le Ramadan va donc durer 30 jours cette année. Dans la même région, les Émirats Arabes Unis, le Qatar et la Jordanie ont également annoncé la fête de l’Aïd el-Fitr pour le dimanche. Un peu plus loin, l’Aïd el-Fitr sera également célébré demain dimanche en Turquie, en Malaisie, en Indonésie, en Australie et au Japon. En Amérique, le Conseil de jurisprudence nord-américain (FQNA) avait précédemment annoncé que l’Aïd el-Fitr sera le 24 mai et que compte tenu de la poursuite de l’épidémie, les musulmans étaient invités à célébrer cette fête à la maison.
En Europe, la date de la fin du ramadan a été fixée à ce samedi 23 mai en France. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui s’est réuni à la Grande Mosquée de Paris, lors de la «nuit du doute» (22 mai) a ainsi tranché que l'Aïd el-Fitr sera célébré ce dimanche 24 mai, comme dans la plupart des pays du monde. Toutefois, dans leurs recommandations, le CFCM et la Grande Mosquée de Paris, compte tenu de la situation liée au coronavirus en France, ont appelé les musulmans à ne pas organiser de cérémonie religieuse pour l'Aïd el-Fitr à la mosquée. Auparavant, il y a quelques jours, le Conseil européen des fatwas et des recherches islamiques avait déjà montré la voie, annonçant que le premier jour de l’Aïd el-Fitr 2020 sera le dimanche 24 mai. Se basant sur des calculs astronomiques, le conseil basé à Dublin, capitale de la République d’Irlande, a déclaré qu’il sera impossible de voir le croissant lunaire le vendredi 22 mai 2020, lors de la «nuit du doute», à l’œil nu ou à l’aide d’outils modernes. Par conséquent l’organe théologique, qui s’appuie sur les calculs scientifiques conformément aux recommandations de la Conférence sur l’unification du calendrier international de l’Hégire, tenue en Turquie en mai 2016, a assuré que le 24 mai 2020 sera donc le premier jour du mois de Chawwal et jour de l’Aïd el-Fitr. Sur le continent africain, la Mali, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et la Somalie vont mettre fin au Ramadan ce samedi, tout comme une partie des musulmans au Sénégal.
Toutefois, l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (Aspa) avait dans un communiqué publié le 18 mai dernier prévue que la Korité devrait être célébrée dimanche. Au Maghreb, la Société arabe d’astronomie avait informé, dans un communiqué rendu public le samedi 16 mai, que le premier jour de l’Aïd el-Fitr en Algérie et en Tunisie sera le dimanche 24 mai 2020 et que le mois de Ramadan de l’année 1441 de l’Hégire comptera, ainsi, 30 jours. Au Maroc, les astronomes avaient aussi prévu que le premier jour de Chawwal – le dixième (10e) mois du calendrier islamique – sera le 24 mai, et marquera le premier jour de l’Aïd el-Fitr. Même si le ministère chargé des Affaires religieuses du royaume Chérifien rappelle que la «nuit du doute» au Maroc c’est ce samedi 23 mai. Bref, il faut noter que cette année, la majorité des organismes et associations astronomiques s’accorde sur la date du 24 mai 2020, correspondant au premier de Cawwal, jour de l’Aïd el-Fitr.
AUMONE OU ZAKAT ALFITR, L’ADORATION LA PLUS IMPORTANTE DU JOUR DE LA KORITE
«Il est recommandé de se laver proprement le matin, avant d’accomplir cette prière, après de porter de beaux habits, de se parfumer, tout ça c’est le Sunnah, d’aller assister massivement à la prière. Mais, comme cette année il n’y aura pas de prière (collective pour certains), on va les accomplir tout simplement à la maison. Maintenant, après la prière, il est recommandé de demander pardon et de présenter ses vœux à ses frères et sœurs musulmans et de préparer un copieux repas. Mais, ce qui est important comme recommandation, c’est d’abord de s’acquitter de cette aumône de fin de Ramadan (zakat-al-fitr) très tôt le matin. Comme cette année il n’y aura pas de prière (collective pour certains) ; là il faudra tout simplement se baser sur l’heure habituelle de démarrage de la prière de l’Aïd el-Fitr. Si votre mosquée démarrait par exemple à 9h30, donc avant 9h30 vous devez vous acquitter de cette aumône qui est zakat al-fitr, c’est l’adoration la plus importante durant ce jour de l’Aïd», a conclu Imam Amadou Moctar Ndiaye.
PRIERE DE L’AID-EL-FITR ET COVID-19 : Les quatre commandements de Touba
La Korité sera célébrée dans un contexte particulier cette année à cause de la Covid-19. Au moment où certains fidèles musulmans ont décidé de sacrifier à la traditionnelle prière de deux rakats chez eux, à Touba, la grande mosquée sera ouverte, mais avec des obligations à respecter. A travers le dahira Moukhadimatoul Khidma, le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké demande aux femmes et aux enfants de rester à la maison. Ils sont interdits de participer aux prières collectives. Mieux, ordonne le guide religieux, la grande prière sera circonscrite à l’intérieur de la grande mosquée. Le respect des mesures barrières édictées par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, comme le port de masque, le lavage des mains, sont aussi exigées. Le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a également demandé aux membres du dahira Moukhadimatoul Khidma, en charge de la gestion de la grande mosquée, de veiller au strict respect de la distanciation physique entre les fidèles au moment de la prière. Pour rappel, après la décision de chef de l’Etat, Macky Sall, d’autoriser la réouverture des lieux de culte, l’accès à la grande mosquée de Touba, est permis aux fidèles. Mais, le respect de mesures barrières édictées par les autorités sanitaires est une exigence des responsables de sa gestion engagés en cela, par le Khalife général des Mouride, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.
ABDOUL MBAYE DISQUALIFIE LE «MACKY»
«Effarant ! Pitoyable ! Le mensonge de la présidence de la République au sujet du décret 2020-964 se confirme », s’est ainsi exclamé Abdoul Mbaye sur sa page Facebook hier, vendredi 22 mai 2020.
La polémique autour du décret 2020-964 semble bien loin de connaitre son épilogue. Ainsi, après les sorties successives de Thierno Alassane Sall de la République des valeurs et de Ousmane Sonko de Pastef/ Les Patriotes fustigeant cette énième « forfaiture » de Macky, qu’ils qualifient de scandaleux, c’est au tour du leader de l’ACT, Abdoul Mbaye, de monter au créneau pour disqualifier l’attitude de la présidence de la République, après le démenti officiel sur l’existence d’un tel document (décret n°2020-964).
«Effarant ! Pitoyable ! Le mensonge de la présidence de la République au sujet du décret 2020-964 se confirme », s’est ainsi exclamé Abdoul Mbaye sur sa page Facebook hier, vendredi 22 mai 2020. Très remonté face aux manœuvres de la présidence qui veut vaille que vaille démentir la réalité de cette affaire, le leader du parti ACT s’interroge : « mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Qu’a-t-on donc fait pour mériter de tels dirigeants ! Ils profitent du Covid pour s’octroyer des avantages et mentent pour les cacher».
Et de poursuivre : «Profiter, non pas pour se remettre en question, non pas pour élaborer des schémas de sortie de crise ou même réfléchir sur le Sénégal d’après Covid. Mais ils persistent dans leur cynisme, conformément à ce qu’ils savent faire le mieux : rester dans leurs petites magouilles habituelles alors que les Sénégalais souffrent de la crise sanitaire, d’une perte importante de leurs revenus et d’une insécurité alimentaire», fulmine l’ancien Premier ministre du président Macky Sall. Se voulant plus mordant, Abdoul Mbaye par suite : « Pour ce qui est du mensonge, avouons qu’il est particulièrement rare de voir une Présidence de la République se défendre d’avoir commis des faits non éthiques en utilisant un mensonge documenté parce que sous la forme d’un communiqué portant armoiries». Et de conclure : « Pauvre Sénégal qui jamais ne descendit aussi bas ».
LU BEES AVEC RENÉ LAKE ET OUSSEYNOU NAR GUEYE
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INVERSER LES PRIORITÉS DE DÉVELOPPEMENT POST-COVID
EXCLUSIF SENEPLUS : La crise du coronavirus, un prétexte pour l'octroi des marchés gré à gré sous le gouvernement Macky ? Peut-on s'attendre à un changement des priorités dans les investissements publics post-coronavirus ?
Boubacar Badji de SenePlus |
Publication 23/05/2020
René Lake depuis Washington et Ousseynou Nar Gueye depuis Dakar reviennent sur l'actualité avec deux questions dans ce numéro de Lu Bees.
D'abord une analyse d'Ousseynou Nar Gueye du Fast Track de Macky Sall dans ses traductions autant politiques qu'économiques et de l'opacité qui semble s'installer dans l'attribution des marchés publics, du fait du désormais prévalent gré à gré légalisé par la loi d'habilitation votée pour le président Sall par les députés..
Ensuite René Lake tire une leçon commune aussi bien aux pays développés qu'à ceux en développement : la hiérarchisation des priorités doit être repensée. Laissées en rade dans un système capitaliste productiviste, la Santé et l'Education doivent devenir deux secteurs prioritaires de développement et de structuration de l'économie.
Lu Bees est une émission de SenePlus et Tract. Elle est réalisée par Boubacar Badji qui en assure le montage également.
«LE SENEGAL NE POURRA VIVRE AVEC LA COVID-19 QU’EN ASSURANT SON AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE»
C’est la conviction de Rokhaya Daba Fall, ingénieur agronome, diplômée d’une des plus prestigieuses Facultés Agronomiques, Gembloux (Belgique), et spécialisée en pédologie
Le Sénégal qui est de plain-pied dans son troisième âge ne pourra vivre avec la COVID-19 qu’en assurant son autosuffisance alimentaire. C’est la conviction de Rokhaya Daba Fall, ingénieur agronome, diplômée d’une des plus prestigieuses Facultés Agronomiques, Gembloux (Belgique), et spécialisée en pédologie. Selon l’ancienne représentante de la Fao en Centrafrique, l’autosuffisance alimentaire qui est demeurée un des objectifs clés de toutes les politiques agricoles de 1960 à nos jours, est dictée par celle du riz qui en est par conséquent au cœur.
«Atteindre le troisième âge sans avoir réalisé l’objectif principal qu’on s’est fixé depuis la naissance est un drame. C’est d’autant plus dramatique qu’une pandémie fatidique pour ces âges, sévit sans qu’on puisse en prévoir la fin. Le Sénégal qui entre de plain-pied dans son troisième âge ne pourra vivre avec la COVID 19 qu’en assurant son autosuffisance alimentaire. Pourquoi notre pays n’arrive toujours pas à atteindre l’Autosuffisance en riz, gage de sa Sécurité alimentaire.
Pour rappel, en dehors de la Casamance où le riz est une tradition, le reste du Sénégal s’y est habitué suite à l’introduction généralisée de l’arachide sur les terres céréalières locales et la facilité de l’importation du riz asiatique pour compenser cette substitution à haute rentabilité. L’autosuffisance alimentaire qui est demeurée un des objectifs clés de toutes les politiques agricoles de 1960 à nos jours est dictée par celle du riz qui en est par conséquent au cœur. L’objectif est demeuré un véritable mirage. Les bilans des projets de 1960 à 2020 restent mitigés et toujours loin des bases d’achèvement de l’Autosuffisance alimentaire et nutritionnelle. Aussi, plusieurs analyses concluent sur le manque notoire de rentabilité des financements de ces projets et des investissements dans l’Agriculture. Nous avons toutes les capacités requises pour non seulement atteindre l’Autosuffisance en riz mais la Sécurité alimentaire ;
Comme nous le soulignions dans vos colonnes en février 2016, tous les facteurs de production sont abondamment réunis pour cela ; ni les terres, ni l’eau, ni les fertilisants ne constituent des contraintes à une production de riz excédentaire et de façon continue. En ce qui concerne le financement de l’Agriculture, il est certes à accroitre mais encore faudrait-il en assurer la rentabilité. Il est absolument vrai que ce n’est pas le Ministère en charge de l’Agriculture qui produit encore moins le Gouvernement dans son ensemble. Cependant, les politiques clairvoyantes font force et doivent baliser le chemin de l’atteinte des objectifs établis de façon inclusive et consensuelle pour nous conduire vers des productions suffisantes de toutes les spéculations qui constituent notre alimentation.
Suite à la grande crise de 2008 qui avait conduit aux émeutes de la faim à travers le monde, la réponse du Sénégal dans un élan lucide, digne et généreux qui portait le titre de Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA), l’engagement de tous les citoyens et la présence effective de tous les services de l’État, chacun dans son rôle régalien avait permis notamment, une croissance notable des superficies cultivées dans la vallée du fleuve de 2008 à 2011 et un accroissement consécutif de la production de riz. Non, notre identité nationale ne comprend pas un gêne indélébile d’assisté, surtout pour la satisfaction de notre premier besoin, celui de de l’humanité toute entière, l’Alimentation. Nous sommes un peuple fier qui mérite une guidance clairvoyante équitable et engageante.
«L’ELAN DE 2008 S’EST VITE BRISE D’UNE PART, AVEC LE CLIENTELISME POLITIQUE ET D’AUTRE PART, AVEC LE DEFAUT DE PRISE EN COMPTE IDOINE DE LA CHAINE DES VALEURS AGRICOLES»
Cependant, l’élan de 2008 s’est vite brisé d’une part, avec le clientélisme politique qui est en grande partie responsable du manque de rentabilité des investissements et financements agricoles ; d’autre part, avec le défaut de prise en compte idoine de la chaine des valeurs agricoles. Dès 2011 et de façon croissante, en lieu et place de mesures et engagements politiques clairs, des déclarations tonitruantes, une phraséologie débordante, des projets aux titres sonnant comme des slogans politiques se sont érigés effaçant ainsi tout plan d’exécution d’une politique agricole clairement définie; ceci ne nous aura pas conduit à l’autosuffisance en riz annoncé pour 2017 et aura jeté les bases de compromission du report d’objectif en 2020. L’extinction de l’arrogance, du terrorisme verbal et de toutes actions connexes envers toute contribution contraire aux politiques, approches, programmes et activités non conformes au respect de la chaine des valeurs et à l’éthique, ouvre assurément, à plusieurs niveaux du reste, des perspectives d’échanges qui pourraient contribuer très prochainement à l’élaboration et la consolidation des base de l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle attendue depuis les années 60, et ce, sans jouer avec les statistiques de rendement ou de production et sans galvauder la notion d’autosuffisance en riz qui s’inscrit dans une durée certaine et non dans la ponctualité d’une production annuelle suffisante.
Pour conclure, l’analyse des budgets inscrits pour le développement du secteur agricole et en particulier ceux pour la riziculture qui a progressivement cru de 1960 à 2000 et de façon exponentielle de 2000 à 2012 et de façon encore plus absolue de 2014 à 2020, avec entre autres, le Programme national autosuffisance en Riz (Pnar) pour une autosuffisance en 2017, le Projet d’amélioration de la productivité du Riz (Papriz) puis le Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise PRACAS, confirment le besoin d’une augmentation notable de l’investissement dans tous les sous-secteurs de l’Agriculture. Cependant, un diagnostic non partisan, ou même un audit de ces dits grands projets demeurent le vœu du citoyen lamda qui aspire à l’Autosuffisance alimentaire depuis des décennies, celui des chercheurs qui participent aux projets et enfin celui des producteurs, acteurs principaux de ces projets et de l’accroissement des productions.
«POUR OBTENIR DES RESULTATS DES INVESTISSEMENTS ET FINANCEMENTS AGRICOLES, IL FAUT DES CITOYENS RESPONSABLES CAPABLES DE BRISER LES LOBBIES…»
Par ailleurs, il reste clair que, pour obtenir des résultats des investissements et financements agricoles, il faut des citoyens responsables capables de briser les lobbies et organisations budgétivores qui s’opposent à toute possibilité de développement du secteur. Ces citoyens, Hommes et Femmes, ne doivent avoir qu’un souci, celui de l’atteinte dans un délai fixé de l’Autosuffisance alimentaire et nutritionnelle, faire face aux contraintes liées aux changements climatiques et aux impacts de la pandémie COVID 19. Pour cela, ces citoyens ne doivent en aucune façon être mus par une poursuite de carrière professionnelle encore moins par une politique partisane, soucis qui ouvrent à toutes les compromissions et même traitrises. Est-ce un rêve ? NON. Il existe bien encore des citoyens de ce calibre qui distinguent bien leur choix partisan de politique de gouvernance de leur fonction de participation à la construction nationale à quelque niveau qu’ils se trouvent. Ces citoyens permettront aux Sénégalais lamda d’avoir la satisfaction fondée d’appartenir à une nation digne et prospère. C’est cela le Sénégal du troisième âge qui apprend à vivre avec le COVID 19 fort de la résilience acquise des crises, calamites naturelles et politiques non porteuses de développement inclusif et durable et de sa jeunesse ingénieuse, instruite et souvent bardée de diplômes qui ne demande qu’à prendre part à l’émergence d’un Sénégal nouveau».
UNE AG EN DEMI-TEINTE
Le Club des investisseurs Sénégalais (CIS) reste dans la zone de turbulence. Même le mea culpa du président Babacar Ngom qui a reconnu dans une lettre publiée sur sa page facebook n’a réussi à apaiser les esprits.
Le Club des investisseurs Sénégalais (CIS) reste dans la zone de turbulence. Même le mea culpa du président Babacar Ngom qui a reconnu dans une lettre publiée sur sa page facebook (voir Sud Quotidien, d’hier, vendredi 22 mai) n’a réussi à apaiser les esprits.
Réunis à nouveau hier, vendredi 22 mai, suite à une cascade de démission, notamment de Abderhamane Ndiaye (patron de Sagam, Senbus et Elton), de Madiambal Diagne (Président de Groupe Avenir Communication), de Thiaba Camara Sy et autres Khadim Kébé (PDG de Focus SA), d’Amadou Kane (ancien ministre de l’Economie et des finances), les membres du CIS ont décidé de la mise en place un comité d’audit, informent des sources dignes de foi.
Les mêmes sources confient que les membres ont refusé la proposition d’adopter une motion de soutien au Président Babacar Ngom. Une initiative qui viendrait de Pierre Goudiaby «Atepa». Les partisans de la motion de soutien à Babacar Ngom auraient décidé de passer outre les objections de certains membres dont M. Aimé Sène qui estiment qu'il convient juste de «prendre acte du mea-culpa du président du Club». Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, c'est lui qui s'est mis et a entraîné le Club dans cette situation déplorable, encore heureux que ceux qui n'ont pas démissionné acceptent de passer l'éponge, fulmine un membre.
Le comité d'audit devra établir la réalité la sincérité des comptes et de la gestion de l'organisation. C'est seulement après analyse des résultats de cet audit que l'on statuera sur les appréciations positives ou non du management du Club par le trio Babacar Ngom (président) Alioune Ndour Diouf (trésorier et associé en affaires de Babacar Ngom), Abdourahmane Diouf (directeur exécutif) et de ceux qui gravitent autour d'eux dont certains parmi les démissionnaires. «Au fait, un comité pour auditer qui et quoi», s'interroge un membre démissionnaire. Les comptes ont été audités et certifiés par un cabinet (Delloite) pas plus tard que fin avril, c'est à dire, il y a moins d'un mois.
Fait bizarre, le directeur exécutif aurait été prié de ne pas assister à l'Assemblée générale, afin de "mettre à l'aise les sociétaires du Club. Son "cas" aurait été évoqué mais le Président du Club a obtenu que ses pairs lui laissent le soin de s'en "occuper“, indique un participant. Néanmoins, des voix se sont élevées pour déplorer l'attitude du directeur exécutif qui après avoir rédigé le fameux communiqué sur la motion de soutien à Akilee qui secoue le Club actuellement, n'a pas cru devoir attirer l'attention de Babacar Ngom sur l'impérative nécessité de consulter les instances pour information préalable et validation. Mais, ce que certains mettent en cause c'est le contrat qui lie le directeur exécutif au club. Là aussi, les membres du Conseil ont statué sur le contrat et l'ont validé en son temps.
Cependant, les turbulences actuelles et la perspective de désengagement financier des cotisants pèseraient sur la balance en faveur d'une réduction drastique des charges et dépenses de fonctionnement sans parler de la petite mesquinerie et du manque de "générosité" de ceux qui veulent tout pour eux et rien pour les autres, s'indigne ce démissionnaire, étranglé par une colère mal contenu.
La décision de réorganisation et la réorientation des ressources vers l'investissement productif qui semblent constituer un consensus de l'Assemblée générale d'hier pourra-t-elle remettre le Club à flot et à cran dans un environnement plein d'embûches et de chausse-trappes avec des organisations patronales concurrentes qui se délectent de ses déboires et de pouvoirs publics partisans voire hostiles ?
Par Ibou FALL
BABACAR NGOM, LE “BAYE GANAR” SELFIE-MAD-MAN
Il y a plus d'un an, Ibou Fall et son journal "Lep’tit râleur" publiaient ce portrait très fouillé. Avec une illustration d'Odia.
Il y a plus d'un an, Ibou Fall et son journal "Lep’tit râleur" publiaient ce portrait très fouillé. Avec une illustration d'Odia.
Babacar Ngom, le manitou de SEDIMA et président du Club des Investisseurs Sénégalais, ces derniers temps, est le VRP des capitaines d’industrie façon couleur locale. Signe particulier du plus célèbre des «Baye ganâr» : il pose. Pour le sourire, dites …Macky ! Selfie ! Pour ceux qui l’ignorent, le Club des Investisseurs Sénégalais (CIS) est né il y a de cela quelques mois, en juin 2018. Pour entrer dans ce cénacle sélect, il faut un CV convenable, et un compte en banque qui n’est pas régulièrement à découvert
Rien que le ticket d’entrée créerait une dizaine de PME. Et puis, comme ils disent, il faut être un, euh, patriote. Il y a deux manières de qualifier un tel regroupement. Par emphase, de nationaliste. Par lucidité, de raciste. Vous avez beau exhibé votre certificat de nationalité, si vous n’avez pas le teint du Baol-Baol cuit sous le soleil, on vous refusera poliment l’accès. Ben oui, c’est comme ça. Ces braves gens se sont rendu compte que les vraies affaires se passaient pardessus leurs têtes, et ça avait parfois quelque chose à voir avec leur couleur de peau et leurs manières de kaw-kaw. Et déjà le CIS, auguste assemblée s’il en est, vient d’enregistrer sa cinquante-unième adhésion au moment d’annoncer la création d’une société d’investissements de 20 milliards de francs CFA de capital. Il se dit en douce qu’il risque d’être porté à 60 milliards.
Selon Babacar Ngom, face à la presse, au King Fahd Palace, au sortir de leurs concertations, il s’agit de financer des champions locaux dans les secteurs stratégiques et, pour porter la croissance de l’économie nationale, prendre en charge la phase 2 du …PSE. Nous y voilà ?
Que ce soit volontaire ou non, le plus célèbre des «Baye Ganâr» sénégalais vient de prendre position pour le candidat Macky Sall au nom du Club des Investisseurs, en projetant de mettre des billes dans le Plan Sénégal Emergent, cheval de bataille du candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2019. La mission des capitaines d’entreprise est certes de créer de la croissance, de la richesse, des emplois. Mais la différence est grande entre porter le combat du développement par l’entreprise et les investissements, et accompagner le PSE. L’une est politiquement neutre mais légitime, l’autre est partisane, bien que légitime.
Sauf si le CIS a décidé explicitement de soutenir Macky Sall pour la présidentielle, cette déclaration est une bourde. Si c’est décidé de concert par le Club des VIP tropicaux, c’est un casus belli à l’encontre de tous les opposants au régime actuel et surtout des candidats à la prochaine présidentielle. C’est connu, les entreprises ont surtout des intérêts. Souvent, en période électorale, elles préfèrent apporter un soutien conséquent au pouvoir politique qui leur garantit la prospérité, au pire, la stabilité indispensable aux affaires.
Accessoirement, au même moment, elles font parvenir des enveloppes par un coursier noctambule aux opposants les plus irascibles. Quand les investisseurs se dressent contre un pouvoir, c’est toujours parce que sa politique nuit aux affaires. Chez ces gens-là, la seule idéologie qui vaille, c’est le profit. Assurément, ça s’est emballé dans la tête de ce bon Babacar Ngom depuis qu’il est sous les feux de l’actualité. Le brave homme que la légende présente comme le selfmade-man du siècle, s’est transformé en selfie-mad-man. Il n’a pourtant pas besoin de la reconnaissance de ses pairs, ou des célébrités de la politique : son mérite parle tout seul pour lui… 60.000 francs CFA comme capital de départ de son poulailler de Mbao en 1976, devenu la SEDIMA, qui pèse au bas mot 32 milliards de francs CFA et 500 emplois en 2018.
Sur les réseaux sociaux, ça n’arrête pas : ses visites de courtoisie à la tête d’une délégation du CIS aux autorités politiques et religieuses sont des albums-photos. Face à Macky Sall au Palais, en tête-à-tête au petit déjeuner avec le Premier ministre Boune Dionne, en délégation chez les chefs religieux... Même quand Makhtar Cissé, le DG de la SENELEC est en visite à SEDIMA, souriez, selfie ! Il voyage côte à côte avec le patron de la Banque Africaine de Développement, Akinwumi Adesina, selfie... Avec parfois en bonus pour la postérité, sa fille, Anta Ngom Bathily, DG de la boîte que les agences de com’ portent aux nues depuis quelques années en multipliant les distinctions internationales. Si on vous disait par quelles galipettes il faut passer dans les métiers de la com’ pour décrocher un bon client…
Depuis «Le Corbeau et le Renard», on en a fait, du chemin ! Revenons à notre poulailler. Babacar Ngom, selfie-mad-man, veut, pitoyablement, passer pour un gentil. Bien entendu, ça dépend des jours, n’est-ce pas, des circonstances et des interlocuteurs. Un enfant de chœur n’arrive pas à ce niveau de performance en multipliant les gentillesses.
Et c’est là que ça cloche. D’abord, personne n’est dupe : quand ça veut le pouvoir économique, ça fait face aux pouvoirs politiques, non pas afin de renouveler son allégeance au désordre établi mais pour prendre ce qui vous appartient. Or, Babacar Ngom ne montre rien du méchant qui va taper sur la table pour imposer aux autorités le respect des règles du jeu économique, les lois du monde des affaires et de l’entreprise. Il joue plutôt les courtisans à la recherche davantage de faveurs et de reconnaissance sociale auprès de ses supérieurs. Pour un patron des patrons, il a quelque chose du larbin. Quelle tristesse… Dans les années 90, l’un des pires crimes économiques de ce pays fut sans doute la manière et la raison pour lesquelles le régime d’Abdou Diouf coula le groupe Express Transit/Express Navigation.
Feu Cheikh Tidiane Ndiaye parvint en quelques décennies à construire un empire comprenant une flotte maritime commerciale, avec un millier d’emplois à la clé. Le pauvre monsieur (qui était quand même un riche armateur) a juste commis l’erreur de vouloir plaire au Prince. Introduit dans le giron présidentiel, on lui colla la mission impossible de s’associer à Fabienne Diouf. Au premier clash, toute la machinerie administrative entra en branle. Résultat des courses : un millier d’emplois perdus mais surtout, ce qui aurait dû servir de moteur de l’économie maritime sombra en même temps. Certes, beaucoup d’entrepreneurs audacieux et solitaires sont passés à travers les mailles du filet. On les a laissé faire, tant qu’ils n’étaient pas hostiles, ou plutôt, tant qu’ils étaient obéissants et respectueux de la hiérarchie que l’on leur imposait.
NE SURTOUT PAS SE TROMPER D’ADVERSAIRE
Disons-le tout net, la vraie démocratie est économique. Or, les pouvoirs politiques (les marabouts compris) depuis la nuit des temps, en faussent le jeu. Les hommes d’Etat qui se succèdent aux affaires, de concert avec les chefs «religieux», choisissent qui vraiment enrichir et qui appauvrir brutalement selon leurs intérêts et parfois leurs sautes d’humeurs…
A des échelons moindres, les hauts fonctionnaires qui actionnent les leviers de décisions ne se contentent pas du rôle d’arbitre de la compétition nationale : ils sont aussi les concurrents du privé et décident bien souvent dans le sens de leurs intérêts. Ils se partagent les terres, les autorisations et permis d’exploitation. Les informations stratégiques restent entre eux pour faire du profit… Les lourdeurs administratives, la fiscalité finissent de vous plomber l’enthousiasme quand vous avez l’outrecuidance de ne compter que sur votre talent pour gagner votre vie honnêtement.
Babacar Ngom l’a sans doute compris, d’où l’offensive diplomatique en cours qui ressemble à s’y méprendre une opération de séduction. Justement, ce Club des Investisseurs, son essence est de mettre un terme à la soumission du capital aux délires politiciens. Y a maldonne. L’erreur est de croire que c’est contre l’invasion des entrepreneurs d’origines française, libanaise, marocaine, indienne, chinoise et bientôt allemande qu’il faut s’insurger. Bien au contraire, les hommes d’affaires de quelque nationalité qu’ils soient, parlent le même langage, ont la même idéologie et, au fond, les mêmes intérêts. S’ils préfèrent une gestion saine des affaires publiques, beaucoup s’accommoderont de la triche des pouvoirs publics tant qu’elle ne leur nuit pas. Vous avez dit corruption ?
Le pouvoir politique, puisque c’est de lui qu’il s’agit, préfère distribuer les terres et les marchés publics aux entreprises étrangères plutôt qu’aux entrepreneurs locaux. On ne reviendra pas sur les autoroutes qui n’ont pas fini de soulever l’indignation. En réalité, depuis la colonisation, il n’y a pas un gros chantier que les entreprises sénégalaises peuvent entamer sereinement. Depuis la création de la Compagnie Sucrière Sénégalaise à RichardToll, en passant par la SOCAS, l’usine à tomate de Dagana, du temps de Senghor et la SOCOCIM à Rufisque, bien avant les indépendances…
Les finances, le BTP, les mines, le pétrole et le gaz, n’en parlons pas. Les Sénégalais dansent dans la petite cour. Il en a fallu, des décennies, pour qu’ils sortent du tunnel. Un commerçant de l’UNACOIS, au début des années ’90, alors qu’ils allaient à l’assaut de la Chambre de Commerce de Dakar, me disait : « Au milieu des années 1960, quand on importait, le plus gros de nos commerçants ne faisait pas venir plus qu’une malle de marchandises. Aujourd’hui, ce sont des dizaines de conteneurs que nous affrétons. »… Ils avaient pu conquérir la place forte des hommes d’affaires français en y installant le regretté Mamadou Lamine Niang. Avant l’indépendance et durant les années 1960 et 1970, Henry Charles Gallenca y régnait. C’est bien simple, on le surnommait «Le Maître du Sénégal». Les Delmas et lui faisaient la pluie et le beau temps jusque dans les hautes sphères politiques. La tentative des nationaux de l’en enlever avait été freinée par Léopold Sédar Senghor en personne. Il avait reçu expressément feu Ousmane Diagne, qui présidait un syndicat patronal couleur locale, pour l’en dissuader. Nos amis les Français étaient susceptibles et leur capacité de nuisance sans limite. Feu Ousmane Diagne avait dû se plier. Si ça n’était que ça…
Le ministre de l’Economie et des Finances, jusqu’en 1970, était un toubab. André Peytavin, puis Jean Collin… Le syndrome de Mamadou Bitiké, sans doute : les Nègres et la finance ne faisaient pas bon ménage. La preuve, les banques nationales coulèrent toutes avant 1990 : USB, BNDS, BIAO… La tentative de créer une banque 100 % sénégalaise avec la BCS de feu Tidiane Bâ en 1983 ne connaîtra pas meilleur sort. Snif. Bref, à la négraille, de temps à autres, distribution de bonbons : l’ONCAD n’y a pas survécu… Faut avouer que les responsabilités sont partagées : concentrez-vous, les gars ! Dès que les affaires prospèrent, vous multipliez les épousailles !
On me dira que c’est toujours une manière d’investir dans la croissance : la démographie, ça compte… Steve Jobs, le grand-père du smartphone, lorsqu’il débauche en 1983 John Sculley, le patron de Pepsi Cola pour donner une dimension stratosphérique à Apple, lui aurait juste demandé : «Souhaitez-vous passer le reste de votre vie à vendre de l’eau sucrée ou bien avoir une chance de changer le monde ?». Babacar Ngom, qui prétend vouloir changer le Sénégal, passera manifestement le reste de sa vie à vendre du poulet… Fatalitas ? Il y a pire comme sort, certes !