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23 septembre 2025
97 NOUVELLES INFECTIONS, 60 GUÉRISONS
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état vendredi de 97 nouvelles contaminations au coronavirus, pour un total de 2.909 cas depuis le début de la pandémie, le 2 mars.
Dakar, 22 mai (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état vendredi de 97 nouvelles contaminations au coronavirus, pour un total de 2.909 cas depuis le début de la pandémie, le 2 mars.
Ces 97 nouveaux cas ont été décelés sur un échantillon de 1.199 tests réalisés, a précisé le Directeur de cabinet du ministre de la Santé, docteur Alyose Waly Diouf, en faisant le point sur la situation du nouveau coronavirus au Sénégal.
Ces nouvelles contaminations concernent 83 cas contacts suivis et 14 autres issus de la transmission communautaire.
Les cas communautaires ont été indentifiés dans les quartiers de Yoff (1), Derklé (1), Guédiawaye (4), Cambèrene (1), Ngor (1), Cité Bissap, Liberté 4 (1), Almadies(1), Keur Massar (1), ainsi que sur l’avenue Lamine Guèye, dans le centre ville de Dakar. Le dernier cas a été détecté dans la ville de Touba.
Selon M. Diouf, 60 patients ont été déclarés guéris, portant à 1.311 le nombre de malades ayant recouvré la santé.
A ce jour, 2.909 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 1.311 guéris et 33 décédés. Le nombre de patients encore sous traitement est de 1.564.
par Moustapha Boye
L’ECO, LA FAUSSE SORTIE DE LA FRANCE
La fin du Franc CFA annoncée par la France n’est qu’un faux affranchissement puisque l’ancienne puissance coloniale continuera en réalité à entretenir de très fortes relations monétaires avec les quinze pays de la CEDEAO
Ce mercredi 20 mai 2020 devait rester dans l’Histoire comme la date de la vraie indépendance économique des pays africains d’expression française utilisant le franc CFA. Ces pays se trouvent en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale en plus des Comores. Hélas, la fin du Franc CFA annoncée par la France n’est qu’un faux affranchissement puisque l’ancienne puissance coloniale continuera en réalité à entretenir de très fortes relations monétaires avec les quinze pays de la CEDEAO qui ont décidé de lancer en juillet 2020 une monnaie unique dénommée ECO.
La décision du gouvernement français qui va être soumise à son Parlement s’inscrit dans un calendrier global mis en œuvre par les 15 chefs d’Etat de la CEDEAO lors du sommet d’Abuja du 29 juin dernier. A cette occasion, les dirigeants de la zone étaient tombés d’accord pour mettre sur pied une monnaie unique, l’ECO, en juillet 2020.
Les discussions entre la France et ses « partenaires » africains de l’Umoa ont abouti à une proposition commune de réforme des instances et du fonctionnement de la coopération suivant quatre axes :
(i) le changement de nom de la devise, les autorités de l’Umoa indiquant leur souhait de passer du « franc CFA » à l’« ECO7 » ;
(ii) la suppression de l’obligation de centralisation des réserves de change sur le compte d’opérations au Trésor ;
(iii) le retrait de la France des instances de gouvernance de la Zone et
(iv) la mise en place concomitante de mécanismes ad hoc de dialogue et de suivi des risques (notamment reporting, échanges et rencontres techniques).
La signature le 21 décembre 2019 de l’accord de coopération entre les états membres de l’Umoa et la France, est la concrétisation de cette proposition. Cet accord viendra remplacer l’accord existant de 1973. Cet accord doit être complété courant 2020 par une convention de garantie, texte technique d’application, conclue avec la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Deux mois restant à la France pour prononcer la mort du FCFA, il fallait arranger les deux agendas du FCFA et de l’ECO qui n’avaient pas les mêmes paramètres monétaires. Le facteur handicapant, le Franc CFA est imprimé en France (Chamalières et Pessac), 50% des réserves de l’Uemoa étaient gardées par la France, la politique monétaire de nos pays était aussi décidée depuis Paris. Or dans le schéma d’Abuja, dans un premier temps, les 8 pays membres de l’Uemoa doivent commencer en juillet à utiliser l’ECO du fait qu’ils sont proches des critères de convergence (déficit inférieur à 3%, inflation inférieure à 3%, endettement inférieur à 70 %).
Ensuite, les deux grandes puissances de la zone Cedeao, notamment le Nigéria et le Ghana, deux pays anglophones il est bon de le préciser, ont conditionné leur adhésion à la monnaie unique à la coupure par la France du cordon ombilical la liant à ses anciennes colonies. Ce de manière à ce puisse être mise en place une banque centrale fédérale. La dernière étape devait consister en la mise en place d’une politique économique et commerciale, la signature des traités et du statut de la Banque centrale.
Seulement à deux mois de la date de juillet 2020, les dirigeants de la CEDEAO n’ont pas encore défini la politique monétaire à mener, encore moins le statut de la Banque centrale de la CEDEAO. A deux mois de l’échéance de juillet 2020, il ne sera pas possible d’opérer toutes ces ruptures qui devraient accompagner l’avènement de l’Eco. La servitude monétaire avec la France va alors continuer puisque le seul changement opéré sera celui du nom de la monnaie.
Divorce officiel d’un mariage de 47 ans
La coopération monétaire actuelle entre la France et l’Umoa repose sur un accord de coopération monétaire signé le 4 décembre 1973 par les ministres des Finances de l’Umoa et de la France, qui posait le cadre général de la coopération. Cet accord est complété par une convention de compte d’opérations, signée en décembre 1973 et modifiée par deux avenants de 2005 et 2014.
Sous ce régime (accord de coopération, complété par la convention de compte d’opérations et ses deux avenants), la France est représentée dans des instances techniques de gouvernance de la zone (Conseil d’Administration et Comité de politique monétaire de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Commission bancaire de l’Umoa). La BCEAO est l’institut d’émission commun aux états membres de l’Umoa et jouit du privilège exclusif de l’émission monétaire sur l’ensemble de ces états membres.
La Commission bancaire de l’Umoa, présidée par le Gouverneur de la BCEAO, est l’autorité de supervision bancaire de l’Union. Les représentants de la France y disposent d’un droit de vote sans voix prépondérante. Il est à noter que la France ne participe pas aux instances politiques (Conférence des chefs d’état, Conseil des ministres). « Le positionnement de la France évolue pour devenir celui d’un strict garant financier de la Zone. Les paramètres fondamentaux de la coopération ne sont toutefois pas modifiés : le régime de change demeure inchangé, avec un maintien de la parité fixe entre l’euro et la devise de l’Union tout comme la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France » souligne « le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de coopération entre le Gouvernement de la République française et les Gouvernements des Etats membres de l’Union monétaire ouest-africaine » déposé à l’Assemblée nationale française par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère de l’Economie et des finances. « La transformation du rôle de la France en celui d’un strict garant financier se traduit ainsi par la fin de sa représentation dans les instances techniques de gouvernance de la Zone où elle ne disposera plus, hors cas de crise, de droit de vote.
La réforme maintient inchangés les paramètres essentiels à la stabilité macroéconomique et monétaire de l’UMOA : maintien de la parité fixe de la monnaie commune de l’UMOA avec l’euro et de la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France. La garantie apportée par la France fonctionnera sur le même principe qu’aujourd’hui : si la BCEAO fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France.
La crédibilité de l’ancrage de la monnaie de l’Union sur l’euro est donc préservée. La fin de l’obligation de dépôt des réserves de change de la BCEAO permettra à la Banque centrale de disposer de la totalité de ses réserves et de décider de leur allocation et de leur placement, avec, dans l’environnement de taux actuel, un impact probable sur la rémunération de ces avoirs » indiquent les auteurs du projet de loi.
«LE SEVRAGE BRUSQUE AVEC LA FRANCE SERAIT EXTREMEMENT DANGEREUX POUR NOS ECONOMIES ASSEZ VULNERABLES»
Dr cheikh Ahmadou Bamba Diagne économiste , est formel sur le passage du FCFA à l'Eco
La fin annoncée du FCFA ce mercredi par la France n’est pas un événement extraordinaire. Elle est une nouvelle étape du processus de divorce entre la France et les pays de l’UMOA lancé le 21 décembre 2019. Un processus qui devait aboutir à la création de la monnaie ECO en juillet 2020. Comme il y a des représentants de la France au Conseil d’administration de la BCEAO, elle devait préparer le départ de ces membres, tout comme il fallait régler aussi la fermeture du compte d’opérations. On est en train de dérouler les décisions du 21 décembre 2019. Il reste que deux choses fondamentales n’ont pas bougé en l’occurrence la garantie française, et la parité » souligne l’économiste Cheikh Ahmadou Bamba Diagne.
Cet enseignant à la Faculté des sciences économiques et de Gestion de l’Université de Dakar ajoute que « ce que les gens ne savent pas, c’est que ce sont les 8 pays de l’Uemoa qui feront leur ECO dans un premier temps en changeant de parité, puis ils vont aller avec le Nigéria et le Ghana pour changer encore de parités. Donc sous peu, il y aura des changements de parité alors pourquoi anticiper ou bousculer les choses pour changer ou rechanger encore ? Cela va déstabiliser les consommateurs. Il vaut mieux garder la parité au sein de l’Uemoa pour attendre la proposition des autres avant de mettre en place l’ECO de la CEDEAO. C’est plus logique » estime l’universitaire. Poursuivant, il indique que « la garantie de convertibilité avec l’EURO, c’est transitoire. Le sevrage brusque, c’est extrêmement dangereux pour nos économies aussi vulnérables. Ceux qui continuent de théoriser l’asservissement de la zone Franc à la France ne font que de l’activisme. Cela n’a pas de sens.
Les gens ont soutenu que la France gagnait de l’argent avec notre compte d’opérations. Ils racontaient du n’importe quoi. Les activistes ont mobilisé des combats, aujourd’hui que la gestion de la réserve nous revient, ils vont savoir ce que c’est une réserve. Cet argent pris à la France, qui est un avoir extérieur net ne pourra être logé à la BCEAO, mais à la Banque centrale européenne ou dans une autre grande banque européenne. La fin du FCFA, c’est le FCFA sorti de la France.
Pour aller vers une union monétaire dans l’espace CEDEAO, on ne pouvait pas continuer à avoir notre compte d’opérations en France. Il fallait créer une monnaie transitoire. L’ECO, c’est juste une monnaie transitoire » conclut le Pr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne.
LE PORT DU BRACELET ELECTRONIQUE POURRAIT ETRE EFFECTIF DANS SIX MOIS
En effet, cette décision permet de lutter contre le surpeuplement carcéral provoqué par les longues détentions.
Adopté mercredi dernier en conseil des ministres, le port du bracelet électronique pourra être opérationnel dans six mois. Cette mesure prise par l’Etat est saluée par M. Ibrahima Sall, le président de l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus. Selon lui, elle favorisera le désengorgement carcéral provoqué par les longues détentions. Cependant, tempère Me Alassane Dioma Ndiaye, cette mesure est prématurée au regard de l’état actuel de notre législation et des moyens dont disposent la justice et l’administration pénitentiaire.
Le Conseil des ministres a adopté mercredi le projet de loi modifiant la loi 65-60 du 21 juillet 1965 portant code pénal et consacrant le placement sous surveillance électronique comme mode d’aménagement des peines. Dans la même foulée a été adopté le projet de loi modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant code de procédure pénale et introduisant l’assignation à résidence avec surveillance électronique comme alternative à la détention provisoire et le placement sous surveillance électronique comme mode d’aménagement des peines. Pour rappel, le placement sous surveillance électronique est une forme d’aménagement de peine décidée par le juge d’application des peines.
En effet, cette décision permet de lutter contre le surpeuplement carcéral provoqué par les longues détentions. Selon le ministre de la Justice, me Malick sall, cette mesure pourrait être opérationnelle dans six mois. « Ce bracelet va fonctionner à partir d’un système de géolocalisation par satellite. On a déjà testé cela avec une structure sénégalaise. Le bracelet peut durer 20 ans. si la personne doit le porter, on lui place une puce. Et, si elle est dispensée de sa peine, on enlève la puce et on remet le bracelet à quelqu’un d’autre », a expliqué le ministre qui indique que l’Assemblée nationale va traiter le dossier de façon diligente afin que la mesure soit opérationnelle dans six mois. Le président de l’Asred (Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus), Ibrahima sall, salue la mesure prise par l’Etat et qui, selon lui, est une très belle initiative qui vise à apporter des solutions adéquates à la demande des détenus. « Le port du bracelet électronique constitue aujourd’hui une solution majeure pour désengorger les 37 prisons du pays frappées par le phénomène de la surpopulation carcérale », estime le défenseur des droits des détenus.
Le port du bracelet électronique pourrait être opérationnel dans six mois
C’est une mesure dont l’application va permettre à l’administration pénitentiaire de souffler un peu et évacuer des problèmes de longue détention et de surpeuplement carcéral. « C’est très bien que la peine vise à punir l’individu qui a fait obstruction aux règles, toutefois il faut favoriser la réinsertion sociale de cet individu. Aujourd’hui le problème majeur de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP), de l’Etat et de l’Asred, c’est le volet de la réinsertion sociale qui pose problème et qui n’est jamais pris en compte par les autorités étatiques », a ajouté le chroniqueur judiciaire. « Le ministère de la Justice demeure le parent pauvre de l’Etat dans son budget et les moyens alloués aux prisons ne sont pas suffisants.
L’Administration pénitentiaire travaille dans des conditions extrêmement précaires. De ce fait, il appartient à l’Etat d’appuyer l’Administration pénitentiaire en ressources humaines, matérielles, financières adéquates en vue d’une bonne prise en charge des détenus », estime m. Ibrahima sall. « Malgré les efforts considérables déployés par l’actuel directeur de l’Administration pénitentiaire, le colonel Jean Bertrand Bocandé, et le ministère de la Justice, pour alléger la souffrance des détenus, la situation de longue détention et le surpeuplement carcéral persistent », déplore le président de l’Asred. A l’en croire, on doit trouver des solutions pour désengorger les prisons et également juger les détenus dans des délais raisonnables tout en privilégiant les travaux d’intérêt général. Cependant, à en croire me Assane Dioma Ndiaye, la mise en œuvre de la mesure du port de bracelet électronique aux détenus demande des moyens et, au préalable, des structures de suivi. « Je suis un peu surpris par cette annonce que je pense prématurée au regard de l’état actuel de notre législation, d’abord, mais ensuite des moyens dont dispose notre justice et y compris l’Administration pénitentiaire », a soutenu me Assane Dioma Ndiaye.
Selon le président de la Ligue sénégalaise des droits humains, même si cette mesure est envisagée, il y a des préalables à respecter avant son application. « Nous avons toujours réclamé ces procédés afin de juguler autant que possible les longues détentions provisoires mais aussi les détentions systématiques même en cas de culpabilité. Mais, nous avons toujours dit qu’il y a des préalables. Il faut d’abord des lignes téléphoniques, il faut des domiciles fixes, il faut requérir le consentement de la personne et il faut aussi que la société s’approprie cette décision pour que nous n’allions pas vers la stigmatisation. Les populations doivent être préparées à ça », a déclaré le défenseur des droits de l’homme. Cependant, une bonne application de cette mesure pourrait soulager les prisons surpeuplées de notre pays sans faire de distinction entre prisonniers politiques et autres détenus, avertit le président de l’Asred.
LES VENDEURS DE CURE-DENT TRADITIONNEL ONT PERDU LE SOURIRE
Malheureusement, avec la pandémie et la recommandation du port du masque, ils éprouvent toutes les peines pour écouler leurs produits.
Le cure -dents traditionnel ou « Soccu » accompagne les jeûneurs en période de ramadan. Chaque année, ceux qui s’activent dans la vente de ce bâtonnet aigre ou sans saveur font des affaires. Malheureusement, avec la pandémie et la recommandation du port du masque, ils éprouvent toutes les peines pour écouler leurs produits. Errant d’un quartier à un autre sans pouvoir vendre, la plupart d’entre eux sont ainsi obligés de se reconvertir. Reportage…….
On pourrait penser que le Covid-19 a complétement chamboulé l’univers de ceux qui s’activent dans les petits métiers et particulièrement le petit commerce. C’est le cas des vendeurs de cure – dent. Certains d’entre eux qui parcourent les rues de la capitale, éprouvent toutes les peines du monde à s’en sortir. Des produits qui se vendaient comme de petits pains durant le mois béni du ramadan. Cédé au prix de 25 francs l’unité, ce produit connaissait une forte demande. Son utilisation favoriserait une bonne hygiène bucco-dentaire. Il est également très recommandé par le Prophète Muhammad (PsL).
En effet, plusieurs hadiths authentiques parlent des vertus du siwak (« soccu »). Ce qui fait que ce produit fait partie des particularités du mois béni de Ramadan. Les vendeurs de ce bâtonnet voyaient ainsi leurs chiffres d’affaires tripler. La demande étant chaque jour très importante avec les rues qui étaient ainsi égayées par ces nombreuses personnes , le bâtonnet en permanence à la bouche, se curant avec force les dents. Cela leur permettait également d’avoir une bonne haleine durant toute la journée tout en usant du cure -dent en « trompe » la faim. Mais avec le port de masque, les gens tendent à perdre cette habitude, n’ayant plus la possibilité de se curer les dents. De ce fait, les étals de ce petit commerce sont désertés par leur clientèle habituelle. Installé devant son étal, tout en feuilletant les pages du Coran, le Vieux Amadou sy propose une variété de cure dent allant du goro, nebb-nebb, tamarin, sump etc.,..
Dans cet espace qu’il partage avec un vendeur de fruits, le vieil homme semble s’ennuyer. « Depuis plus de 20 ans, je suis dans le commerce de cure – dent et d’éventails. D’habitude, les gens passent devant mon étal avec l’envie irrésistible de se procurer un morceau de cure - dent. Surtout en cette période de Ramadan où les jeûneurs aiment se curer les dents, histoire de tromper la faim ou de ne pas trop cracher à tout va. Je rentrais chaque soir avec un bénéfice de 4000 voire 5000 FCFA. C’est avec cette activité que je fais vivre ma famille. Mais depuis l’obligation faite aux gens de porter un masque, c’est très difficile. Les clients n’éprouvent plus le besoin de se procurer un cure – dent », se lamente le vieil homme. D’ailleurs, il est difficile de voir dans la rue un bâtonnet dans la bouche des gens. « Le produit de la vente est insignifiant en cette période de Ramadan. Ce sont les éventails qui me permettent de tenir. Cependant, même pour ce produit, la demande est infime puisqu’il ne fait pas encore chaud », fait savoir le vieil homme.
Cure dent cherche désespérément acquéreurs
Dans son blue jeans, Abou Diallo, la trentaine, propose des cure-dent qu’il avance s’être procuré depuis sa ville natale. Son produit ce jeune homme le vante comme le ferait un éleveur de moutons de race tant il connait chaque variété de ce bâtonnet. « D’habitude les clients préfèrent les cure-dents provenant du kolatier ou du tamarinier à cause de leur goût exceptionnel et leur pouvoir de rendre les dents éclatantes », explique ce jeune vendeur. Et de poursuivre : « Je m’en sortais bien et je subvenais à mes besoins. Je parvenais à épuiser chaque jour mon stock de 200 cure-dents à raison de 25 FCFA l’unité. Mais depuis le début du ramadan et bien avant, je n’arrive plus à vendre 5 bâtonnets durant toute la journée. Ceux qui achetaient nos produits passent désormais devant mon étal avec le masque. Dans ces conditions, c’est impossible pour eux de mettre un « soccu » dans la bouche. Vraiment nous ne savons plus sur quel pied danser. Nous maudissons cette maladie et prions qu’elle s’évapore. Moi-même qui avais un cure- dent en permanence dans la bouche, je suis obligé de porter un masque », se lamente le jeune homme . Ce qui fait que le business autour de ce petit métier est ainsi au ralenti.
La reconversion pour certains vendeurs
Le jeune Alioune Seck, qui s’activait dans ce créneau de la vente de cure -dent, s’est vite reconverti quand il a senti que ça ne marchait plus comme avant. Il propose maintenant à une clientèle du café Touba. Ceci dans l’espoir d’en tirer un peu profit en attendant que les choses évoluent dans le bon sens. Et même avec le café Touba, fait-il savoir, les clients se font désirer. Certains clients ayant toujours la crainte du coronavirus. « A l’heure de la rupture, on ne voit presque plus personne. Les gens préfèrent rompre le jeûne à la maison. On sent nettement qu’ils ont peur. Le Covid-19 ayant fini d’installer la psychose chez les Sénégalais », se désole- t-il. Gros fumeur, Meissa avait toujours son cure - dent à la bouche pour ne pas trop penser à la cigarette. Mais cette année, ce jeune gérant d’une boutique de transfert d’argent dit éprouver énormément de difficultés avec le port du masque qui leur est imposé. « mais quand la boutique est déserte, je sors mon cure-dent », dit-il .
Les vertus du cure – dent
Au-delà de ces aspects, le cure -dent recèlerait de beaucoup de vertus. En effet, certains affirment même que son utilisation est une recommandation de l’islam car il permet de garder la bouche propre. Le siwak, bâton de bois d’araq, arbre qui provient d’Arabie saoudite, est considéré comme le meilleur, notamment pour ses propriétés antalgiques. Car tous les bâtonnets ne se valent pas, même si leur prix reste modeste, de 25 à 100 F CFA. Les vendeurs vanteront les vertus de plus de trente essences. Du myrobalan au tamarinier en passant par le cola et le mate xewël (« mord la chance » en wolof), qui attirerait l’argent ! Mais, pendant le ramadan, le nep nep est roi. « C’est le plus sec. Il ne fait pas trop saliver. Il empêche la mauvaise haleine, soigne les maux de dents, apaise les gencives sensibles et guérit les infections grâce à son pouvoir antibiotique », explique un jeune vendeur. Du côté des professionnels de la santé, on reconnaît qu’un « soccu » bien utilisé a de nombreux bienfaits.
D’après m. Joseph Faye, dentiste au 74 rue Carnot, ce petit bâtonnet traditionnel permet de nettoyer les dents après les repas. « C’est un moyen très efficace de nettoyer les dents. Il existe plusieurs variétés, mais le « Sump », de par ses propriétés chimiques, a des vertus thérapeutiques », dit-il. Selon le praticien, il traite les saignements de la gencive. Le dentiste n’a pas cependant manqué de mettre en garde contre le frottement excessif du cure – dent
. A l’en croire, cela pourrait entraîner l’érosion de l’émail dentaire. Selon toujours le dentiste, le cure- dent traditionnel empêche la mauvaise haleine, soigne les maux de dents, apaise les gencives sensibles et guérit les infections grâce à son pouvoir antibiotique. N’empêche, il recommande de ne pas trop en abuser. « On ne peut pas passer toute la journée avec une brosse à dent dans la bouche. C’est pareil pour le « Soccu » », conseille- t-il. « Après une séance de curage de 10 mn, il faudrait un rinçage de la bouche pour éviter que les débris laissés par le cure-dent, ne génèrent des bactéries », a-t-il conclu. Mais en cette période où le port du masque est rendu obligatoire dans les lieux publics, ce sont les vendeurs de cure- dent qui ont perdu le sourire face à des clients masqués.
Par Serigne Saliou Guèye
LES ENSEIGNANTS NE SONT PAS DES FLEMMARDS !
C'est dans l'air du temps de cracher ou de taper sur les enseignants. Quoi qu’ils fassent, même s’ils se préoccupent de conditions sanitaires optimales pour mener à bien cette reprise tant annoncée, c’est toujours la même caractérisation péjorative.
C'est dans l'air du temps de cracher ou de taper sur les enseignants. Quoi qu’ils fassent, même s’ils se préoccupent de conditions sanitaires optimales pour mener à bien cette reprise tant annoncée, c’est toujours la même caractérisation péjorative. Ils sont considérés comme des feignasses, des cupides voulant jouir des voluptés des vacances procurées par la pandémie du Covid-19. Aussi, ils sont toujours en proie à un déchaînement injustifié de médisance et de diatribes acerbes.
Dans un éditorial corrosif, mon directeur Mamadou Oumar Ndiaye (MON) s’est attaqué sans aménités aux enseignants les traitant de flemmards qui multiplie tous les prétextes pour ne plus reprendre le chemin des classes tant que sévit la pandémie du Covid-19 et qui parallèlement veulent être payés aux frais de la Reine.
Une telle accusation désinvolte manque de profondeur et de méconnaissance de la vraie réalité de la situation. Il suffit de voir l’embrasement inextinguible que cette sortie malheureuse de MON a suscitée dans les réseaux sociaux pour mesurer le degré du choc et d’indignation des enseignants meurtris et blessés au plus profond de leur chair et de leur conscience. Face à une reprise des cours impensée et précipitée, sans l’aval du Comité national de gestion des épidémies (CNGE), sans consensus avec les véritables acteurs (je ne parle pas de ces vieillards cacochymes se prélassant et se sucrant de subsides corruptifs de l’Etat dans de soi-disant structures, appendices de l’Etat, et appelé pompeusement associations des parents d’élèves), sans un protocole sanitaire clair, n’est-il pas légitime et humain que les enseignants exigent des gages de sécurité sanitaire pour eux et pour leurs apprenants ?
L’Oms nous dit que les écoles sont un endroit propice à la contagion, que les plus jeunes, même quand ils sont asymptomatiques, peuvent diffuser le virus. Alors n’est-il pas risqué devant des mesures sanitaires encore floues de favoriser une explosion des contaminations en rouvrant précipitamment les écoles ? C’est un mensonge si les autorités serinent que toutes les dispositions sanitaires sont mises en place pour assurer une bonne reprise des cours le 2 juin. Rien qu’à Fatick, ville du président Macky sall, 67 écoles qui doivent recevoir les apprenants et enseignants ne disposent même pas de toilettes. Certainement qu’on va mettre à leur disposition des toilettes mobiles et démontables. De qui se moque-t-on ?
Les enseignants sénégalais ont bon dos mais ils ne sont pas les seuls à exiger des garanties de sécurité sanitaire pour être d’attaque sur le champ des enseignements le 2 juin. Des parents d’élèves inquiets de même des apprenants ont décliné la proposition irréfléchie et fantasque du Président. MON fait erreur en parlant de reprise des cours quasi-généralisée un peu partout. Au Cameroun et au Niger, en RDC les cours n’ont pas repris. Le Togo et la Guinée n’ont pas encore fixé de date pour la réouverture des classes. Au Gabon et au Ghana, écoles et universités sont encore fermées. Le mali rouvre ses écoles à partir du 2 juin prochain. En Côte d’Ivoire, la reprise des cours prévue le lundi 18 mai est ajournée. L’Algérie opte pour la reprise en septembre. En Tunisie, tous les élèves inscrits dans les différentes classes ne reprendront pas les cours cette année.
Seuls les élèves inscrits en 6e et 9e passeront directement les examens, les 2 et 3 juillet 2020, sur le contenu étudié durant les premier et second trimestres. Le mardi 12 mai, le ministre tunisien de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Said Amzazi, a annoncé que les élèves ne rejoindront les écoles qu’à la rentrée prochaine de septembre, afin de préserver leur santé. Tout en assurant que le baccalauréat aura lieu en juillet dans le strict respect des mesures sanitaires. Le ministre a assuré que, puisque 75 % du programme de l’année a été dispensé avant la suspension des cours, il n’y aura pas d’année blanche. L’Afrique du sud qui prévoit le retour à l’école le 1er juin se heurte au niet catégorique du syndicat démocratique des enseignants d’Afrique du sud (SADTU).
Et la liste est loin d’être exhaustive. L'Italie, l'Espagne et la province du Brunswick au Canada et l'Etat de New York ont acté leur fermeture jusqu'en septembre. Le Japon a rétropédalé dans l’ouverture partielle des classes pour avoir subi une seconde vague de contamination. Au Royaume-Uni, le gouvernement, qui a fermé les écoles depuis mi-mars, a annoncé que les examens de fin d’année sont supprimés. Les épreuves du General Certificate of secondary Education (GCsE) sanctionnant la fin du collège (autour de 16 ans) et celles du A Level, validant la fin des études secondaires, n’auront pas lieu.
Au Danemark, les cours ont repris chez les tout-petits seulement avec des mesures sanitaires précautionneuses très strictes. En classe, chaque enfant doit être assis à deux mètres de ses camarades. Les élèves et les enseignants sont invités à passer le plus de temps possible en extérieur, dans la cour de récréation. Chaque enfant doit se laver les mains au moins une fois toutes les deux heures. De leur côté, les professeurs sont tenus de désinfecter régulièrement les poignées de porte, les interrupteurs, mais aussi les tables, les souris et les claviers d'ordinateur. La Biélorussie, le Tadjikistan, le Turkménistan, ainsi que le Nicaragua ont opté depuis le début pour un non confinement, laissant leurs écoles ouvertes depuis le début de la pandémie. La suède a fermé lycées et universités, mais a maintenu ouverts crèches, écoles et collèges.
La vraie question que MON doit se poser est celle relative aux autres 4 millions d’apprenants qui ne sont pas concernés par cette reprise et pour qui aucun plan de reprise n’est conçu. La seule réponse péremptoire du Président est celle du télé-enseignement. si le téléenseignement était opératoire, pourquoi ne pas laisser les élèves de Cm2, 3e et terminales acquérir intra-muros ce qu’ils vont chercher à l’école le 2 juin à leurs risques et périls ?
Macky Sall, élève qui a appris avec des lampes-tempête, des bougies ou même sous des poteaux électriques, ignore-t-il, aujourd’hui qu’il est président de la République, que plusieurs sénégalais n’ont pas encore accès à l’électricité ? Sait-il que la télévision et l’ordinateur sont des luxes dans ce pays qui se nimbe d’une émergence fantasmagorique ? Il ne faut pas se voiler la face ! Il appert que la volonté de ce gouvernement, qui ne se soucie pas de ses apprenants et de ses enseignants, n’est pas de sauver l’année scolaire mais de sauver les milliards dépensés en termes de salaires, de fonctionnement et primes dans le département de l’Education. Et il faut que le ministre de l’Education et ses caudataires panurgistes cessent de colporter que reprendre les cours au mois de septembre équivaut à une année blanche. Une année blanche ne dépend que d’un seing de l’autorité présidentielle.
En 1997, le bac a été organisé en septembre à cause d’une longue crise scolaire et l’année n’avait pas été déclarée blanche. Le seul but de ce gouvernement, c’est de distribuer, après l’organisation de simulacre d’examens, des « coronadiplômes », c’est-à-dire des diplômes au rabais. Pour mieux vitrifier le corps enseignant, MON met en parallèle la frousse des enseignants au courage du personnel soignant et des forces de défense et de sécurité (FDs). Pourtant on a entendu le coup de gueule des médecins du sames qui ont demandé en quantité et en qualité des équipements de protection individuelle (EPI).
A l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, un médecin chef a menacé de fermer son département si les mesures de protection sanitaire n’étaient pas garanties à son personnel. sa menace mise en exécution pour 24h et voilà subséquemment ses doléances satisfaites par les autorités de la santé. Les enseignants, loin d’être des pétochards, affichent de la prudence et font preuve de responsabilité. Les magistrats refusent de reprendre les audiences si le maximum sanitaire ne leur est pas garanti. Beaucoup de chefs religieux chrétiens comme musulmans ont décidé de ne pas rouvrir les lieux de culte placés sous leurs responsabilités.
Alors MON, pourquoi refuser aux enseignants ce que l’on admet pour les autres ? Certes le Covid-19 est une maladie bénigne mais impitoyable chez tous les patients qui présentent des comorbidités. Et c’est une erreur que de soutenir dans l’absolu que le taux de létalité est de 1 %. Le Covid-19 n'est pas meurtrier partout avec la même intensité. Il n’a pas la même gravité et la même létalité partout où existent des foyers et des chaînes de transmission. Au jour du 21 mai, avec 329.799 morts et 5.049.390 cas d’infection officiellement diagnostiqués dans le monde, le taux de létalité est de 6,53 %.
Au Sénégal, la létalité qui est encore faible pourrait du jour au lendemain exploser si les clusters se multiplient. Et l’analyse de la courbe épidémique, dans sa phase ascensionnelle actuellement, indique qu’il n’est pas à écarter un nombre plus important de décès dans les jours à venir. Et c’est aussi une erreur de dire que le palu est plus mortel que le Covid. Il est avéré aujourd’hui (bilan total du 9 février au 13 mai) que le Covid-19 est devenu la 3e maladie infectieuse la plus mortelle du monde derrière l’hépatite et la tuberculose. Suivent le sida et la malaria. En cinq mois, le Covid a fait plus de 300 mille morts au plan mondial. Le palu en douze mois (année 2019) a tué près de 450 mille personnes dans le monde. Il est temps de conclure cette réaction qui n’est point une apologie. Les enseignants sont loin d’être des pantouflards ou des froussards.
Quand certains fonctionnaires de l’Etat, valorisés ostensiblement aujourd’hui, désertaient les zones de guerre lors de la crise casamançaise, seuls les enseignants, par devoir et par conscience professionnelle, restaient à leurs lieux de travail. Après les FDs, le corps enseignant a payé le plus lourd tribut parmi les autres catégories socio-professionnelles. Pendant des années, les enseignants ont eu à faire les frais de cette guerre dévastatrice du sud. Certains d’entre eux ont été sauvagement trucidés, d’autres devenus éclopés et invalides à cause des mines antipersonnel, et les plus chanceux étaient dépouillés de leurs biens. A ceux-là s’ajoutent les traumatisés psychologiques. Ils sont nombreux ces soldats de la craie qui ont payé de leur vie en voulant façonner des vies dans des zones où les irrédentistes faisaient la loi. Et in fine, aucun hommage posthume n’a été rendu aux enseignants qui ont été victimes de cette guerre sénégalo-sénégalaise. Et Mariama Ba a vu juste quand elle dit dans son best-seller Une si longue lettre que « les enseignants forment une armée noble aux exploits quotidiens, jamais chantés, jamais décorés ». Les régimes successifs ont tout fait pour dévaloriser la fonction enseignante en confinant les enseignants dans le registre des sempiternelles revendications. Et malheureusement, c’est cette image caricaturale de l’enseignant grognon, paresseux, rouspéteur en toute occurrence distillée par l’Etat dans la société que MON retient de ces soldats du savoir qui se donnent quotidiennement pour la grandeur de leur patrie sans attendre des passe-droits particuliers en contrepartie.
**Avant cette mise au point, le président de la Fédération sénégalaise de football était aussi monté au créneau pour prévenir le président du club de Génération Foot qui avait rejeté la formule des play-off et play-down édictée par le Comité d’urgence de la FSF pour la reprise le championnat en novembre.
Certains présidents de club et particulièrement le président Mady Touré avait également déploré le manque de concertation qui a prévalu. « C’est une position de principe, on refuse de prendre part à ces play-offs et ces Play down. Ce n’en fait pas une affaire personnelle mais un combat d’ensemble des présidents de clubs amateurs et professionnels», a-t-il soutenu.
La réponse de Me Senghor ne s’est faite attendre : «Tout club qui décidera de ne pas jouer les play off sera relégué et aussi perdra tous ses joueurs professionnels. Parce que quand on est en non activité, les joueurs seront libres et pourront rejoindre le club de leur choix. Les appuis aussi seront donnés qu’aux clubs qui ont décidé de participer aux play off», a répondu Me Augustin Senghor ajoutant que la mesure de la FSF demeure applicable. «Nous avons pris une décision. Elle est applicable. Ceux qui ne sont pas de la majorité ont cru devoir protester par bras de fer, d’autres par écrits. Ils auraient dû attendre déjà la notification officielle via les Ligues régionales parce que nous avons des règles. Nous avons des procédures de notification avant de faire des recours», conclut-il
LA FSF RECADRE MADY TOURE
La Fédération Sénégalaise de Football n’a pas tardé à répondre à Mady Touré, avec une mise au point de la subvention et appuis financiers.
La Fédération Sénégalaise de Football n’a pas tardé à répondre à Mady Touré, avec une mise au point de la subvention et appuis financiers.
Dans un communiqué, l’instance du football sénégalais reproche au président du club Génération Foot Mady Touré d’avoir, sur les plateaux de télévision, «minimiser le soutien reçu» pour la participation de son club lors des dernières Ligue des Champions et Coupe de la CAF. La FSF considère que les «Grenats» restent le club ayant le plus bénéficié des subventions et appuis financiers sur les deux dernières saisons, avec 84 millions de FCfa débloqués lors des compétitions africaines de ses dernières années.
La fédération sénégalaise de football a répondu à Mady Touré sur la subvention allouée par la Fédération sénégalaise de football.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi, l’instance du football sénégalais a reproché au président de Génération d’avoir «minimiser le soutien reçu» lors de l’émission télévisée «Point Corona» de la TFM du dimanche 17 mai. Répondant à une question sur le soutien reçu de la Fédération sénégalaise de football lors de la participation de son club à la dernière Ligue des Champions de la CAF, le président de Génération foot « ...qu‘il n‘avait pas les chiffres en tête ...qu‘il pense grosso modo que c‘est autour de 10 millions et quelques... »
L’instance dirigeante du football a tenu à indiquer que Génération Foot reste «le club ayant le plus bénéficier des subventions et appuis financiers de la FSF » lors de ses deux dernières campagnes en Afrique NDLR « Ligue des Champions et Coupe Caf ». Sur les deux dernières saisons (2018/2019 et 2019/2020) le FSF estime qu’un appui d’un montant global de prés de 85 millions de francs CFA a été alloué sur les deux dernières saisons (2018/2019 et 2019/2020) au club des Académiciens de Saly.
Plus de 49 millions FCFA, précise la structure fédérale, ont été débloqués pour la prise en charge des billets d’avion, du transport local, de l’hébergement et de la restauration des officiels (Arbitres et Commissaires de matchs) ainsi que les paiements des indemnités des commissaires de matchs commis par la CAF lors de ses rencontres des compétitions interclubs africains.
«Conformément à ses habitudes, la FSF continuera, à chaque fois que de besoin et selon ses moyens, à accompagner l’ensemble de ses clubs, tant au niveau national qu’international pour un rayonnement de plus en plus marqué du football sénégalais», conclut le communiqué.
Par Séraphin PRAO
LA FRANCE MAINTIENT L'UEMOA DANS LA SERVITUDE
Sous l’ère Macron, la France est décidée à maintenir ses positions sans toutefois apparaître impérialiste. L’adoption du projet de loi entérinant la transformation du franc CFA en ECO est un coup de maître du gouvernement français
Le grand Sun Tzu disait que «la meilleure stratégie est celle qui permet d’atteindre ses objectifs sans avoir à se battre». En tout cas, tout porte à croire que sous l’ère Macron, la France est décidée à maintenir ses positions sans toutefois apparaître impérialiste. L’adoption du projet de loi entérinant la transformation du franc CFA en ECO est un coup de maitre du gouvernement français.
En réalité, c’est la suite logique de l’accord signé le 21 décembre 2019, entre le président Alassane Ouattara, au nom des pays de l’UEMOA et le président français, Emmanuel Macron, à Abidjan. Les ‘’ennemis du développement’’ du continent africain veulent faire croire qu’il s’agit d’une révolution copernicienne alors que dans les faits, c’est une simple stratégie pour contrôler indirectement les économies de l’UEMOA sans paraître impérialiste. Nous montrons à travers ces quelques lignes, que le nouvel accord est purement symbolique puisque la France continuera de contrôler les économies africaines au profit de ses entreprises. Le projet de loi du 20 mai 2020 est purement symbolique
Depuis 1945, la France pille les fabuleuses ressources des Pays africains de la Zone Franc (PAZF), par le truchement de plusieurs canaux, dont le canal monétaire de l’accord de coopération monétaire. Avec l’accord du 21 décembre 2019, rien ne change sinon un aménagement de l’ancien accord pour briser l’élan patriotique des Africains quant à la reconquête de leur souveraineté monétaire. Pour ce faire, Macron n’a pas oublié la célèbre pensée de Léopold Sédar Senghor, qui disait que « l’émotion est nègre mais la raison est hellène ».
Changer le nom et quelques dispositions marginales suffiront par calmer ces pauvres africains, telle était l’idée qui a milité en faveur de la signature de l’accord du 21 décembre 2019, du côté de la France. D’ailleurs, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sur le perron de l’Elysée, est précise sur le sujet : « cette fin symbolique devait s’inscrire dans un renouvellement de la relation entre la France et l’Afrique et écrire une nouvelle page de notre histoire ». Pour celui qui a un minimum d’ingrédient intellectuel comprend sans effort, qu’il s’agit d’une arnaque monétaire de la France.
Dans les faits, les trois changements dans cette réforme sont : le nom de FCFA qui devient ECO, l’arrêt des dépôts de la moitié de nos réserves de change auprès du Trésor français et le retrait des instances de gouvernance, des fonctionnaires français. En quoi est-ce que la décision de retrait d’un intrus de votre maison, doit constituer une prouesse de sa part ? Bien au contraire, de façon honteuse, la France reconnait qu’elle s’est immiscée dans les affaires monétaires des pays africains sans invitation. De même, avec la pression des pays africains et mêmes occidentaux (l’Italie et la Russie), la France est obligée de mettre fin à ce honteux pillage de nos réserves de change, à travers le dépôt de la moitié de nos réserves de change auprès du Trésor français. Cependant, la France va toujours contrôler les économies des pays de l’UEMOA avec l’accord du 21 décembre 2019.
Le contrôle indirect des économies de la zone UEMOA par la France La France se retire des instances de gouvernance de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sans retirer son influence sur les économies des pays Africains. Rappelons que jusqu’à présent, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque de France participaient aux deux réunions annuelles, dont l’une se déroulait à Paris. Comme pour interdire aux Africains, tout excès d’enthousiasme, le ministre des Affaires étrangères, de la France, Jean-Yves Le Drian, rappelle ceci : « le rôle de la France évolue pour devenir celui d’un strict garant financier de la zone ».
Qui peut nous convaincre de ce qu’un pays tiers peut apporter sa garantie à un autre sans contrepartie. C’est donc une façon subtile pour la France de contrôler les économies africaines. D’ailleurs, le concept de « garantie » de convertibilité employé par les officiels français et les partisans de la relique coloniale est d’autant plus absurde que nous vivons depuis les années 1970 une ère post Etalon or, où la monnaie émise par les États est de nature essentiellement fiduciaire. La valeur de la monnaie dépend du dynamisme de son économie et de l’acceptabilité des agents économiques. La France est supposée fournir toutes les devises nécessaires aux pays de la zone franc, pour leurs importations. Or, le fonctionnement de la BCEAO (et de la BEAC) est paramétré pour qu’une situation de manque de devises arrive le plus rarement possible, voire jamais. Dès que ses réserves de change atteignent un niveau critique, la banque centrale prend des mesures restrictives, comme la limitation des possibilités de financement des économies de la zone – pour reconstituer ses avoirs extérieurs. Grâce à ce mode de gestion, la garantie a été rarement activée pour les pays de l’UEMOA entre 1960 et aujourd’hui.
En dehors de cette supposée garantie, la parité fixe pose encore un problème car la France continuera de jouer son rôle de garant pour cette monnaie qui maintiendra également une parité fixe avec l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA). Cette parité fixe permet aux entreprises françaises en zone franc, d’éviter un risque de change, c’est-à-dire, une perte liée à une variation du taux de change. Etant donné que les pays africains constituent un déversoir de produits manufacturés et un réservoir de matières premières, il faut créer les arrangements monétaires qui sécurisent les investissements français en Afrique. C’est donc l’objet du maintien de la parité fixe.
Du moment que la parité fixe avec l’euro est maintenue, les réserves de change, serviront d’abord et avant tout à la défense de cette parité. Ces réformes ne rendent donc pas la BCEAO plus autonome : elle demeure une annexe de la Banque de France, rivée à la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Par-dessus tout, le projet de loi du 20 mai, en France, vise à saboter le projet monétaire souverainiste des pays de la CEDEAO. La vérité est que la France a peur de ce vaste projet des pays de la CEDEAO. On sait que le Nigeria, un pays anglophone est la première économie de la zone et le succès du projet est synonyme de la perte du pré carré français en Afrique de l’Ouest. En court-circuitant le projet d’intégration monétaire des pays de la CEDEAO, la France sait que les pays anglophones n’accepteront jamais cette vassalisation monétaire. Du coup, les pays de l’UEMOA resteront les seuls pays à utiliser l’ECO tout en restant dans une servitude monétaire sous le joug français. La preuve est que le franc CFA ne disparaît pas complètement : les six pays d’Afrique centrale (Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad), qui forment une zone monétaire distincte, continueront à l’utiliser.
En définitive, le projet de loi français est un épiphénomène et une reconnaissance honteuse du pillage des économies africaines par la France. La crise du Covid-19 a montré la fragilité des Etats qui n’ont pas adopté une vision stratégique de l’industrialisation. Or, les pays africains ne sont même pas au stade de l’industrialisation. Il est urgent que ces pays utilisent pleinement tous les instruments à leur disposition pour aller très vite à l’industrialisation.
La monnaie a sans aucun doute, un rôle primordial à jouer dans tout processus de développement. Les pays de l’UEMOA n’ont rien compris à ce niveau et c’est dommage. Entre le franc CFA et l’ECO version Macron, la différence n’est pas nette car, entre le cochon et le sanglier, la seule différence notable est que le premier est au village et le second en brousse. D’ailleurs, lorsqu’on a un litige avec le cochon, il ne faut pas appeler le sanglier comme témoin»
Séraphin Prao est économiste, enseignant chercheur spécialisé en Théorie Monétaire