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5 septembre 2025
L’AES CRÉE UNE FORCE UNIFIÉE
Face à l’escalade djihadiste, les trois pays sahéliens membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) annoncent la mise en place imminente d’une « force unifiée » de 5 000 hommes. Cette armée commune est dotée de moyens aériens, terrestres ...
Face à l’escalade djihadiste, les trois pays sahéliens membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) annoncent la mise en place imminente d’une « force unifiée » de 5 000 hommes. Cette armée commune est dotée de moyens aériens, terrestres et de renseignement.
Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, trois pays sahéliens dirigés par des régimes militaires depuis des coups d’État entre 2020 et 2023, franchissent un nouveau cap dans leur coopération sécuritaire. Ces États, réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont décidé de créer une armée commune pour lutter contre la menace djihadiste, a annoncé, mardi 21 janvier, le ministre nigérien de la Défense, le général Salifou Mody.
Selon le général, cette force sera composée de 5 000 soldats, appuyée par des moyens aériens, terrestres et de renseignement, et dotée d’un système de coordination avancé. « Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble », a-t-il affirmé lors d’une interview à la télévision publique nigérienne, précisant qu’il s’agit d’une « question de semaines » avant que cette force ne devienne opérationnelle.
Une réponse à une menace commune
Ces trois pays partagent une vaste zone enclavée de 2,8 millions de kilomètres carrés, soumise depuis une décennie à des attaques récurrentes de groupes armés liés à Al-Qaida ou à l’État islamique. La zone des « trois frontières », en particulier, reste un épicentre de la violence.
Le général Mody a insisté sur la nécessité de mutualiser les efforts pour faire face aux défis sécuritaires communs : « Nous sommes dans un même espace, nous faisons face aux mêmes types de menaces. Cette force unifiée est une réponse nouvelle et sécurisante pour nos populations. »
Un départ effectif de la Cedeao
Parallèlement à cette initiative, les trois membres de l’AES ont réitéré leur rupture avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qu’ils considèrent comme inefficace et partiale. Leur retrait, annoncé il y a un an, deviendra effectif le 29 janvier 2025, conformément aux dispositions de l’organisation.
Les trois pays accusent la Cedeao d’être influencée par la France, ancienne puissance coloniale, et ont choisi de privilégier de nouveaux partenariats stratégiques, notamment avec la Russie, pour répondre à leurs besoins sécuritaires.
RÉVISION ORDINAIRE DES LISTES ÉLECTORALES PRÉVUE ENTRE FÉVRIER ET JUILLET
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique annonce la révision ordinaire des listes électorales conformément aux dispositions du Code électoral (article L.37 du Code électoral, article R.28 du décret n° 2021-1196 portant partie réglementaire..
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique annonce la révision ordinaire des listes électorales conformément aux dispositions du Code électoral (article L.37 du Code électoral, article R.28 du décret n° 2021-1196 portant partie réglementaire du Code électoral). Les opérations qui entrent dans le cadre de la mise à jour du fichier électoral se dérouleront du 1er février au 31 juillet 2025, informe le quotidien Le Soleil.
La révision ordinaire des listes électorales 2025, d’une durée de six mois, démarre le 1er février prochain. Selon la source, l’information est confirmée par la Direction générale des élections (Dge) du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique.
« La Dge annonce la publication imminente du communiqué officiel sur la question. Cette opération qui s’inscrit dans le cadre des efforts pour renforcer la transparence et l’inclusivité du processus électoral sera clôturée le 31 juillet 2025 conformément aux dispositions du Code électoral. Son article 37 dispose que « les listes électorales sont permanentes », renseigne la source.
« Elles font l’objet d’une révision annuelle initiée par l’administration. Sauf cas de force majeure, cette révision dite ordinaire se déroule dans les délais fixés par le présent Code (…) ». Durant cette période de révision ordinaire ouverte à tous les citoyens électeurs ayant atteint la majorité électorale, soit 18 ans, les Sénégalais auront la possibilité de s’inscrire. Les inscriptions (primo-votants) et mises à jour (changement d’adresse électorale, correction d’éventuelles erreurs sur les données personnelles), pourront être réalisées dans les différentes commissions administratives ouvertes sur l’ensemble du territoire national », a-t-elle ajouté.
Celles-ci sont composées d’un président et d’un suppléant désignés par le préfet ou le sous-préfet, du maire ou de son représentant ainsi que d’un représentant de chaque parti politique légalement constitué ou coalition de partis politiques déclaré à cet effet auprès de l’autorité compétente. La dernière révision ordinaire des listes électorales remonte à 2016.
Depuis lors, seules des révisions extraordinaires ont été organisées. Et pourtant, conformément à l’article L.37 du Code électoral, le gouvernement ne peut recourir qu’à l’article R.28 du décret n° 2021-1196 qui dispose : « une révision dite « ordinaire » a lieu, sauf cas de force majeure ou de révision exceptionnelle en perspective, chaque année, du 1er février au 31 juillet inclus ». En outre, l’article 37 précise qu’avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle peut être décidée par décret qui détermine alors la durée des opérations et les délais des contentieux.
« Dans ce cas, il n’y aura pas de révision ordinaire. Toutefois, la révision exceptionnelle peut être décidée dans la même forme en cas d’élection anticipée ou de référendum. Si les délais d’organisation d’une élection anticipée ou d’un référendum ne permettent pas le déroulement normal d’une révision exceptionnelle, l’élection ou la consultation est faite sur la base de la liste électorale révisée dans l’année en cours ».
BRAQUAGE DE L’HOTEL RIU, ONU-TOURISME… : FAOUZOU DEME ETALE SES IDEES
Dans un contexte où le tourisme mondial est en constante mutation, le Sénégal se distingue comme une destination de choix. Mouhamed Faouzou Dème, expert en tourisme et candidat au poste de Secrétaire général de l’Onu-Tourisme, partage sa vision
Dans un contexte où le tourisme mondial est en constante mutation, le Sénégal se distingue comme une destination de choix. Pourtant, des incidents ponctuels, comme l’attaque contre le réceptif hôtelier Riu Baobab perpétrée dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier 2025, peuvent fragiliser cette image et mettre à l’épreuve la résilience des acteurs du secteur. Mouhamed Faouzou Dème, expert en tourisme et candidat au poste de Secrétaire général de l’Onu-Tourisme, partage sa vision sur les enjeux liés à la réputation des destinations touristiques, les mesures sécuritaires nécessaires et l’importance d’une collaboration renforcée entre acteurs publics et privés pour préserver l’attractivité du Sénégal. Il dévoile également les réformes qu’il souhaite impulser à l’échelle mondiale pour un tourisme inclusif, sécurisé et équitable.
Quel impact un incident comme l’attaque contre l’hôtel Riu Baobab peut-il avoir sur la réputation d’une destination touristique comme le Sénégal ?
Vous savez le tourisme s’épanouit et se développe dans la stabilité, la paix et la sécurité. C’est un élément fondamental dans la stratégie de marketing et de communication des destinations touristiques. Cependant, il faut être très prudent dans la communication journalistique dans de pareils incidents, car le langage commercial et diplomatique a un rôle important à jouer dans l’image de la destination. Maintenant, l’impact immédiat, c’est l’annulation de réservations, mais dans le court terme, avec une bonne maîtrise de l’incident et le renforcement des dispositifs sécuritaires, l’image pourrait ne pas être gravement affectée.
Quelles mesures les établissements hôteliers peuvent-ils mettre en place pour rassurer les touristes et renforcer leur sécurité ?
Il est du ressort du gestionnaire des établissements de mettre en place des dispositifs sécuritaires à plusieurs niveaux. Il y a des dispositifs dissuasifs, de contrôle d’accès, d’identification et de patrouilles à l’intérieur et aux points d’accès de l’établissement. Vient ensuite en appoint le dispositif des Forces de défense et de sécurité, ou les établissements disposent des contacts et des numéros verts pour appeler au secours en cas d’infiltration ou d’attaque. Aujourd’hui, avec l’avancée technologique, la vidéo surveillance est à la fois un élément important de la sécurité, mais aussi de la sûreté de l’établissement qui est sous contrôle 24/24h et qui permet de visionner tous les mouvements jusqu’au moindre détail. Il est important pour les établissements d’être très rigoureux dans le recrutement des vigils et des gardiens de nuit, et de veiller à leurs équipements de sécurité et de défense. Souvent, il y a de la complaisance ; or la sécurité ne se négocie pas, elle se paie cash. Cela pose la question des grilles salariales et des primes de risques qui valorisent le salarié au poste de gardien et qui le mettent à l’abri de complicité organisée avec certains bandits.
Comment les autorités gouvernementales, locales et les acteurs du tourisme peuvent-ils collaborer pour prévenir de tels incidents et préserver l’attractivité de la zone ?
Déjà, la prévention et la dissuasion sont des armes indispensables aux dispositifs de sécurité. Il faut rappeler que le tourisme est composé de plusieurs acteurs qui doivent régulièrement se retrouver et échanger sur plusieurs questions concernant l’accès à la mer, l’insalubrité, la sécurité, l’occupation des espaces autour du périmètre des établissements hôteliers, etc. Et c’est généralement à travers un Crd que les autorités territoriales, populations et acteurs touristiques anticipent sur les problèmes, mais aussi discutent des problèmes pour trouver des solutions. C’est ma conviction, il est urgent de travailler sur le transfert de compétences du tourisme, à défaut d’un partage des compétences, pour résoudre certains problèmes de gouvernance. Les bureaux régionaux du tourisme installés dans les pôles touristiques ont besoin d’accompagnement en tous genres pour assurer le contrôle, la vérification et les visites auprès des établissements hôteliers, pour remonter à l’autorité les rapports d’activités sur le pôle en question. Il faut une véritable prise en main du secteur du tourisme à travers des organes du personnel et des équipements pour assurer l’attractivité des pôles touristiques.
Vous êtes candidat au poste de Secrétaire général de l’Onu-Tourisme, pourquoi et quels sont les changements que vous comptez apporter à cette organisation ?
Je suis un des prétendants au poste de Secrétaire général de l’Onu-Tourisme, le seul Africain pour l’instant. La date de clôture de dépôt des candidatures est fixée au 31 janvier 2025 à minuit. Pourquoi être candidat, parce que je souhaite faire briller davantage le Sénégal à l’Onu-Tourisme en étant le premier Sénégalais et Africain à oser ce challenge, donner plus de dynamisme à notre économie par l’apport d’investissement massif, et offrir plus d’opportunités aux acteurs du tourisme à rivaliser avec les grandes destinations du tourisme mondial en augmentant qualitativement et quantitativement la contribution de notre tourisme au Pib national.
Les changements que je compte apporter à l’Onu-Tourisme sont nombreux, mais je commencerai d’abord par limiter le mandat du Secrétaire général à deux. Je m’engage à redessiner la carte du tourisme mondial en donnant plus de priorités à l’Afrique, travailler de façon inclusive et sans discrimination à ramener la paix, renforcer la sécurité et valoriser le capital humain de l’institution.
Je m’engage également à restructurer les organes de gouvernance de l’Onu-Tourisme, veiller à plus de transparence, d’équité, de solidarité et de parts de marchés à toutes les destinations, et valoriser le potentiel touristique des zones défavorisées pour plus de gains aux populations et aux acteurs.
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE REFLECHIT SUR L’UNIVERSALISME
Philosophe, le Pr Souleymane Bachir Diagne a fait face à ses lecteurs ce samedi aux Editions Harmattan. Le Quotidien a rassemblé les grands moments de ce face-à-face.
Rassemblés par Ousmane SOW |
Publication 22/01/2025
Philosophe, le Pr Souleymane Bachir Diagne a fait face à ses lecteurs ce samedi aux Editions Harmattan. Dans cette discussion animée par le journaliste Pape Alioune Sarr, en collaboration avec le Département de philosophie de la Fastef et l’Association sénégalaise de philosophie, l’auteur des ouvrages «Ubuntu» et «Universaliser» est revenu sur les questions d’universalité, de singularité qui sont au cœur de ses réflexions et engagements. Le Quotidien a rassemblé les grands moments de ce face-à-face.
Que faisons-nous de nos singularités ?
Etre ensemble, cela suppose aussi l’affirmation de nos identités. Il ne s’agit pas de transformer nos identités en des identitarismes. Le problème, ce sont les identitarismes. Faire de mon identité une politique, c’est absurde, c’est une impasse. Malheureusement, dans le monde de la fragmentation où nous vivons, dans le monde des tribus, chacun fait de sa tribu, de son particularisme et de son identité, l’alpha et l’oméga de sa politique. Je fais la politique qui est la mienne parce que j’ai l’identité qui est la mienne, ça, c’est s’enfermer encore dans des logiques tribales. En revanche, cela ne signifie pas que pour faire communauté, il faille effacer qui on est. Au contraire, comprendre que le monde est pluriel, qu’il est tissé de différences, c’est la condition même d’une orientation commune vers un horizon d’universalité. Comprendre que l’affirmation de soi et de son identité se fait dans un même geste d’ouverture à la communauté et de constitution de la communauté. La meilleure expression de cela, je dis malheureusement pour moi, mais malheureusement parce que chaque fois que l’on parle de Senghor, vous avez des gens qui sont prêts à s’exciter et à considérer que c’est parce que je fais partie de ce qu’on appelle aujourd’hui les élites occidentalisées et cosmopolites, que je le cite volontiers. Mais on ne peut pas faire mieux que cette phrase : «Mesurer l’orgueil de sa différence au bonheur d’être ensemble.» Essayez de penser cela sans les termes senghoriens que voilà, vous n’y arriverez pas. Donc il va bien falloir quand même trouver une petite place dans le panthéon des grands penseurs dont notre continent peut être fier. Un panthéon au fond où les personnages ont toutes les raisons d’être parfaitement réconciliés. Les différents s’effacent dès lors qu’avec le temps, ne surnage plus ce qui a été. Nous naissons dans une famille, nous naissons dans un clan, nous naissons dans une Nation (…). Il faut bien la construction de l’humanité comme une construction philosophique. Les philosophes le savent et l’enseignent : que l’humanité est le premier universel même s’il n’y a pas un instinct qui lui correspond. Précisément parce que l’humanité n’est pas de l’ordre de l’instinctif, il est de l’ordre de la réflexion. Mais pas seulement de la réflexion, il est également de l’ordre de l’émotion. L’émotion en particulier portée par la religion. Nous n’avons pas besoin de quoi que ce soit, nous n’avons besoin de rien pour produire l’instinct de tribu qui nous fragmente, qui fait que nos politiques sont devenues des politiques de la polarité absolue, où il ne s’agit plus seulement d’avoir des différents parce que les différents peuvent encore parler le même langage, mais d’avoir carrément des positions absolument irréconciliables comme l’étaient les tranchées de la Première Guerre mondiale, où on a l’impression que chaque parti politique poursuit la mort de l’autre et pas simplement établir une conviction qui va emporter l’adhésion, ce qui est la définition même de la démocratie. La crise de la démocratie que nous vivons aujourd’hui et que nous vivons sur tous les continents, chez nous ça se traduit aussi par des coups d’Etat, mais cette crise de la démocratie est liée aussi à la fragmentation, à la tribalisation et à la racialisation de notre monde aujourd’hui, où toutes les identités sont devenues des identitarismes, et les politiques sont devenues des politiques d’identité.
Pourquoi ce besoin de repli identitaire ?
C’est aussi une attitude défensive, parce que l’émotion sur laquelle il est le plus facile d’agir, c’est la peur. Je peux contrôler la peur de l’autre, la peur que j’inflige à l’autre, en disant par exemple, faites très attention, les immigrés sont là, ils nous envahissent, il faut faire une ré-migration, qui est d’ailleurs un mot, ça c’est l’euphémisme délicat des Européens qui parlent de ré-migration. Les Américains parlent eux carrément de déportation. Les Européens n’osent pas parler de déportation parce qu’évidemment, déportation, ça évoque les nazis. Mais c’est bien ça que veulent les partis d’Extrême-droite, qui jouent tous sur la peur. Et la peur devient très facilement aussi ressentiment. Il y a une sorte de parenté et de communication entre la peur, la colère et le ressentiment. Et à ce moment-là, vous vous constituez comme une communauté purement réactive par rapport à quelque chose d’extérieur à vous. Et ça, ça vous soude, mais ça vous soude sur la base de la peur et ça vous soude sur la base du ressentiment. Regardez beaucoup de discours politiques aujourd’hui, comme ils ont besoin d’être toujours dans l’accusation de quelqu’un d’autre. Parce qu’en effet, dans cette accusation permanente de quelque chose qui vous est extérieur et vous constitue comme groupe et comme communauté de l’extérieur, vous avez besoin de cela pour être communauté et avoir le sentiment que vous êtes ensemble, dans une forme de résistance et dans une forme de victimisation permanente. La communauté construite sur des bases positives, c’est précisément cette communauté humaine dont est porteur le concept Ubuntu.
Vous dites dans votre ouvrage que ce concept ou ce mot doit jouer une sorte de catapulte au concept Ubuntu. Pourquoi ?
Parce qu’il est né comme cela. Ubuntu a une valeur religieuse. Il y a une valeur religieuse dans le fait de penser une humanité en voie de constitution. Ce n’est pas un hasard si, au fond, ces ouvrages-là, vous avez montré la parenté qui les lie. Il y a une parenté profonde entre ce que j’écris là et la réflexion que j’ai menée sur un philosophe comme Muhammed Iqbal. Ça a l’air d’être totalement détaché. Mais l’idée que Muham-med Iqbal nous a appris à penser d’abord que le monde est toujours un mouvement et un devenir. On est dans une cosmologie de l’émergence. Le monde n’est pas constitué une fois pour toutes. Il est toujours un monde ouvert à l’activité créatrice de Dieu. Et l’humain participe de cette activité créatrice. C’est la même chose que Ubuntu. L’hu-main devient pleinement ce qu’il a à être à l’intérieur d’une cosmologie de l’émergence. Tout cela est ce que contient aussi le mot Ubuntu. Voilà le cadre dans lequel on peut en effet penser une action politique comme une action de constitution de l’humanité. C’est la raison pour laquelle le sous-titre de mon livre «Universaliser», c’est «l’humanité par les moyens d’humanité» qui est une citation de Jean Jaurès.
Les réseaux sociaux face à Ubuntu…
Les réseaux sociaux sont comme la langue des autres, la meilleure et la pire des choses. La meilleure dans la mesure où les réseaux sociaux, par définition et dans leur nom même, auraient dû, devraient être des moyens de faire communauté, de constituer de la socialité et d’être une traduction technologique de Ubuntu. Mais on voit que les réseaux sociaux peuvent aussi très facilement être transformés et être happés, pour ainsi dire, par le tribalisme. Le tribalisme se satisfait parfaitement de ces outils-là parce que vous pouvez constituer à l’intérieur des réseaux sociaux, des sortes de bulles, même des sortes de commandos. Vous avez de véritables commandos politiques dans les réseaux sociaux qui sont là à l’affût de ce qui se dit et qui regardent si ce qui se dit ressemble véritablement à la direction qu’ils prennent, et si ce n’est pas le cas, c’est le lynchage médiatique des réseaux sociaux. On fabrique les opinions. On les manipule. Les tribus, aujourd’hui, se sont emparées en grande partie des réseaux sociaux. Mais il faut qu’on puisse imaginer de rendre les réseaux sociaux à leur destination première, à leur idéalisme premier. Malheureusement, nous n’en prenons pas pour l’instant le chemin. On va vivre avec ces réseaux sociaux-là, avec leurs méfaits. Mais, il faut essayer en effet de toujours continuer le combat pour être digne de cet héritage que nous ont laissé Nelson Mandela et Desmond Tutu.
La souveraineté culturelle, est-elle possible ?
Souveraineté et culture, si par souveraineté, on prend le premier aspect de la citation que j’ai donnée de Senghor. L’orgueil d’être différent, c’est-à-dire l’appréciation et l’affirmation de ce caractère unique, de ce visage unique que l’on donne à l’aventure hu-maine. Chaque langue humaine, chaque culture humaine porte un visage particulier, unique de l’aventure humaine, mais cette aventure humaine, encore une fois, est commune. Ce n’est pas qu’elle se constitue et qu’elle s’ouvre. Elle est constituée par l’ouverture elle-même. Poursuivre la culture de l’identité, c’est se tromper sur l’identité de la culture, sur la signification de la culture. Il n’est de culture, en effet, que dans cette ouverture que ma particularité me donne sur l’universel humain. Par exemple, j’entends des gens estimer que la meilleure manière d’affirmer sa différence et sa souveraineté, c’est de s’amputer d’une langue, s’amputer de la langue française. L’islam nous enseigne que autant de langues on parle, autant d’humains on vaut. Parler plusieurs langues, c’est justement comprendre ce décentrement qui est constitutif de la culture et comprendre que la culture de l’identité doit toujours être éclairée par cette dimension de l’ouverture, de la multiplication, et comprendre en particulier en effet que le savoir est dans la traduction. L’humain est un animal qui traduit, c’est-à-dire qui s’approprie. Aujourd’hui, on a une espèce de phobie de l’appropriation culturelle, ne touche pas à ma culture. Une culture à laquelle on ne touche pas de l’extérieur, perd tout de suite sa propre valeur de culture.
Ce que l’on perd vaut mieux ce que l’on gagne. Qu’est-ce que l’on perd, qu’est-ce que l’on gagne en s’ouvrant ? Ou bien il faut savoir s’ouvrir ?
Il faut savoir s’ouvrir, c’est-à-dire il faut toujours savoir que l’ouverture est, comme je le disais tout à l’heure, constitutive de l’identité. On dit par exemple qu’il faut être arc-bouté sur son identité. Arc-bouté sur son identité, avoir l’impression que c’est une identité culturelle toujours menacée, c’est qu’elle est déjà morte. Une culture qui n’arrête pas de penser à sa propre disparition est une culture qui est déjà morte parce qu’elle ne comprend pas qu’elle est ouverture permanente, qu’elle est devenir davantage que l’identité. Il n’est pas vrai que la jeunesse africaine soit préoccupée de son identité, elle est préoccupée de son devenir. L’identité, je dis toujours en plaisantant, mais à moitié seulement, l’identité elle fait comme l’intendance, elle suit. Engagez-vous dans le mouvement de devenir à partir de ce que vous êtes et ce que vous allez créer va être votre identité. L’identité, c’est une identité en mouvement. Parce que le monde lui-même est en mouvement, il est en émergence continue. C’est là, à mon avis, qu’il faut poser la réflexion sur la souveraineté. Effectivement, il ne faut pas que ce mouvement de devenir soit un mouvement qui soit actionné de l’extérieur. Autrement dit, renouer avec son propre principe de mouvement, c’est reconnaître ce principe comme étant un principe interne de développement et non pas un principe externe. C’est là que vous avez l’impérialisme culturel. Mais lutter contre l’impérialisme culturel, ce n’est pas encore une fois avoir une réaction réactive et défensive, c’est avoir une intelligence active, proactive. Et en mouvement de ce que signifie l’identité dans le devenir et l’affirmation d’une différence dans le bonheur d’être ensemble.
Est-ce qu’il y a une possibilité de ce dialogue des cultures si on sait que le monde maintenant parle avec les chiffres ?
Pour un dialogue des cultures, c’était jusqu’au dernier moment le sous-titre de mon livre, «Universaliser». On n’a jamais vu des cultures dialoguer. Ce qu’on voit, ce sont des individus particuliers, éclairés à l’intérieur des différentes cultures, dialoguant entre eux. Mais le dialogue des cultures, c’est cette interpénétration, cette pénétrabilité de toutes cultures par toutes autres cultures qui est la condition même de la créolisation du monde à laquelle nous assistons aujourd’hui, qui est aussi bien une européanisation du monde qu’une africanisation du monde, qu’une civilisation du monde, qu’une indianisation du monde. Le monde est traversé de devenir et il en sera ainsi de plus en plus. Avoir l’impression que le souverainisme, ça va être des îlots et des insularités, c’est ne pas comprendre la configuration du monde et le mouvement du monde. Et dans ce mouvement du monde, il faut que nous soyons engagés, il faut que nous affirmions la présence africaine sur toutes les grandes questions du monde, au lieu de dire que nous avons simplement des questions strictement africaines qui seraient strictement les nôtres, ou des questions strictement sénégalaises. Certaines cultures sont portées par des industries culturelles, comme on les appelle, d’une très grande puissance. Et les nouvelles technologies permettent même à des petites différences de s’affirmer. Cela veut dire que vous n’avez pas besoin d’être une puissante industrie sur le plan technique pour affirmer votre présence dans le monde. Et donc, travailler à cette présence africaine dans le monde, c’est la direction dans laquelle nous devons nous engager. Et ça ne doit pas être, encore une fois, cette attitude purement réactive et purement défensive. Oui, on parle, et c’est d’ailleurs l’actualité qui se branche dans ces ouvrages universalisés.
Il faut enseigner nos auteurs, parler de nos cultures, de notre histoire…
Absolument, c’est important. C’est important, en effet, de s’enseigner à soi-même sa propre identité, mais dans le même temps, il est important aussi de savoir que l’éducation, comme son nom l’indique, comme son étymologie l’indique, ça consiste à sortir de soi. Et l’éducation qui consiste simplement à dire «je m’enferme sur moi-même et je n’enseigne que moi-même», ce n’est plus de l’éducation. Ceux qui ont écrit les ouvrages critiques les plus importants sur la littérature africaine, ce sont ceux qui ont été nourris de littérature non africaine. Le nationalisme est le pire ennemi de l’éducation. Comprendre que l’éducation est engagée dans le mouvement de Ubuntu, c’est-à-dire enseigner à l’humain à devenir pleinement humain, c’est-à-dire enseigner à l’humain la capacité de décentrement, la capacité d’aiguisement de l’esprit critique qu’il y a dans le décentrement, c’est cela la véritable éducation. Il faut le faire évidemment dans les langues qui sont les nôtres parce que confiner notre langue wolof dans une simple activité d’interaction privée, ça, ce n’est pas rendre justice à cette langue-là, il faut les rendre à leur devenir, leur devenir langue de création, leur devenir langue de science, évidemment. Mais en même temps, comprendre que la relation que nous devons avoir pour savoir est une relation de décentrement et d’ouverture, et non pas une manière de se craquemurer dans ce qu’on estime être son identité.
Alors, panafricanisme est universel ?
Il y a aujourd’hui une forme de panafricanisme qui est purement réactive. On dit qu’on est panafricaniste en fonction de ce contre quoi on est. Et on se demande que signifie un panafricanisme. Un panafricanisme de la construction. C’est-à-dire un panafricanisme où nous ne nous retrouvons pas simplement par ce contre quoi nous sommes. Il faut être anticolonialiste certainement. Mais quand vous construisez le panafricanisme, c’est une construction qui est une construction positive et non pas une construction réactive. Et c’est en cela que le panafricanisme ne va pas contre l’universel, mais est une exigence de l’universel. Notre particularité est notre panafricanisme qui est un panafricanisme anti-occidental. Parlons de la totalité et ne nous enfermons pas dans notre particularisme parce que nous avons une responsabilité vis-à-vis de cette totalité.
Qu’est-ce qui exactement a été ce moment de basculement où vous avez décidé de ne pas poursuivre une carrière d’ingénieur, mais plutôt une carrière de philosophe ?
La vérité, c’est que je ne sais pas. Je peux évidemment essayer de voir l’enchaînement des causes, la conversation que j’ai eue avec Monsieur Paul Deheuvels du Lycée Louis-Le-Grand, je peux considérer que ça a été décisif. Quand j’écris sur ma propre trajectoire, je suis un homme qui est maintenant au-delà de la retraite, qui essaie de se mettre dans la peau du jeune homme de 17 ans que j’étais. Je peux revoir au fond l’enchaînement des causes qui ont fait qu’à un moment donné, j’ai dit «bon, je ne vais pas à Lyon, je reste à Paris, je ne fais pas des mathématiques, j’en ai refait après». Parce que heureusement, j’ai eu le temps après l’agrégation, j’étais encore suffisamment jeune pour ne pas commencer tout de suite à travailler, et donc j’ai pu satisfaire mon désir de mathématiques en allant penser maîtrise d’algèbre. (…) Je n’interviendrai jamais dans la politique du Sénégal. J’ai respecté mon serment. Déjà quand je donne ma parole, je la respecte. Alors, si en plus je jure évidemment, je suis totalement assermenté. Je n’ai jamais prononcé un seul mot sur la politique du Sénégal. Je garde la liberté de me taire en effet, parce que je n’ai pas non plus l’impression que le monde entier attend mes réactions sur telle ou telle chose.
L’orientation politique qui est derrière mon travail, encore que je ne produis pas de manière systématique des énoncés politiques à proprement parler, mais l’arrière-pensée politique de ce que je fais, c’est également la reconstruction du socialisme. Que signifie reconstruire aujourd’hui le socialisme sur des bases qui sont différentes du socialisme qui vient de s’écrouler ? C’est important d’aller dans cette direction-là et c’est important de le faire autour de la question de la signification de ce premier universel qu’est l’humanité telle qu’elle a été poursuivie par Jean Jaurès. Et cette reconstruction se fera, je pense, sur la base d’un humanisme et d’une forme de spiritualisme au sens de l’esprit soulevant la matière ou bien au sens, au fond, d’un horizon que l’on se donne, un horizon d’humanité.
VERS LE RECRUTEMENT DE 2 000 ENSEIGNANTS
Le ministère de l’Éducation nationale du Sénégal a dévoilé son plan de recrutement de 2 000 nouveaux enseignants, une initiative majeure destinée à renforcer le système éducatif national.
Le ministère de l’Éducation nationale du Sénégal a dévoilé son plan de recrutement de 2 000 nouveaux enseignants, une initiative majeure destinée à renforcer le système éducatif national.
Dans une note publiée ce mardi soir, le ministère a annoncé que les informations détaillées sur le dépôt des candidatures et les critères de sélection seront communiquées prochainement.
L’État du Sénégal, à travers le Ministère de l’Éducation nationale lance le recrutement de 2 000 enseignants pour renforcer le système éducatif.
Les informations sur les dépôts de candidature et les conditions d’éligibilité seront bientôt disponibles.
Ce recrutement vise à répondre aux défis persistants dans le secteur éducatif, en dotant les écoles de personnel qualifié. L’objectif est d’améliorer la qualité de l’enseignement et de garantir une meilleure répartition des enseignants sur l’ensemble du territoire sénégalais.
LES MINISTRES AFRICAINS S’ENGAGENT POUR LE CHANGEMENT DANS L’INTEGRITE DU SPORT
L a 10e session de la Conférence des Parties COP9 s’est tenue hier, mardi 21 janvier, à Banjul sous la présidence du vice-président de la Gambie Mohamed Diallo.
La dixième session de la réunion ministérielle interministérielle interrégionale africaine du bureau de la Conférence des Parties à la Conventions internationale contre le dopage (COP9) s’est tenue mardi 21 janvier, à Banjul sous la présidence du vice-président gambien, Mohamed Diallo. En plus du renouvellement du mandat du Président de la COP9, Matar Bâ, pour un second mandat biennal 2026-2027, les ministres africains se sont engagés sur un certains un nombre de points pour renforcer la gouvernance du sport en Afrique en favorisant la coopération interrégionale.
L a 10e session de la Conférence des Parties COP9 s’est tenue hier, mardi 21 janvier, à Banjul sous la présidence du vice-président de la Gambie Mohamed Diallo. Cette rencontre a pour objectif de lutter contre le dopage et de mobiliser des efforts communs pour construire une gouvernance du sport durable en Afrique.
LA COP9 ACTE LE RENOUVELLEMENT DU MANDAT MATAR BA
En plus d’encourager fortement aussi la poursuite du leadership de l'Afrique dans le domaine des valeurs du sport, de l'éthique et de l'intégrité au niveau mondial, la COP9 a décidé de reconduire Matar Ba à la tête de l’organisation pour un second mandat biennal 2026- 2027. C’est une des fortes résolutions de cette réunion ministérielle interrégionale africaine du bureau.
L’organisation dirigée par l’ancien ministre des sports s’est engagée, dans la résolution issue de la rencontre, sur un certain nombre de points. Il s’agit de tirer parti de l’élan généré par les engagements avec l’UNESCO et d’autres partenaires régionaux et mondiaux, notamment l’Union africaine, pour renforcer la gouvernance et l’impact social du sport à travers l’Afrique. Dans les recommandations, les ministres africains se sont convenus d’explorer les voies et moyens de mettre en place un organe ministériel africain pour les engagements internationaux sur l’intégrité du sport
Ce qu’ils considèrent comme une étape essentielle pour rationaliser la collecte et l’analyse des données pertinentes et harmoniser les cadres, stratégies et prises de décision régionaux en matière d’intégrité du sport, conformément aux normes mondiales.
Sur ce, l’organisation dirigée par Matar Ba a invité tous les gouvernements africains à s’engager activement pour doter la gouvernance du sport des ressources, de la vision et du leadership nécessaire à sa cohérence et à son efficacité internationale, en donnant la priorité à l’autonomisation des jeunes et à l’inclusivité des genres.
Elle a également réitéré la nécessité de prioriser l’investissement dans le sport comme un pilier stratégique pour cultiver des sociétés plus saines, plus productives, plus pacifiques et durables. Il s’agit aussi encourager la collaboration continue avec l’UNESCO pour s’appuyer sur son expertise, ses données, ses cadres normatifs et plaidoyer pour relever les défis de la gouvernance du sport et élargir le leadership du continent dans l’agenda mondial du sport.
PRESIDENT BARROW, DESIGNE « CHAMPION » ET INVITE A PARIS
La COP 9 invite enfin le Président de la Gambie, Adama Barrow, à défendre et à assurer la visibilité de l'Engagement africain pour le changement dans l'intégrité du sport, notamment en tant qu'invité d'honneur à la dixième session de la Conférence des Parties à la Convention internationale contre le dopage dans le sport.
L’ENVIRONNEMENT, VICTIME DE LA GUERRE COMMERCIALE DES GEANTS PETROLIERS
Comme la planète entière s’y attendait, le nouveau président élu des Etats Unis d’Amérique (USA) retire son pays de l’Accord de Paris, signé en 2015, sur le climat, à la COP21.
L’annonce du nouveau président des Etats Unis d’Amérique (USA), sitôt après son installation, le lundi 20 janvier dernier, de se retirer de l’Accord de Paris, signé en 2015, à l’occasion de la 21e Conférence des parties (COP 21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), n’a rien de surprenant. Au lendemain de sa première élection en 2017, Donald Trump avait aussitôt mis fin à la présence de son pays à cette instance. Par ces prises de positions radicales, Trump n’entend plus rien céder à son concurrent chinois, certes plus pollueur que lui, mais plus enclin à minimiser les effets des changements climatiques. A l’autel de cet antagonisme géopolitique, apparait une guerre commerciale entre les géants pétroliers. La planète est en sursis et les déluges de sinistres s’emballent.
Comme la planète entière s’y attendait, le nouveau président élu des Etats Unis d’Amérique (USA) retire son pays de l’Accord de Paris, signé en 2015, sur le climat, à la COP21. Donald Trump a répété, à maintes reprises, ne pas être prêt à reléguer les énergies fossiles comme le pétrole pour quelque transition énergétique que ce soit. C’est la deuxième fois que Donald Trump retire son pays de cette Conférence des Nations Unies sur le climat.
A sa première élection en 2017, il avait adopté la même conduite de mépris de la dynamique des 196 Etats membres contre le réchauffement climatique. Et pourtant, les Etats Unis sont responsables de plus de 13% des émissions de gaz à effet de serre (GES), plus ou moins équivalent à la part de l’Union Européenne (UE), derrière la Chine avec près de 30%. Les motifs invoqués par Donald Trump sont de «ne pas saboter les propres industries américaines, alors que la Chine pollue sans impunité», écrit-il sur son compte twiter .
Les objectifs de ces Accords de Paris visent à renforcer le financement des pays en développement pour atténuer les effets des changements climatiques, renforcer la résilience et accroître les capacités d’adaptation aux effets produits par les changements. En réalité, derrière ce défi majeur de l’environnement, se cachent des velléités commerciales notamment l’Amérique qui se recroqueville sur ses gisements de pétrole, face à la Chine qui engage la concurrence mais dans la transition écologique avec les énergies renouvelables.
Le Yémen, la Libye et l’Iran n’ont pas non plus signé cet Accord de Paris, du fait des retombées économiques de leurs champs pétroliers ; alors que leur implication demeure significative pour réduire le réchauffement climatique à +1.5°C ou +2°C d’ici à la fin du siècle courant, selon les experts du climat.
Pas surprenant alors si, en novembre dernier, les plus grands pollueurs ont laissé vides leurs chaises au sommet de Baku, en Azerbaïdjan. Ce qui compromet le mot d’ordre de lutte contre les changements climatiques. Hélas ! Pauvres des pays moins avancés et moins pollueurs qui subissent, avec résignation, les effets des changements climatiques.
A ce rythme de pollution de l’atmosphère et des océans, c’est la planète qui se déprime, avec des conséquences à effet de contagion. C’est dire, en d’autres termes, que le président américain n’a donc pas assez appris de la récente catastrophe écologique survenue dans son pays, avec les incendies de Los Angeles, exacerbés, selon les experts, par les vents de Santa Ana qui assèchent la végétation.
Qui a encore besoin de savoir que la planète est une entité inter liée, jadis formée d’un seul bloc massif, mais que les phénomènes météorologiques associent toujours. Dès lors, tout repli sur soi devient suicidaire par des manifestations violentes de la nature. Et le seul ordre mondial qui vaille, sans faille, est la synergie d’actions pour circonscrire le péril environnemental et écologique qui guette la planète
Entre inondations, déluge de feu et hausse des températures, la géhenne est dessinée par l’homme lui-même, contre la postérité. Aujourd’hui le mépris, demain la déprime !
LA LEVÉE DE L’IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE DE FARBA NGOM AU MENU DE LA PRESSE QUOTIDIENNE
Les parutions de ce mercredi s'intéressent la procédure annoncée de la levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba avec en toile de fond la tenue, hier, de la commission ad hoc à cette fin
La procédure annoncée de la levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba avec en toile de fond la tenue, hier, de la commission ad hoc à cette fin, intéresse particulièrement les quotidiens reçus ce mercredi à l’Agence de presse sénégalaise.
« Farba Ngom vers le pool judiciaire financier », titre par exemple le Quotidien à sa une.
Il poursuit en annonçant que « la commission ad hoc va proposer sous peu à la plénière la levée de l’immunité parlementaire du député ».
Sud quotidien s’est aussi intéressé à ce sujet en titrant : « Farba Ngom livré à la plénière ».
Il évoque par ailleurs le cas d’Aissata Tall qui dit-il, « n’a pas apprécié le fait qu’on ne lui ait pas donné l’occasion d’accéder au document incriminant le député ».
Représentant son collègue devant la commission ad hoc, « »Aissata Tall Sall a quitté celle-ci hier et a dénoncé la démarche de la structure », renseigne le journal
Walfquotidien s’est également attardé sur le « boycott » d’Aissata Tall Sall qui préfère parler d’une « parodie de commission ad hoc » dans le même journal
L’Obs est aussi revenu sur l’absence des représentants du députés à la commission ad hoc, notant que « la défense de Farba Ngom claque la porte de la commission ad hoc ».
Il cite Aissata Tall Sall et Djimo Souaré qui dénoncent une « instrumentalisation politique ».
« Une volatilité qui déroute les ménages »
L’AS quotidien a ouvert ses colonnes au président du groupe parlementaire de PASTEF, Ayib Daffé selon qui « Takku Wallu entretient une confusion entre les attributions d’une commission ad hoc pour la levée de l’immunité parlementaire d’un député et celles d’enquête parlementaire ».
« Au stade actuel, la procédure a été strictement respectée », clame Ayib Daffé dans le même journal.
Le Soleil s’est éloigné de la politique pour évoquer des sujets essentiellement économiques et sociales.
Il a consacré un large dossier sur ce qu’il appelle « la hause répétitive des prix des denrées de première nécessité »
« Une volatilité qui déroute les ménages », barre-t-il à sa Une en faisant allusion à cette hausse des prix.
Selon le journal, « ces cinq dernières années , malgré des renonciations fiscales et des subventions avoisinant 800 milliards de FCFA, les consommateurs sont confrontés à une augmentation récurrente des prix ».
Le directeur du Commerce intérieur Cheikh Ahmadou Bamba Ndaw s’est exprimé dans le journal en informant que « les cas de hausse relevés sont liés à un déficit de l’offre ».
UNE PLATEFORME NATIONALE POUR FACILITER L’ACCES A L’HABITAT EN VUE
Le gouvernement sénégalais annonce la mise en place prochaine d’une Plateforme nationale dédiée à l’accès au logement, visant à offrir aux Sénégalais, tant résidant au pays qu’à l’étranger, une vue d’ensemble sur les programmes d’habitat développés
Le gouvernement sénégalais annonce la mise en place prochaine d’une Plateforme nationale dédiée à l’accès au logement, visant à offrir aux Sénégalais, tant résidant au pays qu’à l’étranger, une vue d’ensemble sur les programmes d’habitat développés dans les différents pôles territoriaux.
Cette initiative a été dévoilée par le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Balla Moussa Fofana, au terme de la signature d’une Convention de partenariat avec Shelter Afrique Development Bank. «Notre objectif est de maîtriser les coûts de construction des logements et de les rendre plus accessibles aux Sénégalais», a déclaré le ministre. Il a précisé que cette Plateforme nationale permettra à tous les citoyens d’accéder facilement à l’information relative aux projets de logement en cours, répartis sur les différents pôles territoriaux.
LE LOGEMENT, UNE PRIORITE PRESIDENTIELLE
Le ministre Fofana a rappelé que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a placé la question du logement au cœur de son projet de développement endogène. Selon lui, la situation actuelle est préoccupante : «Aujourd’hui, 54% des revenus des Sénégalais sont consacrés au loyer, un chiffre bien supérieur à la norme qui devrait se situer autour de 30%».
Cette problématique s’explique par un déficit chronique de logements. «Le Sénégal produit environ 5000 logements par an, alors que les besoins augmentent de plus de 20.000 demandes supplémentaires chaque année. Depuis 2013, le déficit cumulé est estimé à 300.000 logements», a-t-il détaillé. L’objectif du gouvernement est ambitieux : résorber un déficit de 500.000 logements sur une période de dix ans.
UN PARTENARIAT STRATEGIQUE POUR UN HABITAT DURABLE
Lors de la même rencontre, Thierno Habib Hann, directeur général de Shelter Afrique Development Bank, a mis en avant l’engagement de son institution en faveur d’un développement stratégique et durable du secteur de l’habitat urbain. «Nous avons eu des échanges très fructueux avec le ministre et nous sommes heureux de l’accueil reçu. Nous comptons sur le gouvernement sénégalais pour soutenir la mise en œuvre de notre stratégie au Sénégal», a-t-il affirmé.
Le directeur général a également souligné la vocation de Shelter Afrique, en tant que banque de développement : «Notre mission est de mobiliser des ressources à long terme pour avoir un impact significatif dans nos pays africains. Ce partenariat avec le Sénégal vise à renforcer les investissements dans le secteur de l’habitat afin que tous les citoyens puissent accéder à un logement décent». Cette coopération entre le gouvernement sénégalais et Shelter Afrique s’inscrit dans une dynamique visant à répondre aux besoins croissants en logements, tout en promouvant un modèle de développement durable et inclusif.
LE PROJET «SAXAL JAM» POUR LA CONTRIBUTION DES FEMMES, DES JEUNES ET DES HANDICAPES
Le projet «Saxal Jam», soutenu par l'Union Européenne (UE), a organisé à Dakar un atelier de consultation et d'échanges sur les réformes de gouvernance économique, politique et judiciaire
Le projet «Saxal Jam», soutenu par l'Union Européenne (UE), a organisé à Dakar un atelier de consultation et d'échanges sur les réformes de gouvernance économique, politique et judiciaire. Cet atelier de trois jours qui a débuté hier, mardi 21 janvier 2025, sous l’égide de l’ONG 3D, du COSCE et du GRADEC, met l’accent sur la participation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées.
Dans le cadre de la contribution à la création des conditions favorables à la stabilité politique et à la cohésion sociale du Sénégal et augmenter la participation politique des femmes, des jeunes et des personnes handicapées en favorisant leur représentation et leur participation active dans les dynamiques en cours, le programme «Saxal Jam» a ouvert un atelier de trois jours à Dakar visant à identifier les obstacles rencontrés par les femmes, les jeunes, et les personnes handicapées. Il s’agit de recueillir leurs recommandations, qui alimenteront les propositions de réforme de gouvernance économique, politique et judiciaire. En effet, cette rencontre regroupe 40 participants, parmi lesquels figurent des représentants de diverses organisations féminines, des leaders d’opinion, des étudiants, des acteurs politiques et de la société civile, ainsi que d’autres parties prenantes.
Ababacar Fall, secrétaire général du GRADEC, a souligné l'importance de cet événement. «Il est crucial de mobiliser toutes les énergies pour un développement inclusif. L’objectif est de garantir que les voix des femmes, des jeunes et des personnes handicapées soient entendues et intégrées dans les réformes à venir. Les femmes, les jeunes et les personnes handicapées sont au cœur des processus de développement.» D’où l’importance de cette initiative inclusive, selon le secrétaire général de la GRADEC. Il a précisé que cet atelier n'est pas destiné à fournir des directives spécifiques, mais à permettre aux participants d'identifier les défis et de proposer des solutions. «Notre rôle est de rassembler ces recommandations pour un mémorandum destiné aux acteurs politiques», a-t-il ajouté.
En outre, en réponse à la montée des discours haineux, Ababacar Fall déclare que «Le Sénégal n'a jamais connu de problèmes ethniques ou religieux. Et ce n'est pas aujourd'hui que nous allons nous engager dans cette voie». Il a appelé à la condamnation de ces propos et invité l’Etat à prendre des mesures pour les contrer. «Nous travaillons à la cohésion sociale et ce type de discours n'a pas sa place dans notre société», a-t-il affirmé.
Au sortir de ce conclave, les conclusions et recommandations formulées seront partagées avec les acteurs politiques lors d'un prochain atelier. «Il est essentiel que les préoccupations exprimées ici soient prises en compte dans les réformes», a conclu le secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie et la bonne gouvernance (GRADEC).