Après la colonisation, le moyen par lequel l’occident continue d’avoir l’influence sur les Africains est l’éducation, plus précisément des curricula de formation qui ne sont nullement fait pour servir les Africains au contraire pour les dominer. Malheureusement en dépit des constats implacables faits çà et là, les dirigeants ne prennent pas la décision politique radicale de rompre et proposer des systèmes qui sont en adéquation avec les besoins des africains. C’est l’avis du Professeur Ousmane Ba, spécialiste des curricula de formation.
Le système éducatif légué par la colonisation n’a jamais été conçu pour répondre aux besoins des pays africains. Au contraire, il visait à conditionner les esprits au service des intérêts des anciennes puissances coloniales. Les dirigeants africains en ont pleinement conscience.
Pourtant, pourquoi hésitent-ils encore à entreprendre une réforme en profondeur de ce système afin de mettre en place des curricula de formation capables d’accompagner le continent vers un véritable développement ? Telles sont les interrogations soulevées par le Pr Ousmane Ba, enseignant-chercheur spécialisé dans les curricula de formation. Il s’est exprimé à ce sujet lors d’un panel tenu en marge de la première édition d’Africa Diaspora, organisée fin décembre à Dakar.
LE PIED DE NEZ DE SOULEYMANE BACHIR DIAGNE
Le philosophe, confronté à des reproches sur son prétendu silence durant les crises récentes, choisit la voie de l'engagement intellectuel plutôt que celle de la polémique. "Je vais continuer à les agacer", promet-il à ses détracteurs
Le philosophe Souleymane Bachir Diagne n’y est pas allé de main morte pour répondre à ceux qui pensent qu’il n’a plus le droit à la parole au Sénégal. Invité de « Face aux lecteurs », un événement organisé par la librairie l’Harmattan et animé par le journaliste Pape Aliou Sarr, le penseur sénégalais souligne qu’il continuera à agacer les gens qui ne veulent plus le voir intervenir dans l’espace médiatique sénégalais.
Certains activistes sénégalais et militants du Pastef reprochent au philosophe sénégalais son mutisme durant les crises socio-politiques qui ont secoué le pays ces dernières années. Ils pensent qu’ils pouvaient user de son rayonnement planétaire pour prêter main forte à leur « Révolution ». Par conséquent, les détracteurs du Professeur Souleymane Bachir Diagne sont d’avis qu’il n’a plus son mot à dire concernant les affaires du Sénégal. Mais pour le brillant philosophe, ces derniers peuvent déchanter. « Il semble qu’il y a des gens que cela agace que je parle ici », soutient-il avec humour.
Mais devant un public venu l’écouter parler de philosophie et de son dernier ouvrage *Ubuntu*, Pr Diagne, connu pour sa tempérance, n’a pas pour autant fait l’autruche pour répondre à ces critiques : « Je vais continuer à les agacer », déclare-t-il avec véhémence. À l’en croire en effet, le paradoxe serait qu’il ne parle de son travail et de ce qu’il a fait qu’à l’extérieur. « Et que je ne le fasse pas ici chez nous », renchérit le penseur sénégalais.
S’exprimant en outre sur son livre et sur le concept *Ubuntu*, mot bantou devenu, d’après lui, un concept éthique et politique, Pr Diagne indique qu’il y a deux choses qui sont importantes avec ce mot devenu par la force des choses un concept philosophique.
L’humain n’est pas un état mais un devenir
« Que l’humain n’est pas un état mais un devenir. On devient humain. Naître humain, c’est avoir la responsabilité de se faire soi-même un humain, de s’inventer comme humain », renseigne l’auteur de l’essai *Universaliser*. La deuxième composante, estime-t-il, est que l’humanité qu’il faut construire se fait dans la réciprocité et la relation. « Nous co-construisons nos humanités. Une des traductions possibles d’*Ubuntu* c’est une co-humanité. C’est l’idée que nous avons à devenir humain et que nous le devenons ensemble », a fait savoir Souleymane Bachir Diagne.
Dans le même ordre d’idées, le penseur sénégalais a fait une comparaison entre ce mot bantou *Ubuntu*, et le mot wolof « Nitté ». « C’est l’analogue fonctionnel de ce qui est entendu par *Ubuntu*. Il est tout à fait logique de voir en effet que *Ubuntu* a dans la langue wolof un analogue fonctionnel qui est ‘‘Nitté’’. Car ‘‘Nitté’’ signifie aussi que l’homme a la responsabilité et la tâche de devenir ‘‘Nitt’’ », renseigne-t-il.
Faire de mon identité une politique, c’est absurde, c’est une impasse
Devant « ses » lecteurs, et parlant de la complémentarité qui pourrait exister entre ce concept *Ubuntu* et l’action politique, Pr Souleymane Bachir Diagne trouve aussi qu’il n’y a aucune urgence d’agir qui vaille de mettre entre parenthèses le temps de la réflexion. « Le temps de la réflexion est toujours nécessaire quand les urgences sont là, il faut pouvoir savoir prendre la distance philosophique que la réflexion elle-même nous impose malgré la pression de ces urgences », prône-t-il non sans rappeler que la finalité d’*Ubuntu*, c’est finalement rendre la communauté meilleure.
Toutefois, il affirme qu’être ensemble, cela suppose aussi l’affirmation des identités. « Il ne s’agit pas de transformer nos identités en identitarisme. Le problème, c’est les identitarismes. Faire de mon identité une politique, c’est absurde, c’est une impasse », prévient-il. Poursuivant son argumentation, il signale que malheureusement, dans le monde actuel de la fragmentation, chacun fait de sa tribu et de son particularisme l’alpha et l’oméga de sa politique. « Mais pour faire communauté, cela ne veut pas dire qu’il faille effacer qui nous sommes. Au contraire, comprendre que le monde est pluriel, qu’il est tissé de différences, c’est la condition même d’une orientation commune vers un horizon de l’universalité », note le philosophe avec toujours la même pertinence.
TOUTES LES DISPOSITIONS SERONT PRISES POUR LA SÉCURITÉ DES HÔTELS ET DES TOURISTES
Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mountaga Diao, réagissant à l’attaque armée contre l’hôtel Riu Baobab de Pointe Sarène dans la nuit de samedi à dimanche, a assuré à l’APS que les autorités prendront toutes les mesures nécessaires ...
Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mountaga Diao, réagissant à l’attaque armée contre l’hôtel Riu Baobab de Pointe Sarène dans la nuit de samedi à dimanche, a assuré à l’APS que les autorités prendront toutes les nécessaires pour assurer la sécurité des réceptifs hôteliers et des touristes.
Des malfaiteurs ont attaqué l’hôtel Riu Baobab de Pointe Sarène (Mbour), dans la nuit de samedi à dimanche, emportant un butin de plus de 12 millions de francs CFA.
« Les autorités vont prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité des hôtels et des touristes […], que ce soit (avec) le ministère de l’Intérieur ou le ministère des Forces armées, toutes les dispositions nécessaires seront prises pour renforcer le dispositif sécuritaire de Riu et des touristes », a-t-il déclaré, au terme d’une rencontre avec les responsables de l’hôtel.
« Ce qui est certain, c’est que cela ne va plus se répéter, car ce n’est pas en ce moment que la saison touristique va s’arrêter », a martelé le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, accompagnée d’une délégation comprenant le secrétaire général de son département et la directrice de la promotion touristique (DPT).
Il y avait aussi le gouverneur de la région de Thiès, Saer Ndao, le préfet du département Mbour, Amadou Diop, le sous-préfet de Sindia, et le maire de Malicounda, Maguette Sène.
Le ministre du Tourisme a visionné sur place les vidéos de l’attaque, qui montrent des gens encagoulés, armés de coupe-coupe et de fusil s’introduire dans l’hôtel, conduisant à la caisse quelques employés menottés par derrière.
Une fois arrivée à l’intérieur, certains malfrats ont enfermé les employés dans une pièce, pendant que d’autres tentaient de défoncer avec un gros marteau une armoire contenant de l’argent.
« Nous n’allons plus permettre ces situations, parce tout simplement, nous avons pour ambition de faire du Sénégal la plus grande station balnéaire en Afrique », a réagi le ministre du Tourisme et de l’Artisanat.
Se félicitant de la réaction des forces de défense et de sécurité, venus à la rescousse, Mountaga Diao a relevé que « le tourisme est l’un des moteurs de la croissance économique qui a une bonne place dans le référentiel » des politiques publiques du pays.
Dans cette optique, il a annoncé plusieurs mesures, dont la construction prochaine d’un commissariat chargé du tourisme aux environs de Pointe Sarène et d’une station d’épuration, ainsi que la réalisation d’une voie de 15 kilomètres pour contourner Mbour.
« Tout cela constitue des contraintes levées pour que Riu puisse construire son deuxième hôtel pour amener le nombre de chambres à mille, car on en a besoin en perspective des JOJ 2026 », a-t-il relevé.
Mountaga Diao a invité cette chaîne hôtelière à « construire au Sénégal d’autres hôtels pour avoir une capacité de cinq mille lits pour pouvoir organiser la Coupe d’Afrique ».
Les responsables de l’hôtel se sont félicités de cette visite du ministre, plaidant pour le renforcement de la sécurité.
Selon un des responsables de l’hôtel, « 12 100.000 francs CFA ont été emportés », lors de cette attaque à main armée.
PERFORMANCES DES LIONS
Les internationaux sénégalais d’Everton, Iliman Ndiaye et Idrissa Gana Guèye, ont grandement contribué à la première victoire de leur club en Premier League anglaise depuis six matchs...
Les internationaux sénégalais d’Everton, Iliman Ndiaye et Idrissa Gana Guèye, ont grandement contribué à la première victoire de leur club en Premier League anglaise depuis six matchs, pendant que leur compatriote Pape Amadou Diallo portait à bout de bras le FC de Metz, en Ligue 2 française.
Iliman Ndiaye a fait sensation ce week-end en Premier League, en inscrivant un but sensationnel face à Tottenham de Pape Matar Sarr, un chef d’œuvre mémorable qui restera dans les mémoires cette saison, selon de nombreux observateurs.
Cerise sur le gâteau, cette réalisation est venue conforter la victoire d’Everton en six matchs de championnat. Un succès qui porta aussi la marque de son compatriote Idrissa Gana Guèye, double passeur décisif.
La dernière victoire d’Everton en Premier League remonte au 4 décembre 2024, lors de la 14e journée contre Wolverhampton 4-0.
Iliman Ndiaye a inscrit le deuxième but des Toffees sur une passe décisive d’Idrissa Gana Guèye, déjà passeur décisif sur le premier but marqué par l’Anglais Dominic Calvert-Lewin. Ndiaye compte désormais quatre buts en Premier League, son sixième toutes compétitions confondues.
Cette victoire met fin à une série de trois revers consécutifs en championnat pour la deuxième équipe de la ville de Liverpool.
Tottenham, en ce qui le concerne, ne gagne plus en Premier League depuis sa victoire contre Southampton (5-0), pour le compte de la 16e journée, jouée le 15 décembre 2024. Les Spurs ont perdu cinq de leurs six derniers matchs en championnat.
Crystal Palace (12e) de l’ailier sénégalais Ismaila Sarr a battu West Ham, 2-0, et enchaîne avec un deuxième succès de suite, en autant de journées. Jusque-là auteur de quatre buts en Premier League, Sarr a cédé sa place à la 68e mn de ce match. Il n’a plus marqué depuis la 17e journée de la Premier League.
Nicolas Jackson est en lice avec son équipe Chelsea ce lundi, à 20h GMT, contre Wolverhampton.
En Série A italienne, Boulaye Dia s’est illustré avec la Lazio de Rome, qui a battu Hellas Vérone (3-0), en match comptant pour la 21e journée.
L’attaquant sénégalais enchaîne du coup avec une deuxième réalisation en autant de journées de championnat, en plus de sa passe décisive sur le troisième but de son équipe.
En Ligue 1 française, Arouna Sangante du Havre a inscrit le but d’égalisation de son équipe contre Reims, lors de la 18e journée.
Monaco de Krépin Diarra et Lamine Camara a perdu (1-2) devant Montpellier. Camara a été passeur décisif sur l’unique but de son équipe. Il a joué tout le match. Diatta, par contre, n’était pas sur la feuille de match.
En Ligue 2 française, deux des Sénégalais de Metz (2e), Papa Amadou Diallo et Idrissa Guèye, se sont fortement distingués, lors de la victoire (3-1) contre Paris FC, dans le cadre de la 19e journée. Diallo a été double buteur (16e et 71e m), son compatriote Guèye est également l’auteur d’une réalisation (55e).
Pathé Mboup a été aussi décisif avec Pau. Il a marqué son quatrième but de la saison. Le joueur de 21 ans est dans le même temps crédité de deux passes décisives depuis le début du championnat.
En Arabie Saoudite, Kalidou Koulibaly a inscrit un but lors de la démonstration de son équipe Al-Hilal contre Al Fateh, 9-0, en Saudi Pro League.
Le capitaine de l’équipe nationale du Sénégal a montré la voie à ses coéquipiers à la 20e mn. Il s’en est suivi une véritable avalanche de buts au profit de son équipe.
Al-Hilal (40 points) est leader du championnat saoudien devant Al-Ittihad qu’il devance grâce à un meilleur goal-average.
En Super Lig turque, Mame Baba Thiam d’Eyupspor a été buteur, lors du match victorieux (3-0) de son équipe, pour le compte de la 20e journée contre Alanyaspor.
DIOMAYE FAYE À DIAMNIADIO POUR LA CONFÉRENCE DES ADMINISTRATEURS ET MANAGERS PUBLICS
Le président de la République est arrivé à 10 heures au centre international de conférences Abdou-Diouf de Diamniadio (ouest), pour lancer les travaux de la conférence des administrateurs et managers publics.
Le président de la République est arrivé à 10 heures au centre international de conférences Abdou-Diouf de Diamniadio (ouest), pour lancer les travaux de la conférence des administrateurs et managers publics.
Des centaines de personnes sont venues prendre part à cette rencontre. Parmi elles figurent de nombreux directeurs généraux et administrateurs de sociétés nationales, des fonctionnaires, des agents du secteur parapublic.
Le but de cette rencontre est de ‘’renforcer la cohérence et l’efficacité de l’action publique’’, affirme le Bureau de l’information et de la communication du gouvernement (BIC-GOUV).
‘’Il a été décidé d’instituer, au premier trimestre de chaque année, une rencontre nationale regroupant l’ensemble des administrateurs et managers publics’’, ajoute le BIC-GOUV.
‘’Cette rencontre […] constituera un espace de partage, d’orientation stratégique et de mobilisation autour des grands défis de la gouvernance et du pilotage des politiques publiques’’, explique-t-il.
SECOUSSE À RIU BAOBABS
L’hôtel Riu Baobab, situé à Pointe Sarène, dans la commune de Malicounda et le département de Mbour, a été le théâtre d’une attaque spectaculaire perpétrée par une vingtaine de malfaiteurs armés dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier 2025
Ce fut un samedi mouvementé et de tensions. Situé à Pointe Sarène, l’hôtel Riu Baobab a été attaqué par un groupe d’une vingtaine de malfrats, encagoulés et armés, qui ont réussi à neutraliser le service de sécurité, et a emporté plus de 12 millions F Cfa. Puis, ils ont échangé des tirs avec les gendarmes avant de se fondre dans la nature en déchirant la clôture grillagée de l’établissement hôtelier. Comme dans un film d’action.
La frayeur a supplanté, pendant un moment, les moments de détente et de jouissance. L’hôtel Riu Baobab, situé à Pointe Sarène, dans la commune de Malicounda et le département de Mbour, a été le théâtre d’une attaque spectaculaire perpétrée par une vingtaine de malfaiteurs armés dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier 2025. Ils étaient encagoulés. Cet acte audacieux a suscité une vive inquiétude parmi les résidents et le personnel de l’établissement qui sont restés sous le choc.
Les assaillants, une vingtaine, selon certains témoins, lourdement armés, ont surpris et neutralisé le personnel chargé de la sécurité de l’hôtel en les ligotant. Leur intrusion a provoqué une vive tension parmi les hôtes et participants à une soirée de clôture organisée par le Consortium africain de conseil et d’organisation (Caco), un bureau de conseil en ingénierie et filiale de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Selon des témoignages, les malfaiteurs ont effectué des tirs de sommation pour sécuriser leur opération.
Mais c’était sans compter avec la détermination du personnel de l’hôtel qui a vite alerté la gendarmerie. D’ailleurs, l’intervention rapide des gendarmes de la Brigade de proximité de Nianing a permis de mettre fin à cette attaque, après un échange de tirs avec les assaillants.
Lieu de résidence de militaires occidentaux en transit
Malgré la réactivité des Forces de l’ordre, les bandits ont réussi à s’échapper en coupant les grillages de l’hôtel. Mais, ils ne sont pas partis les mains vides. Selon certains témoins, ils ont emporté une somme estimée à 12 millions 100 mille F Cfa, ainsi que des objets de valeur. Les vitres de deux pick-up ont également été endommagées. «Pour l’instant, l’évaluation des pertes reste en cours», selon une autorité de la Gendarmerie nationale.
Ce joyau touristique ciblé par les malfaiteurs a été inauguré il y a quelques mois par le Président Macky Sall. Aujourd’hui, l’hôtel Riu Baobab représente un fleuron du tourisme sur la Petite-Côte. Avec ses 522 chambres déjà fonctionnelles et un programme global prévoyant 1024 chambres pour un investissement total de plus de 92 milliards F Cfa, cet établissement est une vitrine de l’attractivité touristique du pays. Il accueille de nombreuses rencontres nationales et internationales, et aussi des hôtes de passage dans le pays. A l’image de militaires occidentaux qui intervenaient au Mali et qui étaient en transit au Sénégal.
Mais, cet incident relance le débat sur la sécurité le long de la Petite-Côte, où les agressions contre les touristes et les résidents deviennent récurrentes. En plus de cela, le phénomène de la drogue sur le littoral aggrave la situation. C’est pourquoi le dispositif de sécurité devrait être renforcé pour prévenir de tels actes et assurer la tranquillité dans cette région stratégique.
Par Hamidou ANNE
LA FIN !
Qui aurait cru qu’au Sénégal, l’une des démocraties africaines les plus avancées, des ligues de savants se seraient constituées pour faire de l’insurrection un mode normal de conquête du pouvoir ?
Il m’est arrivé durant ces quatre dernières années de ne point pouvoir définir avec exactitude ce que je «touchais» des yeux, mais d’en entrevoir seulement le spectre, les ressorts et les lointaines filiations politiques et philosophiques. Mais à chaque fois, j’ai essayé de lire les faits politiques et sociaux à l’aune des valeurs qui me semblent en tous lieux devoir être défendues et sacralisées.
La raison, la liberté, la démocratie, dans le cadre des principes républicains, constituent pour moi des absolus à défendre et préserver. Qui aurait cru qu’au Sénégal, l’une des démocraties africaines les plus avancées, des ligues de savants se seraient constituées pour faire de l’insurrection un mode normal de conquête du pouvoir ? Une élite silencieuse quand l’université de Dakar est incendiée, mais qui multiplie les pétitions au service de la destruction de la démocratie et du vivre-ensemble est forcément malade de sa soumission aux privilèges dérisoires du petit monde politique et à la gloire douteuse des foules numériques. Je ne pensais pas un jour voir des meutes de manifestants radicalisés envahir le Capitole pour contester les résultats d’une Présidentielle américaine. Je n’imaginais pas que parmi les foules ayant investi la rue après la stupeur du 21 avril 2002 surgiront vingt-ans plus tard des millions d’électeurs du parti fondé par Jean-Marie Le Pen. Quand, à la fin des années 2000, je créais un compte sur les réseaux sociaux, j’étais loin d’imaginer que ces plateformes où se racontaient des blagues potaches voire graveleuses, seraient devenues les espaces privilégiés de dissémination de discours haineux et obscurantistes et de lutte contre la vérité au profit des opinions polarisées. Quand Donald Trump revient à la Maison Blanche pour purger ce qu’il restait de décence en politique, une oligarchie «techno-industrielle», jadis considérée comme gauchiste voire hippie, se soumet à son projet dont la finalité est de tuer la raison au profit des seuls affects dans la société. Je ne pensais pas qu’après ce qui s’est passé à Srebrenica, au Rwanda, au Darfour, on en serait à défendre dans les médias qu’une vie à Kfar Aza avait plus de valeur qu’une autre à Gaza. L’idée que les Sénégalais puissent se dire que la fonction présidentielle, exercée par Léopold Sédar Senghor, est si insignifiante désormais qu’ils peuvent y mettre n’importe qui, est curieuse puis terrifiante.
Quand on a la charge d’être un écrivain public au sens du 19ème siècle, le risque de l’assignation est le plus facile venant des lecteurs, qu’ils soient d’accord ou non avec ton propos. Kamel Daoud, qui a été des décennies durant chroniqueur au Quotidien d’Oran, alertait : «On sélectionne les phrases qui peuvent être retenues dans le procès de votre appartenance et de votre allégeance supposée.» Derrière mes titres et mes textes nombreux furent ceux qui ont conçu leurs réponses sur une supposée influence, voire pire, des commanditaires, car l’idée d’un homme libre agissant au nom et pour le compte de sa seule conscience leur est fatalement étrangère.
Cette chronique a cherché chaque semaine à poursuivre un objectif politique au long cours, inspiré par cette pensée de Faulkner relative au refus de céder à la tentation de la fin de l’homme. Je m’acharne à imaginer dans le sillage de la doctrine chrétienne de Mgr Théodore Adrien Sarr, pour l’homme, «un salut global», dans un complexe inquiétant où plus aucun repère ne semble tenir, où l’injonction à choisir son camp rythme le quotidien. Or, je pense qu’on peut haïr en même temps le gouvernement extrémiste de Netanyahu et le Hamas ; on peut critiquer l’impérialisme étasunien et ne céder à aucun éblouissement pour les autocraties latino-américaines ; on peut dans la même veine, critiquer en Afrique les coups d’Etat constitutionnels et les putschs militaires. Quand l’éloge de la nuance et de la complexité devient suspicion et que le degré de conviction se mesure à l’aune des décibels produits, je continue à croire qu’il est possible de tenir les deux bouts de l’engagement public et d’éviter ainsi le piège du manichéisme.
Mon ami écrivain américain Ta-Nehisi Coates, comparant l’apartheid des Palestiniens dans les Territoires occupés aux lois Jim Crow, martèle sur un ton grave mais évident : «I know this story.» Quand j’observe dans mon pays la tentation de détruire la démocratie par la soumission des médias, des syndicats et des partis, la volonté de revenir sur des acquis sociaux comme le droit de grève et la liberté d’expression, le choix de tout conflictualiser pour promouvoir la stigmatisation de l’autre et le refus de la différence, alors, comme Coates, je répète : «I know this story.» Je sais, par la fréquentation assidue des livres d’histoire, ce que les mêmes causes ont produit comme résultats ailleurs. Et je puis dire que la fin ne peut être heureuse. Mais s’y résoudre, quelque part, c’est trahir les miens et renoncer à honorer cet esprit profondément sénégalais, un mélange de panache et de tenue. La démocratie libérale et l’usage de la raison, la célébration des différences et la formation d’une commune humanité font l’objet de menaces de tous ordres. Sous nos yeux disparaissent la gauche progressiste et démocratique et la droite libérale et humaniste. Partout, on semble s’entendre sur un refus de la nuance au profit d’une confrontation morbide dont le socle commun est la tentation du pire
Le ciel de 2025 est plein de menaces sur la démocratie et la liberté. En Afrique, des souverainistes et des xénophobes ont confisqué l’idée panafricaniste pour la transformer en un outil de détestation de l’autre, notamment de la France. Des intellectuels et des politiques ont surfé sur la vague, au nom de l’opportunisme ou de la lâcheté
Dans le Sahel, paradent des putschistes et leurs admirateurs zélés, lançant des fatwas à quiconque a le malheur d’avoir une pensée différente, de croire encore à l’idée première de la démocratie, qui acte que le pouvoir s’acquiert par le biais du Peuple souverain. Je suis pris d’effroi devant l’immensité de la faille et la matérialité de l’effondrement
Quand le 15 octobre 2020, Mohamed Guèye -nous nous voyions pour la première fois- m’a proposé de tenir cette chronique dans les pages du journal, j’ai tout de suite accepté avant de… réfléchir. Jamais le soutien de la direction du journal et celui de la rédaction ne m’ont fait défaut, malgré les passions que ces textes ont parfois provoquées. J’ai caressé un temps la tentation de faire comme certaines de mes idoles. Claudio Magris, écrivain qui m’est cher, a été chroniqueur pendant cinquante ans au Corriere della Serra, le grand quotidien de centre droit italien. Ces textes lui permettaient, disait-il en 1967, d’écrire quand il était «aux prises avec des fureurs morales». Maureen Dowd entame sa trentième année de chroniqueuse au New York Times. Mais me référant à un poème de Cendrars «Quand tu aimes, il faut partir», «Traverses» prend ici donc fin.
Je m’engage désormais en politique pour poursuivre ma réflexion, en y adjoignant désormais l’action du terrain, au service des valeurs qui fondent ma vie : la république, la liberté, la démocratie et la laïcité.
LA SECONDE MORT DE LA CREI
A peine quatre mois après l’installation de ses membres, le Pool judiciaire financier créé sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) affiche un premier bilan dans la lutte contre la délinquance économique et financière
Le procureur de la République près le Pool judiciaire financier a livré le bilan des 4 mois d’activités de cette nouvelle juridiction créée sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Avec 91 dossiers ouverts dont 87 transmis aux juges d’instruction financiers ayant conduit à l’arrestation de162 personnes et permis à l’Etat de saisir 2 milliards 500 millions, le Pool judiciaire financier semble sceller le deuxième enterrement ou la seconde mort de son devancier qui affiche un bilan moins élogieux après sa réactivation.
A peine quatre mois après l’installation de ses membres, le Pool judiciaire financier créé sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) affiche un premier bilan dans la lutte contre la délinquance économique et financière au Sénégal. En effet, s’exprimant dans un reportage diffusé par nos confrères de la télévision nationale (RTS), le vendredi 17 janvier dernier, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier auprès de cette nouvelle juridiction créée par la loi du 2 août 2023 modifiant la loi n° 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale a révélé que « l'institution a déjà traité 91 affaires concernant des crimes économiques et délits financiers ». Poursuivant son propos, le patron du Parquet financier a indiqué que sur les 91 dossiers ouverts, 87 ont fait l’objet d’une transmission aux juges d’instruction financiers et dont le traitement à conduit à l’arrestation de162 personnes pour leur implication présumée dans diverses infractions financières allant de la corruption à l’escroquerie, en passant par le blanchiment d’argent. El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla a souligné que dans ce premier bilan de cette juridiction financière, reste le montant des saisies et cautionnements qui s'élève, selon lui, « à 2 milliards 500 millions, auxquels s'ajoutent divers moyens roulants confisqués ».
Seuls Karim Wade et compagnie condamnés, bilan mitigé
Créée en 1981 par le législateur avec la volonté politique du président Diouf puis tombée en désuétude, avant d’être réactivée par le Président Macky Sall en 2012 dans le cadre de sa politique de lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics mis en œuvre à travers la traque des biens mal acquis, cette juridiction spéciale a affiché un bilan moins élogieux six ans après sa réactivation. En effet, sur les 25 personnalités du régime du Président Abdoulaye Wade qui étaient ciblées dont 7 frappées d’une interdiction de sortie du territoire, seuls Karim Wade et compagnie, avec Tahibou Ndiaye ont été inquiétés. Pour le reste, on a assisté à un ralentissement de la cadence dans le déroulement de la procédure après le départ de Aminata Touré du ministère de la Justice pour la Primature en 2013.
Sur les retombées financières de cette traque des biens mal acquis menée par la Crei, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Rien que sur le cas spécifique de Karim Wade, contrairement aux centaines de milliards annoncés (690) lors du lancement de la traque par l’actuel député, élu sur la liste Pastef, alors Procureur spécial auprès de la Crei, Alioune Ndao, qui a été par la suite limogé en pleine audience, l’ancien régime a fait état d’une somme de cinquante milliards recouvrés. S’agissant du bilan global de la traque, le gouvernement de feu le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne avait fait état, en 2018, d’un montant de 152,984 milliards de francs CFA recouvrés entre 2012 et 2015 dans un communiqué rendu public à la suite d’une controverse née de la sortie de l’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré, sur le bilan de la traque des biens mal acquis. En effet, s’exprimant sur les ondes d’une radio, elle assurait que la traque des biens mal acquis menée par la Crei avait permis à l’État sénégalais de recouvrer 254,55 milliards de francs CFA depuis 2012 provoquant ainsi une levée de boucliers de certains responsables politiques de l’opposition et de société civile qui se demandaient pourquoi ce montant n’est jamais apparu, depuis 2012, dans les différentes lois de finances.
LE SENEGAL FACE AU DEFI DE LA TRANSFORMATION
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques. En l’absence de ces accords, les autorités sénégalaises se doivent d’adresser, avec urgence et détermination, les défis relatifs aux infrastructures de conservation et à l’établissement d’unités de transformation dans les principaux sites de débarquement. Ces mesures, essentielles pour la valorisation des ressources maritimes, constituent également une réponse aux problématiques du sous-emploi et de l’exode et l’émigration des jeunes pêcheurs, exacerbées par une décennie de crises multiples.
Le 17 novembre 2024 a marqué la fin du protocole d’application de l’Accord de pêche, signé en 2014, entre le Sénégal et l’Union Européenne (UE). Le non-renouvellement de cet accord, arrivé à expiration, constitue la deuxième suspension de ce type, après celle observée entre 2006 et 2014, et visait à redéfinir les bases d’une collaboration initiée dans les années 1980. Entre 2019 et 2024, le troisième protocole avait permis au Sénégal de percevoir un montant de 8,5 millions d’euros (soit plus de 5,5 milliards de francs CFA), en sus des redevances versées par les armateurs européens. Par ailleurs, une enveloppe annuelle de 900.000 euros (environ 590 millions de francs CFA) avait été dédiée à des projets d’amélioration de la gestion de la pêche et de protection des stocks halieutiques.
En contrepartie, les navires européens ont capturé environ 10.000 tonnes de poisson, soit moins de 1% des prises totales réalisées dans les eaux sénégalaises. Ces captures, limitées au thon et au merlu noir, étaient effectuées au-delà des 12 milles nautiques des côtes sénégalaises, dans le souci de préserver la pêche artisanale locale.
UNE PECHE ARTISANALE EN DECLIN
La décennie 2014-2024 a été marquée par une chute significative de la pêche artisanale, conséquence d’une diminution alarmante des stocks de poissons. Cette crise a été aggravée par la pandémie mondiale de Covid-19, qui a paralysé l’accès aux marchés intérieurs. La raréfaction des ressources halieutiques a contraint de nombreux jeunes pêcheurs à opter pour l’émigration irrégulière, entraînant des pertes en vies humaines tragiques en mer et exacerbant les problématiques sociales liées au sous-emploi.
UN CHOIX SALUE PAR LES ACTEURS DE LA PECHE
La décision des autorités sénégalaises de ne pas renouveler l’Accord de pêche avec l’Union Européenne a été largement saluée par les acteurs du secteur de la pêche, qui critiquaient depuis longtemps ces accords jugés défavorables au Sénégal. Cette décision, fidèle aux engagements de campagne présidentielle du nouveau régime, marque un tournant stratégique pour le pays. Néanmoins, elle soulève désormais des enjeux cruciaux concernant la transformation des produits halieutiques.
LE DEFI DES INFRASTRUCTURES : UNE PRIORITE NATIONALE
En optant pour une souveraineté totale sur ses ressources halieutiques, le Sénégal se trouve confronté à un impératif : développer rapidement des infrastructures adaptées de conservation et de transformation des produits de la mer dans les zones stratégiques du pays.
Dans le cadre d’une vision systémique inscrite dans le référentiel Sénégal horizon 2050, le gouvernement actuel se doit de répondre avec célérité et durabilité à cette problématique à double volet. Ces efforts seront décisifs pour garantir non seulement la valorisation des ressources halieutiques nationales, mais également la création d’opportunités d’emplois pour la jeunesse, tout en consolidant l’autosuffisance alimentaire et la compétitivité du Sénégal sur les marchés internationaux.
Par Cécile THIAKANE
POURQUOI ADOPTER LE BRT À DAKAR
Dakar respire un vent de modernité avec l’arrivée du Bus Rapid Transit, une véritable avancée dans le domaine de la mobilité urbaine
Dakar respire un vent de modernité avec l’arrivée du Bus Rapid Transit (BRT), une véritable avancée dans le domaine de la mobilité urbaine. Après des décennies à dépendre de moyens de transport traditionnels, souvent synonymes de désagréments, le BRT représente une alternative efficace, moderne et prometteuse.
Les premières impressions ne trompent pas : des stations élégantes, modernes et propres, un parcours soigneusement aménagé avec des espaces verts qui embellissent le cadre de vie, et une organisation qui permet aux usagers d’anticiper leurs déplacements grâce à une visibilité accrue sur les horaires. Ce système de transport avec ses voies dédiées, ses passages réguliers et son modèle semi-express offre une solution tangible aux embouteillages chroniques de Dakar, qui paralysent non seulement la circulation mais aussi la productivité des habitants.
Une amélioration concrète pour la ville et ses habitants
L’impact du BRT dépasse le simple gain de temps. Il répond à des enjeux complexes de mobilité urbaine tout en contribuant à une meilleure qualité de vie. En réduisant le temps de trajet et en facilitant l’accès aux différentes zones de la ville, ce mode de transport s’impose comme un levier majeur pour transformer le quotidien des Dakarois.
Cependant, pour que le BRT atteigne son plein potentiel, il est crucial que les habitants, en particulier ceux issus des zones desservies, adoptent massivement ce mode de transport, au détriment de leur voiture personnelle. Dans de nombreuses grandes villes mondiales comme Paris, Londres ou New York, le passage à des modes de transport public modernes a permis de réduire drastiquement la pollution atmosphérique, tout en renforçant la cohésion sociale.
Les points forts du BRT
1. Fréquence et fiabilité : Avec des horaires réguliers et une fréquence accrue, le BRT assure un service prévisible, contrastant avec l’irrégularité des modes de transport traditionnels.
2. Accessibilité : Des stations bien réparties garantissent une desserte efficace, y compris dans les quartiers périphériques souvent oubliés.
3. Intégration des réseaux : Le BRT s’inscrit dans une logique de complémentarité avec les taxis, les minibus et autres transports, facilitant les correspondances.
4. Sécurité et confort : Contrairement aux modes de transport informels, les bus climatisés et adaptés aux personnes à mobilité réduite offrent une expérience agréable et sécurisée.
5. Capacité accrue : Les bus articulés peuvent accueillir un grand nombre de passagers, réduisant ainsi la surcharge des véhicules plus petits.
6. Impact environnemental : En limitant l’usage des voitures personnelles, le BRT contribue à une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre.
Quelques défis à relever
Certains points méritent toutefois d’être soulignés pour garantir le succès à long terme du projet. L’étroitesse des voies restantes pour les autres véhicules crée des tensions qui pourraient être apaisées par une campagne d’éducation des usagers. De même, le non-respect des feux tricolores par certains automobilistes pose des risques pour les piétons, nécessitant des actions de sensibilisation de grande envergure.
Enfin, pour répondre durablement aux défis de la mobilité à Dakar, le réseau BRT devra être massifié avec la création de nouvelles lignes et une meilleure interconnexion avec les autres modes de transport.
Un changement de paradigme nécessaire
Le BRT n’est pas qu’un mode de transport : c’est une invitation à repenser notre rapport à la mobilité. En adoptant ce système, les Dakarois feront bien plus que gagner du temps ; ils poseront un acte en faveur de l’environnement, de la cohésion sociale et de l’amélioration globale de leur cadre de vie.
Il est temps de laisser sa voiture au garage et d’embrasser cette révolution de la mobilité urbaine. Le BRT est une opportunité que Dakar ne peut se permettre de manquer.