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14 juillet 2025
AMADOU DAWA DIALLO SANS DETOUR
Missions à l’Assemblée, victoire à Ranérou, Amadou Dawa Diallo est «prêt» à relever le défi. Dans cet entretien, il évoque aussi l’avenir du Pr qu’il faut «réformer» pour affronter les enjeux de l’heure.
Président du Conseil départemental de Ranérou, Amadou Dawa Diallo, Secrétaire général du Parti de la réforme (Pr) et membre de la Coalition Takku Wallu Senegaal, a été élu député sur la liste départementale grâce à sa base électorale qui lui assure une série de victoires depuis 2022. Il va vivre sa première expérience parlementaire dans un contexte politique qui change. Mais, il est «prêt» à relever ce défi. Dans cet entretien, il évoque aussi l’avenir du Pr qu’il faut «réformer» pour affronter les enjeux de l’heure.
Ce lundi, l’Assemblée nationale sera installée. Avez-vous décidé de siéger ?
Après les élections législatives que nous avons remportées haut la main à Ranérou, c’est un sentiment de mission accomplie qui m’habite aujourd’hui pour le compte de nos concitoyens, ceux qui nous ont élus, je veux parler des habitants du département de Ranérou-Ferlo. Permettez-moi de remercier et de féliciter le Président Macky Sall, tête de liste de notre coalition. Il aurait pu se retirer de la vie politique sénégalaise et mener tranquillement sa vie au Maroc, mais pour l’intérêt du pays et surtout afin de fédérer les forces, il s’est porté candidat. Ce qui à coup sûr nous permet aujourd’hui d’avoir un groupe parlementaire. Comme vous le savez, j’ai voulu rester dans sa coalition par principe et surtout par dignité, car, nous l’avons accompagné durant son règne et au cours duquel il a mis le Sénégal sur les rails de l’émergence. Je compte siéger à l’Assemblée nationale en tant qu’élu de Ranérou-Ferlo, mais également en tant que député du Peuple pour servir le Sénégal et le défendre partout. Ce sera une grande première pour moi de rejoindre le Parlement, même si je suis un élu local, président du Conseil départemental. Je serai à l’Assemblée nationale pour être plus constructif, en faisant preuve de sens élevé de la noble et exaltante mission du parlementaire dans un pays démocratique. Je pense qu’il faudra éviter de revivre les évènements qui sont passés lors des dernières législatures. Car le parlementaire est l’ambassadeur de notre pays vis-à-vis de l’extérieur. Il doit alors être à la hauteur des attentes, c’est-à-dire l’expression démocratique de notre pays aussi bien à l’interne qu’à l’extérieur. Une fois à l’Assemblée nationale, on entend jouer pleinement ce rôle.
Vous êtes élu sur la liste départementale de Takku Wallu à Ranérou, qui est très déshérité…
Je suis un fonctionnaire de l’Etat appartenant au ministère des Finances, j’ai dû renoncer à beaucoup d’avantages liés à ma fonction de Directeur financier, pour ne pas dire agent comptable de l’Agence de gestion des routes (Ageroute) pour quitter l’Exécutif et rejoindre le Législatif. Une façon de vous dire que s’agissant de la prise en charge adéquate des besoins des populations qui ont eu confiance en nous en nous mandatant d’aller les représenter au Parlement, il n’y a nul doute que nous serons leur digne représentant à l’Hémicycle, car nous sommes investi d’une mission noble, d’un sacerdoce pour porter la voix des populations. Je dois vous dire que j’ai fait ce sacrifice de rejoindre l’Assemblée nationale au nom des populations pour véritablement être leur porte-voix. Sur les urgences ou les priorités, Ranérou est un département de défis. Tout est urgent, tout est prioritaire dans le département de Ranérou-Ferlo. Déjà, en tant que président du Conseil départemental, avec notre plan départemental de développement en cours d’exécution, nous toucherons du doigt les défis à relever avec les nouvelles autorités à la tête du pays.
En décidant d’aller à l’Assemblée, vous voulez donner un nouvel élan à votre carrière politique ?
En acceptant d’aller à l’Assemblée nationale, c’est un sens du sacrifice pour être et encore rester aux côtés des populations. Depuis des années, nous avons consacré une bonne partie de notre énergie, de notre vie de fonctionnaire à notre département en termes d’appui, d’accompagnement, de plus-value, qui ont été glanés par ci par là, au service de Ranérou-Ferlo. L’autre élément, il nous revient de rendre l’ascenseur à nos parents après avoir été à l’école très tôt alors que ce n’était pas évident. Quant à ma carrière politique, je pense que dans la vie, il faut faire des choix qui peuvent parfois être simples ou complexes. A mon avis, c’est le bon moment pour donner un coup de fouet à ma carrière politique. Car le parlementaire que je suis désormais me donne l’occasion d’avoir plus d’ouverture envers les Sénégalaises et les Sénégalais pour leur faire comprendre nos objectifs, notre vision, notre mission, et également faire découvrir notre comportement au quotidien, et sur lequel nous serons jugé par ces mêmes populations. C’est avec un grand plaisir et abnégation que j’endosse ce rôle séduisant pour aller à l’Hémicycle et porter la parole du Peuple, et tout faire pour la prise en charge des défis qui assaillent non seulement notre département, mais tout le Sénégal en général.
Quelles seront vos ambitions au sein de la Coalition Takku Wallu à l’Hémicycle, parce qu’il faut rappeler que vous êtes l’un des rares à avoir gagné votre département ?
Il faut dire que Ranérou fait partie des 4 départements gagnés par la Coalition Takku Wallu et qui ont résisté à la razzia de Pastef que je félicite au passage pour sa victoire. Nous faisons partie de ceux qui ont gagné, et pensons donc que c’est naturel que nous nous attendions à un retour d’ascenseur. On s’est mobilisé et on s’est battu dans le cadre de la coalition au niveau départemental avec les responsables politiques locaux engagés à nos côtés, comme le député sortant (Aliou Dembourou Sow), l’ancien maire de Ranérou (Arouna Ba), les maires actuels de Ranérou ou de Houdallaye et d’autres membres de la coalition issus de Rewmi, du Pds. On a pu compter évidement sur notre base naturelle affective. Ce sont autant d’éléments qui nous ont valu cette victoire éclatante lors des Législatives, avec près de 3 mille voix d’écart.
Pour l’instant, le Président Macky Sall s’est prononcé sur la question et il a affirmé que ceux qui ont gagné les départements doivent jouer les principaux rôles d’animateurs dans notre groupe parlementaire. Je m’en tiens à ses engagements. J’espère jouer un rôle important et majeur dans le groupe Takku Wallu.
Depuis quelques années, vous gagnez systématiquement ce département dont vous êtes aujourd’hui le président de Conseil départemental. Quelles sont les recettes du succès ?
La politique est un défi permanent. Le défi d’être sur le terrain. C’est difficile et c’est très dur par moments. Socialement, c’est presque insoutenable. Mais je m’en suis fait un défi, parce que tous les 15 jours je suis sur le terrain, sans compter l’approche de proximité en étant systématiquement présent à toutes les cérmonies heureuses et aussi malheureuses. Je suis très attaché et très proche de ces populations. Avant, c’était peut-être difficile de percer parce qu’il y avait un environnement fermé, d’autres politiques occupaient le terrain. Après 6 ans de mission à l’extérieur, je suis revenu au Sénégal en 2014. Il fallait déblayer le terrain et les gens ont fini par comprendre que notre engagement était de servir les populations que de nous servir. Finalement, le déclic a eu lieu lors des Locales de 2022, durant lesquelles nous avons gagné toutes les collectivités locales du département. Et j’ai été élu président du Conseil départemental de Ranérou. Tout est devenu fluide car nous avons enchaîné avec les Législatives de 2022. Nous avons accompagné le député Aliou Dembourou Sow sur demande du Président Macky Sall. Lors de la Présidentielle de 2024, nous avons accompagné le département, même si notre candidat (Amadou Ba) a perdu la Présidentielle. Nous venons ainsi de remporter les Législatives du 17 novembre dernier avec ma candidature. Il faut se dire qu’il n’y a pas de secret. Il faut aller vers les gens, avoir une capacité d’écoute, prendre en charge les doléances que vous pouvez satisfaire pour améliorer les conditions de vie des populations qui vivent parfois dans des endroits complètement déshérités.
L’Assemblée qui sera installée ce lundi va enchaîner avec le marathon budgétaire, avec l’adoption de la Loi de finances initiale. Il y aura les travaux de commission et la plénière…
C’est vrai ! Il faut se dire que sur le plan technique, je suis outillé dans le domaine des finances publiques. Parce que je suis financier de formation. Il va rester les procédures internes à l’Assemblée nationale. Comme nous sommes novice, nous allons apprendre très vite pour comprendre le fonctionnement. Globalement, nous sommes préparé à cette nouvelle mission, la matière budgétaire ne sera pas une nouveauté pour nous.
Par ailleurs, vous êtes Secrétaire général du Parti de la réforme. Quelles vont être les perspectives du Pr après ces Législatives ?
Le Parti de la réforme, il faut le réformer. Nous allons vers une remise à plat du parti compte tenu de beaucoup de facteurs. Nous allons organiser une Assemblée générale à l’échelle des 46 départements. On va se retrouver pour faire le point et scruter l’horizon avec des perspectives qui vont aller jusqu’à des changements radicaux pour moderniser davantage le parti en termes de dénomination, de militantisme et d’arrivée de nouveaux acteurs qui frappent à la porte du parti pour adhérer. Nous allons nous ouvrir davantage aux Sénégalaises et Séné-galais, jeunes et femmes, pour asseoir le Parti de la réforme qui va certainement changer de nom.
Il y a le débat sur les libertés publiques. Quels sont vos commentaires ?
Je voudrais saluer le rôle important que joue la presse dans notre pays, elle est la sentinelle de notre démocratie. Le Sénégal n’a que sa démocratie. Il faut quand même se dire que les questions liées à la liberté de la presse sont fondamentales. Et il faut en débattre à l’Assemblée nationale, notamment le financement des médias qui sont aujourd’hui presqu’à l’agonie. On entend des Atd un peu partout dans le secteur pour des questions de fiscalité. Les questions de liberté individuelle et collective font partie aussi du socle de notre démocratie. Il faut faire preuve parfois de magnanimité, de pardon et aussi de dépassement. Il faut également que les autres apprennent à respecter les institutions en évitant les mots blessants, les propos désobligeants qui peuvent heurter la conscience de chaque Sénégalais. C’est ce Sénégalais qui doit constituer la synthèse de l’homo senegalensis que nous appelons de nos vœux avec un changement de mentalité en étant beaucoup plus constructif que de faire dans la politique politicienne. Elle ne nous fera pas avancer et ne nous fera pas grandir.
EN GUINEE, UN MATCH VIRE EN TUERIE
Au lendemain des violents incidents survenus lors d’un match de football à N’zérékoré, ayant fait 56 morts et de nombreux blessés, le gouvernement guinéen a publié un communiqué exprimant sa profonde tristesse et annonçant l’ouverture d’enquête...
Au lendemain des violents incidents survenus lors d’un match de football à N’zérékoré, ayant fait 56 morts et de nombreux blessés, le gouvernement guinéen a publié un communiqué exprimant sa profonde tristesse et annonçant l’ouverture d’enquêtes pour faire la lumière sur ce tragique événement.
Dans un communiqué publié ce lundi 2 décembre 2024, le gouvernement guinéen a exprimé sa « profonde tristesse » face aux incidents tragiques survenus la veille au stade du 3 avril de N’zérékoré, dans le sud-est du pays. « Les manifestations de mécontentement à l’égard des décisions arbitrales ont conduit à des violences inacceptables, causant des pertes en vies humaines et de nombreux blessés », souligne le gouvernement.
Le bilan provisoire établi par les autorités fait état de 56 morts et plusieurs blessés. Le gouvernement, au nom du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, a présenté ses « condoléances émues aux familles endeuillées » et assuré que « toutes les dispositions nécessaires sont prises pour garantir la prise en charge des blessés ».
Le Premier ministre de la transition guinéenne, Amadou Oury Bah, a réagi dimanche soir, déplorant les événements qui ont émaillé le match. Il a aussi indiqué que les autorités régionales sont actuellement mobilisées pour rétablir le calme et la sérénité au sein de la population.
Le communiqué précise également que des enquêtes rigoureuses seront menées pour établir les circonstances et les responsabilités de ce drame. « Le sport doit demeurer un vecteur de paix et de cohésion sociale », insiste le gouvernement, appelant les populations et les autorités locales à promouvoir le calme et le vivre-ensemble.
Par Hamidou ANNE
MOUSTAPHA DIAKHATÉ, RÉPUBLICAIN OMBRAGEUX
J’ai deux nouvelles pour ceux qui veulent lui imposer le diktat de la terreur : Moustapha ne se taira pas, ensuite il ne connaît pas ce sentiment qu’est la peur. Il porte la liberté dans son Adn, qu’il gardera toujours intacte, même au fond d’une geôle
Nous nous retrouvions les jeudis très tôt sur le parking de la Maison d’arrêt et marchions ensemble, sésame rose en main. L’accueil au portail n’était guère joyeux, il était même rude. Des hommes en uniforme passaient et repassaient faire les achats pour le petit déjeuner ; certains chahutaient les habitués de ce lieu qui, à force de venir voir des proches, étaient devenus des visages connus, des détenus laissés libres. Nous étions tous les deux frappés par les hommes et les femmes que l’on côtoyait le matin, dont on voyait qu’ils venaient tous des quartiers lointains, là où vit le petit peuple dont les enfants sont gardés -souvent en attente de procès- derrière ces murs hauts de la citadelle du silence. Moustapha se moquait tous les jours de ma mine grise du matin ; je déteste me lever tôt. A l’intérieur, au fond de la grande allée, trône un bâtiment plutôt neuf. A l’intérieur, nous nous asseyions sur les bancs, dans une salle où chacun gardait le silence, comme si nous étions tous des détenus, attendant que le haut-parleur au son difficilement audible annonce nos noms. Nous allions ensemble voir notre ami au parloir. Moustapha avait toujours des mots tendres et rassurants pour cet ami jugé et condamné, sans jamais verser dans l’optimisme béat ou le maslaa. Je sais en plus qu’il a assuré une présence utile aux côtés de la famille du concerné.
J’étais frappé par son humanité que je connaissais déjà, mais surtout par son dégoût de l’injustice que peuvent vivre les plus précaires frappés par les violences morales et physiques que les logiques de domination imposent. En cela, je peux dire que je n’ai jamais rencontré un homme aussi humaniste que Moustapha. Il me fait penser au mot de Sartre : «Pour aimer les hommes, il faut détester violemment ce qui les opprime.»
Quand on gravite autour de la politique sénégalaise, on connaît forcément Moustapha Diakhaté. Verbe haut, convictions ancrées, constance dans le combat politique et défiance vis-à-vis des dogmes, des appareils politiques, des puissants, et méfiance vis-à-vis des adhésions aveugles et irraisonnées. Je le suis depuis l’initiative «Wacco ak alternance», un groupuscule de militants du Pds, déçus par la tournure du Sopi, qui ont décidé de porter le combat de la rectification de la ligne au sein de leur formation politique. Tout de suite, j’ai été séduit par le courage de ce débatteur hors pair, par sa maîtrise du verbe et par son habileté à défendre ses positions avec hargne. Puis, il y a eu la rupture avec les Wade et l’adhésion à l’Apr. J’avais de temps à autre les récits de ses aventures via mon ami Abdoulaye Fall, membre fondateur du parti. Bien des années après, j’ai enfin rencontré Moustapha, en mars 2021, dans la foulée des événements consécutifs à la sordide histoire que tout le monde connaît. Quand j’ai vu Moustapha, il m’a dit une chose qui m’a plu, glacé et fait frémir en même temps. Il me dit : «Tu sais, je crois en trois choses : la République, la démocratie et la liberté.» Tout de suite, l’estime, le respect, l’affection et l’amitié. Moustapha est mon ami, et cette phrase n’est guère banale. Nous nous sommes vite rapprochés ; entre 2021 et 2023, j’ai presque vu Moustapha tous les jours, au même endroit, pour commenter l’actualité politique africaine et internationale. Nous parlions aussi souvent de nos lectures, car Moustapha est un grand lecteur. Il se lève tôt et lit jusqu’en fin de matinée, avant de commencer ses activités.
Depuis ce premier jour de rencontre, nous nous parlons au téléphone au minimum trois fois par jour ; nous avons la même haine des populismes, des racismes, et le même engagement contre le fascisme. Nous rêvons d’un nouveau printemps de la démocratie et du progrès partout sans jamais nous limiter à l’Afrique, considérant l’universalité du genre humain. A chaque fois que quelqu’un perd espoir devant la défaite des courants progressistes et l’avancée des extrémismes et des nationalismes, Moustapha a toujours le mot juste pour dire que l’histoire n’est jamais finie, qu’il ne faut jamais cesser de croire en la raison et en la capacité par la parole et l’action créatrice de changer la face du monde et surtout la vie des gens. Il est très sisyphéen dans ce sens.
Moustapha est un militant au sens noble du terme, c’est-à-dire un porteur de cause, un homme écorché, vif, engagé et fondamentalement démocrate. C’est l’exemple du républicain affirmé qui considère qu’au-dessus de la République, il n’y a rien ni personne. Celle-ci a été le moteur de son engagement, car chez lui, la République n’est pas chose désincarnée, aérienne, qu’on rappelle dans de grandes envolées lyriques sans matérialité concrète. La République chez Moustapha est une essence, une spiritualité telle qu’elle a été imaginée par les grands penseurs républicains. Mais elle est aussi et surtout pour lui, une exigence à bâtir des sociétés humaines équitables, moulues dans le savoir qui libère l’individu des dogmes qui enferment et de l’obscurantisme qui nuit.
Je me refuse depuis son arrestation, à sortir des phrases toutes faites comme «Moustapha ne mérite pas la prison». Il déteste ce type de phrases de toute façon, car convaincu me dit-il souvent «Gauche -oui, Moustapha ne prononce jamais mon prénom, il m’appelle toujours ainsi- je ne fais que mon devoir. Il faut toujours faire ce qu’on a à faire. Le Sénégal n’appartient à personne, nous qui y habitons aujourd’hui en sommes juste des locataires non permanents, d’autres étaient là avant nous et d’autres générations viendront après nous».
Moustapha savait qu’il allait être arrêté et emprisonné. Il s’y est préparé et avait préparé ses proches. Mais j’ai deux mauvaises nouvelles pour ceux qui veulent lui imposer le diktat de la terreur : Moustapha ne se taira pas, ensuite il ne connaît pas ce sentiment qu’est la peur. Mieux, c’est un homme insensible aux honneurs, car sachant que ceux-ci, pour la plupart, sont fugaces et insincères. De sa première grève en tant qu’élève contre l’attitude d’un directeur d’école dont il était en même temps le… répétiteur des enfants, à ses activités syndicales à la Bceao, qui ont abouti à son licenciement, en passant par son départ du Pds, son exclusion de l’Apr, il est devenu un homme endurci et un militant ayant atteint le degré le plus élevé du militantisme, celui où tu n’agis ni pour les nominations ni pour les élections, mais au nom du tribunal suprême de la conscience.
Abdel Hamid Kichk avait dit un jour : «Le paradis est dans ma poitrine, je le porte partout où je vais.» Je dirais la même chose de Moustapha, qui porte la liberté dans son Adn, et qu’il gardera toujours intacte, même au fond d’une geôle.
Un jour, des livres d’histoire raconteront le rôle de Moustapha Diakhaté pour le retour de la paix civile en mars 2021 et ses efforts manifestes pour la préservation de la République entre mars 2021 et avril 2024. Je ne sais pas tout, mais j’en sais un rayon, entre ce qu’il a bien voulu me confier et ce que j’ai glané d’autres sources crédibles, et que par humilité et pudeur, lui n’a pas voulu me révéler. Moustapha est un patriote sincère, un républicain ombrageux et un démocrate authentique, et c’est un homme profondément bon, généreux et attachant.
Un des matins qui arrivent, j’irai voir Moustapha. Je me réveillerai difficilement le matin, la mine triste, je laisserai ma voiture au parking de la prison. Je ferai le pied de grue devant cet immense portail en fer vert, et à l’ouverture je me hâterai au milieu des gens pour rejoindre la salle des haut-parleurs au son difficilement perceptible. J’entendrai mon nom et j’irai voir Moustapha… s’il daigne bien me recevoir, car je connais mon ami, il ne fait jamais rien comme les autres.
LA COMMEMORATION DU 80E ANNIVERSAIRE DU MASSACRE DE THIAROYE A LA UNE DE LA PRESSE
Les quotidiens de ce lundi font écho des mesures annoncées par le chef de l’Etat contre l’oubli du massacre des Tirailleurs par l’Armée coloniale française, l’installation de la 15e législature ...
Les mesures annoncées par le chef de l’Etat contre l’oubli du massacre des Tirailleurs par l’Armée coloniale française, l’installation de la 15e législature et les hommages au président de l’association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, décédé dimanche à Dakar, sont entre sujets au menu des quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le Sénégal a commémoré, ce premier décembre 2024, le 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, sous le sceau du devoir de mémoire qui commande que les victimes soient identifiées et les responsabilités situées, de manière à préserver cette histoire « de l’oubli et de la falsification ».
‘’Le camp militaire du lieutenant Amadou Lindor Fall de Thiaroye, a abrité, dimanche, officiellement la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais. Occasion saisie par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour annoncer cinq mesures phares pour que ce massacre ne tombe pas dans l’oubli’’, rapporte WalfQuotidien.
Le journal cite l’érection d’un mémorial en l’honneur des tirailleurs à Thiaroye pour servir de lieu de recueillement et de mémoire ouvert à toutes les nations dont ils étaient originaires, la mise en place d’un centre de documentation et de recherche dédié aux tirailleurs, la dénomination des rues et des places qui porteront le nom de cet événement tragique, l’introduction de l’histoire de Thiaroye et des tirailleurs dans le curricula du système éducatif et l’inscription de la journée du tirailleur, le 1er décembre dans l’agenda annuel de l’Etat.
Le président »désire mettre fin à l’omerta sur cet épisode tragique voulue et entretenue par l’autorité coloniale’’, dit Enquête.
‘’Thiaroye mémoire restaurée’’, affiche Le Soleil, soulignant qu’en présence de cinq chefs d’Etat africains (Gazzouani, Azali, Barro, Emballo, et Nguéma), le président de la République, a rendu un vibrant hommage aux tirailleurs sénégalais tués au camp Thiaroye, le 1er décembre 1944. Il a à cette occasion appelé à »une justice sans haine ».
»Diomaye au front’’, selon Sud Quotidien, qui écrit: »Par devoir de mémoire pour l’histoire et contre l’oubli et pour la manifestation de la vérité, le 80e anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais, le 1er décembre 1994 par des forces de l’armée française au camp militaire de Thiaroye-Gare, a été célébré, dimanche 1er décembre 2024. Une cérémonie grandiose qui a vu la participation de plusieurs chefs d’Etat et de représentants de plusieurs pays africains et de la France ».
Source A note que le Sénégal ‘’tient visiblement à la restauration de la vérité dans le dossier dit +le massacre des tirailleurs sénégalais au camp Thiaroye le 1er décembre 1944+’’. »En effet, lors du 80e anniversaire de la commémoration de cette douloureuse page de l’histoire, le président Bassirou Diomaye Faye a demandé la poursuite des travaux pour le rétablissement de la vérité’’, rapporte la publication.
En politique, Vox populi annonce que la rentrée parlementaire est prévue, ce lundi. La publication signale qu’Anta Babacar Ngom, élue sur la liste de la coalition Samm sa Kaddu, sera ‘’députée non-inscrite malgré les sollicitations exprimées par les groupes parlementaires en gestation’’.
A propos du bureau de l’assemblée nationale, Le Quotidien relève que le Pastef, avec sa majorité, »va se tailler la part du lion ». Le journal rapporte que la coalition Takku Wallu »enrôle Abdou Karim Sall » tandis que »Aissata Tall Sall (est) en pole pour diriger le groupe parlementaire ».
Il y a eu »des tractations jusqu’au bout du bout’’, selon Les Echos, indiquant que »Takku Wallu a été sauvée par Abdou Karim Sall » pour obtenir ainsi le »’seul groupe parlementaire de l’opposition ».
La presse du jour rend hommage au président de l’association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, décédé dimanche à l’âge de 79 ans. »Une belle plume se brise », affiche à sa Une L’As. ‘’Le décès d’Alioune Badara Bèye, président de l’association des écrivains du Sénégal, survenu dimanche, a attristé les hommes de lettres et d’arts et la famille des écrivains. Parti à l’âge de 79 ans, le dramaturge est reconnu par ses pairs comme un homme dont l’humanité et l’intégrité ont éclairé le chemin de tant d’autres’’, témoigne la publication.
Vox populi écrit qu’avec le décès d’Alioune Badara Bèye, »les lettres sénégalaises et africaines perdent une belle plume ».
MAMADOU DIOUF PLAIDE POUR UNE RECONNAISSANCE DU STATUT DES TIRAILLEURS
Le massacre des Tirailleurs Sénégalais, longtemps ignoré et minimisé par les autorités françaises, a fait l'objet de nombreuses discussions parmi les historiens, les intellectuels et les politiques
Le massacre des Tirailleurs Sénégalais, longtemps ignoré et minimisé par les autorités françaises, a fait l'objet de nombreuses discussions parmi les historiens, les intellectuels et les politiques. À l'occasion du 80e anniversaire de ce tragique événement, le Sénégal a pris des mesures importantes pour honorer la mémoire de ces tirailleurs, en veillant à ce que leur sacrifice ne soit jamais oublié.
Dans la matinée du 1er décembre 1944, une répression sanglante s’est abattue sur les Tirailleurs Sénégalais de retour de la France, pour avoir réclamé leurs droits. Des éléments de l’Armée et de la Gendarmerie françaises, soutenues par des véhicules blindés et des chars, ont ouvert le feu sur des hommes qui n'étaient ni armés ni en état de se défendre. Selon le Professeur Mamadou Diouf, qui préside le Comité scientifique mis en place dans le cadre de cette commémoration, le bilan officiel, qui a minimisé l'ampleur du massacre, faisait état de 35 morts ; mais les estimations plus réalistes avancent un chiffre de 300 à 400 victimes. Les archives militaires et administratives françaises ont été largement falsifiées, dissimulant ainsi la vérité et effaçant l'ampleur de la répression.
A en croire l’historien qui milite pour que «le statut de 'morts pour l’Afrique'» soit accordé aux victimes, le massacre de Thiaroye reste une douloureuse cicatrice dans l’histoire des Tirailleurs Sénégalais et de l’histoire coloniale. Les autorités françaises ont longtemps cherché à minimiser l’événement, qualifiant l’incident de «mutinerie» pour justifier la violence. Mais les survivants et les témoins, ainsi que les chercheurs et historiens, ont insisté pour que la vérité éclate sur cet acte brutal.
En 2014, l’ancien président français, François Hollande, a reconnu la responsabilité de la France dans le «massacre» des Tirailleurs, affirmant que «des balles françaises avaient tué les Tirailleurs». Il a qualifié l’acte de commémorer pour l’éclatement de la vérité de «réparation de l’injustice» et a déclaré que l’intervention de l’Armée française avait été «épouvantable et insupportable». Toutefois, cette reconnaissance ne semblait pas aller au-delà d’un acte symbolique, sans offrir de véritable réparation pour les victimes. Le 21 novembre 2024, dans un discours marquant, l’ancien président français a de nouveau évoqué le drame en qualifiant les événements de «massacre à la mitrailleuse», un terme qui a permis de mettre enfin des mots sur la brutalité de l’acte.
Quelques jours après, le 28 novembre 2024, le président français, Emmanuel Macron, a aussi pris la parole pour reconnaître la gravité de ce «massacre», dans une lettre adressée au président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye, marquant un pas important dans la reconnaissance officielle de la répression sanglante de Thiaroye.
Le Professeur Mamadou Diouf, coordonnateur du Comité pour la Commémoration du 80e anniversaire du massacre, a insisté sur l'importance de «lever le voile» sur cette tragédie. Dans ses interventions, il a souligné que cette reconnaissance par la France n’était qu’un premier pas : «Lever le voile sur le massacre, contre les manœuvres de dissimulation de la vérité, est, aujourd’hui, un impératif catégorique». Il a ajouté que le Sénégal et l'Afrique doivent reprendre le contrôle de leur narration historique. «Prendre l’initiative relativement à la production du récit portant sur ce moment de notre histoire, c’est retourner l’évènement à l’Afrique», a-t-il déclaré.
Le gouvernement sénégalais, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, a pris plusieurs initiatives pour rendre hommage aux Tirailleurs Sénégalais et garantir que leur sacrifice soit honoré. Il y a, entre autres, l’institution du 1er décembre comme la Journée nationale des Tirailleurs, en souvenir de leur contribution et de leur lutte pour la justice, et le projet d’érection d’un mémorial à Thiaroye pour rendre hommage aux victimes et rappeler aux générations futures cette page sombre de l’histoire coloniale.
Le Professeur Diouf, coordonnateur du Comité de commémoration, a exprimé sa satisfaction par rapport à ces mesures prises par le gouvernement sénégalais. «Une vaste entreprise ; une Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, a pris la parole lors de la cérémonie pour marquer un tournant historique. «C'est la raison pour laquelle le Président de la République (française, ndlr) vous a écrit, Monsieur le Président (du Sénégal, ndlr), pour vous dire que la France se doit de reconnaître que ce jour-là s’est déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre», a-t-il déclaré, soulignant la reconnaissance par la France de cette tragédie. Il a rappelé que la France, en acceptant de reconnaître cette vérité, agissait aussi pour elle-même, pour réparer l’injustice qui a entaché son histoire. «Et si la France reconnaît ce massacre, elle le fait aussi pour elle-même, car elle n'accepte pas qu'une telle injustice puisse entacher son histoire», a fait savoir le diplomate. LIRE SUITE PAGE 7 entreprise difficile mais ô combien passionnante». Selon lui, ces initiatives sont essentielles pour produire un récit historique partagé et pour éduquer les générations futures sur l’importance de l’unité et de la justice sociale en Afrique. Le massacre de Thiaroye a acquis une nouvelle signification avec les commémorations actuelles, devenant un symbole de la lutte pour la dignité des peuples africains. En reconnaissant ce massacre, le Sénégal et l'Afrique affirment leur droit à une histoire partagée, à une mémoire authentique et à un avenir unifié.
Comme l’a écrit le premier président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, depuis 1948 déjà, dans son poème «THIAROYE» (1944), cet événement fait partie intégrante de l’histoire d’une Afrique «éternelle», mais aussi d’une Afrique qui aspire à un «monde nouveau». Le Professeur Diouf a conclu en soulignant l’importance de ce moment historique pour l'Afrique : «Thiaroye est, pour nous Sénégalais, l’occasion aussi dramatique que majestueuse d’accorder aux victimes du massacre le statut de 'morts pour l’Afrique' et pour l’esprit panafricain», a plaidé ce dernier.
Ainsi, le 80e anniversaire du massacre des Tirailleurs Sénégalais à Thiaroye n’est pas qu’un acte de mémoire, mais il incarne une revendication pour la reconnaissance du rôle de ces héros oubliés et pour l’unité et la réconciliation africaines.
PASTEF DOMINANT
Élus lors des législatives anticipées du 17 novembre dernier, les 165 députés seront installés dans leur fonction ce lundi 02 décembre au cours lors de la première session de la nouvelle Assemblée nationale.
Les députés aux législatives anticipées du 17 novembre prochain seront installés dans leur fonction ce lundi 02 décembre prochain. En occupant les 130 sièges sur les 165 , le parti au pouvoir, Pastef tout désigné pour être majoritaire aussi bien dans le nouveau bureau que dans la Conférence des Présidents.
Élus lors des législatives anticipées du 17 novembre dernier, les 165 députés seront installés dans leur fonction ce lundi 02 décembre au cours lors de la première session de la nouvelle Assemblée nationale. Le déroulement de cette première session sera marqué par l’élection du président de l’Assemblée nationale qui va succéder à Amadou Mame Diop pour les cinq prochaines années. Ce scrutin à bulletin secret sera présidé par le député élu le plus âgé en l’occurrence, l’inspecteur des Impôts et des Domaines à la retraite M. Alla Kane, âgé de plus de 80 ans. Membre honoraire du bureau exécutif national du mouvement « Maggi Pastef », Alla Kane aura comme Secrétaire lors de cet exercice un autre militant du Pastef, Anne Marie Yacine Tine qui est la benjamine des députés (26 ans)
Une fois élu, le nouveau président de l’Assemblée nationale sera installé dans ses fonctions et présidera l’élection de ses collègues députés qui composeront avec lui, le nouveau de cette 15ème législature, composé de 8 vice-présidents, 6 secrétaires élus, 2 questeurs et les différents présidents de groupes parlementaires.
Aujourd’hui, la question est de savoir sur qui, le tandem Diomaye-Sonko va portera son choix pour occuper ce poste stratégique dans le sens où : « en cas de démission, d’empêchement ou de décès, le Président de la République est suppléé par le Président de l’Assemblée nationale » (article 39 de la Constitution).
Pour l’heure, si aucune information officielle n’est disponible, certains noms circulent comme celui du doyen Alla Kane qui a fait ses premières armes au sein du Parti africain de l’indépendance (P-A-I) de feu Majmouth Diop vers dans les années 1957. Ou encore celui de Mouhamed Ayib Salim Daffé, Secrétaire général par intérim du Pastef et ex-président du groupe parlementaire Yewwi askan wi sous la 14e législature.
LA MAJORITÉ CONFORTABLE DU PASTEF
Avec une majorité confortable de 130 sièges sur les 165, le Pastef s’emparera sans difficultés la majorité dans le nouveau bureau de l’Assemblée nationale. En effet, si on s’en tient au tableau de calcul appliqué dans la répartition des postes proportionnellement à la représentation des groupes parlementaires prévu à l’article 14 du règlement intérieur alinéa 2, le parti au pouvoir verra pas moins de 6 Vice-présidents sur les 8 postes à pourvoir, occuper ces postes, 5 Secrétaires élus sur les six postes de Secrétaires élus, les deux postes de Questeurs à Les 12 Commissions permanentes sur les 14 lui reviendront.
LA REPRÉSENTATION DE L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE
L’opposition parlementaire sera incarnée par les députés de la coalition Takku-Wallu et le bloc constitué par les 7 députés de Diam ak Njarin de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, 3 de Samm Sa Kaadu de la coalition dirigée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, les 2 élus de Andu Nawle de Maguette Séne et les 7 leaders de coalitions élus sur la base du plus fort reste pourrait former un groupe parlementaire en cas d’alliances entre ces coalitions. Toutefois, dans le nouveau bureau, l’opposition parlementaire sera faiblement représentée avec pas plus trois (03) sièges sur les 16 en plus des présidents de groupes parlementaires et 5 membres sur les 30 à la au niveau de la Conférence des présidents.
Pour rappel, lors de l’année parlementaire de la 14e législature, l’opposition incarnée par les députés des groupes parlementaires de Yewwi askan wi et Wallu avaient 5 représentants contre 6 membres en 2022 suite à la démission des députés de Taxawu Sénégal.
LE RÔLE DU BUREAU DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Pour rappel, présidé par le président de l’Assemblée nationale, le Bureau est la pièce maitresse du fonctionnement administratif de l’institution. Il dispose selon les dispositions de l’article 17 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, de tous pouvoirs pour régler les délibérations de l’Assemblée nationale, organiser et diriger tous ses services, dans les conditions déterminées par le Règlement intérieur et par les règlements subséquents. C’est à lui également que revient la charge de déterminer, par un Règlement financier, les modalités de préparation, d’élaboration et d'exécution du budget de l'Assemblée nationale qui jouit de l’autonomie financière.
Outre ces pouvoirs, le bureau de l’Assemblée nationale est également chargé de fixer les modalités d’utilisation des crédits de fonctionnement des groupes parlementaires et des commissions permanentes inscrits dans le son budget. Elle détermine, par un règlement administratif, les modalités d'application, d'interprétation et d'exécution, par les différents services, des dispositions de ce présent règlement administratif, ainsi que le statut du personnel de l'Assemblée nationale. Le Bureau de l’Assemblée nationale peut aussi selon toujours selon l’article 17 créer des commissions ad hoc sur une sujet déterminé et en informer l’Assemblée nationale. « Le Bureau, sur proposition du Président, nomme, par Arrêté, le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint qui assistent à ses réunions, à la Conférence des Présidents, ainsi qu’à toutes les commissions ad hoc où leur présence est nécessaire. Le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint sont choisis parmi les agents de l'Etat de la hiérarchie A. Le Bureau se réunit, au moins, une fois par mois », précise le dernier alinéa de cet article 17 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
LA CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS : L’HORLOGE DE L’AGENDA LÉGISLATIF DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Instance très peu connue du grand public, la Conférence des Présidents occupe une place de choix dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale. En effet, avec le Bureau de l’Assemblée nationale, elle joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’institution parlementaire. Prévu par l’article 19 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la Conférence des Présidents est composée outre du Président et des vice-présidents, des Présidents de Commission, du Rapporteur général de la Commission de l’Économie générale, des Finances, du Plan et de la Coopération économique et des présidents de Groupe parlementaire et le représentant des non-inscrits. Si le fonctionnement administratif de l’Assemblée nationale relève des compétences exclusives du Bureau, c’est à la Conférence des Présidents que revient la mission de gérer le volet législatif de l’institution parlementaire. En effet, selon l’article 19 du Règlement intérieur, la Conférence des Présidents : « établit l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée ; fixe le calendrier des travaux en commissions et en séance plénière ; peut décider de l’organisation des débats conformément aux dispositions de l’article 68 alinéa 4 ci-dessous. Dans ce cas, elle fixe la durée globale de la séance et le temps de parole entre les groupes et les noninscrits, dans des conditions déterminées par une Instruction générale du Bureau ». Cet organe sera également dominé par le nouveau groupe de la majorité parlementaire.
Par Fadel DIA
THIAROYE 44, ENTRE ESPÉRANCE ET FRUSTRATIONS
Le plus symbolique dans la cérémonie organisée pour commémorer ce que désormais tout le monde appelle « le massacre de Thiaroye » c’est sans doute que c’était « notre » cérémonie, par nous, entre nous et à notre discrétion
Le plus symbolique dans la cérémonie organisée pour commémorer ce que désormais tout le monde appelle « le massacre de Thiaroye » c’est sans doute que c’était « notre » cérémonie, par nous, entre nous et à notre discrétion. Nous en avions assez d’être invités, et d’être souvent des invités relégués au rang de faire-valoir, dans des manifestations où on célébrait nos misères et nos sacrifices, en donnant l’impression qu’en fin de compte nous n’avons jamais été que la cinquième roue de la charrette. Cette fois nous étions les concepteurs, les organisateurs et les maîtres de cérémonie et, symboliquement, toute l’Afrique était là, celle de la savane et celle de la foret, l’ouest et l’est, le centre et le nord, pour rappeler au monde une tragédie parmi d’autres vécues par l’Afrique coloniale, dont le souvenir avait été longtemps enseveli sous le poids de la morgue et de l’injustice.
Un seul regret: il manquait à cette cérémonie la présence, au plus haut niveau, des représentants des pays dont les fils avaient constitué le principal filon de recrutement de ce qu’on a appelé « Tirailleurs Sénégalais » : le Mali, ancien Soudan français, et le Burkina Faso, ancienne Haute Volta. En revanche la France était présente, non à la place qu’elle avait l’habitude d’occuper, mais à celle qui lui a été assignée, ni en grandiloquent maître des horloges, ni en victime expiatoire. Une fois n’est pas coutume et contrairement à l’un de ses prédécesseurs, Jean Yves Le Drian qui tutoyait le Président de la République du Sénégal en public comme s’ils avaient gardé les vaches ensemble, son représentant s’est montré discret, à moins que ce ne soit l’estocade reçue à Ndjamena qui lui ait servi de leçon. Il a dit des mots justes et bien choisis et surtout il a fait cet aveu impensable il n’y a pas longtemps :la France reconnait que Thiaroye a été un massacre !
Dieu, que ce fut difficile d’en arriver à cette évidence.
On peut dire néanmoins qu’un pas décisif a été franchi, mais il en reste bien d’autres, ne serait-ce que de nous éclairer sur ce qui a été à la base de cette tragédie et de nous dire, passé le moment solennel du recueillement, où est passé l’argent qui n’a pas été versé aux Tirailleurs. Il restera à l’ancienne métropole à traduire ses paroles en actes, et l’Histoire nous a appris que dans le domaine de la repentance (même si le mot n’a pas été prononcé) il y a loin de la coupe aux lèvres. La vraie question est de savoir si France est prête à solder son passé colonial, comme ont tenté de le faire la Belgique ou les Pays Bas.
S’il nous reste un peu de frustration, c’est qu’il y a quelquefois des moments où l’Histoire bascule, et personne n’aurait imaginé que la prise d’une prison, où s’ennuient une demi-douzaine de malheureux privilégiés et par une marée de va nupieds, aurait pu provoquer une des plus grandes révolutions de l’ère moderne.
La cérémonie de ce 1e décembre aurait pu constituer un tournant dans les relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique si un deus ex machina s’était donné la peine d’y mettre du sien. Imaginons que le président français y soit présent, non pas en vedette américaine, comme sans doute il l’avait envisagé, mais simplement en homme en bonne volonté. Imaginons que les présidents du Mali et du Burkina sortent de leur sublime isolement et fassent le voyage de Dakar. L’ordre protocolaire alphabétique aurait placé Macron à côté de Goita et qui sait ce qui se serait passé ? Imaginons que le président de l’ancienne puissance coloniale relègue son arrogance aux oubliettes, tende la main à son voisin et prononce ces mots que son pays refuse toujours d’assumer : des excuses ! Thiaroye 2024 aurait été un grand moment de diplomatie ! La rencontre n’a pas eu lieu, mais il n’en reste pas moins que la commémoration des 80 ans du massacre de Thiaroye doit être l’acte 1 d’une série de manifestations domestiques dont le but est de savoir ce qui s’est réellement passé sur tous ces sites de douleur qui parsèment nos pays et troublent notre mémoire, à Dimbokoro, à Sétif, à Madagascar et ailleurs. Pour que ce qui vient de se passer ne soit pas qu’un moment de solennité médiatique, il importe que dans nos écoles, nos collèges et nos lycées, les maitres et les professeurs se l’approprient enfin et l’inscrivent dans la mémoire de leurs élèves. Si ceux-ci ont besoin de viatique, s’ils se posent encore la question de savoir s’ils peuvent relever la tête, alors qu’ils puisent leur inspiration dans ce poème de Maya Angelou, « Still I rise », que Didier Awadi aurait pu inscrire dans son répertoire de ce jour ,et dont voici quelques extraits :
« Vous pouvez me citer dans l’Histoire,
Avec vos mensonges amers et tordus,
Vous pouvez me trainer dans la boue,
Mais comme la poussière je m’élève encore …
Vous pouvez m’abattre de vos paroles,
Me découper avec vos yeux,
Me tuer de toute votre haine,
Mais comme l’air je m’élève encore…
Hors des cabanes honteuses de l’Histoire Je m’élève
Surgissant d’un passé enraciné de douleur
Je m’élève !
Je suis un océan noir, bondissant et large,
Jaillissant et gonflant je porte la marée
Laissant derrière moi des nuits de terreur et de peur
Je m’élève
Vers une aube merveilleusement claire
Je m’élève
Emportant les présents que mes ancêtres m’ont donnés
Je suis le rêve et l’espérance de l’esclave
Je m’élève,
Je m’élève,
Je m’élève !
Par Mansour SECK
THIAROYE 44 : CE QUE J'EN SAIS
C’est en 1962, après l’Ecole de Saint Cyr, alors sous-lieutenant, que j’ai découvert l’histoire des Tirailleurs Sénégalais dont le corps a été créé par Faidherbe en 1957. En retournant au Sénégal, j’ai été choqué d’apprendre la tragédie de Thiaroye
C’est en 1962, après l’Ecole de Saint Cyr, alors sous-lieutenant, que j’ai découvert l’histoire des Tirailleurs Sénégalais dont le corps a été créé par Faidherbe en 1957. En effet, à la fin de mon séjour dans un camp de vacances à Innsbruck, en Autriche, le propriétaire, d’un certain âge, n’a pas voulu que je paie la facture. Il m’a expliqué qu’il a été prisonnier des Allemands avec les Tirailleurs Sénégalais. IL a loué leur courage et leur gentillesse.
J’ai également visité, à cette période, les villes de Toulon et de Fréjus, où une mosquée et un Tata (Case Africaine, cimetière) témoignent de la participation importante des Tirailleurs Sénégalais à la libération de la Provence. D’ailleurs, un Sénégalais a été maire de Fréjus.
En retournant au Sénégal, j’ai été choqué d’apprendre la tragédie de Thiaroye, le 1er décembre 1944. J’ai aussi reçu l’information dramatique du massacre en juillet 40 par les Allemands, de près de 200 Tirailleurs Sénégalais, dont 58 à la mitrailleuse et au char, appartenant au 25ème Régiment des Tirailleurs Sénégalais à Chasselay près de Lyon. En ce qui concerne Thiaroye, j’ai consulté une dizaine de livres parlant des Tirailleurs Sénégalais, en particulier, « l’Epopée des Tirailleurs Sénégalais » par Eugène Jean Duval, Contrôleur Général des Armées, «Thiaroye 1944» de Martin Mourre et «Crimes et Réparations» de Bouda Etemad.
Le Professeur Buuba DIOP et Monsieur Mamadou KONE, historiens, m’ont aidé dans mes recherches.
Ce qui me parait le plus important à savoir dans le massacre de Thiaroye, c’est le rapport du Colonel Carbillet, Commandant de l’opération du 1er décembre 1944.
Dans l’épopée des Tirailleurs, l’auteur signale qu’il n’y a pas eu de compte- rendu émanant des Tirailleurs, ce qui démontre que les informations sont unilatérales et sans contradiction.
Après l’opération, le service de santé militaire rapporte qu’il y a eu 24 morts sur place, 47 blessées et 48 survivants qui ont été condamnés par le tribunal militaire à des peines allant de 1 à 10 ans de prison pour mutinerie. Certaines sources parlent de 70 à 300 tués
Une autre information importante qui démontre que ces anciens militaires étaient désarmés, c’est la liste des armes trouvées sur place après la fouille : « de nombreux couteaux et baïonnettes, des grenades F1, un revolver 1892, des coupecoupes, etc. » Ce qui démontre que ces anciens prisonniers appelés «mutins»étaient désarmés car démobilisés. En effet, la dotation classique d’une unité militaire en armement se compose de fusils, de mitrailleuses, etc., et non de couteaux.
Une autre anomalie : Je n’ai pas trouvé les deux tableaux d’effectifs nominatifs avec numéros de matricules avant et après l’opération. Ces tableaux devaient figurer parmi les documents importants traitant de cet évènement.
La juriste Professeur Amsatou Sow Sidibé pose la question de « la qualification des faits de Thiaroye 44 ». Julien Fargettas, Armelle Mabon et Martin Mourre ont traité la sémantique entre tragédie, massacre et crime de masse. Ils ont choisi le terme « massacre ».
Pour parler de la cause de cet évènement, il faut remonter à quelques mois avant l’arrivée des Tirailleurs à Dakar. En effet, après 4 années d’emprisonnement dans les fronstalags allemands sans être payés, ils ont exprimé leur mécontentement à Morlaix, Hyères, Agen, Sète, Mont Marsan, Versailles, etc. D’ailleurs ils étaient nombreux à ne pas vouloir embarquer dans le bateau anglais Circassia pour rentrer en Afrique avant d’être payés.
En effet, la Circulaire 2080 du Ministère de la Guerre précisait « que la solde de captivité des anciens prisonniers de guerre devait être entièrement liquidée avant le départ de la métropole ». Ce qui n’a pas été le cas et qui explique leur mécontentement.
Donc dire que la propagande allemande sur les anciens prisonniers était la cause de leur révolte ne peut pas être retenue. Il faut aussi préciser que le comportement des Tirailleurs Sénégalais vis-à-vis de la « supériorité du blanc » avait changé. Au combat, ils ont vu que les balles allemandes ne faisaient pas la différence entre le blanc et le noir, que les blancs, comme eux, sont des êtres humains qui pouvaient avoir peur et pleurer dans la souffrance. Certains tirailleurs ont même pu marier des Françaises. D’ailleurs, le Professeur Iba Der THIAM a parlé de changement de mentalité des Tirailleurs Sénégalais après la guerre. Ils n’avaient plus le complexe du Blanc.
Dire que les « mutins » ont ouvert le feu les premiers ne peut être qu’une contre-vérité. En effet, entre 6 heures et 7 heures du matin au début de l’opération, ils sortaient tout juste du lit et certains ont même cru que les tirs étaient des cartouches à blanc, jusqu’au moment où ils ont vu leurs camarades tomber. Je n’ai trouvé aucun rapport officiel donnant des informations sur la sépulture des morts. Pourtant, l’Inspecteur Mérat soutient que ce drame de Thiaroye n’est « la faute de personne ». Cependant, en 2014, Le Président Hollande a parlé « de la répression sanglante de Thiaroye » et a reconnu « le non versement de leurs arriérés de solde et d’indemnités, faute fonds suffisants.»
Auparavant, le Président Mitterrand avait, lors d’une visite au Sénégal, parlé d’une « dette de sang » vis-à-vis des tirailleurs. Il faut aussi préciser que les soldes payées aux ex-prisonniers étaient très inférieures à celles payées aux métropolitains. C’est l’équivalent de 230 euros aux Tirailleurs et 690 euros aux métropolitains. En plus, le Président De Gaulle a «cristallisé » ces indemnités en 1959. C’est-à-dire qu’il les a bloquées à cette date, sans tenir compte de l’inflation. Un séjour en France leur était imposé.
A l’occasion de la tragédie de Thiaroye, le Président Senghor, ancien combattant de la 2eme Guerre Mondiale, ancien prisonnier du 3e régiment d’Infanterie Coloniale au frontstalag 230 de Poitiers, académicien français, dont l’attachement à la France est indiscutable, a dit qu’il ne reconnaissait pas la France, patrie des droits de l’homme dans cet évènement.
Pourtant les présidents De Gaulle et Mitterrand ont reconnu que sans la colonisation la France ne serait pas une grande nation. Bouda Etemad, dans « Crimes et Réparations », pose la question suivante : « Pourquoi choisit-on de préférence la Traite Négrière, l’Esclavage ou l’extermination des populations indigènes dans le cadre de la décolonisation à d’autres «crimes», lorsque l’on fait valoir que l’écoulement du temps n’efface pas les responsabilités de ceux qui, dans un passé souvent lointain, ont commis de tels actes ? »
Le réveil des consciences des Tirailleurs Sénégalais décomplexés sur le fait qu’ils étaient égaux des Blancs après leur douloureuse expérience partagée avec eux, peut-être la graine qu’ils ont semée pour que les Africains aspirent à l’indépendance obtenue dans les années 1960.
Il faut reconnaitre que l’impact de la participation des Tirailleurs Sénégalais aux deux Guerres mondiales n’est pas oublié partout en France. En effet, chaque année, les habitants de la ville de Lectoure, dans le Gers, honorent les 73 Tirailleurs appartenant au 84ème Bataillon des Tirailleurs Sénégalais enterrés sur place pendant la Grande Guerre. De même, à Chasselay, les habitants organisent régulièrement une cérémonie honorant la mémoire des Tirailleurs Sénégalais tués en juin 1940 par la Division SS Totenkopf et le régiment Grossdeutschland. Un cimetière Tata y a été également construit en leur mémoire.
Chaque année, le D-Day du 6 juin 1944, date du début de la libération de la Normandie par des troupes alliées commandées par les Américains, est célébré en grande pompe, en 2024, c’est en présence de 25 chefs d’Etat et de gouvernements, dont aucun Africain. C’est comme si on oublie que le Sud de la France a été libéré, en grande partie, par les soldats africains »
NB : J’ai commencé cette recherche bien avant d’apprendre qu’une commission de remémoration présidée par le Professeur Mamadou Diouf a est installée. Je suis sûr que leur travail sera plus complet que le mien.
*Le titre est de la rédaction **
FORTUNES DIVERSES POUR ILIMAN NDIAYE, GANA, JACKSON...
Dans le multiplex du dimanche pour le compte de la 13e journée de Premier League, Manchester United a écrasé Everton (4-0) alors que Chelsea s’est tranquillement baladé face à Aston Villa (3-0).
Dans le multiplex du dimanche pour le compte de la 13e journée de Premier League, Manchester United a écrasé Everton (4-0) alors que Chelsea s’est tranquillement baladé face à Aston Villa (3-0).
Retour du football anglais ce dimanche après-midi avec un multiplex très alléchant à 13h30. D’abord, le Manchester United new look de Ruben Amorim accueillait Everton à Old Trafford. L’occasion pour le technicien portugais de lancer la machine en Premier League après le succès du jeudi face à Bodo/Glimt en Ligue Europa. Et les trois points étaient nécessaires pour des Red Devils qui pointaient à une décevante 13e place au coup d’envoi. Sur ce match, l’ancien coach du Sporting décidait de miser sur des hommes de confiance en défense, mais avec une animation offensive différente avec la présence de Rashford, Zirkzee, Diallo ou encore Fernandes.
Manchester United écrase Everton de Gana et Iliman Ndiaye
Et dans ce match, Manchester United a confirmé sa montée en puissance avec une très large victoire 4-0 face à une équipe d’Everton assez décevante. Tout avait bien commencé pour les Red Devils avec le premier but signé Rashford. L’Anglais reprenait une combinaison sur corner et trompait, avec l’aide de Branthwaite, Pickford. Un but qui faisait étonnamment sombrer les Toffees qui encaissaient dans la foulée un but de Zirkzee. Au retour des vestiaires, il ne fallait que 20 secondes à Rashford pour enfoncer le clou alors que Zirkzee, encore lui, inscrivait aussi un doublé après l’heure de jeu sur une contre-attaque éclaire.
Chelsea impressionne, Jackson encore buteur
De son côté, Chelsea, en très grande forme depuis plusieurs semaines, recevait sur sa pelouse Aston Villa. La formation d’Enzo Maresca a encore une fois réalisé une prestation aboutie et a pu miser sur son effectif XXL (3-0). L’international sénégalais Nicolas Jackson a rapidement lancé les hostilités en ouvrant le score en début de rencontre, inscrivant son 8e but en 13 matchs. Après lui, c’est Enzo Fernandez qui faisait le break juste avant la pause. Et en seconde période, Cole Palmer, discret jusqu’ici, participait au festival offensif des siens en envoyant une mine dans la lucarne d’Emiliano Martinez.
Avec ce succès, Chelsea revient à hauteur d’Arsenal à la 2e place du classement et envoie City à la 5e place en attendant le choc face à Liverpool ce dimanche après-midi.
Tottenham et Pape Matar Sarr accrochés
Enfin dans l’autre rencontre, Tottenham de Pape Matar Sarr (titulaire) a été accroché par Fulham (1-1). Brennan Johnson avait pourtant donné l’avantage à son équipe mais cela n’a pas suffi pour obtenir les trois points (1-1, score final). Avec ce résultat, les Spurs restent à la 7e place et manquent l’occasion de se rapprocher clairement du podium.
ENTRE MEMOIRE ET JUSTICE, LEÇONS D’UNE PLAIE OCTOGENAIRE
Le ton du discours, poignant et solennel, a oscillé entre une dénonciation ferme des injustices du passé et une volonté de réconciliation. Les mots, empreints de gravité, ont interpellé l’auditoire sur la nécessité de préserver la mémoire historique .
C’est en présence des Chefs d’Etat de Mauritanie, Ould Cheikh EL GHAZOUANI de la République islamique de Mauritanie, Président en exercice de l’Union Africaine, AZALI Ansoumani de l’Union des Comores, Adama BARROW de Gambie, Umaru Sissoko de Guinée-Bissau, Brice Clotaire Oligui NGUEMA de la République gabonaise, du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a délivré son discours qui est autant un appel qu’une critique des systèmes en place qu’une invitation à l’action. Concluant sur une note d’espoir, il affirme que le changement est possible si nous agissons ensemble avec audace et détermination.
Dans son discours de M. Mamadou Diouf, chargé de coordonner le comité de commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, a dévoilé avec force, les enjeux mémoriels, historiques et politiques liés à cet épisode sombre de l’histoire coloniale française. Ce massacre, survenu le 1er décembre 1944, a été non seulement analysé comme une tragédie humaine, mais aussi comme un symbole de la dissonance entre la Libération défendue par la France et les pratiques brutales de son administration coloniale
UN CONTEXTE HISTORIQUE LOURD DE SENS
M. Diouf a commencé par un rappel poignant des faits : des soldats africains, enrôlés de force pour combattre sous le drapeau français durant la Seconde Guerre mondiale, furent massacrés à leur retour après avoir osé revendiquer des droits légitimes. Leur crime ? Exiger des compensations pour leur engagement et dénoncer des conditions de vie indignes dans le camp de Thiaroye. Ce contexte de répression illustre une contradiction fondamentale : la célébration de la liberté par la France coïncidait en effet avec la négation des droits des soldats issus des colonies.
L’AMPLEUR DU MASSACRE : UNE VÉRITÉ OCCULTÉE
Le bilan du massacre reste flou et contesté. Les chiffres avancés oscillent entre 35 et 400 morts, une disparité qui souligne la volonté des autorités françaises de minimiser l’événement. M. Diouf a dénoncé les falsifications, la destruction ou l’inaccessibilité des archives, et a appelé à une collaboration franche avec la France pour lever le voile sur cette tragédie. Ce manque de transparence est présenté comme une violence supplémentaire infligée aux victimes et à leurs descendants.
UNE RECONNAISSANCE TARDIVE MAIS INSUFFISANTE
Si des avancées ont été réalisées, notamment avec les déclarations de François Hollande en 2014 et plus récemment d’Emmanuel Macron, ces gestes sont perçus comme tardifs et partiels. M. Diouf a interpellé directement sur la nécessité d’aller au-delà des paroles, pour que la reconnaissance du massacre ne reste pas une simple formalité mais soit accompagnée par des actions concrètes et un travail de mémoire partagée.
UNE COMMÉMORATION TOURNÉE VERS L’AVENIR
Le discours marque une rupture notable : sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye et avec le soutien du Premier Ministre Ousmane Sonko, le Sénégal adopte une posture proactive pour reprendre la narration de cette histoire. L’objectif est clair : réinscrire Thiaroye dans une perspective panafricaine, en faisant des victimes des “morts pour l’Afrique”. Cette commémoration dépasse le simple hommage pour devenir un levier d’éducation civique et de construction citoyenne.
VERS UNE NOUVELLE PÉDAGOGIE DE L’HISTOIRE
M. Diouf a également appelé à une approche inclusive et créative : le massacre de Thiaroye doit nourrir des récits historiques, culturels et artistiques, essentiels pour transmettre une mémoire collective. Il fait référence aux œuvres de figures comme Senghor et Keita Fodéba, qui ont utilisé la poésie pour immortaliser cet événement. Cette dimension artistique est perçue comme un moyen puissant de célébrer la diversité et de bâtir une unité panafricaine.
UNE INITIATIVE COURAGEUSE ET ESSENTIELLE
Ce discours, à la fois solennel et militant, reflète un effort sincère pour affronter un passé difficile tout en ouvrant la voie à une réconciliation fondée sur la vérité et la justice. En érigeant les tirailleurs en symboles de la lutte pour la liberté et la dignité, le Sénégal ambitionne de transformer une tragédie en un moteur d’espoir et d’unité pour l’Afrique. Ce tournant mémoriel, initié par le gouvernement actuel, constitue une entreprise délicate mais cruciale, pour garantir que l’histoire des victimes de Thiaroye ne soit plus jamais reléguée au silence.
INITIATIVES, MÉMOIRE ET JUSTICE
Le président de la République a énuméré des initiatives pour la mémoire : Création d’un mémorial et d’un centre de documentation à Thiaroye. Enseignement de cet épisode dans les curriculums scolaires pour sensibiliser les générations futures. Instauration d’une Journée du Tirailleur le 1er décembre de chaque année pour pérenniser cet hommage.
OULD EL-GHAZOUANI,
En délivrant son discours, M. Ould ElGhazouani, le chef de l’Etat mauritanien et Président de l’Union africaine, a rendu un vibrant hommage aux tirailleurs sénégalais, soulignant leur courage et leur détermination, malgré les conditions climatiques difficiles et la puissance de l’ennemi en Europe. Ces derniers «ont affronté la mort sur les champs de bataille, contribuant ainsi à la victoire des Alliés et à la libération de la France », a-t-il rappelé, tout en insistant sur l’importance de préserver leur mémoire : « Leur sang versé sur cette terre ne sombrera jamais dans l’oubli. » Il a également salué l’initiative de son homologue français, Emmanuel Macron, pour avoir reconnu officiellement le massacre des tirailleurs africains le 1er décembre 1944 au camp de Thiaroye. Il a souligné que cet acte de reconnaissance est essentiel pour la mémoire collective.
BASSIROU DIOMAYE FAYE
Dans son discours, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a évoqué le massacre de Thiaroye, comme étant un épisode tragique survenu le 1er décembre 1944, où des tirailleurs sénégalais furent exécutés par l’armée coloniale française. Ces soldats, ayant combattu courageusement pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, réclamaient des droits légitimes : le paiement de leurs indemnités. Ce massacre incarne l’injustice et l’oppression vécues par les Africains sous le joug colonial. Il a souligné l’importance de cette commémoration, 80 ans après, non seulement pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour faire émerger une vérité historique longtemps occultée. Après avoir rappelé les faits (tirailleurs sénégalais, issus de divers territoires africains sous domination française, ayant sacrifié leur vie et leur liberté pour l’effort de guerre et qui, malgré leurs contributions décisives, ils ont subi discrimination et violence), le président Faye a qualifié Thiaroye 44 de « crime de masse prémédité ». Puis, il a appelé à une reconnaissance totale des faits. La récente déclaration du président français Emmanuel Macron reconnaissant le massacre a été saluée, bien qu’incomplète, puisqu’il faudrait reconstituer les événements, identifier les victimes et dévoiler les responsabilités. C’est une condition essentielle pour une réconciliation sincère.
GRAVITÉ ET SOLENNITÉ
Le ton du discours, poignant et solennel, a oscillé entre une dénonciation ferme des injustices du passé et une volonté de réconciliation. Les mots, empreints de gravité, ont interpellé l’auditoire sur la nécessité de préserver la mémoire historique pour éviter les répétitions tragiques. Il témoigne également d’un effort pour articuler une mémoire historique et une revendication politique. Il met en lumière la résilience des Africains face aux récits souvent biaisé et l’importance de la construction d’une histoire commune respectueuse des sacrifices consentis. Cependant, le défi demeure : comment concilier cette reconnaissance avec la complexité des héritages coloniaux ? Le chemin vers une réhabilitation complète exige une collaboration entre les anciennes puissances coloniales et les nations africaines. Ce discours résonne comme un appel à l’action collective pour restaurer la justice et la dignité. En donnant une voix aux victimes oubliées de Thiaroye, il transforme cette tragédie en un levier pour redéfinir les relations entre l’Afrique et l’Europe, tout en inspirant une génération à ne jamais oublier. Quant à la commémoration de Thiaroye , elle ne se limite pas à un hommage aux martyrs. Elle se veut un serment collectif de justice et de vérité, affirmant que le sacrifice des Tirailleurs sénégalais ne sera plus jamais ignoré. Ce discours est une invitation à bâtir un futur où les leçons du passé guideront les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. La cérémonie a réuni de nombreuses personnalités, dont le Premier ministre Ousmane Sonko, des diplomates, des délégations venues du Cameroun, de Djibouti, du Tchad, du Burkina Faso, et des représentants diplomatiques d’institutions internationales.