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28 septembre 2025
TEST CAPITAL
Face à la hausse des cas positifs au Covid-19 à Dakar, l’Etat a décidé des mesures restrictives en fermant les commerces non-essentiels, les plages, des lieux de détente. Teste-t-il la capacité de Dakar à faire face à un éventuel confinement ?
Face à la hausse des cas positifs au Covid-19 à Dakar, l’Etat a décidé des mesures restrictives en fermant les commerces non-essentiels, les plages, des lieux de détente. Teste-t-il la capacité de Dakar à faire face à un éventuel confinement ?
L’idée flotte dans l’air. Hier, le gouverneur de Dakar a annoncé un durcissement des mesures déjà restrictives comme la fermeture des commerces non-essentiels. C’est une expression sortie à l’heure d’annoncer un confinement qui n’est plus à écarter à Dakar, devenue épicentre de la pandémie avec plus de 176 cas déclarés positifs au Covid-19. Craignant une contamination en masse, le gouverneur de Dakar a annoncé «une réorganisation des marchés en vue de la fermeture des commerces non-essentiels et des marchés flottants, à la diligence des préfets en relation avec les maires et autres acteurs concernés».
Dans le même sillage, le patron de la région a décidé de renforcer «la présence des forces de sécurité et de défense au niveau des lieux publics, notamment sur les plages et espaces de détente en vue d’une application vigoureuse des mesures d’interdiction de rassemblement». En outre, il va accroître le «renforcement du contrôle des véhicules de transport en commun, en vue du respect des mesures de réaménagement édictées par le ministre en charge des Transports terrestres».
Il est vrai que certaines communes d’arrondissement, à Dakar et à l’intérieur, ont déjà commencé à prendre des décisions de fermeture de marchés. Vu que ces décisions sont parcellaires, les concernés pensent toujours aux moyens de les contourner. A travers ces mesures additives, les pouvoirs publics veulent davantage contraindre les citoyens à rester chez eux, car la progression du Covid-19 est exponentielle à Dakar. Alors que sa progression s’est stabilisée dans certains foyers comme à Touba, premier foyer de contamination à grande échelle du pays, va-t-on vers le confinement ? Si un reflux n’est pas constaté après la distribution des vivres aux populations, ce sera dans l’ordre normal des choses.
ÇA NE ROULE PAS POUR TOUS
Les services de livraison à domicile devraient être les plus sollicités en cette période de confinement partiel imposé par le Covid-19. Si pour certains les choses vont mieux qu’avant, d’autres disent devoir se réajuster.
Les services de livraison à domicile devraient être les plus sollicités en cette période de confinement partiel imposé par le Covid-19. Si pour certains les choses vont mieux qu’avant, d’autres disent devoir se réajuster.
Les Sénégalais sont de plus en plus portés vers des achats de produits en ligne à travers le e-commerce. Mais depuis la survenue de la pandémie du Covid-19, ces gens ont développé un autre réflexe qui consiste à donner la priorité à la consommation des denrées alimentaires, des fruits et légumes en cette période de confinement partiel, imposé par le coronavirus. C’est le constat fait par Madame Guèye, directrice de «Car rapide prestige», une société spécialisée dans la livraison à domicile. Cette nouvelle donne fait que son entreprise a un nouveau type de clients. «Cela fait entrer sa structure dans une phase transitoire.» Si des entreprises de livraison à domicile trouvent leur compte dans cette pandémie, ce n’est pas le cas de la société de Madame Guèye qui avoue qu’elle a négativement impacté l’activité de son entreprise.
«On a perdu un grand pourcentage au niveau de nos livraisons», indique la patronne de «Car rapide prestige» créée en fin 2015. L’autre argument avancé est la fermeture des restaurants avec lesquels sa structure avait l’habitude de travailler.
En cette période de semi-confinement imposé par le Covid-19 et la nouvelle attitude qui consiste à rester chez soi pour faire du télétravail, les services de livraison sont de plus en plus sollicités. Cheikh Ahmed Tidiane Samb, directeur général de la société de livraison «Tiak-Tiak», défend cette position en se réjouissant que son entreprise tire un profit de cette situation. «Nous sommes massivement sollicités. Nos activités ont augmenté. Avant le Covid-19, nous effectuions 60 livraisons par jour. Depuis la survenue du coronavirus, nous effectuons 100 livraisons par jour. En termes de recettes, si nous arrivions à réaliser 300 mille Cfa par jour avant la pandémie, nous gagnons maintenant plus avec le Covid-19, avec des recettes de 400 mille francs par jour», dit M. Samb. Son service de livraison a d’ailleurs reçu une offre de rachat de la part d’une firme australienne.
Pour leur part, les responsables de «Car rapide prestige» disent compter sur un nouveau type de clients, à l’inverse de ceux qui avaient l’habitude de les solliciter pour la majorité des activités que la structure faisait. Maintenant, la société à affaire à des nouveaux clients qui imposent à l’entreprise d’entrer dans une phase transitoire. Et cela déteint sur son rythme d’activité et ses recettes dont ils disent qu’elles sont réduites à leur strict minimum, sans pour autant avancer de chiffres. Le visage fermé, casque bien vissé sur la tête, les mains enveloppées dans une paire de gants, un jeune homme enfourche sa moto. C’est un livreur indépendant.
Rencontré aux alentours de la cité Alioune Sow, le bonhomme dit ne pas trouver son compte en cette période de coronavirus. «Je suis loin encore du temps où je pouvais finir mon boulot en ayant 10 mille Cfa dans mes poches. Ce n’est plus possible en cette période de pandémie. C’est la croix et la bannière, même pour arriver à rassembler 6 000 francs dans la journée. Si j’achète le carburant sur les 6 000 francs, je me retrouve avec une somme dérisoire avec laquelle je vais essayer d’assurer la dépense quotidienne», regrette-t-il.
Un collaborateur de «Car rapide prestige» estime que «le confinement est possible si le service de livraison marche». Pour cela, il en appelle à l’appui de l’Etat pour accompagner le secteur. «Il faut que l’Etat nous fasse confiance. Ce combat (contre le Covid-19), on ne peut le gagner seul. Il faut qu’on fasse partie de la stratégie», confie Maguette Guèye. «Au lieu que 50 acheteurs soient dans la rue, un seul livreur peut s’occuper de ce dont ils auront besoin. Cette période devrait être une opportunité pour nous. Les gens ne devraient pas sortir, mais la situation économique fait que certains n’ont pas les moyens de solliciter les services de livraison à domicile», indique-t-il, en expliquant comment les employés de son entreprise s’y prennent pour faire les livraisons à domicile en cette période où la peur est grande du fait des risques qu’on court d’attraper le virus. Les livreurs sont invités à respecter les gestes barrières.
En plus de la distanciation sociale avec le client, les agents du service de livraison sont soumis au port de masque et de gants. Pour éviter tout risque de contamination avec le Covid-19, l’entreprise de livraison à domicile utilise le mobile money et le code marchand pour se faire payer par ses clients.
«LES ELUS DEPARTEMENTAUX NE DOIVENT PAS ETRE LAISSES EN RADE»
Moustapha Mbaye se prononce sur la distribution des vivres
Le président du Conseil départemental de Saint-Louis souhaite que la distribution de l’aide alimentaire se fasse «sans discrimination». Mais en attendant, Me Moustapha Mbaye, qui salue les «efforts considérables» du maire Mansour Faye et ses collègues des autres communes, affirme qu’il n’a été consulté «à aucun moment» sur cette distribution.
Quelle lecture faites-vous des mesures annoncées pour faire face au Covid-19 ?
Rapportées aux moyens modestes de notre pays, il faut reconnaître que des mesures extrêmement importantes ont été prises par le président de la République qui a très vite pris la pleine mesure de la menace et réagi conséquemment pour y faire face, avec le soutien de la quasi-totalité de la Nation. L’instauration du couvre-feu, l’interdiction du transport interurbain de voyageurs et la communication à outrance sur les gestes-barrières pour limiter la propagation du Covid-19 sont des mesures très salutaires. De même, les mesures d’accompagnement en direction des ménages défavorisés avec notamment plus de 18 milliards pour le paiement des factures d’électricité et d’eau, la distribution de vivres pour plusieurs dizaines de milliards vont assurément soulager les plus démunis. Enfin, le soutien massif aux entreprises soumises à rude épreuve pour soutenir le secteur privé et préserver l’emploi afin de conjurer les effets de la prévisible récession, voire même dépression, qui guette l’économie mondiale me paraît d’une particulière pertinence. Espérons que cela suffira pour endiguer le fléau dans les plus brefs délais ! Mais tenons-nous prêts à consentir de plus grands sacrifices encore pouvant aller jusqu’au confinement total si ça devait s’imposer !
Au-delà de la mairie, quel rôle joue le Conseil départemental de Saint-Louis dont vous êtes le président ?
Comme tous les élus, qu’ils soient municipaux ou départementaux, il nous appartient d’être en première ligne dans cette bataille en mettant à contribution notre leadership pour impulser et coordonner les efforts déployés par notre pays dans nos différents territoires afin de stopper le virus. A cet égard, il s’agit d’abord de communiquer avec les populations en vue d’obtenir leur totale compréhension, adhésion et collaboration aux mesures édictées par l’autorité. J’observe que dans le département, le maire Mansour Faye et ses collègues des autres communes déploient des efforts considérables, et il faut les en féliciter. Pour notre part, le Conseil départemental de Saint-Louis a déjà libéré la contribution attendue par le chef de l’Etat de tous les départements du Sénégal au compte ouvert au nom du Comité national de lutte contre le virus. Dans la même foulée, nous sommes en train de réunir les moyens financiers et logistiques pour soutenir les comités des cinq communes et venir ainsi en aide aux structures de santé en produits sanitaires, mais aussi assister les populations défavorisées en vivres. C’est ainsi que dès la semaine prochaine, nous mettrons à la disposition des comités communaux un important lot de produits de désinfection (javel, savon, gels alcoolisés et masques). Nous nous organisons aussi pour accompagner les mesures prises par le gouvernement dans la distribution de vivres.
Y a-t-il une collaboration entre le Conseil départemental et la mairie dans la lutte contre le coronavirus ?
Il ne s’agit pas pour le Conseil de collaborer exclusivement avec une mairie donnée, fut-elle de Saint-Louis, mais avec l’ensemble des cinq communes du département. Nous essayons, dans le cadre que nous avons évoqué plus haut, d’apporter notre modeste contribution aux comités communaux mis en place sous la responsabilité des autorités administratives, municipales et médicales. Nous avons soutenu aussi les forces de sécurité pour leur permettre d’avoir les moyens d’assurer le respect du couvre-feu et de l’interdiction des rassemblements publics. Il faut les féliciter et les aider dans leur mission de salut public. Je voudrais aussi avoir une pensée reconnaissante à l’ensemble du corps médical dont le dévouement et l’engagement sans faille dans la guerre contre le Covid-19 fait l’admiration de tous.
Vous sentez-vous impliquée, en tant que collectivité, dans la distribution annoncée des vivres alimentaires ?
A vrai dire, je n’ai été consulté à aucun moment. Mais je n’exclus pas que cela se fasse dans les prochains jours, car je ne vois pas comment procéder à de telles opérations sans s’appuyer sur la connaissance du terrain et des populations des élus locaux et sans capitaliser sur le rôle de coordination, et donc de correction des possibles disparités des Conseils départementaux. Je crois savoir du reste qu’un cadre a été défini, mettant en synergie les autorités administratives et médicales, les élus locaux, les populations, etc. J’espère que les élus départementaux ne seront pas laissés en rade. Mais au-delà, la grande préoccupation de tous devrait être que l’aide parvienne vraiment à ses destinataires légitimes, sans discrimination et leur permettre de traverser l’épreuve. Et dans cette perspective, l’implication des forces armées annoncée par le chef de l’Etat permettra de rassurer les plus sceptiques.
Avez-vous pris des mesures d’accompagnement pour les pêcheurs par exemple ? Lesquelles ?
Je crois plus judicieux de laisser aux comités locaux la responsabilité de décider des mesures spécifiques en direction des différentes catégories de populations de leur commune. Et nous essayons, en ce qui nous concerne, de leur apporter notre soutien dans la définition et la mise en œuvre de ces mesures, mais surtout dans la fourniture de moyens additionnels. Je peux vous dire d’ores et déjà que le comité communal de Saint-Louis prévoit des mesures au niveau du quai de pêche pour que les conditions de travail soient aux normes. De même, des initiatives sont-elles prises pour assister les pêcheurs qui se trouvent piégés en Mauritanie ou dans d’autres localités du Sénégal. Sans compter les aides générales dont vont bénéficier les couches les plus vulnérables.
LES SAGES DE BBY APPELLENT A UNE «EXECUTION DILIGENTE» DES VIVRES
La distribution des vivres destinés aux populations impactées par le coronavirus doit être rapidement diligentée, mais surtout dans la transparence et l’équité.
La distribution des vivres destinés aux populations impactées par le coronavirus doit être rapidement diligentée, mais surtout dans la transparence et l’équité. C’est une demande des Sages de Benno bokk yaakaar aux autorités compétentes.
Les organes chargés du déroulement des mesures et de la gestion des ressources affectées à l’appui aux populations face au Covid-19 sont appelés à procéder à leur «exécution diligente, dans la transparence et l’équité».
Le bureau national du Conseil des sages de la coalition présidentielle, Benno bokk yakaaar, attend des autorités en charge de la question une gestion clean. Il réitère ainsi son soutien agissant au président de la République et à son gouvernement dans la mise en œuvre des engagements pris vis-à-vis des Sénégalais. Pour son coordonnateur national Yéro Deh, ces décisions ont été prises par Macky Sall pour sauvegarder la stabilité macroéconomique et financière. Ils renseignent que des dispositions spécifiques sont prévues pour accompagner les secteurs durement affectés comme le tourisme, les transports, le commerce, la culture, la restauration, l’hôtellerie, l’agriculture, les bâtiments et travaux publics, entre autres.
Les Sages de Bby exhortent d’ailleurs le Président Sall à poursuivre avec détermination ses actions qui visent «essentiellement et dans l’urgence à préserver la santé, la paix et la stabilité sociale». Raison pour laquelle ils appellent toute la coalition à s’engager pleinement auprès des autorités de l’Administration, les élus locaux, ainsi que les experts et techniciens de la santé dans la lutte contre le Covid-19. «Il note avec réconfort l’appel fort et rassurant du chef de l’Etat à la Nation dans le sens de susciter une solidarité soutenue dans la lutte de toutes les forces vives du pays, la mobilisation du système national de santé et le déploiement du dispositif de sécurité dans la diligence et la rigueur, impliquant l’Adminis¬tration territoriale, les forces de sécurité et de défense, pour freiner l’expansion de la maladie dans la population et renforcer la résilience sociale des populations», se réjouissent Yoro Deh et Cie.
Le Conseil des sages de Bby salue également la posture «réactive» et «lucide» de Macky Sall avec «l’implication diligente de toutes les institutions de la République, des partis politiques, des organisations de la société civile, du patronat, des entreprises privées, des cercles religieux et des médias».
LA «GUERRE» ENTRE TANDIAN ET LA FEDERATION AURA BIEN LIEU
Sitôt choisi comme nouveau président de Saint-Louis basket club (Slbc), Baba Tandian va devoir se présenter devant la Commission de discipline de la Fédération sénégalaise de basket.
Sitôt choisi comme nouveau président de Saint-Louis basket club (Slbc), Baba Tandian va devoir se présenter devant la Commission de discipline de la Fédération sénégalaise de basket. Suffisant pour réunir les ingrédients d’une nouvelle «guerre» entre lui et l’équipe dirigeante.
Dans notre édition du 11 mars dernier, analysant le retour aux affaires de Baba Tandian nommé à la tête de l’équipe de Saint-Louis basket club (Slbc), nous avions évoqué des «retrouvailles attendues» entre l’ancien et l’actuel président de la Fédération sénégalaise de basket (Fsbb) qui sont loin d’être des amis. Et pour cause : les deux hommes se connaissent assez bien pour s’être souvent violemment «frottés» par voie de presse.
Et d’ailleurs, pour confirmer cette animosité, ils sont en procès suite à une plainte de Me Ndiaye. Finalement, ce que l’on craignait s’est produit avec l’annonce par le quotidien Stades (édition du jeudi 9 avril 2020) de la prochaine convocation de Baba Tandian devant la Commission de discipline de la Fédération sénégalaise de basket. Et nos confrères de préciser que le tout nouveau président de Slbc sera traduit devant ladite Commission «pour s’expliquer par rapport aux nombreuses attaques à travers la presse à l’encontre de l’équipe dirigeante».
L’info a été confirmée par des sources fédérales qui vont plus loin en précisant les motifs de cette convocation. A savoir «des déclarations portant atteinte à l’honneur de la Fsbb, injures envers un responsable de la Fsbb et fraude sur l’âge des joueurs des équipes nationales U18 ayant entraîné une forte sanction financière du Sénégal et un lourd préjudice moral». Cela fait beaucoup pour celui qui n’a jamais mis de gants pour administrer des «dunk» à l’équipe fédérale.
En attendant la date de cette convocation qui sera connue dans les tous prochains jours, il faut dire que les ingrédients d’une nouvelle «guerre» entre Baba Tandian et Me Babacar Ndiaye sont réunis. Et apparemment, le nouveau statut de Tandian comme président de club semble arranger la Fédération qui se voit ainsi dans son droit de sanctionner un de ses membres accusé d’avoir enfreint les règles disciplinaires.
Evidemment, connaissant le caractère trempé de Baba Tandian, on imagine qu’il ne va pas se laisser «bouffer» par ses ennemis d’hier et d’aujourd’hui. Mais déjà, on peut en déduire que cette situation ne fera qu’accentuer cette tension entre les deux hommes qui vont d’ailleurs bientôt se retrouver devant les Tribunaux. Comme quoi…
texte collectif
CRASH-TEST EN CONDITIONS RÉELLES !
Saurons-nous définir et adopter une méthode de réaction intégrée comme une leçon tirée de cette crise sanitaire sans précédent, et inventer de nouvelles solidarités ?
«L’absence de réponse sanitaire, sociale et économique risquerait de plonger le continent africain dans une crise politique profonde dont on ne mesure pas encore les effets»
Le coronavirus Sras-CoV2 s’est invité de façon aussi inattendue que brutale pour faire de nous des témoins et des parties prenantes d’une crise sanitaire parmi les plus graves de l’histoire de l’humanité. Si l’Asie en a été le point de départ et l’épicentre, c’est sans surprise qu’elle s’est installée en Europe, centre de gravité et lieu de convergence des principales activités du monde globalisé, puis aux Etats-Unis qui détiennent désormais le record de personnes positives au Covid-19.
Ainsi en quelques semaines, le coronavirus a fait le tour du monde au bénéfice d’un rythme de propagation sans précédent dans l’histoire des épidémies. Si le village planétaire du monde globalisé est resté jusque-là dans ses hiérarchies et ses rigidités territoriales, économiques et sociales, la pandémie du coronavirus est en train de secouer dans ses fondations le vieux monde du siècle passé ; elle vient nous défier dans nos certitudes, sur nos modes de production – notre incapacité à produire localement des choses essentielles comme les principes actifs de médicaments ou les masques par exemple –, nos modes de consommation, la pertinence de nos déplacements… et surtout sur notre capacité à protéger les populations. Elle nous questionne sur notre faculté à nous adapter face à la crise, en activant des amortisseurs sociaux, et à maintenir nos économies pour ne pas mettre les Etats à terre.
Ni le Sras-CoV1 de 2003 avec ses 8 000 cas recensés dans le monde, ni le Mers-CoV de 2012 avec ses près de 1 600 cas, n’avaient créé d’alerte aussi criante au point d’évoquer un « avant » et un hypothétique « après » l’épidémie. Cette fois le Sras-CoV2 et ses plus de 1 600 000 cas actuels, soumet au monde un véritable crash-test en conditions réelles !
Alors que les objectifs du millénaire ne sont pas encore atteints, et malgré la mobilisation des instances multilatérales, une faille de plus en plus béante s’installe entre les pays riches et les autres Les systèmes de santé nationaux sont mis à rude épreuve. Ils le sont dans les pays développés mais que dire des pays émergents ou en voie de développement ?
Alors que les objectifs du millénaire ne sont pas encore atteints, et malgré la mobilisation des instances multilatérales, une faille de plus en plus béante s’installe entre les pays riches et les autres. Car malgré la globalisation de l’agresseur, il n’y a pas de globalisation dans la réponse à la guerre qu’il nous livre ; et les Etats continuent à se débattre à l’échelle de leurs espaces nationaux, incapables de relever le défi des solidarités qu’on est en droit d’attendre dans un contexte de périls quotidiens pesant sur la vie de centaines de millions d’êtres humains. Réponses mondiales.
Rendons nous à l’évidence. Cette crise sanitaire sans précédent apparaît dans un contexte où manifestement le modèle ultralibéral de l’économie de marché d’après-guerre comme le système de coopération multilatérale ont montré leurs limites objectives quant à leur capacité à répondre de façon diligente aux attentes et aspirations profondes des citoyens à l’échelle du monde globalisé. Alors que le virus mortifère se répand dans tous les continents, frappant sans discernement dans tous les segments de la société, aucune réponse collective coordonnée, de coresponsabilité et de solidarité n’a encore pu voir le jour.
C’est donc le moment d’agir et de le faire avec célérité et rigueur pour faire face aux extrêmes urgences de l’heure et sous peine d’un bilan dramatique. Il est essentiel de surmonter les égoïsmes nationaux en privilégiant des réponses mondiales formelles à la hauteur des enjeux sanitaires et éthiques.
La récente décision du G20 d’injecter 5 000 milliards de dollars dans l’économie mondiale pour « contrer les répercussions sociales, économiques et financières de la pandémie » va dans le bon sens. Mais quelle est la réponse apportée à l’appel de certains pays africains, comme le Sénégal, qui demandent « l’annulation de la dette des pays en voie de développement pour accompagner la résilience du continent » ?
Au-delà de la mise en place de financements, il est crucial de renforcer la coopération scientifique internationale et de mettre en commun la connaissance sur cette pandémie. Les bonnes pratiques et stratégies de soins doivent être largement partagées. En effet, la solidarité doit s’affirmer pour accompagner les réponses sanitaires les plus pertinentes face à la réalité des systèmes de santé nationaux, et répondre aux angoisses des peuples en détresse face à la virulence de la pandémie.
L’absence de réponses sanitaire, sociale et économique risquerait de plonger le continent africain dans une crise politique profonde dont on ne mesure pas encore les effets. Il est évident que l’humanité ne peut sortir intacte de cette crise.
Saurons-nous prendre nos responsabilités pour préserver notre capital le plus précieux, la santé ? Saurons-nous définir et adopter une méthode de réaction intégrée comme une leçon tirée de cette crise sanitaire sans précédent, et inventer de nouvelles solidarités ?
Les personnes atteintes de maladies non transmissibles comme le diabète, l’hypertension, l’insuffisance rénale et le cancer développent plus de complication avec le virus du Covid-19. Cancérologue et présidente de la Ligue sénégalaise contre le Cancer (Lisca), Dr Fatma Guenoune ausculte les relations toxiques entre les malades du cancer et le Covid-19.
Qu’elle peut être la situation d’un malade du cancer atteint de coronavirus
Les malades atteints de cancer sous traitement lourd sont à risque. Les traitements du cancer, à savoir la chimiothérapie, les thérapies ciblées et la radiothérapie peuvent entraîner un déficit immunitaire de degrés variables, rendant le patient plus ou moins fragile aux infections. Les premières données dont nous disposons suggèrent que la fragilité des patients est bien plus liée à leur terrain personnel (âge, tabagisme) qu’au cancer lui-même ou ses traitements. Néanmoins, il est clair que le cancer est un facteur de risque d’évolution défavorable. D’après les données récentes des études chinoises, les patients récemment traités par chimiothérapie ou chirurgie dans le cadre de la prise en charge d’un cancer étaient plus à risque que la population générale de présenter des formes graves d’infections au Covid-19 et d’installation plus rapide. Les patients atteints de cancer semblaient plus sujets au Covid-19 que la population générale (1% vs 0,29%). Cette population était également plus à risque de développer des complications respiratoires sévères nécessitant une hospitalisation en réanimation (39% vs 8%). Enfin, l’aggravation respiratoire était plus rapide chez les patients atteints de cancer.
Quels sont les cancers qui peuvent être plus graves pour le coronavirus?
Ce sont les cancers du poumon. Les malades qui souffrent de cancer du poumon sont beaucoup plus fragiles face au risque d’une infection pulmonaire, de manière très liée à leur terrain médical sous-jacent.Il y a aussi les cancers ORL, les hémopathies malignes, le cancer du foie, les malades atteints de cirrhose du foie au stade B, les cancers métastatiques tels que le cancer du sein avec métastases pulmonaires.
Quel est le taux de létalité des malades du cancer atteints de coronavirus?
Les patients atteints de cancers sont plus fragiles vis-à-vis de l’infection virale avec un risque 10 fois supérieur à la population générale de sepsis (infection sévère).
DEUX JOURS SANS CAS COMMUNAUTAIRES
Si le Sénégal continue à ne pas enregistrer de cas communautaires, bientôt ce sera la fin de la maladie du coronavirus.
Ces dernières 48 heures, le Sénégal n’a pas enregistré de cas positifs au Covid-19 issus de la transmission communautaire. Ce qui fait nourrir beaucoup d’espoir chez les spécialistes de la santé et autres populations qui vivaient dans la hantise. Aussi faut-il souligner que désormais le nombre de patients guéris dépasse les cas sous traitement.
Si le Sénégal continue à ne pas enregistrer de cas communautaires, bientôt ce sera la fin de la maladie du coronavirus.
En effet, sur les 20 cas positifs enregistrés ces deux derniers jours, il n’y a eu aucun cas issu de la transmission communautaire. Tous les malades sont des contacts qui étaient suivis par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Ce qui constitue une certaine embellie dans la grisaille. Mieux, si le Sénégal a connu au total 226 cas, il faut souligner que les 137 sont guéris contre 125 en traitement. Cependant, il est encore tôt de s’emballer.
D’autant qu’une nouvelle situation, c’est-à-dire l’émergence de clusters, risque de poser d’énormes problèmes au personnel de soin. Un cluster est la multiplication des foyers de transmission. Dans la région de Dakar, les clusters commencent à essaimer.
Ainsi pour le district de Dakar Ouest, il y a le cluster de Ouakam. A Dakar Sud, le Plateau et la Médina constituent le cluster. Pour boucler, il y a enfin les clusters de Keur Massar et Yeumbeul.
Pour la journée d’hier, le ministre de la Santé a indiqué que sur 195 tests réalisés, 15 sont revenus positifs. Tous ces nouveaux malades sont des contacts suivis par les services du Ministère de la Santé. Parmi ces cas, les 6 proviennent de Goudiry qui comptait jusqu’ici 7 cas confirmés, les 4 viennent de Louga. Dakar Ouest a enregistré un nouveau cas.
Idem pour Dakar Sud et Guédiawaye. Yeumbeul et Mbao ont également enregistré chacun un nouveau cas dans la journée d’hier. Outre les 15 nouveaux cas confirmés enregistrés par notre pays, 14 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs donc déclarés guéris.
DEUX MALADES SOUS RESPIRATEURS ARTIFICIELS
Si l’on fait les comptes, l’on s’aperçoit que le Sénégal compte 265 déclarés positifs, dont 137 guéris, 02 décédés, 01 évacué. Cependant, une source autorisée renseigne que deux malades se trouvent actuellement dans un état critique.
D’ailleurs, ils ont été placés sous respirateurs artificiels. Et notre interlocuteur d’ajouter que la bataille est devenue communautaire. «Les nombreux cas de guérison s’expliquent par le fait que le Sénégal n’a enregistré que des cas simples, hormis les patients décédés et les deux autres qui sont dans un état critique», renseigne notre source qui se veut anonyme.
LE COVID-19 PERTURBE LE SCHEMA DE PRODUCTION
Au plus tard, il était prévu que la machine de production du gaz tourne en plein régime en 2022 et celle du pétrole en 2023. Mais c’était sans compter avec la crise liée au Covid19 qui est venue perturber le schéma établi jusque-là
Au plus tard, il était prévu que la machine de production du gaz tourne en plein régime en 2022 et celle du pétrole en 2023. Mais c’était sans compter avec la crise liée au Covid19 qui est venue perturber le schéma établi jusque-là par les différents acteurs évoluant dans le secteur au Sénégal.
En plus d’être un instrument d’application de la politique pétrolière de l’Etat du Sénégal, Petrosen garde également un œil sur l’exploitation de ressources en hydrocarbures, du raffinage à la distribution. Et vu l’impact du coronavirus sur l’économie mondiale, la société a sorti, hier, un communiqué pour faire l’état des lieux des projets gaziers et pétroliers en cours dans le pays. Ainsi, fait-elle constater, la pandémie de Covid-19 a occasionné l’effondrement des prix du pétrole brut ainsi que le ralentissement des activités du secteur avec les mesures prises par les Etats pour lutter contre la propagation du virus. «Ces facteurs ont des impacts considérables sur l’ensemble des projets pétroliers dans le monde ainsi que sur les circuits de production et d’approvisionnement des entreprises, à cause du phénomène de confinement», lit-on dans la note parvenue à «L’AS».
Cette situation, à en croire Petrosen, a amené certains partenaires à évoquer déjà le cas de force majeure qui pourrait impacter les délais de livraison des premiers mètres cube de gaz naturel et des premiers barils de pétrole brut.
«Ces consortiums dont Petrosen est membre continuent les évaluations avec un suivi sur le terrain pour mieux adapter les projets pétroliers et gaziers en cours », ajoute le texte signé par le Directeur général de Petrosen. Qui informe dans la foulée qu’un dialogue actif est engagé avec les contractants et les sous-traitants pour minimiser les retards potentiels susceptibles de survenir sur le démarrage de la production du gaz naturel issu du champ de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et le démarrage de la production du pétrole provenant du champ de Sangomar. Il faut rappeler que le gisement de gaz Grand Tortue / Ahmeyim (GTA) est un champ transfrontalier offshore situé à 120 km des côtes sénégalo-mauritaniennes avec une profondeur d’eau de plus de 2 800 mètres.
Le géant BP, qui le pilote aujourd’hui avait informé, avant la crise liée à cette pandémie Covid-19, qu’il serait prêt à démarrer l’exploitation en 2022. Après avoir racheté la majorité des parts du projet à l’américain Kosmos Energy en décembre 2016, le découvreur du gisement, la major britannique (BP), avait prévu d’investir plus de 1 milliard de dollars pour la première phase du projet et « plusieurs autres milliards de dollars » pour les suivantes, sur une durée d’exploitation de trente ans.
Selon les estimations, les réservoirs du gisement sont de l’ordre de 560 milliards de mètres cubes répartis de manière égale entre les deux pays (Sénégal et Mauritanie). Pour ce qui est de l’exploitation du bloc pétrolier offshore de Sangomar, au large du Sénégal, les prévisions de livraison des premiers barils étaient fixées en 2023 après un premier report.
Mais la nouvelle donne va retarder encore le démarrage de production. Le Sénégal espère sortir entre 100 000 et 120 000 barils chaque jour des gisements de Sangomar Offshore Profond et Sangomar Offshore, dont les réserves ont été estimées à 2,5 milliards de barils. Son exploitation et son développement ont été confiés à l’entreprise australienne Woodside.
QUATRE MESURES CLÉS CONTRE LES LICENCIEMENTS
Le ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, Samba Sy, est monté au créneau pour se faire l’avocat des travailleurs. Il a réaffirmé que l’Etat a pris quatre grandes mesures pour les protéger des effets pervers du Covid-19
En marge du traditionnel point de presse quotidien de son collègue de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, Samba Sy, est monté au créneau pour se faire l’avocat des travailleurs. Il a réaffirmé que l’Etat a pris quatre grandes mesures pour les protéger des effets pervers du Covid-19
Des répercussions économiques de la pandémie du Covid-19 retentissent fortement sur le monde du travail. Un phénomène qui n’épargne pas les travailleurs au Sénégal où des inspecteurs du travail et de la sécurité sociale indiquent une baisse significative de l’activité économique dans des secteurs tels que l’hôtellerie, le commerce, le tourisme, la restauration et le transport.
Selon le ministre du Travail Samba Sy qui sonne ainsi l’alerte, la crise sanitaire commence à générer des difficultés de plusieurs ordres dans le secteur de l’emploi, avec des réductions et des pertes de salaires pour des milliers de travailleurs consécutives à des mesures de chômage technique qui, si l’on n’y prend garde, peuvent déboucher sur un cycle de licenciement massif.
Pour prévenir un tel chaos, indique le ministre Samba Sy, le chef de l’Etat a pris l’ordonnance n°1 2020 en ménageant des mesures dérogatoires relatives au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie du Covid19. «La finalité de ces dérogations est de préserver les emplois et les activités économiques qui s’appliquent à toute mesure de licenciement ou de chômage technique décidée à partir du 14 mars 2020.
L’ordonnance n°1, 2020 vise, dans les limites de la durée de la loi d’habilitation, d’une part à interdire de faire recours au licenciement et d’autre part à garantir un revenu aux travailleurs mis en chômage technique», explique Samba Sy tout en détaillant les 4 principales mesures que comporte l’ordonnance en question.
«La première mesure est l’interdiction durant la pandémie du Covid-19, et dans les limites de temps de la loi d’habilitation, de tout licenciement autre que motivé par une faute lourde du travailleur.
La deuxième mesure est l’obligation pour l’employeur, afin d’éviter le chômage technique, de rechercher avec les délégués du personnel des solutions alternatives telles que la réduction des heures de travail, le travail par roulement, l’anticipation des congés payés, le redéploiement du personnel, le travail à temps partiel.
La troisième mesure est de garantir une rémunération pour le travailleur en chômage technique qui ne saurait être inférieure ni au Smic, ni à 70 % de son salaire moyen net des trois derniers mois d’activité.
Et enfin la quatrième mesure est une obligation pour le travailleur en chômage technique de rester à la disposition de l’employeur pour d’éventuels travaux ponctuels», renseigne le ministre Samba Sy.