Aux termes de l’article 1er de la loi 2012-30 du 28 décembre 2012, l’Ofnac est une autorité administrative indépendante. Une autorité administrative indépendante agit en dehors de toute hiérarchie ministérielle et ne reçoit ni ordre, ni instruction d’aucune autorité (absence de toute tutelle du pouvoir exécutif). la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 fixe en ses articles 2, 3, 12 13, 14 et 15 les missions et prérogatives de l’Ofnac qui dispose d’un pouvoir d’auto saisine et de saisine des autorités judiciaires.
Ces dispositions sont complétées par la loi n°2014-17 du 02 avril 2014, relative à la déclaration de patrimoine et son décret d’application n°2014-1463 du 12 novembre 2014. l’article 9 de la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012, dispose que les membres de l’Ofnac ne peuvent être poursuivis, recherchés, arrêtés ou jugés à l’occasion des avis, opinions qu’ils émettent ou pour les actes ou décisions qu’ils prennent dans l’exercice de leur mission. C’est clair, net et précis. Il faut le marteler 10 000 fois, si besoin afin que nul n’en ignore : l’ex Présidente de l’Ofnac, Mme Nafi Ngom Keita ne pourra jamais (je dis bien jamais) être poursuivie, ou jugée pour les opinions, ou actes liés à l’exercice de sa mission à l’Ofnac (les actes de Mme Nafi Ngom Keita dans le scandale du Coud ne sont pas détachables de sa fonction de Présidente de l’Ofnac). Nafi Ngom Keita bénéficie d’une protection pénale (aucune poursuite ne peut être engagée contre elle dans le cadre de ses fonctions). la sortie grotesque du fantasque Cheikh Oumar Hann (délinquant et voleur de deniers publics), annonçant une plainte contre l’ex Présidente de l’Ofnac, Mme Nafi Ngom Keita relève du burlesque (comédie). Seul un grand naïf comme Cheikh Oumar Hann peut s’engager dans cette voie sans issue qui s’apparente à une fuite en avant d’un délinquant, pris la main dans le cambouis.
Manifestement, l’inculte Cheikh Oumar Hann nommé ministre de l’enseignement supérieur par Macky Sall, méconnait totalement le fonctionnement d’une autorité administrative indépendante, ainsi que les dispositions de l’article 11 de la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012, qui ne souffrent d’aucune ambiguïté : « l’Ofnac ne peut valablement délibérer que si au moins les deux tiers de ses membres sont présents. ….l’Ofnac se prononce à la majorité des deux tiers de ses membres présents lorsqu’il statue sur la transmission du dossier au procureur de la république ».
A l’Ofnac, les délibérations sont prises par 2/3 des membres. En vérité, Cheikh Oumar Hann ne porte pas plainte contre Mme Nafi Ngom Keita, mais vise l’Ofnac (une autorité administrative indépendante). Une démarche loufoque qui prouve le degré de nullité voire de « folie » de certains membres du régime de Macky Sall. Il convient de féliciter le journaliste Pape Ale NIANG pour l’excellent travail d’investigation mené suite au pillage du Coud par le délinquant Cheikh Oumar Hann.
Son ouvrage intitulé « Scandale au cœur de la république – le dossier du Coud » résume à lui seul les 12 années de la gouvernance de Macky Sall (une gouvernance placée sous le signe du mensonge, du népotisme, de la corruption, de la prévarication et des malversations de toutes sortes). les révélations contenues dans cet ouvrage sont explosives car extrêmement précises (les faits, les dates et les montants en millions de F CFA sont précis, vérifiables et incontestables). Une révélation d’une extrême gravité m’a terriblement choqué et devrait indigner tout citoyen sénégalais.
A la page 80 du livre, Pape Alé NIANG évoque « le recrutement à titre posthume de Lat Fatim Ndiaye, décédé accidentellement le 8 novembre 2014 sur l’autoroute à péage avec le caissier principal du Coud, Papa Mohamed Gueye ». Il a été prouvé que le défunt Lat Fatim Ndiaye (qui était chauffeur), ne faisait pas partie du personnel permanent du Coud (aucun salaire en tant qu’agent permanent, ne lui a été versé ni avant ni après sa mort). Pourtant, son nom figurait dans le fichier du personnel permanent du Coud en 2015. Sous le magistère de Macky Sall, les prédateurs de deniers publics ne se contentent plus de piller les maigres ressources d’un classé parmi les plus pauvres au monde : ils souillent désormais la mémoire des disparus. le délinquant Cheikh Oumar Hann dont la ridicule plainte est vouée à l’échec (n’aboutira jamais) et qui affirme être victime d’un chantage sans apporter la moindre preuve de ses allégations risque gros : Mme Nafi Ngom Keita et Pape Ale NIANG, pourraient porter plainte contre lui pour « diffamation ».
Le camarade, leader de notre parti est un homme de confiance. Il a le sens du partage. la preuve par ces hommes et femmes nommés depuis 2012 à des postes de responsabilité et qui ne rapportent pas grand-chose, politiquement parlant à notre parti comme la bonne place faite à nos alliés depuis la prise du pouvoir. Il est indéniable, Macky Sall est un homme généreux et certains en abusent même.
A la Médina où nous militons, un conglomérat de ministres, directeurs généraux et autres autorités sans aucune base ni culture politiques si ce n’est leur force de frappe financière ont bénéficié de la confiance du chef de l’Etat durant des années mais ont démontré leur limite et leur incapacité à renverser la tendance en faveur de la majorité présidentielle.
Il est temps de passer la main à la jeunesse qui a été de tous les combats politiques pour l’accession du son Excellence, le président Macky Sall à la Magistrature suprême. les responsables du parti dans notre localité comme autorités au niveau de l’appareil d’Etat n’ont pas été au front de tous les combats comme ces jeunes qui réclament aujourd’hui le pouvoir pour continuer d’accompagner le chef de l’Etat en perspectives des prochaines échéances électorales, les locales notamment. le manque de culture politique, la démarche souvent solitaire et les combats internes entre camarades de parti guidés par leurs intérêts crypto-personnels et de leur clan ont miné la cohésion et l’homogénéité de notre formation politique.
La jeunesse apériste de la Médina en appelle au retour à la solidarité, à la générosité et à l’engagement qui ont été notre force. Nous appelons à une relation apaisée entre tous les responsables (Moustapha Cissé Lo, Moustapha Diakhaté) et le leader de notre parti pour pouvoir laminer lors des prochaines élections une opposition en perte de vitesse permanente et qui profite de la montée en puissance des activistes et autres mouvements citoyens qu’il faut prendre au sérieux. Nos responsables de parti à la Médina comme ailleurs doivent faire preuve de générosité en faisant plus de place aux jeunes. Sinon, ils feront face à nous, ce qui est synonyme de dissensions internes au moment où nous avons encore besoin de beaucoup plus de cohésion. Cette sortie est une sorte de lettre, un manifeste des jeunes de la Médina pour une alternance locale interne. De l’écrit, on peut passer aux actes car nous sommes des hommes de terrain et on l’a fait avec le chef de l’Etat lors de la mise en place des bases de ce qui est devenu notre parti politique, l’Apr.
LE PROFESSEUR ABOUBACRY MOUSSA LAM SUR LES TRACES DE CHEIKH ANTA DIOP
Il n’est pas seulement un égyptologue, il est aussi un ‘’militant des langues nationales’’, à l’image du professeur Cheikh Anta Diop dont il fut l’assistant, une posture qui se traduit par une production importante d’ouvrages en langue pulaar
Le professeur Aboubacry Moussa Lam n’est pas seulement un égyptologue, il est aussi un ‘’militant des langues nationales’’, à l’image du professeur Cheikh Anta Diop dont il fut l’assistant, une posture qui se traduit par une production importante d’ouvrages en langue pulaar, à travers lesquels l’auteur aborde plusieurs problématiques.
A l’occasion du 34e anniversaire de la disparition du professeur Cheikh Anta Diop, le 7 février 2020, les éditions Papyrus Afrique publient la troisième édition de ‘’Paalel Njuumri’’ (La Cruche de miel) du professeur Aboubacry Moussa Lam, la deuxième édition de ‘’Sawru Ganndal’’ (Canne de la connaissance), du même auteur, et ‘’Fuuta uuri kam’’, du professeur Mamoudou Sidiki Ka.
M. Lam, enseignant à l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, est aussi auteur d’un livre sur l’origine des Peuls, ‘’Fulbe gila Héli-e-Yooyo haa Fuuta-Tooro’’ (Papyrus Afrique).
’’Paalel Njuumri’’ réunit l’ensemble de ses articles en pulaar/fulfuldé parus dans des journaux comme ’’Binndi pulaar’’, ‘’Sofaa’’ et ‘’Lasli/Njelbéen’’, ainsi que d’autres sujets inédits jusqu’ici, explique l’éditeur. Dans cet ouvrage de 336 pages, l’auteur aborde ‘’l’histoire générale de l’Afrique et du Sénégal ; les barrages du fleuve Sénégal ; l’actualité politique et économique du Sénégal…’’
’’Cheikh Anta Diop était un militant des langues nationales. Il disait qu’on ne peut pas se développer sans l’utilisation de nos langues’’, a confié Aboubacry Moussa Lam à l’APS, soulignant que dans ‘’Paalel Njuumri’’, il y a des textes qui renvoient à l’histoire, à l’économie, à l’agriculture, à l’élevage, etc.
’’En ayant le feedback des populations, je me suis rendu compte qu’on permet aux populations qui n’avaient pas eu la chance d’aller à l’école de faire un raccourci extrême. Les gens pouvaient acquérir les savoirs les plus pointus, tout simplement en se faisant alphabétiser. Ils faisaient un gain énorme. Ce que j’ai mis dix ans à acquérir, il leur suffisait d’ouvrir mon livre +Paalel Njuumri+ et d’avoir les mêmes connaissances qu’un étudiant’’, explique M. Lam.
’’J’ai eu la preuve concrète que Cheikh Anta Diop avait parfaitement raison. La langue, c’est quelque chose de fondamental dans la constitution de l’individu. J’ai pu faire un travail utile à telle enseigne que récemment au mois de décembre, les gens de mon village et un groupe qui s’appelle Lewlewal Communication m’ont consacré une journée d’hommage (…) Ca mesure l’utilité de ces travaux-là’’, souligne-t-il.
Selon M. Lam, la défense des langues, c’est ’’l’autre volet’’ de Cheikh Anta Diop, après l’égyptologie.
’’Malheureusement, aujourd’hui, il y en a qui disent défendre les langues nationales. Mais défendre les langues nationales, c’est écrire dans ces langues’’, estime-t-il, saluant, dans le cadre de ce travail, son partenaire, le directeur des éditions Papyrus Afrique, Seydou Nourou Ndiaye, qui est ‘’convaincu par la pensée de Cheikh Anta Diop’’.
‘’Il est un des rares éditeurs à publier presque exclusivement en langues nationales. Il a des tas de manuscrits en sérère, en wolof, en pulaar, etc. Il mérite d’être soutenu. C’est un travail utile qu’il fait. Les populations reconnaissent que c’est un travail utile. Malheureusement, j’estime qu’il n’est pas suffisamment soutenu par les pouvoirs publics. Ce travail n’est pas du folklore, c’est un travail effectif, toutes ces productions ! Malheureusement, très souvent (…) ceux qui travaillent dans le silence n’ont généralement rien, il faut que ça change’’, dit-il.
Selon M. Lam, l’Etat doit aider les éditeurs qui ‘’travaillent’’ et installer des bibliothèques à l’intérieur du pays.
’’L’Etat doit comprendre qu’une fois que les ouvrages sont produits, il faut que les populations puissent y accéder. On peut ouvrir des bibliothèques à l’intérieur du pays, où on mettrait des ouvrages écrits dans les langues nationales. Ça permettrait aux populations de s’éduquer, et c’est pour le bien du pays’’, soutient-il.
Aboubacry Moussa Lam a été l’assistant de Cheikh Anta Diop. Sur sa relation avec le savant, il déclare : ’’En 1982, je me suis inscrit sous sa direction (…) Je l’ai sollicité. Je voulais travailler sur l’origine des Peuls, approche égyptologique et je savais que, c’est avec lui que je pouvais faire ce travail (…) Il avait déjà travaillé sur la question, donné un point de vue très original qui expliquait toutes les contradictions qui tournaient autour de l’origine des peuls (….) pourquoi tout en ayant un phonétique particulier, les partagent la langue, la culture avec les sérers, les wolofs, soninké.’’
’’Je peux dire que c’est lui qui est à l’origine de ma réussite. S’il ne m’avait pas récupéré comme assistant, je serai peut-être aujourd’hui dans un lycée, en tout cas je ne serai pas à l’université. Et s’il s’est battu pour que je sois recruté’’, dit-il.
Il ajoute : ’’J’ai suivi les traces de Cheikh Anta Diop, j’ai fait l’égyptologie, je me suis attaqué à certaines questions qu’il avait ébauchées, notamment l’origine des Peuls, les relations entre l’Egypte et l’Afrique pour dire que la civilisation égyptienne est une civilisation négro-africaine. J’ai apporté des preuves complémentaires ; j’ai parlé des Chemins du Nil pour confirmer la thèse migratoire de Cheikh Anta Diop. J’ai écrit un petit ouvrage intitulé +La Vallée du Nil, berceau de l’unité culturelle de l’Afrique noire+, l’importance du Sahara, etc.’’
Aboubacry Moussa Lam est l’auteur de ‘’La fièvre de la terre’’, ‘’De l’Origine des Peuls’’, ‘’Le Sahara ou la Vallée du Nil’’, ‘’Les Chemins du Nil’’, ‘’Les Hiéroglyphes dès le berceau’’, ‘’Le Triomphe de Maât’’, ‘’L’Affaire des momies royales’’, ‘’L’Unité culturelle égypto-africaine à travers les formes et les fonctions de l’appui-tête’’.
NOTRE PARTI DÉVELOPPE LA STRATÉGIE DU LEADERSHIP ÉCLATÉ
L'adjoint au maire de Thiès-Est pense que les allégations d’un deal supposé entre Macky Sall et Idrissa Seck ne sont qu’un «slogan pour faire sensation». Aly Tounkara estime par ailleurs que le silence de son leader est un «choix stratégique».
L'adjoint au maire de Thiès-Est pense que les allégations d’un deal supposé entre Macky Sall et Idrissa Seck ne sont qu’un «slogan pour faire sensation». Aly Tounkara estime par ailleurs que le silence de son leader est un «choix stratégique». Selon lui, Rewmi développe la stratégie du «leadership éclaté».
Votre parti fait l’objet depuis quelque temps d’attaques de part et d’autre, et parfois même entre Yankhoba Seydi et Déthié Fall. Quelle lecture en faites-vous ?
La lecture que j’en fais est que dans toute association, il y a forcément des divergences d’opinions, de points de vue et non de personnes. Et je pense que dans une association, il faut respecter le point de vue de chacun. Mais je ne pense pas que cela soit quelque chose d’exceptionnel par rapport au parti Rewmi ni quelque de chose de grave en soi.
C’est juste que ce sont des personnes qui ont toutes foi en Idrissa Seck. Mais la contradiction en soi est pour moi une règle normale au sein d’une association, en particulier d’un parti politique.
Cette agitation qui gangrène présentement votre parti ne trouverait-elle pas son origine dans le silence troublant de votre leader Idrissa Seck ?
Je ne pense pas. La raison est simple. Aujourd’hui, le président Idrissa Seck a donné toutes les orientations au Secrétariat national. Nous avons un parti assez bien structuré. Et l’animation politique aussi se fait autant que faire se peut à la base.
Donc, aucun responsable ne peut justifier son acte par rapport au silence de Idrissa qui n’est pas pour moi un silence en tant que tel, mais une interprétation des Sénégalais ou bien des médias.
Un silence que d’aucuns n’hésitent pas à assimiler à un «deal» entre le Prési dent Macky Sall et l’ancien Premier ministre…
Il ne peut pas y avoir de deal. Ce mot est un slogan utilisé par la presse en général pour faire sensation.
Et vous accusez la presse ?
Non, je n’accuse pas la presse puisque les journalistes ont le droit d’interpréter son silence comme cela leur convient. Mais ce n’est pas parce qu’ils l’ont interprété comme ça que c’est le cas. Nous sommes des démocrates et nous tenons à ce que chacun fasse son travail correctement. Les gens peuvent se tromper de bonne foi.
Mais ce qu’il faut retenir fondamentalement sur ce silence, c’est qu’il ne peut pas y avoir de deal entre le président de notre parti Idrissa Seck et le président de la République Macky Sall. Ils sont tous les deux des citoyens ayant chacun sa propre vision pour le Sénégal.
Si la thèse du «deal» est fausse, pourquoi le président de Rewmi s’emmurerait-il dans son silence troublant ?
Dans la vie, il y a des choix stratégiques. Aujourd’hui, nous sommes dans le cercle politique. Après s’être énormément investi pour des élections qui ont été excessivement pénibles pour tout le monde, je pense que rien que pour des raisons humaines, il peut être compréhensible qu’une personne puisse prendre un peu de distance, sur le plan social, pour s’occuper de sa personne et de sa famille.
Mais audelà, sur le plan politique, mais pourquoi les Sénégalais veulent impérativement que le président Idrissa Seck parle ? S’il parle, il doit parler de quoi ? At-il aujourd’hui un sujet qu’il n’a pas abordé lors de la période post-campagne et pendant la campagne électorale ?
Nous étions la seule coalition, Idy2019, à présenter un programme structuré et cohérent sur l’ensemble des préoccupations des Sénégalais et des secteurs stratégiques, voire vitaux. Donc pour moi, il a tout dit dans ce programme. Mais peut-être vous parlez de son silence vis-àvis de l’actualité qui n’est pas pour moi un silence parce que nous avons des députés, en particulier le vice-président Déthié Fall, qui est la courroie de transmission du président Idrissa Seck et du parti au niveau de l’Assemblée nationale. Et il le fait de façon excellente.
Actuellement, nous sommes dans un leadership éclaté. Autant le vice-président peut porter sa parole et sa vision, autant le secrétaire général, Lamine Ba, et les autres peuvent le faire. Il faut que cela soit clair. Le président Idrissa Seck est en avance sur son temps parce que tous les partis politiques qui ont connu des problèmes ont toujours concentré le leadership de façon exclusive sur leur patron.
Aujourd’hui, le président Idrissa Seck ne peut pas faire ces erreurs après plus de 30 ans de carrière politique. Il laisse chacun libre de s’exprimer tout en restant dans sa vision, dans ses orientations et dans le respect du règlement intérieur du parti.
Le secrétaire national à la Vie politique et directeur des Structures de Rewmi, Yankhoba Diattara, penseque votre parti souffre d’un manque de cadres ayant de l’expertise et qui acceptent de mouiller le maillot. Partagezvous ce point de vue ?
Nous avons effectivement énormément de cadres compétents presque dans tous les domaines. C’est cela qui fait que nous avons des secrétaires nationaux au niveau de tous les secteurs stratégiques. Que ça soit l’éducation, la femme et l’enfance, l’agriculture, la sécurité, l’hydraulique, tout ce qui est eau et environnement com me cela m’a été confié, etc.
Donc sur le constat de la qualité des ressources humaines, oui le parti Rewmi dispose effectivement d’un grenier de ressources humaines extrêmement important. Mais qui ne mouillent pas le maillot… Là, je suis parfaitement en phase avec le secrétaire national à la Vie politique du parti, Yankhoba Diattara.
Parce qu’il ne s’agit pas de se dire «jesuis un cadre». La question est : qu’est-ce qu’on peut apporter au-delà de la compétence ? Audelà d’apporter son expertise pour aider le président à accéder à la Magistrature suprême de ce pays, il faut aller vers la base comme je le fais au niveau de ma commune Thiès-Est.
L’expertise et le terrain sont complémentaires sinon comme il l’a dit, certains restent des cadres sur les supports numériques, à savoir WhatsApp, Facebook, etc. C’est bien, mais ça ne suffit pas. Nous avons besoin de porter notre candidat à la tête de ce pays en 2024. Cela veut dire que les cadres ont l’obligation d’aller vers les Sénégalais et leur expliquer davantage le programme que nous avions bâti en 2019 et que nous allons remettre à jour probablement pour 2024.
Que pensez-vous du dialogue national et dialogue politique ?
Notre parti est très clair làdessus. Nous ne sommes pas partie prenante pour le dialogue national. A mon avis, la finalité du dialogue national, c’est d’arriver à stabiliser la situation sociale du pays. Or le Sénégal n’est pas dans une crise majeure, même s’il y a des difficultés dans certains secteurs. Les choses sont claires, chacun doit savoir ce qu’il doit faire, chaque département sectoriel doit assumer les conditions de sa stabilité aussi bien dans le secteur public que privé.
A la limite, ce dialogue national est une sorte d’Assises nationales bis. Pour nous, il y a une impertinence, aussi bien dans la forme que dans le fond parce qu’il y a déjà les conclusions des Assises nationales pour une meilleure régulation sociale au niveau du Sénégal. Je pense qu’il y avait d’autres canaux pour régler les crises sociales embryonnaires dans certains secteurs tels que la santé et l’éducation.
Par rapport au dialogue politique, dès lors que nous considérons que le fichier électoral qui permet de choisir le président de la République, les députés, les maires, est biaisé, il est hors de question pour le parti Rewmi de faire la politique de la chaise vide sur cette question. Il s’agit de faire face, de façon technique, pour apporter des arguments à son amélioration, voire sa refonte totale ou partielle.
Nous avons démontré avec le secrétaire national aux Elections, Ass Babacar Guèye, un certain nombre d’irrégularités qui ont entaché, je ne dirai pas seulement les élections, mais tout le processus électoral en 2019 avec la publication du livre blanc de la coalition Idy2019.
C’est cela que nous voulons éviter en 2024. Donc de façon définitive, le jeu démocratique doit se baser sur des principes les plus transparents afin de préserver les acquis démocratiques de notre cher Sénégal.
LES IDÉES DE CHEIKH ANTA SONT DE PLUS EN PLUS ACTUELLES
Les anciens du Rassemblement national démocratique (Rnd) seront à Thieytou demain pour commémorer le 34ème anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop le 7 février 1986. Pape Demba Sy revient sur l’œuvre de l’égyptologue et anthropologue
Les anciens du Rassemblement national démocratique (Rnd) seront à Thieytou demain pour commémorer le 34ème anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop le 7 février 1986. Pape Demba Sy revient sur l’œuvre de l’égyptologue et anthropologue. Le leader du parti Udf/Mboloo-mi et enseignant à la Faculté de droit de l’Ucad estime que l’Afrique gagnerait à s’approprier les idées de Cheikh Anta Diop pour s’extirper des griffes du sous-développement.
Vous irez à Thieytou ce samedi pour vous recueillir sur la tombe de Cheikh Anta Diop dans le cadre de la commémoration du 34ème anniversaire de sa disparition. Quel est le cap pour cette année ?
La commémoration de la disparition du Pr Cheikh Anta Diop est initiée depuis 1987, soit un an après son décès le 7 février 1986. Le voyage commémoratif de cette année entre dans ce cadre. L’objectif est toujours le même : rappeler aux Sénégalais que le Pr Cheikh Anta Diop repose à Thieytou, mais a joué un rôle important dans la prise de conscience des Noirs en Afrique. Son objectif, et il l’a dit, c’était de restaurer la conscience historique des Africains.
En France, il s’est rendu compte que lorsqu’on étudiait l’histoire de l’Afrique, on s’arrêtait seulement à une certaine époque. Il a balayé toutes ces théories en démontrant que les premiers hommes dans le monde viennent de l’Afrique, que la première civilisation du monde est égyptienne et qu’elle était noire. Il a montré que les Grecs se sont abreuvés à la source égyptienne.
Cheikh Anta Diop s’est battu contre les falsificateurs de l’histoire qui disaient que les Noirs n’avaient pas d’histoire. A un moment donné, personne n’osait contredire les savants occidentaux. Cheikh Anta l’a fait. Dans Nations nègres et culture, il a remis en cause toutes les croyances que les savants occidentaux avaient distillées en Afrique.
34 ans après sa disparition, l’Afrique fait face à de nombreux défis. Est-ce que les Africains se sont servis des travaux de Cheikh Anta Diop ?
Il faut rétablir les choses à leur juste contexte. Cheikh Anta a aussi mené un combat politique. Lorsqu’il est revenu, il a d’abord publié un ouvrage, Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire. Il disait que les petits pays africains ne pouvaient pas se développer individuellement. De petits Etats qui seront instables et qui pourront être balayés par n’importe quel vent venant de l’extérieur.
C’est pourquoi il se battait pour un regroupement des différents Etats et la création d’un Etat fédéral africain. Et l’histoire lui donne raison. On a des défis économiques, sanitaires, éducatifs, sécuritaires…
Les Etats africains ne peuvent pas faire face au terrorisme. On a l’exemple du Burkina Faso, du Mali, du Niger où de petits groupes déstabilisent des Etats. Si on avait une Armée fédérale, elle pourrait se battre contre les terroristes et toute incursion étrangère.
L’Afrique ne s’en sort pas parce qu’elle est désunie, faible économiquement, politiquement et militairement. Je me félicite de voir des Africains commencer à véhiculer cette idée panafricaniste de Cheikh Anta Diop. Il y a un an, on a créé un grand comité qui regroupe tous les panafricains qui veulent aller vers un congrès qui va être le prélude à la création des Etats Unis d’Afrique.
C’est au niveau des Etats que les choses ne bougent pas. Qu’est-ce qui les empêche de se réunir ?
Cheikh Anta Diop est plus valorisé à l’extérieur qu’ici. A Atlanta, il y a une avenue Cheikh Anta Diop. Les ouvrages de Cheikh Anta sont dans les écoles et les universités. En 2016, lors du 30ème anniversaire de la disparition de Cheikh Anta, le président de la Répu bli que avait promis d’introduire son œuvre dans l’enseignement. Jusqu’à présent, on ne voit rien. Je ne saurais vous dire où se situe le blocage. Si l’Afrique est unie, la domination étrangère va reculer voire disparaître.
Ces puissances extérieures ne le souhaitent pas. Donc, ils ont besoin d’un certain nombre de pions. Thomas Sankara, Nkrumah, Kadhafi avaient des idées panafricanistes, mais on a tous vu leur sort.
Le Sénégal est-il reconnaissant envers Cheikh Anta Diop ?
Si on prend le Sénégal dans son ensemble, on peut dire que les populations sont reconnaissantes envers Cheikh Anta Diop. De plus en plus, les jeunes s’engagent et épousent les idées de Cheikh Anta. Il y a des jeunes qui ont créé le mouvement Carbone 14, il y a des clubs, des écoles privées Cheikh Anta Diop. Au niveau politique, tout le monde reconnaît l’œuvre de Cheikh Anta. Il y a une avenue, une université, l’Ifan, un mausolée baptisés Cheikh Anta Diop. Ces sont des efforts importants, mais insuffisants à nos yeux. La première chose à faire, c’est de refaire la route qui mène à Thieytou. Entre Bambey et Thieytou, c’est une piste en latérite. Le président de la République avait promis de faire la route de Thieytou, mais on attend toujours.
Est-ce que la pensée de Cheikh Anta Diop est toujours actuelle ?
Il avait créé le Rassemblement national démocratique (Rnd) dans le lequel étaient prévus les «Diaistes», partisans de Mamadou Dia, un certain nombre de partis comme la Ld. C’était ça l’esprit de rassembler le maximum de patriotes pour créer une grande force qui peut créer les changements dont nous avons besoin. Nous, Udf/Mboloo mi, sommes toujours dans cette direction de rassembler tous les partisans de Cheikh Anta Diop afin de créer cette grande force.
Du point de vue organisationnel, les héritiers de Cheikh Anta Diop n’ont pas maintenu l’unité. Mais les idées que Cheikh Anta Diop a développées sont de plus en plus actuelles. Tout ce débat sur l’environnement, Cheikh Anta l’a posé dans les années 1950 avec le reboisement dans «Alerte sous les tropiques».
Il a fait une conférence à Dakar pour le dire. Tous les vieux disaient que rien ne va dans la tête de Cheikh Anta. Il a toujours demandé que l’énergie renouvelable soit utilisée, des énergies propres capables d’impulser un développement durable. Faire un développement tout en conservant la nature et la faune. Donc ses idées sont actuelles. Lorsque le pouvoir parle de mixte énergétique, cela vient de Cheikh Anta qui en a parlé dans les «Fondements».
Sur la culture, il a toujours dit qu’on ne peut pas se développer avec une langue étrangère. Et il a raison. Sur la question de l’unité africaine, aujourd’hui tous les Africains se sont rendu compte qu’ils ne peuvent aller nulle part sans l’unité. Sur le plan sécuritaire, Cheikh Anta disait que la sécurité précède le développement.
On ne peut pas développer un pays dans l’insécurité générale. Cette idée a été reprise au niveau des Nations unies. Tout le monde reconnaît que les pays africains ne peuvent pas se développer dans l’insécurité. Notre objectif est de faire partager à tout le monde la pensée de Cheikh Anta Diop. Nous appelons les jeunes à s’approprier les idées de Cheikh Anta. Le libéralisme a atteint ses limites et risque de conduire à la destruction du monde.
Est-ce que l’Eco est un début de réalisation de la pensée économique de Cheikh Anta Diop sur le plan monétaire ?
Pas du tout. Cheikh Anta était depuis longtemps partisan d’une monnaie à l’échelle africaine. C’est pourquoi je le pose comme ça. Dans l’Union africaine, il y a même une idée allant dans le sens d’une création d’une monnaie appelée Afro. L’Eco est d’abord une idée de la Cedeao qui a décidé en 1999 d’aller vers une monnaie commune.
D’ailleurs, c’est en cemoment que la Mauritanie a quitté. Actuelle ment, elle veut revenir. Ces derniers temps, il y a eu l’annonce de Ouattara et de Macron créant une confusion. L’Eco, c’est l’appellation que la Cedeao avait déjà retenue pour sa monnaie. C’est un premier pas parce que le nom Cfa d’origine coloniale a été changé. C’est largement insuffisant pour allevers une unité monétaire.
Pourquoi on ne vous a pas entendu dans le débat entre Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne sur l’œuvre de Cheikh Anta Diop ?
C’est un débat à la marge. Il est posé la question des langues nationales. Il y a beaucoup d’éléments que Souleymane Bachir Diagne a intégrés pour essayer de minimiser la pensée de Cheikh Anta. Lorsqu’il dit que c’était facile de traduire la relativité universelle de Einstein en wolof, c’est son point de vue. Mais il faut lui demander d’essayer.
De là, on se rendra compte que Cheikh Anta a fait des efforts pour traduire et est allé très loin dans cette recherche des mots scientifiques. Je ne partage pas le point de vue de Bachir Diagne. Je dis que c’est un débat à la marge parce que le problème technique est réglé, pas seulement au Sénégal, mais dans d’autres pays.
Ce qui intéressait Cheikh Anta, c’est de dire que tant qu’on n’aura pas développé nos langues nationales, on ne pourra pas développer l’Afrique. Pour les modalités, les techniciens vont y travailler. Boris et Bachir sont deux amis philosophes et qui posent un débat de philosophes.
VALDIODIO «MET EN DEMEURE» MACKY
Membre du Collectif des organisations de la société civile sénégalaise pour les élections, Valdiodio Ndiaye est monté au créneau pour interpeller le chef de l’Etat, Macky Sall sur sa déclaration de patrimoine et celle des membres de son gouvernement.
Membre du Collectif des organisations de la société civile sénégalaise pour les élections, Valdiodio Ndiaye est monté hier, jeudi 6 février, au créneau pour interpeller le chef de l’Etat, Macky Sall sur sa déclaration de patrimoine et celle des membres de son gouvernement. Par ailleurs, se prononçant sur les concertations en cours au sein de la Commission cellulaire, il a également pris le contrepied des acteurs politiques au sujet de la date des élections municipales et départementales, en affirmant que rien n’empêche ces acteurs de s’accorder sur le calendrier exact.
Le président de la République, Macky Sall, et l’ensemble de son gouvernement seraient tous dans une situation de violation du décret n°2014-1463 du 12 novembre 2014, portant application de la loi n°2014-17 du 2 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine. C’est du moins ce que dit Valdiodio Ndiaye, membre du Collectif des organisations de Société civile sénégalaise pour les élections.
Invité de l’émission Rfm matin hier, jeudi 6 février, Valdiodio Ndiaye rappelant la promesse de l’actuel chef de l’Etat d’une «gestion sobre et vertueuse après son élection en 2012», dit s’interroger sur la déclaration de patrimoine de celui-ci ainsi que des membres de son gouvernement. «Il a été réélu, il a prêté serment mais à ce que je sache, il n’a pas encore fait sa déclaration de patrimoine. Les ministres également, personne n’est au courant de leur déclaration de patrimoine de même que certaines autorités alors que cela est une nécessité de transparence.
Le Président devait faire sa déclaration afin que les gens puissent faire la comparaison avec ce qu’il avait déclaré en 2012 afin de voir s’il s’est enrichi ou non. Cela est important parce que c’est la Loi», a martelé le membre du Collectif des organisations de Société civile sénégalaise pour les élections. Loin de s’en tenir là, Valdiodio Ndiaye qui se prononçait également sur l’annonce du Président Sall de mettre sur pied une commission chargée du suivi des recommandations des trois rapports récemment publiés par la Cour des comptes n’est pas allé par quatre chemins pour se démarquer de cette décision. Soulignant qu’«il n’y a pas lieu de créer une Commission pour faire le suivi de ces recommandations», le membre de la société civile qui, au passage a décrié cette «habitude au Sénégal de créer des commissions qui ne mènent nulle part », précisera que la «Cour des comptes a fait son travail et que la seule chose qui reste à faire, aujourd’hui, c’est d’appliquer ses recommandations».
Par ailleurs, abordant la question des prochaines élections municipales et départementales dont la date n’a pas encore été fixée, le membre du Collectif des organisations de la Société civile sénégalaise pour les élections a rejeté avec force l’argumentaire des échanges en cours entre acteurs politiques au sein de cette Commission cellulaire brandi par le pouvoir.
Estimant qu’on est en train de violer certaines dispositions de la loi relatives notamment à la période de révision ordinaire du fichier électoral, il affirmera que le ministre de l’Intérieur pouvait, en concertation avec le président de la République, prendre un acte administratif fixant la date-butoir des prochaines élections pour que les gens sachent l’horizon défini. «À mon avis, il est parfaitement possible de fixer clairement un calendrier pour ces prochaines élections. Je lance un appel à l’opposition et à la majorité pour qu’elles s’entendent sur cette question et qu’elles arrêtent définitivement d’évoquer l’audit comme condition préalable», a-t-il martelé avant de poursuivre.
«En quatre-vingt-dix jours (90), à partir du 1er mars, on peut faire tous les travaux de l’audit et de l’évaluation du processus électoral et organiser une révision exceptionnelle des listes électorales d’ici fin juillet. Dans ce cas, on peut même tenir les élections au mois de décembre 2020. Je pense que l’autorité doit mettre fin à cette situation d’illégalité dans laquelle exercent les élus locaux. Leur mandat a expiré depuis longtemps, il est temps d’aller vers des élections et permettre ainsi à la population sénégalaise de renouveler ou choisir ses nouveaux dirigeants au niveau local».
TENSION SUR LE... PANIER DE LA MENAGERE !
Une explosion quasiment erratique des prix des denrées de première nécessité (huile, riz et consorts), voilà ce à que se conjugue le marché ces temps derniers.
AWA SECK ET MAIMOUNA DIAO |
Publication 07/02/2020
Une explosion quasiment erratique des prix des denrées de première nécessité (huile, riz et consorts), voilà ce à que se conjugue le marché ces temps derniers. Conséquence : le panier de la ménagère s’en ressent fortement. Un petit tour au marché Castor de Dakar nous a permis de tâter le ressenti des populations. Entre râlement et cri de cœur, les consommateurs demandent tous la baisse des prix et une meilleure gestion de la part de nos gouvernants.
Il est 12h 40 mn au marché Castor, l’animation débordante et la cacophonie totale des premières heures de la matinée laissent place à une ambiance très gaie et naturelle. En cette heure de la journée, la plupart des ménagères et des revendeurs du détail ont déjà fait le marché. Les quelques retardataires qui y trouvent déambulent dans une atmosphère morose entre les étals sans échapper aux appels et battements de mains des commerçants. Si on enfonce plus dans les méandres des ruelles et des étals, on remarque quelques magasins grossistes qui se fondent dans le décor insalubre des lieux mais passent inaperçus de par les imposants sacs de riz et de pommes de terres superposés de part et d’autre des devantures.
Dans ces grandes surfaces, la plupart des denrées qui y sont proposées comme le riz et l’huile ont connu une flambée notoire. «Les prix du riz et de l’huile ont effectivement connu une hausse. Le riz parfumé n’a pas grimpé mais par contre le riz ordinaire et local a augmenté. Il est passé de 13500 F Cfa à 14500 F Cfa le sac et pour l’huile, la bouteille de 20 litres est passée de 16000 F Cfa à 19000 F Cfa», précise Bouna Fall, vendeur grossiste. Face à cette augmentation, le sieur Bouna dégage toutes ses responsabilités et pointe du doigt les autorités « la hausse des taxes de 12% au niveau du Port autonome de Dakar est à l’origine de tout cela», déclare ce dernier.
POISSONS ET VIANDE NE DEROGENT PAS A LA REGLE
Dans ce marché traditionnel, les poissons se font désirer. Dans cette partie réservée à la vente de produits halieutiques, les clients écoulent des minutes pour marchander les prix proposés et certains même repartent sans s’approvisionner. Une situation qui s’explique, selon Mada Touré, vendeuse de poissons par la non-disponibilité de ces produits. « Le climat est instable et quand la mer est agitée, les pirogues n’accostent pas. Donc, il n’y a pas assez de poissons. Je vends les dorades à 25OOF Cfa le tas et les 4 sardines à 1000 F Cfa. Mais demain, il se peut que le prix diminue; tout dépend de la situation. C’est un peu aléatoire mais certains clients ne le prennent pas de ce côté. Ils nous le reprochent », s’en plaint cette dame.
La viande n’est pas en reste. Pour s’en approvisionner il faut décaisser 2800F Cfa voire 3000F Cfa pour avoir le kilo, dixit Mamour Diouf, un jeune homme au teint clair. « Le prix de la viande varie. Le problème n’est pas à notre niveau. Les bétails nous viennent du Mali et le dédouanement est très cher à ce niveau. Donc ils nous les revendent à des prix exorbitants. Chacun propose son prix. Je pense que l’Etat doit règlementer ce secteur et revoir par la même occasion les taxes », soutient-il.
Avec amertume, il n’a pas manqué de fustiger les vendeurs de la Société de Gestion des Abattoirs du Sénégal (SOGAS) ex-SERAS. « Ils doivent se limiter à la vente en gros et laisser les détaillants des petits marchés vendre à leur prix et à leur rythme; mais ils sont avares et cupides franchement. Je dis et je le répète, l’Etat doit règlementer ce secteur parce que la concurrence à ce niveau est déloyale», renchérit le jeune boucher en ruminant sa colère.
LES CONDIMENTS SAUVENT LA FACE
Malgré le climat instable et hostile, les condiments en ce mois de février ont échappé cependant à cette flambée. La plupart des légumes sont en abondance et à des prix accessibles même pour les paniers les plus mal lotis. Si on se fie aux propos de Harona Hanne, vendeur de légumes. « Le prix des condiments dépend des périodes mais en ce moment de fraicheur, si même on peut le dire ainsi, les légumes sont en abondance dans le marché et à bas prix. Depuis le mois de novembre, le prix du chou par exemple a diminué. Il coûtait 500 F Cfa mais tu peux l’avoir à 250 f le kilo aujourd’hui», explique-t-il. Et c’est dans ce même sens qu’aborde Astou Diouf, vendeuse de légumes aussi. « Le persil et l’oignon vert ne sont pas chers actuellement, c’est durant la période de la chaleur que leur prix connait une hausse. Le tas de l’oignon vert, tu peux l’avoir à 500F Cfa ou même à 300 F Cfa. Par contre, durant la chaleur, il peut grimper jusqu’à 3000 F Cfa », affirme la dame Diouf.
LE CRI DE CŒUR DES MENAGERES
La plupart des ménagères rencontrées se plaignent de la flambée des prix du riz et de l’huile en parallèle avec la viande et le poisson. Lassée par les navettes incessantes qu’elle a dû faire pour négocier les prix, Mimi Ndao, une jeune femme au front ruisselant de sueur déplore la situation. « Je veux faire du soupe kandia (du riz à la sauce de gombo), mais voilà j’ai déjà dépensé 5000 F Cfa et pourtant je n’ai même pas encore tout ce qu’il me faut. Je n’ai pas encore acheté de tripes ni de l’huile de palme et c’est nous, les femmes, qui en payons les pots cassés. On n’arrive plus à épargner, tout ce qu’on gagne, on le dépense en retour au marché pour pouvoir servir un bon repas », déplore-t-elle.
Mère Diouf, une vieille dame au foulard noué négligemment lui emboite le pas. « C’est très difficile pour nous, les chefs de famille, chaque jour que Dieu fait, comme par baguette magique, on nous dit que tel produit a grimpé surtout du côté de l’huile et du riz local et on nous met devant le fait accompli. C’est vraiment abusant et tout nous échappe dans cette situation. Ce sont les familles les plus démunies qui en payent les frais. L’Etat doit nous aider, car sans autosuffisance alimentaire, on ne peut pas parler d’émergence », lance-t-elle.
LES CHIFFRES DE L'HÉCATOMBE SUR NOS ROUTES
6713 accidents de la route ayant coûté 74 milliards de francs CFA à l’Etat et 13 milliards de francs CFA aux assureurs fortement sollicités pour les réparations des sinistres, entre 2017 et 2018 !
L’impact des accidents de la circulation sur le portefeuille des compagnies d’assurances est au centre d’une grande réflexion à Saly-Portudal, depuis hier. Un atelier technique de restitution des résultats de l’enquête sur la typologie des causes d’accidents de la circulation (ETCAC-2017/2018), sur initiative du ministère des Finances et du Budget, a réuni les acteurs dans la cité balnéaire pour statuer sur les principales causes des accidents de la route et élaborer un dispositif de prévention adapté. Ainsi, au décompte, 6713 accidents, avec en moyenne 600 morts ont été enregistrés; avec une perte annuelle de 74 milliards de francs pour l’Etat du Sénégal, représentant 1 à 2% du Produit intérieur brut (PIB) et 13 milliards de francs pour les assureurs.
6713 accidents de la route ayant coûté 74 milliards de francs CFA à l’Etat et 13 milliards de francs CFA aux assureurs fortement sollicités pour les réparations des sinistres, entre 2017 et 2018 ! Le Sénégal paye un lourd tribut des accidents de la circulation qui crèvent 1 à 2% du Produit intérieur brut (PIB). C’est en substance ce qui ressort de l’atelier technique de restitution des résultats de l’enquête sur la typologie des causes d’accidents de la circulation (ETCAC2017/2018), à l’initiative du ministère des Finances et du Budget. Des autorités du ministère des Finances et celui des Transports, des assureurs, le Haut-commandement de la Gendarmerie, la Direction générale de la Police nationale, la Prévention routière, le Fonds de garantie automobile, les Syndicats des transports et des Associations des consommateurs participent à la concertation, depuis hier jeudi, pour «cerner les principales causes des accidents de circulation» et «élaborer un dispositif de prévention adapté». Makhtar Faye, le président de l’Association des Assureurs du Sénégal (AAS) qui a dévoilé ces chiffres sur le nombre grandissant des accidents de la circulation et leur lots de catastrophes a jouté que les pertes en vies humaines inestimables atteignent en moyenne 600 victimes par an. Pour lui, les assurances ont déboursé, pour les réparations des sinistres, la somme de 13 milliards de francs Cfa en 2019. Il n’a pas manqué de dire des informations utiles sur les affaires de réparations non exécutées par les compagnies d’assurances. Cela compte non tenu des dossiers non instruits, à causes de l’absence de procèsverbaux et de garantie liée à la limitation de la prime souscrite. Sur la diligence des règlements des sinistres entre compagnies d’assurances, le président de l’AAS a fait part de programme «Takhavoula» pour les constats et paiement en 24 heures des réparations des sinistres.
LA GENDARMERIE DENOMBRE 500 MORTS POUR 4000 ACCIDENTS
En outre, Monsieur Faye, insistant sur l’implication des assurances dans la gestion et la recherche des causes des accidents depuis une trentaine d’années, a expliqué que, au bout du compte, les sommes colossales investies dans la gestion des accidents et la prise en charge des victimes aurait pu servir à la construction de salles de classes, d’écoles et d’hôpitaux. Suffisant pour qu’il appelle les usagers de la route à adopter des comportements citoyens, faisant de nos routes des espaces de rêve, sans danger. Selon lui, les éléments de l’étude sont essentiels pour l’Etat qui envisage de mettre en place une Agence de la Sécurité Routière dans le cadre de sa mission de prévention et protection de la sécurité publique. Le Capitaine Mamadou Cissokho du Haut-commandement de la Gendarmerie nationale a salué la portée et l’importance des travaux d’enquête et de restitution a informé que la Gendarmerie a recensé 500 morts pour 4000 accidents, en plus d’un nombre important de blessés. Selon lui, le travail de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) participe à la détermination des causes des accidents et à faire de la prévention.
L’ETAT DES VEHICULES, UN FACTEUR FAVORISANT DES ACCIDENTS
Le Commissaire Divisionnaire Mamadou Bocar Ly de la Direction de la Sécurité Publique (DSP) qui a magnifié l’engagement de l’OQSF dans cette réflexion sur la typologie des accidents de la circulation, a insisté sur les actions de la Police nationale dont les services, sur l’ensemble du territoire national, remontent les données des accidents et participent à leur prise en charge. Pour lui, les conclusions des travaux de l’observatoire ont une haute portée et indexent des causes liées à l’état des véhicules, un facteur favorisant des accidents. L’expert financier Mme Ndèye Coura Sèye de l’OQSF du ministre des Finances, a insisté sur les orientations de l’enquête, le partage de l’enquête concentrée en grande partie sur les accidents de la circulation dont les causes préoccupent. A l’en croire, les accidents de la circulation constituent un fléau aux conséquences très graves et violentes. Leur impact sur les assurances et l’économie d’une manière générale ont poussé l’OQSF à s’investir dans la réalisation du travail présenté qui vise à doter les compagnies d’assurance d’outils pour une relativisation de la prime d’assurance, une baisse de la police d’assurance actuellement très chère. L’étude des causes des accidents sur des données fiables et la base de statistiques pointues a une incidence sur la gestion et la prise en charge des sinistres, selon elle. Ainsi, une fois les causes circonscrites, les remédiassions faites, cela va contribuer, à coup sûr, à la baisse des sinistres entraînant la baisse des primes.
LES COLLECTIVITES TERRITORIALES QUI ONT VERROUILLE LEURS ESPACES ET LA VISITE TECHNIQUE INDEXEES
Gora Khouma, le secrétaire général du Syndicat des Transports Routiers du Sénégal, revenant sur les causes et les solutions a souligné qu’un accident ne profite à personne. Selon lui, les collectivités territoriales ont verrouillé leurs espaces, excluant toute aire de repos pour les chauffeurs et les camionneurs. Mieux, elles prennent des arrêtés pénalisant les chauffeurs stationnant dans les villes. Ce qui fait des voitures partent d’un point A vers un point B sans repos. Toujours sur les causes, il a dénoncé les employeurs mus par le gain, exigeant de leurs employés des revenus importants et poussant ces derniers à se surpasser. Aussi, note-t-il que les compagnies d’assurance demandent des primes et sont impactées par les réparations des sinistres. Non sans inviter à réfléchir sur la visite technique, avec des véhicules n’en ayant pas droit qui réussissent à passer ce cap. Jean Pierre Dieng des Associations de consommateurs et membre de l’OQSF, a salué la participation des différents acteurs concernés à la rencontre de partage pour trouver des solutions et en arriver à une réduction des accidents de la circulation, au bénéfice de tous.
UNE DIVERSITE DE PLATEAUX ARTISTIQUES, POUR L’UNICITE DES CŒURS !
Le Festival international de Sédhiou (FIS) s’ouvre ce vendredi 7 février et pour trois jours d’affilée.
Le Festival international de Sédhiou (FIS) s’ouvre ce vendredi 7 février et pour trois jours d’affilée. C’est à l’initiative de la mairie de Sédhiou, avec l’impulsion du ministre-maire de la commune en charge de la Culture et de la Communication. Il donne ainsi corps aux instructions du Conseil des ministres décentralisé, tenu à Sédhiou en 2015, recommandant la revalorisation des Journées culturelles de Sédhiou. Le thème générique de cette première édition est «La diversité culturelle, facteur de cohésion sociale dans l’espace du Mandé», c’est-à-dire de la sous-région ouest africaine.
Le Comité d’organisation du festival rassure que «tout est fin prêt pour un très bon démarrage du Festival international de Sédhiou (FIS). Les équipes d’installation de logistique fixe comme les tribunes, les plateaux et autres espaces de prestations artistiques» ont mis les bouchées doubles, a déclaré, hier jeudi en fin d’après-midi, El Hadji Omar Kanté, le président de cette instance. Et de poursuivre sur l’opportunité de ce rendez-vous culturel : «nous nous réjouissons de cette bonne initiative du maire de la commune de Sédhiou, par ailleurs ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop. Il faut surtout faire observer que cette idée a été agitée en 2015 lors du Conseil des ministres décentralisé à Sédhiou qui avait donnée instruction à ce que Sédhiou soit doté d’un événement culturel d’envergure, dans le cadre de la relance des Journées culturelles de Sédhiou. Et c’est chose faite, grâce à la clairvoyance du président Macky Sall».
Le thème central de cette première édition est «La diversité culturelle facteur de cohésion sociale dans l’espace du Mandé». Cela implique de facto tous les pays de la sous-région ouest africaine vivants dans cet espace. «Des artistes viennent de toutes les collectivités territoriales du Sénégal, de la sous-région et de la diaspora», dit-il.
Dans sa dimension essentiellement culturelle, le directeur du Centre culturel régional de Sédhiou note que «c’est parti pour une très belle fête ici à Sédhiou, pendant trois jours. Hier jeudi, nous avons procédé au filage avec les troupes déjà présentes à Sédhiou. Il y a des gens qui vont animer des colloques, nous avons des festivaliers, des musiciens, les ballets de la région, Jante-Bi de Mama Sadio venant de Saint-Louis, Yankhoba Diaibaté, fils de feu Babou Diaibaté, grand koriste de Sédhiou et d’ailleurs. Nous avons aussi des slameurs qui viennent du Burkina Fasso, d’autres artistes sont venus de la Guinée-Bissau voisine, de la Gambie, du Mali, de la Guinée et de la diaspora».
En marge de ce festival international, une foire s’est ouverte aussi hier dans l’enceinte de la mairie de Sédhiou, toujours dans le sillage de créer des espaces d’échange et de raffermissement des relations sociales, gage de paix et de stabilité des peuples de l’espace du mandé.
31 PERSONNES PLACÉES SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Après la colère des manifestants, l’heure de la justice a sonné. Déférés mercredi, les 31 manifestants arrêtés lors de la violente journée du mardi ont été placés hier sous mandat de dépôt
Après les émeutes de ce mardi, la tension est encore palpable à SaintLouis malgré l’accalmie notée ces dernières 48h. En revanche, 31 manifestants arrêtés lors des échauffourées ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction.
Après la colère des manifestants, l’heure de la justice a sonné. Déférés mercredi, les 31 manifestants arrêtés lors de la violente journée du mardi ont été placés hier sous mandat de dépôt par un juge d’instruction près le Tribunal de grande instance de Saint-Louis. Curieu sement, seuls 4 pêcheurs, dont un mineur, figurent sur la liste des manifestants écroués hier, selon leur avocat Me Alioune Abatalib Guèye qui a fait face à la presse après l’audition de ses clients.
Selon les explications fournies par l’avocat, «tous les autres, parmi lesquels 12 mineurs, sont des tailleurs, receveurs de bus Tata, ambulants, élèves, élèves coraniques, des apprentis de camion frigorifique qui transportent le poisson et même des badauds, bref, des gens qui n’ont rien à voir avec les manifestations». Il rappelle même que les 4 pêcheurs ne sont pas originaires de la Langue de Barbarie. Me Guèye précise : «Aucun manifestant n’a en vérité été appréhendé à Guet-Ndar sur le théâtre des opérations.»
En outre, il a également déploré «que trois des manifestants aient été molestés dont un tailleur, un élève et un badaud. Ce qui est aussi regrettable qu’on ait visé une infraction criminelle au lieu du flagrant délit, alors qu’aucune habitation n’a été brûlée en vérité. Cette affaire ne méritait pas d’aller à l’instruction».
Sans doute, le juge fait allusion au Centre des archives et de la documentation (Cda) de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs). Aujourd’hui, la situation est encore volatile malgré les discussions entamées pour arriver à une désescalade.
En attendant, la vieille ville est toujours sous haute surveillance. Même si le légendaire quartier de GuetNdar a retrouvé sa tumultueuse vie, il y a encore des voitures de police et de gendarmerie stationnées un peu partout, des éléments des Forces de l’ordre positionnés dans les endroits stratégiques, le pont Moustapha Malick Gaye toujours fermé aux véhicules.
C’est le décor de la ville de Saint-Louis, transformée en véritable forteresse depuis la survenue des évènements du mardi, marquée par des violences provoquées par les pêcheurs de la Langue de Barbarie réclamant des licences de pêche. Une situation qui a fini d’installer une tension permanente dans l’île, à Guet-Ndar et environs. L’accal mie notée ces dernières 48 heures n’a pas en effet empêché les autorités judiciaires de continuer les procédures contre les manifestants arrêtés qui ont passé hier leur première nuit en prison.