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28 septembre 2025
SUR LA PISTE DE LA CHLOROQUINE, DE DAKAR À BRAZZAVILLE
Né au Sénégal où il a passé son enfance, Didier Raoult a conservé des liens professionnels et affectifs forts avec le continent. Et de nombreux pays africains ont d’ores et déjà recours à la chloroquine pour traiter les personnes infectées par le Covid-19
Jeune Afrique |
Rémy Darras et Marième Soumaré |
Publication 11/04/2020
« Je ne participe plus au Conseil scientifique réuni autour d’Emmanuel Macron. » Le 24 mars, le professeur Didier Raoult claquait la porte du cercle de chercheurs censés conseiller le président français face à la pandémie. En désaccord avec la politique de confinement adoptée par la France, partisan d’une politique privilégiant des dépistages massifs, l’infectiologue iconoclaste vient d’être désavoué par ses pairs, réticents à entériner l’apport de l’hydroxychloroquine face au coronavirus.
Jeudi 9 avril, Didier Raoult peut mesurer le chemin parcouru lorsque Emmanuel Macron se déplace spécialement à Marseille pour venir s’entretenir avec lui afin de « faire le point sur la question des traitements ». Un geste politique fort en faveur des thèses de Didier Raoult, dont la promotion de l’usage de l’hydroxychloroquine pour soigner les malades atteints du coronavirus suscite une vive controverse depuis plusieurs semaines.
Spécialiste des maladies infectieuses tropicales émergentes à la faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille et à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, le professeur aux cheveux longs et à la barbe poivre et sel était encore largement inconnu du grand public à la fin de février, lorsque ses prises de position pour un traitement du coronavirus à base de chloroquine ont commencé à se faire entendre. Depuis, le Français a vu sa renommée médiatique et digitale s’envoler. Et dans les rangs de ses plus fervents supporteurs, le continent africain n’est pas en reste.
Est-ce parce que le composé chimique qu’il utilise pour traiter ses patients, l’hydroxychloroquine, est bien connu sur le continent, où il est utilisé depuis longtemps pour soigner la malaria ? Dans deux publications exposant des tests effectués sur une vingtaine de patients, puis sur 80, le chercheur et ses équipes concluent en effet à « l’efficacité de l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine dans le traitement du Covid-19 ».
Ce dérivé de la quinine est aujourd’hui l’objet de plusieurs études. Celles réalisées par le professeur Raoult ont en effet suscité des réserves chez de nombreux experts, qui lui reprochent de n’avoir pas respecté les protocoles scientifiques standards. À la fin de mars, en France, le Haut Conseil de santé publique estimait pourtant que la chloroquine pouvait être administrée aux malades souffrant de « formes graves » du coronavirus.
Ces pays africains qui optent pour la chloroquine
Dans ce combat d’experts, le pays qui l’a vu naître a également tranché. À l’hôpital de Fann, à Dakar, le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses et tropicales, a déjà administré de la chloroquine seule aux 100 premiers patients testés positifs au Covid-19. « À Marseille, le docteur Didier Raoult a publié des résultats préliminaires encourageants. L’association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine devrait permettre de raccourcir la durée de portage [du virus], afin d’accélérer la guérison des malades », déclarait ainsi Moussa Seydi à Jeune Afrique dès le 19 mars. Pour recourir à ce médicament, il affirme s’être appuyé sur l’étude cosignée par son homologue français.
Comme le Sénégal, le Burkina Faso, l’Algérie ou encore le Maroc ont eux aussi opté pour la chloroquine. Le 23 mars, le ministère de la Santé du royaume chérifien réquisitionnait ainsi les stocks nationaux et diffusait à l’adresse des directeurs de CHU le protocole de prescription de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine pour les cas confirmés de Covid-19. Une décision inspirée des recherches chinoises sur le sujet… et des études menées par le chercheur français, à en croire un membre du comité marocain chargé de la lutte contre la pandémie.
Si le professeur Raoult est bien connu sur le continent, c’est aussi que ce spécialiste des maladies tropicales et infectieuses, en plus d’y avoir grandi, y a beaucoup travaillé. C’est à Dakar que le Français aurait attrapé le virus de la recherche. Né en 1952 dans la capitale sénégalaise, il y vit dans le bâtiment de l’Office de recherche pour l’alimentation et la nutrition africaine (Orana), créé par son père.
Clin d’œil du destin, dont lui-même dit qu’il était « tout tracé » ? C’est en face de l’Institut Pasteur de Dakar, le laboratoire en première ligne dans la lutte contre l’épidémie au Sénégal, que ce fils d’une infirmière et d’un médecin militaire en poste à l’hôpital principal de la capitale fait ses premiers pas. Une enfance marquée par les souvenirs heureux des moments passés à jouer sur la plage de l’Anse Bernard, ce qui rendra l’adaptation « compliquée » lors de l’arrivée du jeune Didier Raoult à Marseille, à l’âge de 9 ans. « Étant partiellement sénégalais, je ne peux pas ne pas me sentir concerné par ce qui se passe en Afrique », affirme-t-il dans une vidéo adressée au groupe sénégalais eMédia le 7 avril.
En 2008, Didier Raoult crée dans la capitale sénégalaise une unité de recherche mixte de son IHU consacrée aux maladies infectieuses transmissibles – l’une des deux équipes africaines du professeur avec celle d’Alger. Celle-ci revendique la production de 10 % des publications scientifiques au pays de la Teranga. « Il voulait avoir beaucoup de personnels de terrain : des épidémiologistes, des virologues, des bactériologues », explique l’un de ses proches, l’épidémiologiste et biologiste Cheikh Sokhna, chef d’équipe à l’IHU Méditerranée Infection, à Marseille.
Recherche tous azimuts
Ce Sénégalais, également directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), échange régulièrement avec le professeur Raoult. Cette semaine, l’équipe sénégalaise de l’IHU, forte d’une trentaine de personnes, devait déposer auprès du ministère sénégalais de la Santé un projet recherche sur le protocole de la combinaison chloroquine-azithromycine.
Signe encourageant, selon Cheikh Sokhna, la prévalence du coronavirus semble moins importante dans les zones où l’utilisation d’antipaludéens, comme la chloroquine ou la méfloquine, est fréquente. « Cela se voit de manière très grossière. Mais il faudra intégrer d’autres facteurs avant de tirer des conclusions définitives », ajoute, à la fois enthousiaste et prudent, le chercheur sénégalais, en poste d’ordinaire à Marseille mais actuellement en mission de longue durée à Dakar.
Cette unité de recherche mixte est loin d’être la seule innovation impulsée par Didier Raoult en Afrique. En 2012, le chercheur français installe à l’hôpital principal de Dakar un MALDI-TOF : un spectromètre de masse permettant de détecter les bactéries en quelques heures, contre deux à trois jours avec les procédés traditionnels. Puis, à partir de 2015, il met en place à Dakar et dans deux villages de la région de Fatick (Centre-Ouest), trois petits laboratoires – des points of care (POC), dans le jargon du milieu – qui permettent de prélever du sang ou de la salive et de donner rapidement l’origine de la maladie ou de la fièvre afin que les infirmiers puissent proposer en temps utile un remède efficace.
Didier Raoult lance des recherches tous azimuts au Sénégal. Sur le paludisme, la borréliose, la rickettsiose, la malnutrition, le lavage des mains – « qui peut réduire de 50 % les maladies diarrhéiques et de 30 % les maladies respiratoires »… Le médecin français travaillait déjà avec ses équipes sénégalaises sur d’autres formes moins sévères de la famille des coronavirus qui existaient dans le pays, causant rhumes et pneumopathies.
Un « grand frère africain »
Chaque année, depuis 2008, il vient passer une semaine à Dakar, participant à la journée scientifique de l’IRD organisée par Cheikh Sokhna, qui réunit acteurs de la santé et ONG. C’est à cette occasion qu’il a fait la rencontre de deux scientifiques de renom : le parasitologue Oumar Gaye, de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Ucad), et le pharmacien-colonel Souleymane Mboup, virologue et bactériologue. Ils les intégrera au conseil scientifique de l’IHU Méditerranée Infection, où le second succédera au premier.
Autant de noms qui rejoignent la grande communauté de chercheurs africains réunis autour du professeur marseillais, composée notamment du Congolais Jean Akiana, de l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, de l’Algérien Idir Bitam, de l’École nationale supérieure vétérinaire d’Alger, et qui comprenait aussi le Malien Ogobara Doumbo, décédé en 2018. Tous considèrent leur pair comme un « grand frère africain ». Sans compter ses anciens doctorants, avec lesquels il a le projet de créer des laboratoires de pointe en Guinée-Conakry.
Décrit comme un anticonformiste en lutte contre les dogmes, familier du terrain mais rétif aux sentiers battus, le professeur Raoult n’hésite pas à se rendre dans les campagnes africaines. « C’est un éléphant qui aime aller au contact des gorilles », remarque, depuis Brazzaville, le docteur Jean Akiana, directeur chargé des technologies de la santé au ministère de la Santé et chercheur au Laboratoire national de santé publique.
Intéressé par la transmission des bactéries de l’animal à l’homme, et inversement, Didier Raoult est aussi allé à la rencontre des gorilles dans la réserve de Lésio-Louna, dans la région du Pool, au sud-est du Congo-Brazzaville, pour analyser leurs micro-organismes et comparer leurs résidus avec des selles humaines. « On a découvert chez celles des gorilles du picornavirus de la même famille que le coronavirus. Si on aperçoit des gènes d’Ebola, ça peut donner l’alerte », décrypte Jean Akiana.
Jean Akiana a reçu récemment un crédit du laboratoire du professeur Raoult pour se rendre dans la réserve de Tchimpounga afin de vérifier si les chimpanzés ne seraient pas à l’origine du virus de poliomyélite sauvage qui a frappé Pointe-Noire en 2015. Le professeur marseillais a aussi parcouru plusieurs départements comme la Likouala, la Sangha et les Plateaux pour prospecter de nouveaux micro-organismes, sans lien immédiat avec une épidémie identifiée. Des échantillons qui, examinés à Marseille, pourraient permettre de prendre les devants quand surviennent de nouvelles épidémies.
À Alger, une équipe composée de personnel enseignant-chercheur 100 % algériens planche sur l’établissement définitif d’un laboratoire de recherche. L’unité mixte basée dans la capitale algérienne travaille elle aussi sur la surveillance des maladies infectieuses, en bénéficiant des équipements de l’institut basé à Marseille.
Sans étrangers, « pas de science en France »
« Son objectif principal est d’aider les pays francophones, de faire du transfert de technologie de pointe et de former de jeunes chercheurs à ces outils innovants de diagnostic », défend Cheikh Sokhna. Mais le professeur Raoult, à l’inverse, sait aussi très bien ce que la science de son pays doit au continent africain. Critique des restrictions posées par l’administration française en matière de délais d’obtention d’un visa, il estime qu’aujourd’hui le milieu scientifique français repose avant tout sur l’apport des doctorants venus du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Lors de la visite d’Emmanuel Macron, c’est d’ailleurs une équipe de jeunes chercheurs originaires d’Algérie, du Maroc, du Mali ou encore du Burkina Faso qui a accueilli le chef de l’État.
« En France, 50% des thésards sont étrangers. Sans les étrangers, il n’y a plus de science française », faisait valoir Didier Raoult lors d’une conférence donnée en 2013. Le chercheur français y vantait alors le travail des émigrés qui font partie de son équipe, « moteur de la guerre » de la recherche scientifique. « Les meilleurs, les plus intelligents, les plus dynamiques, ceux qui travaillent le dimanche, ce ne sont que des Noirs et des Arabes. Voilà ! C’est comme ça. »
Le thème de la conférence ? « La désobéissance au cœur du processus de l’innovation en matière de recherche ». Réputé pour ne pas s’embarrasser de manières et s’affranchir de la doctrine, insulté par certains, adulé par d’autres, Didier Raoult est un personnage clivant. Et il semble n’en avoir cure. « Je ne pouvais pas imaginer que [mes études] déclenche[raient] des passions de cette nature, je ne sais même pas d’où elles viennent », déclare-t-il dans une vidéo mise en ligne le 8 avril, dans laquelle il annonce les résultats imminents de sa nouvelle étude, réalisée cette fois-ci auprès de 1 000 patients.
Selon la presse française, le professeur aurait présenté ce jeudi à Emmanuel Macron ses résultats, qui établissent un taux de guérison virologique de ses patients de plus de 91 %. Habitué à ne pas être écouté par les hommes politiques, qui prennent les chercheurs « pour des oiseaux bizarres », le professeur Raoult, qui se dit « guidé par la curiosité et la recherche exploratoire ». Aura-t-il su rallier Emmanuel Macron à sa cause ? Dans un récent baromètre Odoxa, Raoult l’iconoclaste apparaît en tout cas en deuxième position des personnalités préférées des Français.
«QU’ON ARRETE DE BRANDIR L’ARGUMENT DE LA FAIM QUAND ON SENT UNE CONTRAINTE DE SANTE PUBLIQUE… »
Pr. Aida Sylla, de la division sante mentale au ministère de la santé se prononce sur le confinement
Dans le cadre de la riposte contre Covid-19 et surtout des cas issus de la transmission communautaire, le débat sur un éventuel confinement revient au-devant de l’actualité. Pour le Professeur Aida Sylla, psychiatre et chef de la division santé mentale au ministère de la santé et de l’action sociale, il faut que les Sénégalais arrêtent de soulever l’argument de la faim quand il s’agit d’une contrainte pour le bien de la santé publique. Dans cet éclairage, elle revient sur la communication ministérielle, le secret médical touchant les patients atteints du nouveau coronavirus, et divers autres sujets liés à la prise en charge psychologique en contexte de Covid-19
« DE QUOI LE PEUPLE A VRAIMENT FAIM ? »
« Il y a des personnes qui s’opposeront à tous et à toute forme d’autorité. Quoi que vous puissiez dire, ils vous diront non avant de réfléchir. Mais je pense qu’il y a une certaine fermeté qui a su les contenir et la plupart sont restées tranquilles…L’autre chose qu’on brandit, c’est si nous restons chez nous, nous n’aurons pas à manger. Mais dans tous les cas, il y a des phénomènes qu’il faut chercher à comprendre et ne pas répondre au coup par coup et c’est le cas de la faim. Depuis que je suis née et que je vis dans ce pays, chaque fois qu’il y a quelque chose qui est imposé, on soulève l’argument de la faim. J’étais là quand on construisait les infrastructures, certains disaient qu’on construit des infrastructures alors que nous avons faim. Quand on parle de l’investissement culturel, les gens se soulèvent et disent que nous avons faim. Je pense qu’il est temps d’analyser cette faim, de quoi ce peuple à faim ? Est-ce qu’il n’a pas faim de discipline ? Est-ce que c’est d’alimentation qu’il a faim ? Et ne pas prendre à la lettre cette faim pour y répondre…L’aliment, ce n’est pas tout dans la vie. L’aliment n’est pas que du remplissage, c’est aussi une fonction de partage et aujourd’hui, ce partage veut que nous soyons tous en bonne santé et ce faisant, nous contribuons à la santé publique ».
«NOUS N’AVONS PAS BESOIN DE CONNAITRE DES DETAILS SUR LES MALADES A COVID 19…»
«Tout le monde a la parole et tout le monde en parle (nouveau coronavirus-ndlr). Nous n’arrêtons pas de dire à la population de choisir le bon canal d’information, parce qu’on ne peut pas se fier à toutes les sources d’information. Il est vrai que c’est une épidémie, une situation exceptionnelle, ou même des dérogations vont s’appliquer au secret médical, c'est-à-dire que c’est des maladies à déclaration obligatoire. Donc le secret médical n’est plus massif comme il l’était en temps normal. Mais il y a le respect de certaines confidentialités. A travers les informations données par le ministère de la Santé et de l’action sociale, vous ne pouvez pas retrouver les personnes, vous ne pouvez pas savoir qui ils sont. Je pense que c’est de ce type d’information dont on a besoin pour que l’on prenne la juste mesure de cette épidémie. Je pense qu’il ne faut pas donner des détails aujourd’hui. Surtout qu’on parle de cas de contamination communautaire…La stigmatisation est le fait d’insister sur ce qui nous différencie de l’autre et cela à quel but dans notre contexte ? Celui de dire que c’est l’autre et ce n’est pas moi. Nous n’en sommes plus là, cela peut être Mr Tout le monde. Aujourd’hui, il y a des personnes indéterminées qui vont se promener dans la rue et propager la maladie, donc la bonne attitude c’est de se protéger de tout le monde parce que tout le monde est susceptible d’être un porteur potentiel de ce nouveau virus. Ce n’est pas parce que c’est un proche que je ne vais pas me protéger, tout le monde devra se protéger par la désinfection des mains, le port des masques ».
PEUR PROTECTRICE CONTRE PANIQUE
« La peur est certes normale mais il ne faut pas que nous basculons dans la panique. Cette peur a une fonction d’alerte pour la protection mais quand elle génère des comportements qui sont désadaptés et inadéquats, nous n’en avons pas besoin. Nous n’avons pas le droit des détails sur les patients et surtout aujourd’hui que ces cas viennent de partout ».
DEBARQUER A L’HOPITAL, UN RISQUE DE CONTAMINER TOUTE UNE CHAINE
« Selon les recommandations ministérielles il n’est pas conseillé aux personnes qui ont des symptômes de débarquer dans les structures hospitalières. Elles doivent appeler les numéros indiqués et à partir de ce moment, ce sont des personnes qui vont se déplacer chez elles. Déjà, une partie de la consultation peut être faite au téléphone et s’il y a besoin de se déplacer pour aller les chercher, les agents qui en ont la charge le feront. Parce que vous ne pouvez pas débarquer chez un médecin dans une structure privée ou publique avec des symptômes au risque de contaminer toute la chaine que nous allons traverser avant d’arriver au lieu de traitement».
«CELUI QUI RESTE CHEZ LUI EST PLUS VALEUREUX QUE LE SOIGNANT DE PREMIERE LIGNE…»
«Ce qui peut essentiellement servir à vivre cette restriction de liberté (Etat d’urgence et couvre-feu-ndlr), c’est la compréhension de ce qui l’a entraîné. Je pense qu’une personne normale qui intègre ce qui est à l’origine de cette restriction devrait pouvoir la supporter quelle que soit la contrainte. C’est un acte de santé publique. Celui qui reste chez lui est plus valeureux que le soignant de première ligne, parce qu’il va se protéger et aussi protéger la collectivité. On ne demande pas aux personnes de rester chez elles, pour restreindre leur liberté uniquement ou pour tout un autre problème. Il s’agit d’une restriction liée à une cause médicale. C’est une maladie qui circule, qui peut toucher tout le monde et la solution est de limiter les déplacements. Donc, le fait de rester chez soi permet de sauver des vies, surtout aujourd’hui où nous parlons de contaminations communautaires».
« LES MALADES MENTAUX SONT PROTEGES COMME TOUS LES AUTRES SENEGALAIS »
« L’accompagnement se passe essentiellement par téléphone. Par les outils de communication moderne. Les travailleurs sociaux ont été formés, capacités pour se démultiplier pour pouvoir faire cet accompagnement. Et je pense que quand on parle des Sénégalais, il s’agit de tous les Sénégalais. Moi je suis psychiatre et les malades mentaux que je reçois, je leur transmets ce message. En tant que citoyen sénégalais, ils sont protégés autant que tous les autres… Le ministère a mis en place une cellule de soutien psychologique que coordonne le Dr Sy, mais aussi des structures de l’hôpital de Fann qui reçoivent des patients atteints de Covid-19, une cellule a été mise en place qui accompagne les patients mis en observation, leurs familles de même que les personnels soignants de première ligne qui peuvent être épuisés, touchés et qui ont peut-être besoin d’un soutien psychologique».
CORONAVIRUS : "CE N'EST PAS DIFFICILE À SOIGNER"
Au Bénin, au Sénégal ou au Mali, marabouts et tradipraticiens proposent des solutions qui relèvent, au choix, de la médecine douce ou du charlatanisme
Le Monde Afrique |
Matteo Maillard |
Publication 11/04/2020
Caverneuse, la voix a l’air de s’échapper d’une lampe à huile. Au bout du fil, Papa Amanveba s’installe, très poli : « Veuillez m’excuser, je me reposais de mes incantations. » En ces temps de pandémie liée au coronavirus, le travail ne manque guère aux mystiques de sa trempe.
Grand maître marabout, spiritualiste international, praticien traditionnel, éminent prêtre vaudou, désenvoûteur distingué… Son CV suffirait à expliquer son agenda. Mais en plus, l’illustre guérisseur affirme avoir « découvert une tisane contre le coronavirus » qui lui vaut d’être dérangé dans son Bénin profond « depuis toute l’Afrique, mais aussi depuis la France, l’Espagne et l’Asie ». Son remède garantit de détruire le virus en sept à seize jours. « Quatre personnes ont guéri grâce à moi en Italie », assure-t-il.
Sa recette ? « Un mélange de différentes écorces, des racines et… » pour connaître la suite, il faut d’abord payer. « Mes informations ne sont pas gratuites », précise ce grand maître des herbes, qui propose deux options pour la livraison. « Par DHL… Sinon je peux aussi la faire apparaître à côté de votre oreille. » Va pour la deuxième solution, plus rapide mais pas moins onéreuse, puisqu’il faudra débourser 1 million de francs CFA (1 524 euros), en commençant illico par 300 000 francs CFA déposés sur un compte Western Union.
Quand on lui fait remarquer que ça fait cher la gorgée, le marabout s’énerve et raccroche, regrettant qu’on mette en cause ce « travail de qualité » et le fait qu’il soit « connu dans le monde entier ».
Un puits béni qui protège de la méningite
Sur le continent, les Papa Amavenba sont légion. Leurs petites annonces pullulent sur les glissières d’autoroute à Dakar, les poteaux à Abidjan ou les murs à Conakry. Une multitude de petits billets qui arrivent jusqu’aux trottoirs de Barbès, à Paris, et les recoins les mieux cachés du Web. Partout, le marabout omnipotent, qui en temps normal guérit les maux d’amour par des philtres, résout les difficultés financières par la calebasse et soigne l’impuissance par le sceptre, est depuis quelques semaines focalisé sur la disparition du Covid-19. Désormais, sur les glissières, les poteaux et les murs d’Afrique, la grande guerre contre les hémorroïdes a laissé place à la lutte contre le coronavirus.
Au Sénégal, à trois heures de vol du Bénin (ou un claquement de doigts par projection de pensée, selon Amavenba), Amadou Lamine Seye, promet « un travail sérieux, rapide et discret ». Sa spécialité, ce sont les versets du Coran, qu’il distribue à 5 000 francs CFA en Afrique de l’Ouest, 15 000 en Europe et 30 000 en Chine.
« J’accepte tous les moyens de paiement sauf les cartes », précise-t-il. Certains l’appellent même du Brésil jusqu’à son village de Porokhane, lieu de pèlerinage pour la puissante confrérie soufie des mourides. Pour lui, « le corona, ce n’est pas difficile à soigner, rien à voir avec l’insuffisance rénale », qui demanderait de nombreuses nuits de prières. Si le Covid-19 s’étend dans le pays, il se tient prêt à baqueter dans le puits béni qui protège la communauté des épidémies de méningite depuis les années 1980.
« Ce sont des charlataneries ! », résume le docteur Ousmane Gueye, directeur du Service national d’éducation et d’information pour la santé au Sénégal, qui reconnaît qu’en Afrique l’influence des marabouts et des guérisseurs est « immense » et « trouble les informations officielles de lutte contre le coronavirus ».
Mais s’il veut freiner la pandémie, le gouvernement est obligé de s’y associer, en triant les charlatans des médecins traditionnels. « Nous avons organisé une réunion avec l’association des tradipraticiens pour les sensibiliser au risque et expliquer les mesures afin d’éviter la transmission », avance M. Gueye. La stratégie semble payante : « Ils préservent leur autorité, traitent les symptômes mais réfèrent les cas suspects aux hôpitaux. »
Une mixture à base d’écorce de quinquina
Au Mali aussi, la pharmacopée traditionnelle voit sa clientèle gonfler avec l’épidémie. A Bamako, Jean-Baptiste Niéki confectionne des gélules à base de racines et d’écorces depuis vingt ans. Dans son laboratoire, il propose quarante médicaments traitant la fièvre typhoïde, les infections, le diabète ou l’hypertension. Et il tiendrait déjà son remède anti-Covid-19, fait d’une mixture à base d’écorce de quinquina – l’arbre qui produit la quinine, cet alcaloïde dont la chloroquine est le substitut synthétique.
« Les symptômes sont similaires au paludisme, que nous savons soigner. La chloroquine donne de bons résultats et nous utilisons sa version naturelle », plaide-t-il, faisant fi des informations scientifiques qui n’arrivent pas aux mêmes conclusions.
Mais quand les contrefaçons de médicaments prolifèrent dans les pharmacies, quand les molécules pharmaceutiques sont trop chères, de nombreux Africains se rabattent sur ces savoirs traditionnels, avec une distinction parfois trouble entre médecine douce et charlatanisme. « Enfin, vous en avez aussi en Occident », rétorque M. Niéki.
Comment lui donner tort ? Depuis janvier, les arnaqueurs fleurissent en France, selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ils proposent des purificateurs d’air, des lampes UV anti-Covid-19, des décoctions miracles, espérant tromper les plus crédules.
Aux Etats-Unis, Alex Jones, un animateur de radio proche de Donald Trump, fait la promotion de faux remèdes, dont un dentifrice à base d’argent, quand le télévangéliste Jim Bakker propose un gel colloïdal anti-coronavirus, et la Vivify Holistic Clinic un thé à base d’eupatoire perfoliée – une « plante miracle ».
Quant à la tisane de Papa Amanveba, elle n’est pas apparue à côté de notre oreille il y a une semaine. Sans doute à cause d’un défaut de paiement… La ligne sonne dans le vide. Sur son site Internet, l’éminent marabout a remplacé la tirade vantant les mérites de son breuvage par un autre message : « Le grand maître marabout, spiritualiste et guérisseur traditionnel, fait des merveilles pour trouver une solution concrète et adéquate à cette situation. Mais étant un homme intègre, sérieux et honnête, il n’a pas de tisane ou de traitement pour remédier à ce virus. »
SALE TEMPS EN CHINE POUR LES AFRICAINS DE CANTON
Expulsions, suspicion, interdictions d'entrée dans les commerces: des Africains qui vivent dans la grande métropole chinoise de Canton (sud) se disent victimes de discriminations après plusieurs cas positifs au Covid-19 parmi la communauté nigériane
La Chine a désormais largement endigué l'épidémie.Mais elle reste sur le qui-vive face aux personnes venant de l'étranger, potentiellement porteuses du coronavirus et donc susceptibles de provoquer une deuxième vague épidémique.
La tension est ainsi montée à Canton (15 millions d'habitants) après la découverte par les autorités locales d'au moins huit personnes contaminées qui ont fréquenté l'arrondissement de Yuexiu - où vit une importante communauté africaine.
Parmi eux figuraient cinq Nigérians.Ils ont déclenché un tollé en Chine après s'être échappés de leur quarantaine pour se rendre dans plusieurs restaurants et lieux publics.
Conséquence: les autorités ont dû tester ou placer en quarantaine quelque 2.000 personnes avec lesquelles ils avaient été en contact, a rapporté un média d'Etat.
Canton a jusqu'au dernier bilan établi jeudi fait état de 114 cas "importés".Parmi eux figurent 16 Africains, le reste étant des ressortissants chinois.
Une statistique qui n'a toutefois pas freiné la suspicion à l'égard de la communauté africaine de la ville.
Plusieurs Africains racontent à l'AFP avoir été chassés de leurs logements, puis refusés dans des hôtels.
"J'ai dû dormir sous un pont pendant quatre jours sans rien à manger.Je ne peux même pas acheter de nourriture, car aucun magasin ou restaurant ne m'accepte", affirme à l'AFP Tony Mathias, un étudiant ougandais.
"On est dans la rue comme des mendiants", peste le jeune homme de 24 ans, qui dit avoir été forcé lundi de quitter l'appartement où il vivait.
Selon Tony Mathias, les policiers n'ont exigé ni dépistage ni quarantaine, mais lui ont tout simplement dit...d'aller dans une autre ville.
Contactée, la police de Canton a refusé de répondre aux questions de l'AFP.
- Haine en ligne -
Autre victime: un homme d'affaires nigérian dit avoir été chassé de son appartement cette semaine.
"Quand la police nous voit, elle nous interpelle et nous demande de rentrer.Mais où est-ce qu'on peut bien aller?", soupire-t-il.
Selon plusieurs Africains contactés par l'AFP, d'autres membres de la communauté ont été soumis à des dépistages massifs et placés en quarantaine.
La Chine interdit désormais l'entrée des étrangers sur son territoire.Et la plupart des personnes qui se déplacent dans le pays doivent subir une quarantaine de 14 jours dans leur lieu de destination.
Thiam, un étudiant guinéen, affirme à l'AFP avoir été testé négatif. Selon lui, la police a exigé qu'il soit placé place en quarantaine, même s'il n'a pas quitté Canton depuis le début de l'épidémie en janvier.
"Toutes les personnes que j'ai vu être testées sont des Africains.Les Chinois peuvent se déplacer librement.Mais quand tu es noir tu ne peux pas sortir", dit-il.
Denny, un marchand nigérian expulsé de son appartement, dit avoir passé plusieurs jours dehors avant que des policiers ne le conduisent finalement en quarantaine dans un hôtel.
"Même si on est testé négatif, la police ne nous autorise pas à rester dans notre appartement.Aucune raison n'est donnée", assure-t-il à l'AFP.
L'affaire des cinq Nigérians a entraîné un torrent de commentaires haineux sur les réseaux sociaux.Certains ont même appelé à expulser de Chine tous les Africains.
- "Malentendus" -
Dans ce contexte, une bande dessinée aux accents xénophobes est devenue virale ces derniers jours.On y voit des étrangers aux comportements délictueux, Blancs comme Noirs, représentés...en ordures en train d'être triés par des éboueurs.
Interrogé jeudi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a reconnu des "malentendus" dans les mesures de prévention à Canton.
"Le gouvernement chinois traite tous les étrangers en Chine de la même manière (...) et a une tolérance zéro vis-à-vis des paroles et actes discriminatoires", a-t-il assuré lors d'un point presse régulier.
Il a appelé les autorités locales à "améliorer leurs mécanismes et méthodes de travail".
Les incidents à Canton peuvent surprendre, car la Chine entretient d'excellentes relations avec la plupart des Etats africains, auxquels elle a notamment offert ces dernières semaines des fournitures médicales face au Covid-19.
"La coopération sino-africaine est du ressort du gouvernement central.Mais l'application des règles de séjour, ça se passe au niveau local", souligne Eric Olander, rédacteur en chef du site internet China Africa Project.
"Cela explique l'incohérence entre les choses plutôt positives qu'on entend sur la diplomatie chinoise sur le continent et la réalité de plus en plus difficile à laquelle sont confrontés les commerçants, étudiants et autres expatriés africains en Chine."
«IL FAUDRA ETRE TRES REGARDANT ET FAIRE DES ARBITRAGES AUDACIEUX»
Dr Seydina Oumar Seye, économiste à la Faseg se prononce sur la récession prévue en 2020 d'apres les prévisions de la Banque mondiale
D’après les prévisions de la Banque Mondiale, à cause du Covid-19, la croissance économique en Afrique subsaharienne passera de 2,4 % en 2019 à une fourchette entre -2,1 % et -5,1 % en 2020. Ce qui constituera la première récession dans la région depuis longtemps. Interrogé sur cette question, le Dr Seydina Oumar Sèye, économiste à la Faculté des sciences économiques et gestion de l’Ucad demande aux autorités étatiques d’être plus regardantes et de faire des arbitrages audacieux. Aussi suggère-t-il à l’Etat de développer des résiliences qui passeront par une combinaison optimale des politiques budgétaires et monétaires.
«La banque Mondiale avait annoncé dans un des rapports de Oxfam la récession de l’ensemble des économies du monde, plus particulièrement pour l’Afrique de l’ordre de -2,1% à -5,%. J’avais depuis le début de la crise annoncé la récession parce que c’est indéniable. Maintenant il dépendra de la capacité des pays à essayer d’atténuer l’impact du Covid-19. Cela veut dire que quel que soit alpha, on va aller vers la récession. Mais elle a des degrés. Il ne faut pas aller à des taux comme -10 ou -27%. La capacité des pays va être arrimée à ceux qui vont faire moins par exemple en dessous du seuil exécutif pour les taux de croissance. Des pays qui arriveront à faire – 2 % c’est souhaitable pour une éventuelle reprise. C’est l’économie réelle qui est frappée et quelles que soient les mesures prises pour confiner une population et que vous voulez relancer derrière, c’est indéniable.
La crise consécutive du Covid-19 et celle qui va en suivre, c’est-à-dire la crise économique et sociale en termes de drame, est dix mille fois plus légale que même des morts qui seront évitées au Covid-19. Il faudra être très regardant et faire des arbitrages audacieux. Cela demandera des mesures audacieuses au niveau des autorités étatiques en vue de ne pas aller à des degrés de récession qui vont présager des lendemains sombres. Il faudra développer des résiliences et ces résiliences passeront nécessairement par une combinaison optimale des politiques budgétaires et monétaires. Il faudra faire de telle sorte que l’économie ne soit pas à l’arrêt total, donc pour ne pas aller vers ces confinements totaux qui peuvent avoir des conséquences désastreuses. Pour moi, le maitre mot c’est de maintenir le cap et tenir économiquement et que l’économie de soit pas à l’arrêt ».
DR SIDY M. GUEYE DU SAMU SONNE L’ALERTE
Après les gels hydro alcoolisées et les masques, l’avidité de certains commerçants de la capitale s’est orientée vers la vente des thermo flashs désadaptés pour la prise de la température des personnes adultes.
La cupidité de certains commerçants met en péril la santé publique. Après les gels hydro alcoolisées et les masques, l’avidité de certains commerçants de la capitale s’est orientée vers la vente des thermo flashs désadaptés pour la prise de la température des personnes adultes. Suffisant pour faire sortir de ses gonds le Dr Sidy Massar Guèye, médecin chef de l’hôpital Samu de Grand Yoff.
« Pour faire le triage, on se base sur la fièvre et l’élément déterminant qui permet de faire le triage, c’est le thermo flash. Aujourd’hui, on en voit de toutes les façons et des fois, la qualité laisse à désirer. Il y a un problème, puisque des cas suspects peuvent passer entre les mailles du filet. Parce que le thermo flash utilisé n’est pas adéquat. Il y a beaucoup de thermo flash qui circulent actuellement sur le marché, qui sont pour les bébés et les gens ne savent pas », a vivement dénoncé le médecin.
Et de recommander : « il faut que le ministère de la Santé encadre la vente des thermo flashs. Au-delà de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), il y a des structures privées qui sont reconnues. Le ministère, de temps à autre, sort une liste de laboratoires agréés pour vendre telle ou telle chose. Ce serait bien de le faire avec les thermo flashs. Il y a trop de contrefaçon. Il faut que le ministère encadre tout cela ».
ANNULATION DES COUPES DE LA LIGUE ET DU SENEGAL SAISON 2020
Ndoffène Fall et Pape Thiaw saluent une «mesure appropriée»
La situation sanitaire liée à la pandémie du Coranavirus ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre au sport. La décision d’annuler les Coupe de la Ligue et la Coupe du Sénégal lors de cette saison, reste sans doute la mesure plus appropriée. Elle est en tout cas saluée par les acteurs du football parmi lesquels, Ndoffène Fall, vice-président du Jaraaf et Pape Thiaw entraineur de Niary Tally. Ils disent accepter et comprendre toute la décision. Ils espèrent toutefois que le ballon roule à nouveau pour permettre le championnat national d’aller à son terme.
NDOFFENE FALL VICE-PRESIDENT DU JARAAF : «La nature a horreur du vide, il fallait prendre des décisions»
La décision de la Fédération d’annuler les Coupes de la Ligue et de la Coupe du Sénégal de cette saison ne semble pas surprendre les acteurs du football. Il est même dans l’ordre du possible face à la trêve forcée imposée par la crise sanitaire liée à la propagation du Covid 19. Ndofféne Fall, vice-président du Jaraaf de Dakar indique que la décision est la plus appropriée dans le contexte. «La nature a horreur du vide, il fallait prendre des décisions. Je pense que les responsables de notre football devraient prendre des décisions allant dans le sens de la gestion du football de notre pays. Aujourd’hui, notre pays est confronté à une pandémie et nous ne savons pas quand est ce que cela va s’arrêter. Souhaitions que cela puisse se terminer du jour au lendemain», indique-t-il. «Il revient donc à l’instance faîtière de se réunir et de prendre une décisions allant dans le sens de finaliser tout cela. La Coupe de la Ligue et la Coupe du Sénégal étant des compétitions majeures de notre pays mais ne pouvant pas passer devant le championnat national. Compte tenu de la situation actuelle, nous savons qu’il y a la décision de suspendre les activités jusqu’au mois de mai. Cela veut dire aussi qu’après le mois de mai, il nous restera que le mois de juin et juillet», ajoute-t-il. Le dirigeant chargé des sports du Jaraaf reste optimiste sur une probable reprise qui permettra au championnat d’aller jusqu’ à son terme. «Faut-il rester les bras croisés ou prendre des décisions allant dans le sens de combler et de booster le football sénégalais ? Sur ce, la FIFA a pris la décision de terminer les championnats. Si par extraordinaire la situation et l’Etat d’urgence se terminaient au mois de mai, comme décidé par l’autorité suprême, nous aurons le temps de terminer le championnat et de désigner l’équipe championne, la vice-championne», poursuit-il.
Au niveau interne, le dirigeant des «Vert et Blanc» n’a toutefois aucune certitude sur le proche avenir de son club. «Personne ne pourra s’ajuster. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Il ne faut pas attendre pour mettre un programme. On ne sait pas la suite à donner à ce qui va découler de la situation dans notre pays et de l’environnement du monde entier. Car, tout est suspendu au Coronavirus. Il nous appartiendra à prendre les décisions appropriées».
PAPE THIAW ENTRAINEUR DU CLUB DE NIARY TALLY : «Le football est notre boulot, notre passion mais la pandémie est là»
A l’instar de nombre de ses pairs, l’entraineur de l’équipe de Niary Tally a estimé que la décision de la FSF de faire l’impasse sur les Coupes du Sénégal et de la Ligues est le plus indiquée. Selon lui, le plus important est ailleurs, face à la pandémie du Coranavirus. «L’annulation est une bonne chose dans ce combat que l’on mène contre le Coronavirus. La Fédération sénégalaise de football a pris la bonne décision. Maintenant, le plus important c’est le championnat. Si cela peut se poursuivre, tant mieux. Nous sommes en train de nous battre pour s’en sortir. Le football est notre boulot, notre passion mais la pandémie est là et il faut respecter les règles», soutient-il. L’ancien attaquant des Lions reste toutefois optimiste et pense que le ballon va rouler de nouveau sur les terrains. «Espérons que la pandémie partira le plus rapidement pour terminer le championnat. Si la situation perdure encore, je ne pense pas que cela puisse se terminer cette saison», confie-t-il. Pour meubler cette période d’inactivité, le technicien de Niary Tally entend s’adapter avec le programme qui a été soumis à ses joueurs. «C’est un peu difficile en ce moment. Quand on ne voit pas les joueurs, c’est un peu compliqué. Maintenant, on envoie aux joueurs un programme pour qu’ils puissent les suivre chaque jour et on prépare tout avec notre préparateur physique», fait–il savoir.
Le Gouverneur confine partiellement Dakar
Le Gouverneur de Dakar apporte la riposte locale à la propagation des cas communautaires. AlHassan Sall va réorganiser les marchés de la région de Dakar en vue de la fermeture de commerces non essentiels et des marchés flottants. Cette mesure sera exécutée de concert avec les préfets, les maires et les acteurs concernés. En outre, le chef de l’Exécutif régional entend appliquer de manière rigoureuse les mesures d’interdiction de rassemblement en renforçant la présence des forces de sécurité au niveau des lieux publics, notamment sur les plages et espaces de détente où le contre-feu ne semble pas respecté. Qui plus est, le contrôle des véhicules de transport en commun sera accru pour le respect du nombre de passagers. En définitive, cela ressemble simplement à un confinement partiel.
Le marché de Gueule Tapée fermé
Le maire de Gueule Tapée, Fass Colobane n’a pas attendu la décision du gouverneur de Dakar pour prendre ses responsabilités. Ousmane Ndoye a décidé de fermer le marché de Gueule Tapée jusqu’à nouvel ordre pour éviter toute propagation de la pandémie du Covid-19 dans l’espace et ses environs. L’édile de Gueule Tapée motive sa décision sur le fait que le marché en question est en chantier. Ainsi, certains commerçants occupent la voie publique, créant un désordre indescriptible aux alentours du marché.
Goudiry, une bombe à fragmentation
Goudiry devient un cas préoccupant. Le « cas zéro » a contaminé au moins cinq personnes. Parmi les 15 cas testés positifs hier, les 5 sont de Goudiry, des membres de la famille et des contacts du chef religieux. Ils devraient tous être acheminés à l’hôpital régional de Tamba (dans un état de dénuement total) où un centre de suivi est dressé. Plus de 300 autres personnes sont confinées dans la zone avec de sérieux risques d’autant plus que dix jours auparavant, I Kane avait perdu sa mère. Chef religieux respecté, cela va sans dire que beaucoup de personnes lui ont présenté leurs condoléances. Le risque de propagation est réel dans cette zone où les populations n’ont pas encore pris conscience du danger. Au-delà du péril sanitaire, il y a aussi le péril humain qui inquiète. Zone d’immigration par essence, Goudiry souffre de la crise mondiale, puisque ses fils confinés à l’étranger ne peuvent plus envoyer de l’argent pour nourrir les familles. Le député président du conseil départemental est ainsi assailli de demandes. Djimo Souaré ne sait plus où de donner de la tête. Heureusement du reste qu’il y a un programme de distribution de vivres. Pourvu que cela se fasse dans les règles de l’art au bénéfice des populations.
Menaces des travailleurs de Sen’Eau
Grogne chez les travailleurs de Sen’Eau. Si la société qui a gagné le contrat d’affermage de l’eau à la suite d’une âpre bataille procédurale ne bouge pas, elle sera paralysée dans les prochains jours. En tout cas, les travailleurs sont révoltés par le jeu de ping-pong dont ils font l’objet entre Sen’Eau et la SDE. Ils courent toujours derrière le paiement des indemnités de congés et de déplacements que la SDE leur doit. Pourtant, lors de l’audience que le Président Macky Sall avait accordée aux délégués des syndicats, il avait demandé à Sen’Eau de payer ces indemnités qui seront défalquées sur sa dette contractée à la SDE. Malgré les démarches des syndicats, Sen’Eau dit attendre une notification de cette décision du chef de l’Etat par le ministre de l’Eau et de l’Assainissement. Une notification qui tarde à tomber. Les syndicalistes de la société, qui se sont réunis deux fois, exigent le règlement des indemnités de congés et des reliquats sur les déplacements ainsi que les heures supplémentaires.
Menaces des travailleurs de Sen’Eau (bis)
Restons avec les travailleurs de Sen’Eau qui menacent d’entamer un mouvement d’humeur dans ce contexte de lutte contre la pandémie du coronavirus. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, est également dans le viseur des travailleurs. Il lui est reproché d’avoir classé le dossier alors que Sen’Eau n’a pas respecté ses engagements d’ouvrir des négociations sur la finalisation de l’acquisition des actions allouées aux travailleurs de l’ex-SDE. En tout cas, le manque d’eau dans ce contexte de pandémie du Covid19 ne fera qu’aggraver la propagation du coronavirus dans le pays, surtout à Dakar qui en est l’épicentre.
Mises en garde du Préfet de Mbour sur l’aide alimentaire
Le préfet du département de Mbour a menacé les gens qui tenteront de faire main basse sur les vivres qui sont destinés aux familles démunies. Mor Talla Tine qui présidait, hier vendredi, une réunion avec le Comité départemental pour statuer sur les modalités de mise en œuvre dans la distribution, se veut clair. Cette aide venant de l’Etat qui doit être distribuée dans les 15 communes du département sera à parts égales au profit des bénéficiaires. Pour lever toute suspicion, Mor Talla Tine a révélé le nombre et la quantité du don. Chaque ménage recevra 100 kilos de riz, 10 litres d’huile, 10 kilos de sucre, 10 kilos de pâtes alimentaires, 18 barres de savon. Pour qu’aucun ménage ne soit lésé, il exhorte les familles qui n’auront pas reçu la totalité du don à le signaler. «Si un ménage ne reçoit pas l’intégralité de ces vivres, qu’il refuse de les prendre et qu’il fasse une réclamation», recommande l’autorité préfectorale qui veut de la ‘’transparence’’ dans la distribution de l’aide alimentaire destinée à la population impactée par la pandémie du Coronavirus.
Les retraités de l’Ipres «chassés» de l’hôpital de Thiès
Les retraités de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres) et leurs familles ne sont plus pris en charge au centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès. Et pour cause, l’Ipres doit une grosse ardoise à la structure hospitalière et tarde à mettre la main à la poche. C’est pourquoi, l’hôpital a décidé d’arrêter de recevoir les lettres de garantie. Cette information est confirmée par Yatma Guissé, administrateur chargé des usagers au niveau du Conseil d’Administration de l’hôpital, qui affirme que depuis le dernier chèque de 20 millions Fcfa, l’Ipres ne s’est plus signalée pour régler sa dette. Ce qui a mis encore plus en situation de vulnérabilité les retraités et leurs familles, surtout en cette période de Covid-19 et de couvre-feu. D’ailleurs Amadou Kogna Ndiaye, président régional du Cadre Unitaire des Retraités de Thiès, a fait les frais de cette décision, puisque son enfant a été refoulé alors qu’il devait subir une radiographie et des analyses médicales.
39 pêcheurs ghanéens en quarantaine à Elinkine
Les autorités ne badinent plus avec les pêcheurs qui reviennent d’une campagne dans les pays voisins. Car ces derniers peuvent être des vecteurs de contamination dans ce contexte de la propagation de la pandémie du coronavirus. Des pêcheurs ghanéens qui résident en Casamance l’ont vérifié à leurs dépens. Au nombre de 39, ces pêcheurs ghanéens qui avaient quitté Elinkine depuis le 28 mars pour aller en mer à bord de deux pirogues sont rentrés jeudi. Seulement, ils sont revenus avec 9 autres pêcheurs dont on ignore la provenance. Constatant la présence d’intrus, les autorités locales ont décidé de les confiner dans le collège d’Elinkine pendant 14 jours. Les autorités ont pris toutes les dispositions pour éviter qu’ils aient un quelconque contact avec les populations.
Un laboratoire de dépistage du Covid-19 à Kolda
La zone sud du Sénégal est désormais dotée d’un laboratoire dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Pour mettre fin au transport des prélèvements de personnes suspectes au Covid19 à Dakar, les autorités, de concert avec l’Institut Pasteur, ont déployé un laboratoire à Kolda. D’après le médecin-chef de région, Dr Yaya Baldé, les tests du Covid-19 de la zone sud se feront désormais à Kolda. Ce qui va raccourcir les délais des résultats et éliminer le coût du transport des prélèvements par des ambulances.
21 jours d’auto-confinement de Mankeur Ndiaye
Les rigueurs du confinement, l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Sénégal, Mankeur Ndiaye, les a connues. Représentant Spécial du Secrétaire général de l’Onu en Centrafrique et chef de la Minusca, Mankeur Ndiaye a terminé hier ses 21 jours d’auto confinement. Sur Twitter, Mankeur Ndiaye indique qu’il a été testé négatif au Civid-19. Aussi, appelle-t-il les Sénégalais à rester vigilants et à respecter les mesures préventives d’hygiène et de distanciation sociale d’au moins un mètre.