LE CRI DU CŒUR DES PARENTS D'ÉTUDIANTS SÉNÉGALAIS CONFINÉS À WUHAN
"On ne peut pas comprendre qu'un chef de l'État s'adresse à la nation pour dire que la République n'a pas les moyens de rapatrier 13 étudiants. Cela nous a fait un choc terrible"
Les proches des 13 étudiants sénégalais confinés dans la ville chinoise de Wuhan, épicentre de l'épidémie de coronavirus, ont tenu mercredi 5 février une conférence de presse à Dakar pour demander leur retour immédiat.
Les parents de 13 étudiants sénégalais confinés à Wuhan, en Chine, ont lancé un « cri du cœur ». Le président Macky Sall a déclaré –ce lundi 3 février- que la question du rapatriement n’était « pas simple », que le Sénégal n’avait « pas les moyens » de les faire rentrer et de les prendre en charge en toute sécurité, en évoquant « une logistique hors de portée ». Une déclaration qui suscite l’incompréhension des familles des étudiants. Réunis en collectif, ils ont tenu une conférence de presse mercredi à Dakar, pour demander leur retour immédiat.
El Hadj Malick Coulibaly ne quitte pas son téléphone, et garde un œil sur l’application WhatsApp. Son fils Younouss étudie à Wuhan depuis 2 ans, en génie informatique : « On communique tous les jours. Chaque matin je l'appelle. Il me dit : "le truc devient de plus en plus difficile" ».
Le collectif se dit « meurtri et amer » après la déclaration du président. Abdoulaye Sall, père d’un étudiant en génie civil à Wuhan « On ne peut pas comprendre qu'un chef de l'État s'adresse à la nation pour dire que la République n'a pas les moyens de rapatrier 13 étudiants. Cela nous a fait un choc terrible. Nous nous sommes réunis avec le secrétaire d'État chargé des Sénégalais de l'extérieur qui nous a fait que des promesses vides "nous allons mettre en place une cellule..." Ce n'est pas ce que nous demandons ».
Les familles des étudiants rappellent la bonne gestion par le Sénégal de l’épidémie Ebola. Mandiaye Kane avait conseillé à son petit frère d’aller étudier à Wuhan « Monsieur le président de la République Macky Sall, on vous demande solennellement, si c'était votre fils qu'alliez-vous faire ? J'ai mon fils qui est au fond du trou, je lui tourne le dos. Je ne peux pas... "au revoir bye-bye"... C'est inacceptable... ».
Très ému, Mandiaye Kane ne peut pas terminer sa phrase. De son côté le ministre de la Santé appelle à ne pas « galvauder » les propos du chef de l’État, et répond que « le Sénégal ne dispose pas à ce jour d’un dispositif sécuritaire et sanitaire pour ramener les étudiants sénégalais ».
MAMADOU NIANG, CANDIDAT AUX MUNICIPALES FRANÇAISES
L’ancien champion de France avec l’Olympique de Marseille sera sur la liste de La République en marche dans les 15e et 16e arrondissements de Marseille
La République en Marche et l’OM, une histoire d’amour qui se confirme. L’ancien capitaine et champion de France 2010 avec l' Olympique de Marseille, Mamadou Niang, est candidat aux élections municipales de Marseille pour LREM aux côtés d’Yvon Berland. Il se présentera dans les 15e et 16 arrondissements de Marseille, sur la liste de Saïd Ahamada. « Je me mets au service d’Yvon Berland et de la population Marseillaise avec l’envie de changer les choses dans cette ville qui a énormément de besoins. Je partage les mêmes idées qu’Yvon [Berland] et Saïd [Ahamada], et cette envie de faire bouger les choses dans le bon sens », confie-t-il à 20 Minutes.
Un joli « coup » de la part de LREM tant Mamadou Niang est un symbole de l’Olympique de Marseille, et plus largement de la ville. Mais Yvon Berland veut dépasser l’image de footballeur de « Mamad », comme il l’appelle, tout en ayant conscience de l’atout qu’il peut représenter. « C’est une grande figure et capitaine de l’OM, ça compte à Marseille. Mais ce qui est encore plus important c’est qu’on a quelqu’un qui, au-delà du football dans sa carrière, s’est impliqué comme citoyen dans le monde associatif avec un travail important dans certains arrondissements de la ville. Finalement, c’est tout autant le citoyen engagé qui apporte sa notoriété à la cité, que le footballeur qu’on veut mettre en évidence », considère-t-il.
« J’ai besoin de discuter avec toute la ville »
Fort de cet engagement, et de cette aura, Mamadou Niang va poursuivre la démarche qu’il a déjà engagée en tant que directeur sportif de l’Athletico de Marseille, un poste qu’il conserve parallèlement à cette nouvelle bataille. « Quand j’étais footballeur, et depuis que j’ai arrêté, je fais de la politique. Pour moi, c’est aider les gens, voir ce dont ils ont besoin et, à ma petite échelle, essayer d’aider les gens. C’est ce qu’on fait avec l’Athletico. On a pas mal de gamins qui sont issus des quartiers en difficulté, mais on les aide à sortir de ce contexte et à se donner un avenir. Je veux aller à leur rencontre, discuter avec eux, les inciter à s’inscrire sur les listes électorales, et à aller voter. S’ils ne votent pas, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas envie, c’est parce qu’ils ne sont au courant de rien. Mais je ne vais pas rester sur mon secteur, j’ai besoin de discuter avec toute la ville », avance l’ancien attaquant.
Saïd Ahamada, tête de liste sur le secteur et député des quartiers Nord, est persuadé que ces qualités permettront de ramener des citoyens vers la politique et de battre le Rassemblement national, déjà à la tête des 13e et 14e arrondissements. « Ça peut être un symbole fort pour toutes celles et ceux qui sont dans ces territoires et qui ont envie que la ville change. Qu’ils se disent "OK, moi aussi je peux le faire, moi aussi je peux m’engager. Mamad s’est engagé, Saïd s’est engagé, Yvon s’engage, pourquoi pas moi ?" C’est ce qu’on a envie de réveiller dans cette ville, parce qu’on n’arrivera pas à la changer seuls », souhaite-t-il.
Un dîner avec Emmanuel Macron
L’engagement de Mamadou Niang est né lors d’un dîner avec Emmanuel Macron, grand fan de l’OM et très attentif à la situation marseillaise. « Au cours d’un dîner, il m’avait donné la parole, il m’avait laissé rester moi-même, dire les choses avec mes mots. On a pu discuter des problèmes qu’il y avait à Marseille et c’est ce qui m’avait plu. Par la suite, on s’est rencontrés avec Yvon, on a beaucoup discuté et il s’est avéré qu’on partageait les mêmes idées », relate-t-il.
Comme le grand sportif, et le grand gagnant qu’il est, il sait quelles compétences mobiliser. « Je viens avec toute mon énergie pour le futur pour cette campagne. Je suis quelqu’un qui croit en moi, je vais donner mon maximum pour aller vers les gens, et leur faire prendre conscience qu’il est important d’aller voter pour faire évoluer les choses. Marseille a besoin de changement, on le sait tous, mais personne ne fait quoi que ce soit. Aujourd’hui, Yvon est là pour faire changer les choses, mais je suis là pour le faire aussi. Saïd y travaille depuis des années. A nous trois on va déjouer les pronostics. On est là pour gagner. » « Il ne fera pas de la figuration », prévient Saïd Ahamada.
par Oumou Ndiaye
MOUSTAPHA CISSE LO, UN POISON ERRANT
Le contexte politique national actuel est marqué par des excès de langage et de multiples formes de violence verbale qui avilissent l’espace d’un débat public où devraient prévaloir des idées et des projets en faveur du Sénégal
Le contexte politique national actuel est marqué par des excès de langage et de multiples formes de violence verbale qui avilissent l’espace d’un débat public où devraient prévaloir des idées et des projets en faveur du Sénégal. Cette violence verbale est entretenue par des gens techniquement incompétents et mécontents à l’image de ce «poison errant», à la mémoire subitement courte. As-tu déjà oublié les conditions dans lesquelles tu as été élu à la présidence de la CEDEAO, élection immédiatement suivie de frasques.
Tu as toujours voulu être président de l’Assemblée nationale et tu ne le seras jamais. Le président Moustapha Niasse mérite d’être à la tête de cette institution. Car, il a le profil qui sied, une base politique solide et un parti politique respecté, bien implanté aux niveaux national et international. Or, toi, tu ne fais qu’errer de commune en commune et de département en département. Tu as été chassé de Mbacké, car tu es un poison. Tu n’as aucune base politique et tu ne seras jamais Maire. Ton verbe excessif a fait perdre Bennoo Bokk Yaakaar, notamment dans deux localités.
C’est pourquoi, tu ne supportes pas le président Moustapha Niasse. En réalité, tu le détestes et tu le dis partout. A cause de la politique, un homme d’Etat de l’envergure du président Moustapha Niasse, techniquement compétent et politiquement assis est la cible d’un rancunier haineux, d’un ingrat et un incompétent comme toi, alors qu’il t’a beaucoup et toujours soutenu.
Mais tu ignores même les limites de tes prérogatives. Tant pis pour toi.
Désormais, nous n’accepterons plus que notre leader soit attaqué par un frustré comme toi. Sache que tu as en face de toi des jeunes beaucoup plus déterminés et que le combat vient de démarrer. Tu ne crois ni à Son Excellence le président Macky Sall, ni à la défense des intérêts des Sénégalais. Car, tu ne fais que t’enrichir sur le dos des pauvres paysans, toi le démagogue impénitent.
Moustapha Niasse n’a jamais cédé au chantage et tu n’arriveras pas à constituer l’exception. Il reste sur les hauteurs, loin de l’hypocrisie et des sentiments négatifs qui tuent ceux qui les portent.
Les militantes et militants de l’AFP réitèrent leur engagement derrière le président Moustapha Niasse et l’accompagneront dans tous ses combats politiques pour le triomphe du Sénégal.
Oumou Ndiaye est Secrétaire générale deL’Alliance Nationale des élèves et étudiantsPour le Progrès (ANEEP)
UNE CAN TOUS LES 4 ANS BEAUCOUP PLUS RENTABLE, EST-CE CRÉDIBLE ?
Pierre Rondeau, économiste du sport, juge « fragile » la proposition de Gianni Infantino de multiplier par quatre ou par six les revenus de la CAN en l’organisant tous les quatre ans. Entretien
Pierre Rondeau, économiste du sport et consultant pour le groupe RMC Sport, juge « fragile » deux propositions fortes formulées par Gianni Infantino pour booster la compétitivité du football africain : multiplier par quatre ou par six les revenus de la Coupe d’Afrique des nations en l’organisant tous les quatre ans, et faire bâtir des infrastructures (stades, en tête) dans chacun des pays du continent via 1 milliard de dollars. Entretien
RFI : Pierre Rondeau, le président de la Fédération Internationale de football (FIFA), Gianni Infantino, a invité la CAF à organiser la Coupe d’Afrique des nations (CAN) tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans. Le patron de la FIFA a assuré que les revenus d’une CAN tous les quatre ans pouvaient être multipliés par quatre voire par six par rapport à une édition organisée tous les deux ans. Cela vous paraît-il possible ?
Pierre Rondeau : Il y a plusieurs éléments à prendre en compte lorsqu’on s’interroge sur ce quatre à six fois plus de revenus. Lorsqu’on fait un comparatif avec les grandes compétitions sportives internationales, notamment en football comme la Coupe du monde ou l’Euro (qui ont lieu tous les quatre ans), leurs revenus sont bien plus importants que ceux d’une Coupe d’Afrique des nations ayant lieu tous les deux ans. Si je fais un simple comparatif, la CAN, c’est 45 à 50 millions de dollars sur une édition alors que l’Euro 2016 en France […], c’est 1,93 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour l’UEFA (la confédération européenne de football, Ndlr). On est sur une différence colossale. Cela autorise à se dire que, oui, si on imposait une rareté avec une CAN tous les quatre ans, on pourrait s’attendre à ce qu’il y ait une augmentation assez importante des revenus et du chiffre d’affaires.
Maintenant, toute la question est de savoir si cette augmentation serait uniquement due à un événement organisé tous les quatre ans, ayant une visibilité plus importante, une meilleure organisation, une intensité sportive plus importante. Il est très difficile d’estimer que, parce que la compétition va avoir lieu tous les quatre ans, on pourra augmenter les revenus quatre à six fois. Ce qui est certain, c’est que la CAN a du retard au niveau de son chiffrage économique. Mais la seule réponse qui consiste à dire « organisons la CAN tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans pour multiplier par quatre ou par six les revenus », ça me paraît assez fragile et assez faible comme argumentation.
Connaît-on un exemple de grand événement sportif organisé moins souvent et dont les revenus ont explosé ?
Quand on regarde l’historique des grandes compétitions sportives, c’est plutôt l’inverse qui s’est opéré. C’est plutôt en limitant le temps d’attente entre deux événements qu’on a pu augmenter les gains médiatiques et économiques.
L’exemple le plus récent, vient de la FIFA. Elle, qui demande à ce que la CAN ait lieu tous les quatre ans, a comme projet, comme souhait, que la Coupe du monde féminine ait lieu tous les deux ans au lieu de tous les quatre ans, afin d’augmenter sa médiatisation et la popularité du foot féminin. […]
De la même manière, les Jeux olympiques d’été et d’hiver avaient lieu tous les quatre ans, la même année, jusqu’en 1992. Puis, le CIO, pour tenter d’augmenter ses gains économiques, a réduit ce temps d’attente de quatre ans à deux ans, en ayant deux ans entre les JO d’été et les JO d’hiver.
L’argument qui consiste donc à dire qu’accroire le temps d’attente […] afin d’augmenter les recettes d’exploitation, de médiatisation, les recettes globales, me semble encore une fois assez fragile. L’histoire montrerait plutôt que c’est en réduisant le temps d’attente de quatre à deux ans qu’on espère augmenter les rentrées et les recettes économiques.
Gianni Infantino a annoncé son intention de mobiliser 1 milliard de dollars (à travers des organismes de financement et des mécènes) pour que chacun des 54 pays d’Afrique dispose d’au moins un stade aux standards internationaux et/ou d’un centre technique d’excellence. Peut-on vraiment faire bâtir autant d’infrastructures sur le continent avec un milliard de dollars ?
[…] Cette proposition d’un milliard pour faire bâtir au moins un grand stade dans tant de pays, ça me paraît assez léger. Je ne pense pas que le président de la FIFA veuille faire construire 54 stades, avec un milliard. Si on reprend les coûts en vigueur, en tout cas dans les pays occidentaux, pour un stade aux normes internationales, il faut compter entre 100 et 500 millions d’euros par enceinte. Et je ne parle même pas du milliard utilisé pour le stade du club anglais Tottenham !
Même un stade low cost aux normes internationales, ça coûte 100, 200 ou 300 millions d’euros. Un milliard, ce serait juste assez pour construire dix stades. […] Donc, il faudrait trouver des sources de financement ailleurs, privées peut-être, pour faire construire dans les quarante autres pays africains.
Afficher une somme aussi importante tout en l’associant à une telle promesse […] me semble extrêmement fragile. […] Ou alors, ce serait considéré que, les salaires africains sont si bas et les ouvriers africains si mal payés, qu'on peut faire bâtir des stades de football en Afrique à 10, 15 ou 20 millions de dollars.
Mohamed El Sherei est l’ancien Directeur financier de la Confédération africaine de football (CAF). Il a été licencié en juillet 2019 pour « fautes graves ». Depuis, l’Égyptien ne cesse d’assurer que son ex-employeur est à la dérive, notamment d’un point de vue budgétaire. « Si la CAN a lieu tous les quatre ans, la CAF qui est déjà détruite va être un cadavre, assure-t-il. Est-ce que la CAF peut soutenir ses dépenses en l’état actuel avec une CAN tous les quatre ans ? De mon point de vue, c’est impossible. Sauf si Gianni Infatino garantit le fait de mettre à la CAF le milliard de dollars dont il a parlé pour l’évolution du football africain ». Enfin, il tire la sonnette d’alarme, assurant que les réserves financières réelles de l’institution se montent en fait à 50 ou 55 million dollars. L’autre moitié de l’argent de la CAF (une quarantaine de millions de dollars) proviennent du programme de développement financé par la Fédération internationale, FIFA Forward.
CORONAVIRUS : A DAKAR, L'INSTITUT PASTEUR ORGANISE LA RIPOSTE AFRICAINE
Les représentants de laboratoires de quinze pays du continent se retrouvent dans l’établissement sénégalais pour améliorer leurs outils de diagnostic
Le Monde Afrique |
Marie Lechapelays |
Publication 05/02/2020
Les ressortissants sénégalais ne seront « pour l’instant » pas rapatriés de la ville chinoise de Wuhan, épicentre de l’épidémie de coronavirus 2019-nCoV. C’est ce qu’a annoncé le président Macky Sall, lundi 3 février, évoquant « une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal ». Mais si le pays semble dépassé par rapport à la Mauritanie, au Maroc ou à l’Algérie, qui ont commencé à faire revenir leurs ressortissants, la capitale sénégalaise est en fait le lieu où la riposte scientifique africaine s’organise.
De jeudi à samedi, l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) recevra en effet les représentants de laboratoires de quinze pays africains pour un atelier de formation continental. Ces laboratoires ont été choisis en fonction de leur niveau de performance, mais aussi selon une logique régionale : trois du Maghreb (Egypte, Maroc, Tunisie), autant d’Afrique de l’Est (Ethiopie, Kenya, Ouganda) et d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, République démocratique du Congo), cinq d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Nigeria, Sénégal) et un seul d’Afrique australe (Zambie).
Reconnu pour son expertise en virologie et notamment dans les virus épidémiologiques, l’IPD a été missionné par le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Basée à Addis-Abeba, cette agence qui dépend de l’Union africaine soutient les pays du continent dans la surveillance des maladies infectieuses et l’intervention d’urgence.
« Nous devons nous adapter »
Et urgence il y a, car si aucun pays africain ne figure parmi ceux infectés par le coronavirus, « ce n’est pas parce que personne n’est contaminé, mais parce que presque personne ne sait le détecter sur le continent », assure Amadou Alpha Sall, administrateur général de l’IPD. En Afrique, seuls deux établissements sont capables de diagnostiquer le coronavirus par l’analyse d’échantillons : l’Institut national des maladies transmissibles (NICD), en Afrique du Sud, et l’IPD.
L’atelier organisé à Dakar doit permettre de former les personnels des laboratoires dans la reconnaissance du coronavirus 2019-nCoV, afin qu’ils soient capables de mener des diagnostics dans leurs établissements. « Dans chaque région, il y a des laboratoires de référence pour l’OMS [Organisation mondiale de la santé].Mais nous devons nous assurer qu’ils sont correctement outillés en termes de compétences et de capacités », explique Amadou Alpha Sall.En guise de test, les centres recevront une série d’échantillons et devront retrouver dans lequel se trouve le virus qui se répand actuellement sur la planète.
« L’essentiel, c’est d’améliorer les outils de diagnostic », insiste le docteur Ndongo Dia, responsable du centre de référence pour la grippe et autres virus respiratoires de l’IPD, chargé de l’organisation de l’atelier : « Nous travaillons déjà sur des coronavirus comme le MERS [syndrome respiratoire du Moyen-Orient], c’est notre travail quotidien. Mais le 2019-nCoV étant nouveau, nous devons nous adapter. »
Pas de course au vaccin
Le centre ne se lancera pas dans la course au vaccin. En revanche, « nous collaborerons probablement avec les groupes spécialisés dans ces travaux », ajoute le chercheur. Pour l’épidémie d’Ebola, une partie de l’équipe du pôle de virologie de l’IPD avait été envoyée en Guinée, où siège le bureau de l’OMS pour l’Afrique, afin de contribuer à l’évaluation du vaccin développé.
Pour l’IPD, février sera chargé. L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) compte sur l’établissement dakarois pour organiser une formation similaire pour les quinze pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) d’ici à la fin du mois. La riposte doit être des plus rapides, car les échanges entre l’Afrique de l’Ouest et la Chine, ainsi qu’avec des pays déjà touchés comme la France, sont très importants.
« On s’attend à ce que le virus arrive sur le continent, car l’expérience montre que les infections respiratoires de cette nature se diffusent très vite », affirme le docteur Ousmane Faye, responsable du pôle virologie. Des échantillons de cas suspects ont déjà été envoyés à l’IPD par des pays voisins, mais pour l’heure, aucun n’a été contrôlé positif au coronavirus 2019-nCoV.