René Lake se penche sur l'avenir des Etats-Unis au lendemain de la procédure d'impeachment du président, dans un contexte politique et électoral bouillonnant
L'émission l'Amérique et vous de vendredi a évoqué la situation politique américaine, après l'acquittement de Donald Trump au Sénat dans l'affaire ukrainienne. Quelle conséquence pour les démocrates ? La réélection du président iconoclaste est-elle déjà jouée ? Eléments de réponse avec l'analyste politique René Lake et Emilio Viano, professeur de Sciences politiques américaines.
TRUMP JUBILE, LES DÉMOCRATES RIENT JAUNE
René Lake décrypte sur VOA TV, le discours électrique de Trump sur l'état de l'union avec un parti démocrate en échec et embarrassé par des primaires chaotiques dans l'Iowa
Le plateau du Washington Forum s'est penché ce vendredi sur l'actualité politique bouillante aux Etats-Unis. Au coeur des échanges entre l'analyste politique René Lake, les journalistes Henry Francisque et Claude Porsella : le discours de Donald Trump sur l'état de l'union, consécutif à son acquittement et les primaires démocrates catastrophiques de l'Iowa qui n'arrangent pas le parti.
A WUHAN, LA PEUR DE L'INCONNU
Bloqué dans la ville épicentre du coronavirus depuis plus de deux semaines, un étudiant sénégalais raconte son quotidien, confiné dans sa chambre universitaire. Le président Macky Sall refuse toujours d’organiser un rapatriement
Jusqu’à maintenant les treize étudiants sénégalais coincés à Wuhan sont bien portants, mais à force de rester enfermés dans leurs chambres universitaires, leur moral est affecté. C'est ce qu'a confié à France 24, jeudi 6 février, Amar Mbacké, représentant de l’Association des étudiants sénégalais de Chine à Wuhan, berceau chinois de l’épidémie du coronavirus, mis sous cloche depuis le 22 janvier.
"Tout ce qu’on peut faire c’est de rester confinés et d’attendre", raconte le doctorant en relations internationales à l’Université normale centrale de Chine à Wuhan depuis 2 ans. Dans un communiqué, l’association des étudiants sénégalais de Chine a demandé le rapatriement urgent des étudiants de Wuhan qui "vivent dans des conditions très difficiles avec un risque de contagion constant et leur liberté confisquée". "Ce sentiment d’insécurité et de psychose pèse lourd sur leur tête", indiquait le communiqué émis dimanche.
"On a le sentiment de ne pas être informés correctement"
"Pour ma part, ça va à peu près, mais certains des étudiants sénégalais avec qui je suis en contact régulier commencent vraiment à stresser. Ils sont confus et ont peur de l’inconnu", poursuit Amar Mbacké. "On ne sait pas quand cette épidémie va prendre fin et on a le sentiment de ne pas être informés correctement", confie-t-il.
Masques, gants et coups de fils quotidiens pour se rassurer
Par chance, Amar Mbacké et ses compatriotes sénégalais avaient pris les devants et ont fait des réserves de masques de protection. "J’en ai acheté suffisamment pour les jeter après chaque utilisation, et l’université m’en a fourni par dizaines, ainsi que des thermomètres", rapporte le jeune trentenaire. Grâce à ces équipements, l’étudiant peut sortir faire des courses tous les deux ou trois jours.
Dans les supermarchés situés aux alentours de l’université, il n’a pas constaté de pénurie, mais prend des précautions : "J’achète des produits alimentaires de base, mais j’évite d’aller dans des restaurants ou d’acheter des plats préparés, on ne sait jamais". Tous ses compatriotes n’ont pas la chance d’Amar Mbacké, car certaines universités accueillant des Sénégalais n’autorisent pas les sorties hors du campus. Elles organisent le ravitaillement dans les chambres et les étudiants restent confinés.
Seule manière de se rassurer, les étudiants sénégalais s’appellent tous les jours. "Nous sommes en contact permanent entre nous et avec l’ambassade qui nous téléphone quotidiennement", raconte le représentant des étudiants à Wuhan.
Rentrée universitaire repoussée
Pour ce doctorant, il n’est pas question de quitter la Chine une fois l’épidémie du coronavirus éradiquée. "Je ferai tout pour obtenir mon doctorat", dit Amar Mbacké, qui a obtenu une bourse pour venir étudier à Wuhan. Titulaire d’un premier doctorat à Dakar, il a souhaité poursuivre ses études en Chine pour en maitriser la langue, atout majeur au Sénégal, où Pékin représente le deuxième partenaire commercial derrière la France, avec des échanges s’élevant à près de 3 milliards d’euros en 2018.
Si l’épidémie de coronavirus représente un risque pour sa santé, elle l’éloigne aussi de son objectif professionnel. Pour le moment la reprise des cours dans son université a été reportée d’une semaine, mais elle pourrait encore être repoussée, craint le jeune homme.
À mesure que l’épidémie s’étend, d’autres étudiants sénégalais pourraient être concernés par les mesures de confinement, notamment à Shanghai, où vivent une quarantaine d’entre eux. En Chine, plus de 28 000 personnes sont désormais atteintes du coronavirus et 563 personnes en sont mortes tandis qu’un nombre croissant de villes imposent aux habitants des mesures drastiques de confinement.
«IL Y A DES GENS QUI TRAVAILLENT POUR MACKY SALL ET D’AUTRES QUI DETRUISENT LE TOUT EN QUELQUES SECONDES»
Inaugurant, hier, le nouveau siège de «Macky 2012» sis aux Parcelles Assainies, Me Moussa Diop en a profité pour solder ses comptes avec les frondeurs de la coalition ainsi que certains proches collaborateurs du chef de l’Etat.
Inaugurant, hier, le nouveau siège de «Macky 2012» sis aux Parcelles Assainies, Me Moussa Diop en a profité pour solder ses comptes avec les frondeurs de la coalition ainsi que certains proches collaborateurs du chef de l’Etat. Courroucé par le fait que sa demande d’audience soit bloquée, le Directeur de Dakar Dem Dikk (DDD) a prévenu le Président Sall en lui indiquant qu’il y a des gens qui sabotent tout le travail que d’autres abattent pour lui.
Très contesté ces derniers temps par des membres de «Macky 2012», Me MoussaDiop fait mine d’être imperturbable. Mieux, il minimise la crise interne qui secoue la structure et travaille à reprendre entièrement son contrôle.
Inaugurant, hier, le nouveau siège de la coalition dont il est le coordonnateur, le Président du parti AG/Jotna a voulu marquer son territoire en rappelant qu’il a été élu démocratiquement par ses pairs. Selon lui, les frondeurs de «Macky 2012 » mènent un combat qui n’est pas le leur. Dernièrement, il avait pointé du doigt Mahmouth Saleh, l’accusant de tirer les ficelles et de soutenir l’«Initiative pour la Refondation de Macky 2012 (IRM2012)».
Encore hier, même s’il n’a pas cité nommément une personne, le Directeur de Dakar Dem Dikk (DDD) a demandé au chef de l’Etat de faire attention à certains de ses proches collaborateurs. Ce qui a irrité Me Diop, c’est le fait que des gens essayent de bloquer sa rencontre avec le Président Macky Sall. « M. le président de la République, ‘’Macky 2012’’ vous a adressé le 12 décembre dernier une demande d’audience. Et je suis persuadé, de façon irréfragable, que vous n’avez pas reçu cette demande d’audience. J’ai l’habitude de dire qu’il y a des gens qui travaillent pour vous le jour et d’autres qui vous détruisent le tout en quelques secondes», a prévenu Me Moussa Diop. Poursuivant, il affirme que Macky Sall sait pertinemment d’ailleurs qu’il y a des gens qui ne travaillent pas pour lui. Le chef de l’Etat est conscient que certains de ses collaborateurs ont des agendas cachés, ajoute-t-il.
Le leader d’AG/Jotna laisse ainsi entrevoir qu’il ne veut pas trop s’épancher sur ces questions parce que le Président a demandé à ce qu’ils se concentrent sur le travail et qu’ils diminuent le bavardage sur beaucoup de choses. «C’est ce que nous faisons », note-t-il ; avant d’inviter le chef de l’Etat à recevoir le plus rapidement possible la coalition «Macky 2012 ». Me Moussa Diop qui se considère comme un visionnaire, «contrairement à ceux qui font de la politique un métier», fait savoir au Président Sall qu’au cas où il ne saurait pas là où il va, il pourra toujours compter sur «Macky 2012 » pour porter et défendre son bilan. Sur ce, il estime que des rencontres périodiques avec le Président vont leur permettre de mieux défendre le chef de l’Etat et son programme. «Je réitère encore cette demande. Que le président de la République nous reçoive dans un futur proche. Et je suis sûr que cela ne va pas tarder. Je pense que ce sera au courant du mois de février. Je ne parle pas dans le vent », a-t-il fait savoir.
L’«IRM2012», UN PETARD MOUILLE !
Par ailleurs, revenant sur la fronde au sein de «Macky 2012», le Directeur de DDD reconnaît qu’il y a eu du bruit dans la structure. Mais il soutient qu’apparemment, ceux qui s’agitaient se sont époumonés. «J’étais en Gambie en train d’accompagner le premier convoi d’Afrique Dem Dikk lorsque j’ai entendu ce pétard mouillé», ironise-t-il. Traitant l’ «IRM2012» de petit «machin», il affirme que certaines personnes citées comme signataires se sont très vite démarquées de ce courant. « Madame Awa Marie Coll Seck dont l’intégrité n’est plus à démontrer au Sénégal a tout de suite sorti un communiqué pour dire qu’elle n’était pas signataire. Le Model d’Ibrahima Sall a aussi décliné sa participation à ces réunions fractionnistes. Mme Mously Diakhaté a dit qu’elle restait dans le bloc, dans l’unité. C’est le début de la décadence. Ce qui laisse apparaître aussi que l’initiatrice de l’IRM2012 n’est pas du tout crédible », a-t-il conclu.
L’ARTICLE 80 ET L’ARRETE OUSMANE NGOM AU MENU
La commission politique du dialogue national s’est réunie, hier, pour travailler sur la mise en place d’un cadre normatif de l’action politique et citoyenne en vue de renforcer les droits citoyens et les libertés.
La commission politique du dialogue national s’est réunie, hier, pour travailler sur la mise en place d’un cadre normatif de l’action politique et citoyenne en vue de renforcer les droits citoyens et les libertés. Il s’est agi de poser le débat entre autres sur la suppression de l’arrêté Ousmane Ngom, l’abrogation de l’article 80 relatif à l’atteinte à la sureté public. Les «dialogueurs» se sont donné rendez-vous, mardi prochain
La commission politique du dialogue national continue de mener ses travaux et de suivre sa feuille de route. Hier, elle a posé sur la table les problèmes liés aux droits et libertés des citoyens et des partis politiques. Parmi lesquels, la question de l’offense au chef de l’Etat, le droit à la manifestation et à la marche. L’accent a été mis dans un premier temps sur l’arrêté Ousmane Ngom et les risques de trouble à l’ordre public afin d’améliorer la démocratie au Sénégal. Pour ce faire, le coordonnateur du pôle des non-alignés, Déthié Faye, pense qu’il est fondamental de mettre en place un cadre normatif de l’action politique et citoyenne.
Selon lui, ceci va permettre à l’action politique de se dérouler dans les règles reconnues par les droits et libertés citoyens à travers la mise en place d’un ensemble de textes règlementaires. « Il y a un ensemble de dispositions légales qui existent déjà, mais qui ne sont favorables aux citoyens ou les partis politiques et qui les empêchent d’exercer librement leurs missions», soutient-il. Maintenant, dit-il l’objectif est de revoir ces textes qui sont très contraignants afin de les améliorer. « Nous allons échanger autour de l’article 80, l’arrêté Ousmane Ngom et autres et essayer de voir par exemple quelles sont les améliorations qu’il faut apporter. Si vous prenez la question liée à l’offense au chef de l’Etat par exemple tout le monde reconnait que le président de la République est une Institution qui doit être protégée», martèle le coordonnateur du pôle des non-alignés qui souligne en revanche «le problème lié à la notion de l’Institution ou de Chef de l’Etat».
A l’en croire, les citoyens ont du mal à faire la différence entre le président de la République et le Président de parti. « Et cela depuis l’indépendance», a-t-il renchéri. «En tout cas, on préconise d’aller progressivement dans ce sens : Que le candidat élu démissionne de toutes ses fonctions politiques », déclare-t-il. Il reconnait toutefois que la tâche ne sera pas facile. D’ailleurs, selon lui, si cette proposition arrivait à être matérialisée, cela va limiter les confusions au cas où une personne serait poursuivie pour offense au chef de l’Etat et surtout quand il s’agit d’un homme politique. Le pôle des non-alignés milite pour la suppression de ce délit. Aussi propose-t-il que l’article 80 soit encadré et bien précisé. « Il ne s’agit pas de tout remettre en cause mais d’améliorer pour perfectionner la démocratie au Sénégal », martèle-t-il.
VERS UN HAUT CONSEIL DE LA DEMOCRATIE POUR ACCOMPAGNER LES REFORMES
Les travaux vont se poursuivre mardi prochain. Et les membres de la commission politique souhaitent trouver un consensus pour avancer dans les propositions. « Si on trouve des consensus ce sera déjà un pas important, parce que ce sont des questions éminemment difficiles et éminemment politiques. Chacun d’entre nous a intérêt à faire de sorte qu’on fasse, ne serait-ce, qu’un seul petit pas », indique Déthié Faye. Il faut dire également, selon d’autres sources, que les acteurs siégeant à la table du dialogue ont aussi appelé à plus de conformité aux dispositions constitutionnelles relatives aux droits des citoyens. Non sans proposer la mise en place d’un Haut conseil de la démocratie pour accompagner les réformes.
«LE SYSTEME EDUCATIF SENEGALAIS EST OBSOLETE»
Selon la présidente du Conseil d’administration (Pca) Hélène Rama Niang, la Cosydep n’arrête pas depuis 2016 d’interpeller les autorités et d’être en veille par rapport à toutes les politiques éducatives et de formation dans notre pays
Dans le but d’enrayer le mal qui affecte le système éducatif, la Coalition des organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (Cosydep) a initié une étude sur la gouvernance dans le système éducatif du pays. Il ressort des résultats de cette étude que tous les problèmes du système éducatif sénégalais résultent de son caractère obsolète.
Les organisations de la société civile jouent un important rôle de veille et d’alerte pour le respect intégral du droit à l’éducation. C’est pour répondre à ce besoin que la Cosydep a mis en place, en 2016, le Groupe National des Partenaires de l’Education et de la Formation (Gnpef) qui se veut comme le principal cadre de coordination et de dialogue multi acteurs sur les politiques d’éducation et de formation. Sur ce, la Cosydep a décidé de prendre le taureau par les cornes et de procéder à un diagnostic des maux qui assaillent l’éducation.
Selon la présidente du Conseil d’administration (Pca) Hélène Rama Niang, la Cosydep n’arrête pas depuis 2016 d’interpeller les autorités et d’être en veille par rapport à toutes les politiques éducatives et de formation dans notre pays en intégrant les divers acteurs. «Nous sommes à toutes les tables de concertation pour apporter des solutions. De ce point de vue, nous sommes encore à ce niveau-là de contribution que l’on pourrait apporter pour juguler ce qui est en train de se passer dans notre pays et qui est extrêmement préoccupant, et qui ne va pas dans le sens de conforter le peu de résultats que nous avons vus», dit-elle.
Hélène Rama Niang renseigne en effet que l’étude s’est intéressée à la rémunération des enseignants, aux abris provisoires, aux curricula et aux scènes de violences devenues de plus en plus récurrentes. «Il nous faut mieux éduquer, faire en sorte que le savoir de soi ne soit pas simplement ce que l’on transmet aux jeunes et aux élèves, mais que cela puisse répondre aux enjeux et aux défis de notre communauté. En tant que tel, le système éducatif sénégalais est obsolète. Il faut le revoir et l’adapter à nos besoins et au nouveau contexte, l’adapter aussi aux usagers», recommande la Pca de la Cosydep.
Et d’ajouter : «Dans ce nouveau contexte, avec l’accélération de la digitalisation et de l’Internet, il y a lieu de changer un certain nombre de choses par rapport à notre système éducatif. Il nous faut revisiter, repenser, reconstruire, déconstruire certaines choses pour voir ce qui nous convient et ce qui peut être utile à notre communauté.» Responsable de l’étude, Moussa Mbaye détaille le diagnostic qui a été fait et lors duquel ont été interrogés les acteurs sur le Programme d’Amélioration pour la Qualité, l’Equité et la Transparence dans le système éducatif (Paquet) mis en place par le gouvernement. «Nous avons demandé aux acteurs sur le terrain si les résultats immédiats que cherche le Paquet correspondent à ce qu’ils visent.
Les stratégies du Paquet ont-elles entraîné des transformations et des changements sur les enfants ? Et globalement, 58% des répondants ne sont pas encore satisfaits du niveau d’évolution», indique-t-il avant de souligner : «Les instruments sont en place, les pratiques commencent à changer, mais nous n’avons pas encore la consolidation des résultats et les acteurs ne parviennent pas à jouer leur rôle.»Ayant une vision holistique, Moussa Mbaye et son équipe se sont intéressés également au Gnpf. «Cet organe est important et nous avons regardé ce que les acteurs sur le terrain en pensent, mais nous avons constaté que malgré sa pertinence, le Gnpf est très peu connu y compris même des acteurs du système», renseigne le responsable de l’étude au niveau de la Cosydep.
LES CHIFFRES DE L’HORREUR
Les violences faites contre les enfants persistent à Pikine malgré les campagnes de sensibilisation. Durant l’année 2019, les chiffres recueillis dans 3 centres d’accueil sont effrayants, surtout pour le cas des enfants perdus.
L’année 2019 a été effrayante à Pikine avec les cas de violences signalées par l’ONG «unies vers’elle Sénégal» qui travaille en étroite collaboration avec le Comité départemental de protection de l’enfant. D’ailleurs un cas d’inceste sur un bébé de 30 mois a été signalé.
Les violences faites contre les enfants persistent à Pikine malgré les campagnes de sensibilisation. Durant l’année 2019, les chiffres recueillis dans 3 centres d’accueil sont effrayants, surtout pour le cas des enfants perdus. Sur la plate-forme dénommée « Service d’accueil et d’orientation (Sao)» qui collecte, évalue et oriente les messages envoyés sur l’application en ligne, les résultats recueillis entre le 1er janvier et le 31 octobre 2019 font état de 703 déclarations dont 14 cas de violences sexuelles, 7 mariages précoces, 265 fugues dues à des maltraitances, 401 enfants perdus dus à des négligences, 5 abandonnés, 10 dénis de ressources et 1 en conflit avec la loi. Pour le second centre d’accueil «Maison-rose», qui s’oriente surtout vers l’accompagnement holistique et la prise en charge des victimes, on parle de plusieurs types de violences.
En effet, les résultats enregistrés entre le 1er janvier et le 31 octobre 2019 font état de 324 cas de violences répartis comme suit : 15 cas de violences sexuelles, 23 entre grossesses et mariages précoces, 93 fugues dues à des maltraitances, 164 égarés dus à des négligences, 11 dénis de ressources, 24 enfants venus avec leurs mères, 15 enfants nés après l’assistance de la maison d’accueil.
Pour le dernier centre d’accueil dénommé « Espace Yaakaaru Guneyi » où 366 cas de violences ont été déclarés, il y a eu une violence sexuelle, 216 fugues dues à des maltraitances, 164 enfants perdus dus à des négligences, 172 enfants talibés maltraités et 12 dénis de ressources. Ce qui fait réagir le délégué général de l’Ong « Unies vers’elle Sénégal ». «Ce rapport mérite une introspection collective avec les chiffres. Sur ce rapport, il faut s’arrêter sur les faits saillants que sont les cas de maltraitances des enfants et les violences faites aux enfants. Rien que pour les enfants perdus entre le 1er janvier 2019 et septembre, nous avons recensé plus de 665 cas d’enfants perdus. Derrière chaque cas d’enfant perdu, il y a des possibilités de maltraitances, de pédophilie, de viols et d’agressions sexuelles. Mais au-delà de ces enfants qui sont perdus, il y a des filles et ces filles vont occuper 48% des 665 cas d’enfants perdus», a précisé Abdou Fodé Sow.
« UN CAS D’INCESTE SUR UN BEBE DE 30 MOIS
D’après Abdou Fodé Sow, ce rapport a révélé un cas d’inceste qui est en train d’être traité avec le Service départemental de l’Action éducative en milieu ouvert (Aemo). «Présentement, nous sommes en train de traiter un cas d’inceste. Un enfant de 30 mois qui vit avec ses parents. Son père, son oncle paternel, son oncle maternel, son cousin, sa mère, son grand frère, un cousin, un voisin dans la même famille. L’enfant a fait l’objet d’agression sexuelle. Pourquoi agression sexuelle ? Parce que ce n’est pas encore arrivé chez le juge pour que ça soit qualifié comme viol », a encore fait comprendre Abdou Fodé Sow. « Mais d’ores et déjà, on sait qu’il y a eu tentative de pénétration de l’enfant avec les traces de sperme trouvés sur le vagin de l’enfant. C’est pour vous dire que c’est très grave et qu’il faut que ça cesse», dit-il. «Les sanctions doivent être exemplaires pour que ces gens qui font ces délits soient punis sévèrement conformément à la loi. Ce dossier est pendant en justice et nous avons eu à héberger la maman et l’enfant pendant 3 jours en activant notre outil Rapide protection qui a fait le signalement à travers le service de l’Aemo qui a déjà référé l’affaire au procureur de la République.»
L’INDIFFERENCE DES ELUS LOCAUX ET DES PARLEMENTAIRES
Abdou Fodé Sow a aussi dénoncé l’indifférence des élus locaux et parlementaires dans la lutte pour la protection et la promotion des droits des enfants. « Dans le Pse, on parle de la valorisation du capital humain. Dans l’acte 03 de la décentralisation, on parle de participation. Quand vous allez au niveau de la stratégie nationale de protection de l’enfant, on parle de soutien et de capacité parentale et communautaire. Donc, l’être humain est au centre de ces 3 documents. Et ceux qui les portent, ce sont ces élus locaux et parlementaires. Ces gens-là devraient être les chefs-d’œuvre de la protection mais on ne les sent pas et sont aux abonnés absents. L’affaire Farmata Mactar Ndiaye est illustrant pour dire que ces gens-là ne soucient pas de la valeur du capital humain », se désole le délégué général de Unies vers’elle. Abdou Fodé Sow annonce déjà une série de mobilisations communautaires dans les quartiers du Département de Pikine avec l’implication de leurs 1229 points focaux pour la promotion des droits des enfants et leur protection.