DES INQUIÉTUDES AUTOUR DE LA BLESSURE DU GARDIEN ALFRED GOMIS
La blessure du gardien sénégalais de Dijon (élite française), Alfred Gomis, lors du match de son équipe contre le FC Nantes, suscite des inquiétudes dans son club, qui se bat pour rester dans l’élite française.
Dakar, 9 fév (APS) – La blessure du gardien sénégalais de Dijon (élite française), Alfred Gomis, lors du match de son équipe contre le FC Nantes, suscite des inquiétudes dans son club, qui se bat pour rester dans l’élite française.
‘’On craint une rupture du ligament croisé postérieur du genou droit’’, a annoncé son entraîneur Stéphane Jobard, cité par le quotidien sportif français L’Equipe.
‘’Les examens complémentaires seront passés a priori lundi. Si la nouvelle venait à être confirmée, ce serait un coup dur pour nous’’, a ajouté le technicien français.
Arrivé en août dernier de SPAL (Italie), le gardien âgé de 25 ans est devenu un titulaire indiscutable et un maillon fort de son club, qui est actuellement 17e de la Ligue 1, la première place des non relégables du championnat d’élite en France.
Les inquiétudes sont grandes au sein de son club, et au Sénégal, les nouvelles de Gomis peuvent être attendues avec angoisse, car le joueur est la doublure du gardien de l’équipe nationale.
Il était sur le banc des Lions du Sénégal, lors de la CAN 2019, mais il n’a finalement raté que les deux premiers matchs, terminant la compétition comme titulaire, en remplacement d’Edouard Mendy blessé, lors de l’échauffement avant le 3e match, contre le Kenya.
L’équipe du Sénégal jouera fin mars deux matchs pour les éliminatoires de la CAN 2021, contre la Guinée-Bissau.
DES CONSULTATIONS MÉDICALES GRATUITES A SAINT LOUIS
Plus 500 personnes ont bénéficié de consultations médicales gratuites et ont reçu des médicaments
Saint-Louis, 9 fév (APS) – Plus 500 personnes ont bénéficié de consultations médicales gratuites et ont reçu des médicaments, dimanche, à Saint-Louis (nord), grâce à l’Association des enfants de troupe (AET), a constaté l’APS.
Une conférence sur ‘’la santé nutritionnelle’’ leur a été donnée par la nutritionniste et diététicienne Binetou Cheikh Seck, pour les aider à équilibrer leur alimentation et à éviter le diabète et les maladies cardiovasculaires.
La spécialiste leur a donné des conseils pour les aider à avoir une alimentation saine et à vivre en bonne santé.
Selon Binetou Cheikh Seck, la ville de Saint-Louis est confrontée à de nombreux cas d’obésité et d’hypertension artérielle.
Les bénéficiaires des consultations médicales de l’AET ont également été informés des critères d’adhésion aux mutuelles de santé, afin de bénéficier d’une couverture médicale universelle.
ACHILLE MBEMBE DÉNONCE LE "BRUTALISME" DU LIBÉRALISME
Dans son nouvel essai, le penseur camerounais revient sur ce qui caractérise selon lui notre époque, le développement des technologies et une violence généralisée envers les populations
Le Monde Afrique |
Séverine Kodjo-Grandvaux |
Publication 09/02/2020
A Ceuta et Melilla, à Lampedusa ou à Lesbos, mais aussi en Hongrie, à Terespol en Pologne, aux Etats-Unis, en Israël, en Cisjordanie, et encore en Arabie saoudite, en Iran, en Inde, en Corée du Nord… Partout, de plus en plus, des murs, des barbelés, des barrières militarisées, des caméras, de nouvelles ou de séculaires peurs instrumentalisées ; et ce sur quelque 40 000 kilomètres, l’équivalent de la circonférence de la Terre. Auxquels s’ajoutent les mers et les déserts transformés en cimetières.
Partout les frontières se ferment toujours un peu plus et on voit apparaître de nouveaux camps où sont emprisonnés des femmes et des hommes, mais aussi des enfants, entravés dans leur liberté de mouvement. Ces « corps-frontières » analyse Achille Mbembe dans Brutalisme (éd. La Découverte) sont ceux d’« hommes-déchets » qui n’ont pas de valeur ajoutée pour le capitalisme.
Ce nouvel essai de l’historien camerounais s’inscrit dans la droite ligne de ses précédents ouvrages, Politiques de l’inimitié (2016), Critique de la raison nègre (2013), mais aussi Sortir de la grande nuit (2010). Il y analyse les travers des démocraties libérales, qui cèdent à la tentation d’installer un état d’exception permanent, restreignent les libertés individuelles au nom de la lutte contre le terrorisme et, dernièrement, de « transpos[ent] l’état de guerre au sein d’un état civil ».
Les forces de police usent, ici et là, d’armes de guerre arrachant les mains, éborgnant, quand elles ne tuent pas celles et ceux qui manifestent pour la défense de leurs droits ou de leur pouvoir d’achat. C’est à une véritable « guerre sociale » que l’on a affaire. Mais observe le professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Witwatersrand à Johannesburg, « les soulèvements ne visent plus à renverser et à démanteler (…) le capitalisme ». Ils répondent au désir d’être intégré à ce système.
« Narcissisme de masse »
Revenant sur le développement des technologies et du numérique – qui aident à mieux surveiller, contrôler et « trier » les populations et à faire de l’humanité une entité de plus en plus artificielle, augmentée et hyperconnectée –, Achille Mbembe voit se dessiner une nouvelle psychologie des masses née de la libération par cette technologie numérique des forces pulsionnelles. Internet et les réseaux sociaux sont devenus des défouloirs envahis par un « narcissisme de masse ». Et l’on assiste au grand retour de la passion identitaire à travers l’individu, la race, le genre, la nation.
Si la revendication de la différence peut être « une revendication d’humanité » pour échapper à la négation de soi imposée – notamment par un « universalisme colonial » –, elle peut aussi être le symptôme d’un « désir d’endogamie » qui perçoit « l’hybridité » comme une « menace ». Résultat, les frontières sont devenues des lieux de « violence organisée » et « ressurgit l’idée de stérilisation des classes et des nations dominées ». Les propos récurrents du président Emmanuel Macron estimant que les femmes africaines font trop d’enfants seraient un exemple du « virilisme patriarco-colonial » dénoncé par Achille Mbembe.
Or, poursuit-il, toute démocratie digne de ce nom doit reposer sur « une politique de l’en-commun [qui] suppose une éthique de l’altérité », du soin et de la réparation et permettre la mobilité car nous sommes tous des « passants » sur Terre et le mouvement est au cœur de nos vies. Le « brutalisme » ne se manifeste pas seulement dans le rapport que ces démocraties entretiennent à l’autre en « transform[ant] l’humanité en matière et énergie ». On le retrouve dans l’exploitation excessive de la Terre qui a engendré l’anthropocène. Le libéralisme se nourrit d’un « néovitalisme », pour lequel la vie est inépuisable et peut être détruite puisqu’elle se régénère.
Le « devenir-africain du monde »
Si la lecture de notre époque développée dans Brutalisme est glaçante, elle n’est pas sans solutions. Achille Mbembe semble avoir délaissé le pessimisme de Politiques de l’inimitié. Sans doute, parce que depuis, avec Felwine Sarr – avec qui il a créé Les Ateliers de la pensée de Dakar –, il voit en l’Afrique, un « laboratoire de mutations d’ordre planétaire ». Ce qui était réservé à ce continent peut être dorénavant appliqué à toute l’humanité.
Il n’y a qu’à penser au premier génocide du XXe siècle, celui des Herero de l’actuelle Namibie, avec ses camps de concentration créés notamment par Heinrich Göring, père du bras droit d’Adolph Hitler, Hermann Göring. Le traitement des « Nègres », ces « hommes-déchets », s’étend sur toute la planète, explique Achille Mbembe. C’est là le « devenir-africain du monde » et le « devenir-nègre du monde » dont il parlait déjà dans Critique de la raison nègre.
Mais le continent est aussi paradoxalement un laboratoire où « les opportunités de métastase créatrice sont les plus mûres » et où depuis des siècles on a dû « recréer du vivant à partir de l’invivable ». Où la relation au vivant peut être source d’inspiration à l’heure de la crise climatique. Où le rapport aux objets perçus comme des entités dépositaires d’énergie et de vitalité pourrait aider à créer de nouvelles relations entre les humains et les objets, alors que les outils technologiques deviennent des extensions de nous-mêmes. Et, enfin, où le concept de biens communs existait dans les sociétés antécoloniales et supposait que certains biens sont inappropriables parce qu’« ils participaient de la régénération de la vie de plus d’un ».
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE CHAUFFEUR DE TAXI QUI TOUSSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Mesurons-nous assez la situation désastreuse de Dakar ? Si chaque citoyen, qui en a les moyens, possède une automobile, la capitale serait invivable - Comment les générations futures vont faire pour respirer ? NOTES DE TERRAIN
Mercredi 05 février 2020. Ce matin, j’ai rendez-vous à 9 heures, entre Ouest-Foire et Yoff, pas loin du siège de l’APR. Je sors de chez moi à 8 heures. Moins de deux minutes plus tard, me voilà au bord de la route. Au total, j’ai hélé cinq taxis. Le premier et le quatrième étaient formels. Ils n’ont pas voulu me prendre à moins de 2000 F CFA. Le deuxième et le troisième n’ont pas pris le temps de négocier. Ils ne veulent pas aller à Yoff. Ils craignent les embouteillages. Je n’avais jamais auparavant, à ce moment de la journée, pris un taxi pour le même trajet. Je pensais que le coût du transport ne pouvait pas dépasser 1500 F CFA. Je me suis peut-être trompé. Et lorsqu’un cinquième taxi arrive, je décide de revoir à la hausse le prix.
- Je vais à Yoff, au siège de l’APR. 2000 F CFA !
Pour montrer au chauffeur de taxi que je serai intransigeant, que ce n’est pas la peine de discutailler, je fais deux pas en arrière. C’est un coup tactique que j’observe souvent. Une expression de fermeté pour montrer que je n’ai ni le temps, ni l’intention de revenir sur le prix. Le chauffeur me jauge, de haut en bas. Son regard se pose avec insistance sur mes lunettes et mes chaussures empoussiérées. Cela a duré quelques secondes. Puis il fixe son prix à 3000 F CFA. Je répète énergiquement : 2000 F CFA !, et reste impassible. Il abdique et me fait signe de la main. Je peux monter. Comme d’habitude, je m’installe devant. Le chauffeur doit avoir entre quarante et cinquante ans. Sa tête est dégarnie. Il porte une montre dorée, qui reflète les lumières du soleil naissant. Il a une mine pressée et antipathique. Comme un insatisfait qui fait les choses par nécessité. La course ne lui plaît pas et il tient manifestement à le montrer, en ayant une attitude inamicale.
Le taxi est propre. Une décoration est attachée sur le rétroviseur intérieur. Je peux y lire le verset du Trône. La radio est allumée. Elle diffuse le journal du matin de la RFM, présentée par El Hadj Assane Gueye. Nous restons plusieurs minutes sans dire un seul mot, à part les salutations en rentrant dans la voiture. Un bouchon bloque la circulation juste en face du restaurant La Calebasse. Le chauffeur saisit cette occasion pour m’adresser la parole. Il râle. Sa voix est singulière. On dirait qu’il retient son souffle en parlant. Il m’explique qu’il est devenu difficile de conduire à Dakar. Qu’il y a des embouteillages partout. Cela est intenable. Je lui réponds que c’est normal. Dakar est une petite ville, et tout le monde veut avoir sa voiture individuelle. En plus de l’absence de planification au niveau central. La mobilité urbaine seara de plus en plus problématique dans les années qui viennent et les embouteillages vont empirer. Plus grave encore, la pollution automobile aura un impact dévastateur sur la santé. Nous sommes tous un peu responsables. Il acquiesce et me dit qu’il a tout le temps mal à la gorge. Qu’il tousse beaucoup. Je lui demande son nom. Il s’appelle Gora. C’est un waalo-waalo. Il est originaire du nord, vers Mpal.
Mesurons-nous assez la situation désastreuse de Dakar ? La pollution est un danger brûlant. Et il semble que rien n’est fait pour dire stop. Peu de volonté politique. Déficit de conscience citoyenne pour changer le cours des choses. Or, ce n’est pas seulement la mobilité qui est en jeu. Le cadre de vie, dans son ensemble, est complètement dégradé. Cela a des dangereuses répercussions sur la santé, notamment les affections respiratoires. Sur les équilibres sociaux aussi. Nous persistons tous à entretenir un paradigme destructeur de notre environnement. Cela s'observe dans le fait que chacun aspire à avoir sa propre voiture. C’est devenu un objectif universel, qui est la conséquence d’un comportement mimétique, mais aussi d’un processus de survie. Sans véhicule personnel, il est très difficile de se déplacer à Dakar. Le transport public est défaillant. Les taxis coûtent chers. Ceux qui ont les moyens n’ont pas d’autres choix. Seulement, ce recours généralisé et frénétique à la voiture individuelle est, d’une certaine manière, une absurdité. Ce n'est pas tenable sur la durée. Il porte des contradictions insurmontables. Dakar est déjà saturée, et devient irrespirable avec des pics de pollution élevés. Si chaque citoyen, qui en a les moyens, possède une automobile, la capitale du Sénégal sera invivable. Et puis, comment les générations futures vont faire pour respirer ?
L’avenir de nos enfants est gravement compromis. Il faut impérativement changer de cap. Nous avons à régler une question urgente. Quels peuvent être les espaces d’intervention ? On dirait qu’il y a peu de place pour une politique intelligente. Partout ailleurs, le débat public met en relief les risques d’un effondrement civilisationnel causé par l’activité humaine. Sauf en Afrique. Qui se préoccupe vraiment, sur le continent, d’une probable sixième extinction de l’espèce ? Peu de personnes. D’ailleurs, ils sont inaudibles. Au moment où la crise de l’environnement est devenue un problème majeur qui affecte déjà nos pays, une question de vie ou de mort. Plus grave encore, aucune décision radicale n’est prise par les autorités publiques pour informer les populations et les inciter à une logique de socialisation écologique. Or, il faut agir, dès à présent, sur les éléments structuraux, pour favoriser une nouvelle culture quotidienne plus respectueuse de l'environnement. Cela passe nécessairement par des réformes éducationnelles à la base. L’Etat, à travers l’école de la République, doit “fabriquer des citoyens” qui comprennent que le monde est en danger, à cause de l’activité humaine. Ensuite, il s’agit, pour les autorités publiques de mettre en place des politiques éco-responsables. Mais surtout, les citoyens ont leur part : ils doivent prendre conscience que certains de leurs choix mènent à des impasses. Il faut espérer une prise de conscience rapide. De tout cela nous avons discuté, avec Gora. Et à la fin, je lui ai donné ses 3000 F CFA.
Retrouvez désormais sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
PRÉSIDENT AUTORITAIRE LE JOUR, PILLEUR DE SON PAYS LA NUIT
L’histoire d’un président et de sa famille qui dirigent leur pays d’une poigne de fer le jour… pour mieux le piller à la tombée de la nuit ! Le clan Sassou-Nguesso et la République du Congo
France Inter |
Fabrice Drouelle |
Publication 09/02/2020
Aujourd’hui dans Affaires sensibles : l’histoire d’un président et de sa famille qui dirigent leur pays d’une poigne de fer le jour… pour mieux le piller à la tombée de la nuit ! Le clan Sassou-Nguesso et la République du Congo. Invité le journaliste Xavier Harel qui enquête depuis plus de 15 ans sur ce dossier.
Cette affaire – dont vous avez peut-être entendu le nom cité dans un autre scandale, celui des Biens Mal Acquis – c’est celle du clan Sassou-Nguesso ! Une famille d’autocrates – sans scrupules et sans vergogne – emmenés par leur chef, Denis – un homme qui s’est intronisé président par la force et qui règne depuis plus de 30 ans sur la destinée de la République du Congo !
Sur place à Brazzaville et à Pointe Noire – telle une véritable mafia – les membres du clan Nguesso ont fait main basse sur toutes les richesses du pays. Tour à tour, ils ont usé et abusé des privilèges de leurs titres ou de leurs fonctions ! Pire, ils ont utilisé – et utilisent encore – les moyens de l’État congolais pour servir leurs propres intérêts et enfin – comme si cela ne suffisait pas – ils ont aussi détourné des sommes d’argent considérables en se servant dans les caisses publiques !
D’après les enquêteurs français, ce serait ainsi plus de 100 millions d’euros qui aurait été ainsi dérobés par Denis Sassou-Nguesso et sa famille : au détriment du peuple congolais – dont rappelons-le 80% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté ! Et dont l’économie est chaque année sauvée de la banqueroute par les aides du Fond Monétaire International et celle de la France !
Alors, comment en est-on arrivé à une telle situation ? Pourquoi le nom de Denis Sassou Nguesso et sa famille revient-il avec insistance dans l’affaire dite « des biens mal acquis » ? Et de quelles preuves dispose-t-on aujourd’hui contre eux ?
"IL FAUT QUE LES FRANÇAIS REGARDENT L'AFRIQUE AUTREMENT"
Stéphanie Rivoal, Secrétaire Générale du Sommet Afrique-France 2020, appelle à un basculement psychologique de la part de la France dans ses rapports avec le continent
"Je ne fais pas partie de la génération de la colonisation et je pense que ceux qui ont le plus de mal à tourner la page ce sont les Français. Il faut entrer dans la construction d'un avenir commun", Stéphanie Rivoal, Secrétaire Générale du Sommet Afrique-France 2020, invitée d'Internationales sur TV5 Monde.