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22 juillet 2025
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QUEL AVENIR POUR LES FOOTBALLEURS AFRICAINS ?
Tandis que l'Afrique fournit un grand nombre de joueurs au talent incontestable, les équipes nationales, elles, sont à la traîne... Comment y remédier ? Quand le continent cessera-t-elle d’être uniquement un fournisseur de muscles ?
Les footballeurs du continent africain sont présents dans tous les grands championnats du monde, les grands clubs se les rachètent à prix d’or, et ils remportent les trophées les plus prestigieux.
Et pourtant, leurs équipes nationales ne remportent aucune coupe internationale. Quand l’Afrique cessera-t-elle d’être uniquement un fournisseur de muscles ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Aucune mesure ne parviendra à endiguer l’activité criminelle. Si elle méconnaît l’essence même de la délinquance : la sélection culturelle et sociale inchangée - Le discours sécuritaire dominant se trompe de thérapie - NOTES DE TERRAIN
Mercredi 29 janvier 2020. 6h25. Le réveil est brutal. Un voleur s'est infiltré dans l'appartement durant la nuit. Sans effraction. Il a dérobé deux ordinateurs et un sac, qui étaient posés sur la table à manger dans le salon. Un HP et un Macbook pro. Il est entré par la fenêtre en verre coulissante du couloir. Il ne s’est pas introduit dans les autres pièces de l’appartement. Dans sa précipitation, il a oublié les chargeurs des ordinateurs. C’est un petit choc. L’appartement semblait bien sécurisé et le quartier est réputé sûr. Au moins, cinq gardiens veillent la nuit. Ils n’ont rien vu.
Les traces de mains et de pieds ont permis de reconstituer le parcours du voleur. Il a escaladé la maison en construction, qui jouxte l’immeuble où j’habite, en passant par un terrain sur lequel sont construits des cabanes insalubres. Peut-être qu’il habite dans ce baraquement. Ce qui est évident, c’est qu’il le fréquente. Et qu’il a bien préparé son coup, pour savoir qu’une fenêtre de l’appartement reste toujours entrouverte. Un dispositif antivol, constitué de herses, est installé sur la maison en construction. S’il s’en est protégé, c’est qu’il l’a bien pris en compte. Et puis, il n’aurait pu contourner la vigilance des gardiens sans mesurer leurs habitudes. Peut-être même qu’il les connaît.
Plusieurs familles habitent dans ces taudis, ceinturés par des habitations neuves, d'où le cambrioleur est venu. Une vie pittoresque s’y déroule, riche en diversité. On peut entendre parler plusieurs langues. Des enfants s’y amusent jusque tard dans la nuit. On perçoit souvent l’écho des pleurs de bébés. Les gravats des chantiers alentour sont déversés dans ce campement d’infortune. Des poules et leurs poussins défilent à longueur de journée, cherchant çà et là des miettes d’aliments à picorer. Un vieux fauteuil noir, délabré, est installé au milieu des habitations. Comme un pied de nez à la misère, on observe, en face de ce ghetto, la richesse la plus affriolante. Des voitures de luxe stationnent dans les deux rangées du parking de la rue. Je m’interroge souvent devant le décor de ce quartier, réceptacle d’un croisement de conditions sociales et de cultures différentes. Le village y rencontre quotidiennement la ville. La pauvreté primaire se dresse fièrement devant l'exubérance.
L’insécurité occupe la Une de l’actualité dans notre pays. Les cas d’homicides, de viols, d’agressions et de vols, épinglés par les médias, attisent les peurs. Citoyens ordinaires, religieux, politiciens. Chacun s’émeut face à la montée de la violence. Devant la flambée de la criminalité, deux réponses reviennent : la sanction ferme et le retour à l’orthodoxie religieuse. Il s’agit, pour beaucoup de concitoyens, de punir sévèrement dans le dessein de neutraliser les transgresseurs. Ainsi, le châtiment serait la panacée pour résoudre le problème. Cette proposition est, à mon sens, une réponse superficielle. Démagogique. Qui ne sera, en aucun cas, efficace. Couper des mains ou mener à la potence ne résoudra absolument pas l’insécurité. C’est le remède des esprits paresseux et sensationnels. Cette solution témoigne d’ailleurs d’un affaiblissement de la conscience humaniste au Sénégal.
Ruines et chaos. Ce n'est plus un étonnement. Nous constatons que la vie de tous les jours connaît des bouleversements. Les atteintes à l’intégrité des personnes ne sont pas des inventions. Elles sont réelles. Mais ceux qui agressent et volent ne sont pas dépourvus de valeurs morales et religieuses. Ils sont même, pour la majorité, pleinement dotés des principes ontologiques qui gouvernent la société sénégalaise. Surtout, aucune mesure, aussi sévère soit-elle, ne parviendra à endiguer l’activité délictuelle et criminelle. Si elle méconnaît l’essence même de la délinquance : la sélection culturelle et sociale inchangée. D’où sont issus le plus grand nombre de ceux qui peuplent les prisons du Sénégal ? Des milieux défavorisés pour la plupart. Qui sont-ils ? Des jeunes accablés par le chômage, écrasés dans des “situations de subalternes”. C’est là qu'il faut situer le curseur. Voulons-nous rester une société immobile ou allons-nous inventer les moyens pour vivre dans une modernité humaine et généreuse ? A mon avis, nous sommes irrésolus. Nous ne désirons pas encore mener les révolutions nécessaires aux grandes avancées sociales et techniques.
Le discours sécuritaire dominant se trompe de thérapie. A chaque fois que nous voyons un agresseur ou un voleur, nous pouvons être sûrs que c’est un échec de plus de la société. Pour mener des actions aussi nocives et nuisibles, il faut avoir subi une grande déshumanisation et être brisé par son environnement de vie. Que peuvent faire ceux qui n’ont rien et qui voient tous les jours les manifestations d’opulence, parfois insolentes ? La majorité survit grâce à l’économie de partage, qui fait que l’on peut toujours compter sur un membre de la communauté pour survivre. D'autres se tuent à la tâche, dans des efforts de dignité admirables. Certains sont tenaillés par la pauvreté et s’embourbent dans la déchéance ; ils se débrouillent comme ils peuvent dans la mendicité permanente. Lorsque l’on est jeune et que l’on grandit dans ce milieu social, on est constamment assailli par les mauvaises tentations. Et comment ne pas être envieux, résister aux fantasmes sur les biens d’autrui, dans une société dont le crédo est qu'il faut à tout prix montrer des signes extérieurs de richesses ?
La montée de l’insécurité ne doit pas nous surprendre. Il ne pouvait en être autrement. En réalité, nous devons nous attendre à une criminalité galopante. Les restrictions morales et les appels à la répression n’y feront rien. Les populations, évadées du monde rural, s’entassent en ville dans une grande précarité. Pour l’instant, ils sont nombreux à s’abriter dans des maisons en construction ou des gourbis. Et y éduquent tant bien que mal leurs enfants. Mais bientôt, lorsqu’il n’y aura pas assez de place pour les accueillir à Dakar, ils seront repoussés dans des bidonvilles. Mis en quarantaine. Assignés formellement à des fonctions sociales de survie. Sans développement technologique et économique, sans système efficace de redistribution des richesses, sans modernisation de l’éducation et des mentalités, la misère continuera de jouer un rôle structurel. Ce qui favorisera la délinquance. En temps moderne, il n’y a qu’une seule solution pour nous prémunir de l’obscurcissement de la vie communautaire. Elle consiste en l’impulsion d’un mouvement dynamique de l’esprit, dirigé vers le progrès civilisationnel et l’humanisation. C’est-à-dire la construction d’une culture scientifique et démocratique. Ce n'est que comme cela que les nations se muent en empires prospères, offrant le minimum d'avantages à leurs populations.
Nous avons le droit de nous offusquer lorsque notre intégrité est violée. Un voleur porte atteinte au savoir-vivre, à la tranquillité morale, à la vie sociale. Le comportement d’une personne, qui s'introduit tard dans la nuit dans un appartement privé, reste condamnable. Personnellement, j’en veux un peu à ce cambrioleur. Peut-être qu’il était armé, prêt à faire mal, lors de son opération. Seulement, je ne peux pas l’accabler plus que ne le fait déjà la société sénégalaise. Il est aussi victime de la destruction des solidarités. De l’impasse de l’école républicaine, qui ne sait pas développer le potentiel des individus, pour en faire des agents porteurs du génie de l’innovation. Je veux dire qu’il est impossible d’assurer la paix sociale, sans investissement massif dans les compétences techniques et intellectuelles. Sans une croissance de l’autonomie individuelle. Ce voleur est victime. Parce qu’il est le produit des facteurs d’anomie qui empêchent les populations d'aspirer, en toute confiance, à l’épanouissement, à la responsabilité et au développement spirituel.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
Le directeur de l’Institut des sciences de l’environnement (ISE), Bienvenu Sambou, a plaidé samedi pour la promotion de l’agriculture durable et la mise en place des systèmes de productions agricoles résilients face aux défis de l’insécurité alimentaire.
Dakar, 1er fév (APS) - Le directeur de l’Institut des sciences de l’environnement (ISE), Bienvenu Sambou, a plaidé samedi pour la promotion de l’agriculture durable et la mise en place des systèmes de productions agricoles résilients face aux défis de l’insécurité alimentaire.
"Nous sommes face à l’urgence parce que nos populations ont faim d’où la nécessité de mettre en place des systèmes de production agricole résilients face à l’urgence de régler ce problème c’est-à-dire de produire beaucoup et vite pour subvenir aux besoins des populations", a-t-il déclaré.
Le professeur Bienvenu Sambou intervenait lors d’une conférence scientifique de l’Association des diplômés de l’Institut des sciences de l’environnement (ADISE) de la faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) sur le thème "Le secteur de l’Agriculture face aux défis de l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans un contexte de changements climatiques".
Selon lui, il faut promouvoir les systèmes de production agricole durable sinon on va être là à régler les questions ponctuelles liées aux problèmes d’insécurité alimentaire face auxquels souffrent nos populations tout en sachant qu’ils vont se répéter.
"Donc, il faut trouver le juste milieu entre l’urgence d’accélérer la production pour subvenir aux besoins des populations et la nécessité de promouvoir l’agriculture durable", a-t-il soutenu.
C’est à ce niveau, a-t-il ajouté, que la recherche est interpellée car il faut combiner les spéculations agricoles, les arbres et les animaux pour faire face aux défis de l’insécurité alimentaire.
Dans cette perspective, le professeur Bienvenu Sambou estime qu’’’il faut des débats entre les chercheurs, les experts et les décideurs politiques sur ces problèmes liés aux changements climatiques afin de trouver la clé de la solution".
Pour le représentant du président de l’Association des diplômés de l’Institut des sciences de l’environnement (ADISE, Amadou Touré, il est important de trouver un cadre d’échange entre les chercheurs et l’élite politique pour permettre aux gens qui s’activent dans l’agriculture d’avoir les réponses idoines face aux enjeux de l’heure.
"Car, a-t-il ajouté, il y va le bien-être des populations parce que les changements climatiques impactent beaucoup sur l’agriculture d’où l’importance de ces rencontres qui permettent aux chercheurs de se plancher sur la question".
327 INDIVIDUS INTERPELLÉS À SAINT-LOUIS, GUÉDIAWAYE ET PIKINE POUR DIVERS DÉLITS
A l’issue des opérations, précise la même source, 258 individus ont été interpellés pour diverses infractions, 398 pièces saisies, 66 véhicules mis en fourrière et 06 motos immobilisées.
Dakar, 1 er fév (APS) – Au total, 327 individus ont été interpellés pour diverses infractions au cours des opérations combinées de sécurisation de grande envergure à Saint-Louis, Guédiawaye et Pikine, a annoncé la Police, ce samedi.
"Dans le cadre du renforcement du sentiment de sécurité des populations, la Police et la Gendarmerie ont poursuivi les opérations combinées de sécurisation, dans la nuit du 31 au 1er février 2020, dans les départements de Guédiawaye et Pikine’’, indique un communiqué transmis à l’APS.
A l’issue des opérations, précise la même source, 258 individus ont été interpellés pour diverses infractions, 398 pièces saisies, 66 véhicules mis en fourrière et 06 motos immobilisées.
Dans la même dynamique, des opérations de sécurisation conjointes Police, Gendarmerie, Douane et Eaux et Forêts, à Saint-Louis, ont permis l’interpellation de 69 individus pour diverses infractions, la saisie de 92 pièces, la mise en fourrière de 03 véhicules et l’immobilisation de 03 motos, lit-on dans le communiqué.
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"LES POLITICIENS ET LES MARABOUTS ONT PRIS CE PAYS EN OTAGE"
Le cinéaste Moussa Sène Absa, fait le procès d'une société sénégalaise qui refuse de se voir à travers le miroir que constitue l'art
Le cinéaste Moussa Sène Absa, fait le procès d'une société sénégalaise qui refuse de se voir à travers le miroir que constitue l'art dans cette interview accordée à Jotna TV.
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THIONE NIANG DÉNONCE UN HARCÈLEMENT DE LA POLICE
Selon l’entrepreneur sénégalo-américain, qui prend à témoin l’opinion publique, la police aurait fait une descente à son domicile alors qu’il était absent
Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, Thione Niang dénonce un harcèlement de la police de Bargny. Selon l’entrepreneur sénégalo-américain, qui prend à témoin l’opinion publique, la police aurait fait une descente à son domicile alors qu’il était absent. Thione Niang qui se sent menacé dit craindre pour sa sécurité.
QUAND CHEIKH OUMAR HANN SE FAIT PLAISIR
Pour son confort, il ne lésine pas sur les moyens. Les travaux de rénovation des bureaux de l'ancien directeur du COUD et de celui de l’ACP ont coûté plus de 38,353 millions FCFA en 2015, selon le rapport de la Cour des comptes
Pour son confort, Cheikh Oumar Hann ne lésine pas sur les moyens. Les travaux de rénovation des bureaux du directeur du COUD et de celui de l’ACP ont coûté plus de 38,353 millions FCFA (soit 22,383 millions FCFA pour celui du directeur et 15,969 millions FCFA pour celui de l’ACP) en 2015 alors que ces mêmes bureaux étaient occupés respectivement par M. Abdoulaye Diouf Sarr et M. Bara Fall.
«Mission du directeur Cheikh Oumar Hann au Sommet de la Qualité à New York»
Un fait avait attiré l’attention des vérificateurs de l’OFNAC. M. Iba Oumar Sall, agent du COUD et chauffeur du directeur du COUD a bénéficié le 7 mai 2015 d’une subvention du COUD de 3 millions FCFA pour l’achat de cadeaux et autres préparatifs pour le déplacement du directeur Cheikh Oumar Hann à New York. Interpellé à ce sujet, aucune pièce justificative n’a été fournie à l’OFNAC par M. Iba Oumar Sall.
Les enquêteurs vont révéler que d’autres décaissements au bénéfice du directeur Cheikh Oumar Hann ont été effectués. Tout d’abord, il s’est octroyé une avancée de fonds de 7 millions FCFA. A cela s’ajoute un billet d’avion de 2,628 800 millions FCFA et une contribution financière de 2,809 800 millions FCFA représentant la quote-part contributive du COUD à l’événement «International Quality Summit Convention» du 31 mai 2015 à New York.
Et parmi les pièces justificatives présentées par le directeur Cheikh Oumar Hann, les enquêteurs étaient surpris de trouver :
1). Une facture de 500 euros, soit 327 500 FCFA, pour l’enregistrement d’une interview de 7 minutes sur les aspects les plus importants du COUD payée à la «Business Initiatives Directions» à Madrid le 24 mai 2015.
2). Une facture de 200 euros, soit 130 000 FCFA, pour la clé USB contenant les photos de la participation du COUD à l’événement.
En fait, l’opération de remise de prix décerné au COUD par le cabinet espagnol organisateur s’apparente à une véritable escroquerie. C’est le COUD qui a tout financé :
a). En assurant les frais préparatifs (3 millions FCFA), son déplacement (2.628.800 FCFA) et sa prise en charge à New York ;
b). En apportant une contribution financière de 4200 euros, soit 2 809 800 FCFA ;
c). En supportant l’achat de tous les produits dérivés et accessoires relatifs à l’événement (500 euros + 400 euros + 200 euros) soit 720 mille FCFA.
En somme, l’événement «Sommet international sur la qualité» a dû coûter au COUD la somme de 15 millions 438 mille 600 FCFA pour une cérémonie dont on a du mal à trouver le lien avec l’objet social du COUD et encore moins à mesurer son impact en terme d’image, estiment les enquêteurs du COUD.»
Un sac pour femme Michael Kors
«Dans les pièces comptables présentées par M. Cheikh Oumar Hann, les enquêteurs de l’OFNAC ont décelé une facture de Michael Kors pour l’acquisition d’un sac pour femme de 380 dollars, soit 235 mille FCFA, imputé entièrement au COUD. Cet achat a été effectué le 29 mai 2015 à l’aéroport JFK international Airport Terminal 1.
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OBJECTION AVEC YOUSSOU MBARGANE GUISSE
Série de meutres, contestations populaires contre la cherté du coût de la vie... Comment en est-on arrivé là ? Le chercheur et sociologue analyse les mutations sociales, politiques et économiques du pays
Le chercheur Youssoupha Mbargane Guissé est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection.
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UN DÉBAT DE FOND SUR DES PROBLÈMES EXISTENTIELS
EXCLUSIF SENEPLUS - Marie Angélique Savané, Penda Mbow, Selly Ba et Charles Faye, ont longuement discuté dans la nouvelle émission Sans Détour, des multiples crises que vit le pays au plan social, éducatif, politique, culturel, etc. - BANDE ANNONCE
Pour le premier numéro de l'année, l'émission Sans Détour a innové dans le respect de sa tradition. Présentatrice pour l'occasion, notre éditorialiste Penda Mbow, était en compagnie de l'invitée Marie Angélique Savané avec les partitions de hautes factures de Selly Ba et Carles Faye. Une discussion riche et agrémentée sur plusieurs sujets d'intérêt national.
Voir la bande annonce.
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LES TEMPS FORTS DE LA MARCHE DE NOO LANK
Le discours poignant de Babacar Diop, la forte mobilisation des étudiants autour du collectif Noo lank - Retour sur les temps forts de la marche d'hier
Le collectif Noo lank a mobilisé hier et son passage à l’Université a été fructueux. Mais cette manifestation n’a pas été un fleuve tranquille puisqu’ils ont subi des jets de pierres depuis le campus social de la part d’individus non identifiés. Mais déterminé à obtenir gain de cause, le collectif promet de marcher vers le Palais si leurs requêtes ne sont pas prises en compte par l’Etat.
Il est 15h passées de 20 minutes quand les membres du collectif Noo lank ont commencé à appeler les étudiants à sortir du campus pour les rejoindre. «C’est le combat des étudiants, sortez !», a lancé Malal Talla dit Fou Malade devant la petite porte du campus social.
Par moments, il demande au chauffeur du camion de la sonorisation d’orienter les haut-parleurs vers le campus afin que les étudiants puissent entendre son appel. «Le combat de la citoyenneté doit être transmis de la meilleure des manières. ‘’Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir’’», cite-t-il Frantz Fanon pour séduire les pensionnaires de Cheikh Anta Diop.
A peine a-t-il fini de tenir ces propos annonçant le début de la procession que les éléments de la police, bien armés, ont longé les deux voies. La foule qui se formait petit à petit a commencé à émettre des sifflets et des klaxons, entonnant des slogans hostiles au régime en place.
Et c’est le moment choisi par certaines personnes non identifiées pour lancer des pierres à partir de l’Université du côté du pavillon des filles. C’est la débandade. Des marcheurs piqués au vif par cette provocation voulaient apporter la riposte.
Mais les responsables de Noo lank les en ont dissuadés. Les Forces de l’ordre interviennent pour ramener le calme. Mais il n’était que de courte durée, car une pluie de pierres en provenance du campus continue de tomber dans une foule compacte qui s’ébranle vers la Médina. Les marcheurs veulent les déloger de leur cachette. Mais c’est encore l’appel au calme qui les dissuade.
Selon Ousmane Guèye, étudiant à la Faculté des sciences et techniques, ces personnes tapies dans l’ombre ne sont pas des étudiants. Il y voit «la main des politiciens qui ont certainement payé des gens pour faire ce travail». Noo lank rouge de colère Malgré ces incidents, le collectif Noo lank a réussi une grande mobilisation avec une masse d’étudiants qui ont grossi les rangs.
C’était d’ailleurs la raison du choix du point de départ de l’Ucad. Certains manifestants étaient habillés en tee-shirts rouges tandis que d’autres arboraient des brassards de la même couleur. Un marcheur a agrafé sur son teeshirt des bons de coupure d’électricité. «Ce sont des bons de coupure que la Senelec m’a envoyés», précise-t-il. Abon dant dans le même sens, une dame crie de toutes ses forces : «L’électricité a augmenté. Moi je payais 16 mille francs. Ma dernière facture s’élève à 30 mille francs.» Un autre manifestant a imprimé sur son maillot «Macky Sall dictateur !
Libérez Guy Marius Sagna !». Arrivés au point de chute, le rond-point de la Médina, les membres du collectif Noo lank ont fait des déclarations les unes plus incendiaires que les autres. «Nous sommes des étudiants. Nous savons que nous ne payons pas de l’électricité à l’Université, mais nous sommes là pour nos parents. Nous ne sommes pas des corrompus comme eux», fulmine Pape Abdoulaye Touré.
Un autre ajoute : «Si vous voulez libérer Guy Marius Sagna, il faut aller jusqu’au Palais. Le palais de République n’appartient à personne. Donc, on ne doit pas nous empêcher de faire des protestations devant les grilles du Palais. Guy Marius n’a pas fait ce que Mame Mbaye Niang a fait, ce que Aliou Sall a fait.» Abass Fall, lui, est convaincu que «si le collectif parvient à réunir 1 million de personnes, il peut aller au Palais présidentiel pour faire libérer Guy».
Aliou Sané : «On n’aura pas toujours la même patience» Les personnes âgées ont aussi été remarquées parmi les manifestants. Aliou Seck, un octogénaire, constate que «le pays va mal». Il a invité les membres du collectif à poursuivre «ce combat qui interpelle tout le monde» car, relève-til, les prix des denrées de première nécessité ne cessent de croître à cause de l’augmentation du coût de l’électricité.
Aliou Sané du mouvement Y’en a marre a rappelé qu’il y a des personnes qui ont perdu leur vie pour les étudiants et les populations. Il cite les étudiants Mamadou Diop et Balla Gaye tués tous un 31 janvier. «Le premier, rappelle-il, se battait contre un 3ème mandat voulu par le Président Wade. Et le second a trouvé la mort en luttant contre les mauvaises conditions des étudiants.»
Après avoir sollicité une minute de silence à l’endroit de ces étudiants, M. Sané a dénoncé «l’injustice» que subit Guy Marius Sagna. «Il est retenu par un pouvoir bandit. Et personne ne pourra nous retenir si nous décidons d’aller au Palais. Nous espérons qu’ils feront une bonne lecture, car on n’aura pas toujours la même patience», avertit-il.
Mais au-delà de l’électricité, le co-coordonnateur de Noo lank a souligné que les prix des denrées de première nécessité ont flambé à cause de l’électricité. «Le Peuple souffre, les Sénégalais sont fatigués et notre pays est loin d’être démocratique», a dit Aliou Sané.
Le collectif a mis un son de Macky Sall qui invitait les populations à aller déloger Me Wade au Palais. «Mais aujourd’hui, c’est le même Macky Sall qui interdit la marche devant le Palais. En tout cas, les membres du collectif promettent de défier son autorité s’il ne satisfait pas à leurs demandes», prévient Noo lank.