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5 mai 2025
MADIAMBAL DIAGNE CLOUÉ AU SOL
Bloqué par la police qui lui réclame un passeport diplomatique qu'il affirme ne jamais avoir possédé, l'ancien patron du Quotidien se voit refuser l'embarquement. Il dénonce des manœuvres destinées à l'empêcher de voyager
Madiambal Diagne a été bloqué à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass par la police qui lui réclame un passeport diplomatique dont il n’est pas «détenteur». En dépit des vérifications, il n’a pas pu voyager.
L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass est devenu un point de blocage pour de nombreux citoyens, empêchés de voyager pour des raisons politico-judiciaires. Madiambal Diagne a été bloqué hier soir à l’Aibd au moment de faire ses formalités policières. Pour quelles raisons ? «Je me suis présenté à l’aéroport pour aller en Europe et au Canada. La police de l’aéroport m’a demandé de restituer un passeport diplomatique sénégalais parce qu’il y a des instructions en ce sens», expose l’ancien administrateur général du Groupe Avenir Communication. Madiambal Diagne a servi une réponse invariable : «je leur ai dit que je n’ai jamais eu un passeport diplomatique. Je n’ai jamais présenté à l’aéroport un passeport diplomatique», poursuit le journaliste. Bien sûr, il a toujours voyagé avec un passeport ordinaire. Mais, les vérifications n’ont pas permis de lever les doutes des policiers de l’aéroport. «J’ai toujours voyagé avec mon passeport ordinaire avec mes visas. Ça a été toujours le cas. Je leur ai demandé de vérifier dans leurs machines, parce que ce n’est pas la première fois que je voyageais. Jamais on n’a enregistré un passeport diplomatique à mon nom. Ils ont vérifié et ont constaté qu’il n’y a jamais eu de passage avec un passeport diplomatique», relate-t-il.
Cette «évidence» n’a pas poussé les policiers à lever cette restriction. Car ils sont restés sur les «instructions» reçues de leur hiérarchie. «Ils ont persisté à dire qu’ils ont reçu des instructions, et ces instructions m’empêchent de voyager sans leur donner un passeport que je garderais par devers moi», poursuit M. Diagne.
« Je n’ai jamais eu un passeport diplomatique »
Aujourd’hui, Madiambal Diagne est tranché sur la question : «Je réitère encore une fois que je n’ai jamais possédé un passeport diplomatique. J’ai toujours refusé de l’avoir. Pourquoi me demande-t-on un document que je n’ai jamais possédé ? Qui n’existe pas ? Ils ne donneront jamais un numéro de passeport diplomatique à mon nom et la durée de validité. Je défie quiconque de me sortir une trace d’un passeport diplomatique possédé par Madiambal Diagne.»
Pour l’ancien patron du journal Le Quotidien, cette mesure est un alibi pour l’empêcher de sortir du territoire. «On ne m’empêche pas de voyager parce que je dois présenter un passeport diplomatique. Ils veulent m’empêcher de voyager alors qu’ils n’ont aucune raison de le faire. Ils ont tout essayé, cherché à me harceler, fait toutes les vérifications, mais ils n’ont rien trouvé contre moi. C’est cet alibi qu’ils trouvent, c’est désolant. Heureusement, j’ai pris sur moi de ne pas m’emporter, parce que c’était de la provocation. Ils cherchaient la petite bête pour pouvoir me coller des infractions. Je reste zen ! C’est peine perdue», ajoute-t-il. Finalement, il est rentré chez lui.
Cet épisode sur les restrictions des libertés arrive dans un contexte politico-judiciaire extrêmement tendu. Après plusieurs heures de garde à vue, Cheikh Yérim Seck, Kader Dia, Bougane Guèye Dany dont les dossiers ont été classés sans suite, ont été libérés. Il s’agit d’une période de restrictions de libertés dénoncée par les défenseurs des droits de l’Homme et la Société civile.
Nos tentatives de joindre les services du ministère de l’Intérieur et de la police sont restées vaines.
LA LISTE DES 26 JOUEURS CONVOQUES CONTRE LE MALAWI
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a publié, vendredi, une liste de 26 joueurs devant prendre part à la double confrontation contre le Malawi, pour le compte des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a publié, vendredi, une liste de 26 joueurs devant prendre part à la double confrontation contre le Malawi, pour le compte des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de football 2025.
Outre la première sélection du gardien de but de l’ASC Jaraaf, Cheikh Lo Ndoye, et le retour de Boulaye Dia, la liste des Lions convoqués est marquée par l’absence du gardien de but titulaire, Edouard Mendy.
Le Sénégal affrontera le Malawi à Dakar, le 11 octobre, avant de se rendre à Lilongwe pour le match retour, quatre jours plus tard, dans le cadre des éliminatoires de la CAN que le Maroc va abriter (21 décembre 2025-18 janvier 2026).
Pape Bouna Thiaw va diriger, à titre intérimaire, les Lions du Sénégal pour ces deux matchs, après la décision du ministère des Sports de ne pas renouveler d’un an le contrat de l’entraîneur de l’équipe nationale, Aliou Cissé.
La ministre des Sports Khady Diène Gaye avait invité “la FSF à prendre les dispositions utiles pour assurer la participation du Sénégal à la phase de qualification à la Coupe d’Afrique des nations 2025”.
Le coach intérimaire Pape Bouna Thiaw était jusque-là premier adjoint de Cissé. Il sera assisté par Teddy Pellerin, deuxième entraîneur adjoint.
Le directeur technique national, Mayacine Mar est chargé de la supervision et de la coordination de l’équipe, selon la Fédération sénégalaise de football.
Diomaye au lycée de Mbour
Le chef de l’Etat va prendre part à la 5e édition de la Journée de mobilisation citoyenne «Setal Sunu Réew». A cet effet, Bassirou Diomaye Faye est attendu samedi au lycée Demba Diop de Mbour. Il retourne à l’établissement qu’il a fréquenté pendant tout son cycle secondaire. Le Premier ministre Ousmane Sonko, lui, sera à l’université Assane Seck de Ziguinchor avec les étudiants pour rendre propre ce temple du savoir.
Thiès prépare la rentrée des classes
Le comité régional de développement (CRD) de Thiès s’est retrouvé hier autour du Gouverneur Saër Ndao, pour se pencher sur les préparatifs de la rentrée des classes. Tirant les conclusions de cette rencontre, le Chef de l’Exécutif Régional a déclaré que les frais de transfert sont illégaux et que quiconque accepte qu’on lui impose cette illégalité devient un complice. Et si quelqu’un l’impose à un parent d’élève, ce dernier se doit d’aller voir l’Inspecteur de l’Éducation et de la Formation (IEF) ou même aller jusqu’au Préfet ou au Gouverneur. En ce qui concerne les frais d’inscriptions, il souligne que la baisse relevait d’une décision politique, que tout le monde est tenu de respecter, mais il faudrait reposer le débat, pour voir, expliquer, argumenter sur les difficultés que les écoles vivent et voir comment réviser. L’autre alternative qu’il a posée sur la table, c’est d’aller vers la révision des crédits alloués aux écoles, qui n’ont jamais bougé depuis longtemps. Selon lui, les crédits alloués relèvent cependant d’un arbitrage du ministère. Cependant, dit-il, «on ne peut être figé sur dix années, sur le même montant alloué à une école, alors que les besoins augmentent. Nous allons plaider pour que ces montants alloués aux écoles connaissent une évolution, mais il s’agit aussi de mettre en synergie l’apport des mécènes. Dans ce cas aussi, il urge de faire en sorte que cet apport ne soit pour des raisons politiques simplement».
2e retour de parquet pour Khadim Bâ et Ibrahima Mar Fall
Les face-à-face avec les magistrats du pool judiciaire financier se multiplient. Khadim Bâ, directeur général de Locafrique et Ibrahima Mar Fall, Directeur de Coris Bank International Sénégal devront prendre leur mal en patience. Ils viennent, en effet, de bénéficier d’un nouveau retour de parquet. Selon des informations de Dakaractu, les hommes d’affaires poursuivent leurs négociations avec les Douanes pour se tirer d’affaires. Rappelons que Khadim Bâ et Ibrahima Mar Fall sont poursuivis pour une infraction douanière portant sur plusieurs milliards de francs Cfa.
Thierno Alassane Sall entendu par la gendarmerie
L’enquête sur l’affaire de l’Onas progresse. Le leader de la République des Valeurs qui avait déposé une plainte pour réclamer la lumière a été entendu hier par les gendarmes de la section de Recherches. Selon Thierno Alassane Sall, c’est un premier signe positif, pour avoir vu ses plaintes classées sans suite toutes ces années. Il espère qu'assez vite, les protagonistes de cette affaire, qui ont échangé des accusations graves par presse interposée, auront l'occasion de s'expliquer devant les enquêteurs afin que la justice serve la cause commune et non l'humeur hypersensible des majestés qui règnent sur nous, déclare M. Sall. Par ailleurs, il pense que les convocations suivies de garde à vue de Cheikh Yérim Seck, Bougane Guèye et Kader Dia ne pouvaient aboutir qu'à leur relaxe sans suite. Tant le motif est choquant, dit-il. Il est heureux que le pouvoir l'ait compris.
La mésaventure de Madiambal Diagne à l’AIBD
Le patron du groupe Avenir Communication raconte sa mésaventure à l’aéroport Blaise Diagne. A l’en croire, des instructions ont été données à la police de l'aéroport pour lui retirer son passeport diplomatique. Seulement, précise Madiambal Diagne sur X, il n’a jamais possédé un tel document, «pour bizarre que cela puisse paraître aux nouvelles autorités du pays». Il rapporte que les policiers l’ont fait poireauter pour vérification. «Comment leur donner un document que je n'ai jamais eu ? Mon pays est drôle», s’interroge le journaliste. Il pense que la police doit quand même pouvoir voir dans ses machines qu’il n’a jamais voyagé avec un passeport diplomatique. Après vérification, les flics n’ont pas trouvé de trace quelconque de son passage avec un passeport diplomatique. Néanmoins, regrette M. Diagne, le Lieutenant Dabo lui notifie verbalement qu'il a reçu instructions de lui retirer le passeport diplomatique qu’il ne possède pas. «Un alibi pour m'empêcher de voyager. Que c'est ridicule ! Ils ont tout tenté et fouiné partout sans rien trouver à me coller. Alors ils s'imaginent me bloquer en me retirant un passeport diplomatique que je n’ai jamais eu. Pitoyable. Ils font encore chou blanc», écrit le journaliste.
Bilan de l’opération Nawetaan
Les forces de défense et de sécurité poursuivent les opérations de sécurisation de la Falémé. Faisant le bilan de l’Opération NAWETAAN conduite par la zone militaire N°4, conjointement avec la Gendarmerie nationale et les parcs nationaux, du 14 au 30 septembre 2024, le Dirpa renseigne que 17 sites d’orpaillage clandestins ont été démantelés et six entreprises d’exploitation minière suspendues pour non respect du décret interdisant les activités le long de la Falémé. Les armées promettent de poursuivre et intensifier ces opérations qui visent à renforcer la sécurité aux frontières et soutenir les populations dans ces zones difficiles d'accès.
L’ancien maire Abdoulaye Pouye roule pour Pastef
Leader du mouvement politique citoyen «Gueum sa Bopp defar jarin sa réew», l’ancien maire de Mbao Abdoulaye Pouye a tenu hier une assemblée générale pour dénoncer la gestion de son successeur à la mairie, Abdou Karim Sall. Il qualifie de catastrophique la gestion de M. Sall avec son incapacité à payer les salaires de ses agents et les indemnités des délégués de quartiers. M. Pouye a par ailleurs chargé une frange de l’opposition qui, selon lui, fait dans le dénigrement pour exister. L’ancien édile de Mbao en a profité également pour annoncer sa décision de soutenir Pastef aux législatives, pour être logique avec lui-même : il avait soutenu le candidat Bassirou Diomaye Faye et son leader Ousmane Sonko pour la matérialisation de leur projet de société.
Informatisation de l’état civil
Guinaw rails Sud a abrité un atelier à l’intention des agents municipaux, élus locaux et délégués de quartiers sur la problématique de l’état civil. Ce, grâce au concours du réseau Siggil Jigéen. Une rencontre qui a servi de tribune au chargé du projet de l’état civil, Djibril Ousmane Ndao de plaider pour l’accélération du processus de modernisation de l’état civil à travers l’informatisation.
Plusieurs sinistrés recasés dans huit logements
Plusieurs habitants du village de Thiemping, dans la région de Matam, impactés par le débordement des eaux du fleuve Sénégal, ont été recasés dans huit logements disposant de toutes les commodités, a annoncé jeudi le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens (MITTA). «Nous avons mis à la disposition des sinistrés des logements qui étaient destinés aux ouvriers qui travaillent dans les chantiers de la route du Dandé Mayo Sud. Ils seront dans huit logements avec des chambres disposant de toutes les commodités, notamment de l’eau et de l’électricité», a indiqué Malick Ndiaye à l’Aps. Il s’exprimait au terme d’une visite des deux sites de recasement des sinistrés de Thiemping, un village de la commune de Ouro Sidy, dans le département de Kanel. Le ministre a expliqué que le recasement des sinistrés dans ces logements destinés aux ouvriers permet de libérer les écoles pour la rentrée des classes prévue lundi. A Kanel, beaucoup de sinistrés dont les maisons ont été envahies par les eaux du fleuve logent également dans des écoles. D’autres ont été hébergés par leurs parents. Du côté du département de Matam, des sinistrés de Falacouny, une localité de la commune de Nabadji Civol, ont été logés à l’école primaire de Thiama et au village de Nioki où ils ont installé des tentes.
Dr Moussa Sow rejoint Pastef
Ça bouge dans le département de Linguère où plusieurs responsables de l’ancien régime sont en train de rejoindre le Pastef. Il nous revient que le Directeur de cabinet de Aly Ngouille Ndiaye alors ministre de l’Agriculture n’est pas en reste. Dr Moussa Sow, enseignant à l’université Gaston Berger, a déposé armes et bagages au parti présidentiel. L’ancien conseiller technique au Port autonome de Dakar n’a-t-il pas devancé son mentor Aly Ngouille Ndiaye ? En tout cas, le soutien du maire de Linguère à Pastef aux élections législatives ne sera pas une surprise.
Des réformes en perspective
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, a tenu une séance de travail avec le Directeur général de la Comptabilité Publique et du Trésor, Cheikh Tidiane Diop et ses collaborateurs. Il s’agissait d’échanger sur les perspectives de réforme visant le redressement des finances publiques. Selon une note du ministère, les discussions ont également porté sur les attentes nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par les autorités.
La recette pour une année scolaire apaisée
La Cosydep estime que cette première rentrée scolaire du nouveau régime doit s’effectuer sous le signe de la rupture en termes de renforcement de la mobilisation de la communauté, de mise en confiance des acteurs et de fonctionnalité des établissements scolaires. Selon Cheikh Mbow, la mobilisation de toute la communauté, sans exception, serait un symbole fort pour les enfants. Cette mobilisation constitue aussi un message d’espoir dans la conviction que l’espace scolaire est le lieu par excellence de construction du capital humain et de consolidation de la cohésion de la Nation, indique l’organisation dans une note parvenue à la rédaction. Par ailleurs, renseigne la même source, la Cosydep se félicite des efforts déployés par les autorités publiques, avec le concours des acteurs et des communautés, pour assurer une bonne rentrée scolaire 2024-2025. Aussi la coalition salue la décision du Chef de l’Etat de mettre en place un Conseil Supérieur de l’éducation et de la formation. Cheikh Mbow espère que ce Conseil supérieur sera décloisonné et inclusif, avec une mission précise pour garantir son efficacité. Pour une année scolaire réussie, la COSYDEP préconise la pacification de l’espace scolaire par le maintien d’un dialogue permanent entre les acteurs ; la résorption des déficits en personnels enseignants, salles de classe et équipements mobiliers.
Par Moussa KAMARA
SAVOIR LIRE ET ECRIRE
Aujourd’hui, il est temps que les élites affranchies servent de modèles à la grande masse de la population. Il faut aider les populations à s’approprier les outils modernes de la communication.
Je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi l’Afrique était le terreau fertile d’exercice des colonialismes. Les confrontations de l’Ouest et de l’Est y sont encore et toujours vivaces malgré les indépendances obtenues pour la plupart dans la plupart des pays.
Les terroristes, comme aiment les appeler l’Occident ou les Djihadistes, y soufflent des vents de terreur en massacrant des soldats des armées régulières et des populations qui ne les adoptent guère.
De la bande du Sahel où ils paraissent indéboulonnables, ils menacent notre pays qui les attend de pied ferme, s’adonnent à des incursions toujours dramatiques dans des pays jouxtant le Sahel et sévissent jusqu’en Somalie.
Au Mali, ils ont conquis l’Azawad qu’ils entretiennent avec les produits issus du commerce douteux. Tous ces impérialistes ne cherchent qu’à imposer leur doctrine à des pays ou des entités hostiles.
Les pays du Sahel disposent d’un sous-sol très riche, que nul ne soit étonné des convoitises de plusieurs pays impérialistes. Les populations de ces pays aux terres d’une richesse extraordinaire, ne vivant que d’élevage ou de pêche pour certaines, ont toujours été les victimes désignées de ces hordes de tueurs. Les forces armées de ces pays ne sont guère bien équipées pour faire face à des mercenaires sans pitié.
Un musulman ne peut tuer un autre musulman. Alors quand ces bandes utilisent l’Islam pour massacrer ces pauvres populations, elles ne peuvent être que trop loin des principes de l’Islam. C’est ce qui se passe au Nigéria avec les terroristes de Boko Haram.
Cette violence inouïe qui caractérise leurs opérations n’a rien des principes qui guident notre religion. Pourquoi forcer des populations à suivre la voie tracée pour elles par d’autres ? Avant l’indépendance nous avons tous été brimés parce que les colons étaient en terrain conquis. Avec l’indépendance ils sont restés ou revenus, les colons, avec des moyens plus pernicieux.
Aujourd’hui, il est temps que les élites affranchies servent de modèles à la grande masse de la population. Il faut aider les populations à s’approprier les outils modernes de la communication. En français, en anglais ou en arabe car un analphabète ne peut compter aller plus loin que le bout de son nez dans ce monde. Or, avec un peuple majoritairement bien formé, nous pouvons échapper aux affres d’Internet et des terroristes. Parce que les affres du premier sont définitivement visibles avec des comportements que je me retiens de relater…
LE KANKOURANG DE LA DISCORDE
Des actes de vandalisme impliquant des Kankourang ont secoué le quartier Darou Salam, laissant derrière eux blessés et dégâts matériels. La collectivité mandingue de Mbour condamne fermement ces débordements qu'elle qualifie de "barbarie"
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 04/10/2024
Suite et fin du feuilleton des violences qui ont émaillé la sortie du Kankourang en début de semaine au quartier Darou Salam. La collectivité mandingue de Mbour, à l’occasion d’un point de presse tenu le lendemain des événements à son siège social, a condamné vigoureusement ce qu’elle considère comme des actes de barbarie. Son secrétaire général a martelé que l’essence du Kankourang est aux antipodes de la violence et a invité les autorités administratives à intervenir pour la réglementation du Septembre mandingue. Du côté du dioudiou Cissé Kounda, l’on invoque des nécessités d’ordre spirituel pour expliquer les sorties intempestives du Kéwoulo. Son coordinateur est convaincu que le Kankourang peut, en période de circoncision, sortir à tout moment si les circonstances le recommandent. Pendant ce temps, les victimes annoncent qu’elles vont ester en justice.
24 heures après les violences survenues au quartier Darou Salam où des Kankourang aidés de leurs « Selbés » (accompagnants) ont vandalisé trois maisons et blessé cinq personnes suite à la révolte et la prise en otage du Kéwoulo par des jeunes du quartiers excédés par la fréquence de la sortie du protecteur des circoncis, la collectivité mandingue de Mbour, unique entité légalement reconnue et autorisée à organiser des cérémonies de circoncision de la communauté mandingue du département de Mbour, n’a pas tardé à réagir.
Selon son secrétaire général, les actes commis lundi dernier ne sont rien d’autre que de la barbarie et du vandalisme. « Nous regrettons profondément ce qui s’est passé car le Kankourang est un moyen d’éduquer les gens. Pendant longtemps il y a eu une cohésion nationale qui a permis un vivre-ensemble ayant abouti à perpétuer le legs. Notre rôle est de le préserver dans une ville où nous habitons avec les autres communautés » a dénoncé Aïdara Diop.
Selon notre interlocuteur, les membres de la collectivité mandingue, qui est la gardienne de ce patrimoine, avaient senti cette violence venir avec la prolifération des cellules qui poussent comme des champignons. « On avait vu venir et nous avions alerté lorsque nous avons rencontré le président de la République, le PM et le ministre de la Jeunesse. Le 18 août dernier, nous avions saisi le ministre de l’intérieur pour l’avertir sur la prolifération des cellules et les risques graves de troubles à l’ordre public. Nous avons organisé une marche pour alerter, nous avons saisi le procureur de la République. Certes, nous faisons confiance en l’autorité mais nous n’avons pas manqué d’alerter cette dernière. La police administrative a la responsabilité d’organiser toutes les manifestations, malheureusement ce que nous redoutions s’est produit» a précisé M. Diop.
La collectivité dégage toute implication dans ces actes de vandalisme ayant entraîné des blessés graves et des dégâts matériels importants au quartier de Darou Salam. « Il ne s’agissait pas de la collectivité mandingue mais nous avons une responsabilité morale de soutenir la victime. Il faut prendre des dispositions parce que le Kankourang n’est pas seulement culturel mais aussi économique, psychologique. Le Kankourang a une vocation de paix. C’est ainsi que nous présentons à nos concitoyens des excuses pour les exactions qu’ils ont subies car cela ne relève que de la barbarie et du vandalisme. Le Kankourang a une mission protectrice et non d’agression, il ne doit faire aucunement preuve de violence » persiste le porte-parole du jour de la collectivité mandingue.
Le dioudiou Cissé Kounda se défend et invoque des préoccupations d’ordre spirituel…
De son côté, le dioudiou Cissé Kounda, pointé du doigt dans ces violences, s’est lui aussi prononcé par la voix de son coordinateur, El-Hadj Kaoussou Cissé. Devant le local même du dioudiou sis au quartier Oncad, les membres de cette aile considérée comme dissidente par la collectivité mandingue, ont exprimé leurs regrets par rapport à la tournure des événements de lundi dernier.
Pour El-Hadj Kaoussou Cissé, le Kankourang et ses accompagnateurs ont agi de la sorte par instinct de survie, car, explique t-il, après que la vie du Kéwoulo, désarmé, déshabillé puis pris en otage a été mise en danger, il fallait coûte que coûte réagir pour laver cet affront fait selon lui à toute la communauté mandingue.
Notre interlocuteur estime toutefois qu’il y a une incompréhension qui s’est posée sur les heures et jours de sortie du Kankourang. Il a martelé à ce propos que le Kéwoulo, durant la période des circoncisions, peut, si les circonstances l’exigent, sortir à tout moment, n’importe quel jour de la semaine. Pour lui, c’était le cas lundi dernier car le Kankourang, à l’en croire, s’était rendu dans ce quartier pour régler des problèmes spirituels. « Il y a des préoccupations d’ordre spirituel qui peuvent survenir quand on a la charge de veiller sur 160 circoncis. En ce moment-là, seul le Kankourang peut y apporter les réponses idoines » a-t-il argumenté.
EL Hadj Kaoussou Cissé de finir par démonter le mauvais procès qui est fait au dioudiou Cissé Kounda qui, à ses yeux, « est un dioudiou totalement ancré dans la voie tracée par les anciens et qui par conséquent bannit la violence sous toutes ses formes ».
Dans cette affaire qui continue de défrayer la chronique à Mbour, les victimes des Kankourang au quartier Darou Salam promettent d’ester en justice.
LE KANKOURANG, DU MYTHE À LA PERVERSION
Ce rite initiatique, jadis garant de la transmission des savoirs mandingues, se transforme en spectacle touristique sulfureux. Les "nuits blanches" du samedi deviennent synonymes d'excès en tout genre, menaçant l'intégrité culturelle de la tradition
El Hadj SOW, Envoyé spécial à Mbour |
Publication 04/10/2024
Depuis plusieurs semaines, les activités de ce qu’il convient d’appeler le « septembre mandingue » battent leur plein à Mbour. Une période culturelle rythmée par les sorties inopinées du « Kankourang », un rite initiatique pratiqué dans la capitale de la Petite côte depuis 1904. Le « Kankourang » est à la fois le garant de l’ordre et de la justice, et l’exorciste des mauvais esprits. En tant que tel, il assure la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue. De nos jours, le mythe du Kankourang, lequel est pourtant érigé au rang de patrimoine immatériel mondial par l’Unesco, est en train de s’effondrer du fait de nombreuses déviances perverses mais aussi des troubles à l’ordre public, des actes d’agression et des vols provoqués lors des passages du Kankourang.
Mbour a vécu comme depuis plus d’un siècle maintenant la fièvre du Kankourang en ce mois de septembre, qui est la période d’initiation choisie par la collectivité mandingue de la ville. Cette année, du fait d’une coïncidence avec le Magal et le Maouloud, les activités du fameux septembre mandingue vont empiéter sur ce mois d’octobre. D’où la quatrième et dernière sortie du Kankourang prévue pour le week-end prochain. La parade chorégraphique du Kankourang est toujours entourée d’anciens initiés et de sages de la communauté. Ses apparitions sont ponctuées d’une danse saccadée qu’il exécute en maniant deux coupe-coupe et en poussant des cris stridents. Ses suivants, armés de bâtons et de feuilles de rônier, marquent la cadence de leurs refrains et tambours.
Ce spectacle fascinant, comme les années précédentes, draine des foules immenses tous les dimanches à Mbour. Mieux, les « férus » de Kankourang, au nombre desquels beaucoup de touristes étrangers et de simples curieux, anticipent « la fête » par des veillées nocturnes appelées les « samedis de nuit blanche ».
Cette pratique, malheureusement, du fait du potentiel de perversité qu’elle draine, est en train de porter un sacré coup à la réputation du « septembre mandingue » de Mbour que beaucoup de personnes commencent à assimiler à un grand rendez-vous de déviances perverses.
C’est un secret de Polichinelle que ces fameuses nuits blanches sont pour beaucoup de gens des moments de débauche et de consommation effrénée d’alcool.
En ce troisième samedi, la ville grouille de monde dès les premières heures. A Saly, cité touristique par excellence, des contingents de fêtards arrivent par plusieurs groupes. Ils viennent pour leur écrasante majorité de Dakar et de Thiès et, dans la station balnéaire ou à Mbour même, louent des studios et appartements meublés. Ou alors des résidences hôtelières où grands viveurs, prostituées de luxe et maitresses du dimanche se défoncent le temps d’un long week-end de Kankourang. Un gérant de ce type de réceptif hôtelier, sous le couvert de l’anonymat, nous a confié avoir fait le plein de réservations. Il indique qu’il en est ainsi tous les samedis durant le septembre mandingue. Et, par ricochet, en ce début du mois d’octobre. Cette réalité révèle un fait têtu, les pratiques perverses qui accompagnent ces soirées Kankourang.
Quand les « bébés Kankourang » foisonnent !
En effet, pendant les trois mois de la période de circoncision et les sorties périodiques du Kankourang, il n’est pas rare de ramasser des préservatifs usés dans les rues de Mbour. Ceci traduit une réalité passée sous silence : le libertinage sexuel.
Pendant cette période faste, les pharmacies et les boutiques de quartiers qui vendent des condoms ne désemplissent pas. Les pilules du lendemain, également appelées comprimés anti-grossesses, connaissent également un succès fou. Les filles averties en usent et en abusent, comme du reste elles font avec le sexe. D’autres préfèrent un planning « kankourang » afin d’éviter les grossesses non désirées. La preuve par ces milliers de préservatifs gracieusement distribués pour lutter contre les grossesses et les maladies sexuellement transmissibles. Malheureusement, toutes ces précautions n’empêchent pas des grossesses « accidentelles ». D’ailleurs, les enfants nés entre les mois de mai et juin c’est-à-dire neuf mois environ après septembre sont surnommés « Bébés Kankourang ». Ils sont tellement nombreux qu’ils risquent d’être stigmatisés au sein de la communauté mbouroise. Indignée par ces pratiques, une dame rencontrée au quartier Thiocé livre ses vérités crues. « Si des jeunes de sexes différents restent en ambiance jusqu’au petit matin, il est fort probable qu’il y ait desjeux de jambes en l’air. Donc, au lendemain de cet événement, c’est assez normal de voir des filles être enceintes », regrette-t-elle.
De l’amour en plein air !
Le comble dans ce libertinage, c’est lorsque des jeunes franchissent le Rubicon jusqu’à entretenir des rapports charnels dans les rues à des heures tardives. Un Mbourois outré par cette débauche sans nom raconte. Il dit : « Je travaille comme vigile. Je finis mon service à cinq heures du matin. Une fois, l’année dernière, en rentrant du travail, j’ai aperçu plus de quatre couples en train de faire l’amour en plein air dans les rues. Je n’en croyais pas mes yeux. Et je sais qu’il y en a parmi ces gens qui m’ont reconnu et qui ont prié de toute leur âme pour que je ne les reconnaisse pas » témoigne notre interlocuteur. Pour assouvir leurs besoins en pareille circonstance, les concernés squattent aussi les bâtiments en construction, d’autres n’hésitent pas à le faire dans leur propre véhicule aux vitres teintées, loin des yeux indiscrets. Toujours est-il que les gens viennent de partout, Thiès, Kaolack, Dakar etc., pour les besoins de ces cérémonies.
Face à ce tableau sombre, la collectivité mandingue de Mbour qui est la structure fédérant les membres des cellules de la commune de Mbour et du village de Mboulème, dans la commune de Malicounda, a appelé le vendredi 30 août dernier à une large mobilisation de ses membres pour préserver la culture de la communauté.
L’impuissance des conservateurs face à la dérive !
C’est ce qui explique cette marche de protestation sur un parcours d’à peu près deux kilomètres et initiée par des conservateurs mandingues. « Cet évènement est un acte de résistance visant à protéger et à préserver notre identité culturelle » ont prêché les organisateurs. Avant d’indiquer : « La culture mandingue, vieille de plusieurs siècles, est un trésor que nous avons hérité de nos ancêtres. Elle est le socle de notre existence, la source de notre fierté, et un guide pour les générations futures. Mais aujourd’hui, cette culture est menacée par des individus sans scrupules, dont l’unique motivation est l’argent. Ces personnes organisent des événements comme le Kankourang, détournant ainsi sa signification profonde pour en faire un simple spectacle mercantile, au mépris de nos traditions et de nos valeurs ancestrales. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que notre patrimoine est dénaturé. Nous devons agir ! Cette marche est l’occasion de montrer notre détermination à protéger notre culture, à la garder authentique et à la transmettre intacte aux générations futures » lit-on dans le manifeste d’information et de sensibilisation.
Rappelons-le, le Kankourang est à la fois le garant de l’ordre et de la justice, et l’exorciste des mauvais esprits. En tant que tel, il assure la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue. Ce rituel, qui s’est étendu à d’autres communautés et groupes de la région, est l’occasion pour les jeunes circoncis d’apprendre les règles de comportement qui garantissent la cohésion du groupe, les secrets des plantes et leurs vertus médicinales ou des techniques de chasse. La tradition connaît un recul en raison de la rapide urbanisation de la plupart des régions du Sénégal et de la Gambie, et de la réduction des surfaces des forêts sacrées, transformées en terres agricoles. Le rituel s’en trouve banalisé, minant l’autorité du Kankourang.
LA LISTE DES LIONS PUBLIEE AUJOURD’HUI, RETOUR PROBABLE DE BOULAYE DIA
La publication de la liste pour la double rencontre contre le Malawi (11 et 15 octobre) sera faite aujourd’hui dans un contexte assez particulier et marqué par le départ du sélectionneur national Aliou Cissé à la tête de la tanière.
La publication de la liste pour la double rencontre contre le Malawi (11 et 15 octobre) sera faite aujourd’hui dans un contexte assez particulier et marqué par le départ du sélectionneur national Aliou Cissé à la tête de la tanière. Cette liste marquera sans nul doute le retour de Boulaye Dia qui fait des merveilles avec la Lazio de Rome.
Depuis son transfert de Salernitana vers la Lazio de Rome en début de saison, Boulaye Dia ne cesse de se faire remarquer sur les pelouses. Auteur de quatre buts depuis le début de la saison, il mérite d’être rappelé au sein de la tanière. Présent pour les besoins de la CAN 2023, Boulaye Dia n’a pu y participer à cause d’une blessure.
En dépit des déboires au sein de son ancienne formation, le jeune attaquant a su relever la tête pour revenir au meilleur de son niveau. Son retour en équipe nationale, confrontée à un problème criant de buteurs, reste un impératif. Aujourd’hui, la publication de la liste sera diffusée dans un contexte particulier : le départ du coach national Aliou Cissé qui a été limogé par le ministère en charge des Sports. A travers une correspondance adressée à la FSF, la tutelle a refusé de prolonger son contrat d’un an comme souhaité par Augustin Senghor et cie.
A noter que la traditionnelle publication de la liste qui se faisait en présence du sélectionneur national sera mise en ligne dans les différentes plateformes de la Fédération sénégalaise de football. Le comité d’urgence « annule la conférence de presse de publication de la liste des joueurs pour les matchs des 3 et 4e journée contre le Malawi prévue le 04 octobre 2024. Décide de faire publier par le service de communication de la Fsf la dite liste le même jour à dix heures sur son site web et sur ses plateformes digitales», note le communiqué.
Par Amadou Aly KANE
S’AFFRANCHIR DES INDICATEURS DU MODELE DOMINANT, UNE NECESSITE POUR LE DEVELOPPEMENT D’UNE PENSEE ECONOMIQUE AFRICAINE AUTONOME
Pour aider à l’intégration économique en Afrique, le FMI gagnerait à élargir ses missions, avec la prise en compte de la nécessaire mise à niveau structurelle des économies africaines afin de les rendre plus aptes à compétir sur le marché international
Les réactions diverses sur le rapport de la dernière mission du FMI nous donnent l’opportunité, non pas d’ajouter une autre contribution qui viendrait s’empiler sur d’autres très pertinentes, mais plutôt de nous interroger sur l’appropriation sous-jacente des instruments d’analyse de l’institution de Bretton Woods par beaucoup d’entre nous.
Ce dernier aspect fonde notre préoccupation de donner un point de vue sur le caractère opératoire des indicateurs économiques utilisés pour faire le point sur la situation, afin d’en extraire la charge négative.
Concernant le continent, ces instruments d’analyse sont adossés à un système d’exploitation remontant au 19ème siècle, qui fige depuis lors nos économies dans une spécialisation économique mise en place sans prise en compte des intérêts du continent, et à laquelle il convient de mettre un terme.
Nous passerons brièvement sur les analyses « politiciennes » dudit rapport dont s’est saisie l’opposition politique pour essayer de mettre en difficulté le gouvernement de DIOMAYE/SONKO
Celle-ci lui impute les constats négatifs de l’institution sur l’état des finances publiques, l’endettement du pays et la régression des taux de croissance périodiques de 2024, lesquels constats concernent pourtant peu, pour ne pas dire « en rien », le pouvoir entrant, en fonction depuis six mois à peine.
On peut comprendre qu’à l’approche des « législatives » que le débat politique s’emballe. En revanche, le fait d’imputer au nouveau pouvoir la « morosité de l’économie au premier semestre 2024 » évoquée dans le rapport, alors que le premier trimestre de cette période procède indiscutablement de la gestion de l’ex-Président SALL, relèverait plutôt de l’auto-flagellation.
De plus, même à considérer le semestre comme période suffisante d’observation, il serait injuste d’imputer un recul économique à un gouvernement entrant, dont le budget ayant vocation à définir l’ensemble des dépenses et des recettes de l’État est celui de son prédécesseur, pas le sien.
Attendre la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale ou, mieux, la fin de l’année budgétaire aurait été plus pertinent pour fonder des critiques constructives.
Pour en venir au FMI, rappelons qu’il n’a pas vocation à élaborer des schémas de développement mais plutôt à aider à la stabilité économique, monétaire et financière à court terme des pays africains aux budgets déséquilibrés, ou/et en proie à des désordres monétaires du fait de l’inflation.
Il est donc bien dans son rôle lorsqu’il pointe du doigt le déficit budgétaire, car celui-ci le conduit à faire l’appoint pour l’équilibre, ou à pousser les gouvernements vers le marché financier, le tout allant dans le sens de l’augmentation de la dette.
Parlant du déficit budgétaire du Sénégal, le représentant résident du FMI a pointé les exonérations de TVA et les subventions à l’énergie (700 milliards par an, en moyenne) en précisant plus loin que ces dernières concerneraient les « ménages les plus aisés » on comprend alors qu’il s’agit davantage des subventions sociales à supprimer et non celles accordées aux entreprises.
A ce niveau, il s’agit d’être précautionneux, car les ménages aisés devraient d’abord faire l’objet d’une catégorisation claire.
Selon l’enquête publiée en 2016 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), plus de la moitié des ménages sénégalais (57,6%) est constituée de 9 personnes au moins.
Compte tenu de l’aggravation du chômage structurel et des fermetures d’entreprises, on peut considérer que la taille des ménages a augmenté ; cela signifie plus de dépenses sociales dans les foyers, de dépenses liées à l’énergie en particulier.
Aussi, réduire drastiquement les subventions à l’énergie pour les particuliers, revient à imputer le différentiel au pouvoir d’achat consacré à l’alimentation. La notion de ménage n’a rien à voir avec celle prévalant les pays occidentaux, dans lesquels la taille évolue peu. De surcroît, compte tenu du chômage des jeunes, les dépenses d’un bon nombre de ménages sont à la charge de retraités.
C’est pourquoi il est crucial de définir de façon précise la notion de ménages aisés, faute de quoi des décisions de suppression de subventions pourraient aggraver la pauvreté dans ce pays.
Des indicateurs d’essence néo-libérale
Cela dit, nous souhaiterions davantage axer notre réflexion sur la pertinence des indicateurs économiques dont se sert l’institution de Bretton Woods. Ces indicateurs sont d’essence néolibérale, et s’appliquent à des économies fragmentées depuis le partage de Berlin. Le Premier ministre britannique Robert Arthur Talbot, 3ème marquis de Salisbury, ne disait-il pas à l’époque ce qui suit ? « Nous avons entrepris de tracer des lignes sur les cartes de régions où l’homme blanc n’avait jamais mis les pieds. Nous nous sommes distribués des montagnes, des rivières et des lacs, à peine gênés que nous ne savions jamais exactement où se trouvaient ces montagnes, ces rivières et ces lacs » ?
La mondialisation économique a accentué la « balkanisation » du continent africain, elle-même validée au lendemain des indépendances des années 60 par les Etats post coloniaux. Au résultat, nos pays traînent cette tare de désagrégation économique qui les empêche d’envisager l’avenir ensemble, chaque pays étant organisé pour une relation univoque et spécifique avec son ancienne puissance coloniale.
Cela explique que les flux commerciaux inter régionaux soient à un niveau bas (15% en CEDEAO, contre 60% entre pays européens).
Les institutions financières internationales de Bretton Woods interviennent depuis la fin de la guerre mondiale dans ce cadre planté au 19ème siècle et non remis en question à ce jour.
Dans cette configuration, entrer dans la logique des « partenaires au développement » c’est quelque part prendre pour acquis que la situation d’éclatement géopolitique du continent, rimant avec éclatement des pouvoirs politiques, absence de concertation en matière de stratégie économique en vue de la création de projets industriels communs à grande échelle, le développement économique en solo… que tout cela est possible à une telle échelle.
A titre d’illustration, en comparant la capacité énergétique installée en Afrique par rapport à celle de l’Espagne en 2021, on se rend compte que celle de l’Espagne fait 87% de celle de toute l’Afrique !
En effet, la puissance installée du parc de production d’électricité du continent était cette année-là de 131,5 GW (dont 68 GW pour l’Afrique du Sud) contre 115 GW pour l’Espagne.
Si l’on considère que l’énergie c’est l’industrie (il n’y a pas de transformation sans énergie) on comprend bien sans l’accepter que tout un continent soit comparable en la matière à un pays ne faisant pas partie des leaders économique de l’Europe.
Après 40 ans de surveillance économique et de recommandations d’actions et de réformes des institutions financières internationales, l’Afrique a encore une part marginale dans le marché mondial ; l’impulsion d’un développement industriel tarde à se déclencher faute d’investissements dans des infrastructures structurantes d’envergure, de formation du capital humain, d’accès à la technologie, donc de compétitivité.
Il faut un Plan Marshall pour l’Afrique !
Aussi faut-il déplorer qu’il n’ait été jamais mis en relief dans les recommandations de ces institutions de Washington, l’impérieuse nécessité de réorienter les flux économiques, commerciaux, financiers vers le continent.
Le taux de croissance économique est considéré comme l’indicateur de la progression vers le développement. A notre sens, il est celui qui prête le plus à équivoque.
Aussi, une hausse de ce taux est présentée comme une avancée vers le développement, et une baisse comme une contreperformance, sans pour autant que les variations des niveaux de richesses mesurées ne soient mises en relief.
Au Sénégal, le taux de croissance économique est essentiellement tiré par le secteur tertiaire (commerce, services notamment Banques, Assurances, Télécoms), le secteur minier (or, zircon, phosphates exportés à l’état brut), les BTP financés sur emprunts extérieurs, en particulier les infrastructures de transport.
L’industrie, lieu privilégié de création de valeur ajoutée, et l’agriculture sont en retrait. Financées sur concours extérieurs, les infrastructures du PSE ont conduit à un taux d’endettement cinq fois plus élevé que celui de fin 2012, et sans effet sur le développement des entreprises du secteur privé national.
Il est en effet loisible de constater que les entreprises de BTP attributaires des marchés publics soient généralement des filiales de multinationales, ou alors celles de pays ayant participé à leur financement.
Les entreprises sénégalaises sont discriminées par les prescriptions des cahiers des charges issus du rigoureux code des marchés publics, ou par des conventions de financement spécifiques.
Ainsi, la valeur ajoutée de ce secteur est captée par des entreprises extérieures qui les consolident dans les bilans et comptes d’exploitation de leurs sociétés mères.
Dans ces conditions, l’endettement public aura certes servi à financer des infrastructures —dont il faudra dans un second temps évaluer la rentabilité économique et financière —, mais pas à promouvoir le secteur privé national.
C’est tout le paradoxe du PSE du président Macky Sall, qui vient par la suite demander à un secteur privé sénégalais exclu de la commande publique de prendre le relais en matière de croissance et d’emplois !
Pour ce qui concerne le taux d’endettement, d’emblée on aurait pu remettre en question la pertinence de cet indicateur, au motif que les pays du monde censés être la référence en matière de développement économique sont plus endettés (100% PIB pour la France et 120% pour les USA) que les nations africaines.
Pour ce qui est du déficit budgétaire national, dont le caractère chronique est patent, sa cause ne saurait être dissociée de l’extraversion de nos économies encouragée par les institutions financières internationales davantage favorables à l’ouverture sur le commerce international contrôlé par les « pays riches » plutôt qu’à la protection de nos industries naissantes, en particulier en matière de substitution aux importations.
Il revient donc aux Etats africains de se doter de leurs indicateurs propres, à même de les renseigner sur les niveaux atteints par rapport aux objectifs fixés
Le taux de croissance économique, calculé de diverses manières (via les dépenses ou par les valeurs ajoutées) est plus adapté aux pays ayant connu la révolution industrielle qu’à ceux du Tiers monde.
Le taux de croissance économique, calculé de diverses manières (via les dépenses ou par les valeurs ajoutées) est plus adapté aux pays ayant connu la révolution industrielle qu’à ceux du Tiers monde.
De plus, cet indicateur tend à créer des différenciations sources de confusions (croissance sans emplois, croissance tirée par les services, fruits de la croissance affectés à la consommation de produits importés au détriment de l’épargne nationale, croissance sans redistribution sociale etc.).
Pour aider à l’intégration économique en Afrique, le FMI gagnerait à élargir ses missions, avec la prise en compte de la nécessaire mise à niveau structurelle des économies africaines dans le but de les rendre plus aptes à compétir sur le marché international.
Il conviendrait enfin qu’il puisse observer une égalité de traitement pour tous les membres de l’institution, tant pour le niveau de ressources allouées (DTS) que pour le respect par tous de normes de convergence (ratio Endettement public/PIB), et permettre aux banques centrales une plus grande aisance dans l’appui aux économies africaines, comme c’est le cas avec la Banque Centrale Européenne via le rachat de dettes obligataires des Etats du Vieux continent.
Dans le même ordre d’idées, un « Plan Marshall » pour l’Afrique, qui serait centré sur l’intégration économique régionale et sous-régionale, devrait être soutenu par les institutions financières internationales.
Il inclurait la remise à zéro des compteurs de l’endettement continental, et la redéfinition d’une politique d’endettement plus saine parce qu’adossée à la rentabilité économique et financière des projets d’investissements publics présentés.
Abdoul Aly Kane
IL FAUT EVITER DES DOUBLONS
Le SELS, par la voix de son secrétaire général, appelle à la vigilance après la création annoncée d'un Conseil supérieur de l'Education et de la Formation, afin d'éviter les conflits de compétences
En Conseil des ministres avant-hier, mercredi 2 octobre, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a annoncé la création d’un Conseil supérieur de l’Education et de la Formation qui devra permettre « d’assurer un meilleur pilotage et une coordination optimale des activités scolaires et universitaires ». Selon le communiqué, il s’agit « d’un organe de supervision logé à la Primature qui va assurer, avec la participation des acteurs impliqués, le suivi et l’évaluation systématique du Programme national de l’Education et de la Formation ». Interpellé sur cette décision, le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), Amidou Diédhiou a fait savoir qu’il faut éviter de créer des doublons à travers ce conseil.
« Le président de la République a la latitude, après appréciation d’un secteur, de créer tous les cadres qui lui semblent opportuns pour la bonne marche de ce secteur. Le secteur de l’éducation et de la formation est un secteur très stratégique et sensible à la fois, très large j’allais dire parce que c’est depuis la case des tout-petits, le préscolaire, l’Elémentaire, le Moyen-secondaire, l’université et même les écoles de formation. Et de ce point de vue, il mérite une attention particulière des autorités parce que c’est à partir de ce secteur que toutes les transformations qui sont envisagées pour notre pays, pourraient trouver les réponses nécessaires. Les accidents de la circulation trouveront nécessairement leurs réponses à partir de ce que fait l’école. La question de la citoyenneté trouvera réponse nécessairement à travers ce qui se fait à l’école. En somme, l’école reste le gouvernail pour réussir le développement de notre Nation. Ce que les autorités appellent la transformation systémique de notre pays ».
« Maintenant, il faut d’abord comprendre qu’à notre sens, il est important que quand des questions aussi importantes de ce genre se posent, d’avoir l’avis des acteurs. Ce qu’il faut éviter, c’est de créer une institution comme un Conseil supérieur de l’Education et de la Formation qui pourrait se positionner comme un doublon à ce que fait le ministère de l’Education nationale ou bien le ministère de l’Enseignement supérieur. Aujourd’hui, à part l’annonce liée à son rôle qui pourrait se résumer au pilotage et à la coordination optimale des activités scolaires et universitaires, on n’a pas le fond du cahier des charges de ce qui devrait être dévolu au Conseil supérieur de l’Education et de la Formation. Donc difficile de se prononcer à fond mais ce que nous disons, c’est qu’il faut éviter des doublons. Il faut éviter qu’entre acteurs, entre autres institutions, le Haut conseil du dialogue social, le ministère de l’Education nationale, le ministère de l’Enseignement supérieur qu’il y ait des sortes de conflits de compétences. Il faut éviter les conflits de compétences qui pourraient, non seulement amener des blocages, mais qui pourraient aussi freiner des élans. Dans l’annonce, il sera question d’implication d’acteurs et nous, en tant qu’acteurs du point de vue suivi et évaluation systémique de ce nouveau programme d’éducation et de la formation, nous attendons d’en savoir plus pour en dire davantage mais l’un dans l’autre, nous appelons les autorités à comprendre que nous sommes des acteurs clés. Nous ne demandons pas une cogestion mais simplement d’être consultés à chaque fois que de besoin pour que l’on puisse donner notre avis étant entendu que le dernier mot reviendra toujours à l’autorité ».
LD DEBOUT CLAQUE LA PORTE DE LA COALITION KHALIFA PRÉSIDENT
Cette décision, prise à l'unanimité par le Secrétariat exécutif national, sonne comme un désaveu de la nouvelle intercoalition formée autour Macky Sall, Karim Wade, Amadou Ba et Idrissa Seck, entre autres
(SenePlus) - Le parti LD Debout a annoncé son retrait de la coalition Khalifa Président, à l'approche des législatives du 17 novembre 2024. Cette décision, prise lors d'une réunion du Secrétariat exécutif national (SEN) le 1er octobre, marque une rupture nette avec la nouvelle inter-coalition formée autour de figures politiques majeures telles que Macky Sall, Karim Wade, Amadou Ba et Idrissa Seck.
Le communiqué, signé par le secrétaire général Pape Sarr, ne mâche pas ses mots à l'égard de l'ancien régime. LD Debout accuse l'administration de Macky Sall d'avoir plongé le Sénégal dans une situation critique, citant un "recul démocratique", une "gestion mauvaise" et une "privation des libertés individuelles". Le parti va jusqu'à qualifier le règne de Macky Sall comme « le pire régime » qu'ait connu le pays.
Cette décision s'inscrit dans la continuité des actions passées de LD Debout, qui affirme avoir participé à diverses plateformes de lutte comme AAR LI NU BOKK et F24 pour obtenir le départ de Macky Sall. Le parti appelle désormais ses militants et sympathisants à "barrer la route à ces prédateurs qui ont mis en banqueroute notre pays, agressé notre démocratie, assassiné nos enfants, frères et sœurs".
En attendant une décision définitive du Bureau politique concernant sa position face aux prochaines élections, LD Debout exhorte ses membres à poursuivre le travail de sensibilisation auprès des populations. L'objectif affiché est de construire une "citoyenneté active au service exclusif d'un Sénégal de justice, de paix et de prospérité".