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23 juillet 2025
LE CERVEAU TOUJOURS PAS IDENTIFIÉ
L’affaire de la saisie des 750 kg de cocaïne par la marine nationale au large de Dakar continue de faire des vagues. Les enquêteurs peinent toujours à connaitre le nom du cerveau parce que les trafiquants arrêtés refusent de le balancer.
L’affaire de la saisie des 750 kg de cocaïne par la marine nationale au large de Dakar continue de faire des vagues. Les enquêteurs peinent toujours à connaitre le nom du cerveau parce que les trafiquants arrêtés refusent de le balancer. « Je ne peux pas vous communiquer son nom parce qu’il est dangereux et j’ai peur pour ma sécurité », a répondu Said Laghmouri aux enquêteurs. Le nom de code du cerveau c’est « Le Boss ».
Selon Libération, Said Laghmouri a pourtant expliqué aux enquêteurs comment « Le Boss » l’a instruit de se rendre au Port de Cartelet, en France, où il a rencontré Sean Robert Chapman et comment de la France ils ont fait route ensemble vers le Port d’Agadir au Maroc où ils sont restés une semaine avant de rallier la Gambie. « En Gambie, nous sommes allés en haute mer récupérer la cocaïne sur un bateau plus grand que le nôtre dans lequel se trouvait quatre personnes. Nous avons récupéré 30 paquets. Après le transbordement, John Silos a rejoint notre bateau. C’est Sean qui communiquait avec le boss à l’aide d’un téléphone satellitaire », a expliqué le mis en cause. Qui, malgré l’insistance des enquêteurs sur l’identité du « Boss », fait le mort. « Ces gens sont dangereux », rétorque-t-il, la peur au ventre. Selon Libération, le capitaine du bateau a également adopté la même attitude.
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PEAU NOIRE CONTRE PEAU BLANCHE
EXCLUSIF SENEPLUS - La beauté est assimilée à la clarté dans notre processus de socialisation - La peau noire n'est pas assez valorisée - La sociologue Selly Ba lève le voile sur le phénomène de la dépigmentation au micro de Lika Sidibé
La campagne contre la dépigmentation cosmétique volontaire (DVC) communément appelée Khéssa ou Xessal au Sénégal s’intensifie.
Ceux qui s’adonnent à la pratique sont nombreux, malgré les alertes sur les conséquences sanitaires, les complications infectieuses liées au phénomène étant les premières causes d’hospitalisation en dermatologie. Selon les statiques rendues publiques en 1999 par l’Agence française de sécuritaire sanitaire des produits de taux, le taux de prévalence du khessal au Sénégal était de 67 pour cent. Récemment, l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (AIIDA) a publié des données d’une étude menées à Kaffrine, aux Parcelles Assainies et à Pikine avec des prévalences de 62, 58 et 71 pour cent respectivement.
La sociologue Selly Ba analyses les raisons qui peuvent amener un individu à pratiquer la DCV et propose des pistes de solution, au micro de la journaliste Lika Sidibé.
LA VICTOIRE DES LIONS ET D’AUTRES SUJETS AU MENU DES QUOTIDIENS
"IL N’Y AURA PLUS DE CITOYENS AU-DESSUS DE LA LOI" EN RD CONGO
En visite à Paris, le président de République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a accordé une interview à France 24 dans laquelle il affirme vouloir renforcer l'action de la justice
En visite à Paris, le président de République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a accordé une interview à France 24 dans laquelle il affirme vouloir renforcer l'action de la justice. Il trouve normal que des "soubresauts" secouent parfois la coalition gouvernementale.
LES PAYS DU G5 SAHEL CHERCHENT FINANCEMENT… DESESPEREMENT
Les présidents tchadien et nigérien ont publiquement regretté mercredi un "manque de solidarité" de la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme dans la région du Sahel. Ils attendent toujours les financements promis.
Les présidents tchadien et nigérien ont publiquement regretté mercredi un "manque de solidarité" de la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme dans la région du Sahel. Ils attendent toujours les financements promis.
"On nous écoute avec politesse, avec un petit sourire entendu, mais à l’arrivée il n’y a pas grand-chose", a déploré Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien, en marge du forum sur la paix, mardi 12 novembre, à Paris. Le dirigeant africain a profité de son passage en France pour expliquer que les financements annoncés par la communauté internationale destinés à lutter contre le terrorisme dans le Sahel n’étaient toujours pas parvenus dans les caisses de la force conjointe du G5 Sahel, cadre institutionnel formé en 2014 par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Or "en face de nous, nous avons des gens déterminés qui ont des ressources dans une guerre asymétrique à laquelle nos forces ne sont pas préparées", a poursuivi le dirigeant africain. En quelques mots, "nous nous sentons comme esseulés."
"Aidez-nous à tenir la route"
Un message relayé par son homologue tchadien mercredi sur RFI. "Des amis, des donateurs, des partenaires techniques et financiers nous ont promis plus de 12 milliards de dollars pour développer cette zone sensible", a déclaré Idriss Déby, dans l’émission "Le débat africain". Nous avons fait nos projets mais jusqu'au jour où je parle, en ce qui concerne le Tchad, aucun de ces projets n'a été financé. On n'a pas les financements (...) qu'on nous donne cet argent", a-t-il dit.
Concrètement, la force conjointe du G5 Sahel réclame d'un côté 12 milliards de dollars, soit un peu plus de 10 milliards d’euros, pour le développement et de l'autre 400 millions de dollars (363 millions d’euros) pour équiper ses armées. Or "sur les 400 millions rien jusqu'à nos jours, sur les 12 milliards rien", a regretté le chef d’État, évoquant notamment l'Union européenne et ses promesses d'aides. […] Nous faisons notre part, aidez-nous à tenir la route", a-t-il conclu.
Mais la route des financements est parfois longue. Surtout en ce qui concerne l’Union européenne. "Le décaissement des financements de Bruxelles peut être extrêmement lent, estime un expert de la question du terrorisme dans le Sahel dans un entretien à France 24. La France a d’ailleurs fait appel à l’agence Expertise France, un sous-traitant sollicité pour tenter de réduire les délais d’attente, mais il s’avère que le processus est encore plus long qu’avant."
Réticences
Aux lenteurs administratives s’ajoutent les réticences de certains États membres de l’Union européenne qui rechignent notamment à alimenter le PIP, le programme d’investissement prioritaire destiné à financer des projets dans ces pays émergents. Par ce plan qui prévoit notamment la construction d’écoles, de centres de soins, des accès à l'eau, les gouvernements espèrent éloigner les populations les plus vulnérables des tentations jihadistes. "Mais si certaines capitales européennes sont prêtes à mettre la main à la poche pour financer les armées de la force G5 Sahel, ils considèrent en revanche que l’aide au développement de ces cinq pays ne les concernent plus", considère l'observateur du Sahel.
Pour fonctionner, la force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) est pourtant obligée de se tourner vers des aides extérieures. Car les cinq pays qui la composent font aussi partie des nations les plus pauvres du monde. Chaque État du FC-G5S contribue à hauteur de 10 millions d’euros du budget du groupement.
Dans le détail, sur les 414 millions d'euros promis, l'Union européenne s’est engagée à hauteur de 100 millions, dont huit millions de la France. L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont respectivement promis une aide de 100 et 30 millions d'euros. Il faut noter que ces chiffres ne concernent que le volet sécuritaire. Car 500 projets de développement - chiffrés à six milliards d'euros sur la période 2018-2022 - ont été présentés également à Bruxelles dans le cadre de l'Alliance pour le Sahel, une initiative portée par Paris.
En attendant que les promesses se concrétisent, les cinq pays africains engagés dans la lutte contre le jihadisme peuvent compter sur des aides indirectes. La France est pleinement engagée dans la lutte contre le terrorisme au Mali et au Sahel, à travers l’opération Barkhane, aux côtés de la force conjointe du G5 Sahel. Quelque 4 000 soldats français sont déployés dans la région, à la demande des pays du G5.
La MINUSMA au chevet du Sahel
L’ONU ne finance pas directement le FC-G5S mais agit également au Sahel par le biais de la MINUSMA. Si la force militaire onusienne n’a vocation à mener des opérations anti-terroristes, elle œuvre tout de même pour la paix sur une large zone qui comprend le Sahel.
Le groupement africain plaide d'ailleurs pour une aide directe de l’ONU. Le G5 Sahel a demandé à ce titre de placer la force sous chapitre VII de la charte de l'Onu qui permettrait un financement plus durable. En vain. Certaines puissances, à l’instar des États-Unis, s’y sont refusées, préférant limiter les dépenses extérieures.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est pourtant favorable "à un financement des Nations unies avec des contributions obligatoires pour la force du G5 Sahel", a-t-il estimé dans un entretien à RFI. "Mais même ça aujourd'hui à mon avis ce n'est pas suffisant", a-t-il poursuivi, un brin défaitiste. "Je suis entièrement convaincu que nous ne sommes pas en train de gagner la guerre contre le terrorisme au Sahel, qu'il faut renforcer cette opération."
LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE INQUIÉTÉ A L'APPROCHE DE LA PRÉSIDENTIELLE
À moins de deux semaines de l'élection présidentielle, la Guinée-Bissau est plongée dans l’incertitude après que le président José Mario Vaz a limogé le Premier ministre chargé de conduire le processus électoral.
À moins de deux semaines de l'élection présidentielle, la Guinée-Bissau est plongée dans l’incertitude après que le président José Mario Vaz a limogé le Premier ministre chargé de conduire le processus électoral.
La Guinée-Bissau semblait avoir tourné la page des périodes d’instabilité politique faites de coups d’État avec l’élection en 2014 de José Mario Vaz à la tête du pays. Sept ans après le dernier putsch militaire, le pays risque de renouer avec ses vieux démons alors que se profile, le 24 novembre, l'élection présidentielle.
Douze candidats briguent la magistrature suprême lors de ce scrutin qui pourrait se transformer en un duel entre le président sortant José Mario Vaz et l'ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira, dont l'inimitié alimente les tensions politiques dans le pays. La crise politique laisse surtout planer le spectre d'un énième coup d'État de l'armée, comme ce fut le cas en 2012. Des militaires avaient alors pris le pouvoir entre les deux tours de la présidentielle avant de le céder aux civils deux ans plus tard.
Préoccupé, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé lundi 11 novembre, l'armée à rester à l’écart de la crise politique qui couve depuis plusieurs mois dans le pays. De son côté, le président José Mario Vaz mène des consultations auprès des hauts gradés de l’armée pour s’assurer leur soutien.
En pleine campagne électorale, le chef de l'État s'est entretenu tour à tour avec le chef d'état-major général, Biagué Nam Tam et le vice-chef d'état-major, Mamadu Ture Kuruma. "L'armée a un véritable poids historique puisque la Guinée-Bissau est l'un des rares pays d'Afrique de l'Ouest à avoir obtenu son indépendance au terme d'une lutte armée contre le colonisateur. Elle a une légitimité. Mais depuis le dernier coup d'État en 2012, les militaires restent prudents sur la scène politique", analyse Vincent Foucher, chercheur au CNRS, contacté par France 24.
Guerre de leadership
José Mario Vaz essuie de vives critiques de la part de la communauté internationale depuis le limogeage fin octobre du Premier ministre Aristide Gomes, soutenu par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et l’ONU. Il a été remplacé par Faustino Imbali qui a, quant à lui, été forcé à la démission seulement deux semaines après sa nomination sous la pression de l’institution régionale.
Nommé en avril 2018, Aristide Gomes était chargé de conduire le processus électoral selon les accords de sortie de crise conclus à Lomé lors d’un sommet extraordinaire de la Cédéao. “Mais José Mario Vaz tente d’instrumentaliser l’armée pour imposer Faustino Imbali et demande à l’armée de chasser le gouvernement d’Aristide Gomes [qui refuse de démissionner]", explique Vincent Foucher.
La crise politique qui menace encore une fois de déstabiliser cette ancienne colonie portugaise de près de deux millions d’habitants trouve ses origines dans la guerre de leadership qui oppose José Mario Vaz, élu en 2014 à la tête du pays sous la bannière du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) - le principal parti du pays - et l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira, qui contrôle la formation politique et la majorité à l’Assemblée nationale. Les dissensions entre les deux personnalités éclatent au grand jour quand le premier démet en 2015 le gouvernement du second jugé trop influent au sein de l’ancien parti unique et accusé d'être corrompu.
“Il faut remonter un peu plus loin, à février 2014, pour comprendre la crise quand au congrès de Cacheu, Domingos Simões Pereira prend le contrôle du PAIGC. Mais certaines personnes mécontentes ont imposé comme candidat à la présidentielle José Mario Vaz pour faire une sorte de contrepoids à l’influence de Pereira dans le parti”, explique Vincent Foucher. “Mais à partir de 2015, José Mario Vaz déroule un programme de lutte contre son Premier ministre en le séparant de certains alliés et en le limogeant. Il y a eu toute une série de décisions politiques pour essayer de mettre en difficulté la majorité parlementaire de l’ancien Premier ministre”.
S’en est suivie une guerre larvée entre les deux hommes politiques qui a mené au départ de plusieurs figures du PAIGC et à l’exclusion du président élu, obligé de se représenter pour un nouveau mandat sans étiquette. Sans véritable base politique, José Mario Vaz nomme au rythme des alliances, pas moins de six chefs de gouvernement en cinq années.
Maintenir la stabilité du pays
Le chef d’État bissau-guinéen sort encore plus fragilisé des législatives de mars 2019 remportées par le PAIGC, désormais purgé des frondeurs et totalement contrôlé par Domingos Simões Pereira. Avec une majorité à l'Assemblée nationale, l’ancien Premier ministre fait ainsi figure de principal favori d’une présidentielle ouverte. Il fera tout de même face, en plus du président sortant, à quatre transfuges et ancien hauts responsables de l’ancien parti unique comme Carlos Gomes Junior, ancien Premier ministre entre 2009 et 2012, ou encore Umaro Sissoco Embaló porté par le Mouvement pour une Alternative démocratique (Madem G-15), fondé par un groupe de dissidents du PAIGC.
Pour la communauté internationale, il est primordial de maintenir la stabilité du pays, enjeu majeur du scrutin présidentiel. “Avoir un régime stable et légitime qui n’est pas soumis à des combinaisons et recombinaisons incessantes pourrait permettre de crédibiliser la Guinée-Bissau aux yeux des institutions internationales et des acteurs économiques”, explique Vincent Foucher, chercheur au CNRS.
Le 9 novembre, la Cédéao a condamné fermement les agissements jugés “illégaux” du président José Mario Vaz et a accordé son “plein soutien” au Premier ministre Aristide Gomes lors d’un sommet extraordinaire à Niamey. Pour prévenir d’éventuelles troubles dans une région déjà en proie à la menace jihadiste au Mali, au Burkina-Faso et au Nigéria, l’institution régionale a décidé de renforcer la force Ecomib, composée de centaines de soldats qui assurent la protection des bâtiments officiels et des personnalités. Une mission de chefs d’État et de gouvernement se rendra à Bissau, la capitale du pays, le 16 novembre.