Pas encore de vaccin pour rompre avec la maladie, selon le coordonnateur du programme national d’Elimination de la lèpre, Dr Zouby
Bien que très répandue dans beaucoup de pays au niveau mondial, au Sénégal la lèpre serait sous contrôle avec 189 cas enregistrés en 2019 contre 204 cas en 2018, selon le coordonnateur du Programme national d’Elimination de ladite maladie, Dr Louis Hyacinthe Zouby qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse tenue hier en prélude à la journée mondiale de la lèpre qui sera célébrée le 26 janvier prochain, à Diambo, dans le département de Podor.
Au cours de l’année écoulée, c’est-à-dire en 2019, le Sénégal a enregistré 189 cas de lèpre. un chiffre certes non négligeable mais qui est tout de même en baisse comparée aux quelques 204 cas qui sont notés en 2018. une propension baissière qui fera dire au coordonnateur du programme national d’Elimination de la Lèpre (pnel) que « la tendance globale est encourageante ».
En effet, le pourcentage est de 0,11% contre 0,17% en 2012. Soit un cas pour 42 300 habitants, selon le Dr Louis Hyacinthe Zouby. Ce dernier de noter que, malgré les efforts consentis, et qui ont abouti à cette diminution encourageante de la maladie, il reste beaucoup à faire par rapport à la sensibilisation et à la communication. Déjà, « il n’y pas encore de vaccin pour rompre avec la maladie », a-t-il dit tout en soulignant que, à ce jour, les régions de Dakar, Diourbel, Thiès et Kaolack dépassent les 20 cas, là où Fatick, Kolda, Matam, Sédhiou, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou et Ziguinchor ont moins de 10 cas. Ce, même si la maladie a connu un recul important dans toutes les régions.
Déjà, en 2016, on était à 332 nouveaux cas de lèpres. Dans notre pays, la maladie est « sous contrôle ». Mais dans le monde, on compte encore près de trois millions de lépreux avec une infirmité ou des mutilations. Aujourd’hui les 12 pays les plus touchés totalisent 90% des cas avec un taux de prévalence 4,5 fois plus élevé. il s’agit de l’Angola, du Brésil, de l’Ethiopie, de la Guinée, de l’inde, de l’Indonésie, du Madagascar, de la Mozambique, du Népal, du Niger et de la république démocratique du Congo. Avec 260 000 nouveaux cas en 2018, Dr zouby précise que la lèpre est encore une maladie répandue et difficile à contrôler au niveau mondial.
Encore que près de 20% d’enfants de moins de 15 ans et parmi lesquels 20% à 30% sont dépistés tardivement. or la maladie de la lèpre, quand elle est très tôt dépistée, peut être guérie sans séquelles. Ces séquelles constituent des paralysies sensitives et motrices des yeux, des mains, des pieds avec des conséquences invalidantes entrainées par « la destruction rapide des nerfs périphériques », d’après les professionnels de la santé qui expliquent que ces conséquences liées aux informités et mutilations peuvent être des sources d’exclusion. Son traitement est fondé sur un protocole recommandé par l’organisation mondiale de la Santé (oms), et est connu sous le terme de polychimiothérapie (pct). Mais les médecins indiquent que «des réactions immunitaires violentes » peuvent survenir à n’importe quelle étape de la maladie.
«LA PLUS GRANDE GLOIRE CONSISTE A SAVOIR SE RELEVER A CHAQUE FOIS QUE L’ON TOMBE»
Palabres avec… Bill Diakhou
Propos recueillis par Fadel LO |
Publication 24/01/2020
El Hadji Wayga alias Bill Diakhou est un pionnier du rap sénégalais. Après des débuts prometteurs, il a plus ou moins disparu de la circulation. Il s’en défend et nous explique les raisons de cette situation. L’artiste, qui compte plus de vingt ans de carrière, espère bien inverser la tendance et retrouver son niveau d’avant. Ce vaste chantier ne semble pas le rebuter. Il a bien voulu nous entretenir de tout cela mais également de sa vision du rap et de la politique au Sénégal. Ce candidat déclaré à la Mairie des Parcelles Assainies n’a rien perdu de sa verve et il le démontre dans cet entretien ...
Que devient Bill Diakhou. On ne vous entend presque plus ?
J’ai comme l’impression que certains oublient que je suis toujours présent sur la scène musicale sénégalaise. Je n’ai jamais déserté le Game
Toujours est-il que cela fait longtemps que vous n’avez pas sorti d’album ?
Ça, c’est vrai. Je suis resté un moment sans sortir d’album. Cependant, je sors régulièrement des singles et des vidéos. récemment, j’ai sorti deux nouvelles vidéos portant sur les titres « ndamelo » et « Goro Gu Boon ». Certes je suis moins présent dans les médias contrairement à mes débuts. C’est certainement pour cette raison que ce genre de questions revient de manière récurrente. Mais je rassure tous mes fans et leur fais savoir que je suis bien là et toujours d’attaque. Je vous apprends dans la foulée la sortie d’un album avec lequel j’ai réalisé le plus grand nombre de ventes d’exemplaires de toute ma carrière
Ah, bon il s’agit de quel album ?
il s’agit d’un album de Blues qui contient 14 titres.
Est-ce qu’on l’a distribué au Sénégal ?
Le disque est bien sorti au Sénégal et au niveau international.
Qui a produit cet album ?
Le disque avait été produit par le label Story Blues. il s’agissait d’un Sénégalais et d’un Malien. C’est d’ailleurs après cela que nous avions organisé un festival pour rendre hommage à Ali Farka Touré à la place du Souvenir. Je faisais partie des organisateurs. Le fils du Bluesman malien, Vieux Farka, s’était produit à l’occasion
Mais il faut admettre que vous êtes moins présent. Avez-vous d’autres activités ?
Je me déploie beaucoup dans le domaine du développement local. Je me suis également entièrement investi dans le secteur de l’agriculture. J’encourage les paysans et effectue des campagnes pour sensibiliser les jeunes à investir dans ce secteur vital. Je suis d’ailleurs convaincu qu’un pays ne peut se développer sans une agriculture performante. néanmoins, je continue toujours de faire de la musique. J’ai un groupe avec lequel je me produis régulièrement. Je veux juste rassurer encore une fois et leur assurer que je suis toujours présent au niveau de certaines boites de la place. il m’arrive d’effectuer des déplacements dans les régions et aussi au niveau international.
Vous parlez tantôt d’agriculture et votre premier grand tube était intitulé « Audience Baykat ». Pourquoi cet attrait pour ce secteur ?
Je suis très attaché à l’agriculture car mon père était un grand agriculteur. Au départ, il était un grand paysan au Fouta. C’est par la suite qu’il est venu s’établir à Dakar avant de se retrouver dans le secteur de l’or et le diamant. Et il a fini comme diamantaire. Franchement, je me suis toujours intéressé à l’agriculture. il y a aussi le fait de jouir d’avoir planté une petite graine et de l’entretenir jusqu’à obtenir des résultats probants et arriver à nourrir des personnes. Je remarque aussi que tous les pays développés ont réussi grâce au développement de leur agriculture. Ces pays-là ont gagné la bataille de l’autosuffisance alimentaire et ils ne parlent plus de disette ou de famine. En revanche, chez nous, il est très difficile de se nourrir convenablement et partout car la vie est trop chère. pourtant nous disposons d’assez d’espaces et de ressources pour arriver à ce niveau. Alors pourquoi les produits alimentaires sont si chers ? C’est parce que le secteur de l’agriculture n’attire pas les investisseurs et c’est dommage car la terre ne ment pas. Si on diversifiait les cultures du riz, de l’arachide, du maïs et du mil, on pourrait arriver à atteindre une autosuffisance alimentaire sûre et durable. C’est dommage vraiment que l’on ne suive pas cette voie au Sénégal.
Vous vous adonnez à l’agriculture ?
Bien sûr ! Je me suis investi à fond dans ce secteur et je joue ma partition selon mes moyens.
Revenons à la musique, pourquoi avez-vous viré vers le Blues. Est-ce parce que vous vous sentez à l’étroit dans le milieu du Rap ?
il faut savoir que je suis un mélomane avant d’être un rappeur. J’ai vu, très jeune, mes parents écouter régulièrement du Blues, de la Soul etc. Des artistes comme Aretha Franklin, Wilson pickett, Joe Cocker etc., ont bercé mon enfance. J’étais vraiment fasciné car on écoutait tous ces disques là en famille dans le salon et c’était très cool. il n’y avait pas beaucoup de bruit car on pouvait écouter cette belle musique tout en travaillant et devisant tranquillement. Devenu artiste rappeur, j’ai voulu aller au fond des choses et expérimenter de nouvelles pistes. Je veux toujours aller plus loin. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidé de faire du Blues
Le rap a évolué avec des dérives notamment des clashs et même des injures très fréquentes. Comment jugezvous tout cela ?
C’est une question qui revient souvent et qui nous interpelle tous. Je ne vais pas me gêner pour donner mon avis. Je pense qu’il faut savoir rapper sans user de la violence ou utiliser des mots déplacés. il faut toujours sensibiliser car nous vivons dans un monde en pleine mutation où tout a changé et les choses évoluent trop vite. Le banditisme s’est beaucoup développé. Les gens s’adonnent à l’arnaque, au vandalisme et à des actes contre nature. un véritable dérèglement dans la société alors que nous dévons être les boucliers de notre pays. nous sommes des acteurs culturels, des artistes et des éveilleurs de conscience. Je trouve que c’est une nouvelle tendance mondiale qui masque des limites. Car quand tu entends Booba rapper et s’en prendre à ses rivaux comme La Fouine et Kaaris, ça vole très bas et la violence est souvent présente. Mais c’est un exemple à ne pas suivre aveuglément. Je trouve qu’il s’agit avant tout d’une question de dialogue et une question d’intégration dans notre propre culture. Car il n’est pas toujours aisé de faire de la musique. Si vraiment tu ne disposes pas de toutes tes facultés mentales et surtout du sens du dépassement, tu vas juste te déchainer et te prendre pour le centre du monde. on ne peut pas se lever un beau jour et nous considérer comme des Américains. Ces derniers nous ont maltraités et violentés. C’est d’ailleurs pour cela que le Blues a été créé. il s’agissait d’exprimer en musique tout le spleen et la tristesse qui les habitait. il faut revenir à la raison et rester dans notre culture. il faut essayer d’exporter notre culture car actuellement toutes ces tendances sont révolues et l’avenir artistique se trouve ici chez nous.
Bill Diakhou n’est pas facile à classer car il rame souvent à contrecourant. On vous a vu vous en prendre au mouvement Y’en a marre de manière récurrente pourquoi ?
Moi je suis un acteur de développement et je refuse de porter des œillères. Je ne suis pas pour le découragement et je n’encourage pas la passivité. il ne faut pas faire croire aux jeunes que rien ne marche. il faut au contraire les encourager à toujours y croire. Au Sénégal, nous avons une jeunesse très instruite et bien formée. nous avons de grands intellectuels qui sont sortis de nos universités. Même si on ne leur dispense le grand savoir, on doit aller le chercher. L’homme est très intelligent et il faut toujours garder çà l’esprit. il n’utilise pas le septième de la capacité de son cerveau. Le jeune sénégalais est très performant et intelligent. il y en a même certains qui ont réussi à fabriquer leurs propres téléphones portables. Donc il y a beaucoup de possibilités de développement. De ce fait, je ne peux pas accepter que certains se lèvent pour faire preuve d’un nihilisme total et inciter les jeunes au découragement. A force de seriner que rien ne va, les gosses vont finir par s’en convaincre et baisser les bras. C’est trop facile de rejeter toute la responsabilité de nos échecs sur le dos de l’Etat.
Politiquement où se situe Bill Diakhou. On vous a vu soutenir Wade, attaquer Moussa Sy et parfois souffler le chaud et le froid face à Macky sall ? De quel bord êtes-vous ?
Le rap est avant tout un acte de politique qui prône le développement. A ce titre, et en qualité de rappeur, je suis dépositaire de la voix des sans voix. Je suis investi d’une mission par le peuple.
Donc vous prônez la neutralité au niveau politique ?
Je n’appartiens à aucun parti politique. Je ne suis pas pour la critique facile. il faut aussi savoir que Macky Sall a été choisi par le peuple sénégalais qui a voté massivement pour lui. il faut donc le laisser travailler et terminer son mandat.
Juste qu’il y’a ce problème du troisième mandat qui est agité…
Mais Macky Sall n’a rien dit à ce sujet. il refuse de se prononcer. Donnons-lui cette liberté. Le moment venu, le peuple avisera en toute souveraineté
Vous êtes très proche de Soham Wardini, la maire de Dakar, et on vous a vu ensemble lors de lancement de l’opération Dakar « Set Wecc » ?
Je suis un acteur culturel et adepte du développement durable. La Mairie a décidé de faire du Set Settal et nous avons décidé de l’accompagner. nous sommes avant tout des Dakarois. ils se sont levés pour dire qu’ils veulent rendre la ville propre. ils voulaient être accompagnés et trouver des personnes ressources pour populariser le concept et nous avons favorablement répondu à leurs appels. nous avons travaillé là-dessus en créant un hymne. nous l’avons enregistré avec beaucoup de chanteurs de la ville et tous les acteurs culturels. C’est au studio de papis Konaté que tout a été enregistré et le lancement s’est bien déroulé à la place de l’obélisque en présence de Madame le maire.
Qu’en est-il de votre candidature à la Mairie des Parcelles. Vous n’en parlez plus ?
Je préfère ne pas en parler pour le moment. il n’est pas encore temps d’en parler. J’attends le moment opportun pour me prononcer. Mais comme nous n’en sommes pas encore là, je ne vais pas aborder ce sujet pour l’instant.
Pourtant vous aviez bien annoncé votre candidature
J’en avais parlé parce qu’il le fallait. J’ai bien le droit de me présenter à la mairie de mon secteur. Je suis un artiste et j’ai mes ambitions politiques. pourquoi Wyclif Jean peut-il exprimer sa candidature à l’élection présidentielle de Haïti et que Bill ne puisse pas se présenter à la Mairie des parcelles? pourquoi Youssou ndour veut-il être le président du Sénégal et moi pas à ma mairie ? Moi, Bill Diakhou, j’ai également des ambitions politiques. Et je veux être maire des parcelles Assainies. J’ai une vision plus large que tous ces maires-là y compris Moussa SY et tous les autres du même acabit. J’ai une autre vision meilleure que la leur. Je suis très différent d’eux.
Moussa Sy ne va pas être content de vos attaques et critiques acerbes. Ne va-t-il pas vous en vouloir ?
Je ne fais que mettre le doigt là où ça fait mal. Ce sont des critiques objectives car son bilan est nul. on n’a pas vu ce qu’il a réalisé. il n’a rien fait.
Cela fait plus de vingt ans que vous êtes présent sur la scène musicale sans qu’on vous entende. Que comptez-vous faire pour revenir au-devant de la scène et ne plus se contenter de dire que je suis toujours présent ?
Je suis sur un grand projet. Je prépare activement la célébration de mes deux décennies de présence sur la scène musicale au Sénégal. Je réfléchis sur le contenu à donner à cette célébration qui aura lieu soit à la place du Souvenir soit au théâtre Sorano. nous allons en profiter pour inviter à une grande réflexion sur le rap. on va plancher sur la signification du concept et les enjeux qui touchent à l’évolution de ce très grand mouvement que beaucoup de gens méconnaissent. il s’agira vraiment de faire savoir au grand public ce que c’est le rap. Ce sera une journée entière consacrée au rap. il sera aussi question de réfléchir sur le sens, le contenu et la portée des textes de Bill Diakhou. quelle est la vraie ampleur de ses textes et ce qu’ils peuvent apporter et leur impact sur notre société. il sera juste question de joindre l’utile à l’agréable et de pousser la réflexion et ne pas se limiter seulement à l’aspect festif. nous souhaitons que ce projet aboutisse et que le Bon Dieu nous aide à le réaliser
Il est bien établi que les textes de Bill Diakhou sont très ancrés dans le vécu des Sénégalais. Quels sont vos sources d’inspiration ?
C’est parce que tout simplement je suis un vrai Sénégalais. Je suis très proche des gens et je suis toujours à leur écoute. Je mange comme eux et avec eux notre fameux plat national le tiébou Dieune et je vis avec eux. Ce qui fait que je connais bien les réalités de la société sénégalaise. Je ne suis pas un Américain. Et je ne suis pas au courant de ce qui se passe derrière le mur. En revanche, je suis bien au courant de tous ces problèmes que l’on vit dans nos maisons. Je suis parfaitement au courant des querelles entre belles mères et belles filles, des disputes entre frères consanguins, de la jalousie entre coépouses. Je suis resté Sénégalais et je vis tout cela tous les jours. Je suis un vrai Sénégalais, très proche de nos réalités et je m’en inspire pour relater ces faits de société qui tourment autour de notre vie quotidienne.
Alors pourquoi avez-vous choisi le Blues ?
C’est après avoir vu en rêve Ali Farka Touré que j’ai décidé de m’investir dans ce domaine. Après ce songe, je suis allé voir Baba Maal pour lui en parler et il m’a aussitôt conseillé de chanter du Blues. il m’a dit que j’avais une belle voix très rauque et adaptée à ce genre musical. il m’a aussi averti qu’au départ, je serai seul, car incompris. il m’a surtout instruit de ne pas me décourager et d’y croire car au finish mes efforts finiront par payer
Donc vous venez juste de vous engager dans cette voie et vous avez juste sorti un album dans ce style…
Oui, j’ai sorti un seul album. Et comme je disais tantôt, il s’est bien vendu. Les intellectuels et les mélomanes ont beaucoup acheté ce disque.
Votre prochain album sera de quelle couleur ?
Je vais toujours rester dans le courant du rap Blues… Je vais rester dans ce cadre. néanmoins, il y aura un peu de rap Mbalakh. nous sommes des Sénégalais, attachés à notre fameux rythme national. Au baptême du nouveau-né, c’est cette musique qui est jouée toute la journée et qui te berce dès ta venue au monde. il y a aussi le fait qu’on sollicite les services d’un batteur de Tam -Tam pour animer une partie de la journée. Je tiens vraiment à leur rendre hommage et à magnifier le rôle important qu’ils jouent dans notre société et l’impact de cette musique. J’aime et je crois en notre Mbalakh car cela fait partie intégrante de notre culture
Pourtant on ne vous a pas encore entendu en jouer ?
C’est vrai car je fais du « Art story telling » ou l’art de raconter des histoires positives. C’est cela qui fait mon style et ma marque de fabrique. C’est cela ma spécialité car on m’attend sur ce registre et je vais m‘y conférer. n’empêche, je vais aussi varier les styles. Car si jamais tu me vois intervenir sur une partition Mbalakh lorsque je suis invité par un artiste, tu ne vas pas en croire tes oreilles, tellement je maitrise cet art.
On peut donc s’attendre à des duos avec des chanteurs de Mbalakh ?
Bien sûr et j’ai déjà fait des featurings avec feu Omar Bassoum et également Ndongo Lô. J’en ai fait avec de nombreux artistes
Je voulais dire avec les artistes de la nouvelle génération..
Bien sûr ! C’est bien possible, mais je préfère vraiment attendre que les choses soient au point pour en parler. il se trouve que j’ai presque fini de travailler sur mon prochain album. il ne me reste que deux morceaux et je compte le sortir avant l’organisation de mon anniversaire. on est en train de réfléchir sur la bonne période. Je ne suis pas pressé et je préfère vraiment que les choses se passent de la meilleure des manières
Bill, il faut aussi se dire la vérité. Votre carrière n’a pas connu l’évolution escomptée car vous aviez connu des débuts en fanfare. Mais par la suite, le succès n’a pas suivi …
A dire vrai, il y a eu beaucoup de coups bas et de trahisons et je le reconnais. J’ai tellement été trahi ! Vraiment on ne m’a pas fait de cadeaux, mais j’ai toujours tenu bon. Je me suis toujours dit que la plus grande gloire consiste à savoir se relever à chaque fois que l’on tombe. il y a aussi le fait qu’il n y a jamais eu de chute, mais juste des moments où l’on trébuche.
Nous sommes au terme de notre entretien avez-vous un message à lancer aux Sénégalais ?
il faut juste retenir que nous sommes dans un pays émergent et cela va amener inéluctablement le développement au Sénégal...
..Là vous êtes en train de jeter des fleurs à Macky Sall ?
Non, pas du tout ! Je ne connais pas Macky Sall. Encore une fois, je ne peux pas chanter ses éloges car je n’ai jamais rien reçu de Macky Sall. Je ne le connais pas. En revanche, je connais très bien les Sénégalais et je veux le meilleur pour eux. Soyons vigilants et soyons techniques pour nous en sortir. on a du gaz, du zircon, du pétrole, de l’or et des richesses. Le Sénégal ne compte que quinze millions d’habitants. Contrairement aux grands pays qui comptent des centaines de millions d’habitants. il faut que l’on gère nos ressources en boutant dehors les Français. il est maintenant admis que les pays colonisés par les Français trainent le pas contrairement à ceux colonisés par les Anglais. Les Français sont adeptes de ces mauvaises politiques et ils sont prêts à tout pour s’accaparer de nos richesses. S’ils se sentent menacés, ils installent le chaos. regardez ce qu’ils ont fait au Mali, au Burkina Faso, au Cameroun, au tchad et au niger. ils créent leurs propres milices armées avant de se retourner pour les combattre. Ce sont des techniques mises au point pour leurrer l’opinion internationale. C’est ce que trump a compris. poutine affirme aussi la même chose. ils leur ont dit de ménager cette Afrique qui est la sève nourricière de la France. Si vraiment il y a des velléités de résistance, ils nous inoculent des maladies. regardez ce qu’ils ont fait en Guinée avec cette épidémie Ebola inconnue en Afrique de l’ouest. ils veulent continuer à nous maintenir sous leur joug avec cette histoire d’Eco et de CFA. nio Lank ! nio Ban !
par Ousmane Sonko
LA GANGRÈNE DE LA CORRUPTION
Le seul responsable de la corruption au Sénégal s’appelle Macky Sall - Prodac, COUD, Poste, Petrotim, Port, King Fahd, Lonase…, la liste de dossiers impliquant ses proches qu’il couve dans une impunité indécente est longue
Indice de perception de la corruption 2019, qui est vraiment surpris du mauvais classement du Sénégal !
La corruption est une pratique consacrée et légitimée à tous les échelons étatiques au Sénégal, et il n’est nécessairement pas besoin d’un rapport ou d’une étude pour l’établir.
Mais le vrai débat est celui des responsabilités. Le seul responsable de la corruption au Sénégal s’appelle Macky Sall. Lui qui, par une gestion familiale, clanique et partisane, entretient un système bâti sur la corruption, le détournement et l’escroquerie portant sur nos deniers publics.
- C’est lui qui nomme, à des responsabilités directionnelles, des personnes qui faisaient déjà l’objet de rapport à charge des corps de contrôle ;
- c’est lui ensuite qui les promeut à des responsabilités ministérielles quand bien même leur gestion antérieure a fait l’objet de réserves voir de dénonciation par ces mêmes corps de contrôle ;
- c’est lui enfin qui met le coude, directement ou indirectement (par son procureur), sur lesdits rapports, empêchant toute poursuite judiciaire contre son clan.
Prodac, COUD, Poste, Petrotim, Port autonome, King Fahd, Sécuriport, CSS, 94 milliards, Navire Olinda, Aser, Sénélec (Myna distribution), titre Bertin, Lonase…, la liste est très longue de dossiers impliquant ses proches ou des transhumants qu’il couve dans une impunité indécente.
Monsieur Macky Sall est l’Alpha et l’Oméga du système de corruption au Sénégal. Et à titre personnel, son rôle est encore frais dans l’attribution frauduleuse du gaz du bloc de Saint Louis à Frank Timis (Aliou Sall) par la signature d’un décret corrompu.
Les Sénégalais doivent bien comprendre une chose, au delà des slogans creux et de la propagande médiatique : Macky Sall ne peut pas être le mal et le remède à la fois.
NOO LANK SOUPÇONNE LA MAIN DE MACRON DERRIÈRE LE CAS GUY MARIUS SAGNA
Les masques sont enfin tombés ! Ainsi s’est exclamé Bentaleb Sow, porte-parole du jour lors du point de presse organisé hier par le collectif «Noo Lank» axé sur le maintien en détention de l'activiste
Les membres du Collectif «Noo Lank» se veulent catégoriques. le maintien en détention de Guy Marius Sagna alors que tous ses 8 autres codétenus ont recouvré la liberté est une manière pour les autorités étatiques de plaire au Président emmanuel Macron qui, récemment, sommait les chefs d’état Africains de clarifier leurs positions vis-à-vis de la France. Refusant de capituler, Aliou Sané, Bentaleb Sow et Cie appellent les Sénégalais à intensifier la lutte pour la libération de Guy Marius Sagna et annoncent la tenue d’une grande marche le 31 janvier prochain à Dakar.
Les masques sont enfin tombés ! Ainsi s’est exclamé Bentaleb Sow, porte-parole du jour lors du point de presse organisé hier par le collectif «Noo Lank» axé sur le maintien en détention de Guy Marius Sagna. A l’en croire, l’incarcération du leader de Frapp France Dégage est le résultat d’un plan mûrement orchestré par le régime de Macky Sall pour le museler «après l’échec de la fausse alerte au terrorisme» qu’il avait ourdi. Ce qui atteste cela, c’est la libération de tous ceux qui avaient été arrêtés en compagnie de Guy Marius Sagna devant les grilles du Palais de la République le 29 novembre dernier. «Les 8 autres membres du collectif étaient arrêtés uniquement dans le but de couvrir le dessein du pouvoir de freiner Guy Marius Sagna dans sa mission de veille et d’éveil des consciences». Pour Bentaleb Sow, rien ne justifie le maintien en prison de Guy Marius Sagna au regard de la loi.
«Toutes les conditions sont réunies pour qu’il obtienne la liberté provisoire, car il n’a commis aucune infraction. Sa détention n’est pas nécessaire et sa libération n’entrave en rien la manifestation de la vérité», clame le porte-parole de «Noo Lank». Et ce dernier de marteler avec virulence : «Après son projet de réduire l’opposition sénégalaise à sa plus simple expression, Macky Sall s’attaque maintenant aux mouvements citoyens qui prennent les revendications d’un peuple abusé et meurtri par un racket des maigres moyens qui lui restent».
GUY MARIUS SAGNA SYMBOLE DE LA RESISTANCE CONTRE L’IMPERIALISME
Aux yeux des membres du collectif «Noo Lank», la détention du leader de Frapp France Dégage est le résultat de son engagement contre l’impérialisme des puissances étrangères en Afrique et particulièrement au Sénégal. «Et jusqu’à présent, nous assistons à un acharnement et un règlement de comptes entre un pouvoir politique et un honnête citoyen», renchérit Aliou Sané, coordonnateur de «Noo Lank». Et le «Y en a marriste» d’ajouter que le message du Président Emmanuel Macron à l’endroit des chefs d’État Africains les appelant à clarifier leurs positions vis-à-vis de la France a favorisé l’incarcération de leur camarade. «Vu les positions de principes que Guy Marius Sagna a sur la défense des intérêts du Sénégal face aux intérêts de la France et de sa politique étrangère en Afrique, vu ses positions panafricanistes, il y a une forte liaison entre le message de Macron et ce qui est en train de se passer avec le cas Guy Marius Sagna», dit Aliou Sané.
Sa thèse est défendue par Bentaleb Sow qui estime que Guy Marius Sagna continue d’être victime de ce système téléguidé. «Guy est isolé tel un terroriste et les visites lui sont pour la plupart interdites. C’est pourquoi nous allons, pour lui manifester notre soutien indéfectible, nous rendre demain au tribunal pour nous faire délivrer un permis de visite», informe Monsieur Sow qui appelle les Sénégalais à se mobiliser pour la libération du patron de Frapp France Dégage.
Après sa distribution de flyers en ville, «Noo Lank» va rééditer l’opération le 25 janvier prochain sur l’itinéraire «Marché de samedi» au Front de Terre en passant par le Rond Point Liberté 6 pour aller jusqu’au marché de Grand Yoff.
En sus de cela, Aliou Sané et Cie vont organiser une marche à Rufisque. Ils appellent la population sénégalaise à venir massivement à leur marche historique pour la libération de Guy Marius, prévue le 31 janvier prochain. «Nous appelons tous les Sénégalais à la grande journée de mobilisation au Sénégal et dans la diaspora, le vendredi 31 janvier prochain à Dakar. Nous partirons de l’université Cheikh Anta Diop jusqu’au rond point de la Poste de la Médina», renseigne Aliou Sané.
ADJI MERGANE KANOUTE ET CIE LANCENT IRM2012
Ça s’agite au niveau de la coalition Macky2012. non contente de la sortie de certains membres pour dénoncer le compagnonnage avec le Président Macky Sall et son régime, une autre faction de la coalition marque sa désapprobation.
Ça s’agite au niveau de la coalition Macky2012. non contente de la sortie de certains membres pour dénoncer le compagnonnage avec le Président Macky Sall et son régime, une autre faction de la coalition marque sa désapprobation. Au terme de leurs échanges, l’Initiative pour la Refondation de Macky2012 (IRM2012) a été mise en place. elle est dirigée par la députée Adji Diarra Mergane Kanouté.
La mouvance présidentielle est en zone de turbulence. Après l’exclusion de Moustapha Diakhaté de l’Alliance pour la République (APR), c’est autour de la coalition Macky2012 de faire parler d’elle. Ne se retrouvant plus dans les «attaques virulentes» de certains de leurs camarades qui vouent aux gémonies leur compagnonnage avec le chef de l’Etat, certains membres ont décidé de prendre les choses en main. Réunis hier pour échanger sur les questions de l’heure, ils ont lancé l’Initiative pour la Refondation de Macky2012 (IRM2012).
Selon le communiqué dont nous avons copie, l’objectif de cette nouvelle initiative est de «donner de nouvelles orientations, une nouvelle dynamique et une meilleure crédibilité». En attendant l’assemblée générale dont la date reste à déterminer, Adji Diarra Mergane Kanouté a été portée à la tête de l’Initiative pour la Refondation de la Coalition Macky2012. Ces membres de la coalition Macky 2012 ont profité de l’occasion pour répondre à leurs détracteurs, mais aussi réaffirmer leur soutien au président de la République.
«Les initiateurs de «IRM 2012 condamnent avec fermeté cette posture dangereuse et s’en démarquent, dans la mesure où par devoir de loyauté, le diagnostic d’un compagnonnage se fait en interne et non sur la place publique. La coalition Macky2012 a pour vocation d’accompagner le Président Macky Sall, de le soutenir dans ses engagements et de participer á la vulgarisation de son programme ambitieux et de ses réalisations profitables au peuple sénégalais», souligne le communiqué.
Selon les initiateurs de IRM2012, les leaders de Macky2012 ne sauraient «porter le combat de qui que ce soit, si ce n’est celui du Président de la coalition, en l’occurrence le Président Macky Sall». Pour vulgariser leur initiative, Adji Mergane Kanouté et Cie comptent rencontrer Moustapha Fall «CHE» et Jean Paul Dias, ainsi que d’autres forces vives. Le but, inviter ces personnes à rejoindre la nouvelle plateforme qui se veut «dynamique et conquérante».
Des visites aux figures historiques de la coalition Macky2012 sont également prévues. Au sein de cette nouvelle initiative dénommée « IRM2012», on retrouve entre autres Mohamed Moustapha Diagne (Synergie Républicaine), Mously Diakhaté (Mouvement A3J), Adji Diarra Mergane Kanouté (Union pour le Développement du Sénégal / Authentique), Elhadji Ibrahima Mbow, (Union Citoyenne), Eva Marie Colle Seck (Comeva), Serigne Bassirou Mbacké Diakhaté (Mouvement Alliance pour le Développement du Sénégal) et Alla Dieng (Union des Forces Citoyennes).
LA BANQUE MONDIALE A LA RESCOUSSE DES FEMMES ENTREPRENEUSES
Afin de faciliter l'accès des Pme gérées par les femmes (Pmef) à la commande publique, la Banque mondiale, Onu Femmes et le ministère de la Femme ont officiellement lancé hier le Projet Wefi Sénégal.
Afin de faciliter l'accès des Pme gérées par les femmes (Pmef) à la commande publique, la Banque mondiale, Onu Femmes et le ministère de la Femme ont officiellement lancé hier le Projet Wefi Sénégal. Selon les initiateurs de ce projet, les femmes sont confrontées à des difficultés pour accéder à la commande publique. Ainsi, le Wefi permettra de développer les capacités des Pmef à répondre aux opportunités conséquentes sur le marché public
Le Wefi (qui signifie en français l'initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs) est une collaboration mondiale entre plusieurs gouvernements et banques multilatérales de développement dont l’objectif est «d’alléger les contraintes financières et non financières auxquelles sont confrontées les Pme dirigées par ou appartenant à des femmes», de l’avis de la représentante de la Banque Mondiale, Me Sophie Naudeau.
Au Sénégal, la Banque mondiale, en tant que partenaire d’exécution du We-Fi, pilote un projet visant à établir un lien entre la commande publique et les Pme appartenant à des femmes, ou Pmef.
En collaboration avec ONU Femmes au Sénégal, ce projet vise à stimuler la croissance des Pmef en facilitant leur accès aux marchés publics et au renforcement des capacités. «La Banque mondiale met l’accent sur l’entrepreneuriat féminin du fait que, selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd), 33% des entrepreneurs sénégalais sont des femmes.
Vu que les Pme qui comprennent les entreprenants – représentent la quasi-totalité des entreprises au Sénégal, cela implique une contribution importante des femmes au tissu économique du pays». Or, les femmes sont souvent disproportionnellement confrontées à des contraintes qui freinent la croissance de leurs entreprises, y compris leur accès aux marchés. Dès lors, pour Mme Naudeau, il est temps que les Pmef profitent aussi des opportunités conséquentes. Cette discrimination entre les hommes et les femmes sur l'accès de la commande publique est due, selon le Directeur Général de l'Armp, Saer Niang, au fait que les Pmef n’ont souvent même pas connaissance des marchés publics. «Au plan technique, les femmes ne sont pas toujours outillées pour pouvoir compétir dans la commande publique. 80% des entreprises qui gagnent la commande publique savent comment organiser leurs dossiers», soutient le directeur général de l'Armp, Saër Niang.
Ainsi, selon lui, le projet WeFi vient à son heure. Car il a pour objectif de développer les capacités des Pmef à répondre aux opportunités conséquentes sur le marché public. Pour le conseiller technique au ministère de la Femme, Mouhamed Ndiaye, dans une population constituée à 50% de femmes, le budget de la commande publique devrait être répartie à due concurrence. Malheureusement pour lui, les femmes sont de loin derrière les hommes sur un certain nombre de considérations. «Elles ont quatre fois moins accès au système bancaire que les hommes. Nous constatons que dans notre économie au Sénégal, quatre secteurs ont une forte présence des femmes, l'agriculture, l'élevage, l'halieutique et l'artisanat. Mais les métiers du futur sont dépourvus de femmes.
Or nous souhaitons que les femmes accèdent à la commande publique», dit-il. Mais «ces problématiques ont été prises en compte dans une nouvelle stratégie que l'Etat du Sénégal vient de mettre en place et qui est en cours de validation. Elle est initiée par le ministère de la Femme sous le nom de : «Stratégie Nationale pour l'Autonomisation des femmes et des filles. Avec un programme d'actions prioritaires 2020-2024, qui embarque 20 projets prioritaires budgétisés à hauteur de 199 milliards Fcfa», a-t-il indiqué.
INTERROGATIONS AUTOUR D’UNE DECISION QUI A INSTALLE L’IMBROGLIO TOTAL A DBF
La décision de mettre un terme à la transition à Dakar Bamako Ferroviaire (DBF),prise lors de la rencontre interministérielle de Bamako les 26 et 27 décembre derniers, continue de susciter beaucoupd’interrogations
La décision de mettre un terme à la transition à Dakar Bamako Ferroviaire (DBF),prise lors de la rencontre interministérielle de Bamako les 26 et 27 décembre derniers, continue de susciter beaucoupd’interrogations. elle a semé l’imbroglio à DBF et le désarroi dans les rangs des cheminots qui rêvaient d’une reprise effective du trafic, avec l’arrivée imminente de 6 locomotives.
Jamais le bout du tunnel n’avait été aussi proche à Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), avec la nomination de l’Administrateur Général, en l’occurrence Kibily Touré et la validation du plan de sauvegarde d’urgence dont les premières phases étaient en cours de réalisation. Il s’agit, entre autres, de l’acquisition de locomotives, la gestion rigoureuse du foncier. Mais une décision est tombée comme un couperet et émanant de la rencontre interministérielle tenue à Bamako les 26 et 27 décembre 2019.
Pire encore, elle sonne comme un arrêt de mort pour le chemin de fer, car mettant fin à la transition à Dakar Bamako Ferroviaire et parlant même de redéploiement du personnel dans des structures appropriées. Cette décision continue de susciter beaucoup d’interrogations toujours sans réponses pour le moment, et a installé l’imbroglio à DBF. Ce qui est étonnant est que le procès-verbal qui annonce la fin de la transition à DBF sanctionne la rencontre entre les deux ministres des Infrastructures du Sénégal et du Mali, tenue à Bamako les 26 et 27 décembre derniers. Et le 31 décembre, comme si cette décision n’existait pas, dans son message de nouvel an, le président de la République a exprimé avec force son engagement de relancer effectivement DBF.
Mieux, il avait annoncé que la reprise était imminente et que des locomotives seraient réceptionnées courant mois de janvier 2020. Il avait en outre parlé de la validation par les Etats du plan de sauvetage proposé par l’Administrateur Général, tout en précisant qu’en attendant sa mise en œuvre effective, l’activité devait reprendre. En tenant ces propos, le président de la République était-il au courant de la décision prise à Bamako ? En tout cas, il est clair que l'expression et les instructions du Chef de l'Etat en date du 31 décembre 2019 sont survenues bien après " *la réunion de travail* " tenue à Bamako les 26-27 décembre 2019.
Pour Kibily Touré Administrateur de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), « tout l'appareil d'État est soumis à ces instructions présidentielles qui, au demeurant, ont rempli les cheminots du Sénégal d'espérance et de joie ». Selon lui, « les deux organes de DBF ont été mis en place par une Convention bilatérale interministérielle, avec un Comité Inter-Etats comprenant les 2 premiers ministres, les 2 ministres de l'Economie et des Finances ainsi que les 2 ministres en charge de la tutelle technique.
L'Organe de gestion dirigée par l'Administrateur Général est en charge de la gestion quotidienne des multiples activités de DBF. Si au Mali, il n’y a plus d'activités, par contre au Sénégal, il y a de nombreuses activités et un personnel de près de 600 personnes qui assurent, entre autres activités, les missions de gestion de la circulation ferroviaire entre Dakar et Thiès, les missions de Sécurisation du trafic ferroviaire notamment de la circulation des trains miniers (GCO et SEFICS). Il s’y ajoute les missions de régulation y compris sur les chantiers du projet Train Express Régional (TER). Pourtant, avec la reprise de la concession des mains d’Abbas Jabber, l’espoir de la reprise du chemin de fer était à nouveau de rigueur pour que la cité du Rail replonge une fois dans les années de gloire.
La concession de Transrail a été résiliée le lundi 7 décembre 2015, à Bamako, par les Etats du Sénégal et du Mali. A l’époque, le débat autour du sort de Transrail, qui ne cessait d’aller vers le gouffre, avait finalement installé un véritable malaise social au sein de l’entreprise. C’est ainsi que la grande famille cheminote avait nourri un grand espoir avec la résiliation de la concession. Mais force est de constater que les mesures toujours annoncées en grande pompe n’ont jamais fait l’objet d’une mise en œuvre concrète sur le terrain. Et c’est au moment où les lueurs du bout du tunnel commençaient à éclairer l’horizon du rail, avec la validation du plan de relance qui a vu l’acquisition de 6 locomotives, que la fameuse mesure de Bamako des 26 et 27 décembre 2019 est venue tout remettre en cause.
A rappeler que la concession intégrale du chemin de fer est entrée en vigueur en 2000, mais dès 2004, les acteurs ont commencé à sentir que la démarche n’était pas adaptée pour relever tous les défis de la relance du rail. Il s’en est même suivi une impasse qui a induit la décision des Etats d’aller vers un nouveau cadre institutionnel. C’est en 2009 que la question a été agitée et à l’époque, un cabinet avait été commis pour étudier et voir le schéma juridique adapté à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs. Ce cadre a été retenu par les Etats le 12 mai 2010. Il est bâti sur la création de société de patrimoine qui va s’occuper de la gestion de la voie sur l’axe Dakar-Bamako, d’une société d’exploitation ferroviaire de Dakar à Bamako et d’un organe de régulation.
C’est ainsi que les deux sociétés qui assuraient jusqu’ici l’exploitation du réseau ont été dissoutes. Ce schéma avait été définitivement retenu par les Etats lors de la rencontre de Bamako du 16 décembre 2015 après le retrait de la concession des mains d’Abbas Jabber, mais sa mise en œuvre, prévue dans le premier semestre de 2015, c’est-à-dire au plus tard en fin mars de la même année, n’a jamais été effective.
MEDINA BAYE INTERPELLE L’ETAT
L’agression mortelle du jeune américain Mohamed Cissé perpétrée par des malfaiteurs dans son domicile à Fass Kahone a plongé toute une communauté à Medina Baye dans une consternation.
L’agression mortelle du jeune américain Mohamed Cissé perpétrée par des malfaiteurs dans son domicile à Fass Kahone a plongé toute une communauté à Medina Baye dans une consternation.
La victime qui a reçu plusieurs coups de coupe-coupe sur la tête a succombé à ses blessures après son évacuation à l’hôpital. Une agression mortelle qui a suscité la colère des populations de la cité de Baye Niass.
Le porte-parole de Medina Baye, Cheikh Mouhamadou Mahi Cissé a tenu une déclaration depuis la Mauritanie où il prend part à un sommet sur la lutte contre le terrorisme, pour dénoncer l’agression et inviter les autorités à renforcer la sécurité dans la cité religieuse de Baye Niass et les environs.
Le porte-parole de Medina a d’emblée prié pour le repos de l’âme du disparu avant de dénoncer l’absence de sécurité dans la localité. «Nous rendons grâce à Dieu avec cette triste nouvelle qui s’est abattue sur un de nos fils d’origine américaine, Mohamed, qui a succombé à ses blessures suite à des actes d’agresseurs qui leur ont trouvé devant leur maison pour les attaquer avec des coupe-coupes. Actuellement, son père lutte contre la mort. On se désole» a indiqué Cheikh Mahi CISSE. Et de poursuivre, «Nous demandons aux autorités de redoubler d’effort pour mettre la main sur ces malfaiteurs, qu’ils soient arrêtés et emprisonnés à la hauteur de leur acte délictuel».
«Ce sont des gens qui ont fui leur pays d’origine et se sont convertis en Islam au Sénégal pour bien mener leur religion musulmane et qu’ils soient tués de cette sorte, certes, c’est la volonté de Dieu, mais il y a un acte prémédité par des malfaiteurs. Or, Dieu nous a dit que celui qui ôte une vie, a ôté plusieurs la vie à plusieurs personnes et cela doit pousser les autorités à mettre la main sur ces gens» a laissé entendre le porte-parole.
«Nous demandons aux autorités de renforcer la sécurité dans la cité de Médina Baye et environs, car c’est par défaut de sécurité que ces gens sont attaqués devant leur domicile. L’Etat doit veiller à renforcer la sécurité», conseille le Cheikh qui a conclu sa déclaration par des prières pour le repos de l’âme de la victime.
G7 «DECRETE» LA STRATEGIE DU POURRISSEMENT
Pour leur premier plan d’actions composé de débrayage, grève totale et une marche, les syndicats du Saemss, Cusems, Sels, Sels/A, Uden et Snelas/Fc, en tirent un bilan satisfaisant.
Pour leur premier plan d’actions composé de débrayage, grève totale et une marche, les syndicats du Saemss, Cusems, Sels, Sels/A, Uden et Snelas/Fc, en tirent un bilan satisfaisant. Ils ont investi la rue hier, jeudi 23 janvier, pour vilipender l’Etat et, par ricochet, ont décidé d’adopter la posture du «jusqu’au boutisme» pour le respect des accords. Seul point qui vaille, selon eux, pour une école apaisée.
Aucune nouveauté sous les cieux. Le G7 réclame et continue d’exiger l’apurement immédiat du passif du protocole du 30 avril 2018. Hier, jeudi 23 janvier, après une grève totale dans toutes les écoles et établissements du Sénégal, les enseignants ont exprimé leur désarroi dans la rue, à l’occasion de la marche nationale. Les syndicats du Saemss, Cusems, Sels, Sels/A, Uden et Snelas/Fc, ont ainsi bouclé leur premier plan d’actions à la place mythique de la Nation (ex-place de l’Obélisque).
Sous l’œil vigilant des forces de l’ordre qui ont encadré cette activité autorisée par l’autorité déconcentrée, les enseignants de tous ordres, tee-shirts rouges et foulards rouges, ont exprimé leur ras-le-bol jusqu’à la place Mansour Mbaye, avant de terminer, comme indiqué dans l’itinéraire, au rond-point RTS.
La marche, sous le signe : une école, mille maux, est un énième acte, pour les enseignants de réclamer le respect strict des accords signés. Car, soutiennent-il, «l’Etat du Sénégal n’a pas respecté les engagements souscrits pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants».
En dépit des récentes sorties du ministre de la Fonction publique, Mariama Sarr, les assurances auparavant de son collège du département de l’Education, Mamadou Talla, les enseignants constatent le refus systématique du gouvernement de matérialiser les acquis fondamentaux devant contribuer à la revalorisation de la fonction enseignante.
Le G7 regrette les multiples actes de provocation, de reniement des engagements et de remise en question des acquis syndicaux obtenus de haute lutte.
Il s’agit, selon le G7, du parachèvement du processus de dématérialisation des actes et de procédure de la fonction publique, la mise en place d’un nouveau système de rémunération pour les agents de l’état basé sur l’équité et la justice et le strict respect du plan d’apurement des rappels dus aux enseignants. Le G7 ajoute l’amélioration considérable du plan de carrière des enseignants et la préservation des acquis sociaux obtenus de longue date.
Cette situation, poursuit le G7, découle uniquement des politiques économiques désastreux opérés par l’Etat au détriment de la prise en compte des aspirations légitimes du peuple.
Pour expliquer le Plan Suppression de l’Enseignement en faisait référence à la politique publique du gouvernement notamment le Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est dans ce jeu de mots que le secrétaire général du syndicat des inspecteurs, El Cantara Sarr, parle de la «politique de précarisation des agents du système éducatif» et préconise la «protection de l’intégrité de l’école publique».
«Nous ne sommes pas des mendiants ? Nous réclamons nos droits», dira Souleymane Diallo du syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), première force au niveau de l’élémentaire. Saourou Sene du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire voit un «vol organisé» de l’Etat en parlant de la surimposition des salaires et des rappels des années de vacation, de volontariat et de contractualisation.
Revalorisation de la fonction enseignante
L’école publique sénégalaise se cherche depuis plus de deux décennies. Elle s’est installée dans une crise cyclique persistante. La grève des enseignants s’inscrit dans ce contexte qui dénote d’une difficulté à réaliser le quantum. Ce qui pose la problématique du temps de présence de l’enseignant dans la classe. Et pour le G7, la persistance des maux est une manière de dévaloriser la fonction enseignante. Cette dévalorisation a pris ses racines, selon l’ancien secrétaire général du Cusems, Ndongo Sarr, quand le métier d’enseignant a été «dé-professionalisé» pour la simple et seule raison qu’il fallait booster le taux brut de scolarisation (Tbs).
Il fût une époque où les enseignants étaient les mieux payés dans l’administration. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’enseignant du nom de Diedhiou, membre du Sels, va plus loin en déclarant ceci : «on note du mépris vis-à-vis des enseignants. On jette l’anathème sur nous prétextant que nous parlons mal français, nous ne nous s’habillons pas bien. Nous voulons de la considération».
Aminata Ndiongue du directoire du Saemss en veut pour exemple le point de vue des enfants qui ne rêvent plus de devenir enseignant. Aussi a-t-elle ajouté «qu’il faut que les enseignants crient pour être payés».
Les syndicats du G7 entendent organiser une plénière d’évaluation du premier plan d’actions (débrayage, grève et marche nationale), dès ce week-end, pour définir la prochaine étape.
LE SENEGAL RESTE DANS LA ZONE ROUGE
Le Sénégal toujours dans la zone rouge. Ce, depuis 2016. C’est ce qui ressort de la publication du rapport sur l’indice de perception de la corruption par le Forum Civil, hier, jeudi 23 janvier.
Le Sénégal toujours dans la zone rouge. Ce, depuis 2016. C’est ce qui ressort de la publication du rapport sur l’indice de perception de la corruption par le Forum Civil, hier, jeudi 23 janvier. Mais pour plus d’efficience dans la lutte contre cette gangrène, le Forum Civil préconise au gouvernement plus de force et de vigueur sur l’axe III du PSE dans ses composantes; gouvernance et institution. Le tout dans une synergie d’actions entre l’Exécutif, le Législatif, la Justice, l’Ofnac, le secteur privé et la société civile. Ce sont là, les recommandations formulées à l’adresse du gouvernement par le Forum civil.
Le Sénégal reste toujours un mauvais élève dans la lutte contre la corruption. Ou du moins, c’est que laisse apparaître Transparency International qui a publié hier jeudi, les résultats de l’Indice de Perception de la Corruption 2019 (Ipc). Il en ressort de cet indice que «le Sénégal a cessé de progresser dans son score, conservant ainsi son score de 45 sur 100 et reste dans la zone rouge à l’instar de tous les pays de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) et de ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), à l’exception du Cap-Vert qui a obtenu une note de 58/100 faisant ainsi de lui le 1er de la zone économique de la Cedeao».
Birahime Seck, coordonnateur général du Forum Civil section Sénégal qui se dit «déçu», déclare : «La stagnation du Sénégal dans la zone rouge après une période de progression (36/100 en 2012, 41/100 en 2013, 43/100 en 2014, 44 en 2015) est due à un affaiblissement réel de la volonté politique de lutter contre la corruption mais aussi à une situation de mal gouvernance, actée par un déficit criant de reddition des comptes ainsi qu’un accroissement de l’impunité».
Parmi les causes de cette stagnation, le Forum Civil liste : le refus de la Cour des comptes et de l’Ige de publier leurs rapports de contrôle sur la gestion des ressources publiques et du patrimoine; l’inertie du président de la République face à la non publication des rapports et au refus d’un membre du gouvernement à répondre à la justice: le cas l’ancien ministre de la micro finance; la non transmission d’affaires relevées par les organes de contrôle à la justice que le Président dit mettre son coude; le déficit d’indépendance de la justice noté d’ailleurs par les acteurs du secteur; le maintien de l’illégalité au sein d’instances de régulation (Armp, Cena etc.) qui affaiblie l’exercice de leurs domaines de compétence; l’arrêt inexplicable et inexpliqué de la politique de traque des biens mal acquis, la forte demande sociale de redevabilité; l’impunité galopante voulue et entretenue par le Chef de l’Etat; l’inertie de l’assemblée nationale et de la justice devant les affaires Bictogo, Prodac, et la gestion du fonds de promotion féminine.
En réponse à tout ceci, le Forum civil préconise entre autres axes l’aboutissement du dispositif juridique de prévention et de lutte contre la corruption, le changement de comportement des citoyens et des acteurs de la gouvernance pour plus d’intégrité, et la promotion des sanctions positives pour célébrer l’intégrité et établir un ordre de distinction national sur la question.
En outre, pour intensifier la lutte, le Forum civil recommande entre autres, la réforme et le maintien de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, en la rendant conforme aux standards internationaux; à un audit exhaustif sur les réserves financières et le patrimoine foncier des institutions de protection sociale comme l’Institut de Prévoyance Retraite (Ipres) et la Caisse de sécurité sociale (Css) ainsi que toutes les transactions immobilières réalisées par la Caisse de dépôts et consignations (CDC) et par l’Artp notamment celle de la construction du siège de l’organe de Régulation des télécommunications ; à l’Ige, à la Cour des comptes, à l’Ofnac et à l’Armp de publier les rapports d’audits et de reddition des comptes qu’ils doivent aux populations conformément à la loi.
TOUS CORROMPUS AU SEIN DE L’UEMOA
Dans cette étude, il est indiqué que tous les pays de l’Uemoa sont dans la zone rouge. Et aucun desdits pays n’a obtenu la moyenne de 50/100. Toutefois, le Sénégal vient en tête avec un score de 45 points suivi du Bénin (41 points), qui gagne un point par rapport à l’IPC 2018. Quant au Burkina Faso, il a chuté d’un point par rapport à l’Ipc 2018 avec un score de 40/100. Au même moment, la Côte d’Ivoire stagne aussi, avec un score de 35/100 etc.
LE CAP-VERT SAUVE LA CEDEAO
Selon l’Ipc, parmi les quinze (15) pays de la Cedeao, seul un (1) pays le Cap-Vert est en dehors de la zone rouge avec un score de 58 points sur 100, devançant ainsi le Sénégal de 13 points…Pour rappel, dans l’Ipc 2018, le Cap-Vert avait une note de 57/100. SIX SUR 54 EN AFRIQUE Au plan africain, l’analyse des résultats montre que seuls 6 pays sont en dehors de la zone rouge, à savoir: Les Seychelles avec 66 points; le Botswana avec 61 points; le Cap-Vert avec 58 points; le Rwanda avec 53 points; l’Ile Maurice avec 52 points; et la Namibie avec 52 points.
REACTIONS….REACTIONS (Nando CABRAL GOMIS)
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE DE LA LIGUE DEMOCRATIQUE «La lutte contre la corrup- tion nécessite l’implication de tous les citoyens»
«L’analyse des résultats sur l’Indice de perception de la corruption en 2019, selon le Forum civil, indique que le Sénégal a stagné et doit faire des efforts. Je voudrais préciser d’abord que le Sénégal fait partie du top Ten africain suivant les trois indices que sont : le doing business, Mo Ibrahim et transparency international. Cela signifie que malgré tout, le Sénégal fait régulièrement des efforts dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance. Ensuite, je dois préciser que la lutte contre la corruption ne peut pas être entièrement l’affaire de l’Etat et ce, même s’il (Etat) doit être en première ligne. L’Etat du Sénégal a mis en place un certain nombre d’instruments sur le plan institutionnel que sont l’Ofnac, l’Ige et la Cour des comptes. Mais, j’insiste encore à dire que la lutte contre la corruption nécessite l’implication de tous les citoyens parce que aucun Etat ne peut arriver à lui seul à bout de ce fléau. Il faudrait que tous les citoyens s’impliquent dans les efforts que l’Etat déploie si nous voulons réduire fortement ce fléau qu’est la corruption dans notre pays. Car, seuls les efforts de l’Etat et l’implication des citoyens peuvent arriver à bout de la corruption. Nous devons également reconnaître les efforts incontestables de l’Etat du Sénégal même s’il reste encore beaucoup à faire dans la lutte contre la corruption. Au niveau de notre parti, nous pensons que l’Etat doit continuer ses efforts en accompagnant les organigrammes qui sont mis en place notamment : l’Ofnac, l’Ige et la Cour des comptes mais surtout faire de sorte qu’à chaque fois que des administrateurs de crédit sont impliqués dans une mauvaise gestion avérée, qu’ils soient naturellement sanctionnés pour l’exemple. Cependant, il nous faut éviter de partir de la perception ou de la rumeur pour jeter en pâture un certain nombre de responsables politiques».
THIERNO BOCOUM, PRÉSIDENT MOUVEMENT AGIR : «Aujourd’hui, la lutte contre la corruption se limite juste à des effets d’annonce»
«Il n’y a pas une volonté politique de la part du régime en place allant dans le sens de réduire considérablement la corruption dans notre pays. Nous avons un régime qui fait dans les slogans et la mise sur pied d’organes de contrôle mais rien dans la prise en charge des recommandations des rapports produits par ces organes. Aujourd’hui, la lutte contre la corruption se limite juste à des effets d’annonce de nos dirigeants sinon, il n’y a rien, pas d’actes concrets allant dans le sens d’éradiquer ce fléau. Ensuite, à plusieurs reprises, le président de la République a montré que ceux qui sont dans son proche entourage peuvent souffrir de tout sauf d’être ausculté dans le cadre de leur gestion. Cela est vraiment dommage dans le sens où il appartient à l’Etat ou du moins à ceux qui nous dirigent de se montrer exemplaires dans leur démarche. On ne peut pas seulement se cantonner sur des sanctions administratives et ne pas transmettre les dossiers à la justice. Aujourd’hui, le gouvernement doit tout faire pour faire parvenir à la justice tous les dossiers en vue de leur traitement dans le respect du principe de la contradiction et que des sanctions ».
BABACAR BA, PRÉSIDENT DU FORUM DU JUSTICIABLE : «Nous avons d’un côté des rapports qui sont rangés dans les tiroirs et de l’autre des organes de contrôle qui ne produisent pas de rapports d’activités».
«Cela fait quelques années que le Sénégal est toujours dans la zone rouge : on n’avance pas on ne recule pas non plus. L’Etat doit faire des efforts pour quitter cette zone rouge. La lutte contre la corruption doit être une des priorités de l’Etat du Sénégal. Car, c’est un phénomène très dangereux et elle peut impactée négativement sur notre économie. En plus, le Sénégal a ratifié plusieurs conventions internationales contre la corruption. Nous avons la capacité d’y parvenir parce que nous avons les corps de contrôle qu’il faut et à la tête desquels siègent des hommes dont la compétence est avérée. Mais, le problème, c’est que nous avons d’un côté des rapports qui sont rangés dans les tiroirs du bureau du Procureur de la République et de l’autre des organes de contrôle qui ne produisent pas de rapports d’activités. Cette situation fait que cela va être très difficile pour le Sénégal de quitter la zone rouge. Si je prends le cas de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), cet organe a produit plusieurs rapports dont environ 19 dossiers transmis au procureur de la République. Le problème se situe donc du côté du suivi des rapports. Je pense que si l’Ofnac transmet un dossier au Procureur et que ce dernier fait son travail, on pourrait avoir gain de cause. Car, le plus souvent, dans ses rapports, l’Ofnac fait des recommandations allant dans le sens de l’ouverture des poursuites judiciaires ou encore à titre administratif (suspension d’un responsable) mais qui ne sont pas souvent suivies par l’autorité. L’autre aspect, c’est les organes de contrôle qui, jusqu’au moment où, je vous parle n’ont pas publié leur rapport d’activité à l’image de la Cour des comptes. Pourtant, ce sont ces rapports qui permettent à l’Etat du Sénégal, à l’administration, de voir les secteurs touchés par la corruption. Si nous voulons quitter cette zone rouge, il faudrait que les corps de contrôle publient annuellement leur rapport d’activités».