A LA QUETE DES VOIES DE REMEDIATION
Trois ans de mise en œuvre après sa signature en 2014, le Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique (Pnssee) est passé à la loupe par le gouvernement, les organisations d’employeurs et de travailleurs.

Trois ans de mise en œuvre après sa signature en 2014, le Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique (Pnssee) est passé à la loupe par le gouvernement, les organisations d’employeurs et de travailleurs. D’un côté, les centrales syndicales tirent un bilan mitigé ; de l’autre, le gouvernement rappelle que des pas ont été faits pour préserver la stabilité.
Le Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique (Pnssee) fait l’objet d’une évaluation depuis hier, mardi 12 novembre, après trois ans de mise en œuvre. Pendant deux jours, les acteurs vont évaluer les paquets de mesures qui figurent sur la matrice retenue en 2014. C’est une manière pour le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, de travailler sur les voies de remédiation pour un espace propice au travail. Car pour Samba Sy, dire que les résultats sont mitigés est reconnaître que de pas ont été faits.
En effet, les organisations d’employeurs et de travailleurs sont loin de donner un satisfecit sur la mise en œuvre du Pnssee. La volonté affichée contraste toujours avec les enjeux de l’heure. « Si l’on se réfère aux quinze paquets de mesures, les résultats restent tout de même mitigés », souligne d’emblée Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts). Ce pacte a été signé en avril 2014, lors de la conférence sociale par le gouvernement, les organisations d’employeurs et de travailleurs, pour une période de trois ans.
Pour Cheikh Diop de la Cnts/Fc, les objectifs sont loin d’être atteints. Dans cette situation, il ne faut pas, dit-il, chercher loin pour stabilité des secteurs. « Nous constatons des points sur lesquels nous devons insister pour rendre performant ce pacte, avant de s’engager dans un autre cadre ». Ainsi, la messe est dite ! Le gouvernement devra donner des échéanciers clairs sur les accords signés avec les syndicats de l’enseignement, de la santé, la justice, les collectivités territoriales et ceux du secteur agricole. Sidya Ndiaye de la Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts) indexe déjà le système de rémunération des agents de la fonction publique complément désarticulé. « Il est fort regrettable de constater l’écart existant entre les actions prévues et leur niveau de réalisation », insiste Mody Guiro.
Pour le ministre, « il nous faut une synergie de tous les acteurs pour aller de l’avant. Sans la stabilité, la paix sociale, on ne peut pas faire du chemin. Donc, un espace propice au travail. Cet atelier va travailler sur les voies de remédiation ». La présidente du haut conseil du dialogue social (Hcds), Innocence Ntap Ndiaye, estimera pour sa part que cet atelier tripartite d’évaluation du Pnssee est le point de départ d’un nouveau pacte pour stabiliser les relations professionnelles. « De nouveaux accords pour répondre au mieux aux aspirations des organisations », préconise-t-elle.