SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 juillet 2025
Par Dr Babacar DIOP,
LA FETICHISATION DU POUVOIR EN AFRIQUE : L’EXEMPLE DE LA GUINEE
Alpha Condé, arrivé au pouvoir à un âge fort avancé, après plusieurs décennies passées dans l’opposition, apparaît comme un nouveau Bâsi des temps modernes
L’Afrique est encore frappée par ce que le philosophe sénégalais Djibril Samb appelle le «syndrome Bâsi », une maladie qui affecte dangereusement les chefs d’État africains et qui est pire que l’épidémie de l’Ébola. Bâsi était un souverain de l’empire du Ghana qui arriva au pouvoir à un âge assez avancé ; frappé de cécité qu’il dissimula, il s’accrocha au pouvoir avec la complicité de son entourage en usant de toutes sortes de subterfuges (D. Samb, L’Afrique dans le temps du monde, 2010, p.91).
Le pouvoir est une drogue qui fait perdre la raison. Des chefs d’État africains découvrent subitement, avec déraison, qu’ils sont irremplaçables et nourrissent la folle ambition de régner à vie sur leur pays. Ils sont prêts à tout, au nom disent-ils de l’intérêt supérieur de leur pays : ils tuent des enfants, massacrent leur peuple, emprisonnent des innocents pour satisfaire des ambitions démesurées et démoniaques. Ils prétendent à terminer les projets qu’ils sont les seuls à pouvoir achever.
C’est dans cette logique que Djibril Samb explique cette maladie contagieuse et mortelle des hommes politiques africains : « Ce syndrome consiste, pour ces chefs d’État […], même parvenus démocratiquement au pouvoir, à capturer l’appareil d’État, à vassaliser toutes les institutions, à concentrer tous les pouvoirs entre leurs mains et celles de leurs familles, avant d’instituer une espèce de « royauté barbare » d’extraction tyrannique fondée sur le règne du pouvoir personnel. Ce syndrome est d’autant plus justement nommé que certains chefs d’État africains, n’ayant pourtant exercé le pouvoir au plus que quelques années, se découvrent subitement irremplaçables »
(L’Afrique dans le temps du monde, p.92). Le syndrome Bâsi constitue une politique du pire qui repose sur la violence brutale et une concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un individu omnipotent qui devient l’alpha et l’oméga de tout un peuple soumis à ses désirs, fantasmes et caprices les plus burlesques. À titre d’illustration, le président Alpha Condé, arrivé au pouvoir à un âge fort avancé, après plusieurs décennies passées dans l’opposition, apparaît comme un nouveau Bâsi des temps modernes. Frappé de cécité politique, il utilise la violence contre son peuple pour s’accrocher à un pouvoir personnel et clanique qui a tourné le dos au peuple guinéen depuis longtemps. Ses partisans entonnent la chanson déjà entendue ailleurs: « la Guinée a besoin du Pr Alpha Condé, il faut le laisser terminer ses chantiers pour le grand bonheur du peuple guinéen ».
C’est pourquoi, F. Mitterrand avait bien raison de dire : « Il y a toujours une clientèle pour les dimensions hors série » (Le coup d’État permanent, 2010, p.109). Alpha Condé ne reculera devant aucune honte, il tuera pour le pouvoir, il piétinera le peuple pour conserver les privilèges égoïstes de son clan politique. L’Afrique est malade de ses dirigeants ! C’est la raison pour laquelle, « la question fondamentale qui se pose à l’Afrique […] demeure celle de son leadership politique » (D. Samb,
L’Afrique dans le temps du monde, p.9). Les manifestions organisées à Conakry et à l’intérieur du pays, entre le 14 et 16 octobre par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont déjà fait onze morts, une centaine de blessés dont certains sont dans un état critique et plus de deux cents arrestations. Malgré cette situation chaotique, Alpha Condé refuse d’entendre la voix de la raison ; il est décidé à aller jusqu’au bout de sa logique meurtrière du troisième mandat en marchant sur des cadavres. Le peuple de Guinée a trop souffert pour supporter à nouveau qu’on sacrifie innocemment ses enfants. Il faut préserver le sang sacré des guinéens.
A-t-on oublié le massacre du 28 septembre 2009 qui a fait plus de 150 morts ? A-t-on oublié la douleur des femmes violées dans l’enceinte du stade du 28 septembre de Conakry ? A-t-on besoin de rappeler toutes les luttes du peuple guinéen pour la démocratie et la dignité ? A-t-on rangé aux oubliettes le rôle pionnier et héroïque de la Guinée dans les indépendances africaines. Il est évident qu’Alpha Condé refuse de marcher dans le sens de l’histoire, il veut replonger la Guinée dans les ténèbres à ce moment décisif de son histoire. Malgré la grande défaillance d’un homme face à sa population, la belle jeunesse de Guinée est décidée à marcher dans le sens l’histoire. Elle assure la résistance populaire pour arrêter la révision constitutionnelle qui ouvrirait à Alpha Condé la voie à une candidature et à un troisième mandat au forceps.
Saint Just disait, avec son cœur plein de jeunesse dans son Discours sur la Constitution de France : « La liberté d’un peuple est dans la force et la durée de sa constitution ; sa liberté périt toujours avec elle, parce qu’elle périt par des tyrans qui deviennent plus forts que la liberté même » (Œuvres complètes, 2004, p.539). Au regard de l’idéal de démocratie que nous souhaitons en Afrique, la jeunesse doit soutenir ce noble combat pour dissuader d’autres « Bâsi » en puissance qui observent avec intérêt l’évolution de la situation en Guinée.
Sans aucune hésitation, les peuples africains doivent adopter des positions radicales contre les chefs d’État qui seraient tentés par l’idée d’un troisième mandat, en violation flagrante de la Constitution de leur pays. C’est l’occasion d’inviter la jeunesse africaine à s’inspirer de ces propos pleins d’enthousiasme, d’engagement et d’actualité du jeune Abraham Lincoln de Springfield qui venait d’entrer en politique ; il disait à ses compatriotes américains dans un discours du 27 janvier 1838, à la veille de son vingt-neuvième anniversaire: « [Que chaque amoureux de la liberté, que tout citoyen qui veut le bien de sa postérité jure, au nom du sang versé par la révolution, de ne jamais violer en quoi que ce soit les lois du pays et de ne jamais tolérer que d’autres les violent. […], que chaque [citoyen] accepte de soutenir la Constitution et les lois au prix de sa vie, de ses biens et de son honneur sacré ; qu’aucun n’oublie que transgresser la loi, c’est piétiner le sang de son père et mettre en lambeaux sa propre liberté comme celle de ses enfants. […]
Bref que [le respect de la loi] devienne la religion politique de la nation ; que les anciens et les jeunes, les riches et les pauvres, les esprits graves et les êtres joyeux, quels que soient leur sexe, leur langue, leur couleur, leur condition, ne cessent jamais de lui offrir des sacrifices sur les autels qui sont les siens » (Le pouvoir des mots. Lettres et discours, 2009, pp.20-21). Alpha Condé, un passionné de pouvoir absolu en arrive à se considérer comme la source légitime du pouvoir, oubliant que la légitimité émane de la volonté de la communauté politique. Pour cet hom
me, sa propre volonté et la volonté particulière du clan au pouvoir deviennent la volonté générale. C’est ce processus de corruption de la politique qui coupe la légitimité de sa source originaire (la communauté) que le philosophe argentin Enrique Dussel appelle la « fétichisation du pouvoir », c’est-à-dire, son absolutisation, et sa divinisation. La fétichisation du pouvoir est la manifestation de la corruption la plus achevée de la politique.
Ainsi, les représentants cessent de représenter le peuple pour incarner des intérêts particuliers, les intérêts du groupe au pouvoir et des lobbies qui les soutiennent. Le pouvoir se corrompt quand il dévie de sa fonction première qui est d’obéir à la volonté générale de la communauté politique. En ce sens, E. Dussel soutient : « La corruption originaire du politique, que nous nommerons le fétichisme du pouvoir, consiste en ce que l’acteur politique (les membres de la communauté politique, qu’ils soient citoyens ou représentants) croit pouvoir affirmer que sa subjectivité propre ou l’institution dans laquelle il accomplit une fonction (et qui lui permet donc d’être appelé « fonctionnaire », qu’il soit président, député, juge militaire policier, est le siège ou la source du pouvoir politique.
Ainsi, par exemple, l’État qui s’affirme comme souverain, comme l’instance ultime du pouvoir, représente le fétichisme du pouvoir de l’État et la corruption de tous ceux qui prétendent exercer le pouvoir étatique ainsi défini » (Vingt thèses de politique, 2018, p.29-30). Celui quit nie son peuple s’affirme lui-même comme maître absolu et se divinise. Ainsi, le pouvoir est considéré comme une idole à laquelle on sacrifie la vie du peuple qui devient un instrument, un objet, c’est-àdire une chose. Le pouvoir fétichisé est un pouvoir corrompu, coupé des préoccupations du peuple pour satisfaire des intérêts particuliers ; c’est aussi un pouvoir oppressif qui use des formes les plus brutales de la violence.
Alpha Condé croit exercer le pouvoir par son « autorité autoréférentielle » (E. Dussel, Vingt thèses de politique, p.30), c’està-dire référée à lui-même, oubliant la communauté politique, « l’instance ultime » qui est la seule source du pouvoir légitime. Alpha Condé, candidat au pouvoir absolu, devient à lui seul toute la Guinée, sa volonté particulière vaut la volonté générale du peuple. Ainsi le pouvoir en Guinée se corrompt, se fétichise, s’absolutise et se tyrannise. Le pouvoir fétichisé est un pouvoir despotique qui use de la violence pour exercer sa domination sur le peuple. Il ne consiste plus en un exercice délégué par la communauté, mais plutôt en une dictature qui persécute le peuple afin d’assouvir les ambitions particulières et égoïstes d’une oligarchie politique corrompue. Dans un tel schéma, ceux qui s’opposent à l’oppression sont persécutés et réprimés jusqu’à la mort. Ainsi, le pouvoir fétichisé se nourrit du sang de ceux qui résistent.
Le peuple doit faire face au monstre afin de construire un nouvel ordre qui consacre la volonté de la communauté. En Afrique, il est temps que les despotes comprennent que le peuple est le seul détenteur légitime du pouvoir. La Guinée doit user de tous les moyens pour se libérer de cette nouvelle domination. Devant un Bâsi infirme et assoiffé de pouvoir absolu, il faut un peuple éveillé et prêt à défendre sa liberté à tout prix. En vérité, « un dictateur n’a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi » (Le coup d’État permanent, 2010, p.238). Aujourd’hui, la Guinée engage la lutte pour sa « Seconde Émancipation » ; ce noble combat mérite une solidarité continentale. Pour conclure, les onze victimes des manifestations du 14 au 16 octobre 2019 doivent être élevées au rang de martyrs de la démocratie. À leur endroit, nous prononçons ces vers de Senghor remplis symboles : « Non, vous n’êtes pas morts gratuits. Vous êtes les témoins de l’Afrique immortelle /Vous êtes les témoins du monde nouveau qui sera demain » (L.S. Senghor, Œuvre poétique, 1990, p.95). La jeunesse africaine est invincible.
Dr Babacar DIOP,
Enseignant-chercheur au département de Philosophie de l’université Cheikh anta DIoP babacar.diop1@gmail.com
VIDEO
"JE DÉNONCE LE HARCÈLEMENT JUDICIAIRE CONTRE L'ADVERSAIRE POLITIQUE QUE JE SUIS"
L'ex-chef des "Jeunes patriotes" ivoiriens, Charles Blé Goudé, en liberté conditionnelle au Pays-Bas dans l'attente d'une décision de la CPI, a affirmé dans un entretien à France 24 faire l'objet de "harcèlement judiciaire"
L'ex-chef des "Jeunes patriotes" ivoiriens, Charles Blé Goudé, en liberté conditionnelle au Pays-Bas dans l'attente d'une décision de la CPI, a affirmé dans un entretien à France 24 faire l'objet de "harcèlement judiciaire".
Charles Blé Goudé estime faire l'objet de "harcèlement judiciaire". Dans un entretien diffusé lundi 11 novembre sur France 24, l'ex-chef des "Jeunes patriotes" ivoiriens, a assuré que l'on tentait de "l’empêcher de participer aux débats politiques de son pays" et de s’impliquer dans la campagne présidentielle de 2020.
"On ne peut pas éternellement utiliser l’appareil judicaire pour faire aboutir un agenda politique. Même Félix Houphouët-Boigny ne l’a pas fait", a-t-il poursuivi, visant le président ivoirien Alassane Ouattara.
L’ancien bras droit de Laurent Gbagbo sera jugé par un tribunal criminel à Abidjan pour des crimes présumés commis entre 2010 et 2011. Il a été acquitté en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour Pénale Internationale et est actuellement en liberté conditionnelle aux Pays-Bas, en attendant l’examen de l’appel de la procureure par la CPI.
Blé Goudé a été élu en août à Abidjan à la tête de son parti et ne cache pas ses ambitions présidentielles. Il était dans les années 2000 surnommé "le général des rues" pour sa capacité à mobiliser les partisans du président de l'époque, Laurent Gbagbo, grâce au mouvement des Jeunes patriotes, souvent qualifié de milice.
Ses détracteurs et les ONG internationales considèrent qu'il a été un des principaux acteurs de la montée de la tension en Côte d'Ivoire dans la décennie 2000, qui a culminé en 2010-2011 dans les violences post-électorales ayant fait plus de 3 000 morts.
VIDEO
CES CIVILS LIBYENS QUI VIVENT DANS LA CRAINTE DES BOMBARDEMENTS
epuis juin, l’impact de la bataille pour le contrôle de Tripoli est ressenti dans toute la capitale libyenne
Depuis juin, l’impact de la bataille pour le contrôle de Tripoli est ressenti dans toute la capitale libyenne. Les civils vivent dans la crainte des bombardements alors que quelque 120 000 personnes ont déjà fui les combats.
Depuis le 4 avril, le maréchal Khalifa Haftar, qui tient l'est de la Libye, a lancé une offensive pour prendre le contrôle de Tripoli. Cela fait six mois maintenant que les combats meurtriers entre les forces loyales au GNA, exécutif dirigé par Fayez al-Sarraj, et celles du maréchal Haftar font rage au sud de la capitale Tripoli.
Les envoyés spéciaux de France 24, Julie Dungelhoeff, Abdallah Malkawi et Catherine Norris Trent, vous emmènent auprès de la population qui vit quotidiennement dans la crainte des bombardements. Selon un dernier bilan de l'ONU, publié en juillet, les combats ont fait au moins 1 093 morts et 5 752 blessés, dont des dizaines de civils, et forcé plus de 128 000 personnes à quitter leur foyer.
«LE TRAITEMENT RESERVE AUX ‘’DAARA’’ N’EST NI LEGITIME NI RAISONNABLE»
«Il existe au Sénégal plus de 720 associations de maîtres coraniques prenant en charge 16.850 écoles coraniques ou ‘’daara’’, alors que l’enseignement élémentaire ne comptait pas plus de 9000 écoles recevant environ 1.800.000 élèves.
«Il existe au Sénégal plus de 720 associations de maîtres coraniques prenant en charge 16.850 écoles coraniques ou ‘’daara’’, alors que l’enseignement élémentaire ne comptait pas plus de 9000 écoles recevant environ 1.800.000 élèves. Le traitement réservé aux ‘’daara’’ n’est ni légitime ni raisonnable». Les propos sont du directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow, qui prononçait ainsi une leçon inaugurale portant sur la problématique de l’éducation au Sénégal, à l’occasion des journées scientifiques organisées par la cellule Zawiya Tidaniya.
A l’occasion des journées scientifiques organisées par la cellule Zawiya Tidaniya, il a été question d’un échange sur la problématique de l’éducation et de la mendicité au Sénégal, les 6 et 7 novembre. Sans ambages, les acteurs sont unanimes sur la situation actuelle: le système éducatif sénégalais est confronté à une crise multiforme et multidimensionnelle (crises des finalités, des contenus, des performances, des ressources...), depuis plusieurs décennies. Cette situation a fait tache d’huile dans tous les compartiments du système éducatif. Les «daara», lieux d’éducation et de formation par excellence, bien avant l’école française, ne sont pas épargnés par cette crise cyclique.
Le diagnostic du directeur exécutif de la Cosydep est sans équivoques: en 2015, une étude de la société civile soutenait qu’il existe au Sénégal plus de 720 associations de maîtres coraniques prenant en charge 16.850 écoles coraniques ou ‘’daara’’, alors que l’enseignement élémentaire ne comptait pas plus de 9000 écoles recevant environ 1.800.000 élèves. A l’aune de la mise en œuvre des objectifs d’universalisation de la scolarisation, ces statistiques, soutient Cheikh Mbow, montrent que le traitement réservé aux daara n’est ni légitime ni raisonnable.
En prononçant la leçon inaugurale portant sur la problématique de l’éducation au Sénégal, Cheikh Mbow rappelle la place des daara sur les onze (11) décisions présidentielles relatives aux Assises nationales sur l’Education et la Formation (Anef). Selon lui, «deux décisions constituent une forte opportunité pour refonder le système éducatif en restituant aux daara leur véritable valeur, en leur rendant la considération qu’ils méritent. Ces décisions et mesures indiquent des voies pour corriger les injustices et incohérences dans notre système d’éducation».
Et pourtant, indique-t-il, des «initiatives originales et valorisantes sont nécessaires pour que les offres existantes puissent jouer leur véritable rôle en vue de contribuer efficacement au respect du droit à l’éducation de tous les citoyens, quelles que soient leurs origines socioculturelles, leurs pouvoirs économiques ou leur milieu de résidence».
Pour réduire les disparités sans précédent notées dans l’accès à l’éducation, Cheikh Mbow estime qu’il faudrait se départir des normes et principes compresseurs du système formel pour valoriser les autres offres éducatives. Ceci, poursuit-il, évitera la fracture sociale qui risque de se creuser, avec des citoyens cohabitant dans la même société sans repères communs, sans valeurs partagées. «Une telle société ne peut jamais être stable», parce que «traversée par des risques de conflits et d’agressions extérieures qui peuvent ruiner son existence», dit-il. Cette situation est la résultante d’une insuffisance notée, constate Cheikh Mbow, dans le pilotage et la gestion des compétences transférées, notamment en éducation, dans un contexte de mise en œuvre de la déconcentration et de la décentralisation.
Dans la leçon inaugurale, Cheikh Mbow prône un changement de paradigmes pour répondre aux enjeux de l’heure. Il s’agit déjà de divorcer d’avec toute «forme d’extension des modèles dominants, qui accentue la discrimination et l’élitisme, car basés sur la sélection/élimination qui explique l’échec pour tous ceux qui ne sont pas préparés à s’adapter aux modèles existants». Aussi Cheikh Mbow préconise-t-il la diversité des opportunités à travers un modèle qui offre à chacun (enfant, jeune, adulte) les convenances d’apprentissages adaptées à ses besoins et garantit la réussite des apprentissages pour tous. Cela doit donc être un modèle à la fois diversifié, intégré, décloisonné et holistique.
En gros, un saut qualitatif est urgent pour la (re)définition d’un projet éducatif partagé, adapté, pertinent et viable est souhaité. Ce qui permettra d’aller vers la suppression de la mendicité, tout comme il faudra mobiliser tous les acteurs et partenaires de l’éducation autour de l’application diligente et intelligente de ces paradigmes.
«LE PAYS VA DANS LE GOUFFRE»
Interpellé sur les 55 milliards de FCFA que le Sénégal vient de lever sur le marché de l’Uemoa, Meissa Babou s’en désole et cloue au pilori Amadou Ba, qui a pourtant été alerté aux fins de limiter les interminables Eurobonds levés sur le marché financier
Lever 55 milliards sur le marché financier pour une grande entreprise, à fortiori , un Etat n’est pas de la mer à boire. Mais le Sénégal sous ajustement, qui a fait l’effort d’augmenter les prix de quelques produits à la consommation et de baisser quelques dépenses, sous la houlette de la Banque mondiale pour le rééquilibrage des comptes du Trésor public doit nécessairement arrêter tous les projets qu’il finance et surtout ne pas engager d’autres. C’est ce que préconise l’Economiste Meissa Babou pour faire face aux engagements exigibles.
L’économiste Meissa Babou, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) interpellé sur les 55 milliards de francs CFA que l’Etat du Sénégal vient de lever sur le marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), s’en désole et cloue au pilori l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba, qui a pourtant été longtemps alerté par les avisés aux fins de limiter les interminables Eurobonds levés sur le marché financier. Pour s’en convaincre, il a tenu à rappeler ceci : «Six (06) mois avant la dernière présidentielle, alors invité à Sud Fm je parlais déjà d’une banqueroute si l’on n’arrêtait pas le ministre Amadou Ba. Aujourd’hui, le temps m’a donné raison. Nous sommes en train de subir les conséquences des actions d’autorités qui ne comprennent que dalle». A l’en suivre: «Le ministre a enfoncé le pays dans des projets inutiles comme le Train Express régional, l’autoroute Ila Touba…». De mémoire, convoque l’économiste pour étayer son propos. «La Banque mondiale a toujours conseillé le Sénégal. Par exemple avec le Ter, la Banque mondiale n’était pas d’accord. Et quand le Sénégal a levé 1200 milliards sur le marché financier, la Banque mondiale avait recommandé à celui-ci (Sénégal) de garder la moitié pour 2019. Mais, Amadou Ba répondait en ces termes: Nous sommes un pays souverain».
Le Sénégal sera absent sur le marché financier pour un temps
Cette posture assez dommageable, fait-il savoir, «nous a amené à payer cash. Aujourd’hui, nous en sommes à une situation de déséquilibre budgétaire, voire de déficit budgétaire. Et lorsque le pays est dans une telle situation, la Banque mondiale vous freine». D’ailleurs, ajoute-t-il: «Le Sénégal ne pourra plus aller sur le marché financier sans autorisation du Fonds monétaire international (Fmi). Nous sommes sous-ajustement. Parce que nous sommes incapables de payer la dette. Et tant que cette situation n’est pas réglée, aucun accès au marché financier ne sera autorisé par le Fmi».
Le social freine le développement
Selon l’économiste, «notre développement est freiné par le social. Et ce qui est dommage dans cette affaire, c’est le mal-vivre noté chez les Sénégalais. Les Sénégalais ne se retrouvent plus parce qu’au niveau social, la situation est difficile au niveau des écoles, des hôpitaux, et particulièrement pour les universités. Par exemple, cette année, l’Etat aura de sérieux problèmes pour orienter tous les nouveaux bacheliers dans les universités. Parce que les universités ne sont pas capables d’absorber tous ces bacheliers».
Tous les projets doivent être arrêtés, excepté les projets clés en main
A la situation actuelle, l’économiste préconise ceci: «Tous les projets où l’Etat finance doivent être arrêtés. Et seuls les projets financés clés en main doivent continuer». Et de dire dans la foulée : «Aujourd’hui encore, l’Etat engage un projet social appelé Bus Rapid Transit (Brt) sans avenant de 300 milliards de francs CFA, lequel sans doute arrivera à plus de 600 milliards. Nous l’avons vu avec le Train Express Régional (Ter) qui, au départ tournait autour de 800 milliards, mais aujourd’hui il avoisine plus de 1500 milliards». Aujourd’hui, conseille-t-il: «Le seul projet bon, c’est le projet Ila Kaolack. Parce que ce sont les Chinois qui financent clé à main».
L’absence de planification est contre performante
Très déçu par cette situation, Meissa Babou dira: «Il n’y a aucune planification dans nos politiques publiques. Les gens font des projets par copinage à l’image du projet Ter. Donc, pas même de vision. Ce sont des investisseurs qui viennent nous faire des propositions comme ça. Et très souvent, ces projets ne rentrent pas dans notre vision de développement». Et l’économiste de déconseiller: «Il faut que les gens arrêtent d’engager l’Etat dans des projets où le seul but visé est l’intérêt personnel. Tout doit être planifié avant. Ce qui n’est pas le cas pour bon nombre de projets engagés ».
MOMAR DIONGUE «TRAHIT» LE SECRET DE MACKY
«Le chef de l’Etat est en train de se renforcer, de créer un vaste mouvement autour de sa personne et cela, bien avant l’élection présidentielle. Je dirais même que cette dynamique a commencé au Conseil des ministres décentralisé tenu à Kaffrine.
Alors que les supputations vont bon train au sujet des motivations réelles du chef de l’Etat qui, au moment où il semble bannir toute discussion au sein de camp concernant le troisième mandat, procède au renforcement de sa coalition par la promotion des alliés de la dernière heure. Momar Diongue, journaliste et analyste politique, interpellé par la rédaction de Sud quotidien, souligne que le président Sall après avoir martyrisé l’opposition durant son premier mandat, est en train de l’amadouer soit pour se baliser la voie du troisième mandat le moment venu, soit pour créer un vaste rassemblement pour son futur dauphin.
«Le chef de l’Etat est en train de se renforcer, de créer un vaste mouvement autour de sa personne et cela, bien avant l’élection présidentielle. Je dirais même que cette dynamique a commencé au Conseil des ministres décentralisé tenu à Kaffrine.
En marge de cette rencontre, il avait dit qu’il allait réduire l’opposition à sa plus simple expression. C’est le premier repère qui explique à mon avis cette dynamique. J’y reviendrais tout à l’heure. Le deuxième repère, ce sont les élections législatives de juillet 2017 où le président Macky Sall s’est rendu compte que sa coalition, Benno Bokk Yaakaar, était en train de s’affaiblir ou de s’essouffler. Car, au sortir de ces législatives, il avait à peine 51% des suffrages même si le mode de ce scrutin lui a permis d’avoir une majorité avec énormément de départements qu’il a remportés. Mais toujours côté suffrages, il était quasiment titillé par l’opposition/ C’est pourquoi il a senti la nécessité de renforcer la coalition Bby. Et si vous souvenez bien, c’est au sortir de ces législatives qu’il à commencé à faire appel à ses anciens frères libéraux : Modou Diagne Fada, Farba Senghor, Pape Samba Mboup, Souleymane Ndènè Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye qui l’ont tous rejoint pour élargir les base de la coalition Benno Bokk Yaakaar pour aller vers une grande coalition présidentielle. Donc, c’est depuis cette élection qu’il s’est lancé dans cette dynamique.
Maintenant, je l’ai évoqué un peu plus haut, je considère le Conseil des ministres décentralisé de Kaffrine comme étant le premier repère de cette dynamique de renforcement du président Sall tout simplement. Si vous vous rappelez de la déclaration du chef de l’Etat, lui-même disait qu’il allait réduire l’opposition à sa plus simple expression. Et dans sa démarche, il a fait recours à deux stratégies dont la première a été utilisée durant son premier mandat où il était question pour lui de ne pas faire de quartier à l’opposition. C’est la raison pour laquelle il l’a martyrisée à l’époque. Ceux qui avaient des velléités pour entraver son chemin pour le second mandat, on a vu le sort qui leur a été réservé. Certains sont allés en prison comme Khalifa Ababacar Sall à la faveur de l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, Karim Wade avait fait les frais de la Crei, le Pds a vu énormément de ses responsables arrêtés et emprisonnés au point qu’il soit obligé de se concentrer sur leur libération plutôt que penser à se massifier et à s’organiser. Ensuite, il a réussi à travers la loi sur le parrainage à faire invalider les candidatures de certains ténors de l’opposition dont Malick Gakou, Pape Diop, Hadjibou Soumaré, Aïda Mbodj pour ne citer que ceux-là. Donc, il avait réussi à martyriser l’opposition et ne lui donner aucune chance de pouvoir entraver son chemin pour le second mandat. Ça, c’est la méthode du premier mandat».
«AMADOUER L’OPPOSITION POUR SE BALISER LA VOIE DU TROISIEME MANDAT, LE MOMENT VENU»
Maintenant, contrairement à cette méthode pour le second mandat, il amadoue l’opposition et c’est ce qui l’a amené à donner quelques sucettes à ceux qui étaient dans le camp de l’opposition et qui ont finalement décidé de le rejoindre. C’est le de Cheikh Tidiane Gadio récemment élevé au rang de vice-président de l’Assemblée nationale, Aïssata Tall Sall nommée Envoyée spéciale du président de la République. Auparavant, il a fait la même chose avec le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Balde mais aussi avec Thierno Lô nommé président du conseil d’administration de la société chargée de la gestion du Ter (Train express régional). Donc après avoir martyrisé l’opposition durant son premier mandat, Macky Sall est en train de l’amadouer. Puisqu’il a non seulement nommé certains de ses frères libéraux, il a scellé ses retrouvailles avec le président Wade. Il a aussi permis la libération de Khalifa Ababacar Sall par le biais d’une grâce présidentielle. Et enfin, il a tendu la main au reste de l’opposition pour entrer dans le cadre du dialogue politique. Donc, la méthode utilisée par le président Sall durant son premier mandat est contraire à celle qu’il est en train d’utiliser actuellement pour créer un vaste mouvement autour de sa personne mais pour quelle finalité. À mon avis, je pense que cette finalité peut être double puisque le président Sall sait que le débat sur le troisième mandat va fortement finir sur une question de rapport de forces. Et s’il travaille pour avoir l’essentiel de la classe politique autour de lui, peut être qu’il lui sera beaucoup plus facile, le moment venu, d’aller vers un troisième mandat si c’est vraiment dans ses intentions».
«UN VASTE RASSEMBLEMENT (...) POUR SON DAUPHIN»
«L’autre possibilité, c’est de créer un vaste rassemblement autour de sa personne pour éventuellement que tous ses souteneurs aillent dans le sens qu’il leur indiquera au moment où il choisira son dauphin. Tout simplement parce qu’il sait que ce dernier (dauphin) aura besoin d’une grande majorité présidentielle pour pouvoir éventuellement passer parce que ce dauphin n’aura pas le temps d’ici là de peaufiner un coefficient personnel, d’asseoir sa notoriété, de se préparer à temps et d’avoir un appareil. Donc, soit Macky Sall travaille pour lui-même dans la perspective d’un troisième mandat pour qu’au moment où il en aurait l’intention, qu’il n’y ait pas une opposition farouche pour l’empêcher et que la majorité présidentielle soit suffisamment forte afin que le rapport de forces lui soit favorable. Ou bien il travaille à créer un vaste mouvement pour son dauphin».
MACKY SALL ASSOIT SES BASES POLITIQUES
Le slogan «Gagner ensemble, gouverner ensemble» semble ne pas être une vaine formule pour l’actuel locataire du palais présidentiel.
Le slogan «Gagner ensemble, gouverner ensemble» semble ne pas être une vaine formule pour l’actuel locataire du palais présidentiel. Par la dernière nomination du député-maire de Podor, Aïssata Tall Sall, au poste d’Envoyée spéciale du président de la République, tout comme le remplacement de feu Ousmane Tanor Dieng par Aminata Mbengue Ndiaye au Hcct, sans oublier la reconduction d’un socialiste au poste ministériel libéré par l’actuel Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), le chef de l’Etat reste dans la logique de conforter sa majorité présidentielle acquise à la veille de la présidentielle dernière. Le tout, dans un parfum de projet de troisième mandat qui lui est prêté par ses adversaires politiques.
Qui disait, au lendemain de la formation du premier gouvernement de l’acte II du président Macky Sall pour démarrer ce quinquennat, que le chef de l’Etat a fait du zapping des «transhumants» dans ledit gouvernement ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la presque totalité des leaders politiques qui avaient changé de fusil d’épaule, à la veille de la présidentielle de février dernier, sont désormais «casés» un à un.
La dernière nomination reste celle du député-maire de Podor, Aïssata Tall Sall, présidente du mouvement politique “Oser l’avenir“. La candidate «recalée» par les “Sept sages“, lors de la dernière présidentielle, par le filtre du parrainage, est désormais Envoyée spéciale du président de la République. Avant la “Lionne de Podor“, d’autres responsables politiques qui avaient déclaré leur candidature avant de se désister à la dernière minute au profit du président sortant, ont été «récompensés». Il en est ainsi de Cheikh Tidiane Gadio, leader du Mouvement panafricain et citoyen/Luy Jot Jotna (Mpcl), nommé 3ème Vice-président de l’Assemblée nationale. Que dire du maire de Ziguinchor, non moins leader du parti Union centriste du Sénégal (Ucs), Abdoulaye Baldé aux commandes de la commission de l’Energie à l’hémicycle ? Il en est de même pour d’autres nouveaux alliés, à l’image de Modou Diagne Fada, actuellement à la tête de la Sonacos, de Souleymane Ndéné Ndiaye, actuel Pca d’Air Sénégal, et tant d’autres responsables politiques.
Au-delà de la nomination des derniers venus dans la grande majorité présidentielle formée à la veille de la présidentielle de février dernier, le président Macky Sall reste manifestement dans la volonté de récompenser aussi les alliés fidèles et loyaux, à ses côtés depuis 2012. L’un des derniers actes posés par le chef de l’Etat allant dans ce sens est sans conteste la nomination de l’actuel Secrétaire général du Ps, Aminata Mbengue Ndiaye à la tête du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), en remplacement de son défunt mentor, Ousmane Tanor Dieng. Mieux, le président Macky Sall donne le fauteuil ministériel laissé vacant par Aminata Mbengue Ndiaye au Ps, au maire socialiste de Dakar plateau, Alioune Ndoye, respectant ainsi le quota cédé au Ps du vivant d’Ousmane Tanor Dieng.
Le président semble rester dans la même dynamique de son slogan théorisé à la création de sa grande coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), lors du deuxième tour de la présidentielle de 2012. En effet, pour conserver ladite coalition, il a respecté la devise «Gagner ensemble, gouverner ensemble», qui a permis cette longévité jamais égalée de Bby. Une méthode qui lui a réussi dans sa logique de recherche d’un deuxième mandat, dans la mesure où tous les partis alliés de Bby l’avaient investi pour la présidentielle de 2019. Ainsi donc, par ces actes, l’actuel locataire du palais est en train de mieux assoir ses bases politiques, dans un contexte marqué par des soupçons, à tort ou à raison, de la part de ses adversaires politiques, d’un projet de troisième mandat.
«L’OR OLYMPIQUE, C’EST POSSIBLE ET ON SE BATTRA POUR LE DECROCHER»
De retour de Yaoundé, la médaille de bronze de la catégorie des Lourds au cou, Mbagnick Ndiaye s’est tourné vers le prochain Open de Dakar prévu à Dakar-Arena (16-17 novembre).
De retour de Yaoundé, la médaille de bronze de la catégorie des Lourds au cou, Mbagnick Ndiaye s’est tourné vers le prochain Open de Dakar prévu à Dakar-Arena (16-17 novembre). Avec l’ambition de tirer encore le judo sénégalais vers le sommet de cette compétition. Mais aussi de faire un pas ferme vers la qualification aux prochains Jeux olympiques de Tokyo 2020. A quelques encablures du circuit dakarois, ce judoka, qui a réussi à mettre fin à 23 ans de disette du judo sénégalais aux derniers championnats d’Afrique de Cap Town et fraîchement désigné comme meilleur sportif de l’année par l’Association nationale de la presse sportive ( ANPS), fixe le cap de ses ambitions dont le point culminant sera d’offrir au Sénégal une médaille olympique.
Vous venez d’être distingué par l’Association nationale de la Presse sportive qui vient de vous attribuer le prix El Hadji Amadou Dia Ba, récompensant le meilleur sportif de l’année. Comment avez-vous accueilli cette distinction ?
Quand j’ai entendu que l’on m’avait désigné comme meilleur sportif de l’année, cela m’a procuré beaucoup de joie. Etre nominé parmi tant de sportifs et gagner ce titre, me fait énormément plaisir.
Cette distinction ne tombe pas souvent sur le judo. Est-ce que vous pensez que la discipline est en train de jouer actuellement les grands rôles dans le sport sénégalais ?
J’avoue qu’il n’y a pas beaucoup de judokas qui l’ont fait. Il faut dire que ce n’est pas évident. Mais, c’est le fruit d’un long travail qui est en train de porter ses fruits.
Qu’est ce que ce titre vous suggère ? Cela ne vous incite pas, vous les judokas à mettre la barre très haut d’autant que vous êtes dans une année préolympique ?
Il faut en convenir, cette année est une année préolympique. C’est la dernière ligne droite et toutes les compétitions vont être décisives. Mais on ne va rien lâcher et on ira chercher toutes les médailles possibles.
Vous mettez le cap sur les prochains Jeux olympiques, est-ce que avec cette médaille de bronze décrochée lors du dernier Open de Yaoundé ajoutée à l’or décroché lors des Jeux africains au Maroc, vous lance bien dans cette dynamique ?
J’étais à l’Open de Yaoundé pour gagner la médaille d’or mais avec la volonté divine, je me suis retrouvé avec la médaille de Bronze. On ne peut que remercier le Bon Dieu d’avoir déjà réussi à monter sur le tatami et d’en ressortir sain et sauf. Maintenant, nous allons essayer de gagner la médaille d’or ici durant l’Open de Dakar.
Comment cette médaille d’or de Yaoundé vous a-t-elle échappé ?
J’ai perdu sur des détails. En effet, j’ai perdu sur un adversaire censé moins fort. C’était son jour à lui et il a exploité des failles et en a profité pour gagner le duel qui nous opposait.
Mais à la fin vous engrangez assez de points en perspective de la qualification finale aux JO de Tokyo 2020 ?
Il reste beaucoup de tournois. C’est un circuit. L’Open de Yaoundé servait juste de préparation pour les grandes compétitions comme les championnats d’Afrique, les championnats du monde où il faut marquer le maximum de points. C’est en passant à tous ces tournois que l’on peut facilement décrocher la qualification.
Pour l’Open de Dakar, vous êtes bien partis ainsi que l’autre grand espoir Georgette Diatta (médaillée d’or à Yaoundé). Est ce que vous êtes optimistes pour le judo sénégalais ? Est-ce que l’on peut attendre à une bonne prestation du Sénégal qui va engager 26 combattants ?
On a une très bonne équipe et soudée. Il faut continuer à les aider comme les autres sports. Il faut beaucoup de moyens pour espérer gagner des médailles. Il faut que l’on soit conscient que le haut niveau, ce n’est pas du jeu et c’est quelque chose de très important. Tout le monde se bat pour cela. Nous ne sommes pas très loin. Maintenant si les dirigeants sont très conscients, nous aurons beaucoup plus de médailles.
Le Sénégal pourra frapper un grand coup sur les tatamis de Dakar Arena ?
Je le crois mais le judo est un sport individuel. De mon côté, je suis prêt et j’espère que le reste de l’équipe sera prêt sur le plan mental. On va monter, défendre les couleurs du Sénégal et obtenir le plus de médailles possibles.
Les moyens accrus de la part des autorités sont ils, selon vous, indispensable pour mettre le judo dans la voie de la performance ?
Comme on le dit, il n’y en aura jamais assez. On demande beaucoup plus car ce n’est pas facile. Il y a les voyages pour les tournois et tout ce qui s’en suit. Si on gagne des médailles, sans rien au retour, cela n’encourage pas les plus jeunes. C’est pitoyable que dans un pays comme le Sénégal, on puisse faire autant de résultats et ne pas être soutenu. Je lance un appel aux autorités par rapport au système de récompenses des athlètes qui font énormément d’effort. Quand on gagne et on revient. On ne nous félicite pas. Il faut que les autorités se remettent en question par rapport à cela.
Il y a les Jeux olympiques de la jeunesse qui se tiendront en 2022 à Dakar. Pensez-vous que, en ce qui concerne le judo, le Sénégal est bien dans une bonne dynamique?
Nous avons beaucoup de jeunes qui sont prêts. Si on voit la composition de l’équipe nationale, la majeure partie a une moyenne de 22 ans et 24 ans. La plupart, ce sont des jeunes et ils ont beaucoup de chances pour réaliser quelque chose. Avec les compétitions de petites catégories, de mini judo, je pense que le niveau va beaucoup plus augmenter d’ici les deux années qui vont suivre.
Pensez-vous qu’à Tokyo en 2020, le judo sénégalais peut faire mieux que lors des JO de 2016 à Rio ? Peut-on vraiment espérer que le Judo peut, à Tokyo amener l’or olympique au Sénégal?
Nous sommes conscients de cela. Mais l’or olympique, ce n’est pas facile. Ce sont les Jeux olympiques quand même. Il y a un bon moment, on n’avait pas eu de médailles d’or aux championnats d’Afrique et finalement, nous l’avons obtenue. L’or olympique, c’est possible pour le judo et on se battra pour le décrocher.
Vous êtes actuellement étudiant à Grenoble en France et vous continuez le judo en France. Est ce que l’environnement favorise une bonne préparation pour les JO de 2020 ?
Je suis parti en France poursuivre mes études. C’est la priorité. Il y a aussi le sport et je m’entraine bien. L’environnement est magnifique et je fais des stages, des compétitions. Cela se passe très bien.
Vous avez, lors de vos séjours en France, côtoyé le Français Teddy Riner, une grande icône du judo mondial, est-ce qu’il vous a apporté quelque chose ?
On s’entraînait ensemble à l’Insep de Paris. Maintenant, je suis à l’université de Grenoble. Ce n’est pas évident avec la distance. Mais j’essaierais de m’aménager avec l’université pour pouvoir s’entraîner avec lui à Paris.
Est-ce que vous avez appris quelque chose au contact de ce grand champion ?
Nous avons fait des combats et j’ai appris de lui comme il a profité de moi aussi. C’est le haut niveau et chacun cache ses arguments. Il est dans l’équipe de France et moi dans celle du Sénégal. Notre relation est amicale et on ne rentre pas dans tous les détails.
LA SANTÉ DE HISSENE HABRÉ INQUIÈTE
L’ancien président Tchadien, Hissène Habré, serait très malade au point d’inquiéter les responsables de l’administration pénitentiaire
L’ancien président Tchadien, Hissène Habré, serait très malade au point d’inquiéter les responsables de l’administration pénitentiaire.
Condamné aux travaux forcés à perpétuité par les Chambres africaines extraordinaires créées au sein des juridictions sénégalaises, il purge sa peine à la prison du Cap Manuel, où un compartiment a été construit sur financement de l’Union africaine qui avait donné mandat au Sénégal de le juger.
Dans les colonnes de « Vox Populi», un membre de la famille de l’ancien président confirme l’information. . « Depuis le début du mois de novembre, le Président Habré a été vu plusieurs fois dans un cabinet médical. Son état de santé est incompatible avec la détention car il avait fait une crise cardiaque », indique ce proche de la famille.
Dakar, 12 nov (APS) – Les journaux reçus mardi à l’APS abordent divers sujets de l’actualité avec un accent particulier sur la politique.
L’Obs s’intéresse à l’avenir de la présidente du mouvement ‘’Osez l’avenir’’, récemment nommée Envoyée spéciale du chef de l’Etat, en affichant à sa une : ’’Aïssata Tall Sall, une opposante au pouvoir, l’ambition piégée’’.
Selon, le journal du Groupe Futurs Médias, ‘’en quittant l’opposition pour rallier le camp du président (…)’’, la maire de Podor, une commune du nord du Sénégal ‘’semble avoir hypothéqué ses ambitions politiques’’.
’’La nouvelle Envoyée spéciale du chef de l’Etat est aujourd’hui considérée, avant même sa prise de fonction officielle, comme un pion du +macky+ qui vivra désormais dans l’obsession de la recherche du mot juste, dans le diktat du politiquement correct pour ne pas heurter les oreilles de son nouveau boss’’, commente L’Obs dans ses colonnes.
Le Quotidien met pour sa part en exergue les relations entre la titulaire d’’’Osez l’Avenir’’ et sa suppléante à l’Assemblée nationale et note ‘’un long froid entre Aïssata Tall Sall et Marième Soda Ndiaye’’.
’’De dépitée à député’’, titre le journal qui renseigne qu’elle avait critiqué le ralliement de Aïssata Tall Sall à Macky Sall à la veille de la présidentielle du 24 février. ‘’La jeune de 27 ans était dépitée par cette décision qui lui avait +fait mal et honte+’’, écrit Le Quotidien tout en rapportant ses propos dans lesquels elle déclare ‘’assumer ses positions’’.
A sa Une, Sud Quotidien s’exclame : ’’Refus de débat sur le 3e mandant et le dauphinat, dégel des relations avec Me Wade, promotion des +transhumants+ et renforcement du Benno… Macky, en mode brouillage !’’.
Pour cette publication, ‘’le slogan+ Gagner ensemble, gouverner ensemble+ semble ne pas être une vraie formule’’ pour l’actuel locataire du palais présidentiel.
Citant la dernière nomination du député-maire de Podor, Aïssata Tall Sall, au poste d’Envoyée spéciale du chef de l’Etat, le remplacement de feu Ousmane Tanor Dieng par Aminata Mbengue Ndiaye au Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), (…), Sud quotidien indique que Macky Sall ‘’reste dans la logique de conforter sa majorité présidentielle acquise à la veille de la présidentielle dernière. Le tout, dans un parfum de projet de troisième mandat qui lui est prêté par ses adversaires politiques’’.
Walfquotidien revient dans sa livraison du jour sur la polémique née du passage du Sénégal devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU, en lien notamment avec l’affaire Karim Wade.
Il a été dit au sortir de la présentation du cinquième rapport du Sénégal à la 127e session du Comité des droits de l’homme que le pays s’était engagé à se conformer aux recommandations de cet organe relativement à un réexamen du dossier judiciaire du fils de l’ancien président de la République.
Une information démentie dans la foulée par le ministère sénégalais des Affaires étrangères.
’’Le Comité des droits de l’homme rappelle le Sénégal à l’ordre’’, écrit le journal à sa une. La même publication ajoute : ‘’malgré le démenti du ministère des Affaires étrangères suivi du limogeage de Moustapha Kâ et Samba Ndiaye Seck, le Comité a dénoncé la violation par l’Etat du Sénégal des droits de Karim Wade et la déchéance de ses droits civils et politiques’’.
En octobre 2018, le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait invité l’Etat du Sénégal à rétablir Karim Wade dans ses droits en réparant les préjudices qu’il aurait subis.
Le comité avait alors estimé que Wade-fils, définitivement condamné à six ans de prison pour enrichissement illicite et à une amende de 138 milliards de francs, n’avait pas bénéficié d’un procès équitable.
Le Soleil rapporte l’annonce faite hier par le Secrétaire général de la Présidence de la République à l’ouverture du Forum Bloomberg ‘’Africa business media innovators’’ où il était par le groupe américain à ’’exposer les politiques de l’Etat sénégalais en prévision des mutations numériques’’.
Mahammed Boun Abdallah Dionne a déclaré dans le quotidien national que ’’l’intranet gouvernemental sera davantage sécurisé’’, ajoutant que ‘’le Sénégal veut capter les dividendes de la révolution du numérique’’.
Le Témoin quotidien met en exergue le budget 2020 et affiche ‘’Les ruptures de l’ère Macky II’’, citant ‘’le passage d’un budget moyen à un budget programmes, la déconcentration de l’ordonnancement, une politique d’endettement prudente’’.
A en croire la publication, ‘’les ressources de ce budget augmentent de près de 300 milliards de francs, soit 10% de plus, et que la masse salariale prend l’ascenseur avec 74 milliards de francs CFA’’.