Dakar, 11 nov (APS) – Les journaux reçus lundi à l’APS mettent en exergue les mises en garde du khalife général des tidianes Serigne Babacar Sy Mansour contre la promotion de l’homosexualité, la franc-maçonnerie, les antivaleurs, etc., à l’occasion de la cérémonie officielle du Gamou, la naissance du prophète, célébrée dans la nuit de samedi à Tivaouane.
‘’Homosexualité, franc-maçonnerie, mariages cachés, etc. Les mises en garde de Serigne Babacar Sy Mansour’’, affiche à sa une Le Soleil pour ainsi entretenir ses lecteurs du discours du guide religieux lors de cette cérémonie à laquelle le gouvernement était représenté par une délégation conduite par le ministre de l’Intérieur Aly Ngouye Ndiaye.
Le quotidien national renseigne que le Khalife général des tidianes s’est aussi prononcé ‘’sur la manière dont certains mariages sont célébrés au Sénégal, en appelant à préserver la stabilité du pays.
‘’La fatwa du khalife des tidianes’’, titre de son côté Enquête, soulignant que ‘’Serigne Babacar Sy Mansour ne veut plus des homosexuels qui se pavanent au vu de tous’’. Le journal ajoute que le guide religieux, ‘’connu pour son franc-parler légendaire’’, ‘’n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer certaines de la société’’.
L’As, sur la même lancée, indique que le Khalife général des tidianes a lancé une ‘’fatwa contre les homosexuels’’. Selon la même publication, ‘’Serigne Babacar Sy Mansour a décrié l’ampleur du phénomène avant d’indexer l’Etat qui ferme les yeux sur cette situation’’.
Pendant ce temps, Sud quotidien informe que ‘’le Khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour souhaite qu’une lutte acharnée soit menée contre les tares de la société telles que l’homosexualité, la franc-maçonnerie. La publication titre ‘’La fatwa de Tivaouane’’.
La Tribune parle également de la ‘’fatwa contre l’homosexualité, la franc-maçonnerie, les antivaleurs, etc.’’, affiche à sa une ‘’Serigne Babacar Sy scie le mal’’.
Kritik écrit de son côté ‘’ Tivaouane dépoussière la +Charia’’ et souligne que ‘’le Khalife des tidianes ne se voile pas la face et interpelle de vive voix le ministre de l’Intérieur’’.
Pour sa part, Source A a mis en exergue ‘’la commémoration de la naissance du Prophète (PSL), à Tivaouane, Medina Baye, Darou Mousty… sur fond de sorties au vitriol’’ et écrit ‘’le Gamou des +caw xiir+’’.
Le journal souligne que ‘’le Khalife des tidianes ouvre le feu sur les homosexuels, les danseurs et danseuses, les mariages en cachette appelés +takku suuf+’’.
‘’Médina Baye lapide Iba Der et Cie’’, informe le journal à propos de la publication en juillet dernier des cinq premiers tomes de ‘’L’histoire générale du Sénégal des origines à nos jours’’ qui a engendré une vive polémique. Certains responsables des confréries musulmanes ou leurs disciples ont démenti les faits rapportés par Iba Der Thiam et ses collaborateurs, concernant certaines figures religieuses.
Source A rapporte par ailleurs les propos de Moustapha Sy, le responsable moral des ‘’Moustarchidines’’ lancés à l’endroit de Macky Sall et Aly Ngouye Ndiaye : ‘’je lui avais donné un avertissement, quand sa voiture avait pris feu. Mais la prochaine fois, arrivera ce qui devra arriver. Lui et son ministre de l’Intérieur doivent arrêter les provocations’’.
‘’Sermonné par Moustapha Sy, Serigne Modou Kara l’envoie se promener’’, écrit la même publication qui a repris les propos du guide religieux en ces termes : ‘’J’extériorise mes sentiments envers Serigne Touba, comme bon me semble’’.
‘’Attaqué par Moustapha Sy, Kara calme le jeu’’, écrit de son côté Vox Populi. Le journal reprend les propos du guide religieux ‘’je ne veux voir personne tenter une réaction…’’, renseignant qu’’’à l’origine de la colère du Moustarchidines, une lettre vierge dont a parlé le guide du Diwane’’.
‘’A un certain degré de responsabilité, on ne doit pas se faire passer pour un comédien. Qu’on arrête les choses frivoles, de suivre les politiques qui se jouent de nous’’, déclare Moustapha Sy dans des propos rapportés par Vox Populi.
Le Quotidien rapporte de son billet qu’’’Aux Champs des courses, le guide des Moustarchidines a fait une sortie hors normes pour solder ses comptes avec ses détracteurs, pour remettre les compteurs à zéro après un an de silence’’.
‘’Accusés, levez-vous ! Serigne Modou Kara ne devrait pas bouder son plaisir… pour apporter sa réplique’’, écrit le journal du groupe Avenir communication.
FAUDRAIT-IL VOTER TOUS LES JOURS ?
Le Sénégal est un pays avec une situation de terrorisme latent chez ses voisins du Sahel sans que la classe politique ne s’en soucie ! Dans ce pays, on discute et on ne discute que de la date des prochaines élections
Le Sénégal est un pays où les arsenaux de l’Armée nationale sont violés et des quantités de munitions, qui pourraient alimenter toute une guerre civile, sont dérobées et dont une partie a pu être retrouvée fortuitement, à la faveur de banals contrôles de la circulation routière, sans que cela n’émeuve pas grand monde !
Le Sénégal est un pays où la Marine nationale peut mettre la main sur une cargaison de drogue dure et que la moitié de la drogue saisie disparaisse, comme par enchantement, sans que cela ne dérange ou ne semble préoccuper personne ! Deux faits majeurs de l’actualité qui devraient mériter que des voix s’élèvent pour exiger que toute la lumière soit faite et que les responsabilités soient situées et bien situées. Il y va en effet de notre sécurité nationale qui, encore une fois, doit primer sur tout autre chose.
Le Sénégal est un pays qui vient de vivre une rentrée dans les écoles et universités, avec moult difficultés pour les élèves, les étudiants et leurs parents, sans que cela ne suscite le moindre débat au sein de la classe politique !
C’est comme qui dirait que le devenir du pays ne constituerait pas une préoccupation de premier ordre. Le Sénégal est un pays qui vient de terminer une campagne agricole, sans que personne ne pose la question sur les modalités d’assurer le financement de l’achat des récoltes et le sort des producteurs !
La réussite ou l’échec de cette campagne ne constitue point un sujet de préoccupation ; nul ne cherche à savoir si les objectifs de production fixés ont été réalisés ou pas. Le Sénégal est un pays dont le gouvernement est en train de faire examiner le budget de l’Etat pour l’exercice prochain, sans pour autant que cela ne fasse un débat sur les choix budgétaires et leurs implications et conséquences !
Le Sénégal est un pays en péril dans ses frontières, avec une situation de terrorisme latent chez ses voisins du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger et Nigeria) sans que la classe politique ne s’en soucie !
Le Sénégal est un pays dont la sécurité intérieure et la stabilité économique et sociale sont menacées par d’éventuels graves troubles politiques en Guinée-Bissau et en Guinée Conakry, sans qu’aucun homme politique ne daigne s’en soucier !
Personne ne se demande comment le Sénégal devrait-il s’organiser pour jouer un rôle dans la pacification de ces crises chez nos voisins ou (scénario du pire) comment faire pour recevoir des hordes de plus de deux millions de réfugiés au cas où la situation dégénérerait chez le président Alpha Condé par exemple. Quelles dispositions l’Etat du Sénégal a-t-il déjà prévues pour faire face à une telle fatalité qui s’annonce ?
Dans ce pays, on discute et on ne discute que de la date des prochaines élections. A peine le pays est-il sorti de l’élection présidentielle de février 2019, qu’on se projette sur celle prochaine de 2024, pour discuter de qui sera candidat et qui ne le sera pas et dans quelles conditions cette élection serat-elle organisée. On voudrait installer ainsi le pays dans une campagne électorale permanente.
Rien n’intéresse la classe politique que le calendrier électoral. Cela est tellement vrai que certains hommes politiques, entre deux échéances électorales, désertent le débat public ou quittent même le pays, jusqu’à une nouvelle campagne électorale. Qui sont nos hommes politiques ? James Freeman Clarke répondait qu’«un politicien pense à la prochaine élection. L’homme d’Etat, à la prochaine génération».
A mer agitée, écarte ta pirogue !
Le débat public au Sénégal ne cesse donc de tourner autour de la question électorale. C’est une lapalissade que de dire qu’il y a bien des choses dans la vie d’un pays en dehors des joutes électorales. L’éducation, la santé, la sécurité, les préoccupations sociales et les perspectives pour les jeunes générations sont des enjeux qui doivent être adressés lucidement et de façon dépassionnée. Rares sont les fois où les responsables politiques, de la majorité comme de l’opposition, ont adressé les nombreux drames sociaux à moins d’un émoi populaire.
Les indignations sur des questions économiques comme le sort des entreprises, les difficultés du secteur industriel, les problématiques de l’emploi et de l’employabilité se comptent du bout des doigts. Des déclarations incendiaires sont faites sur des questions choisies pour leur capacité à créer la controverse, histoire de faire un tabac dans les médias ou de ne chercher qu’à nuire. On constate que depuis plus de quatre bonnes années, le débat public est très centré sur un supposé scandale dans l’attribution de licences d’exploration d’hydrocarbures.
A entendre certains hommes politiques, c’est comme si le Sénégal avait déjà produit du pétrole ou du gaz, déjà vendu, et dont le fruit a été détourné par des élites au pouvoir. C’est également la même chose dans le débat sur un prétendu détournement de la somme de 94 milliards suite à une transaction sur un terrain litigieux, depuis plus de trente ans. On finit par croire que le fameux terrain a été vendu et que l’Etat a sorti des deniers pour conclure la transaction et que ces sommes sont tombées dans de poches profondes d’hommes politiques au pouvoir.
Or, de tout cela, il n’en est rien. Des hommes politiques ont voulu prendre leurs accusations comme des vérités sans aucune preuve et imposer aux autres citoyens d’accepter cela. Convoqués par les enquêteurs, ces hommes politiques, notamment Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo ne peuvent dire plus qu’ils ne nourrissent que des soupçons. Dans quelle situation serait-on si les soupçons de chacun sur son voisin devraient pouvoir faire l’objet de procédures judiciaires ?
La mauvaise foi est telle que tous les coups sont permis. «On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse.» Les personnalités de la Société civile sont entrainées dans ce débat au point que d’aucuns parmi elles en arrivent à oublier les missions fondamentales des organisations qu’elles représentent. Ainsi, découvre-t-on que des «droits-de-l’hommistes» par exemple, en arrivent à plus parler de calendrier électoral, à contester le droit de tel ou tel autre candidat de pouvoir briguer un mandat supplémentaire, qu’ils ne parleraient de violations des libertés fondamentales ou de respect de la dignité humaine.
Les cas de torture, de maltraitance ou autres abus contre les personnes sont relégués au second plan. Il faut bien le dire, certains responsables de la société civile sont davantage portés vers les questions politiques et électorales que les responsables de partis politiques. Dans une telle ambiance, devrait-on s’étonner d’entendre dire que «la société civile sénégalaise est plutôt un conglomérat d’opposants au régime en quête de reconnaissance ou d’espaces de conquête du pouvoir ou de tribune pour pouvoir justifier une existence qui permettrait de capter des financements» ?
Il demeure également que le discours est systématiquement sous le registre de la contestation, de la véhémence, que sur celui des propositions alternatives. On se rappelle un candidat à l’élection présidentielle qui disait, sur un plateau de télévision, garder ses bonnes idées pour lui, afin d’éviter que ses adversaires ne s’en inspirent ou les lui volent. Le citoyen lambda finit par se faire une religion dans une telle atmosphère. Il se détourne de tout ce qui est vient du monde politique, quel que soit l’instigateur.
Face à la «vapeur» et la «houle», le Sénégalais s’inspire d’Aristote et «écarte son vaisseau». Cette indifférence à la parole politique sur toutes les questions touchant la vie courante du pays noie les rares propositions concrètes, caricature les actions conduites et joue sur la légitimité de tous. On ne peut être dans un pays où il n’y ait de parole reconnue.
L’expertise, sans cesse conspuée et rabrouée, finit par se terrer. Ils sont nombreux, les intellectuels sénégalais et professionnels dans différentes filières, qui se privent totalement de parole, sur des questions dont leur connaissance et expérience éclaireraient des lanternes. Qui peut leur reprocher de ne pas se livrer à une meute d’insulteurs dont la quête de contradictions hors de toute logique fait son essence ?
Ces derniers, incapables d’apporter un quelconque argumentaire contre une idée ou une question soulevée, recourent de manière systématique à l’injure et à l’invective. Des officines où des spécialistes de l’injure sur les réseaux sociaux, sont installées par des hommes politiques afin d’exercer une certaine terreur sur des adversaires. L’espace des débats est occupé par l’agitation et les contradictions sans fin sur les choses les plus puériles. A vouloir tout rendre léger, on en oublie qu’il y a des choses dont le sérieux exige un poids.
La place des médias dans ce vacarme
Dans une chronique en date du 10 août 2015, intitulée «Méritez de nous gouverner !», nous interpellions la classe politique. Dans le même temps, nous relevions «Quelle est aussi la responsabilité des médias dans ce charivari ?
Le souci de donner la parole à toutes les sensibilités politiques ne devrait pas pousser à relayer n’importe quel propos. Une rédaction doit pouvoir apprécier souverainement de refuser de relayer un propos qui heurte la morale ou les principes républicains».
Les médias sénégalais ont un rôle crucial dans le nivellement d’une telle atmosphère. Toutes les opinions se valent en démocratie, mais il est des tribunes offertes qui consciemment, ne sont d’aucune valeur ajoutée à la communauté ou pire, lui nuisent. Une diversification des questions proposées dans les médias s’impose à tous. Une plus grande attention portée aux questions sociales, économiques et culturelles au-delà des caricatures ou des couvertures en lien à des événements communs, aiderait à faire bouger des lignes.
Il y a bien des choses intéressantes et créatives au Sénégal à faire découvrir au grand public. La logique de course effrénée à la nouvelle choquante a fini d’entrainer la plupart des médias dans un engrenage où le client favori reste le politique sénégalais.
Entre déclarations aériennes, controverses à susciter ou entretenir, mise en valeur à force d’ego, la tribune offerte aux politiques de tous bords par les médias sénégalais finit par lasser l’opinion. La recherche du plus grand nombres de «clics» pousse certains médias nouveaux à privilégier le sensationnel dans la diffusion de l’information, avec un contenu ou une «titraille» qui ne correspondent pas à la véritable information. Il faudra bien du temps pour vomir tout ce qui a été dit et proposé sur le fait politique et la chose publique, afin de partir sur des bases nouvelles.
La quête d’un dragon a pu hanter Dakar par la force des médias. Un rire tout jaune vaut mieux qu’une indignation. Le plus grave est qu’ils sont nombreux, parmi le public sénégalais, à cause de la vacuité des contenus et des carences professionnelles qui sautent à l’œil, à se détourner des chaines et radios sénégalaises pour suivre des stations étrangères. Allons-nous les accuser d’être soumis à l’étranger pour leur choix ?
JE DEMANDE À MACKY ET À SON MINISTRE DE L’INTÉRIEUR D'ARRÊTER LES PROVOCATIONS
Contrairement à l’année dernière, où Serigne Moustapha Sy a refusé de s’épancher sur la chose politique, cette année, le marabout n’a pas été tendre avec le pouvoir
Les rideaux sont tombés sur la 118e édition du Gamou annuel de Tivaouane. Un Maouloud clos hier par le guide du Dahiratoul moustarchidine wal moustarchidaty (Dmwm), Serigne Moustapha Sy, qui demande au Président Macky Sall «d’arrêter les provocations» à son endroit.
«Ils vont dire que j’ai transformé le Maouloud en meeting politique.» C’est en ces termes que le guide du Dahiratoul Moustarchidine wal moustarchidaty (Dmwm), a clos ce samedi, la 118e édition du Gamou de Tivaouane aux Champs de courses. Contrairement à l’année dernière, où Serigne Moustapha Sy a refusé de s’épancher sur la chose politique, cette année, le marabout n’a pas été tendre avec le pouvoir : «Je demande à Macky Sall et à son ministre de l’intérieur d’arrêter les provocations.» Pourquoi ? «Des gendarmes ont arrêté mon cortège et ont exigé qu’on leur remette les papiers autorisant ledit cortège à avoir un gyrophare et une sirène», déplore-t-il.
Alors ironise-t-il, «dans ce pays, mêmes les ânes et les chats ont droit à un gyrophare et une sirène. Ce n’est pas normal. C’est une provocation». Il enchaine pour montrer qu’il ne parle pas dans le vide :
«Je lui avais donné un avertissement et sa voiture a pris feu (Ndlr : Lors des obsèques de Ousmane Tanor Dieng). Mais, la prochaine fois on verra.» Le guide des Moustarchidines ne terminera pas la phrase.
Mais, il insiste : «cela fait 20 ans que notre cortège vient au Maouloud et les gendarmes en question l’ont toujours escorté sans jamais demander une autorisation. Ils pensent en faisant un cortège comme Macky Sall et consorts nous voulons ressembler à eux. Je ne suis pas son égal», assène le marabout qui considère que «Macky Sall doit faire très attention aux Khalifes généraux qui ne lui chantent que ses louanges et lui disent que c’est lui qui détient le pouvoir. Le Khalife général des mourides ne dirige que la communauté mouride et le Khalife général des Tidianes ne dirige qu’une partie de communauté. Et les autres khalifes généraux de même».
Selon lui, «c’est le Peuple qui détient le pouvoir et non un cercle restreint». C’est pourquoi il lui conseille «d’éviter les rivalités qui ne mènent à nulle part». A l’en croire, «il y a des personnes, dès qu’elles sont installées dans un fauteuil, oublient le passé. C’est parce que la plupart d’entre elles ne méritent pas le poste qu’elles occupent. C’est pourquoi je demande à Youssou Ndour de rechanter son tube ‘’Combine Mbeuré’’. Parce qu’il est plus que actuel».
Ainsi, Serigne Moustapha Sy a invité ses milliers de fidèles massés aux Champs de courses à se préparer pour les prochaines élections locales et législatives en attendant la Présidentielle de 2024. «Je ne sais même si on va aller jusqu’à l’élection présidentielle. C’est Dieu Seul qui sait», enchaine le marabout.
Et de rappeler ce qu’il avait dit la même chose à l’ancien Président Abdou Diouf en de pareilles circonstances : «Je lui avais demandé de choisir de sortir du Palais par la grande porte ou de mourir. Je lui avais demandé de choisir la plus simple formule. Il pensait que c’était des paroles en l’air jusqu’au jour où on l’a exfiltré du Palais derrière les escaliers. On avait même pris ses bagages pour l’amener directement dans l’avion parce qu’il n’avait même pas de maison au Sénégal. Il est allé directement en France.»
Au-delà il a fait part à ses disciples de la visite de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall après sa libération. «Je lui ai dit que ce sont les grands érudits qui ont supervisé son incarcération. Même Khalifa Sall n’en revenait pas quand je le lui ai annoncé. C’est pour lui dire que cela n’a pas été quelque chose de banal. C’est pourquoi je lui ai demandé de laisser derrière toutes ces choses-là et de poursuivre son chemin. Parce que je lui ai dit qu’il y a des choses beaucoup plus importantes que d’être un maire», poursuit-il.
Le guide du Dmwm n’a pas conclu son speech sans inviter les Forces de défense et de sécurité, «à plus de discipline». Car à l’en croire, «elles doivent être plus disciplinées que les personnes en leur charge».
L’unité de la famille Sy
Outre la question politique, Serigne Moustapha Sy s’est prononcé sur l’unité de la famille Sy et la célébration du Gamou dans un même endroit que les autres membres de la famille. Indiquant que ce débat a été agité par l’un de ses amis procureur qui lui a proposé de s’unir avec sa famille. «Je lui ai répondu que ce sont les membres de ma famille qui ne m’impliquent pas dans leurs affaires alors qu’ils ne disposent pas plus de savoir encore moins plus de fidèles que moi», se convainc-til.
Et il n’est pas question de renoncer à organiser le Maouloud aux Champs de courses : «J’ai décidé d’organiser le Gamou ici aux Champs de courses sur instruction du Serigne Tidiane Sy Al Makhtoum. Et tant qu’il ne me demandera pas d’arrêter d’organiser le Gamou aux Champs de courses, je continuerai.»
Pour simplement dire, selon lui, «aucun être humain ne pourra m’empêcher de faire le Gamou ici». S’agissant toujours de la famille Sy, il a révélé qu’on lui a demandé «de révolutionner la Tarikha Cheikh». Il explique : «Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum mon marabout, s’est précipité pour s’acquitter de cette tâche, à ma place, il a été rappelé à Dieu, de même Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine en l’espace de 6 mois. C’est pourquoi je demande aux autres de faire très attention. Parce que je les vois en train d’organiser des Hadaratoul Jummah alors que la révolution de la Tarikha ne se situe pas à ce niveau.»
Serigne Modou Kara sermonné
Serigne Modou Kara en a aussi pris pour son grade. S’adressant à l’émissaire du Khalife général des mourides, Mouhamadou Mbacké Abdoul Wakhoud, lors de la cérémonie du Maouloud, le guide des Moustarchidines a invité ses pairs chefs religieux à «éviter d’être des boucliers des hommes politiques. Parce que ce qu’ils disent et ceux qu’ils font sont différents. C’est pourquoi je demande à Serigne Modou Kara d’éviter de verser dans des détails qu’on lui dicte, et d’arrêter les choses futiles qu’il fait. Parce qu’un chef religieux ne doit pas se comporter comme un comédien surtout quand vous avez des personnes qui comptent sur vous. Un chef religieux doit savoir préserver sa personnalité pour qu’on le différencie des personnes qui se trouvent dans la rue.
Je ne vais pas le dire en privé, je vais le dire ici parce que nous avons de bons rapports. C’est le fils de ma tante. Je demande la même chose aux autres chefs religieux d’arrêter les futilités et de courir après les politiques qui nous manipulent. Il faut refuser d’être les boucliers des responsables politiques», conseille M. Sy.
Répondant à l’ancien coordonnateur du Pur, El Hadji Issa Sall, sans le nommer, Serigne Moustapha Sy a fait savoir : «J’ai fait mon congrès, certains ont dit que ce sont des talibés qui se sont rassemblés pour faire ce que leur marabout leur a dicté. Quand on a un petit esprit, on a des difficultés à se trouver un endroit où se mettre.»