Le Gamou sera célébré dans plusieurs foyers de la confrérie tidiane au Sénégal. Une occasion de revenir sur les différentes écoles de cette forte communauté de disciples de Cheikh Ahmet tidiane Cherif.
Au Sénégal, la forte communauté Tidiane est disséminée partout dans le pays. La particularité de cette confrérie vient de la multiplicité de ses écoles. De Tivaouane à Médina Gounass en passant par Thiénaba, Médina Baye et Léona Niassène, tous se réclament de cette tarikha même s’ils diffèrent par leurs précurseurs. On peut citer la branche de Tivaouane incarnée par El Hadji Malick Sy qui, après avoir fait le tour du monde à la recherche du savoir, commença à implanter un peu partout des zawiyas ou universités populaires dans le seul but de mieux instruire ses disciples, mais aussi de préparer une élite populaire.
Originaire du Walo, Maodo Malick Sy s’est installé à Tivaouane où il a enseigné et formé plusieurs personnalités. A la fin de leurs humanités, ses disciples sont retournés dans leurs localités respectives pour y fonder des Zawiyas sous son autorisation ou celle de son fils Sergine Babacar Sy. Parmi eux, figurent Serigne Madior Cissé de Saint-Louis et El Hadji Rawane Ngom de Mpal. Comme El Hadji Madior Cissé, El Hadji Rawane Ngom a également reçu l’autorisation de tenir le Gamou à Mpal. Asa disparition en 1922, ElHadji Malick Sy a eu comme premier khalife son fils, Serigne Babacar Sy décédé en 1967.
LEONA NIASSENE, MEDINA BAYE
C’est à Kaolack qu’on retrouve l’autre grand foyer de la Tidianiya au Sénégal en l’occurrence l’école d’El Hadji Abdoulaye Niasse «Le Grand». Après sa formation religieuse classique auprès de son père, El Hadji Abdoulaye Niasse séjournera dans plusieurs écoles du pays, dans le Saloum et les régions environnantes. Après son pèlerinage à la Mecque, il s'installe à Taïba Niassène dans le Saloum où il construit une grande mosquée. Voulant prêcher et enseigner l'islam dans le Saloum, il se heurte à l'administration coloniale française qui surveillait de près ses activités et ses déplacements. Devant cet acharnement, il s'exilera à deux reprises en Gambie voisine. C’est en 1911 qu’il s'installe définitivement à Kaolack où il construit une Zawiya et s’adonne à l’enseignement jusqu’à sa mort en 1922.
Fondateur du quartier Léona Niassène (Kaolack), El Hadji Abdoulaye Niasse est le père de Mame Khalifa Niasse et de Cheikh Ibrahima Niasse dit Baye. C’est ce dernier qui participera au rayonnement de la confrérie Tidiane dans le monde. Né en 1900 à Taïba Niassène dans le Saloum, il grandit sous l’aile de son père qui s’est personnellement occupé de son éducation coranique. Cheikh Ibrahima Niasse a fondé Médina Baye, un quartier de la commune de Kaolack où se retrouvent plusieurs nationalités pour célébrer le Maoloud. El Hadj Ibrahima Niasse avait noué de solides relations aussi bien en Afrique noire que dans le monde arabe.
Parmi ses relations, on peut citer l’ancien Président ghanéen Kwame Nkrumah, l’ancien Président égyptien Gamal Abdel Nasser, l’ancien Président algérien Ben Bella, l’ancien Roi marocain Mohamed V, l’ancien Premier ministre chinois Zhou Enlai et l’ancien Président français Charles de Gaulle. El Hadj Ibrahima Niasse était convié à toutes les grandes rencontres des pays «musulmans». Il est, par ailleurs, l'un des membres fondateurs de l'actuelle Ligue Islamique mondiale. On lui a donné le surnom de Shaykh Alislâm vu son implication dans les organisations islamiques et son aura internationale. Il fut membre du Conseil Supérieur des Affaires islamiques au Caire (Egypte) où il entra à l'Académie de Recherche de l'Université AlAzhar.
THIENABA, MEDINA GOUNASS
Il existe d’autres foyers Tidiane dans le pays. C’estle cas à Médina Gounass où se tient chaque année le Daaka. Cette sorte de retraite spirituelle a été initiée par Thierno Mamadou Seydou Bâ que perpétue depuis lors sa descendance. Cette communauté a pour Khalife Amadou Tidiane Bâ. Elle se caractérise par la déclamation de Salatoul Fatiha à la fin de chaque prière. On retrouve dans cette école la famille Barro de Mbour, Niang de Boynadji etc. Dans la région de Thiès, la tarikha Tidiane est également incarnée par Thiénaba.
A Dakar, on retrouve la famille Omarienne issue de Cheikh Oumar Foutiyou Tall. Avec des ramifications à Louga et au Mali, cette école a pour particularité de ne compter que des disciples Halpulaar. Thierno Saidou Nourou Tall, le premier Khalife de cette famille installée à Dakar sera remplacé au début des années 80 par Thierno Mountaga Tall disparu en 2007. Basé à Louga, Thierno Bachir Tall est l’actuel khalife de cette communauté.
LE GRAND PEDAGOGUE A L’ETERNEL «LAAFA»
Surnommé Ndiol Fouta, en référence à son séjour au Fouta où il a effectué une partie de ses études coraniques, Serigne Babacar Sy Abdou est un adepte du soufisme à l’image de son père Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh
Surnommé Ndiol Fouta, en référence à son séjour au Fouta où il a effectué une partie de ses études coraniques, Serigne Babacar Sy Abdou est un adepte du soufisme à l’image de son père Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh. Pédagogue hors pair, coiffé de l’éternel bonnet gambien (Laafa ou Cabral), Ndiol Fouta assure la gestion du Daara logé dans la zawiya El Hadji Malick Sy.
Serigne Babacar Sy Abdou surnommé Ndiol Fouta est fils de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh et de Sokhna Khady Ndiaye. Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh lui a donné le nom de Serigne Babacar Sy pour lui montrer encore une fois l’amour, le respect et la considération qu’il lui voue. Considérant Serigne Babacar Sy comme sa référence, Dabakh a donc baptisé son fils à son nom pour vivifier cela. Ndiol Fouta a fait ses études entre Tivaouane, le Fouta et le Maroc.
A Tivaouane, il a eu comme maître Serigne Lamine Kébé, défunt imam de la zawiya Elhadji Malick Sy. Il a ensuite séjourné au Fouta avec son frère consanguin Cheikh Ahmed Tidiane Sy, actuel ambassadeur du Sénégal en Arabie Saoudite. C’est ce séjour dans le nord du pays et son allure élancée qui lui ont valu le surnom de Ndiol Fouta. Après le Fouta, il a envoyé par son père au Maroc pour des études islamiques supérieures beaucoup plus poussées.
Toujours en référence à l’immense amour qu’il voue à Serigne Babacar Sy, Abdoul Aziz SyDabakh s’est occupé personnellement de l’éducation de Serigne Babacar Sy Abdou à qui il a finalement confié la direction du Daara sis à la Zawiya El Hadji Malick Sy, après avoir consulté la famille. Il se raconte que dans les années 80, en vacances au Sénégal alors qu’il était étudiant au Maroc, il est allé dire à son défunt père sa volonté de de rester définitivement à Tivaouane pour gérer le legs d’El Hadji Malick Sy qu’est le Daara, car ayant acquis suffisamment de connaissances et de compétences pour accomplir cette tâche. C’est ainsi qu’il est devenu le gardien du temple en assurant par conséquent le legs de son grand-père en termes d’éducation et de formation des talibés. Depuis lors, il ne s’occupe que du Daara, hormis les activités agricoles et d’élevage. Il est tellement occupé par les enseignements coraniques à inculquer aux talibés que Serigne Mbaye Sy Abdou ne s’éloigne que rarement de Tivaouane.
L’ETERNEL BONNET GAMBIEN (LAAFA) SUR LA TÊTE
Serigne Babacar Sy Abdou jouit d’une grande notoriété dans la famille de Serigne Abdoul Aziz Dabakh. D’une grande simplicité, il s’habille toujours de façon modeste et ne se sépare jamais de son éternel bonnet gambien (Laafa ou Cabral) que ce soit en privé comme en public. A Tivaouane, c’est lui qui s’occupe de la prière mortuaire des corps venus de partout pour y être inhumés. Sur instruction de Serigne Abdou Dabakh, il avait également en charge les travaux de construction des cimetières de Tivaouane. Au niveau du daara, l’enseignement est gratuit ettous les talibés et maîtres sont à la charge du marabout, de la famille et des bonnes volontés.
En plus du daara, Serigne Mbaye Abdou est le responsable moral du dahira Moutamassikina qui est aujourd’hui présent dans tous les quartiers de Tivaouane et dans toutes les contrées du pays. Ce dahira béni par Mame Abdou Aziz Sy Dabakh a pour président d’honneur l’actuel khalife général Serigne Babacar Sy Mansour khalife général. Sa particularité est qu’il assure la formation de tous ses membres à travers des cours de Coran et de sciences islamiques, assurés par les oustaz membres du dahira. Célèbre pour sa grande humilité et sa piété, Serigne Babacar Sy est un pédagogue hors pair qui abhorre les mondanités. C’est pourquoi, il a toujours le chapelet à la main et s’adonne tout le temps à la lecture du Saint-Coran. L’homme est célèbre et célébré pour ses prêches mémorables et interactives.
Très ancré dans l’enseignement coranique et la sunna prophétique, il use à merveilles des principes pédagogiques pour mieux se faire comprendre lors de ses conférences, posant directement des questions à l’assistance et racontant très souvent des anecdotes de son défunt père.
LA PERLE INCONNUE DE L’ISLAM SENEGALAIS
Mame Abdoulaye Niasse était un guide religieux effacé qui se consacrait uniquement à l’enseignement du Coran et à l’agriculture.
Mame Abdoulaye Niasse était un guide religieux effacé qui se consacrait uniquement à l’enseignement du Coran et à l’agriculture. Une philosophie de vie qui ne l’empêche pas de faire partie des plus grands érudits du pays. Les nombreux moukhadams qu’il a formés ainsi que le rayonnement de ses fils comme Cheikh Ibrahima Niasse qu’il a exclusivement éduqué peuvent en témoigner.
Né vers 1844 à Beli dans le Djolof au Sénégal, Abdoulaye Niasse, fils de Sidi Muhammad, est originaire d’une famille toucouleur. Il mémorise le Coran à l’âge de 15 ans auprès de son père, puis aborde l’étude des sciences religieuses traditionnelles auprès du marabout Matar Fa Ndiaye à Bomba Laghem.
Son père, Sidi Mouhamadou Niasse accompagné de son frère Ibrahima, émigrèrent par la suite à Nioro du Rip sur invitation à la Jihad lancée par Cheikh MabaDiakhou Ba (roi du Rip et fondateur de la ligue de résistance contre la colonisation française). A l’époque Maba avait octroyé des terrains aux marabouts venus le soutenir dans le Saloum. Il a offert le territoire allant de Nioro jusqu’à Koular aux marabouts venants du Djolof.
C’est ainsi que Sidi Mouhamad, père de Abdoulaye Niasse (accompagné d’un son frère Ibrahim), fonda le village de Niassènne dans le Rip en 1865, trois ans avant la venue de son fils Abdoulaye Niasse. Ce dernier fonda le village de Taïba Niassène et y vécut six ans. En 1880, Abdoulaye Niasse rompit avec la lutte armée pour se retirer dans son village de Taïba où il se consacre à l’enseignement du coran et à l’agriculture.
Vers 1894, à la suite de difficultés survenues avec Mandiaye Ba, neveu de Maba Diakhou Ba, il s’exila en Gambie et s’installa à Keur Samba dans le Bambouk. Quatre ans plus tard, il s’établit à Sano toujours en Gambie.
De retour au Sénégal, il continue paisiblement à se consacrer à ses activités spirituelles jusqu’en 1901, quand le chef de canton de Nioro et l’administration l’accusent à tort d’être l’instigateur d’une émeute millénariste dirigée contre les Français. Taïba est détruit, sa mosquée brûlée et ses biens confisqués. Il se réfugie avec une partie de ses disciples en Gambie d’où il continue à exhorter ses fidèles, y compris ceux qui sont restés au Sénégal, au travail et au respect des lois. Ces derniers prennent part activement à la culture de l’arachide dans le cercle du Sine Saloum qui va très rapidement battre le record de la production arachidière.
Abdoulaye Niasse s’attache également à cultiver ses relations extérieures en entretenant une correspondance suivie avec les différentes branches de la Tijaniyya. En 1910, El hadji Abdoulaye Niasse qui avait obtenu, depuis plusieurs années, l’autorisation de rentrer au Sénégal, vient s’installer avec sa famille à Kaolack. Dans le nouveau village de Léona-Niassène, il construisit un magnifique carré (Mosquée, zawiyya) en s’inspirant des dimensions de la zawiyya-mère de Fez. Il y vit en cultivateur paisible et en professeur de sciences islamiques de renommée internationale.
De dimension internationale, il entretenait des rapports et échangeait correspondances régulières avec les différentes branches notamment avec le foyer d’origine de Fez qu’il visita deux fois. C’est durant son deuxième voyage à Fez qu’il reçut reçoit la ijâza mutlaqa, suprême consécration de la hiérarchie Tijaniyya, qui va accroître son audience déjà considérable dans la Sénégambie.
LA DIPLOMATIE SALUTAIRE D’EL HADJI MALICK SY
En se rendant à Fez (Maroc), Cheikh Abdallah pria Allah de lui accorder quatre choses.
Premièrement : obtenir La Idjaza Mutlaqa, suprême consécration de la hiérarchie Tijaniyya permettant d’assurer toutes les fonctions de l’ordre.
Deuxièmment : recevoir quatre perles du chapelet de Cheikh Ahmad Tijane (1735 – 1815), fondateur de la voie Tijane, reposant dans la zawiya de Fez.
Troisièmement : recevoir des cheveux d’Ahmad Titanes.
Et enfin quatrièmement : être le père du pôle de l’époque (Qutbu al-Zamân’. Dieu réalisa ses vœux. Plus tard, il rencontra à Fez le pôle de son époque Cheikh Ahmad Soukayridj, un monument de la Tarîqa, bijou de la Voie et de la charia, gardien des secrets de la Tijaniyya et biographe des compagnons de la voie.
A son tour, il lui remit une Idjaza Mutlaqa et lui révéla que l’homme qui était venu lui demander d’aller voir l’imam de la zawiya n’était autre que Cheikh Ahmad Tijane. A cette occasion, il remit à Ahmad Soukayridj une lettre de son ami Cheikh ElHadj Malick Sy qui, empêché, ne pouvait faire le déplacement. Dans cette lettre, il sollicitait aussi la Idjaza Mutlaqa.
La première réponse de Ahmad Soukayridj fut d’exiger sa présence comme Abdoulaye Niasse le fit. Ce dernier insista que son ami méritait, autant que lui, la izdjaza mutlaqa. Alors Ahmad Soukayridju lui remit une lettre pour ElHadj Malick Sy. Ainsi, dès son retour au Sénégal, Cheikh Abdoulaye Niasse passa à Tivaouane pour remettre cette très bonne nouvelle à son ami.
Au moment de le quitter, ElHadj Malick Sy, qui l’accompagnait jusqu’à Gossas, lui donna le conseil, une fois à Kaolack, d’aller rendre visite au Commandant de cercle. A cette époque, Abdallah Niasse résidait en Gambie, en raison de divergences avec les colons français. Ceux-ci le suspectaient de préparer une guerre sainte (djihad). El hadj Malick demandera aussi à son ami Carpot de lui écrire une lettre destinée au commandant de cercle pour lui demander de tout faire pour retenir Abdallah Niasse à Kaolack; ce dernier étant une chance pour la religion et pour l’économie du pays.
Dans le bureau du commandant de cercle, Abdallah Niasse est informé par ce dernier des fausses accusations dont il a fait l’objet. Cheikh Abdallah apprit au commandant de cercle que ces problèmes ont pour origine son refus de mettre ses enfants à l’école française. Après cette séance d’explications, le commandant de cercle demanda à Abdallah Niasse de s’installer dans son Saloum. Après quelques échanges, il fut décidé qu’il s’installe en ville à Léona Niassiène. El Hadji Abdoulaye Niass a reçu d’abord le wird tidiani de Cheikh Mouhamadou Diallo, originaire du Fouta Djallon et compagnon d’El Hadji Omar Tall (Fondateur de la Tijaniya en Afrique de l’ouest). Il a été ensuite confirmé par les maîtres de la zawiyya mère, en particulier le grand Khalif Cheikh Ahmed Sukayriju.
L’influence d’El hadji Abdoulaye Niasse s’étendait surtout aux provinces du Sine, du Saloum et du Rip. Educateur, soufi, cultivateur, homme de lettre, Mame Abdoulaye Niasse a tiré sa révérence le 9 juillet 1922. Coïncidence malheureuse, c’est cette même année que Mame El Hadji Malick quitte ce bas monde.
MAODO SY HAUT
La ferveur religieuse est contagieuse à Tivaouane qui célèbre la naissance du prophète Mohamed (Psl), dont l’œuvre est revisitée par les fidèles qui convergent vers cette cité par milliers.
La ferveur religieuse est contagieuse à Tivaouane qui célèbre la naissance du prophète Mohamed (Psl), dont l’œuvre est revisitée par les fidèles qui convergent vers cette cité par milliers.
Tivaouane, la religieuse, porte ses habits de Maouloud. La ville où reposent le vénéré Seydi El Hadji Malick Sy et ses illustres descendants vibre au rythme des zikr, de wazifa, de wird et de jahwaratoul kamal. La ville sainte est pleine à craquer. Des milliers de fidèles venus des quatre coins du Sénégal et du monde se sont donné rendez-vous au point culminant du bastion de la Tidiania. Aux sons des décibels et des haut-parleurs retentira une seule parole : «Il y a un seul Dieu et Mouhamed (Psl) est son messager.»
Phrase magique qui illuminera la ville lumière musulmane et comblera de foi les fidèles musulmans. Qui se recueilleront devant les tombes des saints de Tivaouane. En visitant les mausolées de ces saints, ils auront une pensée pieuse à leur âme, mais auront aussi un cœur dirigé vers la Kibla, la pierre noire pour se rappeler du saint des saints qui fut le prophète Mouhamed (Psl) parce que tous ces corps saints enterrés à Tivaouane entretenaient des relations mystiques et spirituelles avec le locataire du Rawda. Ils le vouent une estime et un respect sans borne.
Sous l’égide de l’actuel khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, les fidèles vont communier ensemble dans la ferveur, la foi en Dieu, son unicité et le pardon concernant cette grande nuit marquant la naissance du prophète Mouhamed (Psl) jusqu’à l’aurore. En attendant cette grand-messe religieuse, où le maître de céans, le khalife, s’adressera aux milliers de pèlerins pour leur rappeler les bienfaits de l’Elu de Dieu, l’exception de la créature divine, Mohamed (Psl), mais aussi l’œuvre de Maodo, pour l’expansion et le triomphe de l’islam et de son Prophète, l’ambiance à Tivaouane monte crescendo et va atteindre sa vitesse de croisière aujourd’hui, jour du Maouloud.
La ville a presque fait le plein. Et de Thiès à Tivaouane, la file de voitures bondées de pèlerins reste ininterrompue. Des voitures qui convergent vers le même endroit, la gare routière, puisque la sécurité veille au grain, interdisant toute circulation en centre-ville, à l’exception des véhicules disposant de laissez-passer. Malgré cette disposition, le déplacement dans la ville relève d’un véritable parcours du combattant. Les rues sont bondées de monde et il faut jouer des épaules pour se frayer un passage. Une situation qui n’est pourtant rien, comparée à la marée humaine qui défile au niveau de l’esplanade des mosquées.
Lieux de recueillement et de spiritualité, les mausolées constituent une véritable passion pour les pèlerins. Et le Maouloud est une opportunité pour nombreux d’entre eux de se rendre dans ces sanctuaires de méditation. A quelques heures du Maouloud, une ambiance spirituelle règne sur l’esplanade des mosquées. Les fidèles n’ont pu résister à l’appel de la méditation.
Par dizaines, ils visitent les mausolées de Seydi El Hadji Malick Sy et de ses fils. Ici, de longues files de fidèles attendant leur tour pour se recueillir sur les mausolées de leurs guides rappelés à Dieu, donnant ainsi du filet à retordre aux éléments de la Commission d’organisation au service de Khalifa Ababacar Sy (Coskas) en charge de les canaliser. De ces sanctuaires, celui du regretté khalife général Serigne Abdou Aziz Sy «Al Amine».
Ce mausolée ne désemplit pas. Sur les lieux, les talibés, en deux rangs pour éviter que les femmes et les hommes ne se mettent ensemble, bravent le soleil, la faim et la soif pour pouvoir, ne serait-ce qu’un court instant, se recueillir et prier pour celui qui, pendant plus de 60 ans, a été le porte-parole de la Hadra de Seydi El Hadji Malick Sy. Pour dire que, même rappelé auprès du Tout-puissant, l’avènement au khalifat de son ami,
frère et successeur, l’ombre de Al Amine plane encore dans la capitale de la Tidiania sénégalaise et son souvenir reste vivace dans l’esprit des fidèles.
Selon un talibé Cheikh, «il y a des guides qui marquent leur époque et dont le souvenir résiste à l’usure du temps. C’est sûr que Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine et Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Makhtoum en font partie». Son point de vue sera largement partagé par nombre de fidèles rencontrés sur les lieux.
De ceux-là, Madjiguène Ndiaye, une jeune saint-louisienne qui faisait la queue devant le mausolée de Al Amine. Pour elle, il est hors de question qu’elle vienne jusqu’à Tivaouane sans se recueillir sur la tombe de son guide et prier pour lui. «Venir au Gamou sans venir au mausolée de Al Amine ? Je ne l’imagine même pas, car ce sera comme si je n’ai pas fait le Gamou.»
LE COMBAT POUR LA RÉHABILITATION DES CULTURES AFRICAINES TOUJOURS D’ACTUALITÉ
Le combat mené par les écrivains africains pour la défense et la réhabilitation des cultures africaines est ’’toujours d’actualité’’, malgré l’existence d’autres défis et enjeux liés à la mondialisation des cultures, estime la présidente du Conseil économ
Dakar, 8 nov (APS) - Le combat mené par les écrivains africains pour la défense et la réhabilitation des cultures africaines est ’’toujours d’actualité’’, malgré l’existence d’autres défis et enjeux liés à la mondialisation des cultures, estime la présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Touré.
Mme Touré, présidant l’ouverture de la 27e édition de la Journée internationale de l’écrivain africain, jeudi à Dakar, a eu ’’une pensée pour nos illustres aînés’’ et leur a rendu "un vibrant hommage", en présence notamment du ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop.
L’ancienne Première ministre a cité "le président poète Léopold Sédar Senghor et Birago Diop, grand poète autant que conteur de génie", mais également d’autres de la littérature africaine de cette génération dont "les souvenirs sont intarissables", à savoir Aimé Césaire, Léon Contras Damas, des écrivains dotés d’un "immense talent littéraire".
Les écrivaines aussi comptent parmi les figures littéraires saluées par Aminata Touré, lesquelles ont également "marqué de leur belle plume la littérature africaine voire de la diaspora", de Mariama Ba à Rahmatou Seck Samb, en passant par Aminata Sow Fall, Aminata Maïga Ka, Mariama Ndoye, entre autres.
Son propos concerne également des écrivaines d’autres nationalités, dont Calixthe Beyala (Cameroun), Véronique Tadjo (Côte d’Ivoire), Aminata Dramane Traoré (Mali), Maryse Condé (Guinée), Tony Morrison (Américaine, Prix Nobel de littérature décédée récemment).
"Toutes ont fait notre fierté et méritent toujours notre admiration et notre infinie reconnaissance", a-t-elle lancé, ajoutant que "leur combat est toujours d’actualité" même si d’autres défis et enjeux existent, en lien avec "la mondialisation des cultures et des échanges de tous ordres’’.
’’Ces enjeux liés à la mondialisation avec ce qu’elle impose à nos peuples d’enracinement et d’ouverture pour un dialogue des cultures, tel que prôné de longue date par Léopold Sédar Senghor et aujourd’hui par l’UNESCO sont à relever", dit-elle.
La présidente du CESE a salué en particulier l’engagement du fondateur de "Présence africaine", la maison d’édition fondée par Alioune Diop et qui a célébré son 70e anniversaire le 26 octobre dernier à Paris, en présence du chef de l’Etat Macky Sall.
"Rappelons que l’éclosion et la renommée de nombre d’entre eux doivent beaucoup à l’engagement de notre regretté Alioune Diop, brillant intellectuel et homme de lettres distingué", a souligné Aminata Touré.
Selon sa présidente, le CESE est "disposé à recevoir pour exploitation" les conclusions et les recommandations issues de cette manifestation axée sur le thème : "Littérature, citoyenneté et environnement", un "typhique des plus pertinents et d’actualité", relève-t-elle.
Les problématiques en question "convergent vers un objectif majeur commun, celui de bâtir des pays émergents sur notre continent pour leur développement durable, ce à quoi s’attelle le président Macky Sall", a-t-il déclaré.
Cette 27e édition de la Journée internationale de l’écrivain africain, organisée par l’Association des écrivains du Sénégal (AES), se poursuit jusqu’au 11 novembre, avec la participation de nombreux auteurs venant de la Gambie, pays invité d’honneur.
Une délégation d’une vingtaine d’écrivains et deux ministres (Affaires étrangères, Mamadou Tangara, et Tourisme et de la Culture, Hamat Bah), étaient présents à cette cérémonie d’ouverture
Il y avait aussi des représentants de la République du Congo dont le ministre d’Etat congolais chargé de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage, Henri Djombo, parrain de la journée, des écrivains du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire, entre autres.
JE LE CONSIDÈRE COMME UN HONNEUR DE REVENIR AUX AFFAIRES POUR SERVIR MON PAYS
C’est sa première réaction après sa nomination au poste d’Envoyée spéciale. Me Aïssata Tall Sall, qui remercie le chef de l’Etat, a aussi répondu à ceux qui doutent de la pertinence et du contenu de ce poste.
C’est sa première réaction après sa nomination au poste d’Envoyée spéciale. Me Aïssata Tall Sall, qui remercie le chef de l’Etat, a aussi répondu à ceux qui doutent de la pertinence et du contenu de ce poste. «Le poste n’existe que par ce que la personne nommée en fait», a-t-elle dit hier par téléphone. Et puis, ajoute le maire de Podor, «il y a tellement à faire qu’il n’y a peut-être que les ignorants qui peuvent penser ainsi».
Comment avez-vous ac cueilli votre nomination au poste d’Envoyée spéciale ?
Je voudrais d’abord remercier le Président Macky Sall pour la confiance qu’il a placée en moi. J’imagine que c’est une lourde responsabilité qui m’attend à ce poste d’Envoyée spéciale. Je tâcherai d’être à la hauteur et de ne pas le décevoir en me mettant exclusivement au service du Sénégal parce que mon éthique, ma déontologie, mes principes, ma façon même de concevoir et de faire la politique, c’est seulement cela qui m’intéresse aujourd’hui.
Quand le Président m’en a parlé, je l’ai considéré comme un honneur de revenir aux affaires pour servir mon pays. Et je n’ai pas hésité une seconde à accepter d’être à ses côtés et à exécuter les missions qu’il ne manquera pas de me con fier.
Qu’est-ce que cela vous fait de remplacer une autre dame, Aminata Touré en l’occurrence, qui a été la première personnalité à occuper ce poste ?
Beaucoup de fierté. Vous savez, les gens ne savent pas que Aminata Touré et moi avons toujours eu des relations empreintes d’amitié, de respect et d’estime réciproque. Il n’y a pas encore 10 jours, je suis partie lui rendre une visite de courtoisie parce que depuis sa nomination à la tête du Conseil économique, social et environnemental, je n’avais pas eu l’occasion de le faire.
J’ai estimé que je devais le faire pour une double raison : la première, c’est qu’elle est à la tête d’une institution qui doit remplir un rôle extrêmement important dans les questions de développement qui se posent à nos Etats. Tout le monde sait aujourd’hui que le défi de l’environnement est presque civilisationnel. Comment devons-nous changer nos comportements, nos attitudes et même nos idées par rapport, j’allais même dire, à notre existence ?
Et être à la tête d’une institution qui s’occupe de cela et qui doit conseiller le président de la République et défendre les idées sur la sauvegarde et la préservation de l’environnement et de notre culture, je pense que cela est extrêmement important. Il était bon qu’une femme soit à la tête d’une institution comme celle-là, même si ce n’était pas une première. Mais je suis partie quand même la féliciter et l’encourager.
La deuxième raison, c’est que sur le plan politique, nous avons toujours échangé, elle et moi. Vous savez, en politique, les femmes ont le même défi et mènent le même combat au-delà de ce qui peut les distinguer et les différencier sur l’option fondamentale et politique qui guide leurs actions.
Donc, J’ai toujours discuté avec Aminata Touré, et je crois que cela a fait que je me fais un devoir de me déplacer et d’aller la voir. Et hier (aussitôt après sa nomination), elle m’a bien renvoyé l’ascenseur puisqu’elle m’a téléphoné. Nous avons discuté et nous allons continuer à le faire pour le bien et l’intérêt du Sénégal.
Certains doutent quand même de la pertinence de ce poste d’Envoyée spéciale. Quelles devraient être vos missions ?
Le poste n’existe que par ce que la personne qui est nommée en fait. L’idée que j’en ai est extrêmement sérieuse et importante. Et aujourd’hui, sur le plan international comme national, nous pouvons accomplir et mettre en œuvre la politique définie par le chef de l’Etat.
C’est quand même du sérieux. D’autres responsabilités sont confiées aux uns et aux autres, pas seulement à l’Envoyée spéciale, mais à tous les autres qui, autour du président de la République, lui devant et nous avec lui, les réalisent pour le bien du Sénégal.
Et puis, je crois que c’est un peu tiré par les cheveux - excusez-moi du terme - que de dire cela. En tout cas, moi j’ai la pleine confiance que c’est une mission extrêmement importante au service du Sénégal. Et je l’accomplirai inchallah dans la plénitude de mes capacités et de mes compétences.
Mais justement, certains en rigolent parfois en disant «Envoyée spéciale où ? En quoi ?». Qu’en ditesvous ?
Mais Envoyée spéciale partout où cela est nécessaire et pour la sauvegarde des intérêts du Sénégal et de son image. Pour cette tâche-là, je pense qu’il y a tellement à faire qu’il n’y a peut-être que les ignorants ou ceux-là qui ne connaissent pas la République, qui est chose sacrée, qui peuvent penser ainsi.
Cette nomination entraîne votre départ de l’Assemblée nationale après quand même deux Législatures…
Oui je peux dire en vraie nostalgique, l’Assemblée nationale est un cénacle très formateur pour le politique. J’y ai énormément appris et je pense que c’est le lieu par excellence où les politiques s’affrontent dans le sens noble du terme. Quand je suis arrivée à la première Législature à laquelle j’ai eu l’honneur de participer, j’ai énormément appris. Comme on dit, j’ai blanchi sous le harnais des débats parlementaires.
Et d’ailleurs, mes collègues députés n’ont pas manqué de me dire hier : «Ta voix va nous manquer.» Et je leur ai répondu que ce sont eux et les débats qui me manqueront. C’est peut-être aussi cette hargne et cette passion qui me manqueront. Mais bon, c’est une autre façon aussi de faire la politique et, comme je le dis, au service du Sénégal. Parce que pour moi, l’essentiel c’est le Sénégal et seulement le Sénégal.
L’Assemblée, c’est aussi un lieu où vous aviez un ton beaucoup plus libre, n’estce pas ?
Vous savez, à chaque responsabilité ses avantages et ses inconvénients. On ne peut pas avoir des fonctions gouvernementales, être un soldat pour le pays, et puis revêtir le manteau d’une liberté absolue. Je pense que l’un dans l’autre, il faut savoir garder la mesure et je ne dérogerai pas à cela.
Qu’est-ce que ce poste peut vous apporter de plus dans votre militantisme à Podor ou pour la mairie ?
Je pense que j’ai bien mené ma mission de maire. Mais c’est aux Podorois d’en juger. Que je sois aux affaires ou dans l’opposition, je ne suis qu’à la disposition des Podorois. Et cela restera inchangé. Donc, je ne vois pas ce que cela peut apporter, non plus que ce que cela peut amoindrir. Je reste le maire de Podor, au service des Podorois avec ce que je peux faire, avec mes relations internationales, et je continuerai cela.
NOUS N'ACCEPTERONS PAS DE L'ARGENT SALE
Serigne Babacar Sy Mansour sur la relance des travaux de la Grande mosquée de Tivaouane
Serigne Babacar Sy Mansour a annoncé la relance des travaux de la Grande mosquée de Tivaouane en prévenant par contre qu’il «n’acceptera pas d’argent sale ou mal acquis» pour parachever le lieu de culte.
C’est l’annonce forte de la 118e édition du Gamou de Tivaouane. Le khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a fait savoir aux talibés la relance des travaux de construction de la Grande mosquée de Tivaouane à l’arrêt depuis plusieurs années. C’était ce jeudi, au cours de la clôture de la Bourda.
Il dit : «La finition des travaux de la Grande mosquée est un sujet qui préoccupe tous les talibés depuis de nombreuses années, mais Dieu a fait que nous venons d’avoir la solution définitive pour l’achèvement de ces travaux. Lesquels vont être redémarrés dans les prochains jours. J’en ai discuté avec la famille et nous tous, unanimement, avons pris la décision d’une reprise en main du chantier.»
Et d’appeler «la contribution de tous les fidèles.» Il est d’avis que «si le projet de finition de cette mosquée est portée par tous les disciples, aucun doute sa concrétisation sera assurée». Mais il a tenu à préciser que «toutes les contributions ne seront pas les bienvenues. Et sur la question, nous serons très exigeants». Il reste catégorique : «C’est de la construction d’une mosquée dont il s’agit. Et nous n’accepterons pas d’argent sale ou mal acquis pour le financement de ces travaux de finalisation.»
Selon lui, «il n’y a que l’argent licite qui est demandé». Aussi, il a demandé aux «potentiels contributeurs à la vigilance» afin qu’ils ne soient pas «les victimes d’éventuels faux collecteurs agissant sous leur propre compte. Il faut que ça soit très clair. Nous n’avons demandé à personne d’aller demander de l’argent au nom de la Grande mosquée. Ni président de dahira ni imam, encore moins qui que ce soit».
Et à ce titre, il fera savoir qu’il n’a pas encore «désigné de collecteurs attitrés». Par conséquent, insiste-t-il, «les contributeurs se doivent d’être sur leur garde pour ne pas se laisser berner par des escrocs prompts à se lancer dans des pratiques peu orthodoxes pour profiter de ces genres d’initiatives, aussi louables soient elles». Dans ce cadre, il a annoncé la mise en place d’un comité pour une gestion transparente des fonds. Lesquels fonds seront utilisés à bon escient.
La Grande mosquée et les promesses non tenues de Macky
Pourtant, le 20 décembre 2015, le Président Macky Sall, lors de l’inauguration du complexe multifonctionnel Seydi El Hadj Malick Sy érigé dans le cadre de la modernisation de Tivaouane, avait promis la finition des travaux de la Grande mosquée de Tivaouane. Il avait déclaré : «Rien n’est assez grand pour la ville de Tivaouane. Ceci n’est que le début, mais mes intentions pour la ville dépassent largement ce programme et je compte faire plus.»
A ce propos, il avait confié avoir donné des instructions pour l’étude de la construction de l’autoroute Thiénaba-Tivaouane-Saint Louis d’un coût de 80 milliards pour un délai de 20 mois. Seulement, le chef de l’Etat ne s’était pas arrêté en si bon chemin. Il avait fait une promesse qui a plongé la salle dans une grande liesse : «J’ai également l’intention de continuer les travaux de la Grande mosquée de Tivaou ane.» Une annonce qui avait soulevé un concert de «djereudjeuf» des fidèles qui lui avait promis un second mandat. Mais jusque-là, les propos du chef de l’Etat ne sont restés que des promesses. D’ailleurs, il n’en a plus reparlé.
De El Hadji Aziz Sy Dabakh à Serigne Babacar Sy Mansour
Les travaux de réhabilitation et de rénovation de la Grande mosquée de Tivaouane avaient dé marré en janvier 1979, sous le khalifat de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh. Le marabout de Diacksao avait décidé d’engager les travaux de réhabilitation de ce sanctuaire qui, avec la zawi ya, sont les deux seuls patrimoines bâtis légués par le fondateur de la branche de la Tidiania, adossée à Tivaouane. Après le rappel à Dieu du vénéré khalife Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, son successeur Serigne Mansour Sy Borom Daara-yi a pris le relais.
Le credo ayant été pour ces deux guides religieux de ne s’appuyer que sur la souscription volontaire des disciples et fidèles croyants pour financer le chantier. C’est à ce titre qu’ils ont décliné l’offre de l’Arabie Saoudite consistant à achever les travaux. Aujourd’hui, même si ces travaux ont connu un arrêt de quelques années, le constat est qu’à l’intérieur tout est presque fin prêt, de même que pour les gros œuvres.
Ce qu’il reste à faire, c’est au niveau du minaret, entre autres travaux de finition. Des chantiers que l’actuel khalife et les dignitaires de la famille Sy ont décidé de finaliser dans les meilleurs délais. Et cela, dans le respect des normes premières prescrites par ses prédécesseurs relatives au financement, la souscription volontaire et de l’argent honnêtement acquis.
L’EXPLOITATION COMMERCIALE DU TER SUSPENDUE A UNE CERTIFICATION
Ce sont les précisions du directeur du Train express régional (Ter), Abdou Ndéné Sall.
«Les délais de livraison du Train express régional sont conditionnés. Les travaux sont déterminés. Nous sommes en train de faire les finitions. La mise en exploitation commerciale est conditionnée par la certification». Ce sont les précisions du directeur du Train express régional (Ter), Abdou Ndéné Sall. Selon lui, le Président Macky Sall aura bientôt «l’autorisation de mise en exploitation commerciale avec la certification» pour le démarrage du TER. Abdou Ndéné Sall qui a accordé un entretien à Sud Quotidien dans sa résidence à Tivaouane, s’est aussi prononcé sur l’actualité politique notamment le report des élections locales.
A quand la fin des travaux du Train express régional ?
En fait, les délais de livraison sont conditionnés. Les travaux sont déterminés. Nous sommes en train de faire les finitions. Les gens parlent de mise en exploitation commerciale. J’ai dit que la mise en exploitation commerciale est conditionnée par la certification. Nous avons déjà recruté une entreprise de renommée internationale qui certifie les travaux et le train en tant que tel, le matériel roulant, qui certifie le système pour quand même prendre toutes les mesures et traitements appropriés de prise en charge des risques de ce fonctionnement. En fait, nous avons aussi recruté à la Société nationale des chemins de fer français (Sncf) et à la Régie autonome des transports français (Rtap) qui va faire la préexploitation. C’est que SNCF et Rtap qui vont nous donner le «go» avec quand même le certificat que le cabinet certifaire va nous donner, c’est-à-dire, le certificat de mise en exploitation commerciale. Le transport de masse rentre vraiment dans l’environnement des transports et dans l’environnement économique de Dakar parce que nous perdons à peu près 100 milliards annuellement sur les désencombrements de Dakar. Le TER et le BRT nous aident à résoudre les désagréments liés à la concentration excessive de la population, du trafic et des activités. Dakar, c’est 3% seulement de la superficie du Sénégal et Dakar abrite 25% de la population. Il y’a 40 mille immatriculations à Dakar annuellement. 66% des activités du pays se concentrent à Dakar.
Qu’est ce qui explique les nombreux reports des délais de livraison du Ter?
Les gens ne comprennent pas. Les délais n’ont jamais été reportés. Parce qu’il y’avait un planning directeur. Il a été respecté parce que la première réception, ce sont les trains qui sont là. Il y’a à peu près 12 trains qui sont là sur un total de 15. Le rail qui prend le Ter, est terminé depuis longtemps. Ce qui restait, c’est un peu le problème de la mobilité sociale, que les gens puissent se déplacer de part et d’autre de l’axe du rail et nous sommes en train de le faire. Il y’a 45 à peu près ponts et passerelles pour permettre la mobilité des riverains. Et là, on doit faire dans la sécurité. Ce qui reste à faire, c’est la certification du matériel, de la voie et du système pour avoir un fonctionnement sécuritaire total parce que nous transportons 115 mille personnes par jour. Donc, ça doit se faire dans des conditions de sécurité totale. Le Président va avoir bientôt l’autorisation de mise en exploitation commerciale avec la certification pour qu’on puisse démarrer l’exploitation.
Qu’est qui explique donc le fait que le Président de la République Macky Sall ait donné un délai de 6 mois lors de la cérémonie de réception en janvier dernier ?
Le Président donne un délai en fonction du planning fait par les entreprises. C’est un planning-directeur qui a été donné par les entreprises et c’est respecté. Il y’a quelques détails qui sont en train d’être faits et qui seront achevés rapidement.
Il y’a des vidéos qui circulent faisant état de la destruction des rails avant le fonctionnement du Ter. Qu’en est-il?
Ce sont des rails métriques. Ce ne sont pas les rails du Ter. C’est le rail métrique qu’on a réhabilité en même temps que les travaux du Ter qui servent de transport pour le Petit train de banlieue (Ptb), les Industries chimiques du Sénégal (Ics) et la Grand côte opérations (Gco). Le problème est qu’il y’avait un déraillement. C’était un train qui avait détérioré ce rail métrique. Ça n’a rien à avoir avec les rails standards. Il y’a trop d’amalgames.
Pendant l’hivernage des habitants de certains quartiers ont estimé que les inondations dont ils étaient confrontés sont causées par les travaux du Ter. Qu’est que vous en pensez ?
Les inondations étaient là avant le Ter. Il faut pouvoir le comprendre. C’est pourquoi on a eu un gros programme pour lutter contre les inondations. Mais ça a rien à avoir avec le Ter ou l’autoroute à péage. Chaque fois, les gens essayent de rejeter la responsabilité sur un nouveau projet. Au contraire, le Ter améliore les conditions de vie de toutes les zones traversées. Il y’a des mini programmes de prise en charge des besoins de la population dans toutes les zones traversées.
Qu’en est-il des indemnisations. Est-ce que tous les impactés ont reçu leurs dus ?
La plupart des indemnisations ont été payées. A date c’était 12.500 ayant droits. Les 12200 personnes ont reçu leur argent. Il reste à peu près 300. Et là, les dossiers sont en train d’être faits pour le payement. On n’a pas de problèmes à ce niveau. Les gens qui doivent être indemnisés ont des problèmes de papier.
Le Ter sera-t-il fonctionnel avant les jeux olympiques de 2022 ?
Il sera fonctionnel. On va même terminer le tronçon qui va à l’aéroport. Notre objectif est de terminer cette deuxième phase c’est-à-dire Diamniadio-Aibd d’ici 2022.
La société civile a déploré le report des élections locales en soutenant qu’il perturbe le calendrier électoral. Qu’est que vous en pensez ?
Ce n’est pas leur problème. Les gens de la société civile n’ont qu’à aller faire la politique. S’ils veulent vraiment donner leur avis sur la chose politique. Il y’a un dialogue politique qui se fait entre les acteurs qui sont tombés d’accord sur le report et sur une date, elle n’a donc pas d’avis à donner sur la chose politique.
« LE COMBAT POUR LA REHABILITATION DES CULTURES AFRICAINES TOUJOURS D’ACTUALITE »
Le combat mené par les écrivains africains pour la défense et la réhabilitation des cultures africaines est ’’toujours d’actualité’’, malgré l’existence d’autres défis et enjeux, estime la présidente du CESE, Aminata Touré.
Le combat mené par les écrivains africains pour la défense et la réhabilitation des cultures africaines est ’’toujours d’actualité’’, malgré l’existence d’autres défis et enjeux liés à la mondialisation des cultures, estime la présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Touré.
Mme Touré, présidant l’ouverture de la 27e édition de la Journée internationale de l’écrivain africain, jeudi à Dakar, a eu ’’une pensée pour nos illustres aînés’’ et leur a rendu "un vibrant hommage", en présence notamment du ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop.
L’ancienne Première ministre a cité "le président poète Léopold Sédar Senghor et Birago Diop, grand poète autant que conteur de génie", mais également d’autres de la littérature africaine de cette génération dont "les souvenirs sont intarissables", à savoir Aimé Césaire, Léon Contras Damas, des écrivains dotés d’un "immense talent littéraire".
Les écrivaines aussi comptent parmi les figures littéraires saluées par Aminata Touré, lesquelles ont également "marqué de leur belle plume la littérature africaine voire de la diaspora", de Mariama Ba à Rahmatou Seck Samb, en passant par Aminata Sow Fall, Aminata Maïga Ka, Mariama Ndoye, entre autres. Son propos concerne également des écrivaines d’autres nationalités, dont Calixthe Beyala (Cameroun), Véronique Tadjo (Côte d’Ivoire), Aminata Dramane Traoré (Mali), Maryse Condé (Guinée), Tony Morrison (Américaine, Prix Nobel de littérature décédée récemment). "Toutes ont fait notre fierté et méritent toujours notre admiration et notre infinie reconnaissance", a-t-elle lancé, ajoutant que "leur combat est toujours d’actualité" même si d’autres défis et enjeux existent, en lien avec "la mondialisation des cultures et des échanges de tous ordres’’. ’’Ces enjeux liés à la mondialisation avec ce qu’elle impose à nos peuples d’enracinement et d’ouverture pour un dialogue des cultures, tel que prôné de longue date par Léopold Sédar Senghor et aujourd’hui par l’UNESCO sont à relever", dit-elle.
La présidente du CESE a salué en particulier l’engagement du fondateur de "Présence africaine", la maison d’édition fondée par Alioune Diop et qui a célébré son 70e anniversaire le 26 octobre dernier à Paris, en présence du chef de l’Etat Macky Sall. "Rappelons que l’éclosion et la renommée de nombre d’entre eux doivent beaucoup à l’engagement de notre regretté Alioune Diop, brillant intellectuel et homme de lettres distingué", a souligné Aminata Touré. Selon sa présidente, le CESE est "disposé à recevoir pour exploitation" les conclusions et les recommandations issues de cette manifestation axée sur le thème : "Littérature, citoyenneté et environnement", un "typhique des plus pertinents et d’actualité", relève-t-elle. Les problématiques en question "convergent vers un objectif majeur commun, celui de bâtir des pays émergents sur notre continent pour leur développement durable, ce à quoi s’attelle le président Macky Sall", a-t-il déclaré.
Cette 27e édition de la Journée internationale de l’écrivain africain, organisée par l’Association des écrivains du Sénégal (AES), se poursuit jusqu’au 11 novembre, avec la participation de nombreux auteurs venant de la Gambie, pays invité d’honneur. Une délégation d’une vingtaine d’écrivains et deux ministres (Affaires étrangères, Mamadou Tangara, et Tourisme et de la Culture, Hamat Bah), étaient présents à cette cérémonie d’ouverture Il y avait aussi des représentants de la République du Congo dont le ministre d’Etat congolais chargé de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage, Henri Djombo, parrain de la journée, des écrivains du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire, entre autres.
par Abdoulaye THIAM
C’EST CELUI QUI TIRE LE PENALTY QUI RATE
L’international Sénégalais, Mbaye Diagne traverse une mauvaise passe. Son péché : avoir raté un penalty face au Paris Saint Germain lors de la 4ème journée de la Ligue des Champions, mercredi dernier au Parc des Princes
L’international Sénégalais, Mbaye Diagne traverse une mauvaise passe. Son péché : avoir raté un penalty face au Paris Saint Germain lors de la 4ème journée de la Ligue des Champions, mercredi dernier au Parc des Princes
! Depuis, il déchaine des passions les plus loufoques dans les médias en Belgique qui le clouent au pilori en le traitant de tous les noms d’oiseaux. L’international sénégalais a commis certes une grossière erreur en s’adjugeant la balle pour se faire justice lui-même ; suite à un tacle dans le grand rectangle de Thiago Silva qu’il avait fini de mettre dans le vent, alors que le tireur désigné des penalties au FC Bruges, est son capitaine Hans Vanaken.
L’attaquant international sénégalais n’aurait jamais donc dû, faire fi de la volonté clairement exprimée par son coach, Philippe Clement. Même s’il avait marqué, il a déjà fini de faire preuve de défiance à l’encontre de l’autorité. D’aucuns diront qu’il est récidiviste en faisant allusion au même scénario qui s’est déjà produit la saison dernière à Galatassaray, son club d’alors.
Sur ce plan, il est impossible de défendre son attitude plus que condamnable. Toutefois, il ne faudrait pas non plus pousser le bouchon trop loin jusqu’à commettre l’irréparable. Mbaye Diagne vit une situation assez complexe dans sa carrière. Ecarté en équipe nationale, il essaie juste de rebondir et de vivre de sa passion qu’un le football. Un jeu collectif, dont la règle du fair-play devrait occuper une place prépondérante. En tant qu’attaquant, son rôle est de marquer des buts. C’est sa raison d’être. Il en a planté 30 l’an dernier.
Pour autant, il n’a toujours pas la reconnaissance qu’il mérite. Pis, il continue même à essuyer des critiques. Pourtant ceux qui tirent à boulets rouges sur lui, devraient savoir que c’est celui qui tire un penalty qui le rate. Mbaye Diagne a raté. Il en marquera certainement d’autres. Allez champion, relevez-vous. Ne vous laissez pas abattre même si vous pratiquez un sport où l’ingratitude est d’ordre général. Surtout depuis que le business a pris le dessus le jeu.