Débrayage des enseignants du G7 aujourd’hui
Les écoles publiques enregistrent les premières perturbations. Les syndicats d’enseignants regroupés au sein duG7 entament leur mouvement d’humeur aujourd’hui. Ils observent un débrayage ce mercredi à partir de 10h et une grève totale, jeudi. Les enseignants de Dakar tiennent une marche à partir de la place de l’Obélisque le jeudi pour dire basta au dilatoire du gouvernement, notamment sur les accords obtenus et non respectés.
Promesses non tenues de Cheikh Kanté
Le ministre en charge du Pse n’a pas valablement suppléé Mahammad Dionne qui quand même avait réussi à gagner la confiance des syndicalistes. Désigné pour le monitoring des accords avec le G7 par le chef de l’Etat, Dr Cheikh Kanté traine toujours les pieds depuis sa prise de contact. D’après un syndicaliste joint par « L’As», Cheikh Kanté n’a respecté aucune de ses nombreuses promesses tenues ni même l’agenda qu’il avait décliné.
Noo Lank récidive aujourd’hui avec «Flyers Fépp»
Leur détermination est loin d’être sapée par leur arrestation samedi dernier par la police. Les membres du collectif Noo Lank comptent rééditer aujourd’hui la distribution de flyers dans les quartiers de Dakar. Le message est que chaque membre distribue des flyers et sensibilise les populations de son quartier sur la hausse «non justifiée » du prix de l’électricité. Ce qui ne va pas faciliter la tâche aux forces de l’ordre si toutefois elles ont reçu l’ordre d’arrêter ceux qui s’adonnent à la distribution de flyers. Il faut dire que la Constitution garantit cet exercice. L’Etat doit s’y plier et les laisser exercer leur droit.
L’ONLPL se saisit sur le cas de torture
La section sénégalaise d’Amnesty international a saisi l’Observateur National des Lieux de Privation de Liberté (ONLPL) sur une allégation de torture sur la personne de Ousmane Sarr, arrêté dans le cadre d’une manifestation devant les grilles du Palais présidentiel. Sans tarder, l’observateur Josette Marceline Lopez Ndiaye a dépêché, le jeudi 16 et le lundi 20 janvier, au Camp pénal de Liberté 06, une équipe d’observateurs délégués permanents pour mener une enquête. L’équipe d’enquêteurs est composée entre autres d’un commissaire de police à la retraite, d’un inspecteur d’administration pénitentiaire à la retraite et d’un expert en Droit de l’Homme. Leur mission est de constater et d’ouvrir une enquête sur les faits allégués. L’observateur va envoyer son rapport au terme de l’enquête.
Sit-in au centre de santé Baye Talla Diop
Des syndicalistes de la coalition «And Gueusseum» du Centre de santé Baye Talla Diop de Pikine-Ouest ont mis hier leurs menaces à exécution. Ils ont arboré des brassards rouges au cours d’un sit-in pour dénoncer la gestion de leur médecin chef, Dr Assane Ndiaye. On reproche à ce dernier une mauvaise gestion des recettes de la structure et de l’approvisionnement en médicaments. Pour les syndicalistes, Dr Assane Ndiaye fait une gestion solitaire. Ils l’accusent aussi de détournement de matériels d’une valeur de 500 millions destinés aux structures sanitaires de la localité.
Réplique du médecin chef Dr Assane Ndiaye
Les attaques des syndicalistes de «And Gueusseum» n’ont pas plu au médecin chef du District sanitaire de Pikine-Ouest, Assane Ndiaye. Ce dernier qui se sent quitte avec sa conscience dira que le combat de ces «syndicalistes véreux» est dévoyé et ressemble à du chantage. A l’en croire, l’un d’eux, un infirmier major à la retraite, voulait son maintien au poste et son adjoint voulait aussi être maintenu dans l’équipe de garde alors qu’il n’avait pas le profil requis. Selon Assane Ndiaye, ces deux syndicalistes mécontents ont alors influencé une partie du personnel pour tenter de perturber le système. Dr Assane Ndiaye s’insurge contre l’attitude de ses détracteurs. Il fait savoir que l’infirmier major a eu le toupet d’ouvrir, avant sa retraite, un cabinet dentaire au poste de santé Deggo. Pour l’approvisionnement en médicaments et pour le matériel médical, Dr Ndiaye soutient qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
Un dealer tombe à Djibélor
Les hommes du commissaire central de Ziguinchor, Adramé Sarr, qui écument de jour comme de nuit les zones criminogènes de la localité, ont alpagué un dealer récidiviste du nom de Pape. Nd. Mbow, dans un bar à Djibélor (Ziguinchor) en possession d’un kilogramme de chanvre indien conditionné en paquets de 50 grammes. L’homme qui est connu des services de police est élargi de prison il y a seulement 6 mois. Il avait purgé une peine de deux ans. Il risque gros avec son arrestation d’autant que le trafic de drogue est criminalisé au Sénégal. Pape Nd. Mbow sera déféré au parquet, selon les sources de «L’As», aujourd’hui.
Infanticide à Pikine… à suivre
Une femme non identifiée pour le moment a été alpaguée par les limiers du Commissaire Aïssatou Diouf de Malika dans une sombre histoire d’infanticide. Selon les sources de «L’As», la dame en question aurait enterré le bébé dans la maison où elle logeait à Pikine. Affaire à suivre.
Aucun cas du nouveau type de coronavirus signalé au Sénégal
Le Ministère de la Santé et de l’Action sociale ne rassure les populations sur les dispositions prises pour éviter l’entrée au Sénégal du nouveau type de coronavirus responsable d’infections pulmonaires sévères chez l’homme. Ce virus qui est détecté en Chine y fait des ravages : déjà 300 cas dont 6 morts ont été recensés depuis son apparition. Ainsi les autorités sanitaires, conformément au règlement international et compte tenu des flux migratoires de part et d’autre, ont pris les devants. A ce propos, le Ministère de la Santé a renforcé la surveillance épidémiologique sur toute l’étendue du territoire national, avec un accent particulier au niveau des portes d’entrées du pays. Aussi, une large diffusion de l’information a été effectuée à l’intention des agents de santé avec l’envoi de fiches techniques sur la maladie aux régions médicales, districts sanitaires, et à l’ensemble des établissements publics de santé. Pour le moment, aucun cas n’a été signalé au Sénégal. Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale suit de près l’évolution de la situation.
Crise à l’ASBEF
La crise qui secoue l’Association pour le bien-être familial (ASBEF) est loin de connaître son épilogue. Un face-à-face explosif s’est tenu hier entre le comité intérimaire de gouvernance de l’ASBEF et la Directrice exécutive (DE) licenciée et «qui refuse de quitter le poste». Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Comité intérimaire de gouvernance de l’ASBEF a prié Myriam Makeba Mingou de bien vouloir quitter les locaux de l’Association, puisque son contrat est arrivé à son terme depuis le 2 janvier 2020 et que son licenciement lui a été signifié par voie d’huissier. Le comité intérimaire de gouvernance accuse Mme Mingou d’avoir recruté des nervis qui ont tenté de faire déguerpir les membres du Comité qui ont fait montre de sang-froid en refusant toutefois de verser dans la violence. Les membres du comité intérimaire de gouvernance de l’ASBEF ont déposé une plainte au commissariat de police de Dieuppeul au courant de la journée. Pour l’heure, le comité prévient que des heurts pourraient etre enregistrés chaque jour jusqu’ à ce que Mme Mingou quitte les locaux de l’ASBEF. Le comité alerte sur la situation qui prévaut à l’Asbef.
Le meurtrier de l’ancien vice-présidente du Cese écope de la perpète
La chambre criminelle de Dakar a rendu son verdict hier sur l’affaire de Fatoumata Mactar Ndiaye, la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental, tué par son chauffeur, Samba Sow. Elle a condamné l’accusé à la prison à perpétuité pour vol avec effraction et usage d’arme et de violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner et de tentative d’assassinat contre Adama Ba. En plus de la peine, il doit payer 150 millions pour la réparation du préjudice et 200 millions de francs à la famille de la victime.
La famille veut un procès contre le questeur Awa Niang
« Depuis trois ans, Samba Sow cite deux noms dont sa tante Fatoumata Sow et le député Awa Niang. Mais jusqu’à présent, la justice ne fait rien pour les entendre. Dans un pays sérieux, quand quelqu’un cite une personne dans une affaire de meurtre, même si c’est un mensonge, on doit les appeler pour approfondir les enquêtes afin que le dossier soit clair dans la tête de tout un chacun », a déclaré un membre de la famille de la défunte Fatoumata Mactar Ndiaye. « Il y a anguis sous roche dans cette affaire et jusqu’à preuve du contraire, on soupçonne des commanditaires», renchérit Pape Ndiaye, frère de la défunte.
Le maire de Keur Massar et ses administrés
Acculé par ses administrés du village d’El Hadji Pathé Sow avec qui il a toujours eu des relations heurtées, le député maire de Keur Massar, Moustapha Mbengue, semble avoir décrypté le message des jeunes. Ces derniers ont battu le macadam dimanche dernier pour exiger plus de considération de sa part et la résolution de leurs difficultés qui ont pour noms : enclavement, manque de réseau de drainage des eaux pluviales, assainissement et insécurité. Nos sources nous signalent que le maire Moustapha Mbengue va rencontrer aujourd’hui les habitants de ce village qui regroupe 19 quartiers dans le souci de recueillir leurs doléances.
Sans cap ni boussole, la Gambie post-Jammeh n’est certainement pas celle dont rêvaient les jeunes du pays. Barrow voyage sans cesse, sans résultat tangible jusqu’ici
Jeune Afrique |
Ousseynou Nar Gueye |
Publication 22/01/2020
Depuis sa prestation de serment le 19 janvier 2017, le chef de l’État, élu pour cinq ans, est revenu sur sa promesse de démissionner au bout de trois ans. Un mandat pour rien ?
Le président gambien Adama Barrow a choisi son mandat contre ses mandants. Après avoir assuré à ces derniers qu’il ferait un « mandat de transition » (selon ses propres mots) d’une durée de trois ans au lieu des cinq ans que lui accordait la Constitution gambienne, le successeur de Yahya Jammeh a finalement fait volte-face. Il fera cinq ans de présidence. Au moins. S’il n’est pas réélu pour un second bail en 2021.
Ce respect à la lettre de la Constitution, parce qu’il est rare dans la sous-région ouest-africaine, n’en est que davantage suspect. Si la lettre est respectée, l’esprit des institutions républicaines gambiennes a bel et bien été perverti. Car Adama Barrow, le polygame (deux épouses), fan d’Arsenal – dont il lui arrive d’arborer le maillot sur des photos diffusées sur les réseaux sociaux -, est un président par accident. Presque par effraction. Et certainement de transition, dans ce petit pays de deux millions d’habitants où toutes les cartes devaient être rebattues, avec un préalable : l’éviction de Yahyah Jammeh.
Victoire inattendue
En 2017, c’est parce que le président du principal parti d’opposition (le Parti démocrate unifié, UDP), Ousseinou Darboe, est incarcéré pour longue durée depuis avril 2016, que son parti, puis une coalition de l’opposition (sept partis), se résolvent à investir Barrow candidat. Personne ne mise grand-chose sur ce challenger à la bouille rondouillarde, ancien vigile de supermarché en Grande-Bretagne, face à un Yahya Jammeh qui tient le pays d’une main de fer depuis son putsch de 1994 et qui brigue alors un cinquième mandat.
Coup de tonnerre dans une prison à ciel ouvert : la commission électorale gambienne déclare le 2 décembre 2016 Barrow vainqueur de cette élection à un tour, avec 45,54 % (263 515 voix) contre Jammeh, qui recueille 36,6 % (212 099 voix). À la surprise générale, en tout cas celle de la communauté internationale, habituée aux coups de sangs de Jammeh, à son auto-glorification comme « dictateur du progrès » et à ses frasques de président-soigneur de malades du VIH.
Janvier 2017 – janvier 2010 : quel bilan ? Trois années pour quoi faire ? Pas grand-chose. La seule grande avancée est que Barrow met son peuple devant le fait accompli, qui est qu’il ira au bout de son mandat de cinq ans. En mi-décembre et en ce début janvier, des manifestations ont eu lieu aux cris de « Three years Jotna» (« Trois ans, il est temps », dans un mélange d’anglais et de wolof), auxquels ont répondu, dimanche dernier (12 janvier), les proclamations de la contre-manifestation du mouvement « Barrow for five years » (« Barrow pour cinq ans »), à l’instigation du Nation’s People Party, la formation politique créée par l’actuel président, qui a depuis longtemps été expulsé du UDP.
Durant ces trois années, la seule chose que Barrow aura véritablement fait fonctionner est la Commission vérité et réconciliation, cache-misère dont le seul objectif semble finalement de vouloir imputer tous les maux (passés et actuels) de la Gambie et sa stagnation socio-économique au régime Jammeh.
L’inflation est galopante dans le pays, sans que la question de la monnaie gambienne, le dalasi, soit prise en charge. Dans le contexte actuel de la mise en place de l’eco, la monnaie ouest-africaine qui arrivera en juillet prochain, on n’aura pas entendu la Gambie. Le dalasi se justifiait encore, un tant soit peu, dans l’économie de contrebande que menait la Gambie, au détriment du Sénégal dans lequel il est enclavé, quand il n’y avait pas de liaisons terrestres.
Désillusions
Depuis la mise en circulation du pont de Farafenni qui relie les deux pays, cette économie de réexportation de marchandises vers le Sénégal ne prospère plus. Le gouvernement Barrow consacre des parts plus importante de son budget à la défense, à la sécurité, au renseignement et aux affaires étrangères. Ceci, au détriment des secteurs de la santé et de l’éducation.
En août dernier, un rapport du Département d’État américain a épinglé le président gambien pour ses dépenses extra-budgétaires effectuées au profit de l’armée et des renseignements, « sans supervision ni audit ». Barrow voyage sans cesse, sans résultat tangible jusqu’ici en termes d’investissements attirés dans le pays.
Après avoir voté avec des billes, les Gambiens votent désormais, de plus en plus, avec leurs pieds. En quittant le pays. Baromètre infaillible pour conclure de l’impéritie du régime Barrow.
par l'éditorialiste de seneplus, bacary domingo mané
OÙ EST L’ÉTAT ?
EXCLUSIF SENEPLUS - La lave incandescente de l’incivisme creuse son cratère. Le citoyen au milieu de nulle part lance, en vain, un appel de détresse à un Etat-déserteur qui, hélas, ne se signale que lorsque le pouvoir du Prince vacille
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 22/01/2020
Nous avons failli céder à la tentation de chercher l’Etat dans les rues et les quartiers de Dakar, à l’aide d’une lanterne allumée en plein midi, pour le livrer au citoyen abandonné en pleine jungle. Mais à quoi cela aurait-il servi, si l’on sait d’emblée - à l’image de Diogène de Sinope tenant une lampe et parcourant Athènes pour rencontrer l’homme - que la recherche serait infructueuse. Face à l’anarchie ambiante, aux inégalités, à l’impunité, la lave incandescente de l’incivisme creuse son cratère. Le citoyen au milieu de nulle part lance, en vain, un appel de détresse à un Etat-déserteur qui, hélas, ne se signale que lorsque le pouvoir du Prince vacille.
Lorsque leur pouvoir est menacé, ils se mettent dans la peau de Hercule, en bandant des muscles, avec dans la bouche ce discours enflammé : «force restera à la loi !». Aussi promettent-ils l’enfer à ceux ou celles qui osent élever la voix pour revendiquer leurs droits. Un arsenal de guerre est mobilisé pour contenir la vague contestataire et repousser les assauts d’un peuple mécontent de la manière dont certains dossiers sont gérés, parce que mis sous le coude du Prince. Les forces de l’ordre font alors usage de canon à eau avec ses 15 litres à la seconde, de grenades assourdissantes (Gli F4), de gaz lacrymogène au poivre, de lanceurs «Cougar », de camions anti-émeute, etc. La loi est bel et bien présente lorsqu’il s’agit de réprimer les empêcheurs de tourner en rond, puisque l’enjeu est la conservation du pouvoir obtenu par les urnes, à l’issue d’un processus électoral partiellement transparent.
Mais pourquoi les citoyens ont le sentiment que cette «loi répressive» est souvent aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de les protéger contre les abus de tous ordres ? Ils cherchent désespéramment les ailes protectrices de l’Etat face à l’injustice sociale dont ils sont l’objet dans leur quartier, lieu de travail, dans la rue, etc.
Le civisme du désordre
Dans la plupart des cités, les règles élémentaires de bon voisinage sont foulées aux pieds par des «intouchables», de gros bonnets ou des citoyens ordinaires protégés par le parti ou le marabout. L’anarchie prend ses quartiers sur les terres fertiles de l’incivisme dont l’inaction de l’Etat constitue l’humus. L’entretien du cadre de vie, la pollution sonore, la défiguration de l’environnement, etc. sont autant de sujets de préoccupations pour des citoyens qui veulent vivre dans la tranquillité et la sécurité, comme dans un vrai Etat de droit.
Ici, le baptême d’un nouveau-né vous donne le droit d’obstruer le passage, obligeant piétons et véhicules à faire un long détour ; les chants religieux «autorisent» les initiateurs à ouvrir au maximum le volume des haut-parleurs ou des baffles pour que leur dieu, insensible à toute discrétion, entende leurs prières. Ils ne se posent pas la question de savoir s’il y a, dans les maisons, des malades en phase terminale, des élèves qui doivent se lever à cinq ou six heures pour aller à l’école ; des travailleurs qui vont faire de même pour éviter les embouteillages. Pour ces «croyants», le fameux «Jeggulu» (pardon) adressé aux habitants du quartier à la fin du «thiant» suffit à réparer tout le mal causé. Où est l’Etat ? se demandent, à juste titre, ces derniers au beau milieu d’un sommeil à jamais perturbé. Hercule s’est retiré à pas feutrés derrière le rideau du silence, attendant la prochaine répression, laissant ainsi la place au civisme du désordre.
Quid de ce voisin qui prolonge de deux m2 ou plus le mur de sa maison pour y construire un enclos, une boutique, un atelier, etc. Ce voleur du bien de tous ne se laisse même pas intimider par le regard accusateur d’autrui. Que dire du locataire élevant ses moutons sur la terrasse de sa maison, en envoyant toute la puanteur à ses voisins ; du mécanicien vulcanisateur qui installe son atelier en plein virage, avec ces pneus superposés et ces véhicules garés, venus faire le plein d’air. Gare à celui qui osera attirer son attention ! En l’absence de l’Etat, il peut faire ce qu’il veut, sans craindre la moindre sanction.
La symphonie du vide
Ce particulier manipulant son portable dans la circulation, et ce chauffeur de camion frigorifique roulant à vive allure en plein centre urbain, sont tous logés à la même enseigne. Ils se laissent bercer par la symphonie du vide laissé par un Etat-déserteur qui semble moins se préoccuper du quotidien des citoyens.
Ajouter à cela, la surcharge des bus «Tata», des cars rapides, et cars «Ndiaga-Ndiaye» à Dakar et sa banlieue. Complétons le tableau avec ces téméraires chauffeurs de cars rapides ou de taxis «clandos» qui roulent sans permis de conduire. Le spectacle digne d’un film hollywoodien se déroule parfois en présence d’un élément des forces de l’ordre visiblement dépassé par le degré d’incivisme qui règne dans ce pays.
Admirez, s’il vous plait, le «numéro» des charretiers dont les chevaux étalent excréments et urines sur la chaussée, dégageant une odeur âcre à vous couper le souffle. Le plus marrant, c’est qu’ils vous disputent même la priorité, ces vil…. ! Pourquoi ce charretier qui se signale par ses haillons et amulettes bouderait son plaisir à profiter de ce vent d’anarchie qui souffle sur la capitale et le reste du pays.
Une pagaille indescriptible règne aussi sur nos routes nationales, avec ces camions remplis à ras bord de sacs, parfois sans feu de signalisation, ces jeunes conducteurs de bus de transport interurbain sous le coup de l’alcool ou du marijuana, somnolant au volant. Le citoyen excédé interpelle un Etat qui manque toujours à l’appel. Ne réveillez surtout pas un lion qui dort, si son pouvoir n’est point menacé par des activistes ou une jeunesse consciente de ses responsabilités.
Le citoyen dépassé
C’est la même interrogation que formule le travailleur face à un patron plein de connexions et qui fait ce qu’il veut : licenciement abusif, promotion canapé, stages «perpétuels », retards de paiements de salaires ou accumulation de mensualités impayées. L’employé attend que l’Etat vienne le secourir, en vain !
Des épaves de véhicules, des parkings à ciel ouvert, des gargotes, des étals, des vendeurs à la sauvette se faufilant entre les voitures, des demandeurs d’aumône avec leurs dreadlocks barrant les véhicules de particuliers et créant des bouchons monstres juste pour «arracher» quelques pièces ou billets de banque…
Les terres sont arrachées aux ayants droit au profit des agriculteurs du dimanche ou de promoteurs chercheurs invétérés de profits. Où est l’Etat ? La même question est adressée par l’accompagnant du malade qui a fait le tour des hôpitaux à la recherche d’un lit, après avoir, en vain, sollicité les services d’un Samu parfois aux abonnés absents. L’irréparable finira par se produire à cause d’une non prise en charge.
Le citoyen dépassé par ce qui se passe autour de lui, interpelle un Etat dangereusement aphone. Visiblement, la loi perd toute sa force tant qu’il
Un Sénégal tricéphale
L’Etat-déserteur a tourné le dos aux « faibles» condamnés de subir les foudres des «forts » ou des «protégés». La solidarité nationale bat en retraite face à la montée des inégalités, parfois exacerbées par un système qui se nourrit de prévarication, de corruption et de népotisme. Pourrait-il en être autrement dans ce Sénégal tricéphale, c’est-à-dire à trois têtes : celle de Macky Sall et de sa famille ; de ses amis ou de son camp et celle des autres, les laissés-pour-compte.
Le parti présidentiel invoque des "propos séditieux, fractionnistes (…) de l'ancien patron de la majorité à l'Assemblée nationale", qui "entache gravement son image", dans un communiqué signé du président de son conseil de discipline, Abdoulaye Badji
L’Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall, déclare dans un communiqué avoir exclu définitivement de ses rangs un ancien collaborateur du chef de l’Etat, Moustapha Diakhaté.
"Le conseil de discipline (…) prononce l’exclusion définitive de Moustapha Diakhaté des rangs de l’Alliance pour la République", écrit ladite instance de l’APR dans un communiqué signé de son président, Abdoulaye Badji.
L’APR invoque des "propos séditieux, fractionnistes (…) du camarade Moustapha Diakhaté", qui "entache gravement l’image du parti".
Déjà dans une "mise au point" publiée lundi, le député Abdou Mbow, adjoint du porte-parole national du même parti, déclare que l’ancien député et collaborateur du chef de l’Etat "a tenté de disqualifier les instances" du parti au pouvoir "en visant directement son mode de fonctionnement".
Moustapha Diakhaté "est libre de créer un mouvement (…) en dehors de l’Alliance pour la République", a ajouté M. Mbow.
Selon certains médias sénégalais, M. Diakhaté aurait annoncé avoir créé une instance baptisée "Manko Taxawu Sunu APR".