Macky is back
Le Chef de l’État est rentré à Dakar hier en fin de soirée en provenance de Niamey. Dans la capitale nigérienne, Macky Sall a pris part à la session extraordinaire de la conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO qui s’est penchée sur la crise politique en Guinée Bissau. Sur le chemin du retour, il a fait une halte à Ouagadougou, histoire de compatir avec son homologue burkinabé suite aux attaques terroristes ayant fait plus d’une trentaine de morts. A Niamey, les chefs de l’Etat se sont penchés sur le cas de la Guinée Bissau qui s’est enlisé dans une crise politique avec le limogeage du Premier ministre Aristides Gomes par le président de la République José Mario Vaz et la nomination jugée illégale et illégitime par la Cedeao de Faustino Imballi à quelques jours du scrutin présidentiel prévu le 23 novembre.
Démission du nouveau Pm bissau-guinéen
La pression de la Cedeao sur le Président José Mario Vaz et son nouveau gouvernement a commencé a porté ses fruits. Le nouveau Premier ministre de la Guinée Bissau, Faustino Imbali, nommé le 29 octobre dernier, a déposé sa lettre de démission sur le bureau du président de la République. Il ne voudrait pas être responsable d’un conflit armé au pays. La Cedeao avait menacé de sanctionner tous les membres du gouvernement s’ils ne démissionnent. Du coup le Président Vaz se retrouve seul. D’ailleurs, la Cedeao a tenu hier vendredi un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement pour trouver une solution à cette impasse. Le sommet a décidé de contraindre le Président Vaz à respecter le protocole en organisant la présidentielle à date échue. Aussi, la Cedeao va-t-elle renforcer ses troupes pour les porter à 1 000 hommes d’ici quelques jours. Une délégation de cinq chefs d’État sera envoyée à Bissau pour rencontre le chef de l’Etat. Le Président Issoufou a lancé un appel aux forces de défense et aux magistrats pour respecter le processus électoral. Pour rappel la Cedeao reproche au Président Vaz d’avoir limogé son Premier ministre Aristides Gomes à quelques jours de la présidentielle. Ce dernier avait refusé de quitter son poste.
Macky tranche en faveur de Awa Ndiaye
Décidément la nouvelle Directrice des moyens généraux (Dmg) du Palais est puissante, si puissante qu’elle obtient tout ce qu’elle veut désormais au Palais. Elle a fini par se payer la tête de Mamadou Bopp qu’elle avait limogé «irrégulièrement» pour le faire remplacer par Serigne Abdou Diaw. En effet dans ses précédentes éditions, «L’As» a révélé le bras de fer entre Awa Ndiaye Diaw et Mamadou Bopp qu’elle a limogé sans avoir la qualité, puisque ce dernier a été nommé par arrêté présidentiel. Eh bien, le chef de l’Etat a tranché en prenant la mesure de limogeage de Bopp qui, dit-on, paye surtout pour sa proximité alléguée avec l’ancien Secrétaire général de la Présidence. Quoi qu’il soit, en obligeant le chef de l’Etat à trancher, Awa Ndiaye a agi en «thiouné» (bleue), puisque son statut d’administrateur civil devait lui faire comprendre qu’elle ne peut pas virer un agent nommé par le grand boss. Qui plus est, la Dmg comme le Parc dépendent de Boun Dionne selon le décret de répartition des services. En tout cas, on ne sait jusqu’à quand cela va durer, mais le moins que l’on puisse dire est que Awa Ndiaye est devenue une véritable égérie au palais où elle fait et défait des carrières.
Mame Boye Diao
Le Directeur des Domaines, Mame Boye Diao précise qu’il ne dispute pas le parrainage du tour du Sénégal de cyclisme avec le maire de Kolda Abdoulaye Bibi Baldé. Il se dit surpris d’ailleurs que des sites parlent d’une dispute avec le Directeur de la Poste à la suite de leurs deux posts sur facebook. Le Directeur des Domaines renseigne que l’évènement a déjà fait l’objet de plusieurs échanges entre Abdoulaye Bibi Baldé et lui et ils sont honorés de participer à cette fête du sport. Ceux qui les attendent dimanche sur le terrain de querelles inutiles, prévient-il, seront déçus. A l’en croire, Abdoulaye Bibi Baldé et lui sont unis au nom de Kolda mais surtout au nom de leurs liens personnels. Pour lui, c’est Kolda qui est à l’honneur au top départ de la 18e édition du tour du Sénégal de cyclisme.
La valse des politiques à Tivaouane
Une délégation du Congrès de la Renaissance démocratique (CRD) s’est rendue hier dans la matinée à Tivaouane pour présenter ses hommages et vœux au Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour. Abdou Mbaye, Mamadou Lamine Diallo et les membres de la délégation ont recueilli des prières pour le Sénégal et la Ummah islamique à l’occasion du Mawlid, ainsi que celles de Serigne Babacar Sy Abdoul Aziz. C’est el chef de l’Etat qui a ouvert le ballet des personnalités dans la cité de Maodo .Il sera suivi par la Grande coalition formée autour de Idrissa Seck.
Bassirou Ndiaye lâche Madické Niang
L’ancien ministre des affaires étrangères devra continuer son combat politique sans Bassirou Ndiaye de Diourbel. Ce dernier qui a câblé «L’As», renseigne qu’il est retourné à la maison du père,( au Pds) qu’il avait quitté pour soutenir la candidature de Madické Niang à la dernière présidentielle.
Un mort et 46 blessés à Tivaouane
Une personne a perdu la vie et 46 autres ont été blessées dans des accidents, a annoncé le capitaine Mamadou Diagne, chargé de l’information et des relations publiques de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (Bnsp), à l’occasion du Gamou prévu dans la nuit de samedi à dimanche. Dressant un bilan à mi-parcours, le capitaine a précisé que 10 sorties pour accidents ont été constatées et elles font état de 46 blessés et d’un corps sans vie. Ainsi, il parle d’un bilan plutôt favorable comparé à celui de l’année dernière à la même période du Gamou à Tivaouane où il y avait 22 sorties pour accidents pour 84 blessés et trois corps sans vie. Un dispositif principal de la Bnsp a été installé à Tivaouane en plus d’un autre dit secondaire. Selon le capitaine Diagne, ces différentes interventions ont mobilisé quelques 427 éléments de la Brigade nationale de sapeurs-pompiers de même que 55 véhicules. Le dispositif installé à Tivaouane assure les patrouilles dans la cité religieuse et ses environs ainsi que sur les axes routiers notamment les routes nationales (1,2,3), explique le capitaine Mamadou Diagne.
70 individus interpellés pour diverses infractions
Quelque 70 personnes ont été arrêtés pour diverses infractions lors d’opérations de sécurisation menées par la Police dans le cadre de la célébration du Gamou de Tivaouane prévu dans la nuit de samedi à dimanche, a appris «L’APS» du commissaire urbain de la ville, Bara Niang. Ces individus interpellés notamment pour drogue, vol, abus de confiance et escroquerie ont été déférés au parquet d’après le commissaire Niang. A l’en croire, la Police nationale a déployé à Tivaouane près de 2000 éléments notamment de la brigade de recherches et de la police judiciaire, dans le cadre de la sécurisation du Gamou, une manifestation religieuse qui draine des centaines de milliers de personnes dans ce chef-lieu de département dans la région de Thiès. A la même période l’année dernière, dit-il, on avait dénombré plus d’accidents de circulation et enregistré plus d’interpellations. A cet effet, il a prôné la dynamisation d’une «relation de confiance» entre la population et les éléments de la police, devant aboutir au déclenchement d’un déclic de collaboration entre les deux entités.
Le cadeau de Aïda Diallo au Khalife des mourides
Des sources de seneweb annoncent que Sokhna Aïda Diallo est à Dakhar Mbaye. Elle a dépêché une délégation dirigée par Serigne Saliou Samb pour amener son «addiya » au Khalife général des mourides. En plus de 5 bœufs, elle lui a offert une enveloppe d’argent. Serigne Saliou Samb, cible des foudres de plusieurs petits-fils de Serigne Touba, a profitait de sa rencontre avec le guide religieux pour présenter ses excuses. Serigne Mountakha Mbacké réitèrera l’essentiel de ses propos tenus lors de la visite de Sokhna Aïda Diallo.
DES EXPOSITIONS RETRACENT L'OEUVRE DE EL HADJI MALICK SY
À l’occasion du Grand Gamou de Tivaouane, le comité d’organisation au service de Khalifa Ababacar Sy (Coskas) a érigé une série d’expositions auprès de la Zawiya Serigne Babacar Sy pour montrer les traces de El Hadji Malick Sy, de ses fils et petits fils.
À l’occasion du Grand Gamou de Tivaouane, le comité d’organisation au service de Khalifa Ababacar Sy (Coskas) a érigé une série d’expositions auprès de la Zawiya Serigne Babacar Sy pour montrer les traces de El Hadji Malick Sy, de ses fils et petits fils. Du fondateur de la Tarikha Tidjaniya à l’actuel Khalife Général Serigne Mbaye Sy, en passant par Serigne Babacar Sy et Serigne Mansour Sy. Cette série d’expositions met en évidence tous les marabouts qui ont eu à répandre une moralité et une philosophie sénégalaise de l'Islam.
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LA JUSTICE BRÉSILIENNE AUTORISE LA LIBÉRATION DE L'EX PRÉSIDENT LULA
L'ex-dirigeant du Parti des travailleurs (PT) purgeait depuis l'an dernier une peine de huit ans et dix mois de réclusion pour avoir accepté des pots-de-vin en échange de l'attribution de contrats gouvernementaux.
L'ex-président brésilien Lula a été libéré vendredi, accueilli par une véritable marée rouge de militants de gauche à sa sortie de prison à Curitiba, après plus d'un an et demi d'incarcération.
Libre. La justice brésilienne a autorisé, vendredi 8 novembre, la remise en liberté de l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, incarcéré depuis avril 2018, selon un document judiciaire consulté par l’AFP et Reuters.
L'ex-chef d'État de 74 ans est sorti à pied du siège de la police fédérale de Curitiba où il était incarcéré après avoir été condamné pour corruption, embrassant chaleureusement ses sympathisants et saluant la foule d'un poing levé.
"Je veux continuer à lutter pour améliorer la vie du peuple brésilien", a lancé Lula face à une marée rouge de militants de gauche lors d'un discours chargé d'émotion.
Cette décision de justice a été rendue possible par un arrêt de la Cour suprême brésilienne, rendu jeudi, qui a mis fin à l'emprisonnement obligatoire des condamnés avant l'épuisement de tous leurs recours.
L'ex-dirigeant du Parti des travailleurs (PT) purgeait depuis l'an dernier une peine de huit ans et dix mois de réclusion pour avoir accepté des pots-de-vin en échange de l'attribution de contrats gouvernementaux.
LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME DÉNONCE L’EXPLOITATION DE 100 000 ENFANTS "TALIBÉS"
Face à la persistance de cette situation, le Sénégal est invité à adopter des mesures urgentes pour mettre un terme à la maltraitance, l’exploitation et la traite des enfants.
Dans son cinquième rapport périodique sur le Sénégal, le comité des Droits de l’Homme des Nations Unies ne s’est pas penché que sur la question de l’invalidation des candidatures de Karim Wade et Khalifa Sall. Le Comité s’est dit inquiet de la persistance du phénomène des "enfants-talibés", malgré les efforts menés par le Sénégal dans le cadre de la protection de l’enfance et la lutte contre la traite.
Les experts indépendants onusiens sont ainsi préoccupés par le sort de ces enfants « forcés de mendier », dont l’estimation est de 100.000 enfants. « Le Comité est préoccupé des cas d’exploitation et de maltraitance grave sur des enfants par des maîtres coraniques », lit-on dans le rapport.
Face à la persistance de cette situation, le Sénégal est invité à adopter des mesures urgentes pour mettre un terme à la maltraitance, l’exploitation et la traite des enfants. Le Comité demande également à Dakar de prendre les mesures nécessaires et urgentes en vue mettre fin à toute forme d’exploitation et de maltraitance des enfants y compris par des maîtres coraniques dans les Daraa (écoles coraniques).
GAMOU DE TIVAOUANE : 70 INDIVIDUS INTERPELLÉS POUR DIVERSES INFRACTIONS (POLICE)
Quelque 70 personnes ont été arrêtés pour diverses infractions lors d’opérations de sécurisation menées par la Police dans le cadre de la célébration du Gamou de Tivaouane prévu dans la nuit de samedi à dimanche, appris l’APS du commissaire urbain de ladi
Tivaouane, 8 nov (APS) - Quelque 70 personnes ont été arrêtés pour diverses infractions lors d’opérations de sécurisation menées par la Police dans le cadre de la célébration du Gamou de Tivaouane prévu dans la nuit de samedi à dimanche, appris l’APS du commissaire urbain de ladite ville, Bara Niang.
"Ces individus interpellés notamment pour drogue, vol, abus de confiance et escroquerie ont été déférés au parquet", a déclaré le commissaire Niang lors d’un entretien avec l’APS.
Selon le commissaire Niang, la Police nationale a déployé à Tivaouane près de 2000 éléments notamment de la brigade de recherches et de la police judiciaire, dans le cadre de la sécurisation du Gamou, une manifestation religieuse qui draine des centaines de milliers de personnes dans ce chef-lieu de département dans la région de Thiès.
"En cette même occasion l’année dernière, on avait dénombré plus d’accidents de circulation et enregistré plus d’interpellations", a aussi souligné l’officier de police. Il a à cet effet prôné la dynamisation d’une "relation de confiance" entre la population et les éléments de la police, devant aboutir au déclenchement d’un "déclic de collaboration entre les deux entités".
Le commissaire urbain de Tivaouane a par la même occasion invité les populations à "s’approprier" de leur police nationale, mais aussi ses éléments à plus de "courtoisie" dans l’exercice de leur mission.
MEDINA BAYE RAPPELLE A MACKY SES PROMESSES DE CAMPAGNE
A l’occasion de la cérémonie officielle qui précède le Gamou, tenue, ce vendredi, Médina Baye a réaffirmé son soutien au chef de l’Etat suite aux projets entamés à Kaolack plus précisément dans la cité religieuse, mais tout en lui rappelant ses promesses
A l’occasion de la cérémonie officielle qui précède le Gamou, tenue, ce vendredi, Médina Baye a réaffirmé son soutien au chef de l’Etat suite aux projets entamés à Kaolack plus précisément dans la cité religieuse, mais tout en lui rappelant ses promesses de campagne.
« On prie pour le Président afin qu’il termine ses travaux à Kaolack. Nous savons que le président n’oublie pas la ville de Kaolack car il a déjà réalisé quelque chose. Il s’agit de la route qui mène à Kaolack, donc, nous continuons à prier pour lui. Qu’il sache qu’il est chez lui, il peut venir ici quand il veut », a déclaré, le porte parole de la famille religieuse Cheikh Mouhamadoul Mahi Aliou Cissé qui a représenté le Khalife absent à la cérémonie officielle.
Des prières pour accompagner les promesses
« Il nous avait fait des promesses avant l’élection présidentielle, mais nous savons qu’il finira par réaliser ses projets. Nous l’accompagnons par des prières », a-t-il rappelé devant le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye venu représenter le gouvernement à cette cérémonie qui précède la célébration de la naissance du prophète Mohammad.
KRÉPIN DIATTA, LE SÉNÉGAL AU COEUR
Jeune lion de 20 ans, finaliste de la CAN l'été dernier, le Brugeois, passionné par son sport, est resté tant attaché à sa patrie. Mais aujourd'hui, son destin semble tracé pour briller en Europe
France Football |
Timothé Crépin |
Publication 08/11/2019
Du Sénégal à la Belgique en passant par la Norvège, Francefootball.fr vous raconte l'itinéraire de Krépin Diatta. Jeune lion de 20 ans, finaliste de la CAN l'été dernier, le Brugeois, passionné par son sport, est resté tant attaché à sa patrie. Mais aujourd'hui, son destin semble tracé pour briller en Europe.
«Avant qu'il ne sache marcher. Quand il voyait des gens jouer au football, il pleurait. Il demandait qu'on lui donne le ballon. Et il le prenait dans ses mains. Ce n'est pas un hasard s'il est devenu un footballeur.» L'histoire et l'itinéraire de Krépin Diatta, né le 25 février 1999, démarrent au sud du Sénégal. Sur la côte ouest de l'Afrique, dans la région de Ziguinchor et dans le village pas vraiment aisé d'Oussouye, non loin de l'océan Atlantique. Et comme s'en souvient encore Yvon, son grand frère, le petit Krépin fait très vite connaissance avec le ballon rond. Une mère au foyer, un père enseignant. Ce dernier avait d'ailleurs d'autres ambitions pour son fils : «Il a essayé de le motiver à suivre ses traces, explique encore Yvon Diatta. Il voulait qu'il réussisse dans les études, comme lui.» «Les gens du sud du pays sont réputés pour être assez rigoureux sur l'éducation, détaille Thierno Seydi, agent de Krépin Diatta. J'ai l'impression qu'il porte à lui seul sur ses épaules le destin de toute une famille. Quand tu vois l'entourage familial, tu comprends que c'est un garçon équilibré.»
Le père souhaite donc que son garçon continue son apprentissage à l'école, mais devant le rechignement de celui-ci à apprendre ses leçons, Krépin est carrément privé d'entraînement et de football. Un crève-cœur, lui qui ne vivait finalement que pour ça, ou presque. «Il jouait avec des sandales déchirées, poursuit Yvon. Il a débuté sa carrière comme ça. On n'avait pas les moyens pour le mettre dans de bonnes conditions. Il n'avait pas de maillot qu'il fallait pour aller aux entraînements.»
Les parents cèdent. Décision est prise de confier son destin à un entraîneur local, surnommé Briegel. «On lui a dit de le prendre comme son fils, il avait huit ans», rembobine Yvon Diatta. «Il restait chez moi tard, le père venait le chercher parce qu'il devait aller à l'école le lendemain, raconte Briegel. Je suis allé voir ses parents en leur disant que j'allais le surveiller. Il avait un talent à l'état brut, à surveiller de près.» À l'école de football de Ziguinchor, Krépin Diatta commence déjà à faire parler de lui par sa technique. «En cadet, je me rappelle d'un match. Il avait dribblé tout le monde avant de faire une passe décisive à son numéro 9, qui a manqué le tir, prolonge Briegel. Krépin a pleuré du stade à la maison car on a été éliminés. Il aimait tellement le football...»
Quand Iniesta part en Norvège
Dans le coin, ce genre de garçons ne restent pas longtemps inconnus. «Il avait un style. À Ziguinchor, on l'appelait Iniesta. Il a différentes facettes», compare Fodé Touré, qui a également contribué au parcours de Diatta. Un Andrés Iniesta et un Barça qui résonnaient, d'ailleurs, très souvent dans le cœur du jeune Krépin. «J'entendais dire que c'était un génie, parce qu'il marquait des buts imaginaires», sourit Yvon, le frère. Surclassé en permanence par Briegel, il rallie, avec, cette fois, le soutien des parents, assez rapidement Dakar, la capitale, pour poursuivre sa progression. Des sélections le mènent à l'Oslo Football Académie pour deux ans. Mais c'est avec un maillot du Sénégal qu'il va véritablement commencer à faire parler de lui au-delà de son pays et de son continent. Avec la Coupe d'Afrique des nations U20 en 2017 où les jeunes Lions de la Teranga échouent en finale face à la Zambie (0-2). «Pendant les éliminatoires, face à la Tunisie, il avait fait un match extraordinaire, promet Ousseynou Cavin Diagne, coéquipier de Diatta à cette époque. Une fois arrivé au quartier, tout le monde me disait "Mais c'est qui le numéro 17 qui était au milieu avec toi ?"»
L'heure du grand saut est arrivée. Krépin Diatta s'envole loin. Au nord, bien au plus au nord. En Norvège. Le Sarpsborg 08 l'accueille alors que l'hiver bat son plein. De la chaleur sénégalaise à la rigueur du froid norvégien, le contraste est dur. «Il m'a dit "coach, il pleut de la glace, c'est froid", se remémore Briegel. Je lui ai répondu, "Tu te rappelles le jour où tu voulais laisser les études pour te consacrer au football ? Le plus dur commence ".» «Au début, ce n'était pas facile, reprend Yvon Diatta, il ne connaissait personne. Mentalement, il était fort. Nous, on était tellement contents pour lui, tout le monde était ému.» Dans le sud de la Norvège, sur les bords de la Mer du Nord, Krépin fait connaissance de Tobias Heintz, d'un an plus jeune que lui. Ces deux-là vont très vite se lier d'amitié. «Nous avions si froid, sourit aujourd'hui le milieu norvégien, évoquant les basses températures de l'hiver. J'étais désolé pour lui. Il ne parlait pas anglais et personne ne pouvait vraiment l'aider. C'était normal pour moi de prendre soin d'un nouveau jeune joueur. Je me sentais responsable de lui faciliter la tâche. Nous étions jeunes, c'était normal d'être ensemble.» Le Sénégal et sa famille manquent très vite à Krépin, mais Heintz lui montre la ville et l'aide dans certaines tâches du quotidien, comme aller faire les courses, faire fonctionner une machine à laver... Il lui a même proposé de venir vivre chez lui.
Sur le pré, Heintz comprend très vite que les qualités de son nouveau coéquipier pourraient faire mal. «J'avais regardé des vidéos de lui sur YouTube. Je me suis dit "Wow!". Je me souviens de son premier entraînement où je pouvais voir ses qualités ballon au pied. Il avait été vraiment bon.»
Des talents... de joueur de bowling
Krépin Diatta effectue ses débuts dans sa nouvelle équipe en avril 2017. L'intégration est bonne et s'accélère à partir de juin. Il marque cinq buts toutes compétitions confondues et est même élu meilleur jeune du Championnat. En dehors des terrains, c'est avec une boule en main qu'il brille également. Tobias Heintz raconte : «C'était un incroyable joueur de bowling ! Il m'avait dit qu'il n'avait jamais joué avant. Je l'ai emmené avec des amis. J'étais nerveux parce qu'il serait peut-être mal à l'aise. Mais il a presque fait un strike (NDLR : faire tomber les dix quilles de bowling en même temps) dès son premier essai. Et il nous battait tout le temps !»
L'aventure norvégienne ne va même pas durer un an, «le niveau norvégien n'était pas assez élevé pour lui», dixit Heintz. En janvier 2018, pour environ deux millions d'euros, Krépin Diatta, 18 ans alors, file au Club Bruges, en Belgique pour un contrat de quatre ans et demi. Mais il aurait très bien pu mettre le cap à un peu plus d'une heure de route. «Lille était le seul club français qui avait décidé de faire une offre, dévoile Thierno Seydi, son agent. Marc Ingla (NDLR : Directeur général du LOSC) était venu, mais le club avait des soucis avec la DNCG. Rennes avait aussi un œil mais ils n'ont jamais voulu franchir le pas. C'est là que je dis que les clubs français sont à la traîne. Il y a 50 000 décideurs dans les cellules de recrutement, mais personne ne tranche ! Aujourd'hui, malheureusement, les clubs français n'ont plus la mainmise sur les meilleurs joueurs africains.» Bruges est à deux doigts de se faire subtiliser sa jeune recrue par l'Olympiakos, mais fait finalement le forcing en se déplaçant jusqu'au Sénégal pour s'assurer de la venue de Krépin Diatta. «Je me souviens très bien quand il est arrivé à Bruges, explique Benoît Poulain, défenseur central du Cercle entre 2016 et juillet dernier. On avait joué un match amical en Espagne, contre Marbella. Il a directement montré ses qualités. Il s'est imposé tout de suite. Avec une certaine intelligence de jeu, du dribble... J'ai tout de suite bien aimé.» S'il participe seulement à 8 matches lors de l'exercice 2017-18, Diatta s'offre son premier titre, celui de champion de Belgique avec les Brugeois. La saison passée, le cap a été passé avec 23 apparitions en Pro League. «À Bruges, ç'a été un des jeunes sur qui ils ont compté dès le début, confirme Poulain. Ils lui ont toujours dit qu'il fallait qu'il apprenne, qu'il grandisse, qu'il allait jouer, et que ça allait être un grand joueur. Ça le mettait en confiance.»
L'été dernier, il a pris part aux sept matches du Sénégal pour sa toute première Coupe d'Afrique des nations. Avec un titre d'homme du match en poules, face à la Tanzanie (un but).
Tout ça alors qu'il avait honoré sa première cape chez les A d'Aliou Cissé trois mois plus tôt. Entré à l'heure de jeu lors de la finale face à l'Algérie, il n'a pu changer le cours de la rencontre. Qu'importe, à 20 ans, cette aventure lors de la CAN était forcément particulière pour celui qui porte son pays dans son cœur même avec la distance. «On parle beaucoup du Sénégal, reconnaît d'ailleurs Tobias Heintz, aujourd'hui en Turquie, à Kasimpasa. J'ai eu tellement de questions pour lui à ce sujet. Il aime vraiment le Sénégal. Et après tout ce qu'il m'a dit, je veux tellement aller là-bas et rendre visite à lui et à sa famille. Il n'y a pas si longtemps, on s'est dit qu'on pourrait y aller après la saison.» Conscient de sa chance, Krépin Diattan'hésite pas à envoyer ballons et maillots dans sa région d'origine. «Ça encourage les jeunes du quartier à mieux faire pour tenter de devenir pro comme lui, félicite Yvon, le frère. Il le fait pour aider les gens. Il est très attaché à ses racines.» En début d'année 2019, Krépin Diatta a également fait un don à la ville de Ziguinchor, afin de financer, avec d'autres bénévoles, les réparations du bloc opératoire de l'hôpital.
«Même pour l'amener au restaurant, c'est un problème»
Désormais, les attentes autour du Sénégalais sont de plus en plus grandes. S'il engrange de l'expérience en Ligue des champions en affrontant des équipes comme le PSG et le Real Madrid, il aligne des statistiques intéressantes en Championnat belge avec cinq buts en dix sorties en 2019-20. «Les joueurs avec du dribble ont besoin d'être bien physiquement, constate Poulain, joueur de Kayserispor. Il faut qu'il fasse attention à toujours être bien à ce niveau.» Le défenseur lui voit un petit "défaut" : «Il est jeune... mais c'est aussi une qualité. Parfois, il peut être un peu irrégulier. Il ne peut pas produire ce qu'il faut sur cinq, six, sept matches d'affilée. Il va perdre un, deux ballons, il va un peu s'énerver, se renfermer et il va mettre dix ou quinze minutes pour se reconcentrer. Sinon, je ne lui vois pas de défaut particulier. Il progresse de plus en plus dans son envie de défendre.» Les différents témoins interrogés confirment une chose : pour Krépin, c'est le football, et rien que le football. «Il ne sort pas, il ne va pas en boîte, lance Ousseynou Cavin Diagne, également au Club Bruges, mais en réserve. Même pour l'amener au restaurant, c'est un problème. Quand tu l'appelles, il est toujours chez lui ! Il est au lit, au maximum, à 22h30 – 23 heures. Il aime trop regarder des films, écouter de la musique nigérianne.» «J'ai souvent quelques appels d'agents ou de clubs pour lui, pour savoir comment ça se passe, la mentalité qu'il a. Et, franchement, j'ai beaucoup d'éloges», promet, de son côté, Poulain qui le met en garde face à un point précis : «Il va devoir gérer sa popularité au Sénégal. Il aime son pays, il aime y aller. Mais, là-bas, tu te sens vite comme une star. Derrière, en Europe, il faut savoir remettre les pieds sur terre. Ce n'est pas toujours facile.»
Entre une évolution et progression sportive - on dit qu'il pourrait valoir 20 millions d'euros aujourd'hui, et une capacité à rester humble, il pourrait alors pourquoi marcher sur les traces d'un Sadio Mané qu'il a toujours adulé. Et au pays, le comparatif entre les deux ne date pas d'aujourd'hui. «J'ai toujours dit que c'est le futur Sadio Mané, à tous les niveaux, s'enflamme Thierno Seydi, l'agent. Dans le jeu, dans le comportement, dans l'approche de leur métier, très professionnelle, très consciencieuse. Ils ont des choses similaires. Ils viennent du sud du Sénégal, avec cette mentalité d'avoir faim. Tu sens que le football est pour eux un moyen d'ascension social.» «Qu'il continue sur cette lancée, à travailler comme je lui dis souvent, termine Briegel, le mentor. Il pourra ainsi faire une très grande carrière, si le bon Dieu le veut.»
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"LE CAFÉ TOUBA", UNE RÉFÉRENCE DE LA CONFRÉRIE MOURIDE
Au Sénégal, à l’heure des capsules, dosettes, et sticks de café soluble, le traditionnel « café touba » a toujours le vent en poupe - Le « café à la sénégalaise », c’est toute une histoire, et aussi un business rentable
Au Sénégal, à l’heure des capsules, dosettes, et sticks de café soluble, le traditionnel « café touba » a toujours le vent en poupe. Il tire son nom de la ville sainte de la confrérie mouride, Touba, à 200 kilomètres de Dakar, mais se consomme aujourd’hui sur tout le territoire. Sa spécificité : le café est mélangé à du poivre de Guinée, appelé aussi baie de Sélim ou piment noir, puis préparé comme un café filtre.
Le « café à la sénégalaise », c’est toute une histoire, et aussi un business rentable.