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22 juillet 2025
«MACKY FAIT EXPRES DE LAISSER LES SENEGALAIS DOUTER SUR UN EVENTUEL TROISIÈME MANDAT»
Me Abdoulaye Babou se veut formel. Selon le président de Alliance Pour l’Alternance (Alal), Macky Sall est l’unique responsable de la polémique autour d’un éventuel 3e mandat présidentiel
Me Abdoulaye Babou se veut formel. Selon le président de Alliance Pour l’Alternance (Alal), Macky Sall est l’unique responsable de la polémique autour d’un éventuel 3e mandat présidentiel. Soutenant que Macky Sall fait sciemment de laisser les Sénégalais douter, Me Abdoulaye Babou s’oppose à une éventuelle loi d’amnistie en faveur de Karim Wade.
L’As : Comment appréciez-vous la situation actuelle du Sénégal ?
Me Abdoulaye Babou : On a l’impression que le Sénégal stagne depuis l’élection présidentielle de 2019. Au plan politique, il n’y a rien de nouveau, en dehors du débat autour d’un éventuel troisième mandat du Président Macky Sall. Au plan économique, c’est la même situation. Pourtant, le Président Macky Sall avait dit qu’il allait engager son Pse 2 parce qu’il avait obtenu des bailleurs de fonds plus qu’il n’en avait besoin pour financer ce programme. C’était avant la présidentielle. Mais après l’élection et avec la suppression du poste de Premier ministre, on a l’impression qu’encore tout stagne. Macky Sall n’est pas Zorro, donc il ne peut pas être au four et au moulin. Qu’on le veuille ou non, ce sentiment de stagnation habite tous les Sénégalais. La question que l’on se pose est de savoir quand est-ce que le Sénégal va sortir de cette étape difficile? Dans le secteur économique, tout va mal. Même les opérateurs économiques éprouvent d’énormes difficultés pour se faire payer leurs créances de la part de l’Etat. C’est dire que cette morosité est ressentie par tout le monde. Le Président Macky Sall doit savoir que les Sénégalais ont besoin d’être boostés.
Cette situation pourrait-elle être corrigée par le Dialogue National ?
Il faut se rendre à l’évidence. Le Dialogue national piétine parce que les véritables problèmes sont toujours d’actualité. Pourquoi on ne tire pas les leçons de la dernière élection présidentielle ? J’entends parler de report des municipales et départementales, or le premier sujet qui devait être débattu par la classe politique, c’est le bilan de la dernière présidentielle marquée par la grande catastrophe que constitue le parrainage. Personne n’est d’accord sur la manière dont le parrainage s’est déroulé. Et curieusement, on a l’impression que tout le monde est devenu amnésique. Personne n’en parle. Pourtant, le système de parrainage sera appliqué à toutes les élections qu’elles soient départementales, municipales, législatives et présidentielle. Or, la première expérimentation de ce parrainage a été une énorme catastrophe. Mais apparemment, cela n’intéresse plus personne. Avant la tenue des prochaines locales, on devrait discuter de la faisabilité du système de parrainage à ce niveau. Certains pensent que pour les élections locales, on devrait se passer du parrainage. Apropos des enjeux alors maintenant ? On nous dit que le Sénégal sera un pays pétrolier d’ici 2024 et qu’il va changer de visage. On a constaté que beaucoup d’affaires dont le dossier Petrotim sont devant les tribunaux. On se demande comment les Sénégalais devront se comporter dans un Sénégal pétrolier, pays devenu riche, convoité et courtisé.
Au regard du tableau sombre que vous décrivez, ne doit-on pas craindre pour notre cohésion nationale ?
Le Président Macky Sall a fait récemment une déclaration à Tivaouane que je trouve importante. Comme tous les Sénégalais, il sait que notre cohésion nationale qui repose sur la religion est menacée. Notre manière de vivre la religion musulmane à travers les confréries n’est pas partagée par certains pays arabes. Des pays comme le Qatar ne veulent pas entendre parler de «Tarihas» (confréries religieuses). La preuve, il existe au Sénégal des mosquées qui ne se réclament d’aucune «Tariha». Et ces gens sont prêts à combattre les «Tarihas». C’est là le danger. Nous ne sommes pas à l’abri des terroristes prêts à dynamiter nos mosquées et à mettre à mal notre cohésion nationale fondée sur la tolérance des «Tarihas». Actuellement, Mali, le Burkina Faso et le Niger sonttous déstabilisés. Ce serait une grave erreur de se dire que ce qui se passe autour de nous ne peut pas nous arriver. Nous ne devons pas dormir sur nos lauriers. Les gens qui se disent musulmans radicaux sont une réelle menace pour notre pays. Heureusement que le Président Macky Sall en a parlé.
L’actualité politique est marquée actuellement par une polémique autour d’un éventuel troisième mandat présidentiel. Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?
Le Président Macky Sall ne veut pas qu’on parle de troisième mandat. Mais à y voir de très près, il est le premier responsable de cette polémique. Je vous rappelle que j’ai travaillé, plaidé et soutenu le troisième mandat de l’ancien Président Me Abdoulaye Wade. Pourquoi? Parce qu’il y avait une brèche. On pouvait interpréter comme on veut les dispositions de l’article 27 de la Constitution. Aujourd’hui ça y est, c’est passé. Mais une fois élu président de la République en 2012, Macky Sall avait la possibilité de régler définitivement ce problème de l’article 27. Est-ce qu’il l’a fait ? Eh bien non, il n’a rien fait ! Cela dit, il y a eu une révision de l’article 27 de la constitution. N’empêche, l’ambigüité est restée. On nous sort l’alinéa 1 en disant que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans. On ajoute dans l’alinéa 2 que nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Encore une fois, le doute et la possibilité d’interprétation sont laissés à tout un chacun. En son temps, le Président Abdoulaye Wade avait ses juristes comme moi qui avaient interprété l’article 27 avec l’ouverture d’un troisième mandat. Mais le Président Macky Sall, lui aussi, a laissé cette ouverture à la possibilité d’interprétation. C’est voulu et fait exprès. En droit, dès qu’on ouvre la porte à une interprétation, chacun peut s’y engouffrer. Et chacun a le droit de défendre sa thèse avec des arguments, comme moi j’avais défendu la thèse d’un 3e mandat du temps d’Abdoulaye Wade. Maintenant, le Président Macky Sall ne peut interdire qu’on parle de cette question. Les gens vont en parler jusqu’en 2024. En guise de solution, Macky Sall a la possibilité de reprendre l’article 27 par une révision constitutionnelle soit par voie référendaire ou parlementaire. Qu’il reprenne l’article 27 pour l’écrire clairement. Il devra juste dire qu’il prend des mesures transitoires en précisant que le premier mandat du Président de 2012 à 2019 constitue le premier mandat. Dès lors, 2019- 2024 sera alors son second mandat. Mais Macky Sall fait exprès de laisser les Sénégalais douter sur un éventuel troisième mandat.
Pour le cas de Karim Wade. Croyez-vous qu’il puisse bénéficier d’une amnistie ?
Le retour de Karim Wade au Sénégal risque d’être problématique. Et pour ce qui est de son amnistie, je n’ose même plus en parler. Heureusement qu’au Sénégal, tout le monde maitrise maintenant la notion d’amnistie. Karim Wade devait bénéficier d’une amnistie, il serait un potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle au Sénégal. Ses partisans veulent la révision de son procès. Je peux les comprendre parce qu’ils ne sont pas des juristes. On révise un procès quand il y a un élément nouveau. Or dans l’affaire Karim Wade, il n’y a aucun élément nouveau. Qu’on l’aime ou pas, la Crei a fonctionné normalement comme le veut la Constitution. Dès lors, le débat pour la révision du procès ne se pose pas.J’ai dit et je le répète que je ne suis pas pour une amnistie en faveur de Karim Wade. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que Karim Wade est un pion du Qatar. J’ai une peur de voir Karim Wade revenir au Sénégal, blanc comme neige, armé de la forte puissance financière et de l’influence du Qatar. A tort ou à raison, le Qatar est considéré comme un pays qui appuie les Djihadistes à travers le monde. Ce pays est en guerre contre l’Arabie Saoudite qui est un grand ami du Sénégal.
«TOUS LES PAYS QUI SE RESPECTENT ONT UNE POLITIQUE DE PATRIOTISME ECONOMIQUE»
Pour le directeur exécutif du Club des Investisseurs du Sénégal (Cis) Dr Abdourahmane Diouf, l’ouverture à la concurrence doit se faire de manière graduelle
Pour le directeur exécutif du Club des Investisseurs du Sénégal (Cis) Dr Abdourahmane Diouf, l’ouverture à la concurrence doit se faire de manière graduelle. Il estime d’ailleurs que tous les pays qui se respectent ont une politique de patriotisme économique. Abdourahmane Diouf s’exprimait hier lors d’un forum d’échange d’informations entre les pays ACP et l’union Européenne (uE).
Entre la mise en œuvre de la Zone de libres échanges continentaux (Zlecaf), la concurrence avec les entreprises européennes, le secteur privé national appelle à la prudence. Pour le directeur exécutif du Club des Investisseurs du Sénégal (Cis) Dr Abdourahmane Diouf, l’ouverture à la concurrence doit être graduelle. «Quand on est dans le même marché avec la Cote d’Ivoire et le Mali où nous avons un tarif extérieur commun, la concurrence doit pouvoir se faire. Et nous devons nous ajuster pour gagner des parts de marchés vis-à-vis de ces concurrents régionaux», indique Dr Diouf.
En revanche, prévient-t-il, quand il s’agit de l’Europe ou d’autres pays qui sont beaucoup plus développés, notre secteur privé doit avoir un traitement spécial et différencié. Il considère que le secteur privé n’a pas peur de la compétition, mais il doit grandir progressivement pour avoir les moyens de sa politique. En bon défenseur des entrepreneurs sénégalais, Abdourahmane Diouf a soutenu que tous les pays du monde qui se respectent ont une politique de patriotisme économique, une politique de préférence nationale. «Pas dans le sens négatif du terme, mais une politique de protection des industries et de l’artisanat qui nous permet de nous ajuster et de grandir», tempère l’ancien porte-parole de Rewmi.
Pour lui, cette politique doit être appuyée par l’Etat. «Car, une PME qui a 20 salariés et qui est en face d’une multinationale européenne n’a aucune chance de gagner», tranche-t-il en invitant par ailleurs l’Etat à avoir la subtilité de nous protéger et de nous aider. D’autant que pour lui, l’Etat est arrivé à une époque où il a fait beaucoup de financements avec de l’argent public. «Il commence à atteindre son seuil. Et de façon objective, il commence à comprendre que c’est le secteur privé qui doit être son interlocuteur pour réaliser les grands projets de l’Etat.» C’est à l’Etat du Sénégal de comprendre qu’il doit faire face à son secteur privé en lui donnant des parts de marchés, non pas en terme de connivence mais parce que le secteur privé est capable de faire sortir de terre un certain nombre de ses chantiers» déclare Diouf.
Une plaidoirie manifestement bien attendue par le ministre de l’Economie et du Plan, Amadou Hott qui estime que le gouvernement du Sénégal travaille à mettre en place les dispositifs adéquats pour l’implication accrue du secteur privée dans la dynamique d’émergence. «Ainsi pour les cinq prochaines années, l’Etat entend renforcer le dispositif d’appui technique et financier au secteur privé national lui permettant d’accéder aux services financiers adaptés en vue de participer à la création de richesse et d’emplois», promet le ministre.
Toutefois dans ce contexte d’ouverture des frontières avec la Zlecaf, il invite le secteur privé à améliorer sa performance, sa productivité et sa compétitivité pour faire face à une concurrence accrue. La cheffe de l’UE au Sénégal, Irène Mingasson, a rappelé pour sa part que le Plan d’Investissement Extérieur de l’Union Européenne a affecté à l’Afrique pour la période 2017-2020 plus de 5 milliards d’euros.
LE PARQUET AFFINE SES DOSSIERS BRÛLANTS
Le procureur de la République gère concomitamment deux grands dossiers, à savoir les affaires de cocaïne et de vol de munitions dans un dépôt de l’Armée, qui devraient connaître leur épilogue dans les prochaines heures
Le procureur de la République près le Tribunal régional hors classe de grande instance de Dakar gère concomitamment deux grands dossiers, à savoir les affaires de cocaïne et de vol de munitions dans un dépôt de l’Armée, qui devraient connaître leur épilogue dans les prochaines heures. Les personnes interpellées ont connu hier un retour de Parquet et devront être édifiées après le choix d’éventuel (s) juge (s) d’instruction.
Serigne Bassirou Guèye carbure à plein régime cette semaine. Sur sa table, il a deux dossiers extrêmement importants, qui doivent finir en instruction. Il y a d’abord l’affaire des 4 mille cartouches d’Ak-47 volées dans un dépôt de l’Armée, interceptées dans la nuit du 26 au 27 octobre à Pire lors d’un banal contrôle routier, qui constitue une première fâcheuse.
Les trois personnes impliquées dans ce dossier ont connu un retour de Parquet et devront probablement faire face ce jeudi à un juge d’instruction, même s’il faut savoir que la loi sur le terrorisme fixe la durée de la garde à vue à quatre-vingt seize heures renouvelables deux fois. A ce jour, le patron du ministère public n’a pas entre les mains toutes les pièces du puzzle car Abdou Bécaye Sangharé, jeune soldat de première classe de 28 ans, a pris la clef des champs. L’arrestation de M.
Sangharé, qui est la pièce centrale de ce dossier explosif, permettrait de dévider le scénario qui pousserait le Parquet à retenir dans son réquisitoire introductif les délits présumés d’association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste et détention d’armes en vue de commettre des actes terroristes. Y’at-il des complicités internationales ? Au sein de la hiérarchie ?
Retour de Parquet et choix de juge d’instruction
Ce n’est pas le seul dossier, qui cause des nuits blanches à Serigne Bassirou Guèye. Celui de trafic de drogue n’a pas aussi connu les diligences attendues. Autant que les personnes impliquées dans le vol d’armes, les présumés trafiquants arrêtés parla Marine nationale avec 700 kg de cocaïne sont retournés au Commissariat central après avoir été déférés hier. Visées pour trafic international de drogue, ces personnes retourneront dans la cave du Palais de justice de Dakar ce matin avant de faire face aussi à un juge d’instruction choisi par le Parquet.
LES RG EVENTENT UN PLAN DE SABOTAGE
La rumeur sur une coupure d’eau dans la capitale sénégalaise était si persistante que la Directionde la Sénégalaise des Eaux (SDE) a été obligée de monter au créneau pour la balayer d’un revers de la main.
La rumeur sur une coupure d’eau dans la capitale sénégalaise était si persistante que la Directionde la Sénégalaise des Eaux (SDE) a été obligée de monter au créneau pour la balayer d’un revers de la main. Pourtant la «fake news» était bien fondée, d’autant plus que des sources officielles anonymes ont confirmé à «L’As», l’existence de bulletins d’alertes de renseignement faisant état de sabotage du réseau de production de l’eau par des travailleurs de la Sde pour exiger de l’Etatl’octroi de 15% dans le capital.
La nouvelle de la coupure d’eau à Dakar a circulé ces derniers jours, notamment dans les réseaux sociaux. Elle s’est vite répandue comme une trainée de poudre, poussant les Dakarois à se préparer au pire. Pour lever la psychose, la Sde a vite fait de monter au créneau pour préciser qu’aucune mesure dans ce sens n’est envisagée. Pourtant, la rumeur n’était pas sortie ex nihilo. Elle émanait de sources sécuritaires.
En effet, d’après une source officielle ayant requis l’anonymat, une alerte est parvenue aux autorités, selon laquelle, des travailleurs de la Sde menacent de rééditer la grève du Sutelec de 1999, à l’issue de laquelle Mademba Sock avait été écroué. Pour la petite histoire, une grève avait été organisée pour plonger Dakar dans le noir par le Sutelec pendant deux jours. Ce sabotage envisagé serait-il l’œuvre du syndicat ou de loups solitaires ? Quoi qu’il en soit les employés se sont servis des réseaux sociaux et autres canaux pour démentir la rumeur de coupure. Et pour en avoir le cœur net, « L’As » a tenté en vain de joindre Elimane Diouf, le patron du syndicat de la Sde.
En réalité, il se dit que cette décision fait suite au refus de l’Etat de céder 15% du capital aux travailleurs pour leur permettre de disposer d’un siège au Conseil d’administration. Il y a quelques jours, des travailleurs avaient organisé un sit-in pour réclamer 5% des actions, en plus des 10 qu’ils ont déjà obtenus suite à l’octroi du contrat d’affermage accordé à la société française SUEZ.
LA PRÉSIDENCE CHAMBOULÉE PAR LA DIRECTRICE DES MOYENS GÉNÉRAUX
Awa Ndiaye est accusée d’avoir effacé des proches de Maxime Jean Simon Ndiaye, ministre secrétaire général du Gouvernement, pour installer ses affidés
Les mutations opérées à la Direction des Moyens Généraux (Dmg) de la présidence de la République suscitent beaucoup de commentaires dans les chaumières du Palais. Mais c’est le limogeage de Mamadou Bop nommé en 2013 par le chef de l’Etat qui défraie la chronique parce qu’on soupçonne la Directrice des Moyens Généraux, Awa Ndiaye, d’avoir outrepassé ses prérogatives. Qui plus est, elle est accusée d’avoir effacé des proches de Maxime jean Simon Ndiaye le ministre secrétaire général du Gouvernement, pour installer ses affidés.
La Directrice des Moyens Généraux (Dmg) chamboule la Présidence de la République. En effet, Awa Ndiaye dont on disait imminent le départ du Palais de la République continue de bénéficier de la confiance du chef de l’Etat, Macky Sall. La Directrice des Moyens Généraux est aujourd’hui plus que jamais renforcée. Pratiquement, elle a muté tous les chefs de bureaux et de divisions de la Dmg. D’aucuns vont jusqu’à parler de purge des proches de l’ancien Secrétaire général de la Présidence de la République, Jean Maxime Simon Ndiaye. Visiblement Dionne a fermé les yeux sur tout ce que refusait Maxime. Mais la mutation qui semble la plus cocasse, aux yeux de ses pourfendeurs, c’est celle de l’adjudant-chef à la retraite Mamadou Bop qui a été nommé par le président de la République, Macky Sall par l’arrêté du 15 avril 2013. Il a été nommé chargé de mission, chef du parc automobile à la présidence de la République. Le limogeage de Mamadou Bop défraie la chronique au Palais de la République, puisque certains sont d’avis que la Directrice des Moyens Généraux (DGM) a outrepassé ses prérogatives en destituant un agent nommé par le chef de l’Etat. Dans la note parcourue par L’As, il est dit que la passation de service devait se tenir au plus tard le 31 octobre. Seulement hier des sources de «L’As» indiquent que Bopp occupait encore son bureau. Que s’est-il donc passé ? Il ne faut pas perdre de vue que Awa Ndiaye Diaw est bien au fait des textes en tant qu’administrateur civil. Elle s’est donc appuyé sur le décret de répartition des services de la Présidence qui lui donne beaucoup de pouvoirs.
ELLE PLACE 11 NOUVELLE RECRUES AU PALAIS
D’après une note confidentielle lue par «L’As », Mamadou Bop a été remplacé depuis le 29 octobre par l’adjudant Serigne Abdou Diaw, nouveau chef du Bureau de gestion du parc roulant du Secrétariat général. Catalogué porche de Maxime Ndiaye, il continue d’occuper encore son bureau. Les autres nominations concernent Boucar Siga Diouf qui devient chef du Bureau programmation budgétaire et Cheikh Ba chef du Bureau suivi budgétaire. Mame Awa Diop Dia est promue chef du Bureau de la comptabilité et Mamadou Seck chef du Bureau du suivi des opérations financières. Au niveau de la Division des ressources humaines, désormais c’est Arame Ndoye Diagne qui est le chef du Bureau de l’administration du personnel. Moussa Diouf, quant à lui, a en charge le Bureau de la gestion prévisionnelle des compétences et des carrières. Le Bureau des affaires sociales, sportives et culturelles est dirigé par Khady Tabara Diouf Faye. A la Division du patrimoine et de la logistique, c’est Babacar Samb qui est le chef du Bureau de gestion des immeubles et Serigne Abdou Diaw est le chef du Bureau de gestion du parc roulant du secrétariat général. Racky Ndongo pilote le Bureau de gestion des missions extérieurs. Le sous officier Baba Sèye Ndoye est promu chef du Bureau de gestion du matériel et Mame Jacques Seck devient chef de la Section archives et documentation. Les deux assistantes de direction, Aïcha Sarr et Helène Mame Khady Coly sont nommées au secrétariat particulier.
L’IGE DEMENAGE AU BUILDING
Dire que la Dmg est devenu très puissante relève d’un euphémisme. On se demande même s’il n’y a pas brouille entre Dionne et Maxime qui constituaient la paire de confiance de Macky Sall, la charnière centrale de l’administration. Car elle n’aurait jamais pu balayer le palais sans l’aval du ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence. D’ailleurs «L’As» a appris par la même occasion que la redoutable Inspection générale d’Etat a déménagé au Building où elle retrouve un de ses éminents membres Maxime Jean Simon Ndiaye qui semble s’éloigner progressivement du Boss.
ALIOUNE NDIAYE, EX-KHALIFISTE QUI N’A JAMAIS PERDU LE (TA)NOR !
Certains des détracteurs du nouveau ministre de la Pêche, ne digèrent pas son manque de soutien à son ex-camarade de parti,Khalifa Ababacar Sall, qu’il avait lâché en rase campagne pour rejoindre la majorité présidentielle
Le maire socialiste de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, vient d’être nommé ministre de la Pêche et de l’Economie maritime. Il succède à ce poste à sa camarade de parti, Aminata Mbengue Ndiaye. Selon ses proches, M. Ndoye est un cadre compétent, rigoureux. Cependant certains de ses détracteurs ne digèrent pas son manque de soutien à son ex-camarade de parti, l’ancien ma ire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qu’il avait lâché en rase campagne pour rejoindre la majorité présidentielle.
Samedi 02 novembre dernier, la nomination du maire de Dakar-Plateau comme ministre de la Pêche et de l’Economie maritime est annoncée par la presse. Alioune Ndoye remplace à ce poste sa camarade de parti, Aminata Mbengue Ndiaye, promue présidente du haut conseil des collectivités territoriales où elle succède au défunt secrétaire général du Ps, feu Ousmane Tanor Dieng. L’entrée au gouvernement du maire de Dakar-Plateau fait jaser. D’aucuns l’accusent d’avoir trahi l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, dont il était pourtant un fidèle partisan alors que d’autres saluent sa constance par rapport à la ligne directrice du Parti socialiste. Alioune Ndoye n’a jamais varié dans ses principes.
Financier de formation, l’édile de Dakar -Plateau a gagné depuis 2009 la confiance des habitants de sa commune où il multiplie les actions humanitaires sur le terrain. La réalisation de son vœu de redonner son lustre d’antan au Plateau de Dakar, défiguré complètement par les installations anarchiques des tabliers, lui tient à cœur. Alioune Ndoye est le troisième maire de cette plus riche commune d’arrondissement de la capitale qui concentre les plus grandes activités du pays. Elu en 2009, il a été reconduit, en 2014, à la tête de cette municipalité par la liste «Takhawu Dakar» dont il faisait partie et alors dirigée par Khalifa Ababacar Sall.
Après cette élection de 2014, Alioune Ndoye continue son militantisme au Ps. Ce, au moment où Khalifa Ababacar Sall commençait déjà à prendre ses distances avec ce parti dont il est un pur produit en même temps qu’il en constituait un des piliers. Dès lors, les vues des deux alliés commencent à diverger. Durant ces moments de rébellion de Khalifa Sall et de ses supporters à l’intérieur du Ps, Alioune Ndoye, après avoir fait partie des contestataires est rentré dans le rang à la veille du référendum de 2016. Entre lui et Khalifa Sall, les relations se sont détériorées si bien que certains ont même parlé de trahison du maire de Dakar Plateau à l’endroit de celui avec qui il avait mené campagne pour la liste « Taxawu Dakar » .
Le nouveau ministre de la Pêche et de l’Economie maritime avait gardé son calme face aux violentes attaques de ses ex-amis khalifistes tout en continuant à suivre les directives du Parti socialiste dirigé à l’époque par Ousmane Tanor Dieng. Alioune Ndoye est un ancien enfant de troupe du Prytanée militaire de Saint-Louis avec la discipline militaire en bandoulière. Il a été le directeur administratif et financier de la CSE (Compagnie sahélienne d’entreprises) du défunt magnat Aliou Sow. Il adhère au Parti socialiste en 2004 et gravit vite les échelons de cette formation créée par le premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. Il prend la première coordination du parti à Dakar, dirigée à l’époque par son père qui est un des barons de la vieille formation politique ayant dirigé le Sénégal pendant plus de quarante ans. Tel père tel fils ! Il est promu coordonnateur de Vision socialiste, une structure regroupant des cadres socialistes, en remplacement de Moussa Taye en 2007.
Plus tard, il a passé le témoin à ses camarades Alpha Bayla Guey et Aïssatou Diagne en 2015. Brillant intellectuel, Alioune Ndoye s’est toujours montré rigoureux au sein de son parti où il est connu pour son bon niveau et aussi la justesse de a vision politique. Il est actuellement le directeur de l’école du Parti. Une voix anonyme du Ps reconnaît la compétence de l’homme tout en évoquant ses bisbilles avec les Khalifistes. « Alioune Ndoye est crayonné comme un être hautain, trop orgueilleux et trop individualiste. Mais il faut reconnaître qu’il est un homme compétent, un cadre affirmé et raffiné. Il a beaucoup et vite appris en politique. Je pense que le président Sall a bien fait de le nommer à ce poste de ministre de la Pêche. C’est un excellent manager. Je le félicite même si mon choix portait sur un autre camarade socialiste pour remplacer Aminata Mbengue Ndiaye » confie ce socialiste qui désire garder l’anonymat.
Sur sa compétence, tous les socialistes sont unanimes. Abdoulaye Gallo Diao, membre du Bureau politique, secrétaire national adjoint chargé des TIC et membre du Front pour la Vérité et la Justice, estime que la nomination de Alioune Ndoye est une excellente chose pour leur parti. « Je l’encourage en tant que camarade de parti tout en l’invitant à accomplir sa mission uniquement pour l’intérêt supérieur du peuple Sénégalais tout en ne ménageant aucun effort pour renforcer et consolider à travers le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime l’intérêt général du Parti Socialiste dans la structure du pouvoir de BBy. Ce afin de consolider la position de notre parti en perspective de 2024 pour la reconquête effective du pouvoir. Je l’invite également à être plus ouvert, plus proche et accessible à tous les militants et responsables socialistes. Je l’invite surtout, au-delà de sa lettre de mission qui consistera à travailler pour le développement harmonieux et durable de notre pays, à consacrer davantage d’efforts pour l’unité et la cohésion interne du Ps, pour les retrouvailles de tous les socialistes de cœur ou de raison pour un parti socialiste réunifié fort et conquérant. Cette dernière mission, notre camarade Alioune Ndoye la doit à notre défunt SG.
Le ministre Alioune Ndoye a une obligation politique et morale comme tous les autres socialistes de respecter et de faire respecter ce testament politique de feu le président Ousmane Tanor Dieng qui est le socle sur lequel repose l’avenir de notre Parti », confie Abdoulaye Gallo Diao. Un autre jeune du parti senghorien, Dibcor Faye, soutient pour sa part que la nomination de Alioune Ndoye s’explique par le respect de la conduite du Parti fixée par feu Ousmane Tanor Dieng. « D’abord, je le félicite et l’encourage. C’est la consécration d’un homme qui s’est engagé au Parti socialiste après 2000. Cette nomination symbolise une consécration de toute cette génération de jeunes qui a cru en Ousmane Tanor Dieng et à son appel du nouvel élan. Personnellement, je ne doute point qu’il sera à la hauteur de sa mission. Je l’ai connu vers 2005, mais de loin, dans le parti. Avec l’évolution de notre combat après les élections locales de 2009 en compagnie de mon ancien secrétaire général du MEES. En 2016, j’ai eu l’occasion de voyager avec lui en Chine pendant 15 jours. C’est un homme très ouvert au-delà du masque militaire, un homme très taquin et qui aime le thé. C’est un socialiste de conviction, très rigoureux sur les principes. Il est aussi très matinal comme tout bon militaire », témoigne le secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants socialiste (Mees) M. Faye.
Teint clair, lunettes toujours bien vissées, Alioune Ndoye est réputé aussi très taquin bien que certains pensent qu’il n’est pas accessible et ouvert aux gens. « Oui c’est vrai. J’ai cheminé avec lui depuis environ 12 ans. Ce que je sais de lui, c’est qu’il est un grand travailleur. Il ne rechigne pas à la tâche. Il est sérieux, rigoureux et c’est un perfectionniste. C’est un éternel insatisfait, tellement il a le goût au travail bien fait. Il est compétent. Sans langue de bois, on peut ne pas l’aimer mais personne ne peut occulter sa compétence. La preuve, il a allié pendant 10 ans la gestion municipale et son boulot à la CSE. Il a été DAF, puis Directeur Audit et Contrôle », confie le chef de la Division des recettes de la commune de Dakar-Plateau, responsable des jeunes de la 1ère coordination et secrétaire chargé des élections du Parti socialiste pour le département de Dakar, Seydou Kamara. Alioune Ndoye est aussi un homme de la Toile où il échange fréquemment avec les Sénégalais sur des sujets concernant surtout sa commune Dakar- Plateau.
Depuis sa nomination, il avait gardé le silence. Et ce n’est que mardi dernier qu’il a sorti quelques mots pour remercier le président Macky Sall. « Monsieur le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique, certainement vous verrez avant moi le président de la République. Je vous demande de lui transmettre mes remerciements et ma reconnaissance. Parce que nous ne sommes pas les mieux instruits de ce pays. S’il a porté son choix sur notre modeste personne, nous mesurons l’espoir placé en nous. Nous ferons le maximum pour réussir la mission qui nous a été confiée », a-t-il déclaré.
"ON NE DEVAIT PAS SIGNER LES CONTRATS PÉTROLIERS SOUS L’EMPIRE DE LA LOI DE 1998"
Boubacar Camara après son face-à-face avec le doyen des juges
L’ancien Directeur général de la Douane, Boubacar Camara, a été entendu comme témoin hier mercredi 06 novembre 2019 par le doyen des juges dans le cadre de l’information judiciaire relative au scandale de Petro-Tim. Le superviseur général de la coalition Sonko Président à l’élection présidentielle de 2019, s’est adressé à la presse à sa sortie d’audition
Le ballet continue devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Dakar. Après Birahim Seck, Abdoul Mbaye, Babacar Mbaye Ngaraf, le journaliste Mouth Bane, c’était au tour, hier, de Boubacar Camara d’être auditionné dans le cadre de l’affaire dite « Petro-Tim ». Soumis au feu roulant des questions du juge Samba Sall, le leader de « Jengu » a fait face à la presse à sa sortie du cabinet du magistrat instructeur. Face aux journalistes, M. Camara a confié avoir été entendu comme témoin dans l’affaire Petro-Tim. Une nouvelle audition qui survient après celle à laquelle il s’était soumis DIC (Division des investigations criminelles), dans le cadre de la même affaire Petro-Tim. Poursuivant, le leader du Parti de la constitution et de la solidarité (PCS) a soutenu que le scandale a été relancé par la chaîne britannique Bbc. « Lorsque dans une procédure d’attribution de blocs pétroliers et gaziers, le président de la République, qui doit prendre un décret pour finaliser la procédure, retrouve son frère dans la même procédure, il y a problème.
L’implication de Aliou Sall complique les choses », estime-t-il. L’ancien directeur général des douanes trouve en effet normal que « les Sénégalais s’interrogent » sur les conditions d’attribution des blocs pétroliers et gaziers de Saint-Louis et Cayar. « Aujourd’hui, ce n’est pas le juge qui interroge. C’est le juge lui-même qui est interrogé et qui cherche à donner des réponses en faisant recours à des justiciables qui veulent bien donner leur point de vue. Et je fais partie de ces justiciables-là. Je suis venu dire au Doyen des juges ce que je sais de l’affaire PetroTim », a confié M. Camara aux journalistes venus nombreux au palais de justice. A l’en croire, l’information judiciaire relative au scandale de Petro-Tim est « une occasion pour mieux comprendre ce qui s’est réellement passé avant, histoire de mieux surveiller ce qui est en train de se passer dans l’attribution des blocs et de prévenir des manquements à l’avenir ». « C’est une occasion en or pour le juge », a ajouté Boubacar Camara. L’ancien secrétaire général du ministère des Infrastructures, de la Coopération internationale, des Transports aériens et de l’Energie sous le régime du président Abdoulaye Wade est aussi d’avis que les ressources appartiennent au peuple et doivent être attribuées dans la transparence.
« J’ai une certaine connaissance des procédures d’attribution des contrats pétroliers »
« J’ai une certaine connaissance des procédures d’attribution des contrats pétroliers. Je sais comment on doit attribuer les blocs pétroliers et gaziers. On ne devait pas signer les contrats pétroliers, sous l’empire de la loi de 1998. Cette loi n’était pas favorable au Sénégal. Les conditions de 1998 n’étaient pas les mêmes que celles de 1992. La répartition 10% - 90% n’était pas opportune dans des conditions où on avait des techniques de découverte qui étaient plus faciles avec les 3D », a encore soutenu Boubacar Camara. En 2012, le Sénégal était dans une année électorale, a-t-il rappelé, estimant qu’ « il fallait changer le code pétrolier et certifier les réserves avant de négocier en position de force ».
«TÔT OU TARD LA LUMIÈRE SERA FAITE SUR L'AFFAIRE PETROTIM»
Clédor Sène après son audition par le doyen des juges
Les auditions se poursuivent dans l’affaire Pétro-Tim. Ce mercredi 6 novembre, Clédor Sène a été entendu. Même s’il estime que le Doyen des juges a tous les éléments qui pourraient aboutir à une condamnation des gens qui auraient spolié les ressources pétrolières et gazières de notre pays, l’activiste a fait savoir à travers une vidéo qu’il n’a pas confiance en la justice. Celle-ci, à son avis, ne devait pas commencer par entendre les témoins mais, plutôt, les personnes mises en cause.
Après Boubacar Camara, Amadou Clédor Sène a été entendu en qualité de témoin, ce mercredi, par le Doyen des juges, au sujet de l’affaire Petro-Tim. Derrière ses lunettes, en costume noir, il est revenu au-devant des enquêteurs, quelques semaines après sa première audition à la Division des investigations criminelles. À sa sortie d’audition, Clédor Sène a révélé ce qu’il a dit au Doyen des juges sur l'affaire Petro-Tim. « Mon face à face avec le doyen des juges est lié à l’affaire Petrotim dans laquelle nous avons eu un appel à témoins en lieu et place de l’ouverture d’une enquête judiciaire. On s’est prêté à ça quand même parce que tout ce qui peut concourir à la manifestation de la vérité, nous sommes preneurs. Mais, on aurait été beaucoup plus rassuré qu’on ouvre une procédure judiciaire en lieu et place d’un appel à témoins. On n’avait pas besoin de nos témoignages parce que, personnellement, en me rendant à la Dic, je n’avais pas l’information selon laquelle la présidente de l’Ofnac avait transmis le dossier de Petrotim au procureur de la République il y a de cela quatre ans. Donc, ils ont assez d’éléments en plus du rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour faire la lumière sur cette ténébreuse affaire des octrois des permis de Kayar et de Saint-Louis », a confié Amadou Clédor Sène après son audition.
Selon lui, on a octroyé ces blocs en parfaite contravention des dispositions de la loi pétrolière. Poursuivent, il soutient que, le Président Macky Sall, a contrevenu aux recommandations de l’Ige, « dans sa recommandation numéro 2 qui lui demandait de retirer purement et simplement les licences octroyées » et a jugé bon de signer des décrets d’approbation.
Clédor Sène mouille encore Macky, Aly Ngouille Ndiaye et Aliou Sall
L’activiste martèle donc que la responsabilité du président de la République est engagée, « de même que celle d’Aly Ngouille Ndiaye avec son faux rapport et le frère du Président qui est le partenaire de Frank Timis. Pire, il a crée Petrotim Sénégal à qui on a remis 90 % d’actifs des deux blocs. Ils ont vendu 60 % à Kosmos. Ils ont gardé 30 % qu’ils ont lâchés tout dernièrement. Donc, il y a un conflit d’intérêts manifeste et une violation des dispositions du Code pétrolier. Je l’ai dit au juge. Ils ont intérêt à faire la lumière dans ce scandale durant les quatre ans à venir. S’ils ne le font pas, tôt ou tard, la lumière sera faite. Ça je vous le jure », a confié Amadou Clédor Sène en conclusion.
LES SYNDICALISTES DU SUDES EN COLERE CONTRE LE RECTEUR ET SON STAFF
« Depuis quelques temps, l’Université de Thiès est sous le feu des projecteurs pour des faits de gestion souvent décriés. A cette gestion conflictuelle sont venues malheureusement s’ajouter plusieurs autres difficultés ».
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 07/11/2019
« Depuis quelques temps, l’Université de Thiès est sous le feu des projecteurs pour des faits de gestion souvent décriés. A cette gestion conflictuelle sont venues malheureusement s’ajouter plusieurs autres difficultés ». La déclaration est de la section Sudes/Esr-Section Thiès qui s’est réunie hier pour décrier les « dérives » du Recteur de cette Université et son staff qui « déroulent leur plan sans concertation avec les véritables acteurs pédagogiques »
Selon les membres de la section Sudes/Esr-Section Thiès, « depuis que le gouvernement a pris la décision unilatérale d’orienter 3000 bacheliers à l’Université de Thiès, toutes les combinaisons sont en train d’être mises en œuvre par Madame le Recteur et son staff sans concertation avec les véritables acteurs pédagogiques ».
A en croire les syndicalistes, le recteur sait pourtant très bien « qu’en l’état actuel, l’Université ne peut pas normalement accueillir ce nombre à cause des chantiers non livrés et dont les travaux ont démarré depuis des années, d’un déficit criard d’enseignants chercheurs, d’un manque de personnel administratif, technique et de service, d’un manque de logements et des restaurants pour les étudiants. Une liste non exhaustive ».
Les militants du Sudes s’étonnent donc, dans ces conditions, et malgré tous les manquements constatés, le recteur puisse donner des assurances au ministère de tutelle comme quoi l’Université de Thiès serait prête à accueillir ces nouveaux bacheliers. « Pire encore, pour donner corps à cette vision précipitée et dangereuse pour les universités sénégalaises, Madame le Recteur et son staff ont envoyé au ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) des filières non encore validées par les instances et dont les maquettes ne sont pas finalisées. Cette situation inédite à l’Université de Thiès va entrainer inévitablement un retard dans le démarrage des cours » ont encore flétri les responsables et militants du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal de l’Université de Thiès. Ils déplorent aussi le fait que« des vacataires courent depuis deux ans derrière des sommes dues. Les heures complémentaires des enseignants permanents n’étant pas encore payées ».
Dr Demba Bocar Ba, secrétaire général de la section Sudes/Esr-Section Thiès, et ses camarades informent, par ailleurs, pour s’en désoler que « jusqu’à présent, les cours n’ont pas encore effectivement démarré à cause d’un manque de coordination réelle entre Madame le Recteur et le Directeur du Crous. Ce dernier ayant fait plusieurs semaines avant de répondre à un courrier qui lui est adressé par Madame le Recteur pour l’ouverture du campus social ». Une « gestion solitaire, conflictuelle qui ne respecte pas les traditions et les normes universitaires », et « ne pourrait être passée sous silence » s’offusque la section Sudes de Thiès. Qui en appelle d’ailleurs au « sens des responsabilités ».
La section Sudes/Esr-Section Thiès exige en toute urgence « l’achèvement immédiat des chantiers et la construction de nouveaux amphis et des salles de classes suffisantes pour accueillir les bacheliers », mais aussi « le recrutement conséquent d’enseignants-chercheurs et des personnels administratifs, techniques et de services », « le respect des instances de validation des programmes de formation en vigueur dans les universités », « la prise en charge réelle de la recherche par des mécanismes appropriés », « le paiement des heures de vacations et des heures complémentaires à temps », « l’achèvement de la construction de la cité universitaire des enseignants qui depuis quatre ans tarde à prendre forme » et « la construction de nouveaux pavillons et des restaurants destinés aux étudiants pour accompagner la montée en puissance de l’Université de Thiès ».
Et, pour conclure, ces militants d’agiter une menace à peine voilée : « pour la satisfaction de ces différents points, le Sudes à l’échelle nationale comme à l’échelle locale est prêt à mener des actions de grande envergure depuis le dépôt de son préavis de grève qui couvre toute l’année universitaire 2019-2020 ».
MACKY DEMANDE UN AUDIT DU PATRIMOINE DE L’ETAT A L’ETRANGER
En soulevant ce dossier fort sensible, nul doute que le président de la République risque de découvrir bien des cafards dodus ! Il n’empêche, il était temps...
Christian SENE et Falilou MBALLO |
Publication 07/11/2019
L’audit du patrimoine de l’Etat dans les pays étrangers est l’une des mesures phares prises par le président Macky Sall. C’était hier, mercredi, lors du Conseil des ministres. Selon le communiqué ayant sanctionné cette réunion hebdomadaire, le Chef de l’Etat a ordonné au ministre des Affaires étrangères, en relation avec celui des Finances et du Budget, d’engager le recensement exhaustif et l’audit intégral du patrimoine de l’Etat. Qu’est ce qui motive une telle décision ?
Difficile de répondre à cette question. Ce qu’on peut dire avec certitude, c’est que ces instructions présidentielles sont données dans un contexte politico-diplomatique particulier. En effet, le weekend dernier seulement, le media Réseau News faisait état d’un scandale au consulat général du Sénégal à Milan. Il informait, ce média, que la diplomate Rokhaya Ba, patronne de ce consulat, est engluée dans un « deal » de près de 850 millions de francs pour l’achat de l’immeuble abritant les locaux de la représentation diplomatique du Sénégal dans cette ville italienne. Désavouée par sa hiérarchie qui refuse de débloquer les fonds pour vice de procédure, Rokhaya Ba est sous le feu des projecteurs. La société immobilière italienne serait dans une perspective de trainer l’Etat du Sénégal en justice pour refus de paiement après un contrat dument signé par la représentante diplomatique.
Avec cette décision d’auditer le patrimoine du Sénégal à l’étranger, le Chef de l’Etat Macky Sall semble prendre les devants afin de faire la lumière sur notre patrimoine immobilier à l’étranger. L’Etat dispose en effet d’un fabuleux patrimoine immobilier à l’étranger. Il suffit de mentionner l’hôtel particulier abritant notre ambassade à Paris et qui avait été acheté du temps où M. André Guillabert était notre représentant dans la capitale française. A l’époque, tout le monde était unanime sur le fait que le Sénégal avait fait une excellente affaire. Un patrimoine qui s’est énormément valorisé depuis lors quand on sait à quel point les prix de l’immobilier flambent sur les rives de la Seine, c’est-à-dire à Paris. De même, le Sénégal est propriétaire de la résidence de son ambassadeur et de quelques autres locaux consulaires. Autres rives, celles du Potomac cette fois-ci.
Sous le magistère de Me Abdoulaye Wade, notre pays a construit une superbe ambassade, inaugurée d’ailleurs par le président Macky Sall, à Washington Dc, la capitale fédérale américaine. Des locaux consulaires situés à deux pas de la Maison-Blanche, c’est-à-dire dans la partie la plus huppée de Washington. Toujours aux Etats-Unis, on se rappelle encore le feuilleton de la construction d’un immeuble nommé « Maison du Sénégal » à New york, la capitale économique Us. Une affaire d’achat de terrain et de construction d’un immeuble dans laquelle les noms de l’ancien ministre Samuel Sarr et de l’architecte Pierre Goudiaby Atépa avaient été cités.
Toujours sous le président Wade, la tentative d’achat d’une résidence suisse officiellement pour le compte de notre pays avait défrayé la chronique. Sous le règne des socialistes, la vente de notre ambassade au Portugal, qui était de l’avis de tous un chef d’œuvre architectural en même temps qu’un patrimoine inestimable, avait fait jaser. Par-delà les scandales réels ou supposés, le Sénégal, comme tout pays qui en a les moyens, préfère acheter des biens immobiliers pour y abriter ses représentations diplomatiques et consulaires plutôt que de louer. Dans certaines capitales, notre pays dispose de véritables bijoux immobiliers à la valeur inestimable tandis que dans d’autres, comme en Angleterre, il squatte des taudis. On exagère à peine tellement les locaux occupés par nos diplomates à Londres étaient minables. En Côte d’Ivoire, qui est pourtant notre partenaire de premier plan, notre ambassade a été hébergée pendant une très longue période par la famille Choucair qui a mis un appartement dans un de ses immeubles à la disposition du Sénégal.
Du temps de nos relations avec Taïwan, c’est le gouvernement de pays qui avait mis des bureaux et une résidence à la disposition de notre pays. En fait, les ambassades africaines étaient regroupées dans un grand immeuble obligeamment mis à leur disposition par Taïwan. Au Nigéria, l’ambassade du Sénégal ne payait pas de mine dans les années 90. Par la suite, elle aurait été vendue et le Sénégal a acquis un bel immeuble à Abuja, la nouvelle capitale fédérale nigériane. Plus près de nous, en Mauritanie, au lendemain du conflit qui nous a opposés à ce pays frère, l’ambassadeur Doudou Diop, nommé après la réconciliation, a fait des mains et des pieds pour construire un véritable palais pour abriter la représentation du Sénégal. Il fallait en mettre plein la vue aux Beydanes !
En Mauritanie, d’ailleurs, l’Etat vient de mettre à la disposition des pays disposent d’ambassades une immense superficie foncière où elles avaient l’obligation de construire. Le Sénégal était d’ailleurs en train d’y construire sa nouvelle ambassade. Mais, d’une manière générale, que ce soit en Afrique de l’Ouest, du centre ou au Maghreb, que ce soit dans les pays du Golfe ou en Europe, en Asie voire en Amérique, du Nord comme du Sud, le Sénégal dispose d’un fabuleux patrimoine immobilier acquis souvent dans des conditions nébuleuses. Un patrimoine qui s’est beaucoup valorisé et qui vaut donc une fortune. En soulevant ce dossier fort sensible, nul doute que le président de la République risque de découvrir bien des cafards dodus ! Il n’empêche, il était temps d’auditer enfin ce gigantesque patrimoine…