NIO LANK PROMET D’ALLER JUSQU’AU PALAIS
Sahm et son marché hebdomadaire ainsi que l’avenue Blaise Diagne ont reçu hier la visite des membres du Collectif qui sont venus distribuer des flyers comme ils l’avaient annoncé dans la semaine

Sahm et son marché hebdomadaire ainsi que l’avenue Blaise Diagne ont reçu hier la visite des membres du Collectif Nio Lank qui sont venus distribuer des flyers comme ils l’avaient annoncé dans la semaine. Même si tous les activistes ayant pris à l’opération «Flyers Fépp» sont rentrés, l’un d’entre eux, notamment Kilifeu, a passé quelques minutes dans la voiture de Police avant d’en redescendre et poursuivre la distribution. La prochaine étape sera de distribuer des flyers jusqu’au Palais de la République.
Il y a une semaine, les membres du Collectif Nio Lank avaient investi le rond-point Sahm pour distribuer des flyers dans le but de sensibiliser les citoyens sur la hausse du prix de l’électricité. Quinze d’entre eux seront arrêtés par la Police qui les avait infiltrés avant de libérer les deux autres. Une semaine après, les mêmes activistes se sont rendus une nouvelle fois sur les lieux, à Sahm. Habillé d’un pull multicolore, d’un pantalon blanc et de chaussures rouge et blanc, le rappeur et membre du Collectif Nio Lank, Simon Kouka, tenant des flyers à la main, donne un papier à chaque personne rencontrée. Il n’hésite pas à distribuer ses flyers jusque devant la porte d’entrée du commissariat de la Médina plus connu sous le nom de Police du 4ème. Le rappeur Simon et ses camarades visent tous les citoyens. En plus des passants, ils lancent les flyers à travers les vitres des voitures (taxis, bus et cars rapides et Ndiaga Ndiaye). Certains passants semblent adhérer à la cause dont le combat est de faire revenir l’Etat du Sénégal sur sa décision d’augmenter le prix de l’électricité, mais aussi et surtout de libérer l’activiste Guy Marius Sagna en prison depuis fin novembre. « Il faut m’en donner plusieurs, je veux les distribuer à mes amis », lance un jeune piéton qui reçoit une pile de flyers des mains de Simon qui presse le pas pour écouler son lot. De l’autre côté de la rue, c’est le coordonnateur du Collectif Nio Lank, Bentaleb Sow, qui voit se garer devant lui un homme en scooter. Ce dernier réclame ce petit papier sur fond blanc avec des écritures en vert. « Nous soutenons le combat, car le courant est cher. Libérez Guy Marius Sagna ! » crie-t-il avant de redémarrer et poursuivre son chemin.
Après en avoir distribué un grand nombre dans les environs de la Police du 4ème, Simon et Bentaleb Sow avancent pour aller à la rencontre d’autres dakarois au rond-point Sahm. En cours de route, le rappeur s’arrête pour apporter des éclaircissements sur le contenu des papiers qu’ils distribuent. «Il y a d’autres personnes qui ont des flyers sur lesquels il est écrit : Allons dégager Macky Sall du palais ! Ce message ne nous concerne pas. Que toute personne qui reçoit un papier de ce genre sache que cela engage d’autres personnes. Nous faisons juste de la sensibilisation », explique-t-il.
KILIFEU ARRETE PUIS RELACHE
De l’avis de Bentaleb Sow, personne n’a le droit d’interdire à un citoyen de faire de la sensibilisation sur une question donnée. Au rond-point Sahm qui grouillant de monde à cause du marché hebdomadaire, les deux activistes, aidés dans leur travail par des étudiants de l’UCAD, croisent d’autres jeunes qui réclament le papier. Simon se faufile entre les étals jusqu’à l’hôpital Abass Ndao pour en donner aux commerçants assis à même le sol. Non loin de là, c’est un membre de FRAPP France-Dégage qui court pour lancer dans un taxi un flyer. Au même moment, d’autres membres du Collectif comme le rappeur Kilifeu distribuaient aussi des flyers sur l’Avenue BlaiseDiagne.Ils passent de cantine en cantine pour remettre aux commerçants et autres clients ce papier tout en expliquant de manière expresse la raison de leur acte.Il en fait de même devant un groupe de dames. Le rappeur s’est félicité du comportement des agents de police, contrairement à samedi dernier. Selon le musicien originaire de Kaolack, les policiers ont essayé de les conduire au commissariat, mais ont rebroussé chemin et les ont libérés. «Les gens veulent juste salir l’image de la Police, mais elle a refusé cela en nous laissant continuer», a indiqué le membre du mouvement Y en a marre tenant à sa main le dernier flyer.