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25 juillet 2025
«LA CRISE GUINEENNE EST UN TEST GRANDEUR NATURE POUR LE SENEGAL»
Le président de la ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye, est persuadé que de la solution de la crise guinéenne dépendra en grande partie le comportement psychologique et subjectif des dirigeants africains comme Macky Sall
Le président de la ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye, est persuadé que de la solution de la crise guinéenne dépendra en grande partie le comportement psychologique et subjectif des dirigeants africains comme le Président Macky Sall. A l’en croire, ce qui se passe actuellement en Guinée constitue un test grandeur nature pour le Sénégal.
«La situation de crise en Guinée a suscité de nombreuses interpellations. On a noté l’intervention de Mme la procureure près de Cour Pénale Internationale (Cpi) qui a interpellé ouvertement le Président Alpha Condé. Il y a eu aussi la réaction des Nations-Unies, et la mobilisation des mouvements et des Organisations non gouvernementales (Ong) africaines. Il est impératif que les violences et les atteintes à la vie humaine cessent. De plus en plus, on assiste à une banalisation de la mort en Guinée. Et il est inacceptable que des personnes périssent sous le sceau d’un régime démocratique. On parle de soixante-dix morts», a déclaré Me Assane Dioma Ndiaye qui évoquait la crise en Guinée. Le soubassement de cette crise sociale est la volonté des autorités étatiques de tripatouiller la Constitution pour permettre à Alpha Condé d’aller au-delà de deux mandats. C’est pourquoi, il estime que la société civile africaine veut se départir de ces constitutions qui peuvent être faites et défaites par les constituants selon leurs grés et leurs intérêts. «Donc, il n’est plus question qu’on se fie à des Constitutions qui seront interprétées d’une manière ou d’une autre. Nous voulons amener la Cedeao et l’Union Africaine à édicter de façon claire la limitation des mandats présidentiel à deux», déclare-t-il.
Selon Me Assane Dioma Ndiaye, les gouvernants devraient savoir qu’en démocratie, nul n’a le monopole de la vérité. «Et quand on est dans une société démocratique, on se dit qu’après deux mandats, on doit céder la place à un autre qui peut apporter un plus. Partout où il y a eu une volonté de faire plus de deux mandats, il y a eu un passif humanitaire très important. Au bout du compte, le seul bénéfice c’est des intérêts particuliers qu’on cherche à acquérir au détriment de l’intérêt général. L’Etat de droit et la démocratie n’en gagnent rien. Les générations actuelles ne vont jamais accepter cela. C’est pourquoi, le combat que nous mènerons dans les semaines au niveau des instances internationales et sous régionales sera politique afin qu’une charte sois édictée de nature à s’imposer à tout le monde», clame-t-il.
Me Assane Dioma Ndiaye pense que la crise guinéenne pourrait faire tache d’huile au Sénégal. D’où son alerte : «ce qui se passe actuellement en Guinée est un test grandeur nature pour le Sénégal. Et c’est pourquoi, nous sommes très attentifs à l’évolution de la situation en Guinée. Parce que de la solution de cette crise guinéenne dépendra en grande partie le comportement psychologique et subjectif des dirigeants sénégalais. Si aujourd’hui le Président Guinéen arrive à réaliser le dessein qu’on lui prête, il est évident qu’il fera des émules. Mais si par contre, de par la pression populaire et la mobilisation de la communauté internationale, on arrive à le dissuader de cette volonté de briguer un troisième mandat, cela pourrait constituer un exemple pour ses autres collègues Présidents africains, qu’il s’agisse entre autres du Président Macky Sall et du Président du Niger», analyse le président de la Lsdh.
LES CAUSES DE LA NON BANCARISATION
Des Sénégalais demeurent réticents à intégrer le secteur financier formel. Pour comprendre les raisons, l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) a mené entre 2017 et 2018 une Enquête nationale auprès des populations non incluses
L’insuffisance de revenus, les coûts élevés des services, les taux d’intérêt élevés, la mauvaise qualité de service, les conditions contraignantes d’accès au crédit : Telles sont les principales raisons invoquées par les populations exclues du système financier, selon les résultats de l’Enquête nationale auprès des populations non incluses (Enpni), présentés jeudi par l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf).
Des Sénégalais demeurent réticents à intégrer le secteur financier formel. Pour comprendre les raisons, l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) a mené entre 2017 et 2018 une Enquête nationale auprès des populations non incluses, c’est-à-dire qui n’ont pas accès aux services financiers proposés par les banques, les Systèmes financiers décentralisés (Sfd) ou les services de la monnaie électronique.
Sur un échantillon de 2 676 personnes physiques interviewées non incluses, les 85,2% déclarent n’avoir jamais eu de relation commerciale avec une institution financière, contre 14,8% qui disent avoir une relation avec une institution financière. 51% des enquêtés ont eu antérieurement un ou plusieurs comptes dans un Sfd, 42% dans une banque et 6% dans un service de la Poste.
Sur les causes de la non inclusion financière, ces enquêtés ont évoqué l’insuffisance de revenus pour un taux de 44,3%, les coûts élevés des services 19,3%, les taux d’intérêt élevés 15,8%, la mauvaise qualité de service 12,8%, les conditions contraignantes d’accès au crédit 12,3%.
L’étude a également mesuré le degré de connaissance des populations non bancarisées par rapport aux institutions de microfinance. A ce propos, les résultats montrent que les Sfd les plus connus des enquêtés sont : la Cms avec 31,2%, la Pamecas 27,4%, Microcred 19,6% et Acep 14,9%. L’Oqsf a essayé de voir aussi quel est le degré de connaissance des populations par rapport aux banques et établissements financiers. Et l’Enpni renseigne que la Cbao est plus connue des populations non incluses avec un taux de 69,1%, suivie de Ecobank qui se retrouve avec 61,4%, la Bicis 48,7%, la Sgbs 32,7% et de la Bhs 22,0%.
Méconnaissance des 19 services bancaires gratuits
Par rapport aux opérateurs de transfert par téléphone, ceux qui sont les plus connus des populations exclues du système financiers sont : Wari qui vient en tête, avec un taux moyen de connaissance de 93,1%, suivi de Orange money 80,9%, Joni Joni 76,0%, Tigo cash 40% et Poste one 22,2%.
Les collaborateurs de Habib Ndao, secrétaire exécutif de l’Oqsf, ont aussi mesuré le degré de connaissance des mesures réglementaires, notamment la connaissance du droit de compte et des 19 mesures de la Bceao relatives aux services bancaires gratuits. Et sur ce point, les résultats montrent que 49,5% des personnes rencontrées connaissent le droit au compte. 4,6% seulement des populations non incluses déclarent avoir connaissance des 19 services et opérations bancaires offerts à titre gratuit, qui touchent les fonctionnements d’un compte bancaire.
A ce propos, estime Dr Diop, expert financier à l’Oqsf, des efforts communicationnels restent à faire pour une vulgarisation de ces 19 mesures, malgré les actions de l’Oqsf dans ce domaine.
La thésaurisation, pratique la plus utilisée
Concernant les autres pratiques financières utilisées, l’Oqsf indique que la thésaurisation est la pratique financière la plus utilisée par les personnes non incluses. 61,8% des enquêtés l’utilisent. «Les institutions financières doivent ainsi revoir les stratégies commerciales qui permettent de rassurer ces populations, afin qu’elles n’utilisent plus cette pratique», recommande Dr Diop qui présentait les résultats. Lesquels informent que 35,7% des interviewés utilisent le mobile money et 14,5% font recours à la tontine.
Parmi les motifs évoqués sur la non-détention d’un compte, il y a l’insuffisance de revenus, 71,3%, la préférence pour l’autogestion, 16,4%. Cela veut dire, d’après l’expert financier, qu’il y a «une méfiance par rapport aux institutions, parce que si on préfère autogérer son argent, c’est qu’on n’a pas confiance à l’institution». Les frais et agios trop élevés sont également avancés comme raisons. S’y ajoutent la méconnaissance des produits et services offerts, les conditions financières exigées à l’ouverture du compte qui peuvent décourager la bancarisation de ces populations.
Parmi les principaux facteurs justifiant le refus d’ouverture de compte, l’Oqsf note l’insuffisance de revenus pour 41,7%, le dossier incomplet 41,7% et l’absence de réponse motivée 12,5%. Pour les critères déterminants dans le choix éventuel d’une institution financière, il est établi que 69,1% des populations non bancarisées invoquent la sécurité des avoirs. 49,5% des enquêtés disent qu’ils sont prêts à ouvrir un compte si on leur garantit un crédit. La crédibilité de l’institution, la faiblesse des coûts, la proximité/l’accessibilité des agences, la qualité de services constituent aussi des motifs. S’agissant des critères de choix d’une institution financière, la majorité des personnes interrogées, c’est-à-dire 51,6%, optent pour l’ouverture d’un compte dans un Sfd contre 46,5% dans une banque et 1,8% à la Poste.
L’Oqsf prône, entre autres recommandations, l’amélioration de la politique de communication des institutions financières, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme national d’éducation financière de masse…
Les résultats de cette enquête ont été présentés dans le cadre d’un atelier de sensibilisation et de formation des journalistes économiques du Sénégal sur l’inclusion financière.
L’ETAT DELESTE LES NATIONAUX POUR DES PRIVES
Le Président Macky Sall ambitionne de réaliser le rêve des Sénégalais à revenu moyen de disposer d’un toit, mais passe par d’autres canaux que les sociétés nationales pour cette fin. Au nom de quoi, s’interrogent bien des Sénégalais.
Le Président Macky Sall ambitionne de réaliser le rêve des Sénégalais à revenu moyen de disposer d’un toit, mais passe par d’autres canaux que les sociétés nationales pour cette fin. Au nom de quoi, s’interrogent bien des Sénégalais.
Les Bourses sociales, la Couverture maladie universelle, 100 000 logements sociaux, afin que le toit, qui est l’un des problèmes cruciaux des Sénégalais après l’emploi, trouve un début de solution. Telles sont quelques-unes des ambitions sociales et sociétales du libéral du quatrième président de la République du Sénégal, Macky Sall. On s’attendait donc que pour la réalisation de son programme immobilier au profit de la majorité des Sénégalais, les fonctionnaires et cadres moyens en particulier, qu’il fasse appel à nos entreprises nationales que sont la Société nationale des habitations à loyer modéré (Sn Hlm) et la Société immobilière du Cap-Vert, qui est même devenue une société anonyme. Deux sociétés nationales qui existent depuis les « soleils des indépendances ». Mais que nenni ! Ni à l’une ni à l’autre l’Etat n’a été attribué le plus petit mètre carré dans sa nouvelle ville qu’est Diamniadio. Au nom de quoi ?
En tout cas en lieu et place de l’application de la «préférence nationale », comme attendu par un homme de sa génération né un an après l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, le Président Sall fait distribuer des marchés immobiliers à des sociétés privées, telles Senegindia, Getran de Mor Thiam, Envol de Madani Tall, Teylium de Yérim Sow, etc. Quelle est la raison de cette option de politique immobilière ? C’est la question que se posent bien des Sénégalais, encore étonnés de constater que si la Sn Hlm et Sicap Sa nourrissent bien des ménages et s’attèlent à matérialiser la Responsabilité sociétale de l’entreprise (Rse), les privés attitrés du Président Sall n’ont de souci, avant et après tout, que pour leurs poches. Le Président Macky Sall, accusé à tort ou à raison, de « nourrir » les entreprises étrangères, va-t-il repenser sa politique immobilière au profit de SN Hlm et Sicap Sa, au cours de son deuxième ou second mandat à la tête du Sénégal ? That’s the question, comme on dit dans la langue de Shakespeare.
SEYDINA FALL FAIT FAUX BOND AUX ENQUÊTEURS
Le député convoqué vendredi par la Section de recherches après son audition de la vielle sur une affaire de trafic présumé de faux billets ne s’est pas présenté devant les enquêteurs
Le député de Benno bokk yaakaar était attendu hier à la Section de recherches de la gendarmerie pour une deuxième audition dans l’affaire du trafic présumé de faux billets. Mais Boughazelli ne s’est pas présenté toute la journée. Ce qui suscite des interrogations sur le traitement qui lui est réservé.
Que s’est-il passé ? Le député Seydina Fall qui était convoqué hier par la Section de recherches après son audition jeudi sur une affaire de trafic présumé de faux billets ne s’est pas présenté devant les enquêteurs. Une situation inattendue qui suscite des interrogations. A-t-il refusé de déférer à la convocation de la Section de recherches pour éventuellement éviter une garde à vue qui l’obligerait à passer le week-end à Colobane ? Si c’est le cas, cela ressemble à une manière de narguer la justice. Mais l’on peut se demander aussi si son audition n’a pas été renvoyée.
Me El Hadj Diouf : «Il m’a choisi, mais c’est moi qui décide. Et je ne suis pas encore son avocat»
Peu d’indiscrétions ont circulé sur le cas Boughazelli. Il avait cité dans L’Observateur Mes Assane Dioma Ndiaye et El Hadj Diouf comme étant ses avocats. Le premier est resté injoignable. Mais Me El Hadj Diouf que nous avons joint par téléphone ne se considère pas encore comme son conseiller. «Il (Boughazelli) m’a contacté, mais on ne s’est pas encore vu pour que je me prononce sur le dossier. Il veut que je me constitue, mais moi je ne me suis pas encore engagé. Je ne peux donc rien savoir de ce qui se passe. Il m’a choisi, mais c’est moi qui décidée. Je n’ai pas cherché à en savoir», a-t-il dit.
Dans tous les cas, il a été avancé que Boughazelli a été «sauvé» d’une garde à vue par son immunité parlementaire, même si des juristes affirment qu’il s’agit bel et bien d’un flagrant délit. Et par conséquent, ce privilège ne peut prospérer. Mais alors, dans le cas d’un refus du concerné de se soumettre aux questions des enquêteurs, il court un risque plus gros puisque c’est un autre délit qui lui ôterait l’argument de l’immunité. Ce qui pourrait être assimilé à une fuite. Et dans ce cas, au-delà de l’article 51 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dispose qu’«aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée (…)», «le député pris en flagrant délit ou en fuite, après la commission des faits délictueux, peut être arrêté, poursuivi et emprisonné sans l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale».
Dans un entretien accordé à L’Observateur, Boughazelli parle d’une «pure machination» contre lui. «Je ne suis mêlé ni de près ni de loin à cette affaire de trafic (de faux billets)», jure-t-il. Lui-même parle d’un sac trouvé dans son véhicule avec «3 paquets contenant de faux billets en euros, estimés à 46 millions de F Cfa».
«DONNER AUX FILLES LES MEMES OPPORTUNITES QUE LES GARÇONS»
Vice-président de NBA Afrique et président de la Basketball Africain League (BAL), Amadou Gallo fall est revenu sur l’importance de cet événement pour les jeunes filles qui devraient bénéficier des mêmes opportunités que les garçons.
La NBA Academy Africa a accueilli hier à Saly 24 filles de 10 pays, le temps d'un camp. Âgées entre 14 et 17 ans, ces jeunes basketteuses ont été mises à rude épreuve, avec des encadreurs expérimentés. Vice-président de NBA Afrique et président de la Basketball Africain League (BAL), Amadou Gallo fall est revenu sur l’importance de cet événement pour les jeunes filles qui devraient bénéficier des mêmes opportunités que les garçons.
Président, quel est le but de ce camp?
Au moment de lancer la NBA Academy Africa, nous nous étions engagés à travailler aussi bien chez les garçons comme chez les filles. Nous sommes à notre troisième camp, que nous organisons ici. Pour cette édition, nous avons regroupé 24 filles, venues de 10 pays d'Afrique. Nous avons eu des encadreurs de qualité comme Jennifer, Astou Ndiaye, Ebony Hoffman qui sont des légendes de la WNBA. Cela confirme que le niveau est assez élevé. Nous essayons de nous améliorer, à chaque édition. Il y a des filles qui sont venues de l’Ouganda, du Soudan du Sud, avec un niveau de basket très élevé. C'est beau de voir ici ces 24 filles qui viennent de dix pays différents. Elles sont là en parfaite harmonie, dans une bonne ambiance.
Quelles sont les opportunités qui s'offrent à ces jeunes filles?
Les opportunités qui se présentent à ces filles sont énormes. Ce sont des filles qui sont très passionnées, talentueuses aussi. Et c'est la raison pour laquelle cette Académie a été mise en place. Il n y a pratiquement pas de compétitions régulières sur le continent. Mais avec nos réseaux, nous essayons de soutenir ces jeunes. Nous sommes dans 14 pays et avec nos réseaux, nous arrivons à donner de l'opportunité à ces filles qui sont retenues et font partie de l'équipe féminine qui avait participé à un tournoi à Orlando au mois d'aout passé. Et revoir ces filles ici, cela montre qu'il y a un suivi. Et nous comptons le maintenir pour donner à ces filles les mêmes opportunités de développement que les garçons ont.
Concrètement, peut-on s'attendre à un programme spécial pour ces jeunes, notamment en Afrique?
Tout ce que nous faisons sur le continent en termes de développement du basket, nous le faisons à travers des gens. Il y aura bientôt une opportunité de mettre ces filles en internat, comme les garçons. Pour le moment, nous avons lancé la Basketball African League. Mais puisque le talent continu à se développer sur le continent, nous pouvons un jour avoir une Ligue pour les filles.
Quel message lancez-vous à ces jeunes filles qui rêvent de faire carrière?
Qu'elles aient des ambitions avant tout. Qu'elles ne se donnent pas de limites par rapport à la trajectoire qu'elles veulent emprunter. Tous les rêves leur sont permis. Avoir Mwadi Mabika ici, cinq fois All Stars WNBA, est un grand honneur. Elle est partie directement du Congo (RDC) pour intégrer la WNBA. C'est une source de motivation pour les jeunes filles. Ce sont ces genres de parcours que nous voulons montrer à ces jeunes. Leur dire qu'avec de l’ambition, c'est bien possible. Il y a énormément de talent sur le continent. J'ai vu dans le groupe une fille venue de l'Ouganda. Je suis certain qu'avec un suivi, elle peut aller très loin. Mon message, c'est qu'elles soient ambitieuses. Nous sommes là pour les soutenir. Nous les encourageons aussi à prendre leurs études au sérieux. Qu'elles continuent d'aller à l'école, d'avoir comme ambition d'obtenir leurs diplômes universitaires. Nous voulons qu'elles puissent avoir un niveau d'éducation qui va leur permettre de naviguer dans la vie et d'atteindre leurs rêves. L'Afrique, c'est maintenant. Il y a un engouement, une explosion d'opportunités. Peut-être que ces jeunes ne voient pas la réalité du coup. Mais nous sommes là pour leur ouvrir les yeux, leur dire qu'il y a des possibilités, qu'il y a des choses qui se font sur le continent. L'idée, ce n'est pas seulement d'aller ailleurs .Il faut aller ailleurs avec des bagages, des outils qu'il faut.
SENELEC PERFUSEE A HAUTEUR DE 125 MILLIARDS
Le second projet de loi de finances rectificative de l’année 2019 adopté hier et s’élevant à 4 092,74 milliards F Cfa, booste la Senelec qui est encore «perfusée» par l’Etat à hauteur de 125 milliards afin d’apurer les impayés des troi dernières années
Le second projet de loi de finances rectificative de l’année 2019 a été adopté par l’Assemblée nationale hier, vendredi 15 novembre. Cette dernière Lfr qui s’élève à 4 092,74 milliards F Cfa booste la Senelec qui est encore «perfusée» par l’Etat et cette fois à hauteur de 125 milliards : histoire d’apurer les impayés des trois dernières années écoulées, conformément aux injonctions du Fmi. Une mesure qui a été vivement attaquée par les députés Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo attestant que c’est là la conséquence manifeste d’une mauvaise gouvernance.
Le second projet de loi de finance rectificative (Lfr) 2019 a été adopté hier, vendredi, par l’Assemblée nationale. Cette deuxième Lfr chiffrée à 4 092,74 milliards qui connait une hausse de 104,1 milliards de francs CFA en valeur absolue et 2,6% en valeur relative «doit être considérée comme une Lfr de régularisation voire de responsabilité», a dit le ministre des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo. Selon le ministre qui défendait le dit projet devant la représentation parlementaire, il s’est agi, d’une part, de modeler des crédits et de les réorienter vers de nouvelles priorités. Il en résulte ainsi des économies, qui sont le fruit de l’exercice de rationalisation des dépenses de fonctionnement et des dépenses d’investissement qui n’ont quasiment aucune chance d’être dénouées avant la fin de l’année, compte tenu du niveau d’exécution des procédures de contractualisation auxquelles elles leur sont liées. Selon le ministre, ces crédits d’un montant de 100 milliards de francs CFA seront consacrés à l’épurement d’un certain nombre d’obligations impayés de l’Etat, notamment dans le secteur de l’énergie et celui des Bâtiments et des travaux publics (Btp).
Abdoulaye Daouda Diallo précisera ainsi que «d’un commun accord avec le Fmi, dans le cadre de l’Instrument de coordination des politiques économiques (Icpe), un plan d’apurement sur trois ans (2020-2022) des impayés au titre des années antérieures à 2019 a été élaboré et validé», d’une part et «de transférer 125 milliards de francs CFA de ressources budgétaires nouvelles à la Senelec pour faire face aux impayés de 2017 et 2018, résultant du blocage des prix de l’électricité malgré l’augmentation des cours du pétrole», d’autre part. Face à cette énième perfusion de la Senelec, des députés de l’opposition ont dit ne pas comprendre le fait que la boite ait toujours besoin d’injections alors que quelques mois avant, l’on disait aux Sénégalais que Sénélec était bien gérée, au point de faire la promotion de l’ex-Dg de la Senelec au poste de ministre du Pétrole et des Energies, en l’occurrence Mouhamadou Makhtar Cissé. Un justificatif fallacieux aux yeux d’Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo. Selon ceux-ci : «Ceci est la conséquence d’une mauvaise gouvernance et d’absence de vision prospective pour prendre en considération les conseils des avisés comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale». Pour sa part, Abdoulaye Daouda Diallo fera noter en outre que la Lfr 2 ouvrira des crédits d’un montant de 4106 494 982 F Cfa issus des recettes de péage des autoroutes Ila Touba, AibaMbour et Aibd-Thiès.
75 MILLIARDS FCFA POUR PUMA, PUDC, PROMOVILLES
Concernant les Btp et autres opérations diverses, 75 milliards de francs CFA vont être alloués aux entreprises qui exécutent les grands projets de l’Etat dans les secteurs du développement communautaire et des infrastructures (Puma, Pudc, Promovilles), a révélé le ministre.
A l’entendre: «Il s’agit précisément des chantiers importants engagés au cours de ces dernières années pour améliorer la mobilité urbaine et rurale, renforcer l’équité sociale et territoriale dans la répartition des infrastructures et stimuler la dynamique de développement des territoires pour l’amélioration des conditions de vie de celles-ci (populations)». A en suivre de même le ministre, «le second projet de loi de la Lfr s’équilibre en recettes et en dépenses à un montant de 4092,74 milliards FCFA».
Pour la dette publique, premier poste de dépense, Abdoulaye Daouda Diallo a relevé qu’elle sera maintenue au même niveau que la première Lfr de l’année en cours. Les dépenses de personnel, elles, connaitront une légère hausse de 650 millions F Cfa, justifiée par la prise en charge des indemnités accordées aux ayants droit. S’agissant des dépenses courantes, une hausse de 126,8 millions est notée, justifiées par le renforcement des subventions accordées au secteur de l’énergie par l’Etat. Toutefois, les dépenses d’investissement sur ressources internes connaissent une baisse de 23,34 milliards F Cfa.
Par compte pour les investissements financés sur ressources externes, ils resteront inchangés par rapport à la précédente Lfr. Par ailleurs, fait savoir le ministre, «dans un souci de maintenir le déficit budgétaire à 3%, il a fallu constituer une réserve de précaution de 25 milliards fcfa. Ceci pour éviter toute annulation de dépenses en fin de gestion qui engendrait la reconstitution d’impayés de l’Etat. Au finish, le ministère dira que «la Lfr 2 porte, de manière spécifique, sur une augmentation des dépenses courantes à hauteur de 13,9%, de la masse salariale, qui évoluera très légèrement de 0,1%, et des dépenses en capital sur ressources internes en baisse de 3,4%».
ECHOS...
Lfr 2019 : La hausse du budget jugée abusive par Sonko
Le député Ousmane Sonko a contesté hier, vendredi, à lAassemblée nationale, l’état de la hausse du budget lors de la deuxième session du projet de loi de finances rectificative pour l’année 2019. Le leader de Pastef/Les Patriotes estime que la hausse des recettes est fausse. Selon lui, c’est abusif de parler de hausse de 104 milliards du moment que l’essentiel de ces recettes sont tirées des autoroutes Ila Touba, AIBD-Thiès et AIBD-Mbour qui ne sont que 4,1 milliards. À en croire Ousmane Sonko, la situation qui se pose est que l’Etat ne sera pas en mesure de rentabiliser un projet financé par l’argent public…
Abdoulaye Daouda Diallo: «Le Ter sera totalement réceptionné d'ici le 31 décembre...
Le ministre des finances et du budget, face aux différentes interpellations des députés sur la réception du Train express régional, a affirmé que la population n'aura plus à attendre longtemps. Abdoulaye Daouda Diallo estime que "ce sera d'ici le 31 Décembre que le TER sera réceptionné" au soulagement de toute la population sénégalaise. Pour le ministre, l'État, de même que tous les acteurs évoluant dans le secteur des infrastructures, fournissent les efforts nécessaires pour permettre aux citoyens de disposer de moyens de déplacement rapide et commode. C'est l'objectif du TER dont les travaux, rappelle le ministre, « ne sont pas arrêtés ».
En pleine séance plénière, Abdoulaye Daouda Diallo écourte les discussions
Le ministre des Finances et du budget a émis l'excuse de prendre 10 minutes pour une urgence. Le président de l'Assemblée nationale Moustapha Niasse l'a signalé aux parlementaires qui ont pour leur part accordé au ministre d'aller rencontrer le président incessamment. L'hémicycle a alors attendu le retour du ministre pour continuer les discussions concernant la loi 13/2019 portant loi de finances rectificatives pour cette année.
«JE NE COMPRENDS PAS POURQUOI IL A ÉTÉ RELÂCHÉ DÈS LORS QU'IL A ÉTÉ PRIS EN FLAGRANT DÉLIT»
Selon le Pr Iba Barry Kamara, le refus du député, Seydina Fall Bougazelli, cité dans une affaire de trafic de devises, de déférer à la convocation de la section de recherche de la gendarmerie est «grave»
Le refus du député, Seydina Fall Bougazelli, cité dans une affaire de trafic de devises, de déférer à la convocation de la section de recherche de la gendarmerie est «grave». C'est du moins la conviction du Professeur de droit à l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Iba Barry Kamara, qui s'étonne d'ailleurs que le parlementaire soit relâché sous convocation, alors qu'il a été pris en flagrant délit.
La tournure qu’est en train de prendre l'affaire des faux billets impliquant le député de l'Alliance pour la République (Apr), Seydina Fall Bougazelli, inquiète plus d'un. Ou du moins, son refus de répondre à la Section de recherche de la gendarmerie nationale, alors qu'il avait bénéficié, la veille, d'une libération sous convocation, ne manque pas d’étonner certains observateurs. Le Professeur de droit à l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad), Iba Barry Kamara, fait partie de ceux qui estiment que l'acte posé par le député est «très grave». De l'avis du juriste, le député ne peut pas se prévaloir de son statut de député, avec son immunité parlementaire, pour refuser de déférer à la convocation de la gendarmerie, dans la mesure où c'est un cas de flagrant délit. Quid de sa libération sous convocation, alors qu'il a été pris en flagrant délit ?
Le professeur Iba Barry Kamara trouve que «c'est là où réside tout le problème». En fait, il dit ne pas comprendre «pourquoi il a été relâché dès lors qu'il a été pris en flagrant délit». Mieux, il trouve que «nous sommes dans un cas d'infraction formelle». Allant plus loin, il reste formel que c'est une «très forte présomption de culpabilité». Autant d’éléments qui lui feront trouver «bizarre» la libération du député du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr). Très étonné de la tournure empruntée par l’affaire, il informe que le procureur pouvait décider, non pas de traiter le cas présent dans le sens du flagrant délit, mais plutôt en ouvrant une information judiciaire à la recherche d'autres éléments.
Ainsi donc, selon lui, il pouvait lui servir un mandat de dépôt, surtout dans ce cas d'espèce, notamment le trafic de devises. Pour autant, le professeur Iba Barry Kamara renseigne que les gendarmes peuvent aller le cueillir chez lui, manu militari sans qu'il ne puisse se prévaloir d'un quelconque statut de parlementaire. «Il n'y a absolument rien qui s'y oppose», at-il dit de manière formelle.
LES LIONS PRETS A ARRACHER «LE BOUCLIER DU ROI» ET LE FAUTEUIL DE LEADER
Au stade de Manzini, l’équipe nationale du Sénégal va affronter ce dimanche 17 novembre, au stadium Mavuso (13h) celle d’eSwatini (ex-Swaziland) pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la Can 2021.
Au stade de Manzini, l’équipe nationale du Sénégal va affronter ce dimanche 17 novembre, au stadium Mavuso (13h) celle d’eSwatini (ex-Swaziland) pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la Can 2021. Victorieux d’entrée face au Congo (2-0), les Lions devront ressortir les crocs pour arracher «le bouclier du roi» (surnom de l’équipe nationale). Au vu de leur standing de première nation africaine selon le classement Fifa, il s’agira face à cette équipe considérée comme un nain parmi les sélections africaines de reprendre cette place de leader du groupe I que l’équipe de Guinée Bissau s’est d’entrée de compétition taillée à Bissau devant son premier adversaire (3-0).
Sur le bon wagon qui devrait leur mener à la Can de 2021 à Yaoundé après une nette victoire obtenue face au Congo (2-0) mercredi dernier au stade Lat Dior de Thiès, l’équipe nationale du Sénégal effectue ce dimanche 17 novembre, son premier match en déplacement. Les Lions affronteront à Manzini, d’Eswatini (nom de l’ancien Swaziland) pour le compte de la 2ème journée des qualifications. Donné largement favoris de son groupe I, le Sénégal descendra sur la pelouse du «Bouclier du roi» (surnom de l’équipe nationale de ce pays d’Afrique australe) en conquérant. L’Afrique du foot n’en attend pas moins au vu du standing actuel du Sénégal, première nation africaine dans le classement de la Fifa et vice-champion d’Afrique lors de la Can 2019 en Egypte.
Deuxième du groupe I derrière la Guinée Bissau, il s’agit pour les poulains du coach Aliou Cissé de revenir avec un résultat positif. Ce qui leur permettra de terminer cette année 2019 en beauté et de mieux assurer ses arrières pour la suite de ces éliminatoires. Surclassés à Bissau sur le score de 3 à 0, lors de sa première sortie, cette équipe de l’Afrique australe tentera sans doute de se rebiffer et de réussir un coup dans ces éliminatoires où ils postulent comme le petit poucet. Mais, s’il y a un facteur que l’équipe sénégalaise devrait redouter dans cette deuxième sortie, c’est sans doute le temps de récupération jugé relativement court. Après le long périple entre Dakar et cette partie de l’Afrique, qui doit certainement se révéler éprouvante pour des joueurs ayant, pour la plupart, enchainer des rencontres en clubs, le sélectionneur des Lions avait bien raison d’avoir quelques appréhensions.
Les Lions peuvent cependant se réjouir d’avoir pris une petite longueur d’avance sur l’Eswatini en arrivant à Manzini le jeudi. Soit une journée de gagner par rapport à son adversaire qui n’est arrivée que le lendemain vendredi.
Quoiqu’il en soit, seule la réalité du terrain primera. En cas de victoire, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly et de Sadio Mané (3 points+2) peuvent s’emparer du fauteuil de leader aux Djurtus de Guinée Bissau (3 points +3) qui effectue le déplacement pour le duel qui les oppose au Congo (3e ; 0 points-2).
VERS UN CHAUD DERBY POUR LA PREMIERE PLACE
Les Lionnes affronteront ce samedi les Aigles du Mali. Ce derby aura des allures de final entre les deux équipes qui sont désormais au coude à coude à l’issue de cette première journée des préliminaires du Tqo féminin
Exemptée hier, vendredi 15 novembre, l’équipe nationale féminine du Sénégal va effectuer sa deuxième sortie dans la poule B des préliminaires du tournoi de qualification olympique (TQO). Les Lionnes affronteront ce samedi les Aigles du Mali. Ce derby aura des allures de final entre les deux équipes qui sont désormais au coude à coude à l’issue de cette première journée.
Après les Sénégalaises victorieuses des Angolaises sur la marque de 75 à 71, c’était hier, vendredi 15 novembre, au tour des Maliennes de s’imposer face au même adversaire en s’imposant largement (65- 45). Soit un écart de 20 points qui sonne comme un message pour les Sénégalaises. Mame Marie Sy, Bintou Diémé, Elma Malou et autre Couna Ndao sont donc averties et doivent sortir le grand jeu pour remporter ce derby et assurer la première place qui est très précieuse. Mais s’il s’agit de s’écarter en demi- finale du chemin du Nigeria championne d’Afrique, une des équipe héritera forcément du Mozambique, pays hôte du tournoi. Les Nigérianes et les Mozambicaines sont déjà emparées des deux places des demi-finales sans avoir même à jouer plus d'un match. Elles disputeront ce samedi la première place de la poule A.
Les deux pays qualifiés en finale se qualifieront directement pour le tournoi préolympique à 16 nations, aux côtés des deux trois meilleures équipes sorties des deux autres tournois de qualification organisés par la Fiba.
Par Mohamed DIA
QUAND D’ETERNELS COMPLEXES NOUS DIRIGENT…
L’Afrique a ainsi longtemps donné à la diplomatie française ce qu’elle a toujours voulu, c’est-à-dire une mainmise dans sa politique économique
Craignant que les pays africains ne soient attirés par les chinois et ou les américains, la France offrait une aide et un soutien budgétaire importants aux pays d’Afrique francophone, en particulier, les dirigeants que la France considère comme dociles. L’Afrique a ainsi longtemps donné à la diplomatie française ce qu’elle a toujours voulu, c’est-à-dire une mainmise dans sa politique économique. «Nos partenaires nous font confiance parce que notre pays est crédible sur le plan politique, notre vision de développement économique et sociale est cohérente, notre diplomatie est respectée, et nos amitiés sont solides à travers le monde" avait dit le président Sall lors de la rencontre avec le Groupe consultatif de Paris. Quand est-ce que nos dirigeants vont commencer à nous respecter et à arrêter d’insulter notre intelligence?
COLONISATION ECONOMIQUE OU DECOLONISATION INACHEVEE
Le Sénégal est économiquement colonisé par la France, et se vanter que le Groupe Consultatif nous ait octroyés des milliers de milliards pour promouvoir leur entreprise, est une honte. Les entreprises françaises font de bonnes affaires, et même de très bonnes affaires, en Afrique de l’Ouest et au Sénégal plus particulièrement. Mais si l’entreprise et la diplomatie économique et politique française peuvent se féliciter de ces succès, il faut noter qu’il s’agit là principalement de succès dans le court terme et, qu’en toute évidence, la France risque de perdre la bataille stratégique et morale au Sénégal, notamment chez les jeunes, les classes moyennes et populaires. La première critique adressée aux entreprises et à la diplomatie française par la classe politique et la société civile sénégalaise, est qu’elles contribuent à financer et exécuter le plan d’investissement et la politique économique du gouvernement actuel qui va à l’encontre des priorités réelles du pays. Les investissements sont peu productifs et ne laissent aucune place au tissu économique nationale et explosent la dette souveraine. La seconde critique adressée par les sociétés africaines aux entreprises et à la diplomatie française est qu’elles incitent les gouvernements africains, et participent directement, au non-respect des règles de bonne gouvernance, de concurrence et d’égalité des chances de toutes les entreprises dans leurs pays.
Le Sénégal est l’un des pays les pauvres au monde ; près de la moitié de sa population vit avec moins de 1.90 Dollar US par jour. L’insécurité alimentaire y est répandue ; la famine a été enregistrée dans le nord du pays et il y a un risque que cela se reproduise cette année. Le taux de chômage et le sous-emploi chez les jeunes sont très élevés. Le Sénégal est parmi les cinq nations africaines qui envoient le plus d’immigrés clandestins vers l’Europe à travers la méditerranée dans des voyages périlleux et souvent mortels. Dans ce contexte, une large partie de la société civile et de la classe politique sénégalaise considère que les priorités réelles du pays – agriculture, éducation, santé – sont mises de côté par le gouvernement actuel au profit d’investissements de prestige peu productifs.
En outre les entreprises sénégalaises et compétences nationales sont mises à l’écart dans la grande majorité des marchés. Il en résulte un modèle de croissance qui inhibe la production nationale, augmente les importations, ne crée pas de la richesse nationale et fragilise les comptes extérieurs et la situation macroéconomique du pays. Le gouvernement français et les entreprises françaises interviennent de manière centrale dans le financement de la politique d’investissement du Président Macky Sall. Les entreprises françaises sont engagées dans des projets en partenariat public-privé, le gouvernement français fournit directement du financement notamment à travers ses institutions propres (comme l’Agence Française de Développement) mais également à travers les institutions européennes, le gouvernement français appuie également le gouvernement sénégalais par son jeu d’influence dans la communauté internationale et les institutions financières régionales et mondiales comme le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Par ce, la diplomatie et les entreprises françaises cautionnent et appuient les priorités du gouvernement de Macky Sall.
La dette publique du Sénégal a plus que doublée depuis l’accession au pouvoir du Président Macky Sall et les populations n’ont pas senti une once de changement dans leur vie. Les bourses familiales ont été octroyées sur une base électoraliste, la CMU a agonisé les hôpitaux publics, l’arène nationale a été construite pendant que des sénégalais étudient dans des abris provisoires. Le président Macky Sall a déçu les sénégalais, et pire il a retardé le Sénégal d’au moins 12 ans. 12 ans des libéraux et 12 ans des républicains donnent 24 ans d’amateurisme politique par des gouvernants complexés. Le président Wade qui donnait l’air d’être un vrai panafricaniste a été le président le plus dominé par l’Occident et nous y reviendrons. Combien de fois vont-ils nous tromper jusqu’à ce qu’on dise trop, c’est trop ? Chaque président vante son mandat peu importe si ce mandat est pitoyable ou pas. Sous le président Diouf, le Sénégal traversait ses plus sombres moments avec les plans d’ajustement structurels, sous le président Wade, les dépassements budgétaires étaient devenus la norme et sous le président Sall, on vit la continuation de l’ère libérale. Ce qui est plus alarmant, c’est la similitude des faits entre le président Wade et le président Sall pendant que la population souffre. À quoi sert tout ce cirque ? Pourquoi ce jeu de mots ? Nous sommes toujours colonisés et nos dirigeants sont complexés et il est temps que cela change.
L’EXEMPLE D’UNE RELATION EN TROMPEL’ŒIL
Les 3 et 4 octobre 2007, la réunion du Groupe consultatif pour le Sénégal s'est tenue au bureau de la Banque mondiale. La réunion était présidée par le directeur des opérations à la Banque mondiale pour le Sénégal. La délégation sénégalaise, composée de plus de 48 personnes dont 18 ministres, était dirigée par le Premier ministre Hadjibou Soumaré.
Des représentants d'associations professionnelles sénégalaises et des délégations d'institutions multilatérales clés et de donateurs bilatéraux ont aussi assisté à la réunion. Le Premier ministre a rappelé que les donateurs avaient annoncé une aide au développement d’environ 4 milliards de dollars à l’appui des réformes économiques et d’un programme prioritaire pour la période 2006-2010. Le montant annoncé comprenait également un montant important d’argent déjà engagé, mais non encore décaissé, ce qui reflète la capacité de notre pays à absorber l’aide.
Dans sa déclaration, Jean M. Châtaignier, chef de la délégation française, a mis l'accent sur les points suivants : une nécessité d'une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques, une coordination accrue de l'aide au développement conformément à la Déclaration de Paris, de l’endettement national et la mise en place d’un cadre institutionnel approprié pour suivre la mise en œuvre des programmes. Il a conclu sa déclaration en réaffirmant que l'aide de la France ciblerait un nombre limité de programmes prioritaires, conformément aux objectifs du Millénaire pour le développement. Johannes Mueller, du Département Afrique du FMI, a exposé les quatre éléments clé du nouveau programme qui est de maintenir une politique budgétaire prudente pour assurer la viabilité des finances publiques, de renforcer la gouvernance et la transparence budgétaire, de renforcer le cadre de développement du secteur privé et de renforcer le rôle du secteur financier dans l'accès au crédit et aux capitaux.
Dans ses remarques finales, il a déclaré que le conseil d'administration du FMI devrait discuter du programme du Sénégal au titre de l'instrument de soutien aux politiques au début du mois de novembre. Lopez Blanco, chef de la délégation de l'Union européenne, a souligné la nécessité d'une croissance économique plus forte et durable pour réduire la pauvreté. Qu’est-ce qui est différent 12 ans plus tard ?
Rien ! Nos dirigeants sont des complexés et n’arrivent toujours pas à mettre le Sénégal sur la voie de l’émergence. Ils ne font que s’enrichir et enrichir leurs proches. Le réveil risque d’être tardif, mais il arrivera tôt ou tard et il sera très douloureux. Tout en reconnaissant que le Sénégal est un partenaire privilégié des donateurs, il a souligné que le gouvernement sénégalais devait encore prendre les mesures nécessaires pour attirer les investisseurs privés. Bouri Sanhouidi, chef de la délégation du PNUD, a appelé au renforcement du dialogue entre les responsables gouvernementaux de haut niveau et des partenaires de développement et au processus participatif utilisé dans le cadre de la préparation des programmes. Il a réitéré les appels précédents en faveur d'une amélioration de la gouvernance et de la mise en place d'un dispositif institutionnel approprié pour surveiller les programmes.
Madani Tall, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, a résumé les progrès accomplis depuis la cinquième réunion du Groupe consultatif en 2003. Il a déclaré que la pauvreté avait diminué de six points de pourcentage sur la période 2001- 2005. Cependant, il a noté que le chômage est l'un des principaux défis auxquels le pays est confronté. Il a également souligné la nécessité de lutter contre la corruption et de promouvoir la bonne gouvernance. Nous parlons encore des mêmes problèmes en 2019. Qu’est-ce qui se passe dans notre pays ? Il n’y a rien de concret qui se pose comme acte par nos dirigeants. À longueur de journée, ils se vantent de programmes somptuaires et des kilomètres de pistes, routes et autoroutes. À quoi servent-elles si la population ne mange pas à sa faim ?
Le Premier ministre du Sénégal, Hadjibou Soumaré, a félicité la communauté des donateurs, pour avoir fourni un appui financier de 1,3 milliard de dollars sur la période 2003- 2005. Il a indiqué que depuis 2000, le Sénégal avait bénéficié d’un programme d’allégement de la dette au titre des initiatives PPTE, d’un montant total supérieur à 600 millions de dollars. Il a reconnu que le Sénégal ne serait pas en mesure d'atteindre le taux de croissance de 7 % requis pour réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015. En 2019, nous avons atteint ce taux de croissance et la pauvreté a augmenté au Sénégal. Ces dirigeants, comprennent-ils les indices et les ratios qu’ils avancent ? Ne me dites pas qu’en 2019, on met plus l’accent sur le taux de croissance que sur l’Indice de Développement Humain ? Il a réaffirmé l'engagement du gouvernement à mettre en place les arrangements institutionnels nécessaires à la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée d'ici la fin de l'année. Il a déclaré que pour faire faces aux besoins énergétiques du pays, la SENELEC avait élaboré un programme d'investissement global d'un montant total de 1,1 milliards de dollars pour la période 2007- 2012. Hadjibou Soumaré s'est engagé à faire en sorte que, le nouveau marché soit pleinement opérationnel en janvier 2008. Nous sommes en 2019 et la SENELEC traverse toujours les mêmes problèmes, et la SENELEC a beaucoup pesée sur notre budget ces dernières années. Comment peut-on pardonner aux dirigeants cet amateurisme ? Il y a aussi eu la présentation des deux vecteurs devant guider le Sénégal vers l’émergence en 2015.
Les participants ont notamment abordé les questions suivantes : la nécessité de mettre en place un ensemble complet, une intégration insuffisante des questions de parité hommes-femmes dans les programmes et activités de réduction de la pauvreté, le faible niveau des transferts de ressources financières et humaines aux autorités locales, la nécessité de créer un environnement propice aux affaires, et la nécessité de mettre en place un cadre institutionnel pour coordonner et suivre la mise en œuvre des programmes. Des exposés avaient aussi été présentés sur la situation macroéconomique, le secteur de l’énergie, les problèmes du marché du travail et les problèmes de gouvernance liés aux grands programmes d’infrastructures. Les participants ont convenu qu’un cadre macroéconomique stable est essentiel pour attirer les investissements étrangers. Les donateurs ont encouragé le gouvernement du Sénégal à agir rapidement pour mettre en œuvre les nouvelles réformes de la législation du travail nécessaires pour stimuler la croissance et la création d'emplois. Qu’est-ce qui a été appliqué comme recommandations ? Presque rien. Et pourtant ils continuent à nous donner de l’argent. Pourquoi pensez-vous que cela soit le cas ? Cogito ergo sum. Les partenaires ont également exprimé le souhait que le gouvernement assure une plus grande transparence dans les marchés, la budgétisation et l'exécution de grands projets d'infrastructure. Les partenaires de développement ont demandé au gouvernement de renforcer son leadership pour améliorer la coordination et la performance de l'aide par rapport aux objectifs de la Déclaration de Paris.
Les donateurs fournissant un appui budgétaire et le gouvernement ont décidé de signer un cadre commun en novembre 2007. Les partenaires de développement ont souligné la nécessité d'un cadre macroéconomique solide et stable, indispensable à la mobilisation des fonds publics et des flux d'investissements privés. Les donateurs se sont engagés à verser une aide au développement au Sénégal de 1837 milliards de FCFA sous forme de dons à l'appui de son programme d'actions prioritaires pour la période 2006-2010. Environ, 47 % de ce montant, soit environ 1,9 milliards de dollars, sont constitués d’engagements pris en vertu d’accords antérieurs, mais non encore décaissés. Ceci reflète les limites de la capacité d'absorption de notre pays. Lors de la réunion du Groupe Consultatif, le gouvernement s'est engagé à mettre en œuvre un vaste ensemble de mesures comprenant : la mise en œuvre effective du nouveau code des marchés publics, d’améliorer le dialogue entre le gouvernement et les partenaires de développement, d’entreprendre des révisions annuelles des programmes au cours des prochains mois, les partenaires de développement suivront de près la mesure dans laquelle le gouvernement respectera ces engagements.
Le Sénégal continue de compter fortement sur l'aide des donateurs publics. Selon les données de l'OCDE, le Sénégal figure parmi les principaux bénéficiaires de l'aide étrangère en Afrique. Doit-on en rire ou en pleurer ? On dirait que la décolonisation est inachevée et que nous faisons face au paternalisme colonial. Si le Sénégal souhaite sérieusement devenir un pays émergent, il devra élaborer un programme de réforme ambitieux visant à attirer davantage de flux d'investissements privés. Les contributions effectives de nombreux donateurs ne seront déterminées que lorsque le Sénégal aura conclu son nouvel instrument d'appui aux politiques avec le FMI. Les donateurs suivront de près la volonté du gouvernement de se conformer pleinement aux mesures de réforme et aux exigences en matière de rapports de ce programme. Déjà, il faut noter que la délégation du gouvernement comprenait plus de 48 personnes, ce qui avait nécessité des dépenses estimées à plus de 400 000 dollars, soit plus de 200 millions de FCFA. Cela représente un lourd fardeau pour un gouvernement ne disposant pas de ressources suffisantes pour mettre en œuvre un programme de réduction de la pauvreté et soulève des questions raisonnables parmi les donateurs quant aux raisons pour lesquelles la réunion n’a pas eu lieu à Dakar. Quand d’éternels complexés nous dirigent, voilà ce que ça donne.
Honnêtement, c’est une honte et nous continuons toujours à commettre les mêmes erreurs. Être élu ne veut point dire être aimé par la population ou être le meilleur, mais c’est juste disposer des moyens de l’Etat pour amadouer les populations et acheter leurs votes. Ce gouvernement doit faire preuve de grandeur et démissionner pour prouver qu’ils sont incapables de sortir le Sénégal de la pauvreté.