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7 octobre 2025
«LE COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES FAIT TOUJOURS COMPRENDRE QUE LE PRESIDENT N’EST PAS CONTENT»
Le rythme du gouvernement n’est pas à la dimension des ambitions du président de la République. C’est en tout cas ce que semble dire Maodo Malick Mbaye, Directeur Général de l’Agence Nationale de la Maison de l’Outil (ANAMO)
Le rythme du gouvernement n’est pas à la dimension des ambitions du président de la République. C’est en tout cas ce que semble dire Maodo Malick Mbaye, Directeur Général de l’Agence Nationale de la Maison de l’Outil (ANAMO), qui affirme : « Quand nous lisons le communiqué du Conseil des ministres, nous estimons que le Président Macky Sall n’est pas content, parce qu’il est toujours demandé aux ministres d’accélérer la cadence. »
Maodo Malick Mbaye, Directeur Général de l’Agence Nationale de la Maison de l’Outil (ANAMO), a profité ce week-end de la cérémonie de remise de matériel à la Maison de l’Outil de Mékhé pour lancer un cri d’alarme sur la situation financière de l’institution qu’il dirige. Nous estimons que le Ministère des Finances, les pouvoirs publics, bref tous ceux qui sont dans le gouvernement doivent accompagner davantage l’ANAMO», a-t-il souligné.
Comme pour dire que le gouvernement ne marche pas au même tempo que le Chef de l’Etat, dans le cadre des ambitions d’émergence du pays, il déclare : « Quand nous lisons le communiqué du Conseil des ministres, nous estimons toujours que le Président Macky Sall n’est pas content. Et pour cause, la première année du second mandat est presque bouclée et il ne cesse de demander que le gouvernement accélère la cadence. » « Le discours sur l’emploi n’est pas l’emploi.
L’emploi, c’est du concret et c’est ce que fait l’ANAMO », a-t-il ajouté. Il a ensuite exprimé sa conviction qu’aujourd’hui, aucune structure de l’Etat, de 2012 à maintenant, en termes de formation, d’insertion et surtout de d’emplois, n’a fait autant que l’ANAMO. C’est parce que, dit-il, la dynamique de l’agence n’est plus dans le discours sur l’emploi, mais elle en donne jusque dans les coins les plus reculés du pays.
De l’avis de Maodo Malick Mbaye, un an après la réélection, on ne comprend toujours pas et l’ANAMO en souffre terriblement. Et pourtant, indique-t-il, des ressources conséquentes doivent être mises à la disposition d’institutions de ce genre, pour qu’elles puissent accompagner les populations. C’est parce que, dit-il, le président de la République a placé le capital humain à un niveau très élevé dans le Plan Sénégal Emergent(PSE) et ce que la maison de l’outil peut faire dans la mise à disposition d’emplois pour les jeunes, surtout qui n’ont aucune formation, aucune autre structure étatique ne peut le faire.
A ses yeux, il suffit de doter de moyens cette structure pour apporter davantage de solutions à la problématique de l’emploi des jeunes. Cependant, laisse-til entendre, les moyens de l’ANAMO sont dérisoires au moment où des ressources plus importantes sont déployées dans d’autres structures, sans une assurance de résultats. Il poursuit : «Nous sommes des hommes politiques engagés aux côtés du président de la République et nous appelons à faire une pression positive sur le gouvernement pour matérialiser ses vœux. En 7 ans, le Président Macky Sall a soulagé les populations dans leur malheur, il a calmé des douleurs en faisant ce qu’il a pu et il appartient maintenant au gouvernement d’être à la hauteur de cet homme qui est le dépositaire de la confiance des Sénégalais et qui a besoin d’être épaulé et non d’être entouré. »
Revenant sur l’objet de la cérémonie de remise, Maodo Malick Mbaye estime que ce qui vient de se passer à Mékhé est rare et totalement salutaire, car on n’est pas habitué de voir l’Etat accompagné de cette façon par des citoyens.
En effet, la famille de Moussa Karé Guèye, dont la Maison de l’Outil de Mékhé porte le nom, a offert à l’institution du matériel d’une valeur de près de 2 millions de Fcfa. Selon le Maire Magatte Wade de Mékhé, l’acte posé est à la dimension du patriarche Moussa Karé Guèye, père de l’artisanat à Mékhé et dont la famille a fait preuve d’une grande reconnaissance envers les pouvoirs publics, après l’installation de la maison de l’outil, qui est aujourd’hui un véritable centre d’excellence.
PAPE ALE NIANG (RE)MET CHEIKH OUMAR HANN AU BANC DES ACCUSES
Le journaliste sénégalais et membre de la Cellule Norbert Zongo (CENOZO) qui regroupe les journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest, a sorti un livre intitulé : «scandale au cœur de la République :le dossier COUD».
Le journaliste sénégalais et membre de la Cellule Norbert Zongo (CENOZO)qui regroupe les journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest, a sorti un livre intitulé : «scandale au cœur de la République :le dossier COUD». Pape Alé Niang (re)met ainsi Cheikh Oumar Hann au banc des accusés.
Le peuple, apparemment atteint d’une amnésie collective, avait rangé aux oubliettes l’affaire Cheikh Oumar Hann. Après s’être indigné à chaud des révélations accablantes de l’Office National de lutte contre la Fraude et Corruption (Ofnac) contre Monsieur Hann, les Sénégalais ont très vite tourné la page. Aucune exigence véritable de l’opinion demandant la lumière dans cette affaire. Et quand l’étau s’est desserré autour de l’ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), celui-ci a même bénéficié d’une promotion puisqu’il a été bombardé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. C’est certainement fort de ce constat que le journaliste Pape Alé Niang a décidé de consacrer un ouvrage sur la question : «Scandale au cœur de la République : le dossier COUD». «L’As » partage avec vous les bonnes feuilles.
«LES DEBOIRES DE L’OFNAC»
D’emblée, Pape Alé Niang est revenu sur la création de l’Ofnac et les difficultés que l’organisation a rencontrées à ses débuts. « L’Ofnac a été créé par la loi 2012-30 du 28 décembre 2012, ce n’est que 6 mois plus tard, le 25 juillet 2013, que le Président Macky Sall se décidera enfin à trouver à l’organe une présidente en la personne de Mme Nafy Ngom Keita. L’Ofnac a été élevé au rang d’autorité administrative indépendante, dotée de l’autonomie financière. Mais, à l’instar d’ailleurs de bon nombre d’organes de contrôle, l’Ofnac démarrera difficilement ses activités à cause de la lenteur de la mise en place de son budget. Plus généralement, les autorités onttardé à doter la structure des moyens matériels financiers et des ressources humaines nécessaires à son fonctionnement », écrit Pape Alé Niang. Qui déplore dans la foulée un manque de volonté du régime de Macky Sall d’aller à l’assaut de la corruption qui a fini de gangrener l’administration sénégalaise.
«RAPPORT D’ACTIVITES 2014-2015 DE L’OFNAC : LE COUP DE TONNERRE»
Une partie du livre a été consacré au rapport d’activités 2014- 2015 de l’Ofnac. Explications de l’auteur : «C’est le 24 mai 2016, soit deux ans après la création, que l’Ofnac va rendre public son premier apport d’activités 2014- 2015. Epluchant le rapport de l’Ofnac, la Présidente révéla que deux personnalités proches du président de la République étaient épinglées. Il s’agit de Cheikh Oumar Hann, responsable APR à Ndioum et directeur général du COUD et Siré Dia, Directeur général de la Poste et responsable APR à Thiès. (…) Pour ce qui concerne le Directeur du COUD, il était accusé par le rapport d’avoir, entre autres, procéder au fractionnement des commandes dans les marchés, octroyé des subventions irrégulières, mais aussi de détournement de deniers publics et de faux et usage de faux.»
«LE COUD, LA VACHE A LAIT DE TOUS LES REGIMES POLITIQUES»
Dans son ouvrage, le tonitruant journaliste a laissé entrevoir en outre que l’Ofnac n’a pas été le premier organe de contrôle à avoir épinglé et décrié la gestion du COUD. En vérité, dit-il, le COUD est assimilé à la vache à lait de ses directeurs au service de tous les régimes qui se sont succédé à la tête de ce pays. Il estime que Cheikh Oumar Hann a bel et bien agi dans le respect de la tradition en matière de malversations. «Les Sénégalais se souviennent de l’affaire Sada Ndaye. Ce dignitaire du PS, directeur du coud a été emprisonné en 2001 un an après la première alternance. Il a été accusé de détournement de sommes relatives, entre autres, à l’achat d’une cinquantaine de climatiseurs, à l’achat de carburant, aux retenues sur les salaires des employés du COUD et à la location du logement du Directeur du COUD. Mais, il finit par obtenir la liberté après plusieurs mois de détention.(…) Il y a eu le cas Matabara Diop. Un rapport accablant précipitera son départ du COUD. La Cour des comptes, dans son rapport 2006-2010, avait aussi épinglé les gestions de feu Iba Gueye et Sitor Ndour pour des malversations graves. Le COUD était accusé d’octroyer des subventions illégales ou des primes indues accordées à des étudiants à des particuliers et au personnel de l’établissement public. Sans oublier le double paiement de certaines factures », rappelle, Pape Alé Niang.
Le journaliste ne manque d’évoquer la conclusion de Cour des comptes qui martèle que: «le COUD est une société qui distribue de l’argent à flots en accordant surtout des subventions illégales aux amicales, aux délégués et à des particuliers. La Cour des comptes avait révélé que les subventions sont payées sans base juridique et sans aucune pièce justificative à l’appui ». Plus tard, Cheikh Oumar Hann sera épinglé pour les mêmes forfaits par l’Ofnac, a-t-il déploré.
«LES REVELATIONS DU RAPPORT DE L’OFNAC»
Pape Alé Niang a aussi repris dans son ouvrage certains passages du rapport de l’Ofnac. Il s’agit de la bizarrerie de l’organigramme, du fractionnement des marchés publics et la prédominance des marchés de gré à gré. Le journaliste a aussi fait état, toujours citant le rapport, du marché irrégulier octroyé par la direction du COUD à l’ancien ACP Bara Fall ; les décaissements irréguliers et non justifiées autorisés par le Directeur Cheikh Oumar Hann. Sans compter des faits cocasses comme le décaissement sans la moindre justification de la somme de 3 000 000 de F CFA lors d’une soirée de Doudou Ndiaye Mbengue. Aussi, 15 millions de francs dégagés pour organiser un «Ndogu (Ndlr : mets préparés pour la rupture du jeûne)» en faveur des étudiantes à la cité Claudel ainsi que des primes budgétaires irrégulières et non justifiées. Le journaliste soulève également du népotisme et du clientélisme politique flagrant dans le recrutement du personnel, entre autres faits soulevés dans le rapport et repris dans son livre.
«GASPILLAGE DE DENIERS PUBLICS»
Toujours dans le chapitre réservé aux révélations du rapport de l’Ofnac, un focus a été fait sur Cheikh Oumar Hann l’accusant ainsi de gaspiller les deniers publics. Dans cette partie intitulée «quand Cheikh Oumar Hann se fait plaisir», l’auteur cite entre autres, les dépenses exorbitantes effectuées par le Directeur du Coud au sommet de la qualité de New York ; les dépenses estimées à 89 millions débloqués par le COUD pour l’accueil du chef de l’Etat au campus social d l’UCAD le 31 juillet 2015 ; le COUD qui supporte les dépenses de la commune de Ndioum ; des emplois fictifs et le recrutement à titre posthume. Aussi, Pape AléNiang indique que l’Ofnac a noté que cette fraude a conduit à une importante surfacturation sur des denrées alimentaires, parfois homologués de plus de 867 677 330 F CFA. Il en est de même, rapporte-t-il, pour des décaissements inhérents aux régies d’avance de 2013 et de 2014 respectivement de 1 512 825 050 F et de 359 369 110 F CFA sur lesquels l’Ofnac ne dispose d’aucune facture ni d’aucune pièce comptable à l’appui. «Pour l’OFNAC, les anomalies soulignées relèvent purement et simplement de la déliquescence financière. L’Ofnac a non seulement recommandé qu’il ne soit plus nommé à la tête d’un organe public, en plus de l’ouverture d’une information judiciaire», écrit Pape Alé Niang.
«CHEIKH OUMAR HANNE CONTRE-ATTAQUE»
Le journaliste a cependant repris des propos de Cheikh Oumar Hanne qui dès le lendemain de la présentation du rapport, a démenti les informations l’accablant. A en croire Pape Alé Niang, le maire de Ndioum dit «n’avoir pas reçu de pré-rapport qui pouvait lui permettre d’apporter sa version des faits avant la publication du document qui indexe sa gestion.»
Sur les 89 millions dépensés, Cheikh Oumar Hann estime que «toutes les pièces justificatives concernant ces subventions datent du 29 juillet 2015 (soit deux jours avant l’évènement qui a eu lieu le 31 juillet 2015). «Tout ce qui a été fait se fonde sur des pièces justificatives existantes archivées au niveau de l’agence comptable du COUD. En ce qui concerne les subventions de 2014-2015, le Directeur du COUD soutient que «l’importance du montant avancé (434 476 081 F CFA) se justifie essentiellement par l’indemnisation assimilée à des subventions accordées aux étudiants victimes de blessures graves et handicaps lors des évènements du 14 aout qui avait entrainé la mort de Bassirou Faye ».
En plus de nier les allégations à son encontre, le maire de Ndioum a porté plainte pour diffamation et violation du secret professionnel contre les services de Mme Nafy Ngom Keita, rapporte Pape Alé Niang. Il faut préciser que l’ouvrage traite des rapports entre le Président Macky Sall et Nafy Ngom Keita et d’ «une séparation à la tronçonneuse » ; mais aussi des misères de Nafy Ngom Keita et de la prise de position du procureur de la République présenté comme l’avocat de Cheikh Oumar Hann.
«MON REVE, JOUER UNE COUPE DU MONDE AVEC LE SENEGAL»
A 23 ans, Prosper Mendy attise les convoitises. Auteur de solides prestations avec Stromsgodet (D1 Norvège), le Franco-sénégalais est suivi par des clubs français, dont l’Olympique de Marseille.
A 23 ans, Prosper Mendy attise les convoitises. Auteur de solides prestations avec Stromsgodet (D1 Norvège), le Franco-sénégalais est suivi par des clubs français, dont l’Olympique de Marseille. Dans un entretien accordé à Onze mondial, le natif de Paris est revenu sur son parcours atypique, son intégration dans le championnat norvégien, mais aussi son désir de défendre un jour les couleurs du Sénégal.
Prosper, vous jouez au poste de latéral gauche. Est-ce une volonté à la base ou un repositionnement ?
Quand j’étais plus jeune j’étais excentré, je jouais soit au milieu sur le côté ou en milieu central derrière l’attaquant. Et arrivé en U16, j’ai été repositionné latéral gauche. C’est mon poste principal maintenant, c’est là où je suis le mieux. Dans mon club, on joue dans une défense à quatre mais parfois on passe en 3- 5-2. Et dans ce cas-là, je peux jouer soit piston, soit avec les trois défenseurs dans l’axe.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours qui est plutôt atypique?
J’ai commencé à l’UF Clichois jusqu’à l’âge de 12/13 ans puis je suis parti à côté de chez moi au FC Montfermeil à l’âge de 14 ans où j’ai joué jusqu’à mes 17 ans et demi. Puis j’ai arrêté le football pour me consacrer à mes études, j’étais en filière STAPS et je travaillais à côté à Pizza Hut pour pouvoir me payer mes études et tout ce qui concernait l’extra-sportif. Un jour, une personne qui me suivait pendant des mois, m’a recontacté pour participer à des petits matchs amicaux. Parfois dans Paris, il y a des petits tournois d’Île-de-France et j’y ai participé grâce à mon conseiller. Et il s’est avéré que j’ai tapé dans l’œil d’un club de cinquième division en Belgique. J’ai fait un essai là-bas, au Royal Francs Borains. J’y suis resté deux ans et demi, puis je suis parti en Espagne, en Segunda B (ndlr : 3eme division espagnole) à Badajoz, où j’ai signé mon premier contrat professionnel en janvier dernier.
Est-ce que c’est un choix d’avoir signé son premier contrat professionnel à l’étranger ?
A vrai dire, je n’avais pas vraiment eu le choix. On m’a proposé une opportunité à l’étranger pour y tenter ma chance. Au début, jamais on ne s'est dit que j’allais atteindre le niveau professionnel. Un jour, j’ai réalisé un grand match contre Charleroi, alors je me suis dit : « pourquoi pas aller jusqu’au bout ? ». Je me suis battu, j’ai travaillé et j’ai réussi à atteindre mon objectif, obtenir un contrat professionnel. Mais franchement, ça a été une période vraiment mentale. Si je n’avais pas eu certaines personnes autour de moi, ma famille, mes amis, mon conseiller qui m’a permis de reprendre le foot (Alpha Bah), je n’y serai jamais arrivé.
Qu’est ce que tu penses des entraînements en Norvège ?
Quand j’étais en France, donc en jeune, je m’entraînais dans un club de quartier. Ce qui fait que je n’ai pas vraiment progressé sur le plan tactique. J’ai vraiment appris tactiquement quand je suis arrivé en Belgique. En Norvège, c’est très physique et intense. C’est le championnat qui veut ça. C’est vraiment différent de l’Espagne aussi, plus technique, tactique, beaucoup de jeu avec ballon… Toutes ces expériences m’ont beaucoup servi aujourd’hui.
Ce n'est pas trop difficile d’être éloigné de sa famille ?
Le mental, je l’ai parce que ça fait déjà deux ans que je vis seul. Quand on veut vraiment quelque chose, qu’on veut arriver à un but, il faut faire quelques sacrifices. Si tu n’es pas prêt mentalement sur ce genre de situation, il y a des choses beaucoup plus graves dans la vie qui feront que tu ne seras pas prêt. Quand je fais mes bagages pour partir en Belgique, la première chose à laquelle je pense c’est réussir. Tenter ma chance à l’étranger et réussir. Je savais que j’allais me battre et travailler dur pour ça, gravir les échelons et arriver au plus haut niveau.
Tu es sous contrat jusqu’en août 2021. Est-ce que tu pourrais envisager de prolonger ton contrat avec Stromsgodset IF ?
Pour le moment, il n’y a pas eu de proposition de prolongation. Je me concentre sur mon football, ce qui concerne l’extrasportif, ça viendra avec. Je préfère me focaliser sur mes entraînements et sur mes matchs. Et si on doit parler prolongation, on se réunira autour de la table. Tout ce qui est après, j’en prends conscience. Mais je préfère y aller step by step.
Il y a quelques temps, une information est sortie affirmant que l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais entre autres suivraient tes performances. Qu’est ce que ça te procure ?
Ça fait vraiment plaisir car je me dis qu’aujourd’hui, tout le travail que j’ai pu mettre en œuvre a été vu. Mais voilà, tant que rien n’est fait, je préfère garder la tête froide et continuer à travailler sur le terrain. Si ça doit arriver, ça arrivera. Si quelque chose de précis était formulée, je pense qu’on m’en aurait parlé. Mais si l'intérêt de l'OM s'avère concret, je fonce.
En décembre dernier tu avais dit que ça serait une fierté de jouer pour le Sénégal, mais tu n’avais pas échangé à l’époque avec le staff sénégalais. Aujourd’hui, peut-on dire que la situation a changée ?
Oui je sais que le sélectionneur du Sénégal Aliou Cissé suit mes performances maintenant. Je me prépare chaque jour, à tout moment où on fera appel à moi, je répondrais présent. Mais je n’ai pas de contact actuellement avec les joueurs qui sont appelés. Là-bas au Sénégal, j’ai mes frères et sœurs, mes grands-parents… Je les ai au téléphone, on s’appelle en vidéo.
En jeune en France, est ce que tu as joué avec certains joueurs qui ont réussi ?
Oui, j’ai eu à jouer avec Joris Gnagnon qui joue à Rennes, Felix Eboa-Eboa aussi qui joue à Guingamp, formé au PSG. Ça m’arrive de discuter encore avec eux par message. Après il y en a d’autres aussi contre qui j’ai joué…
Jeune, quel était ton joueur et les équipes que tu regardais ?
C’était Marcelo. C’est surtout son côté offensif qui m’a marqué. A force de le regarder, ça t’arrive parfois de l’imiter. Mais après, je joue mon football. Je suis Prosper Mendy, mais il y des moments oui ça m’arrive. Je regardais vraiment toutes les grosses équipes, que ce soit le FC Barcelone, le Real Madrid, Marseille, Monaco. Mon père est supporter de l’Olympique de Marseille. Quand j'étais petit, je regardais les matchs avec lui, on n’avait pas trop trop le choix (rires). Il est super content que mon nom soit affilié à l’Olympique de Marseille, mais il garde la tête froide.
Quel serait ton plus grand rêve en tant que joueur ?
Mon rêve, ce serait de jouer une Coupe du monde avec le Sénégal. Ça serait magnifique !
CUSEMS DAKAR EXIGE UNE DOUBLE SANCTION
e Cusems annonce déjà les couleurs dans cette affaire et exige le renvoi de l’élève. A défaut, les cours seront suspendus au collège Blaise Diagne jusqu’à nouvel ordre.
La journée noire décrétée par la coordination de Dakar du Cadre unitaire et syndical des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Cusems) hier, lundi 27 janvier, dans tous les établissements a été clôturée par deux exigences phares : la traduction de l’élève devant le conseil de discipline mais aussi devant la justice à travers une plainte de l’enseignante d’EPS, Coumba Ngom Dieng, victime d’une agression vendredi dernier au Lycée Blaise Diagne de Dakar, par une élève en classe de 5ème.
En plus des témoignages de soutien en faveur de l’enseignante d’éducation physique et sportive du collège Mame Thierno Birahim Mbacké, la coordination de Dakar du Cadre unitaire et syndical des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Cusems) a décrété une « journée noire » hier, lundi 27 janvier, dans tous les établissements de la capitale du Sénégal.
Un mort d’ordre largement suivi, selon le coordinateur, Amadou Bâ, professeur au lycée Seydina Limamou Laye, qui informe par la suite que le mouvement a fortement impacté sur le déroulement des compositions et évaluations programmées par l’inspection d’académie. Les faits, tout le monde les connaît : l’enseignante d’EPS a été victime d’agression vendredi dernier au Lycée Blaise Diagne de Dakar. Elle a été violentée par une élève en classe de 5ème qui, selon une source, est âgée de 18 ans. La photo de l’enseignante montrant le visage défiguré de la jeune professeure a circulé sur les réseaux sociaux, soulevant une vague d’indignation du personnel enseignant.
Pour cet acte qu’ils qualifient « d’odieux », les enseignants membres du Cusems exigent que l’élève soit traduite en conseil de discipline en vertu des dispositions du règlement intérieur de l’établissement. « Elle doit être renvoyée de l’école et de toutes les écoles du Sénégal », peste le coordinateur du Cusems de Dakar, Amadou Bâ.
En plus d’un conseil de discipline, le Cusems entend porter l’affaire devant la justice pour qu’une sanction pénale soit prononcée. « Elle a déjà obtenu aujourd’hui (hier, Nldr) son certificat médical, s’en suivra le dépôt d’une plainte », persiste Amadou Bâ. Non sans déplorer le mutisme du ministre de l’Education, Mamadou Talla, sur un tel fait dont un agent de l’Etat est victime dans l’exercice de ses fonctions.
A l’espace de deux semaines, la violence scolaire, en plus déjà des grèves, refait surface, en atteste l’agression du professeur au Collège de Boucottte Diembéring, Henry Bernard Coly, par son élève. Les enseignants de la circonscription académique avaient appelé à un arrêt des cours lundi 20 janvier, pour fustiger ces cas d’agressions. Le Cusems annonce déjà les couleurs dans cette affaire et exige le renvoi de l’élève. A défaut, les cours seront suspendus au collège Blaise Diagne jusqu’à nouvel ordre.
LES DEPUTES VALIDENT LE CODE GAZIER
«la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse) sera à cet effet modifiée dans sa composition et dans son fonctionnement, afin qu’elle fasse office d’organe de régulation dans le secteur des hydrocarbures»
Jean Pierre MALOU et MAIMOUNA DIAO |
Publication 28/01/2020
« Dans un contexte de découverte et d’exploitation des ressources minières, pétrolières et gazières, le Sénégal vient d’adopter un nouveau code gazier pour la valorisation de son gaz afin de booster le développement de l’économie nationale, le renforcement du mix-énergétique, l’indépendance énergétique, la réduction des coûts de l’électricité dans la perspective de l’atteinte de l’accès universel à l’énergie dès 2025 », a indiqué hier, lundi 27 janvier, le ministre du Pétrole et des énergies Mouhamadou Makhtar Cissé qui était devant la représentation parlementaire.
Défendant ledit projet de loi, le ministre du Pétrole et des énergies dira : «La loi n°98-31 du avril 1998 relative aux activités d’importation, de raffinage, de stockage, de transport et de distribution des hydrocarbures, même si elle intègre le gaz naturel dans le champ des hydrocarbures se concentre quasi exclusivement sur le pétrole brut et les produits pétroliers. Quant à la loi n°2019-03 du 1er février 2019 portant code pétrolier, elle ne régit que les activités en amont du secteur pétrolier et gazier».
Pour ce qui est de ce nouveau dispositif, le ministre relèvera entre autres innovations, «le droit d’accès des tiers aux infrastructures gazières, la participation du secteur privé national et étranger sous la supervision d’un régulateur chargé de garantir l’approvisionnement du marché gazier, l’équilibre économique et financier du sous-secteur, la protection des droits et des intérêts des consommateurs et des opérateurs, et le respect des normes de qualité des produits, de sécurité des installations et de préservation de l’environnement dans une perspective de développement durable». Au demeurant, le présent code gazier est articulé autour de 8 titres, à savoir «les dispositions générales, le régime des licences, les modalités d’exercice des segments intermédiaires et en aval du sous-secteur gazier, la tarification, la réglementation des servitudes relatives aux installations de transport et de distribution par gazoducs, le régime fiscal et douanier, le contrôle et les sanctions et les dispositions diverses et finales», mentionne le rapport de la Commission de l’énergie et des ressources minérales.
Devant la représentation parlementaire, Mouhamadou Makhtar Cissé soulignera en outre qu’une démarche inclusive a précédé l’élaboration du nouveau Code gazier, à travers l’implication d’institutions de la République, de syndicats, d’acteurs de la société civile et d’organismes non-gouvernementaux.
Par ailleurs, il a laissé entendre que l’organe de régulation du secteur gazier sera une entité autonome dont les décisions et avis ne lient pas l’Exécutif bien que le rejet de tout avis dudit organe par le ministre devra être dûment motivé. Donc, sur des bases fondées. A le suivre : «la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse) sera à cet effet modifiée dans sa composition et dans son fonctionnement, afin qu’elle fasse office d’organe de régulation dans le secteur des hydrocarbures».
REACTIONS… REACTIONS…
AÏSSATOU MBODJ, DEPUTE NON-INSCRIT : «J’ai un petit souci sur la participation du secteur étranger...»
«Monsieur le ministre, on vous félicite pour ce Code parce que, dans l’exploitation des ressources naturelles, ce que nous privilégions c’est une démarche inclusive et participative qui nous permettra de connaitre la gestion de nos ressources. Certes, je suis une opposante mais avant tout, je suis une Sénégalaise qui connait nos difficultés et qui aime aussi son pays. C’est pourquoi je suis pour les objectifs que vous avez pris notamment si vous dites que vous allez revaloriser le gaz pour le développement de l’économie nationale surtout le renforcement du mix-énergétique, l’indépendance énergétique et surtout la baisse du coût de l’électricité. Je suis aussi d’accord sur le point qui défend l’intérêt des consommateurs. Cependant, Monsieur le ministre, j’ai un petit souci sur la participation du secteur étranger même sur la supervision d’un régulateur, ca ne me rassure pas car ce gaz nous appartient à tous. Je voudrais que vous renforciez les collectivités et abolissiez la RSE, car elle est devenue obsolète. Prenons les collectivités et faisons d’elles nos partenaires pour pouvoir éradiquer la pauvreté, créer des emplois».
ABDOUL MBOW, DEPUTE DE LA MAJORITE : «Ce projet prend en compte toute une génération et celle à venir»
«Vous nous avez présenté aujourd’hui un projet que vous êtes venus défendre qui est le Code gazier et pratiquement un an, jour pour jour, on a voté le Code pétrolier. Les commissaires ont dit et souligné que ce projet de loi vise à renforcer le cadre législatif et réglementaire du secteur des hydrocarbures. Vous êtes revenus sur le rapport en nous rappelant la Constitution en disant que les ressources naturelles appartiennent au peuple et elles sont utilisées pour l’amélioration des conditions de vie. Cela veut dire que le président de la république a une vision claire car ce projet prend en compte toute une génération et celle à venir».
MAMADOU LAMINE DIALLO, DEPUTE DE TEKKI : «Vous n’avez pas une politique gazière»
«(…) Je ne vois pas l’intérêt de se précipiter car ce rapport n’est pas pertinent car rien n’a changé. Dans la Constitution, l’Exécutif est toujours le maître du jeu, vous faites ce que vous voulez. On n’a pas vu la liste finale des investissements, on ne sait pas si le gaz est tiré de Saint-Louis pour être vendu en Allemagne. Deuxièmement, c’est toujours l’Exécutif qui octroie les licences et nous, les députés, nous qui représentons le peuple, nous n’en faisons pas partie. Troisièmement, vous n’avez pas une politique gazière, vous devez d’abord en discuter avec le peuple avant de prendre des décisions. Vous avez parlé d’organe de régulation mais quel est son intérêt puisqu’il y en a déjà, pourquoi en créer un autre. Cela prouve que ce que vous faites n’est pas pertinent d’autant plus que vous dites que c’est la SENELEC qui va racheter le gaz. Et PRETOSEN ? Moi je pense que vous avez proposé cette loi pour pouvoir introduire votre copain dans le business, pour vendre le gaz, ce n’est rien d’autre. C’est mon constat. En plus, vous avez mal écrit vos amendements. Franchement tout ça, c’est de la précipitation».
LES TRANSPORTEURS D’HYDROCARBURES EN GREVE, LE 10 FEVRIER
Mettant sur la table des revendications plusieurs doléances, les transporteurs d’hydrocarbures du Sénégal menacent d’aller en grève, face au mutisme des autorités concernées.
En conférence presse hier, lundi 27 janvier 2020, le Syndicat des Transporteurs Routiers et des Hydrocarbures (STRH) de l’Association des Transporteurs du Pétrole (ATP) et le Collectif des Transporteurs Routiers du Sénégal (CTRS) menacent d’aller en grève, le 10 févier prochain, si les autorités ne répondent pas à leurs attentes.
Mettant sur la table des revendications plusieurs doléances, les transporteurs d’hydrocarbures du Sénégal menacent d’aller en grève, face au mutisme des autorités concernées. Selon Gora Khouma, secrétaire de l’Union des Routiers du Sénégal, le secteur continue de réclamer ses droits. «L’Union des Routiers du Sénégal et le Syndicat National des Conducteurs Routiers du Mali, en partenariat, ont eu un accord sur des points revendicatifs, une plateforme mises sur la table de deux gouvernements, depuis le 7 janvier 2020, pour tirer l’attention des autorités de deux pays. S’il n’y a pas de négociations, ou bien des négociations nulles, les deux organisations iront en grève le 10 févier 2020».
Les doléances des transporteurs ont trait au «règlement 14 de l’UEMOA, la charge à l’essieu et le rétablissement de la tolérance de 20% sur le PTAC, les révisons des amendes de 20.000 F CFA à 40.000 F CFA la tonne fret national, la non application de la nouvelle taxe portuaire AGS», entre autres sujets d’actualité évoqués lors de cette avec les journalistes.
Ces transporteurs réclament l’annulation de l’application, depuis le 01 janvier 2020, du règlement 14 de l’UEMOA qu’ils considèrent comme une «malédiction dans le secteur.» «Pour nous permettre de continuer nos activités, nous sollicitons de l’autorité le rétablissement de la tolérance de 20% sur le PTAC, l’abandon définitif de la taxe sur la charge à l’essieu, le rétablissement de la taxe de 4000 F CFA par tonne pour le transport national et 12 000F CFA la tonne pour le transport international, l’abandon du délestage de produits, ce qui est impossible en ce que concerne l’hydrocarbure, la non répercussion de la nouvelle taxe portuaire aux transporteurs, le règlement de la dette pétrolière empêchant certains transporteurs d’êtres payé par des pétroliers», énumère Pape Boubacar Diop, directeur exécutif du STRH.
Pour rappel le règlement 14 de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) est relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transports de marchandises dans les Etats de l’UEMOA. Le règlement a entré en vigueur et appliqué au Sénégal, le 01 janvier 2020. Et selon les transporteurs, parmi tous les membres de l’UEMOA, seul l’Etat du Sénégal a appliqué ce règlement.
Par Makhily Gassama
«LES ENJEUX DES REFORMES DU FRANC CFA»
Notre population, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens et citoyennes de notre pays, méritent une plus grande considération de la part de sa classe politique, de ses cadres et de ses intellectuels.
En m’adressant à vous, je souhaite répondre brièvement au « besoin d’élargir le débat sur la monnaie… ». Depuis de nombreuses années, cela a été constamment notre préoccupation. Témoin, parmi d’autres actions, la pétition que nous avions initiée et fait circuler en octobre 2012. Non-spécialiste, je ne ferai, ici, que placer le débat sur la monnaie, le système bancaire et les politiques de financement du développement, dans ce que je crois être leur véritable contexte ; ce contexte complexe, en Afrique, refuse de s’ouvrir aux progrès que tout peuple sain du troisième millénaire et du XXIe siècle réclame et obtient comme un dû. Le contexte, qu’offrent nos pays à ces vecteurs du développement humain, est désastreux et pèse sur toute volonté d’agir pour la conquête de notre dignité et du bien-être collectif.
L’Afrique, particulièrement dans sa partie francophone, aime à se complaire dans des situations d’exception. Nous sommes seuls, sur l’étendue de cet immense globe, à vouloir dépendre exclusivement du développement d’autres pays, à refuser d’assumer nos responsabilités devant l’Histoire. Nous sommes seuls à nous refuser à toute confiance en nous-mêmes et à avoir peur d’être seuls devant nos responsabilités ; le président Houphouët Boigny ne disait-il pas aux Occidentaux que « Qui a l’Afrique a le monde » ? C’est vendre l’Afrique à l’encan !
Au prix de ce que nous croyons être notre tranquillité, notre sécurité dans le monde, nous sommes prêts à signer, avec le diable, un pacte inviolable, sans obligations mutuelles, au détriment de nos populations. Nos temples du savoir, aux sommets desquels fanfaronnent des enfants du pays, depuis son indépendance, n’ont pas cherché à nous débarrasser des préjugés mortels, liés à la honteuse stratification du monde, à laquelle il nous a été refusé de participer, stratification que nous avons fini par croire juste et par accepter au point d’agréer, toujours avec empressement, l’aliénation de notre liberté à l’instar de certains esclaves noirs d’un pays frontalier.
Est-il donc plus difficile de se débarrasser du haillon d’esclave que du manteau de maître ? Il arrive, en Afrique francophone, que le maître garde son statut par la seule volonté de l’esclave, qui redoute la liberté et s’oppose à l’affranchissement. Tout ce qui est entrepris pour provoquer un sursaut de dignité, dignité sans laquelle la vie ne mérite pas d’être vécue, est irrémédiablement condamné et placé sous le seau de l’aventure par ceux qui empêchent notre développement, parmi lesquels des intellectuels africains. Il paraît, selon certains de nos spécialistes de l’économie et de notre intelligentsia, promus « meilleurs économistes » et « meilleurs penseurs » de notre continent par la puissance dominante dans nos pays francophones, il paraît que pour mieux nous développer, il ne faut pas se presser : il faut aller lentement, avec douceur, à notre rythme de pays pauvres, dans le calme et le silence, chercher « scientifiquement » et « politiquement » où mettre le pied et inviter nos pays amis à extraire de notre sol nos ressources naturelles avec la vitesse de l’éclair. Ça, c’est l’avis de certains de nos grands spécialistes de l’économie, des « génies » imposés, affectueusement adoptés par l’ancien colonisateur. On connaît les promotions ridicules du journal « Le Monde » à travers sa liste des meilleurs nègres de l’Afrique francophone.
L’œuvre colossale de déconstruction de notre univers a ainsi commencé par créer une distance considérable entre ceux qui croient savoir et ceux que nous avons convaincus de leur manque de savoir, de leur ignorance. Ainsi nous sommes devenus fossoyeurs de la vie de ceux et celles qui ont supporté l’énorme coût de notre formation, de tout ce qui nous rend aujourd’hui fanfarons, mythomanes, cruels contre ces compatriotes, kleptomanes sans peur ni soucis. Nous avons poussé le mépris et l’audace au point de refuser au plus grand nombre toute association aux décisions qui déterminent ou hypothèquent la vie de la collectivité. Je ne cesse pas de soutenir que même une organisation continentale comme l’OUA, surtout l’OUA devenue Union Africaine (UA) – pourtant sans avoir accompli les progrès requis - n’a presque jamais associé, à ses prétendus efforts de construction de l’union des pays du continent, les peuples africains, tenus dans un mépris intolérable. Consultés à bon escient, ces peuples auraient opté, sans le moindre doute, sans influences étrangères à l’Afrique, pour tout ce qui contribuerait aux resserrements des liens entre nos pays ; et la construction des Etats-Unis d’Afrique auraient eu ainsi des alliés légitimes d’une efficacité certaine. La vérité est qu’au fond de nous-mêmes, nous hommes et femmes politiques, hauts cadres de l’administration et intellectuels, nous ne croyons pas ces peuples dignes d’une telle charge.
Ce mépris injustifié nous divise, nous ridiculise et nous affaiblit dans toutes les situations. Ainsi nous cherchons, nous spécialistes formés à l’école occidentale, à travailler en vase clos entre gens de la même discipline. Nous avons horreur que d’autres concitoyens s’associent à nos activités. Un professeur, spécialiste de l’économie, d’une université de notre pays, soucieux d’éloigner ses compatriotes du débat sur la monnaie, se lamentait, il y a quelques jours, à la manière de cet autre économiste togolais, de voir les Sénégalais se prononcer, sans en avoir la compétence, sur n’importe quel sujet lié au développement de leur pays. N’est-ce pas monstrueux de soutenir une telle ineptie de sa part ?
C’est ce genre d’attitude forcenée qui a fini par éloigner le plus grand nombre de la vie littéraire : discipline privilégiée dans les premières décennies de notre indépendance, la littérature s’est aliénée son vaste public et ses mécènes de l’époque ; pour éloigner de son domaine les non-spécialistes, la critique littéraire se mit à cultiver l’hermétisme avec arrogance et absurdité au point qu’une œuvre de critique littéraire, prétentieusement scientifique, était nettement plus obscure que l’œuvre qu’elle était censée éclairer. Aujourd’hui, la critique littéraire n’existe que pour ceux et celles qui la pratiquent et parfois j’ai l’impression que chaque critique n’a qu’un seul lecteur assidu : lui-même ! Et sur le continent, c’est le même sort qui guette la philosophie tant certains de ses représentants sont devenus hautains, méprisants, arrogants, surtout soucieux de la réception de leurs œuvres par l’Occident ; les philosophes, qui occupent aujourd’hui les plateaux des télévisions et les colonnes des journaux, sont loin d’être à l’abri de telles surprises.
Notre classe politique, quant à elle, a poussé le bouchon trop loin : les notions même de « grandeur », de « mérite », ne peuvent pas se concevoir en dehors des cercles politiques. Les acteurs politiques, qui peuplent ces cercles, sont seuls, à leurs propres yeux, à mériter la reconnaissance de la puissance publique, donc de la nation : même le deuil qui les frappe doit être considéré comme un deuil national avec la tranquille complicité de la presse ; des figures historiques comme Ousmane Socé Diop, Abdoulaye Sadji, Birago Diop, Ousmane Sembène, Cheikh Anta Diop, Ousmane Sow, Papa Ibra Tall, Ibou Diouf, Amady Aly Dieng et bien d’autres illustres enfants du pays ont été accompagnés à leur dernière demeure sans tambours ni trompettes.
Pourtant ces vrais bâtisseurs, ces géants de notre histoire, méritent bien la reconnaissance de la nation et la mobilisation de la puissance publique autour de leur cercueil, dans l’unique souci de forger la personnalité de notre jeunesse.
Les thuriféraires du franc CFA, certains économistes et financiers africains, sont en train d’emprunter la même voie anti-développement que nos hommes de Lettres. Je suis né avec le CFA. Durant plus de 70 ans, ma vie est guidée quotidiennement par cet instrument, de jour comme de nuit ; les moindres de mes efforts quotidiens, durant toute ma vie, sont sanctionnés par cet instrument ; lui seul produit véritablement la qualité de la vie que je mène ; et un compatriote, parce qu’il a été cueillir je ne sais quel savoir au-delà des mers et des océans, peut-il avoir l’outrecuidance de m’interdire de me prononcer sur l’existence de cet instrument ? Pourquoi ose-t-il se le permettre ? Parce que, selon lui, dans sa hargne de défendre les intérêts du grand Maître, l’approche d’un non-spécialiste est tristement « émotive ».
C’est l’argument-clé de tous ceux qui recherchent le statu quo dans nos relations avec l’ancien colonisateur. Qui leur dit que l’ « émotion » est méprisable et que tous ceux qui la fréquentent doivent être écartés de tout débat sur le développement de nos pays ? C’est vraiment ignorer ou feindre d’ignorer la marche de géant, accomplie à travers le temps, par notre monde. Tous les grands détours de l’Histoire, de l’histoire de l’Homme, des détours qui ont fondamentalement bouleversé de manière irréversible l’existence de l’homme, ont été incontestablement l’œuvre de l’ « émotion ». Quelle grande révolution fondatrice connue a échappé à ce noble sentiment ? C’est le sinistre et terrifiant épouvantail des puissances dominatrices de notre monde.
Ces ennemis de notre développement, de notre dignité d’hommes et de femmes, ont toujours pieusement écouté Descartes et oublient d’interroger Einstein. La vie ne se réduit ni à la « raison » ni à la technique ; on sait que la « raison », qui se donne la liberté de jauger et de juger tout sauf elle-même, a ses tristes limites ; quant à la technique, si vantée par nos spécialistes de la finance et de l’économie au service de l’étranger, nous la leur laissons ; mais l’analyse de la réalité sur laquelle se déploie cette technique n’est pas leur apanage ; elle appartient à tous les citoyens quelle que soit la nature de leur formation, quels que soient leur âge, leur sexe, leur ethnie, leur religion, leur option ou tendance politique, quel que soit le mode d’expression qu’ils adoptent.
Notre population, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens et citoyennes de notre pays, méritent une plus grande considération de la part de sa classe politique, de ses cadres et de ses intellectuels. Nous avions été incapables de créer une opinion publique nationale depuis la proclamation de la souveraineté de nos pays pour de nombreuses raisons dont celles que je viens d’évoquer ; les réseaux sociaux sont en train de forger cette opinion publique contre vents et marées ; ce mouvement est irréversible. Tous les indicateurs révèlent que la cruelle hégémonie occidentale, surtout l’européenne, après de nombreux siècles d’existence, est dans sa phase critique. L’horrible stratification arbitraire de notre monde est en train de s’écrouler sous nos yeux encore incrédules. Notre monde sera contraint d’être plus juste, d’être plus modeste parce que la communication est devenue enfin un outil public, la chose la mieux partagée ; et nous finirons bien par nous rendre compte que pour un être social, pour un peuple, rien ne vaut la dignité. Le franc CFA nous concerne tous et toutes : parlons-en ! Parlons-en, chacun dans le style de son choix personnel, et agissons jusqu’à ce que le dernier soupir du monstre restitue notre dignité !
N B : Texte prononcé, le 25 janvier ; à l’occasion d’une table-ronde organisée par LEGS-Africa en partenariat avec la Librairie Harmattan
Par Mameboye Diao
PLAIDOYER POUR LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES ET DES BIENS EN CASAMANCE
Je lance ce cri du cœur pour que définitivement il nous soit permis de continuer à rallier nos localités en levant le barrage de Medina Wandifa ( ) Carrefour Diaroumé)
Je m’inspire d’une partie de votre adresse à la nation le 31 décembre 2019 pour faire ce plaidoyer pour la prise en charge d’une question lancinante dont la résolution parachèvera la question du désenclavement de la région naturelle de Casamance. Cette région au cœur de vos priorités n’oubliera jamais le socle infrastructurel mis à sa disposition grâce à votre génie et votre engagement propres. C’est grâce à votre vision qu’il est maintenant possible de quitter la capitale sénégalaise le matin et déjeuner à Ziguinchor, à Sédhiou ou à Kolda avec ce fleuron qu’est le pont SENEGAMBIE.
De la même manière, le mauvais état de la route nationale numéro 6 qui rallie Ziguinchor à Vélingara via Kolda est devenu un vieux souvenir et les populations vaquent allègrement à leurs occupations. J’y ajouterais les bateaux Aguene et Diambone, les différentes boucles, les ponts et j’en passe.
Mais une épine est sous nos pieds inhibant tous ces efforts qui ont permis la renaissance de l’économie Casamançaise. Il s’agit de la fermeture incompréhensible de certains axes routiers à partir de 22 heures. On aurait compris que ce soit la Gambie qui empêche cette liberté de circulation, on aurait aussi compris qu’on dise que c’est dans la région de Ziguinchor ancien épicentre de la crise que nous avons vécue tous avec douleur. Mais c’est plutôt les régions de Kolda et Sedhiou qui en pâtissent pour l’essentiel. Je lance ce cri du cœur pour que définitivement il nous soit permis de continuer à rallier nos localités en levant le barrage de Medina Wandifa ( )Carrefour Diaroumé). Il me semble d’ailleurs plus incompréhensible le barrage de Manda Douane dans les mêmes conditions.
L’incongruité de la situation est que les populations qui empruntent ce tronçon routier ne sortent pas une seule fois du Sénégal. S’il s’agit de questions d’insécurité je suis témoin des efforts fournis par nos forces de défense et de sécurité pour nous permettre de vivre en sécurité. Si le prétexte est la lutte contre la fraude, au besoin, les douanes sénégalaises doivent pouvoir mieux mailler la zone comme elles le font bien dans des zones comme les îles du Saloum ou le long de la frontière avec la Mauritanie. Vous en avez parlé le 31 décembre en disant que vous allez prendre les mesures idoines. Je vous confirme la pertinence de vos propos et ainsi, enfin, grâce à vous, nous populations de Casamance, sortirons de nos têtes le dernier écueil psychologique dans ce sentiment d’appartenance à un seul et même pays. Un SÉNÉGAL pour tous et un SÉNÉGAL de tous est une réalité.
Ziguinchor, 28 jan (APS) - Un homme de 70 ans a été mortellement poignardé par son fils, lundi soir, à Koubanao, un village du département de Bignona (sud), a-t-on appris de source sécuritaire.
L’auteur du coup de couteau mortel a également blessé un de ses cousins avant de prendre la fuite, a-t-on ajouté de même source.
La gendarmerie avait "été avisée de la séquestration d’un individu vers les coups de 21h 30. Nous nous sommes déplacés sur les lieux. Une fois sur place, nous avons trouvé un corps sans vie et un jeune grièvement blessé", a expliqué la même source.
Selon cette source sécuritaire, l’auteur du crime serait sous l’emprise de la drogue au moment des faits.
La personne blessée a été évacuée d’urgence au district sanitaire de Bignona.
Elle "a reçu trois coups de couteaux au niveau de la gorge et dans d’autres parties sensibles du corps. C’est le neveu du vieux qui est tué. Nous avons très peur pour son état", a indiqué un témoin des faits.
La gendarmerie locale, qui s’est déplacée sur les lieux du drame en même temps que les sapeurs-pompiers a annoncé avoir ouvert une enquête pour élucider cette affaire.