Cheikh Bakhoum milite pour une structuration de l’Apr même s’il ne partage pas la démarche de Moustapha Diakhaté. Le responsable apériste de Grand Yoff juge «regrettable» la situation agitée que vit le parti au pouvoir.
Etes-vous d’accord avec l’exclusion de Moustapha Diakhaté ?
Je suis tout à fait en phase avec la décision du parti. Moustapha Diakhaté est un camarade qui était là depuis la création de l’Alliance pour la République. Il fait partie des premières personnes que j’ai connues dans le parti. La situation que nous connaissons au sein du parti est extrêmement regrettable. Tout ça est dû au fait que l’Apr est un très grand parti. C’est normal que les gens donnent leurs avis. Il est par contre très regrettable que ces avis soient donnés sur la place publique, dans la presse. Nous pouvons poser nos idées, nos divergences dans le cadre des instances du parti. J’espère que Moustapha Diakhaté pourra revenir à de meilleurs sentiments et réintégrer le parti. Mais je dénonce vigoureusement ses attaques contre le parti et, parfois même, contre son président. Cela a conduit naturellement à son exclusion. Si j’avais posé ces actes, je ne pourrais qu’attendre une exclusion. Quand on est responsable de l’Apr, on se doit de défendre ce parti et sa direction.
L’Apr est-elle scindée en deux avec la création du mouvement de Moustapha Diakhaté ?
Son mouvement ne peut pas prospérer au sein du parti. Soit on est membre de l’Apr ou on ne l’est pas. Les statuts de l’Apr ne prévoient pas la création de mouvements en son sein. Les actes de Moustapha Diakhaté sont désormais posés hors de l’Apr et n’engagent pas le parti.
Mais un organe dénommé conseil de discipline n’existe pas au sein des statuts de l’Apr. Ce conseil n’a-t-il pas violé la loi ?
Dans le cadre des statuts, le président du parti peut désigner une commission pour évaluer n’importe quelle situation. Dans le cadre de l’exclusion, il est prévu la création d’une commission qu’on peut appeler conseil de discipline ou autre chose. Moustapha Diakhaté est un cas de flagrant délit. Quand quelqu’un a la prétention de créer au sein du parti un mouvement sans l’aval des instances, la résultante ne doit être qu’une exclusion.
L’opposition et les non-alignés vont au dialogue national en rangs dispersés. Ces concertations ne constituent-elles pas un piège pour ces segments de la classe politique ?
Chacun est responsable de ses actes. Au niveau de l’Apr, le Président Macky Sall a pris l’option, après sa réélection, de dialoguer avec toutes les forces vives de la Nation sur les questions à enjeu national. Certains ont pris l’option de ne pas répondre, on l’accepte. Demain, ils devront se justifier devant le Peuple. Est-ce que c’est un piège ? On n’a contraint personne à venir dialoguer. Les parties sont là pour donner leurs avis. Il n’y a pas de piège. Je pense que les Sénégalais doivent évaluer ceux qui veulent diriger le Sénégal à partir de leurs capacités à absorber les divergences, les contradictions.
Etes-vous pour la restructuration de l’Apr ?
Le débat est posé depuis longtemps. L’Apr a été créée en 2008. En 2009, on a gagné une dizaine de collectivités territoriales. En 2012, on accède au pouvoir et une réélection en 2019. Maintenant, on a ce défaut de structuration classique à partir de la base. Au niveau de la Convergence des cadres républicains avec le coordonnateur Abdoulaye Diouf Sarr, nous sommes en train de réfléchir sur des propositions de structuration. Il est important au sein de l’Apr de nommer des responsables au niveau de la base, au niveau national pour avoir une meilleure animation au-delà des structures officielles comme la Cojer, le Meer, le Mouvement des femmes, la Convergence des cadres… On s’achemine vers des Locales et je pense que la réflexion pourrait être approfondie pour que l’Apr soit mieux structurée et demeure ce parti fort, capable d’incarner l’espoir des Sénégalais pendant plusieurs décennies.
La majorité a gagné à Grand Yoff lors de la dernière présidentielle. Avec la sortie de prison de Khalifa Sall, ne craignez-vous pas de perdre cette commune, fief de l’ex-maire de Dakar ?
Vous avez bien fait de rappeler que Benno bokk yaakaar a gagné à Grand Yoff lors de la réélection du Président Macky Sall. D’élection en élection, les populations nous montrent leur attachement à notre projet. Grand Yoff ne dispose plus de maternité, c’est grave. Nos structures de santé sont dans un état extrêmement inquiétant. La gestion des marchés est une calamité. Grand Yoff mérite mieux que sa situation actuelle. Maintenant, nous ne faisons pas de fixation sur des personnes. Nous allons présenter une offre politique aux Grand Yoffois et l’avenir que nous voulons leur donner. C’est sur ça que nous sommes en train de travailler.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
PENDA MBOW, À LA RECHERCHE D’UNE SOCIÉTÉ CIVILISÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ses récentes prises de position sur la question du voile lui ont valu de vives critiques. Retour sur le parcours d’une progressiste forcenée, témoin de la grande Histoire sénégalaise récente - INVENTAIRE DES IDOLES
Historienne, militante, citoyenne, Penda Mbow est l’une des plus grandes figures de la société civile sénégalaise. Ses récentes prises de position, notamment sur la question du voile, lui ont valu de vives critiques, qui ont attaqué jusqu’à sa réputation. Retour sur le parcours d’une progressiste forcenée, témoin de la grande Histoire sénégalaise récente. Portrait.
La scène remonte aux treize ans de Penda Mbow et quand elle la raconte, la précision du détail est frappante et le tonus dans la voix encore perceptible. Flash-back dans les années 60. Elle est envoyée par sa mère pour apporter un plat de courtoisie à un dignitaire religieux à Dakar. Enthousiaste, elle arrive et souhaite serrer la main du clerc. Son bras sera le seul tendu jusqu’à ce que, quelques secondes plus tard, sans un égard pour elle, la femme de ce dernier ne la reprenne : « il ne serre pas la main aux femmes ». La déception vire vite à l’affront ; son enthousiasme douché. L’adolescente fond alors en larmes, jette le bol et rebrousse chemin, l’amertume vive. C’est sa naïveté qu’on lui arrache sans la prévenir d’un coup sec. Cette anecdote est-elle fondatrice de quelque chose ? En tout cas, c’est celle que raconte l’intéressée presqu’un demi-siècle plus tard, suggérant y avoir forgé des marques de son tempérament, sinon son destin tout entier. L’épisode a-t-il à voir quelque chose avec la soutenance de sa thèse bien des années plus tard, en 86, à Aix-en-Provence ? Dessinait-il les contours de la future figure d’icône du féminisme national ? Imprimait-il son attrait pour la spiritualité religieuse, en particulier le soufisme ; ou encore son discours progressiste sur la religion au Sénégal ? Annonçait-il les différents honneurs institutionnels reçus, au cours d’une carrière riche de celle que certains considèrent, avec son volontiers consentement, comme une réplique de Simone Veil au Sénégal ? Le risque pourrait être pris, tant s’enfoncer dans les archives personnelles de Penda Mbow, c’est plonger dans l’histoire récente du Sénégal, de ses grands hommes, de ses grands sujets, de ses dates majeures, grand maelström dont elle fut sinon témoin, grande actrice.
Impossibilité d’un débat serein sur l’islam
Première halte à Tivaouane. Ville intéressante à double titre chez Penda Mbow. L’histoire de la ville religieuse, fief de la Tijaniyya locale, a donné au Sénégal de grands hommes mais aussi une petite fille. Elle en garde l’empreinte et une part de sa spiritualité, inculquée par un père mécanicien et une mère ménagère, qui en sont originaires. Native de Dakar, la ville sainte près de Thiès reste pourtant le bastion où, régulièrement, en compagnie de son mari Saliou Mbaye, paléographe, elle va puiser une énergie pour tous les fronts où elle mène son combat. Récemment encore, elle en a eu besoin, pendant l’affaire dite du voile du lycée Jeanne D’arc. L’institution privée catholique avait interdit le port du signe religieux et créé l’émoi dans un vif débat national. Penda Mbow s’était alors fendue d’un avis, peu commun, qui lui avait valu une volée de bois vert. En prenant la défense de l’école et en pointant des dérives liées à l’abus de religiosité, la spécialiste de la civilisation musulmane s’était exposée jusqu’à susciter la défiance. Sa foi questionnée, ses intérêts jugés duplices, sa légitimité contestée, elle finit par un texte sur l’impossibilité du débat serein sur la religion au Sénégal, avec une pointe de déception. J’ai mal pour le Sénégal, titre de son adresse, commence par ce propos amer : « je suis bien malheureuse car je vois dans mon pays, une certaine forme de régression du débat intellectuel et le terrorisme verbal finit par s’incruster… » et s’achève sur une note résignée : « notre société devient tellement intolérante et anti-intellectuelle qu’on se demande s’il est nécessaire de partager et de débattre ». Le texte n’émeut pas tellement ses détracteurs. Sur cette période, elle revient généreusement, recourt au besoin à ses études en tant qu’arabisante, sur la technicité des notions de Hijab (voile) et de Himar (châle), et la compatibilité à ses yeux entre foi et raison. Pour preuve, le Himar, ce châle traditionnel, est plus « culturel que cultuel », selon elle. Elle en appelle à adopter l’islam sans « subir les influences arabes » en voyant dans le voile « le symbole d’une propagation d’un certain islam peu souhaitable ». Consternation dans une bonne frange de la population qui ne partage pas cette vision et même dans une partie du féminisme islamique qui a trouvé des accommodements avec la religion. Elle revendique pourtant, en guise de défense que sa piété va au-delà, éprouvant même de la sensibilité pour toute forme de spiritualité, juive ou catholique, se souvenant de tous les séjours dans ces endroits mystiques où elle a tiré une part de son identité. Elle a d’ailleurs reçu le prix Jean Paul II, en 2011, décerné par le Vatican. Dans son texte inquiet et savant, Penda Mbow a fait l’économie de recourir à ses études, à son background évoqué rapidement comme pour rappeler sa légitimité, mais le texte baigne dans une émotion contrariée. Pour elle qui a enseigné la tradition intellectuelle islamique longtemps, le raidissement de l’opinion sur ces sujets est préoccupant.
Pourquoi semble-t-il si difficile d’en discuter de manière apaisée ? La féministe tente une réponse. L’islam sénégalais a longtemps été un « islam civil » pour elle. Les dignitaires religieux, les grands fondateurs de confréries, avaient à cœur « l’éducation, la transmission ». Cette voie spirituelle était selon elle une singularité sénégalaise dans l’histoire de la religion dans la sous-région. Pour preuve, cet islam civil, s’opposait à un « islam politique », dans le califat de Sokoto par exemple. La fragmentation géopolitique, ainsi les changements générationnels dans les dynasties religieuses, ont « produit » cette politisation plus marquée de l’islam au Sénégal, aux dépens de la spiritualité. Un détour dans la littérature actuelle et ancienne, sur le djihadisme, les luttes de conquêtes ou de libération, dans le continent, contribue à accréditer cette scission. A la querelle habituelle, sur l’opposition entre soufisme et djihadisme, elle émet cette nuance capitale, préférant parler de « civil et de politique » et d’une convergence sous l’effet de la mondialisation de cette cristallisation néo-puritaine. Cette uniformisation et la perte des singularités l’émeuvent, d’autant plus que toute sa carrière, elle a enseigné « le fait religieux », et mené un combat pour une émancipation des dogmes.
Des mentors prestigieux et un éveil précoce à la chose politique
La polémique du voile a presque fait oublier la richesse du parcours de Penda Mbow. Un cheminement a commencé très tôt. De tous les marqueurs de sa carrière, ce qui frappe chez Penda Mbow, c’est un sens de l’histoire, au figuré comme au propre. Pensionnaire de l’école primaire des filles de la Médina, elle décroche, « en étant la seule », son entrée en 6ème, durant la fameuse grève de 68. En 72 c’est le BEPC, l’ancêtre du BFEM, et ensuite le Bac en 75, au lycée Van Vollenhoven. A l’école, la passion pour l’histoire s’affirme comme une évidence. « Une soif d’apprendre », dit-elle. Elle est « fascinée par le Coran », « l’histoire ancienne et récente et l’ébullition historique postindépendance ». La vocation est alors écrite, elle s’inscrit en histoire à l’université Cheikh Anta Diop. Pourtant, c’est surtout hors de l’école que la jeune fille dégourdie, engageante et effrontée, va aussi accrocher les premiers faits marquants à son tableau de conquête. D’abord en curieuse, convoyée par sa mère par habitude à diverses réunions politiques, dans un Dakar qui balbutie sa démocratie et goute à l’effervescence intellectuelle. Le contexte voit l’éclosion ou l’affirmation de plusieurs intellectuels de premier plan : Lamine Gueye, Babacar Sine, Cheikh Anta Diop, Senghor, Pathé Diagne, Amadou-Mahtar Mbow. Coïncidence ou miracle, avec tous ces glorieux précités, Penda Mbow a quasiment une histoire personnelle ; elle n’est pas en manque de mentors et d’anecdotes. Comme ce long après-midi, passé dans le bureau de son idole Cheikh Anta Diop, de « 16h à 20 » - elle est précise - où elle boit les paroles du maître de l’Ifan et sa bienveillance à l’endroit de la jeune admiratrice. Senghor aussi, dont elle sera la filleule symbolique, qui lui fait envoyer via le père de Rama Yade, ses ouvrages dédicacés ; Amadou-Mahtar Mbow, dont elle reçoit des sous pour des virées culturelles pendant ses séjours parisiens. Hors du Sénégal, les historiens Ki Zerbo, burkinabè, ou encore Ibrahima Baba Kaké, guinéen, jusqu’au sanctuaire de Présence Africaine. Une nostalgie enraye sa voix quand elle évoque ce passé. Mesure-t-elle la chance de cet alignement des étoiles ? C’est un « oui » catégorique, d’autant plus qu’ainsi couvée, elle a été aux premières loges pour vivre et éprouver l’Histoire, comme sa discipline et comme grand cours.
Aux origines d’un combat civique
De tout ceci, Penda Mbow fait son miel et soutient une thèse à Aix-en-Provence en 86 sur la société militaire des Mamelouks, ces esclaves affranchis reconvertis dans la défense des souverains. Elle milite précocement, dès la deuxième année d’histoire, sur les questions de l’eau, d’assainissement, de droits des femmes, et des castes. Elle consacre, dans le journal des africanistes, un texte remarqué à cette délicate question qu’elle achève avec ce vœu « disons en guise de conclusion que militer en faveur de la suppression des castes, est un principe élémentaire pour les droits de l’Homme ». Le texte, très riche, constelle les plus belles références sur la question, du pionnier Abdoulaye Bara Diop spécialiste de la société wolof, à Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, en passant par Senghor, dont certains verbatims valent le détour : « je nomme les castés à des postes de responsabilité, car ils sont plus intelligents que la moyenne, et je donne mes nièces en mariage a des castés bien éduqués. » Sans rappeler le contexte, le propos du poète peut paraitre brutal mais il dit la réalité d’une époque. Tous ces combats de Penda Mbow sont consignés dans des textes, articles et interviews, de celle qui s’impose comme l’égérie principale de la société civile, dont l’avatar le plus prestigieux, sera les Assises nationales. Elle crée le mouvement citoyen. En 2011, le temps fort contre les tentations antidémocratiques de Wade revivifie le front civil. Société civile, comme une marque déposée, poursuivra la femme combattive. Elle est de tous les combats, au risque de se perdre et de laisser des ressources en route.
Ecrasée dans un débat politique qui n’a cessé de s’appauvrir, peu sollicitée par un univers médiatique occupé par sa survie, la société civile s’est déclinée, à mesure du temps, comme un vaste ensemble hétéroclite qui sert de variable d’ajustement, et sur lequel divers pouvoirs s’appuient pour gagner en sursis et en tranquillité. Si les syndicats, les restes des grands bastions politiques et intellectuels, le monde universitaire, la masse non partisane, les initiatives transversales, les nouvelles vigies démocratiques, les mobilisations citoyennes des jeunes générations comme Y’en à marre, sont venus redonner un autre contenu à la société civile, elle reste fragmentée, plus que jamais utile, et vit une recomposition. Comment dans ce grand chamboulement, garder encore des traces de cette histoire qui l’a forgée, sans la trahir ? Tenir encore les rênes ? Rester fidèle à des idées qui ne sont plus forcément populaires, percutées par les clivages générationnels, les nouvelles donnes technologiques ? Est-elle larguée ? Penda Mbow déporte le combat sans tout à fait renoncer, avec un poil de regrets et de déceptions mêlés. Elle aimerait « se rendre utile », « offrir son expérience » mais pour l’heure, rien de consistant. Elle a encore un cours à l’université qu’elle dispense et un titre honorifique de représentant du chef de l’Etat auprès de la francophonie qui barre sa carte aux couleurs de la république. Des titres pour voiler son aplomb et l’anesthésier ? L’ensevelir sous les honneurs pour la dépolitiser ? Ça en a tout l’air. Cette retraite précoce ne convient pas à cette femme qui reste énergique, la voix maternelle et la confession généreuse. Elle a gardé sur le visage, des airs mutins malgré la grande chaleur pouponne.
Des honneurs et des horizons de luttes intacts
Les titres justement, elle croule dessous. Elle a reçu plusieurs bourses dans les années 80 de différentes fondations. Elle a dirigé en 1998 le Gender Institute du prestigieux CODESRIA. D’autres honneurs ? Elle est commandeur de l’Ordre national du mérite, chevalier de la Légion d’Honneur française. Aux quatre coins du monde, on la célèbre, Docteur Honoris Causa de l’université d’Uppsala (Suède) de Cluj (Roumanie). Ses discours de réception sont autant d’occasions pour prêcher cette parole d’historienne, avec une pénétration scientifique et une coloration politique progressiste. De sa fascination pour le soufisme, à ses études et lectures, notamment son grand respect pour Souleymane Bachir Diagne autre fin connaisseur de la tradition de la pensée dans l’islam, Penda Mbow n’a pas renoncé aux lumières intellectuelles. Si elle semble en retrait, elle empile les convictions sous de savantes réflexions. Le paradigme décolonial actuel la séduit-elle ? Elle y trouve « un grand intérêt » mais pousse le bouchon plus loin en revendiquant sa très grande affinité avec Boubacar Boris Diop. Elle désire une authenticité plus marquée, libérée de toutes les hégémonies. Le « discours de Dakar » a été pour elle, « révélateur » de quelque chose. Alors qu’on la conviait à répondre à Sarkozy, elle refusa, préférant se préoccuper du sort « des locaux et de leur survie ». D’ailleurs, elle en veut « aux africanistes depuis Paris, qui disent la météo politique de l’Afrique » …Elle croit même se voir dans le texte très controversé d’Axelle Kabou (Et si l’Afrique refusait le développement, 1991) qui la cite de façon détournée à l’en croire, et dont elle reprend certains arguments. Mais son constat le plus terrible, c’est que « l’école n’est plus le référentiel de promotion » au niveau national. Cette « désacralisation de l’école » est le problème central, croit-elle. Elle ose même une analyse sur l’existence d’un « centre » et d’une « périphérie », entre, respectivement, un centre géographique, du bassin arachidier à la capitale, qui a dévalué l’école et une périphérie provinciale qui la sanctifie encore comme mode d’ascension sociale. La réflexion peut prêter le flanc, face à des détracteurs de ce régionalisme inversé. Mais elle persiste et voit en Ousmane Sonko un ou le symbole de cette géographie de l’attachement à l’école plus marqué hors du centre du pays.
Du parcours, émerge clairement une fibre politique, intellectuelle et spirituelle. Une stature grignotée par des coups inhérents à la vie politique. Si Penda Mbow a milité quelques années au RND (le rassemblement national démocratique) fondé par Cheikh Anta Diop, et plus tard côtoyé de façon éphémère Abdoulaye Wade président, comme ministre de la culture au début des années 2000, c’est surtout une femme intellectuelle dont les combats historiques, jadis évidents comme voix unique de l’émancipation, entrent en zone de turbulence dans une période de destitution des idoles et de leurs héritages. Edifier une société civile, mieux, une société civilisée, où l’affrontement des idées serait encore possible sans l’hostilité, le débat sans anathèmes, la radicalité sans la violence, est la nouvelle quête de Penda Mbow. Une nostalgie et un rêve. Un art de la conversation. La croyance en la possibilité d’un dialogue toujours vainqueur comme marque de l’intelligence de toute une société. Ce n’est qu’un pari. Civilisation ou barbarie ? La société est appelée à faire son choix, pressée par une de ses filles.
Avec une croissance exponentielle, le volume des échanges entre Ankara et Dakar cache pas mal de disparités en défaveur du Sénégal. S’y ajoute le projet de convention de non double imposition, dont les autorités cachent encore les contours
L’ascension est fulgurante. Rien qu’entre 2015 et 2017, le volume des échanges commerciaux, entre la Turquie et le Sénégal, a explosé pour atteindre la barre des 250 millions de dollars, soit une hausse exceptionnelle de 113 %. Cette montée exponentielle est loin d’être le fruit du hasard.
En effet, durant la même période, les visites, les forums et autres rencontres bilatérales n’ont eu de cesse de se multiplier. A titre d’exemple, entre mai et décembre 2019, le président de la République, Macky Sall, a été, à deux reprises, à Ankara. Pour sa part, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, effectue sa deuxième visite officielle en moins de deux ans. Depuis sa dernière visite en fin février 2018, le ballet des officiels et hommes d’affaires turcs n’a pas connu de coup d’arrêt. Et, à chaque fois, des projets et accords divers ont été conclus entre les deux parties.
Mais si l’on se fie aux chiffres, l’explosion du volume des échanges cache pas mal de disparités. Au moment où la Turquie voit ses exportations vers le Sénégal croitre d’année en année, le Sénégal voit les siennes ralentir, parfois même reculer. Ainsi, en 2017, informe le Bureau économique de l’ambassade du Sénégal en Turquie, les exportations de la Turquie vers le Sénégal se sont élevées à environ 244 millions de dollars US, soit 58 % de plus que la même période de l’année 2016. Pendant ce temps, les importations totales de la Turquie depuis le Sénégal, en 2017, étaient d’environ 5 millions de dollars (seulement), soit 19 % de moins que la même période de l’année 2016, souligne la source. Par rapport à l’année 2016, le volume du commerce extérieur en 2017 était ainsi d’environ 249 millions de dollars US, soit une hausse de 55 %.
Au rythme où vont les choses, le Sénégal n’apparait ni plus ni moins qu’une nouvelle vache laitière du pays d’Erdogan. Selon les informations du bureau économique, les principaux produits d’exportation de la Turquie au Sénégal sont : le fer, les barres en acier, les profilés en fer et en acier, les fils pour machine en fer ou en acier, les matériaux d’emballage en plastique, les matières premières ou parfums utilisés dans la fabrication de l’industrie alimentaire et de boissons, les pâtes alimentaires et les pâtisseries, les produits hygiéniques. D’après la même source, les produits régulièrement importés du Sénégal par la Turquie sont les poissons et fruits de mer, de temps en temps, l’importation de produits tels que les minéraux, les graines oléagineuses, les fruits et le plomb non transformé.
Des investissements importants
Aussi, depuis l’avènement du président Sall au pouvoir, les entreprises turques ne cessent de pulluler sur le marché sénégalais. Aux derniers recensements effectués par les services économiques de l’ambassade du Sénégal à Ankara, 29 projets d’envergure étaient en cours de réalisation au Sénégal par des entreprises turques, pour une valeur de 775 millions de dollars US. Les plus en vue étaient : le Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), l'achèvement des travaux de l'aéroport international Blaise Diagne (AIBD), la gare des gros-porteurs, le marché d'intérêt national, le stade multifonctionnel Dakar Arena et l'hôtel Radisson de Diamniadio. Aussi, des accords très ambitieux ont été conclus entre les parties turque et sénégalaise. Il s’agit notamment d’un "Mémorandum d'entente pour le développement de la coopération dans le domaine ferroviaire", d’un "Mémorandum d'entente pour le développement de la coopération dans le domaine du tourisme", d’une ‘’Lettre d’intention pour une coopération dans le domaine des hydrocarbures et de l’énergie", "Une lettre d'intention sur l’extraction minière et les ressources minérales".
Dernièrement, le mémorandum relatif à l’exploitation du fer de Falémé par la société turque Tosyali, avait beaucoup défrayé la chronique pour son caractère plus que léonin. Tous les services de l’Etat étaient d’ailleurs montés au créneau pour démentir avoir conclu les négociations avec la partie turque sur ce dossier du fer de la Falémé. Par la même occasion, l’Etat confirmait avoir accordé à la même entreprise le développement d’une zone économique spéciale très prometteuse. Ce, au détriment de l’expertise nationale.
L’acharnement turc
Ainsi, du côté de la Turquie, il ressort un net regain d’intérêt pour les marchés africains de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Un intérêt matérialisé par la mise en place du Conseil des relations économiques extérieures (DEIK).
Lors de sa visite au Sénégal en 2018, le président Erdoğan se réjouissait : ‘’Nous avions fixé un objectif de commerce bilatéral, lors de ma visite au Sénégal en 2013, en qualité de Premier ministre. En 2017, avec un volume commercial de 250 millions de dollars US, nous avons atteint l'objectif fixé. Lors de nos entretiens, aujourd'hui, nous avons fixé un nouvel objectif à atteindre de 400 millions de dollars US.’’
L’appétit venant en mangeant, la Turquie ne cesse de revoir à la hausse ses ambitions sénégalaises. Et plusieurs initiatives sont en cours pour relever lesdits défis. Aussi faramineux soient-ils.
Ainsi, aussi bien sur le plan bilatéral que dans le cadre des relations avec la CEDEAO, Erdogan mène la grande offensive commerciale et industrielle. C’est dans ce contexte qu’il faudrait inscrire la tenue du tout premier forum entre la Turquie et les pays de la CEDEAO, les 22 et 23 février 2018, à Istanbul. A cette occasion, le ministre turc de l’Economie, Nihat Zeybekci, avait indiqué que l'objectif concernant le volume des échanges commerciaux entre le Sénégal et la Turquie, d'ici à 2020, devrait être fixé à 1 milliard de dollars US.
Très boulimique, la Turquie en avait même profité pour proposer un accord de libre-échange avec la CEDEAO. Comme pour tenter de rassurer ses partenaires de l’Afrique de l’Ouest, le ministre turc estimait que ledit accord de libre-échange serait en fait un accord asymétrique. ‘’Ce sont nos frères africains qui détermineront les conditions et les limites de cet accord. Les produits fabriqués en Turquie et dans cette région ne seront pas en concurrence, mais, bien au contraire, ils seront complémentaires’’, disait-il. M. Zeybekci invitait, par la même occasion, les hommes d'affaires turcs à investir au Sénégal. Il révélait, dans la même veine, que la procédure juridique concernant la protection des investissements entre les deux pays était quasiment accomplie.
Le poulain d’Erdoğan rappelait, par ailleurs, que d'autres investissements turcs viendront s'ajouter aux projets déjà accomplis comme l'aéroport international Blaise Daigne. ‘’Je constate, disait-il, qu'au Sénégal, il existe des opportunités d'affaires dans les domaines tels que les matériaux de construction, le textile et prêt-à-porter, les pièces de rechange automobiles, les appareils électroménagers et le tourisme, etc.’’.
Nébuleuse autour du projet de convention fiscale entre les deux pays
Comme si tout cela n’avait pas suffi, Recep Tayyip Erdoğan fait, aujourd’hui, des pieds et des mains pour décrocher une convention de non double imposition avec le Sénégal. Et ce matraquage semble sur le point de se concrétiser, même si les différents services de l’Etat se refusent à toutes sortes de commentaires. Un responsable à la Direction générale des impôts et domaines, qui a préféré garder l’anonymat, explique : ‘’En l’état actuel, on ne peut en parler, puisque c’est à l’Etat de négociation. Rien de concret n’a été fixé. Les négociations se poursuivent entre les parties concernées.’’
Dès lors, la question qui se pose est de savoir que cachent les autorités nationales dans cette convention qui est loin d’être la première signée par le Sénégal. Interpellé sur le fait que le projet de loi relatif à cette convention a été adopté en Conseil des ministres depuis le 18 décembre dernier, le responsable rétorque de manière assez diplomatique : ‘’Je n’en suis pas encore informé.’’
Une réponse qui en dit long sur les multiples appréhensions à propos de ce nième projet de convention de non double imposition. Lequel arrive dans un contexte de dénonciation de celle qui liait le Sénégal à l’île Maurice.
En fait, à l’origine, l’objet de ces types de convention est d’éviter les doubles impositions et de prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu, dans certains cas. Mais ce couteau à double tranchant est généralement utilisé par les grandes entreprises étrangères pour ne pas payer d’impôts du tout. Elles peuvent être utiles, dans le cas où il existerait des relations commerciales et économiques réciproques entre les deux pays. Le hic, c’est que dans le cas des rapports avec Maurice, comme dans celui des relations avec la Turquie, l’échange semble marcher à sens unique. Pendant que les entreprises et ressortissants du pays d’Erdogan pullulent comme des champignons au Sénégal, les flux financiers, dans le sens contraire, sont encore à leur balbutiement. De ce fait, ils sont nombreux les spécialistes à craindre qu’une telle convention ne soit destinée qu’à dispenser les entreprises turques au Sénégal, en totalité ou en partie, de leurs obligations fiscales.
Si l’on sait que ces derniers ont le contrôle de quelques fleurons de notre économie, il convient de se demander ce que gagnera le Sénégal dans cet accord. Les autorités censées apporter des informations aux citoyens fuient la question.
Déjà, il faut noter que les nombreux projets développés par des entreprises turques au Sénégal sont très peu profitables aux sociétés sénégalaises, dans la mesure où, très souvent, ces dernières importent la plupart de leurs intrants à partir de leur pays d’origine. Dans un article paru en mai 2018, ‘’EnQuête’’ montrait comment la ville de Diamniadio était en train d’être construite à partir d’Istanbul. Aussi, implantées le plus souvent dans des zones économiques spéciales, ces entreprises bénéficient de moult exonérations fiscales qui grèvent le budget national.
par Mody Niang
PRÉSIDENT-POLITICIEN, QUAND CESSEREZ-VOUS ?
Au moment où le Forum civil publie son Rapport 2019 sur l'Indice de Perception de la Corruption (IPC), Macky se rappelle comme par enchantement que l'IGE existe encore et exige des résultats
Monsieur le président-politicien, quelques jours après votre prestation de serment du 2 avril 2019, je n'avais pas pu résister à la tentation de vous poser cette question : "Président-politicien, quand vous déciderez-vous à nous prendre au sérieux ?" Le texte a été publié par quatre quotidiens entre les 16 et 19 août 2019, et je l'avais introduit ainsi : "Oui, président-politicien, cette question, nous ne pouvons pas nous abstenir de vous la poser. Ne pensez-vous pas, quand même, que le temps est venu d'arrêter de nous prendre pour des demeurés ? Depuis votre prestation de serment, le 2 avril 2019, vous vous adressez à nous comme un président qui entame son premier mandat. Les engagements que vous prenez – oui, vous avez encore le courage d'en prendre – nous laissent la forte impression que, dans votre esprit, les sept longues années de votre premier mandat se sont comme par miracle volatilisées." Quatre mois et demi environ après, je suis obligé de revenir avec une autre question, celle du titre du texte que je propose à mes compatriotes. Elle m'a été inspirée, cette question, par la publication du Rapport 2019 de l'Indice de Perception de la Corruption (IPC) par le Forum civil.
Les résultats n'ont naturellement déçu ou surpris personne et sont ce qu'ils ont toujours été. On en a une idée exacte si on parcourt les différents quotidiens du 24 janvier 2020, lendemain de la publication dudit Rapport. On y lit ainsi : ‘Le Sénégal s'englue dans la zone rouge", "Le Sénégal stagne dans la zone rouge", "Le Sénégal, un pays encore très corrompu", "Pourquoi le Sénégal reste dans la zone rouge ?", etc. Nos autorités suivaient très attentivement la publication du Rapport, en en connaissant probablement le contenu qui, en tous les cas, ne pouvait pas leur être favorable. Rien de vraiment surprenant puisque le Sénégal est devenu un pays corrompu pratiquement à tous les niveaux, en particulier au sommet de l'État. La veille, coïncidence ou calcul, le président-politicien a présidé le traditionnel Conseil des Ministres, où des décisions "importantes" ont été prises et annoncées. Parmi celles-ci, la tenue, le vendredi 24 janvier déjà, d'un "Conseil présidentiel sur le Plan national d'Aménagement et de Développement territorial (PNADT)" et, en mars 2020, d'un "Conseil présidentiel sur l'Investissement (CPI)". Mais, la décision qui a vraiment surpris et indigné à la fois – car ce politicien pur et dur nous prend vraiment pour des demeurés –, c'est son invitation de l'Inspection générale d'État (IGE), à lancer sans délai, "une étude sur l'environnement de contrôle dans les ministères", dans le cadre de ces fameux nouveaux "budgets-programmes"
Nous ne nous attarderons pas sur ces différentes décisions, sauf peut-être sur celle relative à la mission confiée à l'IGE. Après avoir "instruit" – le terme consacré – le Ministre de l'Économie du Plan et de la Coopération "de préparer avec l'APX SA, la 14ème session du"Conseil présidentiel sur l'Investissement (CPI)" en mars 2020.Il insiste sur "le renforcement de la fonction contrôle dans les ministères et de la performance dans l'action publique", non sans rappeler "l'entrée en vigueur en 2020 de la nouvelle gestion publique caractérisée par l'instauration des budgets-programmes qui implique : (i) l'optimisation de la dépense publique ; (ii) la modernisation intégrale de l'Administration ; (iii) l'orientation de l'action publique vers la performance". Notre président-politicien ne s'arrête pas en si bon chemin. Il exige le "le renforcement significatif de la fonction contrôle ainsi que l'évaluation systématique des politiques publiques"[1]. Et il revient vers l'IGE et lui renouvelle son invitation "à lancer sans délai l'étude sur l'environnement de contrôle dans les ministères".
Avant de poursuivre, le profane que je suis va se donner le toupet de faire connaître son point de hasardeux sur ce qui pourrait être considéré comme les trois conditions qu'implique la "nouvelle gestion publique" avec l'instauration des "budgets-programmes". Je commence par "l'optimisation de la dépense publique". Pour le peu que j'en sais, "optimiser" ou "optimaliser" signifie, selon mon tout Petit Larousse illustré (2012) : "Placer dans les meilleures conditions d'utilisation de fonctionnement". On n'a vraiment pas besoin d'être un spécialiste des finances publiques pour savoir qu'elles sont loin d'être gérées dans de telles conditions. Il suffit de lire régulièrement la presse et, en particulier, quelques rapports d'organes de contrôle. Cette première condition d'optimalisation de la dépense publique sera difficilement satisfaite, avec cette "gouvernance transparente, sobre et vertueuse" que nous vivons en martyrs depuis le 1er avril 2012. Á moins que le président-politicien ne change systématiquement de cap, et sans délai, dans l'application de ses différentes politiques. Ce qui me semble relever pratiquement du miracle, jusqu'à preuve du contraire.
Je suis aussi réservé quant au sort qui sera réservé à la seconde condition. L'administration sénégalaise sera difficilement modernisée. On peut bien l'équiper, la doter de technologies de dernière génération – pour faire moderne – et d'un personnel suffisant, compétent, etc. Tous ces atouts ne suffiront pas à atteindre le second objectif. Elle draine, depuis le 2 avril 2000, un mal profond qui, tant qu'elle n'en est pas guérie, s'opposera à toute modernisation, à toute performance. Ce mal, c'est la politisation outrancière. La gouvernance des Socialistes n'était sûrement pas des meilleures mais, quand ils quittaient le pouvoir, ils nous ont quand même laissé une bonne administration, une bonne fonction publique, même si elles n'étaient pas exemptes de toute politique. C'est avec le vieux président-politicien que tout a été mis sens dessus dessous. C'est lui qui, en politicien pur et dur, a détraqué toute l'administration sénégalaise comme notre système de rémunération des agents publics et d'octroi d'indemnités.Son successeur, qu'il a allaité pendant huit longues années, a retenu de lui bien des leçons, hérité de lui bien des défauts. On peut même formellement affirmer qu'avec lui, l'administration est plus mal en point encore, étant devenue pratiquement la propriété exclusive de la famille présidentielle, de l'APR et, à un moindre degré, de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar et des protégés de certains chefs religieux. Aujourd'hui, les hauts fonctionnaires les plus gradés, les plus compétents, les plus entreprenants, les plus vertueux, n'ont aucune chance d'être nommés à des postes stratégiques, s'ils n'appartiennent pas au clan élargi. Les énarques et les ingénieurs de toutes catégories, les professeurs de talent, les meilleurs docteurs en médecine, etc., perdent de plus en plus de terrain. Á la place, sont souvent nommés des "économistes", des "juristes", des titulaires de tels ou tels "masters" délivré parfois on ne sait où. Cette administration du président-politicien n'a aucune chance de connaître une modernisation intégrale.
La troisième condition, "l'orientation de l'action publique vers la performance" sera confrontée au même mal : quand l'action publique se confond avec l'action politique, voire politicienne, elle ne peut aboutir à aucune performance, en tout cas pas à celle au profit du plus grand nombre. Il n'y a pas de performance sans évaluation. Or, cette action administrative est pratiquement inconnue chez nous. Le président-politicien semble s'en rendre compte en insistant, dans ses recommandations sur "l'évaluation systématique des politiques publiques", tout en sachant que rien ne sera vraiment pas évalué avec succès, puisqu'évaluer n'est pas le fort de sa gouvernance meurtrie. Il compte, parmi son proche entourage, des hommes et des femmes (ministres, directeurs généraux, directeurs, gouverneurs, préfets, ambassadeurs, etc., qui n'ont jamais été évalués pendant tout le temps qu'ils sont restés en fonction (huit ans pour certaines, certains d'entre eux /elles). Nous connaissons au Sénégal des hommes et des femmes qui ont quitté leurs fonctions après sept ans, en ne marquant leur long passage que par des actes de mauvaise gestion. Comment peut-on confier des responsabilités importantes à un homme ou à une femme pendant plusieurs années sans jamais l'évaluer ? La seule évaluation qui semble retenir l'attention de notre président-politicien, c'est celle qui se fait au lendemain d'une élection ou d'élections générales. Les heureux gagnants de leurs bases respectives sont récompensés et les autres, les malheureux vaincus, perdent leurs postes s'ils ne sont pas des très proches du président-politicien ou des protégés de personnalités influentes, des khalifes généraux par exemple.
Je pensais d'ailleurs que les ministres étaient déjà préparés en "fast tract" dès que l'idée des fameux "budgets-programmes" est née dans l'esprit du président-politicien. En tous les cas, je ne suis point optimiste quant à la réussite de la modernisation de l'administration et de la pratique convenable des "budgets-programmes".
Pour le premier objectif surtout (la modernisation de l'administration), on devrait y penser plusieurs années auparavant. On contraire, comme nous l'avons déjà rappelé, on s'est employé à la détraquer. Outre son caractère politicien, elle est lourde, très lourde. Nous comptons trop de ministres, trop de directeurs généraux et de directeurs. Peut-être trop de régions, de départements et d'arrondissements. Tout le monde est pratiquement ministre ou directeur général. Dans plusieurs de mes modestes contributions, j'ai eu le toupet de revenir sur cette nécessaire réforme approfondie de l'administration, dans le sens de son allègement, de son assouplissement. Nous devrions revenir sur cette présentation : ministre, directeur général, directeur (national), chefs de services (régionaux, départementaux, locaux). En plus des très nombreux directeurs généraux, nous comptons une pléthore de secrétaires généraux de ministères, de ministères parfois minuscules et à durée de vie très limitée. Nous n'oublierons certainement pas la communalisation intégrale. Notre petit pays compte plus de cinq cents (500) communes. Nombre d'entre elles qui ne le sont que de noms, arrivent péniblement à boucler un budget annuel de deux millions, et encore ! Sans compter les limites objectives des différents personnels en place en matière d'administration communale.Ils comptent parmi eux, de parfaits analphabètes en tout, et qui occupent des fonctions importantes. L'Acte II (je crois) qui est le père de la communalisation intégrale est d'essence purement politicienne, électoraliste, comme le seraient sûrement les décisions prises lors du Conseil des Ministres du 23 janvier 2020.
Donc, au moment où le Forum civil publie son Rapport 2019 sur l'Indice de Perception de la Corruption (IPC) au Sénégal, le président-politicien se rappelle comme par enchantement que l'IGE existe encore et la lance "aux trousses des ministres", selon "Sud quotidien", et exige des résultats. C'est vraiment là qu'il se moque de nous, qu'il nous prend pour des moins que rien. Où étaient l'IGE, la Cour des Comptes, l'OFNAC, pendant ses huit années de gouvernance ? Pour m'arrêter un instant sur l'IGE, de plus en plus de compatriotes se posent des questions sur son utilité. Le corps compterait 65-66 hauts fonctionnaires, dont un bon nombre y a été directement nommé par le président-politicien, voie qu'il affectionne particulièrement. Selon des informations dignes de foi, le dernier concours de recrutement a été organisé en 2013. Il s'agissait du concours interne professionnel, réservé aux fonctionnaires de la hiérarchie A.
Á la place, le président-politicien privilégie le recrutement par voie de nomination par décret, dénommé "Tout extérieur". Donc, depuis 2013, il en abuse vraiment. Or, Cette forme de recrutement était encadrée, quand le Sénégal était un pays sérieux, par des textes portant organisation de l'IGE, et devait obéir à des normes précises, notamment en fonction du nombre d'inspecteurs issus du concours et en service.On constate depuis lors, surtout ces tout derniers temps, que le président-politicien nomme des membres du clan élargi (famille présidentielle, APR, etc.), immédiatement après qu'ils ont fait valoir leur droit à une pension de retraite. Un Ancien gouverneur, un ancien administrateur civil, un ancien professeur, un ancien conseiller aux affaires étrangères, etc., sont certainement de hauts fonctionnaires de la hiérarchie A. Cependant, il ne suffit point d'appartenir à cette hiérarchie pour faire forcément un inspecteur général d'État. Un inspecteur général d'État, le vrai, c'est quelque chose de sérieux : il ne devrait pas être nommé à partir de considérations proprement subjectives. Il y a eu un temps où j'ai appris avec surprise, même avec stupeur, que les inspecteurs généraux d'État (IGE) étaient en formation à Saly. Je m'en étais bien étonné, étant donné que l'inspecteur général d'État était le plus haut fonctionnaire du Sénégal choisi, de surcroît, après le concours le plus sélectif organisé dans le pays. Qu'avait-il donc besoin d'être formé, et par qui l'était-il ? Peut-être, s'agissait-il des inspecteurs généraux du président-politicien ?
Monsieur le président-politicien, après huit ans de gouvernance opaque, de reniements sans état d'âme de vos engagements les plus solennels, vous venez nous divertir avec vos décisions-spectacles du 23 juin 2020.Ce chemin, trop facile pour vous, nous laisse sur notre faim, celle de toujours depuis huit ans. Si nous avions à donner notre humble avis, ce serait que, avant toutes autres initiatives concernant votre deuxième mandat :
- vous rendiez à l'IGE son prestige d'antan, et la sortiez de cette situation peu enviable, semble-t-il, dans laquelle vous la confinez et qui n'est vraiment pas digne de son haut rang ;
- vous leviez votre lourd coude et libériez les dizaines, voire les centaines – qui sait ? – de rapports d'organes de contrôle que vous écrasez depuis huit (8) ans ;
- vous ordonniez à vos services compétents de transmettre à la justice tous ceux d'entre eux qui recommandent avec force "l'ouverture d'une information judiciaire" contre tel ou tel, pour détournements présumés de dizaines de milliards de francs CFA. Et DIEU sait qu'ils sont très nombreux ;
- vous leviez votre censure sur la publication annuelle des "rapports publics sur l‘état de la gouvernance et de la reddition des comptes" ; nous sommes en 2020, les rapports publics de 2016, 2017, 2018 et 2019 ne sont pas encore publiés. Que cachent-ils de particulier pour que vous vous opposiez, semble-t-il, catégoriquement à leur publication ?Vos amis y seraient-ils gravement mis en cause ?
- vous laissiez l'IGE, l'OFNAC, la Cour des Comptes, l'Autorité de Régulation des Marchés publics (ARMP) et d'autres corps de contrôle faire librement leur travail, conformément aux pouvoirs que la loi leur confère ;
- vous respectiez votre engagement formel, une fois élu, à permettre à la Cour des Comptes d'avoir l'œil sur la gestion des budgets de la Présidence de la République, de l'Assemblée nationale et d'autres institutions ;
- vous laissiez les organes de contrôle nous permettre de nous faire une idée nette sur les nombreux scandales (en l'air) qui jalonnent votre gouvernance, et sur lesquels la presse est longuement revenue les 23, 24 et 25 janvier 2020 ;
- vous réserviez une suite objective et diligente aux recommandations que ces organes pourraient vous faire, tout au moins à nombre d'entre elles dont personne ne peut douter objectivement de la pertinence ;
- vous nous disiez en toute honnêteté, si vous en êtes encore capable, quel sort vous réservez à la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite (CREI), et aux vingt-deux (22) ou vingt-trois (23) qui restent de la liste que votre gouvernement avait tôt dressée et publiée ;
- vous leviez enfin votre lourde tutelle sur le Procureur de la République, pour qu'il apporte une suite aux vingt dossiers de l'OFNAC et, semble-t-il, aux plus de cinquante autres de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF), qui dorment depuis de longues années sur son bureau, etc.
Donc, Monsieur le président-politicien, vos décisions du 23 juin 2020 nous laissent indifférents, ne nous divertissent surtout pas. Nous sommes plus sensibles au respect de votre engagement ferme, une fois élu, à mener, contrairement à votre prédécesseur, une "politique, sobre, vertueuse et transparente". Nous sommes bien plus sensibles à la primauté de la Nation sur le parti. Ce qui est encore loin le cas, sûrement. En attendant, vous pouvez continuer de nous prendre pour des moins que rien, pour des demeurés, mais vous risquez une grosse surprise : le peuple est en train de se réveiller petit à petit et découvre, au jour le jour, qui vous êtes vraiment. Si j'étais pour vous un parent, un ami, un camarade, je vous conseillerais de vous employer à terminer votre second et normalement dernier mandat, en rectifiant ce que vous pouvez encore rectifier, et quitter le pouvoir sur la pointe des pieds, une fois qu'en février ou en mars 2024, vous aurez remis le pouvoir à votre successeur.
[1] Et les députés alors ? Le contrôle des politiques publiques ne fait-il plus partie de leurs "pouvoirs" ?
«LE ROTAVIRUS TUE 500 MILLE ENFANTS PAR AN»
Dans le contexte de parution d’une épidémie de rotavirus qui s’attaque aux enfants, « L’As» a donné la parole à Dr Margot Oulimata Sarr, Pédiatre et spécialiste des enfants de 0 à 15 ans.
Dans le contexte de parution d’une épidémie de rotavirus qui s’attaque aux enfants, « L’As» a donné la parole à une Pédiatre et spécialiste des enfants de 0 à 15 ans. Dans cet entretien, Dr Margot Oulimata Sarr nous fait le diagnostic de ces maladies graves pour en indiquer l’antidote.
L’As : Ces temps-ci, nous avons remarqué qu’il y a une épidémie chez les enfants qui fait qu’ils vomissent et ont la diarrhée ; qu’est-ce qui en est la cause ?
Ce sont des gastro-entérites, c’est une inflammation de l’estomac et des intestins. Il y a beaucoup de causes de gastro-entérites. Il y a les causes bactériales, les causes parasitaires. Mais dans le cas de figure présent, cela est dû à un virus que l’on appelle le rotavirus. C’est un virus aérien. Il est très contagieux d’où les épidémies que l’on note. Il se propage très vite et quand cela sévit, c’est souvent en mode épidémie. C’est une maladie qui prend plusieurs formes, qui peut être simple mais qui peut aussi être très rare. Dans les mêmes gastro-entérites à rotavirus, il y a des formes qui sont graves. Les signes, c’est quelque chose qui peut évoluer dans les 5 à8jours et cela commence le plus souvent par des vomissements et de la fièvre. Au bout de 12 heures voire une journée, la diarrhée commence. Ce qu’il faut noter est que la diarrhée est très aqueuse, qui a beaucoup d’eau et qui est très abondante. Maintenant, toutes les formes ne se ressemblent pas. Il y a des cas où l’enfant ne fait que vomir et d’autres cas où l’enfant n’a que la diarrhée. Toujours, dans les signes, il y a un manque d’appétit, cela se comprend car un enfant qui vomit n’a pas envie de manger et cela ne fait qu’aggraver la maladie. Il y a des signes graves comme la déshydratation. Par exemple, l’enfant pleure mais on ne voit pas de larmes ; la bouche est sèche ; il a les yeux qui sont enfoncés. Si c’est un jeune nourrisson, ce sera avec une fontainette creuse que l’on dit déprimé chez nous. Ce sont des petits signes que les parents peuvent remarquer à la maison mais qui sont graves. C’est comme aussi l’enfant qui urine moins, c’est un signe grave que l’on a du mal à voir parce que justement les selles sont liquides.
Qu’est-ce que le parent doit faire en cas de présence de tels symptômes ?
Devant ce tableau, il faut l’amener immédiatement dans une structure de santé. A la maison, il faut tout faire pour que l’enfant ne se déshydrate pas en lui donnant de l’eau, des boissons, une solution de réhydratation par voie orale (Sro) qui est en vente libre pour éviter les complications.
Qu’est-ce qu’il faut éviter de donner à l’enfant dans cette situation ?
Il faut éviter un traitement par des anti-diarrhéiques que les parents donnent eux-mêmes parce que cette maladie, pour son premier volet de traitement, c’est la réhydratation. Si c’est grave et qu’il arrive à l’hôpital, on fait une réhydratation intraveineuse avec des perfusions. L’autre traitement est la supplémentation en zinc. S’il y a beaucoup de fièvre, on peut donner des médicaments pour baisser la fièvre, pour diminuer les vomissements mais pas de médicaments pour arrêter la diarrhée, c’est ce qu’il ne faut pas prendre à la maison parce que la plupart des anti-diarrhéiques sont contre-indiqués chez l’enfant.
En cette période de froid, il y a beaucoup d’enfants qui toussent, cela est dû à quoi ?
Les gastro-entérites à rotavirus évoluent de façon saisonnière. Et souvent, ce sont des épidémies qui se superposent. Le rotavirus est plus fréquent à certains moments de l’année, notamment dans les périodes hivernales, dans les pays tempérés et ici dans la période qui va de novembre jusqu’au mois de mai. Cela se superpose à l’épidémie de bronchiolite donc qui est aussi due à un virus respiratoire. Parfois, cela se superpose à des épidémies de grippe mais actuellement, il n’y a pas d’épidémie de grippe chez l’enfant.
Quelles sont les maladies pédiatriques que vous consultez le plus ?
Ce sont les maladies respiratoires et les maladies diarrhéiques. Les rotavirus, c’est toute l’année. Il ne faut pas perdre de vue que c’est des cas sporadiques mais les grandes épidémies, quand cela vient, c’est pratiquement le tiers de la consultation, et un autre tiers de maladies respiratoires qui, il faut le dire, sont en nette progression dans notre pays. Il devient de plus en plus fréquent du fait de la pollution.
Quelles sont les mesures à prendre pour éviter que l’enfant chope ce virus ?
Le volet le plus important quand on parle de ce type de maladie est la prévention. Elle est d’abord primaire. Dans ce cas de figure, il faut savoir qu’autant, le rotavirus est dangereux chez les enfants de moins de 5 ans, autant il est plus dangereux chez les enfants de 6 à 24 mois. Le vaccin contre le rotavirus a vraiment changé le visage de la maladie. Le rotavirus est presque responsable de 500 mille décès par an dans le monde. Le vaccin protège les enfants contre 85% des formes graves. L’apport du vaccin n’est pas négligeable. Depuis 2014, il est gratuit et il est dans le programme élargi de vaccination (Pev). Il faut aussi une bonne hygiène. On se donne souvent la bactérie par la main. Il faut instaurer le lavage des mains aussi bien des enfants que des adultes qui manipulent les enfants, en changeant les couches, en sortant des toilettes, avant de préparer les biberons. Le virus, déposé dans un endroit ou sur un objet, va y rester et si l’enfant vient dans cet endroit ou qu’il touche l’objet, il va être automatiquement infecté. Il faut désinfecter les jouets à l’eau de javel. Un enfant infecté peut présenter le virus avant l’apparition des symptômes et après ; donc il faut le garder à la maison jusqu’à ce qu’il soit complètement guéri, sinon il va propager le virus.
L'AFRIQUE S'EVEILLE, ELLE NE DOIT PAS SE RECOUCHER
Le 29 janvier 2020, cela fera deux mois que je suis à la chambre 08 du Quartier de Haute Sécurité (QHS8) de la prison du camp pénal.
Le 29 janvier 2020, cela fera deux mois que je suis à la chambre 08 du Quartier de Haute Sécurité (QHS8) de la prison du camp pénal. Les néo colonies, et le Sénégal en est une, ne sont pas indulgentes avec les femmes et les hommes anti-impérialistes panafricains. La bourgeoisie bureaucratique apatride peut fermer les yeux sur le "paacoo" des semences d'arachide à l'assemblée nationale, sur les vols des deniers publics au Coud, au port, au Prodac, à Laposte, la spoliation du pétrole et du gaz, sur les multiples scandales quotidiens,…
Le Sénégal soumis préfère que les victimes du néocolonialisme s'immolent devant le palais présidentiel, quand il ne les envoie pas à une mort certaine dans le désert du Sahara ou dans la mer Méditerranée. Que ces mêmes victimes participent à une manifestation anticonstitutionnellement interdite et cela réveille le lion qui dort et déclenche l'hystérie collective de sa basse-cour. Camarades et concitoyens, recevez mes félicitations et encouragements pour la lutte contre la hausse du prix de l'électricité. Cette lutte doit continuer pour exiger la baisse du prix de l'électricité, mais aussi exiger l'électricité pour tous. Ils disent que de 2012 à 2019 les villages électrifiés sont passés de 1648 à 4276. Ils ne disent jamais sur combien de villages, pour combien d'habitants.
Nous disons aussi Noo Lànk pour tous nos concitoyens qui habitent les régions comme Kaffrine où 819 villages sur 1128 n'ont pas accès à l'électricité. Expliquons à nos concitoyens que c'est parce que le Président Macky Sall et ses alliés pillent notre pays et laissent l'impérialisme piller le Sénégal qu'il n'y a pas assez de ressources pour que tous aient l'électricité à un prix accessible à tous; et qu'il ne revient pas aux citoyens de payer l'incurie politique, économique de leur élus.
Soyons tous des bougies en continuant de nous sacrifier pour éclairer le débat politique, économique et social, et contribuer à la libération du Sénégal dans une Afrique libérée, unie et souveraine. C'est cette même politique de pillage néocolonial qui explique qu'il y a un déficit de 40.000 enseignants et de 600 juges, et qu'il y a en 2020 moins d'agents d'hygiène que pendant la colonisation, qu'il y a un déficit de plus de 750 médecins, que le budget 2020 de la santé a reculé de 07 points, … .
Voilà pourquoi nous devons être aux manifestations de nos frères et patriotes concitoyens enseignants. Voilà pourquoi nous devons travailler à bâtir des ponts entre les différentes luttes pour l'édification d'un front multi-luttes.
Depuis le 29 décembre au commissariat central de Dakar, leurs questions et attitudes à mon endroit montrent qu'il y a UN CAS GUY MARIUS SAGNA. Je suis dans une prison pour condamnés dans le quartier de haute sécurité qu'ils réservent aux présumés terroristes, je suis la seule personne sénégalaise qui n'ait pas le droit d'user de téléphone, en deux mois je n'ai vu que 07 personnes en visite, pour un dossier de flagrant délit inscrit en instruction car le juge d'instruction n'est enfermé dans aucun délai. J'ai de la pitié pour le juge Samba Sall. Le même jour où il me dit qu'il a une nièce parmi les travailleurs de PCCI privés de 14 mois de salaire et pour lesquels j'ai participé à trois marches interdites dont une qui m'a valu 10 heures de cellule, le même jour il me donne pour la deuxième fois un mandat de dépôt. Un penseur disait" Il y a deux choses infinies : la bêtise et l'univers." Quelle bêtise que de penser me briser en me mettant en prison !
Le 29 janvier sera aussi mon anniversaire. Mais il y a un anniversaire important à retenir : 2020 marquera les 60 ans de nos vraies fausses indépendances. Mobilisons-nous davantage pour sortir l'Afrique des politiques du Fmi et de la banque mondiale, des APE et de l'accord de Cotonou, pour sortir la France et les institutions de Bretton woods de la gestion de nos monnaies, … pour une Afrique souveraine et unie. Mais n'oublions jamais l'avertissement de Hugues Serraf : "Quand l'Afrique s'éveillera, la France l'enverra se recoucher." C'est arrivé à la fin des années 1950 avec la mise à la tête de nos États de gens qui ne se sont jamais battus pour l'indépendance. Nous avons gagné la bataille de la libération de la parole monétaire. Mais prudence, la France et ses valets manœuvrent sur le Franc Cfa.
J'ai entendu le Président Macky Sall dire que du dauphin il ne connaît que le poisson. Qu'il sache que du "ni oui ni non" nous connaissons le jeu. Le Sénégal et l'Afrique sont des choses très sérieuses pour être ravalés au rang de jeu pour les Présidents Macky Sall, Ouattara, Condé, … sur la question du troisième mandat.
Pour ma part, il doit être clair que si sur le 3ème mandat Macky maquille, nous prendrons le maquis : le maquis de la résistance contre l'oppression contre le juridisme anti-démocratique, contre la duperie et la duplicité politiciennes,…
Ce sera aussi NOO LÀNK à une 3ème candidature de Macky Sall.
«LE CNG DOIT ÊTRE REFORME»
Le Comité national de gestion de la lutte (CGN) n’a plus les moyens de sa politique. C’est du moins l’avis de Yahya Diop «Yékini».
Le Comité national de gestion de la lutte (CGN) n’a plus les moyens de sa politique. C’est du moins l’avis de Yahya Diop «Yékini». Invité de l’émission «arènes sénégalaises» de la chaine privée ITv, l’ex roi des arènes a estimé que la structure a besoin d’être réformée. L’ancien chef de file de l’écurie Ndakaaru s’est également prononcé sur la crise dans l’arène, le manque de sponsors pour les affiches, sa vie de promoteur, mais aussi ses ambitions de mettre sur pied une académie de lutte.
SON METIER DE PROMOTEUR
«Quand je montais des combats, j’étais encore lutteur. C’est moi qui ai ficelé mon combat contre Baye Fall. Aujourd’hui, tout le monde doit investir dans le milieu de la lutte. On essaie de faire de notre mieux. Aujourd’hui, les promoteurs se font rares et ce n’est pas bon pour la lutte. De mon côté, il me reste six journées à faire».
ABSENCE DE LUTTEURS SERERES
«Il n’y a assez de lutteurs. A notre époque, on n’avait pas de problème pour choisir nos adversaires. C’est vrai que Siteu est en train de faire son chemin. Mais il lui reste pas mal de chose à apprendre pour qu’il puisse incarner le lutteur «Sérère». Il a une grande opportunité de le faire, car son oncle est un champion. Il doit le mettre sur le chemin, car beaucoup de Sérères n’attendent que cela pour s’affirmer et lui venir en aide. Mais ce travail, c’est à lui de le faire. Les jeunes ne pratiquent plus la lutte et on ne peut pas être du jour au lendemain un grand champion. Il faut ramper pour arriver au sommet. En ce qui me concerne, je pense que je suis en train de faire ce que je dois faire. Je ne cesse de leur donner des conseils. La carrière d’un lutteur est éphémère. Même aux autres lutteurs qui ne sont pas Sérères, je leur donne mon avis. La preuve, j’ai appelé Franc pour qu’il prenne au sérieux ses combats. Chaque weekend, il doit prendre ce qui lui revient de droit dans le milieu de la lutte».
RETROUVAILLES DE L’ECURIE SERERE
«Nous sommes en discussion. Quand on luttait, il y avait l’écurie sérère. Maintenant, elle n’existe plus. Désormais, c’est Sine Saloum. J’ai toujours prôné qu’un lutteur Sérère peut toujours aller dans une autre écurie que celle des Sérères. J’ai toujours dit que je ne serai l’élève de personne. J’ai toujours cru en mes capacités et en mes qualités».
ABSENCE D’AFFICHES DANS L’ARENE
«Cela montre que la lutte a un énorme problème. Après Papa Sow/ Siteu, il va rester trois mois avant la fermeture de la saison. Et pour ficeler un grand combat, le minimum c’est six mois. Les sponsors se font rares. Et c’est à cause de nous qu’ils ne sont plus là. On dit souvent qu’il y a de la violence dans la lutte. Je ne suis pas de cet avis. Le stade Demba Diop a été fermé parce qu’il avait eu mort d’homme. C’était en football et non en lutte. Aujourd’hui, j’ai honte, car je pensais que les lutteurs pouvaient recevoir 500 millions ou bien plus. C’est ce méritent les sportifs ; surtout cette génération qui draine un monde fou. Les lutteurs comme Eumeu Sène, Lac de Guiers Modou Lô entre autres ne devraient pas rester une saison sans lutter».
LES SOLUTIONS
«Les lutteurs doivent discuter avec les promoteurs sur les cachets de façon raisonnable. J’ai lutté avec Tyson pour 100 millions Fcfa. Et par la suite, je devais lutter avec Bombardier. Mais Gaston est venu discuter avec moi et j’ai lutté pour 90 millions Fcfa. C’est de l’argent. Je ne peux pas comprendre qu’on ne puisse pas organiser des combats à l’arène nationale. Si cela persiste, cet investissement sera à perte. Le président de la République a construit ce stade pour la lutte. Donc, le ministre des Sports Matar Ba et les membres du Cng doivent se lever pour trouver des solutions. Quand on est un lutteur, l’idéal c’est d’avoir un combat. Faire une année blanche, ce n’est pas une bonne chose pour un sportif».
LE CNG DANS TOUT CELA
«Même si je suis toujours au Cng, les gens attendent beaucoup du Cng. Mais à mon avais, cet instance doit être réformée. Ils n’ont plus assez de forces pour diriger le Cng. Malgré leur volonté, ils ne peuvent plus régler les problèmes de la lutte».
LE CAS DE LUC NICOLAÏ
«Pour le cas de Luc Nicolaï, on ne peut que prier pour lui. Personne ne lui souhaite cela. Si ça ne dépendait que de nous, il ne serait jamais entre les mains de la justice.»
AFFICHES EN PERSPECTIVES
«Toutes les affiches sont bonnes. On peut dire que Modou Lô et Ama Baldé sont de la même génération. Pour le cas de Tapha Tine, il a beaucoup d’adversaires dans le milieu de la lutte. Je pense que son opposition avec Bombardier serait un duel explosif. Il peut aussi croiser Eumeu Sène ou prendre sa revanche face contre Balla Gaye. Aujourd’hui, un promoteur est en train de démarcher le combat Eumeu Sène / Bombardier. Si cela se matérialise, ça sera un bon duel».
ACADEMIE DE LUTTE
«Je suis en train de réfléchir pour ouvrir un académie. Mon souhait est de former des jeunes talents et de les donner aux écuries. Mon souhait est de sillonner le pays et organiser des combats. Les membres de mon staff peuvent le faire, même en mon absence. Mais je ne suis pas encore prêt pour entrer dans la lutte avec frappe. J’envisage de le faire dans l’avenir, mais pour le moment, je me limite uniquement à la lutte simple».
REGARD SUR REUG-REUG
«Reug-Reug est un grand champion. Il est de la même génération que Boy Niang, Sa Thiès. Donc, je peux dire qu’il fait partie du cercle des lutteurs comme Modou Lô, Balla Gaye».
L’ACCENT MIS SUR LA GOUVERNANCE DES ETATS MEMBRES
Différents acteurs de développement se sont retrouvés pour trouver des solutions en faveur de l’Afrique
Différents acteurs de développement se sont retrouvés pour trouver des solutions en faveur de l’Afrique. A cet effet, ils comptent s’appuyer sur des rapports nationaux et des plans de développements.
«Aujourd’hui, notre objectif est de contribuer à la réalisation des agendas ambitieux des gouvernements des pays membre du Maep. Il s’agit entre autres des questions liées aux genres, à la transformation de la vie de tous les citoyens, au développement, à la lutte contre la pauvreté et à la création d’emplois», dixit Dias Bongo, conseiller technique du Directeur général du Mécanisme Africain d’Evaluation (Maep).
Ce dernier s’exprimait dans le cadre d’un atelier technique sur l’harmonisation des plans nationaux de développement. L’objectif de la rencontre est «d’encourager la culture de la responsabilité adossée aux valeurs de bonne gouvernance.» Adopté en mars 2003 à Abuja, le Maep a pour fonction d’inciter les États à mettre en place des politiques, des normes et des pratiques qui mènent à la croissance et à la stabilité économiques, au développement durable et à l’intégration sous régionale et continentale. Président de la commission nationale de gouvernance du Sénégal, le Pr Babacar Guèye se réjouit de cette initiative et en appelle à la responsabilité des différents pays membres.
A l’en croire, le Maep est un processus d’évaluation unique au monde, tant par sa longueur et par son intensivité. «C’est un mécanisme conçu par et pour les Africains. Le rapport national et le plan d’action qui l’accompagnent sont le fruit d’un long travail collectif et itératif», dit-il. Ces différentes évolutions nationales vont servir de levier afin de faire de la bonne gouvernance une réalité. A travers ses processus d’autoévaluation et d’évaluation, le Maep pourra améliorer la gouvernance et la prospérité dans tous ses Etats membres et de toutes les parties prenantes en s’appuyant sur l’élaboration d’un programme d’action national (Pan).
Selon le Directeur général de l’organisation, Eddy Maloka, le but du Pan est «d’orienter et de mobiliser les efforts dans la mise en œuvre des changements pour améliorer son état de gouvernance et son développement socio-économique.» Dans le même sillage, Dias Bongo a invité les Etats à œuvrer dans la cohésion pour atteindre les différents objectifs qu’ils se sont fixés. «Ce sont des défis que nous arriverons à relever dans la synergie. Pour garantir ces acquis, nous devons mettre le focus sur la capacitation des Etats membres de manière innovante et prospère. Cela va nous permettre d’accomplir nos objectifs de développements basés sur les demandes de chaque Etat», a-t-il déclaré.
Toutefois, c’est à la sortie de cette rencontre que le travail va être le plus concret. «En effet, c’est au terme de ce processus que les parties prenantes que vous êtes s’engagent à corriger les insuffisances décelées dans le rapport national. Il s’agit d’une formation ou d’une mise en niveau des parties prenantes», souligne Pr Babacar Gueye. Le ministre de la Justice, Malick Sall, quant à lui, a insisté sur le travail de communication qui doit être mené pour faire connaitre le Maep et ses différentes missions. «Les Etats membre du Maep rencontrent des difficultés à exécuter correctement les plans d’actions nationaux liées essentiellement à un déficit de connaissance et de maitrise du Maep ainsi que de ses nouveaux outils parmi lesquels on peut noter les goulots d’étranglements, les revues ciblées et les indices du Maep», déclare le garde des Sceaux.
Le ministre de la Justice a encouragé la poursuite du partenariat entre le Maep et la Fondation africaine de renforcement des capacités qui, selon lui, constitue un excellent levier de mise de nos administrations dans la promotion de la bonne gouvernance.
120 KG DE COCAÏNE ESTIMES A 9,600 MILLIARDS F CFA
La Douane sénégalaise, aidée par des éléments de Police scientifique et l’OCRITIS, a mis la main sur 120 kg de cocaïne à bord d’un navire dénommé Grande Nigeria hier, mardi 28 janvier 2020, au Port autonome de Dakar (PAD).
La Douane sénégalaise, aidée par des éléments de Police scientifique et l’OCRITIS, a mis la main sur 120 kg de cocaïne à bord d’un navire dénommé Grande Nigeria hier, mardi 28 janvier 2020, au Port autonome de Dakar (PAD). La drogue dure, répartis en 30 plaquettes de 1kg dissimulés dans 4 sacs, est estimée à 9 milliards 600 millions de francs CFA.
Encore une nouvelle saisie de cocaïne au Port autonome de Dakar (PAD). Il s’agit de 120 kg de cette drogue dure convoyés en 30 plaquettes de 1kg chacun dissimulés dans 4 sacs d’une valeur totale estimée à 9 milliards 600 millions de francs CFA, informe un communiqué du Bureau des relations publiques et de la communication de la Douane.
«Suite à une information, une équipe de l’Unité mixte de contrôle des conteneurs et des navires (UMCC) de la Subdivision des Douanes du Port autonome de Dakar, secondée par des éléments de la Police scientifique et de l’OCRITIS, a investi et fouillé le navire Grande Nigeria.
L’opération de fouille, effectuée ce mardi 28 janvier 2020, a révélé une cache dans les compartiments du système de ventilation dudit navire dans laquelle se trouvaient 4 sacs contenant 30 plaquettes de 1kg chacun soit 120 kg. Le produit est certifié être de la cocaïne par le Laboratoire de la Police scientifique, compétent en la matière. La valeur totale de la cocaïne saisie est estimée à 9 milliards 600 millions de francs CFA», lit-on dans le texte. Selon la source, le fait nouveau dans le conditionnement, c’est que «les marques et identifiants sur les plaquettes nouvellement saisies sont différents de ceux sur les plaquettes ayant fait l’objet de différentes saisies en 2019. Les membres de l’équipage sont entrain d’être interrogés et l’enquête suit son cours, en rapport avec le Parquet».
En attendant, la Douane sénégalaise et les autres Forces de défense et de sécurité, «réaffirment leur détermination à mettre tout en œuvre pour enrayer toute tentative d’introduction de produits prohibés dans le territoire national et de combattre, par tous les moyens légaux à leur disposition, la Criminalité transnationale organisée», conclut le document.
«MACKY SALL EN EST LE PREMIER RESPONSABLE»
«Les inégalités sociales créées par Macky Sall sont responsables de l’augmentation de l’insécurité ». Telle est la conviction du député de Tekki Mamadou Lamine Diallo.
«Les inégalités sociales créées par Macky Sall sont responsables de l’augmentation de l’insécurité ». Telle est la conviction du député de Tekki Mamadou Lamine Diallo. Dans la question économique qu’il pose tous les mardis au gouvernement, le parlementaire a ainsi observé, arguments à l’appui, que « Macky Sall est le premier responsable » de la montée de l’insécurité au Sénégal.
Mamadou Lamine Diallo tance encore le Macky. Dans sa Questekki d’hier, mardi 28 janvier 2020, le député de l’opposition s’attaque frontalement à l’insécurité généralisée qui martyrise les populations sénégalaises. Aussi dira-t-il sans ambages : « Bébés violés, femmes torturées à mort, attaques à main armée, voilà le triste sort des populations y compris rurales, celles que Macky Sall prétend défendre ».
Tout en relevant par suite que bien qu’on ne puisse pas manquer de « s’incliner devant ces dépouilles et présenter nos condoléances aux familles des victimes qui souffrent … Il nous faut en saisir les raisons profondes ». Pour le député de Tekki, « elles résultent d’une dégradation des valeurs morales de notre société et la valorisation d’un désir prédateur par le régime de Macky Sall ».
Lequel serait, selon lui, de « s’enrichir à tout prix, quels que soient les moyens utilisés, le far west pour ces personnes qui aiment les formules à l’américaine, fast-track, cleaning day, etc. Le désir prédateur s’accompagne toujours d’indiscipline et de désorganisation ».
Raison suffisante pour faire constater, dira le parlementaire, qu’ « Au Sénégal, seule une minorité de personnes reçoivent des revenus réguliers, encore plus dans les secteurs informels. En s’attaquant frontalement à ces secteurs dans un contexte de réduction des dépenses publiques et de hausse des prix, de l’électricité surtout, le régime de Macky Sall prive des centaines de milliers de Sénégalais de revenus certes aléatoires et faibles, mais assurant une certaine survie, mécaniciens, vendeurs concurrencés par les grandes surfaces françaises, etc. ».
Conséquence, selon le député de l’opposition, « les inégalités de revenus augmentent de jour en jour. L’aristocratie de l’Apr et les affidés de la Famille FayeSall affichent aux yeux de tous leur enrichissement illicite, « battré dans les xawares », 8-8 rutilantes… ». Et d’asséner en conclusion : « Voilà les raisons profondes de la montée de l’insécurité. Macky Sall en est le premier responsable ».