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25 juillet 2025
BOUGAZELLI À LA SECTION DE RECHERCHES, SES PRÉSUMÉS COMPLICES DÉFÉRÉS AU PARQUET
L’affaire des faux billets dans laquelle est impliquée le député de la mouvance présidentielle, Seydina Fall alias Bougazelli est loin de connaitre son épilogue
L’affaire des faux billets dans laquelle est impliquée le député de la mouvance présidentielle, Seydina Fall alias Bougazelli est loin de connaitre son épilogue. Ayant refusé de déférer à la convocation des enquêteurs le vendredi dernier, le député de l’APR est attendu, ce lundi à la Section de Recherches de Colobane.
Selon des sources, il a finalement accepté d’aller répondre aux enquêteurs. Il l’a notifié aux hommes en bleu qui l’ont localisé. Selon toujours nos sources, sur son lit dans une clinique de la place, le député a également essayé de blinder sa défense en contactant de grands avocats du barreau de Dakar afin qu’ils puissent l’assister dans cette affaire.
S’agissant des autres personnes qui ont été interpellées en même temps que le parlementaire, elles pourraient être déférées ce lundi devant le parquet. D’autant que la durée légale de leur garde à vue s’épuise ce lundi. Mais, elles pourraient bénéficier d’un retour de parquet car, les enquêteurs auraient besoin de les confronter avec le député qu’elles ont lourdement chargé
PAPE DIA, FRÈRE DE BOMBARDIER EST DÉCÉDÉ
Pape Dia, grand frère et Manager du lutteur Bombardier de Mbour est décédé ce dimanche 17 novembre à Thies
L‘Eglise est contre toute initiative de légalisation de l’avortement et de l’homosexualité. Elle l’a affirmé ce samedi au cours de l’Assemblée générale des évêques de la Conférence épiscopale de Sénégal, de la Mauritanie, du Cap-Vert et de la Guinée, à l’occasion de la session ordinaire de l’année pastorale 2019-2020, tenue à Thiès.
Les évêques de la Conférence épiscopale de Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert et Guinée Bissau se préservent «le droit de porter un jugement sur les choix des individus, au nom du respect de la dignité humaine». En même temps, ils ont dénoncé avec fermeté «toute initiative de vouloir légaliser l’avortement et l’homosexualité». C’était ce samedi face à la presse, en marge de la session ordinaire de l’année pastorale 2019-2020. Selon leur porte-parole du jour, monseigneur Paul Abel Mamba, «devant les déviations morales parfois soutenues dans les réseaux sociaux», les évêques réaffirment «la position de l’Eglise universelle de lutter contre toute idéologie visant à considérer le corps humain comme un objet dont on peut disposer sans aucune référence aux valeurs morales et spirituelles».
La réalité qui touche également «toutes les couches sociales et religieuses du monde», à savoir la franc-maçonnerie et les loges maçonniques, a été également au cœur du prêche de la Conférence épiscopale qui se dit préoccupée par un tel phénomène. De ce fait, «les évêques mettent en garde tous les chrétiens contre le danger d’ordre spirituel de telles pratiques». Et Paul Abel Mamba, évêque de Ziguinchor, a soutenu que «de pareilles pratiques sont incompatibles avec la foi catholique». Aussi, le premier vice-président de la Conférence épiscopale s’est prononcé sur «la question de la sécurité dans nos Etats».
Il s’inquiète «des saisies récurrentes de stupéfiants souvent en grande quantité, relayées par la presse ces derniers temps dans nos pays» avant d’interpeller«les autorités à avoir plus de rigueur et de vigilance contre ces agissements afin de préserver la vie et l’avenir de nos jeunes Nations, mais surtout de notre jeunesse qui est sou vent victime». Egalement, le religieux a insisté «sur la question cruciale de la migration irrégulière»pour appeler «les jeunes de nos
diocèses à prendre conscience des dangers d’une telle migration» et les invite «à s’investir pour développer leur propre pays».
L’évêque perd presque son latin quand il s’agit de s’épancher sur le «traitement inhumain dont beaucoup de jeunes émigrés sont victimes» et dénonce «le non-respect des droits des migrants et surtout les meurtres dont ils sont victimes». Ainsi, les évêques de la conférence épiscopale ont demandé aux gouvernants de «poursuivre les efforts entrepris pour améliorer la condition de vie des jeunes». Au-delà, ils ont prié pour la paix et l’entente pour tous les acteurs politiques, économiques et sociaux en vue du bien des populations, surtout les plus vulnérables. Ils en appellent au sens de la responsabilité de tous. Les évêques se sont réjouis des progrès réalisés dans leurs différents pays et souhaitent qu’ils contribuent à améliorer la vie des citoyens.
Mgr Paul Abel Mamba et ses pairs ont, en outre, renouvelé leur appel «à la vigilance de tous pour promouvoir et préserver le bien commun». Ils disent avoir la joie de participer au colloque organisé par le diocèse de Thiès sur le dialogue islamo-chrétien et aux différentes célébrations de la clôture de son jubilé d’or. A cet effet, ils renouvellent leur «amitié fraternelle à tous les guides religieux musulmans et leur engagement à continuer à promouvoir le dialogue entre les religions dans leurs différents diocèses».
LA FRANCE ET LE SENEGAL RENFORCENT LEUR LUTTE CONTRE L'IMMIGRATION IRREGULIERE
À l'occasion de la visite, à Dakar du Premier ministre français, Edouard Philippe, la France et le Sénégal ont renouvelé, dimanche, leur coopération dans la lutte contre les migrations irrégulières.
À l'occasion de la visite, à Dakar du Premier ministre français, Edouard Philippe, la France et le Sénégal ont renouvelé, dimanche, leur coopération dans la lutte contre les migrations irrégulières.
Sept semaines après un débat au Parlement français sur l'immigration voulu par Emmanuel Macron, la France et le Sénégal se sont engagés à "poursuivre une coopération efficace contre les migrations irrégulières".
"Une politique migratoire ce n'est pas qu'une addition de contraintes, c'est aussi l'expression de choix affirmés", a résumé M. Philippe, qui a été accueilli par le président Macky Sall, à Dakar, le 17 novembre. "La délivrance des titres de séjour doit répondre à des principes clairs et ne pas être le fruit d'une forme de passivité", a ajouté le Premier ministre devant la communauté française vivant à Dakar.
Parmi les leviers dont dispose la France, l'aide publique au développement, dont le budget total doit atteindre 0,55 % du PIB en 2022. Environ 2 milliards d'euros ont été distribués au Sénégal depuis 2007 : des "efforts" qui doivent "produire des résultats sur l'immigration irrégulière", souligne Matignon.
La France soutiendra ainsi la modernisation de l'état civil sénégalais ainsi que certains services de police et gendarmerie dédiés aux contrôles des frontières et à la lutte contre le trafic des migrants.
"Passeports talents"
Concernant l'immigration légale, Matignon salue la "vraie dynamique", "de l'ordre de 7 %", d'admission d'étudiants sénégalais (12 500 en 2019) dans l'enseignement supérieur français.
Edouard Philippe souhaite "augmenter le nombre de passeports talents", réservés aux étrangers disposant de certaines qualifications, "et de visas de circulation de longue durée". Il s'est aussi engagé à réduire de moitié, dès début 2020, les délais de traitement des demandes de visa.
Quatre feuilles de route ont été paraphées à l'issue du 4e séminaire intergouvernemental entre les deux pays : elles portent sur les enjeux de sécurité et de défense ; l'éducation, la jeunesse et la formation ; l'émergence du Sénégal ; la mobilité et la migration.
LA LISTE DU RESTE DES OBJETS RECLAMES PAR LA FAMILLE OMARIENNE
Ce sont, en particulier, 517 livres et manuscrits de Ségou, le trésor, la collection privée Archinard, les 150 photos de la collection Archinard et la peau de prière et divers autres objets.
En plus des autorités sénégalaises et françaises avec à leurs têtes le président de la République, Macky Sall, et le Premier ministre français, Édouard Philippe, plusieurs personnalités religieuses ont pris part à la cérémonie de restitution, hier dimanche, du sabre d’El Hadji Oumar Foutiyou Tall. Il s’agit notamment du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mnasour, du Khalife de la famille omarienne, Thierno Bachir Tall, des membres de la famille et descendants d’El Hadji Oumar Foutiyou Tall installés au Sénégal, en Guinée, au Mali et au Nigéria et des représentants de toutes les familles religieuses du Sénégal.
Selon Aps, le porte-parole de la famille omarienne, après avoir remercié la France, a rappelé qu’un important patrimoine omarien reste toujours dans l’hexagone. Ce sont, en particulier, 517 livres et manuscrits de Ségou, le trésor, la collection privée Archinard, les 150 photos de la collection Archinard et la peau de prière et divers autres objets.
La cérémonie a démarré avec la signature de la Convention du dépôt du sabre entre le ministre des Armées français, Florence Parly, et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop. Il s’en est suivi l’exécution de la «Tara», un chant funèbre interprété par la Musique générale des Forces Armées. C’est un chant d’origine peulh qui est rattaché au nom du vénéré chef religieux. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre français est invité à remettre le sabre au président de la République, Macky Sall. Un moment solennel ! Historique !
Cet instant est accompagnée d’applaudissements et d’exclamations de la Grandeur de Dieu: «Allahou Akbar, (Dieu est Grand)». L’émotion était à son comble chez les disciples d’El Hadji Oumar Tall. Le sabre est, par la suite, remis au ministre de la Culture du Sénégal qui l’a, à son tour, confié au directeur du Musée des civilisations noires. Il sera mis à la disposition de ce Musée. Ce sabre qui séjourne au Musée des civilisations noires (MCN) à Dakar, depuis l’inauguration de ce joyau il y a près d’un an, a été précédemment gardé au Musée des Armées de France à Paris.
Cette cérémonie de restitution est un des actes du séminaire gouvernemental sénégalo-français qui s’est tenu, hier dimanche, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, dans le département de Rufisque, a appris l’Aps du Service protocolaire de la Présidence de la République. La même source rappelle que ce retour du sabre entre dans le cadre de la restitution des biens culturels qu’avait décrété le président de la République française, Emmanuel Macron, après la publication du rapport conduit par les universitaires Felwine Sarr et Bénédicte Savoy.
LE SÉMINAIRE INTERGOUVERNEMENTAL FRANCO-SÉNÉGALAIS, UN DES SUJETS EN EXERGUE
Dakar, 18 nov (APS) - Plusieurs sujets font le menu de la livraison de lundi de la presse quotidienne, parmi lesquels le séminaire intergouvernemental franco-sénégalais et le présumé trafic de faux billets visant le député Seydina Fall Bougazelli.
Le Soleil par exemple annonce que le Sénégal et la France ont signé "six accords de partenariat dans divers domaines de coopération’’, en marge d’un séminaire gouvernemental tenu dimanche, à Dakar.
Ce séminaire intergouvernemental s’est déroulé dans l’après-midi, peu après l’arrivée, dans la capitale sénégalaise, du Premier ministre français Edouard Philippe.
Plusieurs quotidiens reviennent, dans ce cadre, sur la restitution par la France du sabre du marabout El Hadj Oumar Tall, résistant à la pénétration coloniale. "Devant le khalife général des tidianes et le khalife général de la famille omarienne, le sabre de Cheikh Oumar Foutiyou Tall a été officiellement restitué hier, 17 novembre, à la présidence de la République du Sénégal’’, écrit Walfquotidien.
Selon ce journal, le Premier ministre français Edouard Philippe "s’est spécialement déplacé pour la remise de l’arme d’un des pionniers de la confrérie tidiane au Sénégal’’. "Sa place est ici’’, dit M. Philippe dans des propos rapportés par le journal Le Quotidien.
"Hier a été signée la convention du dépôt de sabre de El Hadj Oumar Tall entre les ministres des Armées de la République de France, Florence Parly, et le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop. Un processus qui marque le début de la rétrocession du patrimoine africain, qui dort dans les musées français’’, signale le même journal.
"Un moment à la fois solennel et historique !’’, relève Sud Quotidien, au sujet de cette cérémonie tenue à la salle des banquets de la présidence de la République, sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais, lequel "a qualifié cet acte de retrouvailles pour +signer la paix des braves+ entre descendants d’anciens belligérants, déclarant ainsi que +ce jour est historique !+’’.
"Les grands hommes, comme leurs sabres, ne meurent jamais. Ils défient le temps’’, a déclaré Macky Sall lors de la restitution de cette relique historique, rapporte le quotidien Vox Populi.
"Malgré le symbolisme et l’euphorie légitime qui ont ponctué la présentation du sabre d’El Hadj Omar Tall (...), la restitution intégrale va être un peu plus compliquée qu’il n’y parait’’, souligne le quotidien Enquête, parlant de "flou artistique autour d’un +dépôt-restitution+’’.
Un autre sujet en exergue concerne le présumé trafic de faux billets de banque dans lequel le député Seydina Fall Bougazelli est cité. "Bougazelli, billet retour à la gendarmerie’’, affiche L’Observateur. Le quotidien annonce que ce dernier ’’est attendu aujourd’hui (lundi) à la section de recherches de Colobane’’, après avoir fait faux-bord vendredi.
"Interné depuis vendredi dernier, dans une clinique de la place, à la suite d’un +malaise+ lui ayant occasionné une +hyperglycémie+, le député Seydina Fall Bougazelli avait fait faux bond aux gendarmes’’, écrit le journal.
"Au procureur de jouer’’, indique le quotidien Enquête, qui souligne que selon le Code de procédure pénale, seul le maître des poursuites peut contraindre Bougazelli à comparaître. Il note que dans cette affaire, un Burkinabè a été aussi arrêté, portant à six le nombre de complices qui seront déférés ce lundi.
"Fin de cavale ?’’, s’interroge le quotidien Kritik’, selon lequel le député Bougazelli a promis, par sms, de se livrer aux gendarmes ce lundi. Le journal, citant le garde des Sceaux, Malick Sall, précise toutefois que cette affaire ’’n’est pas encore devant la justice’’.
D’autres journaux dont Walfquotidien relaient les propos du chef de l’Etat sur la dette, des déclarations faites par Macky Sall lors du panel organisé par les cadres de son parti "pour répondre à ses détracteurs qui parlent de l’endettement du Sénégal’’.
’’Pour le chef de l’Etat, note Walfquotidien, cet endettement est universel car aucun pays ne saurait se développer sans endettement’’.
L’Observateur fait remarquer que le débat sur la dette ’’énerve Macky Sall’’. ’’On ne s’endette pas pour entretenir des fonctionnaires et des politiciens (...)’’, assène-t-il sur ce sujet, des déclarations reprises par le journal à sa Une.
BK/ASG
SIGNATURE D’UNE NOUVELLE «PAIX DES BRAVES»
Un moment à la fois solennel et historique ! La salle des banquets du palais de la République a abrité hier, dimanche 17 novembre, la cérémonie de restitution du sabre d’El Hadji Oumar Tall au Sénégal.
Un moment à la fois solennel et historique ! La salle des banquets du palais de la République a abrité hier, dimanche 17 novembre, la cérémonie de restitution du sabre d’El Hadji Oumar Tall au Sénégal. Le président de la République, Macky Sall, qui a présidé la rencontre en compagnie du Premier ministre français, Édouard Philippe, en visite au Sénégal, a qualifié cet acte de retrouvailles pour «signer la paix des braves» entre descendants d’anciens belligérants, déclarant ainsi que «ce jour est historique!». Mieux, après être entré en possession de l’arme qu’il a reçu des mains du Premier ministre français, il a assuré que «nous sommes prêts à recevoir notre patrimoine et nous sommes prêts au partage et à l’échange fraternels.» Auparavant, Edouard Philippe a souligné que «la place de ce sabre est bel et bien ici, auprès des peuples qui composent l’empire qu’a fondé El Hadji Oumar Tall».
MACKY SALL, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE «Nous sommes prêts à accueillir notre patrimoine et…»
«Nous sommes prêts à accueillir notre patrimoine et nous sommes prêts au partage et à l’échange fraternels».Dixit le président de la République, Macky Sall, après avoir reçu le sabre du vénéré El Hadji Oumar Tall des mains du Premier ministre français, Édouard Philippe. C’était hier, dimanche 11 novembre, lors de la cérémonie de restitution au Sénégal du sabre du chef religieux et résistant à la colonisation française, El Hadji Oumar Foutiyou Tall, qu’il a présidé à la salle des banquets du palais présidentiel, en compagnie du Premier ministre français, en visite dans notre pays. Selon le président Sall, «le Sénégal est pour le dialogue qui réduit la distance et favorise la compréhension. Nous sommes pour le rendez-vous du donner et du recevoir à la civilisation universelle, symbiose de toutes les cultures. Pour le Sénégal, le patrimoine rapatrié à sa source, fera aussi place à l’échange par une circularité ouverte à l’Afrique, à l’Europe et au reste du monde». D’ailleurs, «c’est dans cet esprit de partage et fraternité humaine que nous recevons, aujourd’hui, le sabre d’El Hadji Oumar. C’est dans le même esprit que nous accueillerons, demain, d’autres patrimoines sénégalais», a-t-il dit. Le chef de l’Etat de rappeler que le rapatriement du patrimoine africain retenu par la France fait l’objet d’intenses réclamations légitimes qui suscitent des débats passionnés. Mais, le Sénégal et la France veulent inscrire cette restitution dans «un esprit convivial, de façon sereine, posée et apaisée. C’est le sens même de cette cérémonie d’aujourd’- hui (hier, ndlr)».
Pour Macky Sall, «en restituant le sabre d’El Hadji Oumar, mystique et intellectuel hors pairs, saint homme et résistant, la France célèbre en même temps que sa propre grandeur, l’honneur et la dignité d’un combattant dont le refus de la soumission symbolise finalement notre attachement commun à une valeur partagée: la liberté». Donc, «ce jour est historique. Voici que des descendants d’anciens belligérants se retrouvent et sympathisent, comme pour signer la paix des braves, avec cette cérémonie de remise du sabre en prélude à sa restitution définitive», a-t-il soutenu. Suffisant pour qu’il magnifie le «courage» du président français, Emmanuel Macron. «Il fallait du courage pour s’élever au-dessus du tumulte et entreprendre l’exercice délicat de restitution des objets. Oui, la symbolique est forte de sa charge émotionnelle, parce qu’un sabre, vous l’avez dit, est plus qu’une arme. A travers les âges, et encore de nos jours, le sabre est symbole de fierté et d’élégance, d’apparat et de noblesse. De grands hommes en ont fait leur compagnon inséparable. Et les grands hommes, comme leur sabre, ne meurent jamais. Ils défient le temps à travers leurs œuvres. Ainsi, en est-il d’El Hadji Oumar Tall, l’aigle de Halwar».
LA FRANCE INDIQUE LA VOIE A TOUS LES DETENTEURS DU PATRIMOINE AFRICAIN
A l’en croire, «(…) si la capture d’un patrimoine oblitère et efface la mémoire d’un peuple, pour nous, sa restitution ne signifie ni contemplation béate du passé ni un repli étriqué sur soi». En attendant, avec cette restitution, fera-t-il savoir, la France ouvre la voie à tous ceux qui détiennent le patrimoine africain. «Nos deux pays écrivent ensemble l’histoire, au présent, en inaugurant de nouvelles modalités relationnelles qui cèdent la place à la noblesse d’un paradigme fondé sur le respect mutuel et la confiance d’un destin solidaire», a-t-il confié. Et le président Sall de poursuivre: «il est heureux que le sabre d’El Hadji Oumar Tall, conservé au Musée de l’Armée française, sous le numéro d’inventaire 6995, balise de son éclat, cette nouvelle séquence des relations franco-sénégalaises», a-t-il expliqué le président sénégalais qui a ramis le sabre, reçu des mains du Premier ministre français, au ministre sénégalais de la Culture. Avant que ce dernier ne le confie au directeur du Musée des civilisations noires où l’arme de Cheikh Oumar Foutiyou Tall sera exposée
EDOUARD PHILIPPE, PREMIER MINISTRE FRANÇAIS «LA PLACE DU SABRE D’EL HADJI OUMAR TALL, C’EST BEL ET BIEN ICI»
«La place de ce sabre est bel et bien ici, auprès des peuples qui composent l’empire qu’a fondé El Hadji Oumar qui comprend aujourd’hui une partie du Sénégal, de la Guinée, du Mali...» Le Premier ministre français, Edouard Philippe, en est convaincu. Prenant la parole avant le président Macky Sall, hier dimanche, lors de la cérémonie de restitution du sabre du vénéré chef religieux doublé de résistant à l’envahisseur français, le Premier ministre français s’est demandé «comment ne pas voir dans ce sabre le sang versé par les tirailleurs sénégalais, aux côtés des soldats français, pour défendre notre pays, notre culture, nos valeurs pendant les deux guerres mondiales ?» Edouard Philippe de revenir sur son rapport avec les sabres. «Il se trouve que j’ai un lien particulier avec les sabres. J’en possède un qui me suit partout... dans mes différents bureaux, y compris sur celui sur lequel je travaille, à Matignon. C’est un sabre que je conserve depuis mon service militaire. Elle signifie beaucoup pour moi (...) Ce sabre est une arme noble par excellence. C’est celle du commandement, celle de la responsabilité, celle de la charge, de l’abordage. Tout dépend de l’endroit où on se trouve. Mais quel que soit l’endroit, avec un sabre, on est toujours en première ligne.»
Toutefois, le Premier ministre français, qui a été reçu par Macky Sall et les Khalifes des Tidiane et de la famille omarienne, s’empresse de relever que «ce sabre qui nous réunit, est plus prestigieux que celui que je possède. Celui-ci, est celui d’un conquérant, celui d’un guide spirituel que l’histoire connaît sous le nom d’El Hadji Oumar Tall. Ce sabre, c’est celui du fondateur d’un empire toucouleur qui comprenait la Guinée, le Mali et le Sénégal...», a-t-il souligné, rappelant «l’engagement» de la France dans le processus de restitution du patrimoine africain. Edouard Philippe est accompagné à Dakar d’une forte délégation composée de Jean Yves Le Driand, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Florence Parly, ministre des Armées, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Franck Riester, ministre de la Culture, JeanBaptiste Djebbari, Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition Écologique et Solidaire, chargé des Transports, Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, de parlementaires, de chefs d’entreprises et de plusieurs autres personnalités.
7 JOURS POUR S’INSCRIRE
Ils sont 45 584 nouveaux bacheliers à être orientés dans 13 établissements publics d’enseignement supérieur, alors que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) en avait proposé un quota de 54 415
Ils sont 45 584 nouveaux bacheliers à être orientés dans 13 établissements publics d’enseignement supérieur, alors que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) en avait proposé un quota de 54 415. Les bacheliers ont jusqu’à samedi prochain–les inscriptions ont démarré avant-hier–, pour valider leurs structures d’admission.
Les 45 584 nouveaux bacheliers ont tous, en principe, reçu des email et/ou sms pour leur informer la filière et l’établissement auxquels, ils ont été orientés. L’opération d’orientation des nouveaux bacheliers a commencé avant-hier samedi soir. C’est le directeur général de l’Enseignement supérieur (Dges), Pr Abdoul Sow, qui a fait l’annonce, à l’occasion d’un point de presse. Les futurs pensionnaires des établissements publics d’enseignement supérieur ont une semaine, selon le Dges, pour valider en allant payer chez l’opérateur financier de son choix. Sans donner une heure précise, ce sera alors le samedi 23 novembre. S’il ne le valide pas à la fin de la semaine la place sera attribuée à un autre bachelier dans une seconde distribution. Les orientations se poursuivront jusqu’au 15 décembre, date à laquelle toutes les distributions se termineront.
Ainsi, on peut s’attendre jusqu’à fin décembre pour voir certains bacheliers poursuivent les inscriptions, au moment où les enseignements et apprentissages auront déjà démarré dans certaines facultés. La direction de l’Enseignement supérieur ouvre une large fenêtre pour permettre aux bacheliers de s’inscrire sans grande difficulté. Le paiement des droits d’inscription peuvent être effectué auprès de cinq (5) opérateurs financiers, notamment La Poste, Wari, Orange Money, I-Pay, Proximo. Le principal défi est de trouver le montant requis à l’inscription, notamment 25 mille FCfa. L’Université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio (Uam) et l’université El Hadji Ibrahima Niasse du Sine-Saloum (Ussein) recevront respectivement 300 et 2000 bacheliers.
L’université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) aura 3000 nouveaux entrants, tandis que l’université de Thiès va en avoir 1445. L’université Gaston Berger de Saint-Louis recevra 3100 bacheliers, alors qu’elle en demandait 2 325. L’université Alioune Diop de Bambey accueillera 3000 nouveaux étudiants. L’université virtuelle du Sénégal aura le même nombre demandé, c’est à dire 10 milles nouveaux bacheliers. La première université du Sénégal, UCAD, aura 20 751 nouveaux bacheliers. Les universités publiques recevront au total 43 596 nouveaux bacheliers, alors qu’elles en demandaient 50 300. 1988 nouveaux bacheliers seront répartis dans les instituts supérieurs d’Enseignement Professionnel de Thiès, Diamniadio, Bignona, Richard Toll et Matam. Les quotas ont été répartis après un travail de la commission nationale d’orientation des bacheliers. Elle avait pour mission de consolider les places offertes et valider. Il était question d’envoyer les listes par université et par filière aux commissions pédagogiques des facultés et Unité de formation et de recherche (Ufr) des universités pour vérification et application des critères de classement et de sélection. «Les listes ont été envoyées le 4 novembre 2019 et retournées le 13 novembre», explique le directeur de l’Enseignement supérieur.
8 831 BACHELIERS «INTROUVABLES»
A l’occasion du point de presse sur les orientations des bacheliers, Amadou Abdoul Sow a annoncé un gap de 8 831 places, notamment bacheliers à orienter. Cet écart s’est fait après soustraction des 54 415 bacheliers sur 45584 places consolidées dans les universités publiques et Isep. Où se trouvent-ils ? Le Pr Amadou Abdoul reste évasif : «ils sont recrutés par concours ou entretien, notamment ESP, Cesti, Ebad, Ensetp, Igt, Iupa, Esea, Iface, Isfar et Ensa». Il cite aussi l’école polytechnique de Thiès, d’autres partis à l’étranger avec une bourse ou par leurs moyens propres. Il existe, selon lui, des bacheliers ayant choisi d’aller dans les établissements privés. Ne demandez pas au directeur général de vous faire la répartition des 8 831 bacheliers dans ces établissements mentionnés. «Nous n’avons pas le nombre exact. Nous ne les avons pas envoyés. A la fin de la distribution, le gap restant est quelque part», précise le Dges.
CHAPITEAUX POUR ACCUEILLIR LES NOUVEAUX BACHELIERS
Pour permettre aux universités et établissements publics de recevoir l’ensemble de ces bacheliers, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 6 milliards FCfa pour terminer les chantiers inachevés des universités. Il s’agit de terminer l’ensemble des infrastructures relatives aux programmes d’extension des Université, de terminer la construction et l’équipement des cent (100) laboratoires scientifiques et de terminer la construction et l’équipement de sept (7) Espaces numériques ouverts (Eno). Sans date précise, il est prévu de réceptionner et équiper les résidences universitaires, en cours de construction à l’UCAD et à l’UGB, finaliser et équiper les amphithéâtres en cours de construction à l’UGB et à l’UASZ et de finaliser et équiper le restaurant universitaire en cours de construction à l’UADB. «La décision de terminer courant 2020 les chantiers concernant les réhabilitations et constructions de nouvelles d’infrastructures d’accueil dans les universités», soutient Pr Amadou Abdoul. Le ministre avait annoncé l’ouverture de deux cent nouveaux (200) postes d’enseignants et la construction et l’équipement de deux cent (200) nouveaux bureaux d’enseignant. Dans l’immédiat, le ministère va mettre en place, dans brefs délais, de chapiteaux de différentes capacités selon les universités pour augmenter le nombre de places. «Ces mesures sont en train d’être actées par les universités. On met en place des chapiteaux. Chaque université a un nombre exact et la taille», fait savoir le Dges. Si le directeur Abdoul Sow est très clair sur les mesures prises relatives aux capacités d’accueil des universités, il n’en demeure pas moins que les acteurs n’ont aucune visibilité sur les autres mesures, notamment l’augmentation du personnel enseignant requis pour assurer les enseignements apprentissages. Que dire des difficiles conditions, notamment l’assainissement, à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.
ORIENTATION : LA DECISION N’APPARTIENT PAS AUX ETUDIANTS
«La décision d’orienter ou de ne pas orienter, n’appartient pas aux étudiants», a répondu le Dges aux différentes récriminations des étudiants sur le flux important d’étudiants devant s’inscrire dans les universités publiques. Selon lui, «c’est aux enseignants, aux autorités pédagogiques et autres Recteurs d’en décider. Les étudiants peuvent réclamer de bonnes conditions d’études. On n’a jamais demandé aux anciens étudiants. Ce n’est pas alors aujourd’hui que nous le ferons».
Par Abdoul Aziz TALL
EXIGENCE D'ÉQUITÉ
La démarche insidieuse avec laquelle on a libéré récemment certains peut laisser penser qu’il existe un traitement réservé aux délinquants de haut niveau et un autre pour les délinquants de classe inférieure
Il y a de cela quelques mois, un député de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, déclarait avec assurance, sur un plateau de télévision, que bon nombre d'immeubles dans notre pays sont le fruit de l'argent de la drogue. Qui plus est, il avait clairement indiqué qu'il serait disposé à être entendu par le procureur de la République pour s'expliquer sur cette très grave révélation. Aucune suite officielle n'ayant été donnée à ses propos, il y a vraiment de quoi s'inquiéter de ce mutisme.
Toujours est-il que depuis quelques temps, on assiste à des révélations terrifiantes sur d’énormes quantités de drogues dures saisies dans notre pays, de trafic de faux billets de banques, de vols de munitions et autres pratiques de délinquance financière qui menacent assurément notre économie et de manière générale, les fondements même de notre société . Mais le plus inquiétant est que des personnes supposées crédibles seraient impliquées dans ces pratiques délictuelles .
Dès lors, il est à redouter que le pays lui-même soit classé dans cette catégorie des nations connues comme étant des plaques tournantes des blanchiments de toute nature. Il faut reconnaître tout de même, que nos différentes forces de sécurité sont constamment à pied d’œuvre pour traquer les auteurs de ces pratiques illicites . Ce dont il faut les féliciter, les encourager et louer leur engagement dans ce combat sans fin. Toutefois, le hic est que bien souvent, les mastodontes de ces trafics de drogue et autres activités délictuelles seraient bien loin d’être inquiétés, au même moment où, de petits délinquants usagers de chanvres indiens surpeuplent nos prisons. La démarche insidieuse avec laquelle on a libéré récemment et par le passé de présumés délinquants sur la base de prétextes on ne peut plus douteux, peut laisser penser qu’il existe un traitement réservé aux délinquants de haut niveau et un autre pour les délinquants de classe inférieure. Se pose dès lors, la problématique de l’équité quand à la manière de traiter les citoyens . L’équité doit être le socle sur lequel repose une justice.
L’équité, selon le Robert, consiste à traiter tout le monde sur un pied d’égalité. Alors que la justice est le pouvoir de faire régner le droit : elle punit et récompense. Un grand penseur affirmait à cet égard que « Le juge prononce selon le droit, l’arbitre peut juger en équité. Qu’y a-t-il donc au-dessus de la justice ? L’équité ». L’équité est le fondement de la démocratie dans toutes les nations qui ont choisi cette option politique. Aujourd’hui, l’actualité est marquée par une affaire de faux billets de banque découverts dans le véhicule d’un député, un membre donc de l’Assemblée nationale, cette institution là même qui vote les lois de notre pays. Sans préjuger de la culpabilité ou non du mis en cause, il est permis de s’interroger légitimement sur la promptitude avec laquelle on l’aurait libéré provisoirement, et qui peut donner raison à ceux qui pensent que ce dossier finira comme les autres qui l’ont précédé, dans les méandres des considérations relationnelles .
Dans le même chapitre de ces pratiques suspectes, l’on assiste sans réagir, à l’exhibition de ces détenteurs de mallettes d’argent contenant des dizaines, voire des centaines de millions de francs, ostensiblement exposées à l’occasion de certaines manifestations et dont les auteurs n’ont aucune activité connue pouvant générer autant de revenus. Si toutes ces pratiques relèvent effectivement d’activités illicites, c’est notre économie qui risque d’en être minée, ruinée, déstructurée, et l’impunité continuera allègrement de faire des émules dans les sphères de la délinquance financière. Notre jeunesse pourrait également en pâtir, car elle sera la cible privilégiée à qui sera offerte la possibilité d’accéder aisément à l’usage de stupéfiants de toutes natures, compromettant ainsi l’avenir de ce qu’ une nation a de plus sacré : Sa ressource humaine. Mais la plus grave menace dans cette situation est que tous ces vaillants agents de l’état, des forces de sécurité, de la justice comme de la douane qui traquent ces grands délinquants, quelquefois au péril de leur vie, se seront résignés parce que nargués, fragilisés voire démobilisés, à l’idée que finalement, il ne sert à rien de prendre des risques pour des délits qui ont de fortes chances d’être classés sans suite. Or, si la digue de protection institutionnelle s’effondre, c’est les fondements mêmes de la République, de l’Etat de droit et de la démocratie qui risquent de s’affaisser à travers un système de prévarication, de crimes et de trafic d’influence qu’il sera difficile d’éradiquer, une fois solidement enraciné. La boulimie de l’argent sale aura fini par gangrener tous les secteurs de la nation. Toutes les voix autorisées de notre pays ont l’obligation morale de porter ce combat, au risque d’être traduites devant le tribunal de cette maxime : « Pêcher par le silence lorsqu’on doit s’exprimer, transforme les hommes en lâches »
Par Biram Senghor,
LETTRE OUVERTE AUX PRÉSIDENTS FRANÇAIS ET SÉNÉGALAIS
Messieurs les présidents de la France et du Sénégal, mais aussi du Mali, de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso, du Togo etc. il est urgent, au-delà des discours, d’honorer la mémoire de ces soldats africains
Fils de feu M’Bap Senghor, Tirailleur sénégalais tué par l’armée coloniale française le 1er décembre 1944 à Thiaroye (Sénégal), je me suis résolu à vous adresser cette lettre ouverte après avoir, depuis les années 70, demandé des explications à l’État français sur les circonstances de la mort de mon père. Sous la présidence de François Mitterrand, le chef de Cabinet du ministre de la Défense, Charles Hernu, s’est ému de ma situation sans pouvoir m’apporter d’explication. Depuis 2015, je n’ai pas reçu le moindre retour à mes courriers au ministère de la Défense puis des Armées me contraignant à saisir la justice alors que le mensonge d’État a été mis au jour par des recherches historiques.
Le 1er décembre 2019, où et comment allons-nous commémorer le 75ème anniversaire de la mort violente de mon père à Thiaroye ? Lors du 70ème anniversaire, le président Hollande, devant les tombes anonymes du cimetière militaire de Thiaroye, a reconnu non pas le massacre mais uniquement que les ex-prisonniers de guerre, dont un certain nombre avaient rejoint la Résistance après leur évasion des Frontstalags situés en France, devant être démobilisés à la caserne de Thiaroye, n’avaient pas perçu leur dû et que les armes des militaires français s’étaient retournées contre eux. Il s’agissait d’automitrailleuses et non des fusils des tirailleurs du service d’ordre. Alors que l’État français a fait croire durant 70 ans que les victimes étaient enterrées dans les tombes anonymes, en 2014, le président de la République a contredit le chiffre officiel de 35 tirailleurs morts en annonçant au moins 70 victimes et que l’endroit de leur sépulture demeurait mystérieux.
Les archives consultables, reflets du récit officiel mensonger, ont été remises au Sénégal sous forme numérisée en novembre 2014, mais ne sont toujours pas mises à disposition ni des autres États africains issus du démantèlement des ex AOF et AEF pourtant copropriétaires de ces archives, ni des historiens et autres chercheurs africains ou étrangers, et encore moins des populations du continent et de sa diaspora !
Á l’occasion des commémorations du 75ème anniversaire du débarquement de Provence, le président Emmanuel Macron a dit solennellement : « Honorés à juste titre par leurs camarades de l’époque, ces combattants africains, pendant nombre de décennies, n’ont pas eu la gloire et l’estime que leur bravoure justifiait. La France a une part d’Afrique en elle et sur ce sol de Provence, cette part fut celle du sang versé. Nous devons en être fiers et ne jamais l’oublier : les noms, les visages, les vies de ces héros d’Afrique doivent faire partie de nos vies de citoyens libres parce que sans eux nous ne le serions pas ».
Á cette commémoration, l’écrivain David Diop, auteur de Frère d’âme, a évoqué les fosses communes de l’Histoire mais Thiaroye est une terre de sang avec ces fosses communes où se trouve mon père. L’emplacement de ces fosses communes est connu, à l’endroit même du rassemblement ordonné par les officiers, elles ont été recouvertes d’une dalle de béton empêchant les familles de récupérer les corps. Le terrain étant désormais propriété du Sénégal, la responsabilité de l’exhumation incombe donc au chef de l’Etat sénégalais. Si la France a une part d’Afrique en elle, elle doit alors aider le Sénégal à exhumer les corps de sans doute plus de 300 victimes dont des blessés achevés à l’hôpital principal de Dakar. Les autorités françaises ont fait croire que 400 des plus de 1600 rapatriés qui avaient quitté la métropole le 5 novembre 1944 n’avaient pas embarqué à l’escale de Casablanca pour diminuer leur nombre et camoufler le réel bilan des victimes du massacre. Cette indispensable exhumation permettra de nous approcher de la vérité et de décharger la mémoire des morts par l’aboutissement du procès en révision de ceux condamnés pour un crime qu’ils n’ont pas commis : il n’y a jamais eu de rébellion armée au camp de Thiaroye, mais bien un massacre prémédité d’hommes libres qui ne réclamaient que leurs justes droits. C’est ce crime de masse que l’État français a voulu dissimuler. Ils ont tous été spoliés de leur solde de captivité et de leur prime de démobilisation restées depuis dans les caisses de l’État français qui a fait croire que les rapatriés avaient perçu l’intégralité de leurs soldes.
Les réclamations étaient légitimes. Aucun État ne peut laisser ses propres soldats, ceux qui se sont battus pour que la France reste un pays libre, dans des fosses communes. Thiaroye, plus qu’une dette de sang, est une dette du déshonneur, une ignominie qu’il est plus que temps de laver en tournant le dos au mensonge d’État. Le 4 octobre 2019, le Conseil d’État a rejeté ma requête demandant à voir le motif caviardé d’une sanction infligée à un officier particulièrement compromis dans le massacre et amnistié. Ce n’est pas un argument juridique qui m’est opposé mais un simple obstacle matériel. Le motif ne peut pas, en effet, être effacé par une amnistie afin de respecter les droits des tiers victimes, mais les magistrats ont estimé : « En l’absence d’obligation pour l’administration d’établir un nouveau document, en procédant à la suppression des occultations qui y ont été portées, afin de répondre à une demande de communication d’archives publiques, le ministre de la défense a pu légalement refuser de faire droit à la demande de M. Senghor » alors que les progrès techniques permettent de voir le motif sans altérer le document. Cet arrêt du Conseil d’État m’éloigne davantage de la vérité et de la justice. La saisine de la Commission des Droits de l’Homme est envisagée. J’attends également des jugements pour l’attribution de la mention « Mort pour la France » à mon père en lieu et place du qualificatif déshonorant de « déserteur » et pour obtenir réparation pour toutes les souffrances endurées par ma famille.
Comment l’État français peut-il arguer de la prescription alors qu’il a menti sur ce drame pendant tant d’années ? Messieurs les présidents de la France et du Sénégal, mais aussi du Mali, de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso, du Togo etc. il est urgent, au-delà des discours, d’honorer la mémoire de ces soldats africains, engagés volontaires ou non, venus pour défendre la France et son territoire mais, paradoxalement, morts par les armes de l’armée coloniale française sur le sol africain. Il faut offrir à chacun d’eux une sépulture décente et leur attribuer la mention « Mort pour la France » en les nommant grâce à la liste des victimes ; il faut innocenter par un procès en révision ceux condamnés à tort et les réhabiliter et enfin il faut restituer à leurs ayants-droit les soldes et indemnités spoliées. C’est dans l’espoir que cet ultime appel à votre responsabilité et à votre devoir de veiller à un traitement égal de tous les êtres humains, sans aucune distinction de race ou d’ethnie, de genre ou d’origine, de classe ou de caste, de nationalité, de religion ou de conviction, ne sera pas vain. La réponse attendue ne peut être que l’exhumation des corps dont celui de mon père M’Bap Senghor.
VÉRITÉ ET JUSTICE POUR LES VICTIMES DU MASSACRE DE THIAROYE 1944
Vérité et justice pour les victimes du massacre de Thiaroye et leur famille : exigeons l’ouverture des fosses communes et un procès en révision. Le massacre prémédité des Tirailleurs « Sénégalais » froidement exécutés par l’armée coloniale française, le 1er décembre 1944 à Thiaroye, est un crime d’État demeuré impuni à ce jour, doublé d’un mensonge d’État. Cette sanglante machination politico-militaire révèle le visage inhumain du système colonial et inaugure une suite ininterrompue de massacres coloniaux d’une toute autre ampleur en Afrique et ailleurs dans l’Empire. Elle préfigure de surcroît, par le refus obstiné de payer aux Tirailleurs rapatriés leur dû (soldes de captivité et prime de démobilisation), la future « cristallisation » des pensions des anciens combattants africains au lendemain des « Indépendances ». A la veille de la commémoration du 75ème anniversaire de ce crime imprescriptible de l’État français, qui n’a fait qu’un pas minimal pour sortir du mensonge officiel et refuse que toute la lumière soit faite, il est grand temps d’exiger le rétablissement de la vérité et de la justice pour les victimes de Thiaroye 1944. Aussi, nous, signataires de la présente pétition, demandons à toute autorité étatique concernée, et d’abord aux Présidents du Sénégal et de la France de : procéder sans délai à l’exhumation des corps des victimes ensevelis dans les fosses communes dont l’emplacement est désormais connu, afin d’offrir à chacune d’elles une sépulture décente sur le sol de la mère-patrie africaine; leur attribuer la mention « Mort pour la France », en les nommant grâce à la liste des victimes ; innocenter ceux qui ont été condamnés à tort par le Tribunal Militaire de Dakar en mars 1945 par un procès en révision, pour les réhabiliter et décharger la mémoire des morts ; restituer à leurs ayants-droit les soldes et indemnités spoliées ; restituer au Service historique de la Défense l’intégralité des archives militaires restées auprès des forces terrestres de l’AOF, devenues forces françaises au Sénégal dissoutes en 2011. Ce n’est qu’à ce prix que la reconnaissance envers les Tirailleurs sera réelle, la vérité historique rétablie, la justice rendue et une véritable réconciliation possible.
Dakar, Brazzaville et Paris, le 1er novembre 2019
Biram Senghor, 81 ans, est adjudant-chef DE gendarmerie à la retraite